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Avec 8 sacres, Roger Federer est le roi de Wimbledon. Pourtant, Novak Djokovic n'est qu'à une unité du Suisse et pourrait l'égaler, de quoi effacer le statut du maestro à Londres. Mais Federer de par son jeu et sa grâce incarne le gazon comme personne. Alors Federer est-il la figure ultime à Wimbledon ?

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#Wimbledon #Federer #Djokovic

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▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬ 🧐 CHAPITRES DE CETTE VIDÉO 🧐 ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬

00:00 : Introduction
02:08 : Notre sponsor
03:19 : Le gazon, une surface unique
06:51 : Retour sur 20 ans de grâce
08:52 : Une domination hors pair
10:02 : Dans la cour des légendes
12:48 : Qui est le roi ?
16:45 : Un règne inégalable ?
19:14 : L'héritage Federer à Wimbledon

Catégorie

🥇
Sport
Transcription
00:00A Wimbledon, Federer c'est 3 finales contre Djokovic pour 3 défaites, sur le terrain même où Roger Federer a construit sa légende.
00:08Et pourtant, il reste pour beaucoup le seul roi du gazon, celui qu'on associe instinctivement à ce tournoi,
00:14comme si les chiffres ne suffisaient pas à éroder la magie.
00:16C'est peut-être le paradoxe le plus fascinant du tennis moderne.
00:20Un joueur qui a perdu tous ses plus grands duels face à son rival, mais dont le règne symbolique semble intact.
00:25Et si le plus grand règne de l'histoire sur gazon n'était pas fait de domination pure, mais de résonance émotionnelle, de beauté et d'attachement.
00:33Parce qu'ici, on ne parle pas que de victoire, on parle de grâce, d'héritage, d'une fusion quasi mystique entre un homme et un lieu.
00:40Federer à Wimbledon, c'est pas un palmarès, c'est une sensation, une silhouette, un souffle, un slice qui rase le sol,
00:48un déplacement qui caresse l'herbe, un service qui claque sans violence.
00:52Il n'a pas conquis Wimbledon, il l'a incarné.
00:54Et pourtant, ce règne n'est pas invincible.
00:57Djokovic l'a battu trois fois en finale, dont celle de 2019, la plus cruelle, la plus longue et la plus douloureuse.
01:03Djokovic l'a fait vaciller, il a effacé la ligne.
01:06Il a osé briser ce que l'on croyait sacré.
01:08Et aujourd'hui, Djokovic est toujours là, encore en course pour égaler les huit titres.
01:12Alors une question s'impose.
01:14Si le trône vacille, pourquoi ne tombe-t-il pas ?
01:17Pourquoi continue-t-on à parler de Federer comme du roi de Wimbledon malgré ses défaites ?
01:21Est-ce parce que son style, son aura, son lien avec le tournoi sont plus puissants que n'importe quelle statistique ?
01:27Ou est-ce que, quelque part, on refuse de laisser un autre écrire cette histoire ?
01:31C'est ce paradoxe qu'on va explorer dans cette vidéo.
01:33On va enquêter sur cette domination unique, mais fragilisée.
01:36Comparer les contextes, les styles, les époques.
01:39Et comprendre pourquoi Federer, malgré les défaites, continue de régner sur l'imaginaire.
01:44Pourquoi, même contesté, son nom reste associé à Wimbledon comme un totem ?
01:48Parce que si Nadal est Roland-Garros, si Djokovic a fait de Melbourne son jardin,
01:52alors Wimbledon, dans l'inconscient collectif, appartient toujours à Federer.
01:56Mais alors, pour combien de temps encore ?
01:58C'est toute la question.
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02:27Si on regarde au niveau du vainqueur chez les hommes,
02:29on a Carlos Alcaraz et Yannick Sinner qui sont bien devant, à 2,50,
02:33suivi de Novak Djokovic, qui a quand même gagné 7 fois le tournoi, à 6,
02:37puis en quatrième, le local Jack Draper, qui fait une très bonne saison, coté à 10.
02:41Si on veut prendre un peu plus de risques, on a les joueurs de la génération 90,
02:44avec Zverev et Medvedev, Zverev coté à 17, Medvedev à 21.
02:48Et si on regarde chez les femmes, Ariana Sabalenka est favorite, à 3,50,
02:51suivi d'Elena Ribakina, à 6,
02:54suivi de Koko Gov, qui vient de gagner Roland Garros,
02:56et Iguazi Vatek, toutes les deux à 7,50.
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03:18Un grand merci à Unibet.
03:24Le gazon, c'est la plus vieille surface du tennis,
03:26mais c'est aussi la plus mal comprise.
03:28C'est pas simplement une moquette verte.
03:29Le gazon, c'est un organisme vivant.
03:31Chaque pas la marque et chaque match la transforme.
03:35Elle ralentit, elle s'écrase, elle glisse et elle rebondit comme elle veut.
03:39C'est une surface qui ne se joue pas, mais qui se ressent.
03:41Et cette instabilité permanente crée une exigence unique
03:44qu'on ne retrouve pas sur dur, ni même sur terre battue.
03:47Chaque point peut basculer sur un faux rebond, un mauvais appui ou une seconde d'hésitation.
03:52Le gazon ne laisse pas le droit à l'erreur.
03:54Il impose l'instinct, la précision, l'initiative.
03:57Historiquement, il a favorisé les attaquants, les serveurs-volleyeurs,
04:00ceux qui frappaient fort, montaient vite et concluaient sans tergiverser.
04:04Pete Samprasse, Boris Baker, Stéphane Edberg, Patrick Rafter.
04:08Leur tennis à eux reposait sur la décision immédiate.
04:11Une balle, une volée, une prise de risque constante.
04:14Mais en 2001, Wimbledon change.
04:16Le gazon devient plus dense.
04:18Les rebonds montent un peu plus haut, le rythme ralentit,
04:21donc le tennis d'attaque pure devient plus difficile.
04:23Le fond de cours s'invite dans les échanges, et du coup, les repères se brouillent.
04:27Les anciens dominants déclinent, et les nouveaux venus cherchent encore la clé.
04:30Et c'est dans Swimbledon en mutation qu'apparaît Federer.
04:33Pas comme un pur héritier du service volé, ni comme un contreur classique,
04:37mais comme un joueur hybride.
04:39C'est en 2001 qu'il choque le monde entier,
04:40en éliminant le roi, 7 fois vainqueur du tournoi,
04:43Pete Samprasse, dans un grand cru en 5-7.
04:46Un match qui sonne comme un passage de témoin, surtout quand on sait ce qui a suivi.
04:49Federer a réussi à dompter cette herbe nouvelle en la lisant mieux que quiconque.
04:53Federer ne court pas après la balle, il l'attend.
04:56Il ne précipite rien, il temporise, il l'ajuste, il choisit.
05:00Là où d'autres s'adaptent, lui naturellement épouse la surface.
05:03Il ne force pas, il glisse.
05:05Il impose son tempo au lieu de subir celui du gazon.
05:08Prenons son service.
05:09C'est pas le plus rapide, mais c'est un chef-d'oeuvre de variété.
05:13Zone, effet, hauteur, tout est masqué, tout est précis.
05:16Il gagne sans brutalité, juste avec l'art de l'ouverture.
05:20Et chaque mise en jeu devient une énigme pour l'adversaire.
05:22Son coudroit ensuite, pris tôt, tendu, compact, c'est un fouet qui ne laisse pas le temps de respirer.
05:28Et surtout son reverslicé, une lame, une balle fuyante qui coupe le rythme
05:32et qui oblige l'adversaire à frapper du bas vers le haut.
05:35Un calvaire sur herbe.
05:36Un coup devenu plutôt rare que Federer maîtrise comme personne.
05:39Mais plus que ses coups, c'est sa manière de les enchaîner.
05:42Federer lit le point.
05:43Il sent la musique du jeu.
05:45Il ne joue pas avec un plan rigide, il improvise sans subir.
05:48Il adapte, il module, il réagit avec une fluidité instinctive.
05:52Chaque variation est un choix.
05:54Chaque accélération un calcul.
05:56Et surtout, il comprend l'espace.
05:58Il se place comme s'il anticipait le rebond avant même que la balle ne parte.
06:01Là où d'autres courent, lui il glisse.
06:03Là où d'autres s'ajustent, il est déjà en place.
06:05Prenons un instant pour comparer.
06:07Andy Roddick avait un service dévastateur.
06:09Mais il frappait trop fort, trop droit.
06:11Sur gazon, sa balle filait mais ne vivait pas.
06:14Raphaël Nadal, lui, a gagné partout.
06:16Mais il a dû changer de jeu pour exister ici.
06:18Avec plus de volets, plus de variations.
06:20Et même Djokovic, pourtant dominateur aujourd'hui, a mis du temps à apprivoiser la surface.
06:25Federer, lui, n'a jamais eu besoin de cette transition.
06:27Sur ce gazon devenu hybride, Federer n'a pas vraiment eu besoin d'apprendre.
06:31Il a simplement révélé ce que la surface demandait.
06:33Du toucher, du rythme et du timing.
06:36Il n'a pas adapté son jeu au gazon.
06:37Il a donné au gazon une nouvelle référence, un modèle, une esthétique.
06:41Et c'est ça, sa vraie domination.
06:43Pas seulement dans les chiffres, mais dans l'impression laissée.
06:45Dans la sensation que pendant 15 ans, Wimbledon poussait pour lui et que le center court l'attendait à chaque fois.
06:51Il y a des chiffres qui impressionnent et il y a ceux qui bâtissent une légende.
06:58A Wimbledon, Roger Federer n'a pas seulement gagné.
07:01Il a imprimé son nom dans le sol, dans les tribunes, dans les murs.
07:04Sur 22 participations, 12 finales et 8 titres.
07:08Entre 2003 et 2007, il a enquillé les trophées.
07:10Il n'a fait que gagner.
07:11C'est une omniprésence presque anormale.
07:14Une série que seul Björn Borg avait réussi avant lui,
07:16à une époque où les raquettes étaient en bois et le gazon encore plus rapide.
07:19Et quand cette série s'est arrêtée en 2008 en finale,
07:22c'est parce qu'un grand champion a su forcer son destin et sortir une performance all-time.
07:26Federer est revenu en 2009 et s'est imposé une sixième fois dans une finale d'anthologie contre Andy Roddick.
07:32En 2010 et 2011, après deux désillusions de suite en quart de finale contre Berditch,
07:36puis contre Tsonga où il menait 2-7 à 0,
07:39Roger revient en 2012, renverse Julien Beneteau qui menait 2-7 à 0
07:43et bat le local Andy Murray en finale pour remporter son 7ème sacre.
07:47Roger est immortel à Wimbledon, c'est ce qu'on se dit.
07:50Mais on est encore loin d'imaginer la suite.
07:51Parce qu'en 2014 et 2015, il rallie la finale,
07:54mais s'incline à chaque fois contre un certain Novak Djokovic.
07:57Djokovic qui lui aussi a construit sa légende à Wimbledon.
08:005-7 serrés en 2014, 4-7 intenses en 2015, mais la fin est toujours la même.
08:05Roger est battu par plus fort que lui.
08:07En 2017, le Suisse renaît de ses cendres.
08:10Et après un titre inattendu à Melbourne,
08:12il survole Wimbledon et remporte son 8ème titre sans perdre le moindre set.
08:16Mais c'est bien en 2019 que Federer a rendez-vous avec l'histoire,
08:19puisqu'il affronte à nouveau Novak Djokovic en finale.
08:22Et malgré un match exceptionnel de la part de Roger,
08:24où il s'est notamment procuré 2 balles de match,
08:26le Suisse s'incline 13-12 au 5ème set.
08:29C'est la douche froide.
08:30Mais si on voit le verre à moitié plein,
08:32Federer vient de montrer qu'il est spécial.
08:34A quasiment 38 ans, il était à 1 point de remporter son 9ème Wimbledon
08:38contre le joueur ultime qu'est Djokovic.
08:40Et par fidélité, c'est bien à Wimbledon, 2 ans plus tard, en 2021,
08:44que Federer joue son dernier match.
08:46Un quart de finale contre Urkacz sans discussion,
08:48mais le symbole est la fin d'une histoire qui a marqué le tennis à jamais.
08:56Il était là, à chaque génération.
08:58Quand les autres déclinaient ou disparaissaient,
09:01lui restait et gagnait.
09:03Il a traversé le temps, les joueurs et les styles.
09:05Et surtout, il a résisté à l'évolution du jeu,
09:08des raquettes, des adversaires et des styles.
09:10Il a affronté Rodic, Nadal, Djokovic, Murray, Del Potro, Silić, Raonic.
09:16Et malgré cette diversité de défis,
09:18il s'est adapté, constamment.
09:20Federer sur Herbe, c'est plusieurs époques en une.
09:22Il commence comme un attaquant fluide,
09:24il devient un chef d'orchestre stratégique,
09:27puis un survivant de génie.
09:28Donc c'est une série d'adaptations réussies,
09:30là où tant d'autres se sont effondrés à la première mutation.
09:33Le gazon ralenti, pas de problème.
09:35Il adapte son jeu.
09:36Les jeunes frappent plus fort, pas de problème.
09:38Il les prend de vitesse.
09:39Le corps devient plus lent, pas de problème.
09:41Il prend la balle plus tôt.
09:43Là où la plupart des grands joueurs ont un âge d'or,
09:45Federer, lui, a des vagues.
09:46Il a su perdre sans jamais quitter l'ombre du trône.
09:49Et dans un tournoi où le moindre faux pas peut être fatal,
09:51où chaque rebond est un piège,
09:53où chaque début de match peut être une sortie de route,
09:55la constance dont a fait preuve Federer,
09:57c'est une folie.
09:58Une forme de domination mentale autant que technique
10:00pendant 15 ans.
10:05Pour comprendre à quel point Federer a marqué Wimbledon,
10:09il faut élargir le cadre
10:10et replacer sa domination dans la cartographie plus vaste
10:13des empires du tennis.
10:14Et là, trois noms s'imposent.
10:16Nadal à Roland-Garros,
10:17Djokovic à l'Open d'Australie,
10:19et Sampras, ici même, à Wimbledon.
10:21Trois légendes, trois règnes,
10:23trois modèles de domination,
10:24mais aucun ne ressemble vraiment à celui de Federer.
10:26Prenons Nadal.
10:27Ok, 14 Roland-Garros, rien à dire.
10:29Lui, c'est une hégémonie presque biblique.
10:32Mais cette domination, aussi écrasante soit-elle,
10:34s'est construite dans une logique bien balisée.
10:36La Terre battue est une surface reine en Europe et en Amérique du Sud.
10:39Elle est omniprésente dans la formation des jeunes.
10:42Elle dispose de toute une saison dédiée,
10:43avec des repères, des rythmes, des tournois de préparation,
10:46et elle récompense un style de jeu spécifique,
10:48long, endurant et stratégique.
10:51Gagner sur Terre, c'est une guerre de tranchées.
10:53Mais c'est une guerre que beaucoup ont appris à mener dès l'enfance,
10:55dont Nadal.
10:56Le dur, maintenant.
10:57La surface de Djokovic.
10:5910 titres à Melbourne.
11:00Une constance inhumaine.
11:01Mais là encore, c'est pas un terrain inconnu.
11:03Le dur, c'est le centre de gravité du circuit.
11:06C'est la surface sur laquelle la plupart des joueurs s'entraînent,
11:08s'expriment et performent.
11:10Les trajectoires sont lisibles,
11:11les rebonds sont standardisés,
11:13donc gagner sur dur demande de l'excellence, bien sûr,
11:16mais pas une adaptation extrême.
11:17Et puis, il y a Sampras,
11:18le roi du service volé,
11:20le dieu du tennis sur gazon, années 90.
11:22Sept Wimbledon remportés grâce à un jeu expéditif.
11:25Il voulait tuer le poing.
11:27Et ce style était parfaitement accordé au gazon de l'époque,
11:29mais ce gazon n'existe plus.
11:31En 2001, Wimbledon change sa composition,
11:33le gazon devient plus dense,
11:34plus stable et plus lent.
11:36Les échanges s'allongent,
11:37et les montées au filet deviennent des prises de risque.
11:39Et c'est ici que Federer s'impose comme une exception,
11:42parce qu'il n'a pas dominé une version du gazon,
11:44il en a dominé deux.
11:45Federer, il incarne la transition.
11:47Il est le pont entre deux mondes,
11:49celui des serveurs-volleyeurs,
11:50et celui des contre-attaquants.
11:51Il commence par battre Sampras dans son temple en 2001,
11:54avec un jeu à une main,
11:55élégant,
11:56presque vintage,
11:57puis il devient le maître du gazon ralenti.
11:59Celui où il faut composer avec des rallies plus longs,
12:02des retours plus précis,
12:03des adversaires plus complets.
12:05Là où Sampras avait besoin d'un terrain favorable,
12:07Federer lui s'adapte.
12:08Il élargit son arsenal et devient un joueur total.
12:11Le seul à régner dans deux airs du gazon.
12:13Et c'est peut-être ça le plus grand écart.
12:15Là où Nadal, Djokovic et Sampras ont dominé une surface
12:18dans une temporalité technique bien définie,
12:20Federer lui a traversé les mutations,
12:22il a intégré les codes nouveaux,
12:24sans pour autant renier son style.
12:25Il a gagné avec la vitesse,
12:27puis le touché.
12:28Il n'a pas imposé un style au gazon,
12:30il a évolué avec lui.
12:31Et même ce règne-là,
12:32aussi fluide,
12:33aussi naturel,
12:34aussi raffiné soit-il,
12:35a rencontré un mur.
12:37Un joueur qui n'attaque pas comme Sampras,
12:38mais qui surherbe,
12:39devient peu à peu indéboulonnable.
12:41Et ce joueur,
12:42c'est Novak Djokovic,
12:43l'homme qui ne domine pas le gazon par évidence,
12:45mais par logique,
12:46par répétition
12:47et par résilience.
12:53Malgré cette élégance
12:54et cette longévité exceptionnelle,
12:56une fissure apparaît dans le mythe.
12:57Elle vient d'un homme,
12:59d'un duel,
12:59d'un affrontement répété,
13:01toujours au même endroit,
13:02le center court,
13:03en finale.
13:04Roger Federer,
13:05roi de Wimbledon,
13:06maître du gazon,
13:07ambassadeur de l'élégance,
13:08n'a jamais battu Novak Djokovic en finale ici.
13:11Trois matchs en finale,
13:12soldés par trois défaites.
13:132014,
13:152015,
13:152019.
13:16A chaque fois,
13:17le tournoi semblait réclamer son roi
13:18et à chaque fois,
13:19Djokovic l'a fait taire.
13:21Et en 2019,
13:22Federer perd la finale
13:23qui est peut-être la plus cruelle
13:24de l'ère moderne
13:25en passant à côté de deux balles de match
13:27et dans un match
13:28où on peut considérer
13:28qu'il a mieux joué que Djokovic.
13:30Ce jour-là,
13:31Federer a gagné dans l'œil du public,
13:33dans l'émotion,
13:33dans la beauté du geste.
13:35Mais le trophée, lui,
13:36est allé à Djokovic.
13:37L'esthète a été battu par le stratège.
13:39Et depuis,
13:40Djokovic a repris le flambeau.
13:41Il a gagné Wimbledon en 2021-2022
13:43et s'est incliné en finale
13:44en 2023 et 2024
13:46contre Carlos Alcaraz
13:47qui pourrait venir s'asseoir à leur table
13:49dans quelques années
13:50s'il continue comme ça.
13:51Donc Djokovic a bien prouvé
13:53qu'il était énormissime à Wimbledon.
13:55Il a gagné autant de fois
13:56que le grand Pete Sampras,
13:57un record qu'on pensait inégalable à l'époque.
13:59Et aujourd'hui,
14:00il est juste à un titre
14:01d'égaliser Roger Federer.
14:03Alors la question se pose,
14:04elle est brutale.
14:05Mais est-ce que Federer
14:06est encore le roi Wimbledon ?
14:07Est-ce qu'on considère
14:08que Roger Federer
14:09est le plus grand joueur
14:10que Wimbledon ait connu ?
14:11Au-dessus de Sampras,
14:12au-dessus de Djokovic.
14:13Je vous pose la question
14:14et je suis très curieux
14:15d'avoir vos avis en commentaire.
14:16Alors il y a plusieurs manières
14:17de raisonner
14:18et de répondre à la question.
14:19La réponse la plus évidente
14:20et celle que j'utilise,
14:22c'est de dire
14:22on compte le nombre de titres,
14:23point final.
14:24Parce que le plus important
14:25dans le sport,
14:25c'est de gagner les titres.
14:26Federer 8,
14:27Djokovic 7 pour l'instant.
14:29Donc la discussion est close,
14:30c'est Roger.
14:31Et pourtant,
14:31malgré cette logique,
14:32on peut aussi prendre en compte
14:33les confrontations
14:34entre les prétendants.
14:35Et là,
14:36comme on l'a dit,
14:36c'est plus difficile
14:37de mettre Federer
14:38parce qu'il a perdu
14:39trois fois en finale
14:40contre Novak.
14:41Dont une,
14:41ou excusez-moi,
14:42mais perdre 13-12
14:43au cinquième set
14:44en ayant eu deux balles de match
14:45chez toi dans ton jardin,
14:47il y a un côté quand même humiliant.
14:48Et je vous parle même pas
14:49de la célébration de Djokovic
14:50après la victoire
14:51où il provoque frontalement
14:52les 15 000 personnes
14:54qui n'avaient dieu
14:54que pour Federer
14:55et qui ont mangé
14:56une clim de l'espace.
14:57Et ça,
14:58moi je suis obligé
14:58de le prendre en compte.
14:59Je peux pas faire
14:59comme si le match
15:00n'avait jamais eu lieu.
15:01Et ce genre de match,
15:068 contre 7,
15:07d'accord,
15:08mais il faut peut-être
15:08creuser et regarder
15:09ce qu'il s'est vraiment passé
15:10dans ses tournois.
15:11Donc il y a Roger
15:12et on regarde
15:12qui il a dû taper
15:13pour remporter tous ses trophées
15:14et on voit qu'en 2005,
15:162006, 2007,
15:17bon,
15:18à part un Rafa
15:18qui faisait ses classes
15:19sur Gazon,
15:20il n'y avait pas grand monde.
15:21Alors que Djokovic,
15:22il a dû cogner Federer
15:23plusieurs fois,
15:24puis Nadal en 2011
15:25quand l'Espagnol
15:25savait jouer sur Gazon
15:26et était tenant du titre
15:27et en 2018
15:29dans un chef-d'oeuvre.
15:30Donc ça change la donne.
15:31Mais on peut aussi dire
15:32que Djokovic en 2018,
15:33il a eu en finale
15:34un Anderson inexpérimenté
15:35et complètement rincé
15:37de sa demi-finale
15:37contre Isner.
15:38Puis en finale en 2021,
15:40pareil,
15:40un Berrettini
15:41qui avait fait son tournoi.
15:42Et en 2022,
15:43pareil,
15:43un Kirgios
15:44qui n'avait jamais joué de finale.
15:45Donc on se rend compte
15:46qu'il y a des arguments
15:47des deux côtés.
15:48On peut aussi parler
15:48de la nature du Gazon.
15:49Un Gazon qui a énormément
15:51ralenti ces dernières années.
15:52On peut même considérer
15:53que c'est plus du Gazon aujourd'hui.
15:55En 2019,
15:55il y a même des joueurs
15:56qui ont témoigné
15:57que le Gazon était plus lent
15:58que la terre battue
15:58de Roland-Garros.
15:59Donc ça montre
16:03quand Roger gagne
16:04son premier Wimbledon,
16:05on est en 2003.
16:06Donc on est sur un Gazon rapide
16:07avec un jeu agressif
16:08et du service volé.
16:09Et on est en droit
16:10de se dire que Djokovic
16:11n'aurait peut-être pas gagné
16:12dans de telles conditions.
16:13Donc Djokovic a bénéficié
16:14du ralentissement du Gazon,
16:16une des raisons
16:16qui fait qu'il a autant
16:17gagné le tournoi.
16:18Donc il y a du Roger,
16:19il y a du Novak,
16:20chacun juge comme il veut.
16:21Moi personnellement,
16:22je fais passer les titres
16:23avant la concurrence,
16:24donc avantage Roger.
16:25D'autant plus
16:26qu'il continue à dominer
16:27sur un autre territoire,
16:28celui de l'imaginaire.
16:33mais ne marque pas
16:34les esprits de la même manière.
16:35Federer, lui,
16:36fabriquait des souvenirs,
16:37des instants d'apesanteur.
16:39Et c'est aussi un aspect
16:39à prendre en compte.
16:40Donc Djokovic a peut-être
16:41été le meilleur des deux,
16:43mais Federer est resté incomparable.
16:49Il y a des règnes
16:50qu'on peut égaler,
16:51d'autres qu'on peut dépasser,
16:52mais certains
16:53semblent hors de portée.
16:54Non pas parce qu'ils sont
16:55mathématiquement imbattables,
16:56mais parce qu'ils appartiennent
16:57à un monde révolu.
16:59Et c'est là que se situe Federer
17:00à Wimbledon.
17:01Il n'a pas seulement dominé,
17:02mais il a incarné
17:03quelque chose
17:03qu'on ne reverra sûrement jamais.
17:05Un type de tennis,
17:06une esthétique,
17:07une idée du jeu
17:08qui ne se joue plus.
17:09Déjà parce qu'il a incarné
17:10la transition
17:10d'un vrai gazon rapide
17:11qui obligeait les champions
17:13à se rouer à la volée,
17:14à un gazon générique,
17:15ralenti.
17:16Un gazon qu'on a uniformisé
17:18avec les autres surfaces.
17:19Et Roger,
17:19il a aussi bien gagné
17:20sur le gazon qui fuse de 2003
17:22que celui de 2017
17:23qui oblige à jouer 10 coups
17:25pour gagner un point.
17:26Mais la question qu'on pose là,
17:27c'est est-ce que quelqu'un
17:28pourra dépasser
17:29les 8 Wimbledon de Roger ?
17:30Bah, c'est pas gagné.
17:31Parce que pour remporter 8 fois
17:33le même tournoi du Grand Chelem,
17:34il faut faire preuve
17:35d'une constance au plus haut niveau
17:36et d'une longévité
17:37dans sa carrière
17:38complètement folle.
17:39D'autant plus qu'ici,
17:40on parle de gagner
17:408 fois Wimbledon.
17:42Donc gagner 7 matchs consécutifs
17:44au meilleur des 5 sets
17:45sur gazon.
17:46Une surface dont on a mis
17:47en avant les exigences.
17:48Jouer sur gazon,
17:49ça s'apprend.
17:50Il faut apprivoiser le rebond.
17:51Il faut apprendre
17:52à se déplacer sur gazon.
17:53Et tout cet apprentissage,
17:54ça peut durer des années.
17:55Donc pour battre
17:56les 8 Wimbledon de Federer,
17:57il n'y a pas de temps à perdre.
17:58Il faut commencer très tôt.
18:00Donc en fait,
18:00il faut être un génie presque.
18:01Et personnellement,
18:02je me répète,
18:03mais je ne peux pas m'empêcher
18:04de penser à Carlos Alcaraz.
18:06Qui lui,
18:06a su apprendre
18:07en un rien de temps.
18:08Et qui,
18:08il y a seulement 22 ans,
18:09a déjà une expérience
18:10hallucinante sur gazon.
18:11En ayant battu
18:122 fois Djokovic
18:13en finale du tournoi.
18:14Donc peut-être que lui
18:15dépassera les 8 titres de Roger.
18:17Et si c'est pas lui,
18:17ce sera un autre.
18:18Parce qu'on parle pas non plus
18:19de 14 Roland-Garros.
18:20Louis Wimbledon,
18:21c'est un record incroyable,
18:23mais abordable
18:23pour un champion
18:24qui sera au-dessus du lot
18:25sur gazon.
18:26Donc bien sûr
18:26que les chiffres finiront
18:27par tomber.
18:28Les records sont faits
18:29pour être battus.
18:30Djokovic est à un titre,
18:31mais s'il n'y arrive pas,
18:32il y aura bien d'autres champions
18:33qui s'occuperont
18:33de le dépasser.
18:34Mais Federer à Wimbledon,
18:35c'est pas seulement
18:36une colonne dans un tableau.
18:37C'est une empreinte sur l'herbe,
18:39une trace dans l'imaginaire
18:40et une grammaire du jeu
18:41que personne n'a reprise.
18:43Je sais pas comment mettre
18:44des mots sur ce qu'il a incarné
18:45à Wimbledon,
18:45parce que c'est tellement particulier,
18:47tellement majestueux,
18:48que j'ai la sensation
18:54il sera toujours au-dessus.
18:56Parce que ce qui forge une légende,
18:57c'est pas ce qu'on compte,
18:58c'est ce qu'on transmet.
18:59Et Federer,
19:00il a transmis quelque chose d'unique,
19:02un style,
19:02une poésie du jeu.
19:03En fait,
19:04il est entré dans une zone du sport
19:05que les statistiques
19:06ne peuvent plus atteindre.
19:07Roger à Wimbledon,
19:08c'est des images
19:09qu'on se repassera dans 50 ans.
19:10C'est des instants qui resteront
19:12et des frissons
19:12qu'on n'aura probablement plus.
19:18Donc il y a les titres,
19:19il y a les lignes
19:20qu'on lit dans un palmarès,
19:21mais il y a aussi
19:22ce qu'on ressent
19:22dans la mémoire collective.
19:24Wimbledon,
19:25il ne faut pas le résumer
19:25à 8 titres,
19:26surtout pas.
19:27Federer à Wimbledon,
19:28c'est un frisson,
19:29c'est des images
19:29qu'on a tous en tête,
19:30une silhouette blanche
19:31suspendue au-dessus du gazon.
19:33Et Roger,
19:33il ne gagnait pas comme les autres
19:35et il ne courait pas comme les autres.
19:36Il ne fêtait pas ses victoires
19:38comme les autres.
19:39Il incarnait quelque chose
19:40de rarissime,
19:41la beauté dans la domination,
19:42la grâce dans la pression,
19:44la légèreté dans l'histoire.
19:45Il n'a pas conquis Wimbledon,
19:47il s'y est glissé,
19:48comme une évidence,
19:49comme une nécessité.
19:50Et c'est pour ça
19:51qu'il reste dans l'inconscient collectif.
19:53Parce que Federer,
19:54il n'a jamais forcé le mythe.
19:55Il en a fait un lieu d'esthétique
19:57autant que de performances.
19:58Une scène,
19:59une partition,
20:00un ballet.
20:01Et aujourd'hui,
20:02alors même que d'autres gagnent,
20:03que d'autres engrangent,
20:04c'est pas eux qu'on voit
20:05quand on pense au gazon.
20:06C'est encore lui.
20:07Comme un parfum tenace,
20:08comme un souvenir fidèle.
20:09Et pourtant,
20:10le doute plane,
20:11il est encore là.
20:12Trois finales contre Djokovic
20:13et trois défaites.
20:14Perdre une fois,
20:15ça passe encore.
20:16Mais trois fois,
20:17sur son terrain,
20:18dans son théâtre,
20:18ce qui est censé être son jardin.
20:20Et en plus,
20:20face à un homme
20:21qui lui aussi peut prétendre
20:22à devenir le roi de Wimbledon.
20:24Ça, ça s'oublie pas.
20:25Et Djokovic,
20:25il n'a pas volé ses victoires.
20:27Il est venu les chercher,
20:28affrontant le roi Federer
20:29accompagné du center court
20:31rempli et acquis
20:32à la cause du Suisse.
20:33Et Djokovic,
20:33il a résisté
20:34là où tant d'autres ont cédé.
20:36Il a gagné
20:36là où Federer semblait intouchable.
20:38Et aujourd'hui,
20:39il est à une marche
20:40d'égaler le roi.
20:40Mais voilà le paradoxe.
20:42Malgré ses défaites,
20:43malgré les chiffres
20:43qui s'additionnent ailleurs,
20:45Federer continue de régner
20:46dans les esprits
20:46et dans les images
20:47qui tournent chaque été
20:48quand le center court
20:49s'ouvre à nouveau.
20:50Parce qu'il y a des territoires
20:51que l'on gagne
20:52et d'autres que l'on incarne.
20:54Djokovic a vaincu Federer
20:55mais il ne l'a jamais remplacé.
20:56Il a gagné au score
20:57mais il n'a jamais effacé l'empreinte.
20:59Alors oui,
21:00on peut continuer à débattre,
21:01à comparer,
21:02à projeter.
21:03Mais une seule question
21:03reste en suspens.
21:05Dans 30 ans,
21:05quand on parlera de Wimbledon,
21:07quel visage verra-t-on ?
21:08Celui qui a levé le trophée
21:09le plus souvent
21:13celui pour qui on a pleuré.
21:15C'est peut-être ça
21:15la vraie différence
21:16entre un champion
21:17et une légende.
21:18Le champion,
21:19il s'impose
21:19alors que la légende
21:20elle revient encore.
21:21Même quand il ne joue plus.
21:22Même quand d'autres
21:23prennent le relais.
21:24Mais cette légende-là,
21:25elle n'est pas figée,
21:26elle n'est pas acquise.
21:27Elle dépend de nous,
21:28de vous,
21:29de ce qu'on choisit
21:29de transmettre,
21:30de raconter,
21:31de faire vivre.
21:32Parce qu'aucun règne
21:32ne résiste
21:33s'il n'est pas raconté.
21:34Federer ne domine plus
21:35Wimbledon
21:36mais il l'habite encore.
21:37Et tant qu'on continuera
21:38de l'évoquer,
21:39il restera roi.
21:40Maintenant,
21:40si vous voulez comprendre
21:41comment Wimbledon
21:42est devenu ce temple du tennis,
21:44la vidéo qui s'affiche
21:45juste ici
21:45est faite pour vous.
21:46Ciao !

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