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300 millions de livres envolés : c’est le coût estimé pour Marks & Spencer après une cyberattaque majeure en mai 2025. Un choc qui rappelle aux entreprises françaises l’urgence de renforcer leur cyber résilience. Mais concrètement, que veut dire investir dans la résilience ? Quels sont les bons réflexes à adopter ?

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Transcription
00:00Mon invité aujourd'hui, Yosra Jaraya, va nous parler de résilience.
00:07Elle est la directrice générale et cofondatrice d'Astran, éditeur de logiciels spécialisé en résilience digitale.
00:13Bonjour Yosra, merci d'être avec nous.
00:16Bonjour, Rochelle.
00:17On a une série de cyberattaques qui ne cessent de se succéder, malheureusement.
00:22On va s'intéresser à Mark Spencer aujourd'hui ensemble,
00:24victime d'une cyberattaque dont le coût est estimé à 300 millions de livres,
00:30à 355 millions d'euros en impact sur son EBITDA.
00:34Cette chaîne de distribution britannique a été, dit-elle, profondément impactée aussi dans son fonctionnement.
00:40On parle de conséquences qui pourraient durer jusqu'en juillet cet été.
00:44Il y a d'autres enseignes d'ailleurs britanniques qui ont également été touchées par des cyberattaques déjà.
00:48Est-ce que vous avez des informations sur le mode opératoire ?
00:50Oui, en fait, ce qui est assez dingue, c'est de se dire que Mark & Spencer,
00:56qui est évidemment un très grand groupe avec une très bonne cybersécurité,
01:01avec l'authentification multifacteur, etc.,
01:03en fait, ils se sont fait avoir par ce qu'on appelle du social engineering,
01:07c'est-à-dire que les hackers se sont fait passer,
01:10non pas comme on a l'habitude d'entendre pour le PDG,
01:13mais pour le service IT.
01:15Et comme Mark & Spencer déléguait une partie de son support IT à une entreprise externe,
01:21eh bien, les hackers se sont fait passer pour l'IT interne de Mark & Spencer
01:24et ont demandé aux personnes externes de désactiver toutes les sécurités d'authentification,
01:31ce qui leur a permis de s'infiltrer et d'aller chercher tous les fichiers de notre passe,
01:36et ensuite de mettre en place un ransomware sur l'intégralité des services de Mark & Spencer,
01:42ce qui a complètement paralysé toute l'activité en ligne
01:46et l'essentiel, du coup, des activités lucratives de Mark & Spencer,
01:51avec les conséquences qu'on connaît.
01:52Et quel a été le temps de réaction ?
01:54Parce que ça paraît complètement dingue, en fait.
01:56C'est l'histoire de social engineering, on se dit toujours,
01:58mais comment ça a pu être possible ?
02:01C'est clair.
02:02En fait, ce qui s'est passé, c'est que, compte tenu de la violence de la cyberattaque,
02:07et bien que Mark & Spencer ait investi dans ce qu'on appelle le disaster recovery,
02:11et donc dans la reconstruction de ces systèmes,
02:14en fait, ils ont quand même été paralysés en termes d'activité
02:17pendant plus de 45 jours sur toutes leurs activités,
02:22online, click and collect, programme de fidélité,
02:25et ça, à un moment absolument important de la saison de shopping,
02:30et de sorte qu'ils ont perdu plus de 300 millions d'EBITDA,
02:34comme tu le mentionnais tout à l'heure,
02:35et d'ailleurs, leur cours de bourse s'est effondré,
02:38ils ont perdu plus de 500 millions de pounds en cours de bourse,
02:41ce qui est évidemment extrêmement dévastateur pour une entreprise de cette taille.
02:46Bon, ben donc, si on est ensemble, c'est pour essayer de regarder
02:49quelles sont les pistes possibles,
02:51comment est-ce que les grands groupes aujourd'hui peuvent mieux se protéger ?
02:56Eh bien, les grands groupes aujourd'hui ont trouvé une nouvelle manière
02:59de se protéger, qui passe par ce qu'on appelle la résilience opérationnelle.
03:04Qu'est-ce que ça veut dire ?
03:06Ça veut dire qu'on va se concentrer sur les 5 à 10 processus
03:11les plus critiques de l'entreprise,
03:13donc soit ceux qui rapportent le plus d'argent,
03:15soit ceux dans l'arrêt auraient l'impact le plus important,
03:19par exemple, chaînes de production, supports clients,
03:22par exemple, les activités financières et de trésorerie du groupe,
03:25qui, si elles s'arrêtent, plus rien ne fonctionne,
03:27et ensuite, on va se concentrer pour être capable de réitérer
03:31de manière simplifiée ces processus
03:34et pour ne pas dépendre du système d'information,
03:37pour être capable de au moins opérer à minima,
03:40donc ce qu'on va appeler la minimum viable company,
03:42donc être capable de faire le plus important,
03:46quoi qu'il arrive à notre système d'information.
03:48Et ça, les grands groupes français l'ont bien compris
03:50et investissent massivement sur ce sujet.
03:52On peut notamment citer Eiffage et Sanofi
03:55qui investissent très massivement sur ce sujet.
03:57Très concrètement, ça passe par quoi,
03:59qu'on comprenne comment ça fonctionne ?
04:00Comment on met à l'abri, en fait,
04:02ce cœur de métier stratégique ?
04:05Oui.
04:06Ce qu'on va faire, c'est qu'on va modéliser une version simplifiée,
04:10prenant un processus tel que payer ses fournisseurs critiques.
04:14Si on s'arrête de payer ses fournisseurs critiques,
04:16ça veut dire qu'on n'est pas livré
04:18de ce dont on a besoin pour pouvoir continuer son activité.
04:21Et donc ça, ça ne doit pas s'arrêter plus de 2-3 jours.
04:24Donc évidemment, un scénario de 45 jours à la marque Unspenser est inimaginable.
04:29De ce qu'on fait, ce qu'on fait, c'est qu'on va prendre ce processus,
04:33on va le modéliser de manière simplifiée,
04:34c'est-à-dire toutes les étapes de validation,
04:37toutes les informations dont on a besoin.
04:39On va les mettre à l'abri,
04:40on va les récupérer depuis le RP
04:41et les mettre à l'abri du coup chez Astran.
04:44et ce qui va permettre d'avoir, le jour où il y a un problème,
04:48à la fois accès à tous ces processus métiers,
04:51donc un workflow qui nous guide pas à pas,
04:54mais aussi à toutes les données dont on a besoin pour pouvoir l'exécuter.
04:59Et tout ça accéléré par l'utilisation de l'IA
05:02pour permettre de modéliser beaucoup plus vite les processus
05:05et pour être beaucoup plus efficace avec beaucoup d'automatisation
05:08pour que le jour de la crise,
05:10on ne se retrouve pas dans la situation de Mark & Spencer
05:12et qu'on soit capable d'opérer à minima
05:14les opérations les plus vitales de l'entreprise,
05:18que celle-là vraiment s'assure qu'elle ne s'arrête jamais.
05:20En fait, c'est comme créer un jumeau numérique finalement
05:23d'une partie de son système d'information.
05:25Alors moi, ce que j'entends de ces grands groupes,
05:28c'est extrêmement onéreux d'imaginer créer un jumeau numérique
05:32de tout son système d'information,
05:34d'autant plus, c'est d'autant plus cher
05:36qu'il faut sans arrêt le mettre à jour.
05:39On a eu encore récemment là en France,
05:40les groupes ont pris des décisions.
05:42Alors pas tous, visiblement,
05:44mais SFR a été victime d'une panne
05:46à la suite d'un problème technique sur son cœur de réseau.
05:49Ça se trouve quand même très compliqué,
05:51en tout cas très cher aujourd'hui
05:53et difficilement accessible de créer un jumeau numérique
05:55qui soit tout le temps à jour
05:57de l'ensemble de ces systèmes critiques.
06:01Oui, c'est là que réside toute notre innovation.
06:03C'est qu'en fait, plutôt que dupliquer
06:04à 100% le système d'information,
06:07ce qui est extrêmement onéreux
06:09et quasi impossible à réaliser en pratique,
06:11on va vraiment avoir une nouvelle méthode
06:13où on se concentre uniquement sur le plus important
06:17et on ne recrée pas le système d'information,
06:21on ne recrée pas les couches d'infrastructure basse
06:23qui coûtent extrêmement cher.
06:25On va prendre, nous, en charge,
06:26à Astran, une couche d'infrastructure suffisante
06:29pour permettre d'opérer les opérations.
06:31Donc, c'est vraiment un outil métier.
06:32C'est très différent comme état d'esprit
06:35que de faire un jumeau numérique complet.
06:37On va simplement confier à Astran
06:39les données les plus importantes,
06:41les processus les plus importants
06:43pour faire des opérations à minima de sa société.
06:46Et donc, c'est vraiment très, très, très significativement,
06:49c'est 4 à 5 fois moins cher
06:50que de faire un jumeau numérique complet.
06:52C'est pour ça qu'aujourd'hui,
06:54on a beaucoup de demandes
06:56et plusieurs signatures de clients
06:58parce qu'en fait,
06:59les entreprises se sont rendues compte
07:01que le jumeau numérique complet,
07:03c'est trop lourd, c'est trop compliqué,
07:04c'est trop cher.
07:05Mais par contre, faire vraiment,
07:08j'allais dire, le minimum vital,
07:11ça, c'est tout à fait faisable
07:12et c'est ce que notre technologie
07:13permet de faire aujourd'hui,
07:15qui n'existait pas auparavant,
07:16mais qui maintenant fonctionne extrêmement bien
07:18et est adoptée par de plus en plus
07:19de groupes français et européens.
07:21Alors, excusez-moi, Yosra,
07:23comment est-ce qu'on s'assure
07:24que ce qu'on a mis de côté
07:26qui est censé être notre sauvegarde,
07:29on va dire,
07:31comment on s'assure que justement
07:32cette sauvegarde
07:33de tous les process métiers
07:34et des données opérationnelles essentielles
07:37est bien sécurisée ?
07:39Parce que ça peut être aussi
07:40la cible d'attaque.
07:42Tu as tout à fait raison
07:43et c'est là que réside notre spécialité.
07:46C'est que nous,
07:47avant de se spécialiser en résilience,
07:49notre métier,
07:50c'est la haute disponibilité
07:51des données
07:52et ensuite,
07:53on s'est adapté
07:53aux besoins des clients
07:54sur la résilience.
07:55On a donc déposé
07:56deux brevets européens
07:58en cours d'extension
07:59aux États-Unis et au Canada
08:00sur le fait d'être capable
08:02de découper la donnée
08:04et de la distribuer
08:05sur plusieurs noeuds
08:05de stockage cloud,
08:07ce qui fait que même
08:08quand un cloud est down,
08:09même quand il se passe
08:10une attaque,
08:12ces données-là,
08:13elles sont sanctuarisées,
08:15elles seront tout le temps disponibles
08:16et en plus,
08:18on met un certain nombre
08:19de sécurités supplémentaires
08:20qu'on a aussi brevetées
08:21qui vont permettre
08:22de s'assurer
08:22que seul l'utilisateur autorisé
08:24peut accéder à la donnée
08:26et que,
08:27pour qu'il ne se passe pas
08:27ce qui est arrivé
08:28à Mark & Spencer,
08:29même les utilisateurs autorisés
08:31ne peuvent pas supprimer la donnée.
08:33Ils ne peuvent qu'ajouter
08:34des versions supplémentaires,
08:36ce qui fait qu'on peut toujours
08:37revenir à une version propre
08:38de la donnée.
08:39Tout a été pensé,
08:41si je peux dire,
08:42c'est notre obsession,
08:42c'est notre unique métier,
08:44d'assurer la résilience
08:45de ces données vitales
08:47et de faire en sorte
08:48que le jour où il y a un problème,
08:49il suffit d'allumer Astran
08:51et on a tout ce dont on a besoin
08:53pour opérer sa société.
08:55Merci beaucoup,
08:56Yosra Jaraya,
08:56de nous avoir permis
08:57de commenter cette actualité
08:59sur les cyberattaques
09:00et ces nouvelles méthodes
09:02de résilience.
09:03Je rappelle,
09:03c'est la directrice générale
09:04et cofondatrice d'Astran.
09:05A très bientôt, merci.

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