- 10/06/2025
Alors que les cyberattaques se multiplient, l’Europe cherche plus que jamais à renforcer sa souveraineté numérique. À l’occasion du Paris Cyber Summit, nous recevons Anouck Teiller, directrice de la stratégie de HarfangLab, pour décrypter les menaces du moment et les leviers d’action à l’échelle européenne.
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00:00Grand rendez-vous cyber aujourd'hui dédié à la souveraineté européenne.
00:08Bonjour Anouk Tellier, merci d'être avec nous.
00:10Vous êtes la directrice de la stratégie chez Arfang Lab, une entreprise française
00:14qui développe des solutions de type EDR, donc une entreprise spécialisée dans la cybersécurité.
00:20Donc EDR c'est Endpoint Detection and Response.
00:24Avant d'entrer dans le vif du sujet, est-ce que vous pouvez nous en dire un mot là-dessus
00:28et nous préciser comment fonctionne cette solution ?
00:30Oui tout à fait, donc c'est Arfang Lab, on développe des logiciels, donc cet EDR,
00:35c'est un logiciel qui se déploie sur les postes de travail et sur les serveurs
00:38des organisations, publiques comme privées, et qui vise à prévenir, détecter et puis bloquer les cyberattaques.
00:44D'accord.
00:44Aujourd'hui on protège un peu plus de 2 millions de postes de travail et de serveurs.
00:50Ça fonctionne avec l'IA ?
00:51Ça fonctionne avec l'IA, à la fois pour détecter les menaces et également pour aider les analystes
00:57qui au quotidien vont investiguer, trier ces menaces.
01:01Et donc justement, si on fait un point rapidement de la menace en fait en 2025,
01:07est-ce que déjà on a des chiffres récents pour mesurer les attaques cyber ?
01:12Et quelles sont les attaques les plus préoccupantes aujourd'hui ?
01:15Tout à fait. Ce qui est marquant en 2025, c'est à quel point la menace cyber est devenue un fait constant.
01:21Il y a toujours des cyberattaques, au pluriel, qui sont en cours contre des entités de toute taille,
01:28publiques comme privées.
01:29Quand on voit que l'ANSI, dans son rapport annuel 2024, est intervenu plus de 4 300 fois,
01:35on voit à quel point cette menace cyber, c'est devenu quelque chose du quotidien.
01:38Oui, on en parle effectivement de plus en plus quasiment toutes les semaines.
01:43En fait, on a des entreprises qui sont touchées, mais pas que des entreprises.
01:47On a vu récemment que le département des Hauts-de-Seine a été victime d'une cyberattaque.
01:51C'était tout récemment en mai 2025.
01:54Quelles sont les cibles les plus vulnérables aujourd'hui ?
01:57Est-ce que vous diriez que c'est les hôpitaux ?
01:59Parce qu'on en a beaucoup parlé aussi dans le secteur de la santé, les entreprises, les collectivités.
02:03Je crois que vous avez sorti un rapport à ce sujet récemment.
02:05Oui, tout à fait. Il y a un peu ce triptyque des cibles de cyberattaques.
02:09Donc, les collectivités territoriales, les établissements de santé et les entreprises stratégiques
02:15qui peuvent être de tailles différentes.
02:16Ça peut également être des PME et des ETI, mais elles ont des activités stratégiques.
02:19C'est un peu le triptyque classique.
02:22Et elles sont continuellement ciblées.
02:25Ce qu'on note toutefois, c'est une vraie prise de conscience
02:28et la mise en place de mesures de renforcement dans ces cibles qui sont ciblées massivement depuis 2020.
02:33Et ça se traduit par une diminution un peu, je dirais, statistique du nombre de cyberattaques sur ces cibles-là.
02:39C'est de la statistique.
02:40La réalité, c'est qu'on voit, avec l'exemple mentionné du Conseil départemental des Hauts-de-Seine,
02:45que ça continue d'arriver à ce type de structure.
02:47Donc, elles sont de plus en plus concernées, mais peut-être pas suffisamment protégées.
02:52Et est-ce que vous direz que cette menace, elle évolue forcément avec le contexte de tensions géopolitiques qu'on connaît aujourd'hui ?
02:57Tout à fait, aujourd'hui, l'usage des cyberattaques, des modes d'action dans le numérique, je dirais,
03:03c'est devenu intégralement une partie de la dialectique de puissance entre les États.
03:07Il n'y a pas un seul conflit, une seule tension du monde réel, du monde diplomatique,
03:12qui ne se traduit pas immédiatement et quasi systématiquement par des actions dans le monde numérique.
03:18On a vu des déstabilisations autour de la ville de Paris, des Jeux olympiques.
03:23Notre équipe de recherche a publié là-dessus.
03:26On a vu récemment 14 agences de cybersécurité occidentales mettre en évidence,
03:32attribuer directement au service de renseignements militaires russes,
03:36des cyberattaques qui visaient à interrompre les chaînes logistiques
03:39qui appuient l'effort de guerre en Ukraine.
03:42Et donc, on voit clairement cette traduction immédiate des conflits géopolitiques dans le cyberespace.
03:47Alors, il y a quelques jours, s'est tenue la septième édition du Paris Cyber Summit,
03:52un rendez-vous de haut niveau, réunissant des commissaires européens,
03:56des hauts fonctionnaires, des parlementaires, des dirigeants du secteur privé
03:59et des experts en cyberdéfense.
04:01Donc, au programme de cette édition, on avait de nombreuses tables rondes
04:04consacrées aux grandes problématiques actuelles de la cybersécurité,
04:08des nouvelles tendances de la menace, à la protection des entités critiques,
04:12du secteur de la santé notamment, en passant aussi par l'impact de l'IA
04:16dans les cyberopérations ou encore les stratégies d'ingérence numérique
04:20et la guerre dans le cyberespace.
04:23La souveraineté européenne, c'était malgré tout un thème central.
04:28Selon vous, qu'est-ce que ça signifie déjà concrètement être souverain dans la cyber ?
04:33Tout d'abord, être souverain dans la cyber, c'est aussi être souverain dans le numérique.
04:37La cyber, c'est une surcouche du numérique.
04:40C'est indissociable totalement.
04:43Et donc, il faut vraiment tenir compte de ça.
04:45Ensuite, être souverain, c'est avant tout, au-delà du débat philosophique
04:50sur le sens de souveraineté, d'autonomie stratégique,
04:52c'est avant tout être maître de ses choix,
04:54d'avoir suffisamment de transparence dans les solutions
04:57pour comprendre, voir ce qui se passe,
04:59de les maîtriser, d'être en capacité de choisir,
05:02mais aussi de refuser certaines fonctionnalités,
05:04si on n'en a pas besoin, si elles ne correspondent pas à notre contexte,
05:07à nos risques.
05:08Et enfin, c'est la capacité de contrôle,
05:10d'être en capacité de vérifier qu'au-delà du déclaratif,
05:14la réalité technologique, elle est vraiment conforme
05:17à son contexte, à ses risques.
05:19Alors, lors de la première journée de ce Paris Cyber Summit,
05:23un protocole d'accord a été signé
05:24avec comme objectif de structurer une politique industrielle
05:28commune en Europe.
05:29Les signataires de ce mou sont notamment
05:31Daniel Le Kogic de la CN, donc pour la partie France,
05:34et Peter Sund du FISC,
05:37donc Finish Information Security Cluster pour la Finlande.
05:41On s'est rendu à la maison de la chimie
05:43et on a pu obtenir une interview de Sébastien Garneau,
05:45l'organisateur du Paris Cyber Summit,
05:47qui nous a expliqué les trois piliers de cet accord.
05:50On regarde.
05:51On est ici à la 7e édition du Paris Cyber Summit.
05:54Alors, est-ce que vous pouvez nous résumer un peu
05:55quels sont les temps forts de cette édition du 2025 ?
05:58Oui, merci.
05:59Pour cette 7e édition, on avait peut-être deux temps forts majeurs.
06:03Le premier, et c'est vraiment pour nous quelque chose de très important,
06:06c'est la signature du Memorandum of Understanding
06:08avec nos collègues finlandais, espagnols,
06:12et l'année dernière, c'était allemand.
06:13Et c'est comme ça qu'on construit une vraie souveraineté européenne.
06:17C'est en tout cas ce qu'on pense,
06:18et c'est ce qu'on est en train de faire aujourd'hui.
06:20Et donc cet accord, il vise quoi concrètement ?
06:22Qu'est-ce qu'on peut trouver dedans ?
06:24Quelles sont les parties prenantes ?
06:26On a essayé de faire simple,
06:29parce que tout le monde est très occupé,
06:30tous ces gens sont des décideurs de premier plan,
06:32et ils font la cyber en Europe.
06:33Donc l'idée était de faire simple, visible et lisible.
06:37Premier pilier, échange d'informations.
06:39Juste un mail, avec deux parties, peut-être trois.
06:42Première partie, actualité législative.
06:45Qu'est-ce que votre Parlement est en train de faire
06:47dans la tech et dans la cyber en ce moment ?
06:49Deuxième sujet, avez-vous des expériences sur des menaces,
06:53des attaques ongoing ?
06:57Désolé, l'événement est en anglais,
06:59donc j'ai l'anglais qui vient,
07:00mais en ce moment, qu'est-ce qui se passe sur le front de la menace ?
07:03Premier pilier, échange d'infos,
07:05ce qui nous oblige à partager et à communiquer ensemble.
07:10Premier sujet.
07:11Second sujet, la politique industrielle européenne.
07:13Ce matin, la commissaire Verkunden a rappelé
07:16l'importance de construire cette politique publique,
07:19elle l'avait déjà fait à Munich et ici à Paris, elle le rappelle.
07:22Nous, secteur privé, on ne veut pas rappeler qu'il faut le faire,
07:26on veut le faire.
07:27Et donc pour le faire, on avait besoin de deux choses.
07:29Se connaître et donc avoir confiance et avoir un cadre de travail.
07:32C'est donc ce qu'on a, c'est le deuxième pilier,
07:34travailler sur cette politique industrielle avec une première étape.
07:37Qu'est-ce que ça veut dire ? De quoi on parle ?
07:39Troisième élément, tout le monde cherche de l'argent.
07:41Et la commission européenne a plein de projets européens
07:44qui ne sont pas adressés, sur lesquels il n'y a pas de réponse.
07:48Et donc l'argent dort à Bruxelles.
07:50Nous avons décidé d'aller chercher cet argent ensemble.
07:53Et comment le faire ? On va identifier un, deux, pas trois,
07:56deux projets, et sur lesquels on va monter en européen
08:00pour aller chercher ces fonds, et donc participer à la fois
08:03à la résilience de nos Etats membres,
08:07mais aussi au rehaussement de notre activité économique.
08:10Et c'est comme ça qu'on fait de la souveraineté.
08:12Merci beaucoup.
08:13Merci.
08:14Alors, Anouk Teillé, peut-être rapidement,
08:16qu'est-ce que ça vous inspire, cette initiative ?
08:18Et est-ce que vous soutenez cette logique de s'unir
08:21à travers l'Europe, à travers des protocoles, en fait,
08:23comme celui-ci ?
08:24Tout à fait.
08:25Toutes les initiatives qui visent à favoriser plus de coordination,
08:29plus d'échange au niveau européen, elles doivent être saluées.
08:31Et c'est comme ça qu'on construira une défense solide
08:34pour nos économies et nos sociétés en Europe.
08:37Et est-ce que, selon vous, ça permet vraiment
08:39de passer à l'action concrètement ?
08:42C'est un peu tôt pour le dire dans ce cas précis,
08:44mais déjà, c'est un premier pas de réussir à se mettre d'accord,
08:48de réussir à se fixer des priorités,
08:50et au profit de la cybersécurité européenne.
08:54Alors, justement, lors de ce Paris Cybersommite,
08:56on a également croisé Daniel Le Coguic,
08:58le président de la CN, qui est l'un des signataires de cet accord.
09:02Et c'était l'occasion de lui demander, justement,
09:04si, selon lui, l'Europe est sur la bonne voie
09:06en matière de souveraineté.
09:08La souveraineté européenne, c'était un thème majeur aujourd'hui.
09:11On sait qu'il y a eu la signature d'un accord.
09:13Est-ce que vous trouvez qu'on est sur la bonne voie ?
09:16Moi, je trouve qu'on est sur la bonne voie
09:19parce qu'on a des capacités
09:21de recherche et développement.
09:23On a des compétences.
09:25Donc, on a des entreprises, aujourd'hui.
09:28Il n'y aura pas de souveraineté
09:29s'il n'y a pas d'entreprise qui maîtrise les technologies
09:31et qui les développe.
09:34Maintenant, il y a une prise de conscience
09:36à avoir des gouvernements
09:37et de réformer les politiques d'achat, par exemple.
09:42Aujourd'hui, les gouvernements,
09:44les grandes institutions,
09:45les grands groupes privés
09:46achètent américains.
09:48Bon, je dirais que, sous forme de boutade,
09:51notre meilleur commercial, c'est Donald Trump.
09:53Il arrive et il dit,
09:54bon, ben voilà, ça pousse, à quelque part,
09:57à une réflexion des Européens
09:59à se dire, et ça serait bien
10:01qu'on ait des solutions souveraines.
10:03Je vais vous donner un exemple
10:04qui est connu par tous les médias aujourd'hui
10:07et par le public, c'est VMware,
10:08qui a été largement utilisé et acheté
10:11par les grands donneurs d'ordre public et privé.
10:14Et comme il a été racheté par Broadcom,
10:16Broadcom a augmenté de 50% les prix des licences,
10:19ben, ils se plaignent tous.
10:20Ben oui, mais il ne fallait pas acheter VMware
10:21ou il fallait étudier les solutions européennes.
10:24Alors, juste un dernier point
10:25sur les solutions européennes
10:26versus les solutions américaines.
10:28Mon message, c'est, il faut être frugal.
10:31C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
10:32les solutions européennes,
10:33effectivement,
10:34elles n'ont pas les 50 fonctionnalités supplémentaires
10:37ou 10 fonctionnalités supplémentaires,
10:40élégantes, jolies,
10:41qui peuvent avoir certaines solutions américaines.
10:43Mais elles sont nécessaires et suffisantes.
10:47D'accord ?
10:48Quand vous achetez Excel,
10:49vous utilisez 5% des fonctionnalités d'Excel.
10:52Et bien, aujourd'hui, dans la cybersécurité,
10:54acheter les solutions françaises,
10:56elles sont très suffisantes
10:57et couvriront tous les aspects
10:59qui sont importants pour votre compliance.
11:02Merci beaucoup.
11:03Annouk Teillé,
11:04est-ce que vous êtes plutôt optimiste
11:06sur les capacités, justement,
11:08de notre écosystème européen
11:10à s'imposer face aux géants américains, notamment ?
11:13Oui, tout à fait.
11:14On a en Europe et en France,
11:16plus particulièrement,
11:17des solutions de classe mondiale.
11:19On fait souvent différemment.
11:21On fait parfois mieux
11:22que nos concurrents américains.
11:24Et c'est ça qu'on doit cultiver,
11:25cette performance de notre écosystème,
11:27cette innovation de notre écosystème.
11:28Justement, Daniel Le Kogic,
11:30il a parlé de la notion de frugalité.
11:33Ça évoque quoi pour vous ?
11:34Est-ce que...
11:35Au-delà des notions de frugalité,
11:37je pense que c'est cette notion
11:38d'être suffisant
11:40où j'ai un peu plus de mal.
11:42Je pense qu'en tant qu'écosystème,
11:43c'est dangereux.
11:44Il faut continuer à pousser l'innovation,
11:47à être au niveau
11:48et à être même parfois plus performant
11:50et à travailler ensemble.
11:54En travaillant avec d'autres entreprises en Europe,
11:56on peut fournir la profondeur de fonctionnalité
11:58qu'évoquait M. Le Kogic.
12:00C'est ce qu'on a fait, par exemple,
12:01avec Arfenglab.
12:02On a travaillé avec une société autrichienne,
12:04Icarus.
12:05Arrêtez-nous, du coup,
12:06ce qu'est l'usage.
12:07Icarus est une société autrichienne
12:09que, honnêtement,
12:10on ne connaissait pas
12:11parce qu'ils sont autrichiens,
12:12parce que nous, on est français.
12:14Qui sont venus à vous, du coup ?
12:15Oui, qui sont venus à nous.
12:17Et on a des solutions
12:18qui sont très complémentaires.
12:20On n'est pas concurrents,
12:21mais on ne travaillait jamais ensemble.
12:22Et donc, on a fait le pari
12:23de fusionner nos solutions
12:25et de fournir une offre commune.
12:27Et je pense que c'est un modèle
12:28qui est reproductible.
12:30Et en tout cas,
12:30c'est quelque chose
12:31qu'avec Arfenglab,
12:32on va essayer de continuer,
12:33de fournir des solutions
12:35et des offres packagées
12:36avec plusieurs solutions
12:38françaises et européennes.
12:40Et qu'est-ce que ça montre,
12:41cette coopération ?
12:42Donc, selon vous,
12:43c'est vraiment un modèle
12:44qui est reproductible
12:45sur l'ensemble de la chaîne cyber ?
12:48Tout à fait.
12:49Je pense qu'aujourd'hui,
12:50on a de très nombreuses
12:51petites pépites
12:52en France et en Europe.
12:54Et qu'en travaillant ensemble,
12:57en étant commercialement bon
13:00et techniquement bon,
13:01on peut largement fournir des solutions
13:05aux grands groupes,
13:06aux grandes institutions
13:07qui sont meilleures et différentes
13:09de celles de nos concurrents américains.
13:11Alors, quand on parle de l'Europe,
13:12il y a aussi un sujet
13:13qui revient beaucoup,
13:14c'est l'aspect réglementaire.
13:15Récemment, on en parle beaucoup,
13:19c'est la directive NIS 2.
13:22Est-ce que vous pensez
13:24qu'elle est suffisamment comprise
13:25par l'écosystème ?
13:26On parlait tout à l'heure
13:27d'acculturation, en fait,
13:30puisque la directive NIS 2,
13:31elle va notamment s'imposer
13:32aux collectivités.
13:34Est-ce que vous pensez
13:35qu'aujourd'hui,
13:36l'écosystème l'a suffisamment compris,
13:38s'en est imprégné ?
13:40Est-ce que vous pensez
13:40qu'elle va être bien impliquée ?
13:42Est-ce qu'on a les clés,
13:43en fait, pour l'appliquer ?
13:44La directive NIS 2,
13:46elle est importante
13:46parce qu'elle démocratise
13:48les exigences de cybersécurité
13:51par opposition à une approche
13:53réglementaire précédente
13:54qui était concentrée
13:56uniquement sur les entités critiques.
13:57C'est donc NIS 1, du coup ?
13:58NIS 1, ou la LPM,
14:00en France,
14:00c'est la loi de programmation militaire, pardon.
14:02Et donc, cette démocratisation,
14:03elle passe aussi
14:04par un effort de pédagogie.
14:05Il faut expliquer
14:06ce qu'est que les exigences cybers.
14:09Il faut que les solutions,
14:11les fournisseurs de solutions
14:12expliquent en quoi
14:13les solutions correspondent
14:15ou non
14:15à certaines exigences
14:16de la réglementation.
14:18Est-ce qu'elle sera suffisante ?
14:19Aujourd'hui,
14:19c'est un peu tôt pour le dire.
14:20J'ai tendance à dire
14:21de manière générale
14:23que la réglementation,
14:23elle n'est jamais suffisante
14:24si elle n'est pas suivie d'effet,
14:26si elle n'est pas suivie
14:26de véritablement mise en œuvre.
14:29Et c'est vrai que,
14:29face aux cyberattaques actuelles,
14:31et alors qu'on attend encore
14:32la transposition
14:32de la directive NIS,
14:34j'insisterai plutôt
14:34toute entité
14:35à se lancer
14:36dans une démarche
14:36de cybersécurité,
14:37quoi qu'il arrive,
14:38à être proactif
14:39et à mettre en place
14:40les premières mesures,
14:41les mesures élémentaires
14:42de cybersécurité.
14:44Et donc,
14:44est-ce que selon vous,
14:45on avance vraiment
14:46vers un référentiel européen
14:48de cybersécurité
14:49de haut niveau ?
14:50Est-ce qu'on est suffisamment
14:53à la hauteur là-dessus ?
14:54Ça,
14:54c'est un peu plus difficile
14:55parce qu'il y a effectivement
14:57la réglementation,
14:59il y a eu plusieurs initiatives
15:00pour mettre en place
15:01des cadres de certification,
15:03notamment des solutions
15:03sur l'organisation
15:04des certifications ?
15:05Au niveau européen,
15:06nous,
15:06notre expérience
15:07en tant qu'Arfang Lab,
15:08on a été certifié
15:09puis qualifié
15:09par l'ANSI
15:10à deux reprises,
15:13c'est que quand on va
15:13en Allemagne,
15:14puisqu'on a une activité
15:15commerciale en Allemagne,
15:16même si cette certification
15:17est reconnue
15:18par le BSI,
15:19l'homologue de l'ANSI
15:20en Allemagne,
15:21culturellement,
15:22les acheteurs,
15:23ils ne mettent pas
15:23la même valeur
15:24sur cette certification
15:25reconnue
15:26que sur une certification
15:27du BSI.
15:28Donc,
15:28même si la réglementation
15:29est en place,
15:30là,
15:30on voit que c'est un peu
15:31dans l'état d'esprit
15:32qu'il y a ce retard
15:33et c'est quelque chose
15:34sur lequel il faut travailler,
15:35ça se fera pas en un jour.
15:36Je crois que ça,
15:37c'est clair,
15:38il faut continuer
15:38à travailler là-dessus.
15:40Merci beaucoup,
15:41Anne Outeillé,
15:42je rappelle que vous êtes
15:43la directrice
15:43de la stratégie
15:44d'Arfang Lab.
15:45On enchaîne tout de suite
15:46avec notre rendez-vous
15:48avec le Monde du Libre.
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