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Avec Najat Vallaud Belkacem, ancienne ministre française et présidente de l'association France terre d'asile et co-auteure de "Réfugiés, Ce qu'on ne nous dit pas" (Editions Stock)
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, La Vérité en Face, Jean-François Aquilie.
00:040826 300 300, vous êtes très réactif ce lundi matin dans La Vérité en Face.
00:11Invité ce matin, bonjour à vous, Najat Vallaud-Belkacem.
00:15Bonjour.
00:15Alors je ne dirais pas ancienne ministre, je dirais présidente de France Terre d'Asile.
00:21Bienvenue sur Sud Radio et vous êtes là ce matin, alors sans votre co-auteur,
00:26qui est un économiste spécialiste de la question, Benjamin Michalet.
00:31Qui aurait voulu être là.
00:32Oui, mais vous allez vous débrouiller tout seul, très très bien, j'en suis persuadé.
00:35Réfugier, ce qu'on ne nous dit pas, c'est le titre de votre essai paru chez Stock,
00:41qui est un essai, on va dire, engagé, documenté sur la réalité de ce que sont les réfugiés aujourd'hui,
00:49avec un souci de votre part, je vais vous laisser parler, rassurez-vous,
00:52de la définition exacte de ce que sont les réfugiés,
00:59parce qu'il y a beaucoup de confusion, Najat Vallaud-Belkacem.
01:02Oui, merci beaucoup.
01:04Peut-être une présentation rapide, voilà, à quel titre on parle tous les deux.
01:08Donc moi, notamment en ma qualité de présidente de France Terre d'Asile.
01:12France Terre d'Asile, bien sûr.
01:13J'allais dire, plus généralement, parce que depuis des années maintenant, j'évolue,
01:18je regarde de très près, je suis praticienne en quelque sorte de ce sujet,
01:22des demandeurs d'asile, des réfugiés, des déplacés forcés,
01:25qui est un sujet extrêmement important en fait,
01:27qu'on a besoin de mieux comprendre, de mieux appréhender,
01:30parce qu'il ne va pas s'arrêter demain malheureusement à l'aune des conflits.
01:33Regardez la canicule aujourd'hui.
01:34Voilà, et le changement climatique, même si aujourd'hui dans les textes,
01:38vous ne voyez pas reconnaître le statut de réfugié parce que vous fuyez le changement climatique.
01:42Pas encore.
01:43Mais peut-être, demain, faudra-t-il le faire.
01:45Bref, donc c'est un sujet que les citoyens ont vocation à mieux connaître,
01:50parce que c'est aussi un sujet qui fait l'objet évidemment de beaucoup de manipulations.
01:53Et donc, soit ils sont infantilisés, soit ils sont carrément trompés,
01:57et il faut arrêter, et c'est la raison pour laquelle,
02:00avec Benjamin Michelet qui, de son côté, est un économiste, un scientifique,
02:04en charge des questions de migration mondiale depuis des années,
02:08et qui connaît toute la recherche sur le sujet dans tous les pays du monde,
02:11nous avons voulu, finalement, aller puiser à cette recherche
02:15pour trouver les réponses aux questions que se posent les Français.
02:18Alors, vous dites, donc, l'ambition, parmi les ambitions, c'est ce que vous dites dans votre essai,
02:23c'est de reprendre le contrôle, vous dites.
02:25Mais de quoi au juste, Najat Dvalo-Belkacem ?
02:28Le contrôle du récit, en réalité.
02:31En fait, reprendre le contrôle de la compréhension, de l'appréhension de ce sujet.
02:36Qu'est-ce qu'un demandeur d'asile ?
02:38Voilà, c'est la question à laquelle il faut répondre.
02:42Alors, un demandeur d'asile, c'est un déplacé forcé.
02:44En fait, c'est quelqu'un qui n'a pas d'autre choix, qui est poussé par les circonstances.
02:48Quelles sont ses circonstances ?
02:49Le fait d'être persécuté chez lui, en raison, notamment, de sa race, de son ethnie,
02:54de son opinion politique, de sa religion.
02:56Tout cela est bien décrit dans la Convention 1951.
03:00Ça, c'est la persécution.
03:01Et il y a la deuxième situation qui fuit un conflit de haute intensité,
03:05où il risque sa vie à chaque instant.
03:09Donc, c'est des gens qui n'ont d'autre choix que de fuir chez eux.
03:13Et qui, fuyant chez eux, en fait, si on prend ce que sont les demandeurs d'asile d'aujourd'hui,
03:18on se rend compte que l'immense majorité fuit chez eux
03:22pour rejoindre un autre territoire de leur propre pays.
03:25Ils sont déplacés, forcés, mais ils restent à l'intérieur de leur pays.
03:29Vous dites que 85% fuient leur pays, soit changent de région dans le pays,
03:35soit vont dans les pays voisins.
03:37Limitrophes.
03:38Limitrophes.
03:39Donc, comme c'est beaucoup des gens du sud, parce que les conflits,
03:42aujourd'hui, même si on en connaît un en Ukraine, en Europe,
03:45mais l'essentiel des conflits sont malheureusement au sud.
03:48Les gens qui fuient le sud, en réalité, restent dans ce sud.
03:53Donc, vous parlez des 15% qui viennent.
03:55Oui, entre 15 et 20% finissent par continuer jusqu'au nord.
04:01Et donc, la question, c'est, finalement, quel est l'accueil qu'on leur réserve ?
04:05Quel est le regard que l'on porte sur ces demandeurs d'asile depuis quelques années,
04:10depuis une dizaine, quinzaine d'années environ ?
04:12Et contre toute attente, vraiment, de façon contre-intuitive,
04:18la notion de réfugiés qui, longtemps dans l'esprit de l'opinion publique,
04:22a été quelque chose de noble, c'est-à-dire, on disait, bon, on peut contester l'immigration économique,
04:27on peut contester ceci, cela, mais par contre, les réfugiés, c'est vrai, il faut les protéger.
04:30Contre toute attente, aujourd'hui, c'est celle qui s'est la plus dégradée.
04:34C'est-à-dire que c'est à l'égard de cette notion de demandeurs d'asile et de réfugiés
04:38qu'il y a le plus de suspicions, voire d'hostilités,
04:42qui a été beaucoup construite, mais qui aussi s'est alimentée
04:45aux images que l'on voit circuler en permanence,
04:48où on voit des gens sur des radeaux, des bateaux de fortune,
04:51sur le point de faire naufrage, avec un sentiment à la clé
04:54qu'ils sont trop nombreux, qu'ils viennent de façon massive.
04:57Ce sont aussi des images qui attirent la compassion, quand même, Najat Volo Belkassian.
05:00Quand il y a des drames, souvenez-vous, cet enfant sur une plage italienne, ce bébé,
05:04ce sont des images qui aussi frappent les opinions,
05:07mais de façon plutôt, on va dire, avec beaucoup d'émotion.
05:11Il n'y a pas simplement du rejet, vous dites, de la manipulation.
05:14Évidemment qu'il y a de la manipulation tous azimuts.
05:16Moi, je voudrais vous opposer quand même certaines choses
05:19pour vous faire mieux développer votre argumentaire.
05:23Quand par hasard, si vous voulez, l'image du réfugié, du vrai réfugié,
05:28si je puis dire, s'est dégradée au fil des années
05:32parce que l'état économique et social du pays, lui aussi, se dégrade.
05:37Il y a une forme de corollaire.
05:39Alors, commençons vraiment par, justement, c'est ce que cherche à faire ce livre,
05:42par clarifier les choses.
05:43Allons-y.
05:44À force de voir ces images représentant des gens sur des bateaux de fortune
05:48en train de faire naufrage,
05:50on en est venu à considérer que,
05:52à chaque fois qu'on parle de migration,
05:54en fait, ce sont des gens dans cette situation-là dont on parle.
05:57Donc, en fait, l'image du demandeur d'asile sert aujourd'hui d'illustration
06:02à l'ensemble des chiffres de la migration.
06:04Par exemple, dans un pays comme le nôtre,
06:06il y a à peu près 336 000 titres de séjour qui sont délivrés chaque année.
06:11Eh bien, un certain nombre d'observateurs ou d'acteurs du débat public
06:14vont vous présenter ces chiffres-là en vous disant,
06:17grosso modo, c'est des migrants,
06:19avec associé à ce mot l'image de réfugiés,
06:22de déplacés forcés sur ces bateaux-là.
06:24En fait, tout cela est faux.
06:26Ce que nous commençons par dire,
06:28c'est que les demandeurs d'asile,
06:29les déplacés forcés qui arrivent sur notre territoire,
06:32en fait, ils sont une proportion extrêmement minimale
06:35par rapport aux autres migrations.
06:37Les migrations les plus nombreuses que nous avons dans un pays comme le nôtre,
06:41c'est d'abord les étudiants étrangers,
06:43puis la migration économique,
06:46puis la famille, les couples mixtes, etc.
06:48Et les demandeurs d'asile, finalement, ça n'est que 12%.
06:52Alors, pour être précis,
06:53vous disiez 330 000,
06:55alors il y a le chiffre gouvernemental,
06:57effectivement, vous avez raison,
06:59336 700,
07:01et vous avez raison,
07:02le tiers, 109 000 des poussières,
07:05ce sont les étudiants,
07:07les motifs familiaux,
07:0890 000,
07:09c'est le quart,
07:12et il y a les motifs humanitaires
07:14qui sont en forte augmentation,
07:16mais on va dire,
07:18c'est 55 000,
07:19et les titres de séjour pour motifs économiques
07:21sont stabilisés autour de 55 000.
07:24Donc, ce n'est qu'une part de tout ça.
07:25Donc, en fait, ce que je cherche à dire,
07:27et c'est très important de le comprendre,
07:29c'est que les demandeurs d'asile,
07:30vous savez,
07:31ceux-là même que le droit international
07:34nous impose d'accueillir
07:35pour instruire leur dossier,
07:36etc.,
07:37et c'est ça qui gêne beaucoup de gens
07:38parce qu'ils se disent
07:39qu'on n'a pas d'autre choix
07:40que de les accueillir,
07:41c'est attentatoire à notre souveraineté,
07:43en fait,
07:43ceux-là ne représentent
07:45qu'une infime proportion.
07:46Ils prennent une place disproportionnée
07:48dans le débat public,
07:49mais en fait,
07:50ils sont un tout petit nombre.
07:51Pour donner des chiffres clairs,
07:53en 2024,
07:54vous aviez à peu près
07:55133 000 demandeurs d'asile
07:57qui ont demandé l'asile en France.
07:59Bon,
07:59et parmi ceux-là,
08:00d'ailleurs,
08:01on en a accepté
08:02à peu près 70 000,
08:03donc on n'accepte pas tout le monde.
08:05Donc, en fait,
08:06il faut comprendre
08:07que depuis des années,
08:09cette figure du demandeur d'asile,
08:10du déplacé forcé
08:11qu'on n'a pas d'autre choix
08:12que d'accueillir,
08:13elle s'est imposée
08:14dans le débat public
08:15comme la traduction
08:18de ce qu'est la migration
08:19de façon tronquée,
08:20fausse,
08:21parce que les étudiants étrangers,
08:23donc 30%,
08:24les travailleurs qualifiés,
08:26etc.,
08:27ça, pour le coup,
08:29un État,
08:29notre État,
08:31peut tout à fait réguler
08:32cette migration volontaire-là.
08:34Et en fait,
08:34la question,
08:35c'est pourquoi
08:35il n'a pas une politique
08:37publique volontaire
08:38sur ce sujet-là,
08:39en disant
08:40parfois on a plus besoin,
08:41parfois on a moins besoin,
08:43et reprendre le contrôle,
08:44c'est ça, finalement.
08:45En sortant des clichés,
08:46il y a un achat de Val-au-Belkacet,
08:47mais je me fais l'avocat du diable,
08:49il faut bien que quelqu'un
08:49vous porte la contradiction,
08:51j'ai ce rôle-là,
08:51il se trouve ce matin,
08:53j'aurais bien aimé
08:53qu'il y ait une personne
08:54qui pense à l'inverse de vous,
08:56mais je traduis
08:58ce que j'entends,
08:59que quand vous dites
09:00130 000,
09:01ce n'est pas beaucoup,
09:02eu égard à 68 millions
09:03d'habitants en France,
09:05mais 130 000,
09:06c'est une ville moyenne,
09:08qu'on pourrait vous rétorquer
09:09que c'est une ville moyenne
09:10qui arrive chaque année
09:12en France.
09:12Oui,
09:13vous avez raison,
09:14la moitié est à peu près
09:15reboutée,
09:17enfin,
09:17retoquée,
09:17pardon,
09:18déboutée,
09:19pardon,
09:19mais que deviennent-ils,
09:21au juste ?
09:22Parce qu'il y a
09:2220 000 expulsions
09:23par an en France,
09:25parmi elles,
09:26certains demandeurs d'asile,
09:27le problème c'est que
09:28ceux qui sont déboutés
09:30du droit d'asile
09:31ne partent pas,
09:33ça c'est une première chose.
09:34La deuxième chose,
09:35Najat Vallaud-Belkacem,
09:36et je vais aller dans le sens
09:37de ce que vous dites,
09:38la France ne sait pas accueillir
09:40les réfugiés,
09:41les demandeurs d'asile,
09:42pourquoi ?
09:42Parce que les process
09:44sont trop longs,
09:45il faut se mettre
09:45à la place du parcours
09:48de celui qui arrive,
09:49ou celle qui arrive,
09:50qui démarquera à Marseille,
09:52je dis n'importe quoi,
09:52qui aurait un ticket
09:54de métro
09:56ou de train
09:56pour aller jusqu'au tribunal
09:58concerné,
09:59il faut aller à l'office
10:00qui s'occupe des réfugiés,
10:02il y a ensuite
10:02des rendez-vous
10:02avec les tribunaux,
10:03ça prend des mois,
10:05ça se passe
10:06dans des chambres d'hôtel,
10:07on va de chambre d'hôtel
10:10en chambre d'hôtel,
10:11ça n'avance jamais,
10:12pendant ce temps,
10:13ceux qui prétendraient
10:14occuper un emploi,
10:15par exemple,
10:16ne peuvent pas le faire,
10:17les process
10:19sont trop longs,
10:21et c'est ce qui pose problème,
10:22vous êtes d'accord avec ça ?
10:23Alors,
10:24toutes les questions
10:24que vous posez
10:25sont évidemment
10:25tout à fait...
10:26Il y a beaucoup de questions
10:27en même temps,
10:27j'en conviens.
10:28Non, non, non,
10:28elles sont justes
10:29et complètement légitimes
10:30et on en parle beaucoup
10:31dans le livre,
10:32mais je crois que
10:32pour vos auditeurs,
10:34il est important
10:34de commencer par rappeler
10:36pourquoi est-ce que
10:37le droit d'asile
10:37c'est quelque chose
10:38d'important,
10:38parce qu'en fait,
10:39le problème c'est que
10:40sinon on s'y perd,
10:41après on abordera
10:42les dysfonctionnements,
10:42mais pourquoi c'est important
10:44le droit d'asile ?
10:45Et pour vous l'expliquer,
10:46je vais repartir
10:47de ce qui s'est passé
10:49pendant la seconde guerre mondiale,
10:50parce qu'en fait,
10:50c'est l'histoire
10:51qui a construit
10:52le droit d'asile.
10:53Pendant la seconde guerre mondiale,
10:54vous avez eu
10:55des juifs d'Allemagne
10:57qui,
10:58voyant ce qui se passait
11:00évidemment dans ce pays,
11:02ont cherché à fuir
11:03la folie d'Hitler
11:05et qui ont frappé
11:07à la porte
11:08des pays voisins.
11:09Et un certain nombre
11:10de ces pays voisins
11:11ont refusé
11:11d'ouvrir leurs portes.
11:13Et donc,
11:13le chemin
11:14de ces fuyards,
11:16de ces demandeurs d'asile,
11:17on va les appeler comme ça,
11:18s'est terminé
11:19dans des camps d'extermination.
11:21La convention de Genève,
11:22qui date de 1951,
11:24n'a pas été adoptée
11:25par hasard en 1951.
11:27Elle a été adoptée
11:28au lendemain
11:29de la seconde guerre mondiale,
11:30dans toute cette période
11:33où on s'est dit
11:34plus jamais ça,
11:35plus jamais
11:36laisser entre les mains
11:37d'un État tortionnaire
11:39des gens,
11:39des individus
11:40sans leur prêter assistance.
11:42Et donc,
11:42en fait,
11:42il faut comprendre
11:43que ce droit d'asile,
11:44il est incroyablement précieux.
11:47Que quand des gens
11:48fuient des persécutions,
11:49et on en a eu
11:50un exemple
11:50très récemment
11:52avec les Syriens,
11:53lorsque les caméras
11:54de télévision
11:55sont entrées
11:56au moment de la chute
11:57de Bachar al-Assad
11:58dans les prisons
11:59de Bachar al-Assad
12:00et qu'on a vu
12:01à quoi ressemblaient
12:01les salles de torture,
12:03de détention,
12:04etc.
12:05Eh bien,
12:05quand les gens fuient ça,
12:07vous pouvez...
12:07Personne n'a envie de rester.
12:08Personne ne peut rester.
12:09Mais surtout,
12:10vous ne pouvez rien,
12:12comment dire,
12:13leur reprocher
12:14et vous leur ouvrez la porte
12:16et vous instruisez
12:17leur dossier.
12:17C'est légitime évidemment
12:18d'instruire leur dossier,
12:20ce que fait en effet
12:21l'OFPRA,
12:22l'OFPRA,
12:22puis la Cour Nationale
12:23du droit d'asile,
12:24s'il y a appel,
12:26va instruire le dossier
12:27des personnes
12:28qui viennent demander l'asile.
12:29C'est le principe
12:30qui était un héritage,
12:32si je puis dire,
12:33des drames qui se sont produits
12:34durant la Deuxième Guerre mondiale.
12:36Vous savez quoi,
12:36Najat Vallaud-Belkacem ?
12:37Nous allons poursuivre
12:37dans un court instant
12:38parce qu'il faut marquer une pause.
12:39Bien sûr,
12:40je reviendrai sur les dysfonctionnements.
12:41Sur les principes
12:42et les dysfonctionnements.
12:43Je vous opposerai
12:44quelques chiffres
12:45qui font que l'opinion publique
12:46s'inquiète.
12:47Je crois que c'est une donnée
12:48qu'il faut aussi
12:49prendre en compte,
12:50ne serait-ce que pour
12:51peut-être apaiser le débat
12:53et résoudre
12:53les éventuels conflits.
12:54Et à tout de suite,
12:55Najat Vallaud-Belkacem.
12:58Sud Radio,
12:59la vérité en face,
13:00Jean-François Aquili.
13:02L 0 826 300 300,
13:04la vérité en face
13:05avec Najat Vallaud-Belkacem,
13:07la présidente de France
13:08Terre d'Asile
13:09qui co-signe avec
13:10l'économiste Benjamin Michalé,
13:13grand spécialiste
13:14de ces questions,
13:15les réfugiés,
13:16ce qu'on ne nous dit pas,
13:17édité par Stock.
13:19Vous évoquiez à l'instant,
13:20Najat Vallaud-Belkacem,
13:22la nécessité de dire les choses,
13:24d'avoir des données chiffrées,
13:27de savoir ce dont on parle,
13:29le statut de réfugié
13:30qui est un héritage
13:31de la Deuxième Guerre mondiale
13:33qui est quelque chose
13:35qui est aujourd'hui,
13:35on va dire,
13:36noyé dans une sorte
13:38de méli-mélo
13:41de l'approche
13:42que l'on a plus ou moins,
13:43on va dire,
13:44documentée.
13:45C'est ça l'idée
13:45de ce qu'est la migration en général.
13:48Il y a toutes sortes
13:49de migrations.
13:50C'est ça.
13:50Je rappelle que l'homme
13:51migre depuis la grotte.
13:52Tout à fait.
13:53Tout à fait,
13:54la migration,
13:55ça a toujours existé.
13:55Ça n'a pas arrêté cette histoire.
13:56Mais en fait,
13:57en première partie de cette émission,
13:58on s'est attaché,
13:59je l'espère,
14:00à bien rappeler les chiffres
14:01et les proportions
14:02pour comprendre
14:03à quel point c'est étonnant
14:04que les demandeurs d'asile
14:06et les réfugiés
14:06prennent toute cette place
14:07dans le débat public
14:08sur les migrations,
14:09alors qu'en réalité,
14:10ils représentent
14:11une toute petite proportion.
14:13Donc,
14:14ensuite,
14:14j'ai essayé de rappeler
14:15pourquoi c'était important
14:16le droit d'asile
14:17et pourquoi c'est précieux.
14:18On ne peut pas laisser
14:19quelques manipulateurs
14:20nous l'enlever en fait,
14:21parce que demain,
14:21potentiellement,
14:22on risque d'en avoir besoin,
14:23y compris pour nous-mêmes.
14:24Donc,
14:24il vaudrait mieux
14:25s'échiner à le protéger,
14:26ce droit.
14:28Troisièmement,
14:28ce qui s'est passé
14:29depuis maintenant
14:29une dizaine d'années,
14:31c'est qu'un certain nombre
14:32quand même
14:32de manipulateurs
14:34ont petit à petit
14:36jeté la suspicion
14:37et l'opprobre
14:38sur le statut même
14:39du demandeur d'asile
14:40et du réfugié.
14:42D'abord,
14:42en prétendant
14:43que la plupart d'entre eux
14:45étaient des fraudeurs,
14:46qu'ils prenaient
14:46les chemins de l'asile
14:47pour d'autres raisons
14:49que la persécution
14:51ou le risque de mort imminente.
14:53Et en fait,
14:54normalement,
14:54encore une fois,
14:55à l'aune de l'ouverture
14:56des prisons de Bachar al-Assad,
14:58c'est-à-dire
14:58dix ans après l'accueil
15:00des Syriens,
15:01c'était il y a dix ans
15:01qu'on les a accueillis,
15:02on est capable aujourd'hui
15:04d'y voir plus clair
15:05sur tous ces procès
15:06en légitimité permanente.
15:08Et en fait,
15:09on se rend compte
15:09que quel est l'individu
15:13qui, rationnellement,
15:14pour d'autres raisons
15:15que la peur pour sa vie,
15:16traverserait le désert libyen,
15:18prendrait le risque
15:19qui est désormais documenté
15:21de se faire torturer en Libye,
15:23de mourir en Méditerranée
15:24pour arriver chez nous.
15:25Donc,
15:25le plus probable,
15:26quand même,
15:27c'est que les gens
15:27qui fuient,
15:28fuient parce qu'ils sentent
15:29qu'ils n'ont pas d'autre choix.
15:31Alors ensuite,
15:31quand ils arrivent chez nous,
15:32que leur dossier est instruit,
15:33comme on l'a dit tout à l'heure,
15:35il y en a 70 000
15:36sur 130 000
15:37qui sont acceptés,
15:38ça veut dire que le reste
15:38ne le sont pas.
15:39Le reste,
15:40qu'ils ne le sont pas,
15:41est-ce que ce sont des fraudeurs ?
15:42Ben, pas forcément.
15:43Peut-être que,
15:44eux, dans leur esprit,
15:45ils se sentaient légitimes
15:46à fuir,
15:46mais simplement que ça ne correspond pas
15:48à notre cadre à nous.
15:49D'ailleurs,
15:50quand on regarde,
15:50qu'on compare avec les pays voisins,
15:52l'Allemagne, l'Espagne, etc.,
15:54on regarde comment,
15:55combien,
15:56quelle est la proportion
15:57d'accepter
15:58parmi les demandeurs d'asile
16:00qui arrivent chez eux.
16:01Eh bien,
16:01nous n'avons pas
16:02les mêmes proportions,
16:03ce qui signifie bien
16:03que tout ça est quand même
16:04assez sujet à l'interprétation.
16:06Najat Vallaud-Belkacem,
16:07je vais vous opposer
16:08à un ressenti
16:09un peu
16:09au travers
16:11de ce que nous pouvons faire
16:12dans nos travaux journalistiques.
16:14Oui,
16:15vous avez raison,
16:15il y a d'un côté
16:16l'asile conventionnel
16:17selon la Convention de Genève,
16:19et vous avez raison
16:20d'en rappeler
16:20les principes éminents,
16:22et puis de l'autre,
16:23il y a,
16:23vous savez,
16:24l'opinion publique,
16:25ce n'est pas que de la manipulation,
16:26vous avez des gens
16:27très raisonnables
16:27que je croise régulièrement
16:29qui s'inquiètent
16:30de l'état
16:31de la réalité économique
16:33et sociale de ce pays.
16:33Je vous donne des chiffres idiots,
16:35vous avez une dette
16:36cumulée à 3 345,
16:396 même milliards d'euros,
16:41vous avez 40 milliards en plus,
16:44vous avez 114% du PIB
16:45aujourd'hui
16:46pour ce qui est
16:48de cette dette,
16:49vous comprenez
16:49que nous n'avons plus
16:50forcément les moyens
16:51de certaines ambitions,
16:53je continue,
16:54vous avez un taux de chômage
16:55qui est à 7,3%
16:57de la population active,
16:58grosso modo près
16:59de 2,5 millions de personnes
17:00qui cherchent un emploi
17:01dans ce pays,
17:01vous avez un parc HLM
17:03très important,
17:05très insuffisant,
17:06vous avez 2,5 millions
17:07de demandes HLM
17:08en attente,
17:09pas seulement des Gaulois
17:11et des Français de souche,
17:12je fais exprès
17:13de forcer le trait
17:13par rapport à ce que vous dites
17:15sur la manipulation,
17:16je ne nie pas
17:16qu'il y ait une forme
17:17de manipulation,
17:17mais vous avez un pays
17:19qui est inquiet,
17:19qui est exempt,
17:20qui va dans le mur,
17:22et si vous voulez,
17:23l'idée c'est que
17:24est-ce qu'il a encore
17:25les moyens
17:26d'une ambitieuse politique
17:27d'accueil
17:28de la migration,
17:30quelle qu'elle soit,
17:31c'est la question
17:32qui est posée aujourd'hui,
17:33c'est la réalité économique
17:34et sociale du pays,
17:35sans passer par,
17:36je comprends,
17:37les combats politiques
17:38et les intentions
17:38cachées des uns
17:39et des autres.
17:40Tout à fait,
17:41et vraiment,
17:42je tiens à préciser
17:42que ce livre,
17:45nous ne l'avons
17:46absolument pas rédigé
17:47avec Benjamin Michelet
17:48sur le mode
17:50du traité de valeur
17:53humaniste,
17:54etc.
17:54C'est un essai chiffré,
17:57un essai scientifique
17:57et d'une certaine façon
18:00objectif et neutre.
18:01Et donc,
18:01dans l'objectivité,
18:02nous sommes allés regarder
18:03toutes les recherches
18:04qui ont été menées
18:05sur l'impact économique,
18:06en effet,
18:07des réfugiés,
18:08des demandeurs d'asile
18:09et même,
18:09j'allais dire,
18:10de la migration économique
18:11et studentine,
18:12etc.
18:12En fait,
18:13il faut vraiment comprendre
18:14qu'il n'y a pas
18:16d'impact négatif
18:18sur l'économie.
18:19Tout ça a été étudié,
18:20mais au trébuchet.
18:22Jamais,
18:22jamais,
18:23en aucun cas,
18:24vous ne trouverez
18:24de chercheurs
18:25qui vous disent
18:26ça coûte à l'économie
18:27du pays d'accueil.
18:28Pourquoi ?
18:29Parce que même
18:30lorsque le pays d'accueil
18:31va fournir une aide,
18:32par exemple,
18:33les demandeurs d'asile
18:33ont droit à une allocation
18:34de,
18:35elle est toute petite,
18:36elle est de 7 euros par jour,
18:37mais bon,
18:37une allocation
18:38de demandeurs d'asile.
18:39Eh bien,
18:40même avec cette aide
18:41qui est fournie,
18:41il ne faut pas oublier
18:42que le demandeur d'asile
18:44devient lui-même
18:45un consommateur,
18:46qu'il paye la TVA
18:47et qu'en fait,
18:48il contribue finalement
18:49à la richesse nationale.
18:51Dès que ces personnes
18:52sont autorisées à travailler,
18:53et c'est là
18:54qu'on aborde
18:54les dysfonctionnements
18:55que vous évoquiez tout à l'heure,
18:57quand leur donne-t-on
18:58la possibilité de travailler...
18:59accueillir,
19:00encadrer
19:00et accompagner.
19:02Mais il faut juste
19:03une politique publique sérieuse,
19:04il faut arrêter
19:05avec les débats
19:06qui ne servent que
19:07à créer des écrans
19:08de fumée.
19:09Beaucoup de gens
19:10utilisent la question migratoire
19:11pour ça.
19:11Le problème,
19:11c'est que le pays en question,
19:12quelles que soient
19:12les majorités
19:14qui se sont succédées,
19:15que ce soit la droite
19:16ou celle à laquelle
19:17vous avez appartenu,
19:18vous avez été ministre
19:18de la République,
19:19sous François Hollande,
19:20ce pays ne sait pas accueillir,
19:23ce pays ne sait pas
19:24relever l'économie,
19:25ce pays ne sait pas
19:26fabriquer suffisamment
19:27de logements,
19:28ce pays, etc.
19:29C'est le problème
19:30qui est posé,
19:31c'est le problème
19:31du trop-plein.
19:32Je ne dis pas
19:32qu'il faut arrêter
19:33et couper le rubin
19:34de l'immigration,
19:35ce que je dis,
19:35c'est que le ressenti
19:37des individus
19:38par-delà
19:39les combats politiques,
19:40c'est aussi
19:41une forme d'inquiétude
19:42d'un pays
19:42qui n'arrive pas
19:43à se relever.
19:44Et donc,
19:44il se dit,
19:44comment est-ce qu'on fait
19:45pour tout faire ?
19:47Alors, attendez,
19:47je vais vous donner
19:48un exemple.
19:49C'est une vraie question !
19:49En fait,
19:50je vais même vous donner
19:50deux exemples,
19:51l'Espagne et l'Italie.
19:58des gouvernements
19:58qui ne sont pas
19:59tout à fait les mêmes,
20:00Mme Mélanie d'une part
20:01et M. Sanchez d'autre part,
20:03donc la gauche en Espagne,
20:06ont pris la décision
20:07de régulariser
20:09des travailleurs
20:09sans papier
20:10par centaines de milliers
20:11ces derniers mois,
20:13par exemple en Espagne,
20:14sur les trois ans
20:15qui viennent,
20:15ils vont en régulariser
20:16900 000.
20:18Ils ont,
20:18tous les deux,
20:19ces pays,
20:19des taux de croissance
20:20insolents.
20:22En fait,
20:22on a besoin
20:23dans nos pays
20:24d'avoir,
20:26y compris des travailleurs étrangers,
20:27en emploi,
20:28dans un nombre
20:29d'emplois sous tension
20:30extraordinairement important,
20:33y compris pour résoudre
20:34la question
20:35des déserts médicaux,
20:36la question
20:36des services publics
20:37en souffrance,
20:38la question des logements
20:39qu'il faut construire
20:40en nombre.
20:40En fait,
20:41si vous voulez,
20:41les deux sujets
20:42ne s'opposent pas.
20:43Ce n'est pas parce que
20:44vous accueillez
20:45des nouveaux venus
20:46que vous allez avoir
20:47plus de déserts médicaux.
20:48Au contraire,
20:49les nouveaux venus,
20:50vous accueillerez
20:50beaucoup de médecins
20:51parmi eux,
20:51donc c'est une solution
20:52possible aux déserts médicaux.
20:54Vous voyez ?
20:54C'est ce que vous défendez
20:56d'en réfugier.
20:57C'est un livre
20:58que je rappelle.
20:59Ce n'est pas un brûlot.
21:01C'est un livre technique.
21:03C'est un livre
21:03qui se veut sérieux
21:05tout simplement
21:05et qui s'adresse
21:06aux citoyens
21:07en lui disant
21:07que tout ça
21:07est un sujet
21:08trop important
21:09pour le laisser
21:09entre les mains
21:10des manipulateurs
21:11ou des technocrates.
21:13Ressaisissez-vous-en
21:14parce qu'en fait,
21:15c'est aussi de vous
21:15et de vos enfants
21:16qu'il est question dedans.
21:17Le temps passe vite,
21:18l'heure tourne.
21:19Pourtant,
21:19nous sommes restés
21:19longtemps ensemble,
21:20Najat Vallaud-Belkacem.
21:22D'un mot,
21:23la politique,
21:23c'est...
21:24Enfin, la politique
21:24au sens de
21:25une candidature
21:27à telle ou telle élection.
21:28C'est terminé pour vous ?
21:29Vous avez tourné la page ?
21:31Je suis élue
21:32en Auvergne-Rhône-Alpes.
21:34Voilà.
21:35Mais vous voulez dire
21:36la politique nationale ?
21:38Je verrais bien.
21:39Honnêtement,
21:39je ne fais pas de plan
21:40sur la comète.
21:41Moi, j'ai quand même
21:41le sentiment
21:42qu'on traverse
21:43un moment charnier.
21:45Vraiment,
21:46sur le plan
21:46de la démocratie,
21:48entre la désinformation,
21:50entre la tentation
21:51pour l'autoritarisme...
21:51Quand vous voyez
21:52votre famille politique,
21:53le Parti Socialiste,
21:53qui brandit la menace
21:55de la censure,
21:55là, en septembre,
21:57tout de suite,
21:58d'ailleurs,
21:58demain et en septembre aussi,
22:00et que vous voyez,
22:01par exemple,
22:01des questions aussi importantes
22:02que celles sur les réfugiés,
22:03vous ne pensez pas
22:04qu'à un moment donné,
22:04les partis doivent
22:05mettre la présidentielle
22:07sous le...
22:08un peu dans le tiroir
22:09et bosser ensemble,
22:10notamment sur ces sujets-là,
22:12pour une fois ?
22:13Vous voyez ce que je veux dire ?
22:14J'adorerais,
22:15en effet,
22:16que sur certains sujets,
22:17mais y compris
22:18les politiques migratoires,
22:19en effet,
22:19l'éducation en fait partie aussi,
22:21on arrête,
22:22d'une certaine façon,
22:24les tensions
22:24et la politique
22:26de la polarisation,
22:29et qu'on...
22:29Pourquoi pas
22:30des conférences citoyennes ?
22:31Vous savez,
22:32une conférence citoyenne
22:33sur des sujets
22:33comme ceux-là,
22:34pendant lesquels
22:35on déciderait
22:37d'axes communs
22:38et auxquels
22:39on ne retoucherait
22:40que d'une main tremblante
22:41pour en finir
22:42avec les débats
22:43manipulés en permanence,
22:45oui,
22:45ça ferait beaucoup de bien
22:46à notre pays.
22:47Et honnêtement,
22:48c'est très intéressant
22:48de voir que même
22:49du côté des acteurs économiques,
22:51il y a un discours
22:52assez clair
22:53sur le fait
22:53que nous avons besoin
22:54notamment de migration économique.
22:56Pourquoi est-ce que
22:57ces acteurs-là
22:57ne sont pas entendus
22:58quand il y aurait besoin
22:59pour le coup
23:00d'éclairer ce sujet ?
23:01Allez,
23:01merci à vous,
23:02Najat Vallaud-Belkacem
23:03d'être venu
23:04dans ce studio
23:05de La Vérité en Face
23:06sur Sud Radio,
23:07je rappelle,
23:07avec Benjamin Michalet,
23:09réfugié,
23:10ce qu'on ne nous dit
23:11pas paru chez Stock.
23:12Merci à vous
23:13dans un instant.
23:15Les médias,
23:16ce sera
23:16avec Valérie Expert
23:19et Gilles Ganzmann.
23:20Merci.
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