- 26/06/2025
Avec Gilles Sacaze, ancien agent de la DGSE (service action), président fondateur du groupe Gallice, membre du comité stratégique du CRSI (Centre de réflexion sur la sécurité intérieure)
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##LE_FAIT_DU_JOUR-2025-06-26##
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NewsTranscription
00:00Ah, allez, dix jours, douze jours, nous étions au bord de la Troisième Guerre Mondiale, vous vous rappelez ?
00:05Bruit de bottes, le feu, le feu en Iran, le feu après Gaza, le feu un peu partout, qu'est-ce qui va se passer, jusqu'où ira-t-on ?
00:15C'était les mises en garde, c'était... Et puis, et puis, Zorro-Trump est arrivé, et apparemment, apparemment, tout s'est calmé, c'est le feu.
00:26Que l'OTAN, alors l'OTAN, c'était une grande cérémonie, on en parlera, où effectivement, il leur a dit, n'oubliez pas que 5% de votre PIB doit être consacré à l'armement,
00:36parce qu'on ne veut pas être tous les seuls, nous les Etats-Unis, et bien, ils se sont quittés, et Emmanuel Macron a dit, oui, mais n'oubliez pas la menace russe, n'oubliez pas la menace russe,
00:45enfin, voilà, tout est mis en place, mais est-ce que tout est mis en place, ou c'est le désordre établi, ou qu'est-ce qui va se passer ?
00:52Et nous allons en parler avec Gilles Saccaz. Bonjour, M. Saccaz.
00:57Bonjour, M. Mercoff.
00:58Alors, je rappelle que vous êtes ancien agent de la DGSE du service Action, vous êtes président fondateur du groupe Galice,
01:04et vous êtes membre du comité stratégique du CRSI, le centre de réflexion sur la sécurité intérieure.
01:11Et justement, je voudrais un peu qu'on parle de ça, parce qu'on a parlé de tout, effectivement,
01:18des forces en présence, de ce qui s'est passé, d'ailleurs, on voudrait avoir votre sentiment là-dessus,
01:22mais quelque chose dont on en a beaucoup moins parlé, parce qu'on s'est senti, soyons clairs,
01:27l'Europe en général, et la France en particulier, plutôt spectateur dans cette histoire, qu'acteur,
01:33mais, on disait, attention, attention, les cellules dormantes, un certain nombre de choses,
01:38l'Iran, ce n'est pas seulement les gardiens de la révolution, et les Basidji, et l'atelier à Khamenei,
01:43c'est aussi les cellules dormantes un peu partout.
01:46Est-ce qu'à votre avis, compte tenu de ce que nous avons vécu, et que vous avez vécu,
01:50au moins aussi bien que nous, et de façon au moins aussi bien renseignée,
01:55est-ce que c'est un chapitre, c'est une séquence, et il faudra s'attendre à d'autres,
02:00notamment sur notre territoire ?
02:03Pour commencer, j'ai envie de vous dire que Trump nous rappelle un vieux principe,
02:07qu'on avait peut-être oublié, en tout cas en Europe,
02:11c'est que l'armée est le prolongement de la diplomatie,
02:17c'est-à-dire qu'on n'obtient pas grand-chose sans être capable de sanctionner,
02:22ou en tout cas d'imposer notre vue au bout du bout, quand tout est en échec.
02:26Ça, c'est important, parce que c'est vrai qu'en Europe,
02:29ça fait quand même maintenant quelques décennies qu'on se gargarise avec la paix,
02:33et on apprend dans la douleur, ce qu'on savait pourtant depuis des générations,
02:37parce que la France a quand même une histoire militaire importante,
02:40et c'est dommage qu'on n'ait pas capitalisé là-dessus.
02:42Et ce qui est aussi dommage, cher Gilles Sacaz,
02:45c'est qu'on a oublié que civis passem par abellum,
02:49si tu veux la paix, prépare la guerre,
02:50et que Losevitz qui nous disait effectivement ce que vous venez de dire,
02:54d'ailleurs la guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens.
02:56Donc, effectivement, et l'Europe, quoi, elle dormait en fait,
03:01et c'est quoi, enfin, qu'on soit dans cette situation,
03:03je ne dis pas de léthargie, mais enfin presque.
03:07Oui, parce que plus jamais ça,
03:10et on a pensé que les conflits avec le nucléaire,
03:13en gros, ont réglé avec la dissuasion,
03:15ont réglé, ont calmé toute envie de guerre,
03:21de la part de nos compétiteurs ou de nos ennemis,
03:24et on voit que la réalité, elle est plus complexe,
03:27et qu'on revient sur des schémas de conflits beaucoup plus classiques,
03:31où on est obligé d'engager nos troupes sur le terrain
03:33pour défendre nos intérêts, que ce soit à l'étranger, d'ailleurs,
03:36on ne le découvre pas,
03:37l'armée française est en guerre depuis plusieurs décennies,
03:39alors à notre échelle, bien sûr,
03:41mais voilà, donc,
03:43là, avec les conflits,
03:45vous les avez nommés,
03:47donc avec les conflits,
03:48que ce soit en Ukraine,
03:50ou que ce soit au Moyen-Orient,
03:52on redécouvre l'impérieuse nécessité
03:55de ne compter que sur nous-mêmes,
03:56parce qu'on est passé d'un Biden
03:58qui était ami avec l'Europe,
04:02ou en tout cas à un Trump,
04:03qui a une politique un peu plus américano-américaine,
04:07ou en tout cas America first,
04:09et voilà, donc,
04:10on redécouvre, en fait, le besoin de souveraineté,
04:12ce qui est quand même un peu grotesque,
04:13parce que l'Europe est composée de nations,
04:17de vieilles nations,
04:18qui ont toujours fait de leur souveraineté
04:19une priorité.
04:21Oui, exact.
04:22On redécouvre ce qui est l'évidence, quoi,
04:24une évidence historique
04:27qu'on avait mise sous le boisseau.
04:29On a détricoté,
04:30on a déconstruit nos souverainetés,
04:33et là, pour le coup,
04:34j'en veux aux gouvernances
04:38sur les dernières décennies,
04:40mais sans construire autre chose à côté,
04:42on n'a pas du tout construit
04:43une Europe politique,
04:45une Europe qui se défend,
04:46on a voulu aller trop vite,
04:47un peu par idéologie,
04:49et bon,
04:51tout est encore rattrapable,
04:52mais il faut se réveiller,
04:54et les risques de déstabilisation,
04:56on le voit,
04:57je veux dire,
04:58la France est aujourd'hui attaquée,
04:59on l'a vu sur nos dom-toms,
05:00on le voit en Nouvelle-Calédonie,
05:01avec des jeux un peu complexes
05:03de la part de l'Azerbaïdjan,
05:05de la part de la Turquie,
05:06on le voit sur Mayotte également,
05:09ce n'est pas qu'un problème interne,
05:11donc nos fragilités
05:13qu'on a construites nous-mêmes,
05:14en réalité,
05:15sont largement exploitées
05:17par des,
05:17même plus des puissances extérieures,
05:19je ne parle même pas
05:19des grandes puissances,
05:20mais ne serait-ce que
05:21de nouveaux acteurs
05:22de taille intermédiaire,
05:24qui s'autorisent
05:25à mener des opérations
05:26sur notre territoire
05:27pour supprimer
05:28ou pour neutraliser
05:29leurs oppositions,
05:32venir nous bousculer
05:33sur nos dom-toms,
05:34et la France n'est plus du tout
05:37en capacité de réagir,
05:39ou en tout cas,
05:40n'a plus envie de réagir
05:41comme elle devrait réagir.
05:42Et alors justement,
05:43parce qu'on a parlé,
05:44on se rappelle des attentats,
05:45effectivement,
05:46du Dracar au Liban,
05:47de tout ce qui s'est passé
05:48depuis des décennies,
05:49comme vous dites,
05:50et de quelques attentats
05:52sur le sol français,
05:53mais à votre avis,
05:55vous avez regardé
05:55le premier bilan
05:57qu'on peut tirer
05:57de ce qui s'est passé,
05:59est-ce que justement,
06:00bon,
06:01le régime des Mola,
06:01il est toujours là,
06:02il n'est pas parti,
06:03on ne sait pas,
06:05vous avez écouté comme moi,
06:06est-ce qu'à votre avis,
06:07alors les indices,
06:08oui,
06:09les capacités nucléaires de l'Iran
06:10ont été sinon détruites
06:12complètement,
06:13du moins très très très diminuées,
06:15d'autres disent le contraire,
06:17est-ce que ça veut dire
06:18que ça va être aussi
06:19la continuation de la guerre
06:20par d'autres moyens,
06:22par des cellules dormantes
06:23qui peuvent bouger
06:24pour faire des choses,
06:25ou vous ne voyez pas ça
06:26comme ça ?
06:28Bien sûr que le conflit
06:31va continuer
06:32avec une autre intensité
06:34et avec d'autres méthodes,
06:35peut-être plus sur,
06:36comme il était précédemment,
06:37sur des guerres asymétriques.
06:39Ce qui est un peu gênant,
06:40si vous voulez,
06:40c'est qu'on mélange un peu tout,
06:43c'est-à-dire que l'Iran,
06:45c'est un vrai souci pour Israël,
06:47c'est clair,
06:47on ne peut pas,
06:48personne ne peut,
06:48moi je fais partie de ceux
06:49qui s'autorisent à critiquer
06:50la politique étrangère israélienne
06:53quand elle mérite d'être critiquée,
06:54si vous voulez,
06:55je n'ai pas de blocage avec ça.
06:56Là, en revanche,
06:57personne ne peut accepter
06:58d'avoir un pays voisin
07:00qui travaille sur la bombe nucléaire
07:03et qui vous dit
07:03dès qu'on a la bombe nucléaire,
07:04on va vous vitrifier.
07:06Oui, ça, ils l'ont dit et écrit.
07:08Et il y a une nécessité,
07:09effectivement,
07:10de conflit,
07:11je dirais,
07:11en prévention.
07:12On peut parfaitement comprendre
07:13cette position-là
07:14et ce soit,
07:15sans notre accord,
07:16Israël a besoin de se défendre
07:17et d'assurer sa survie.
07:20Mais en Europe,
07:21le terrorisme islamiste
07:23qu'on a subi
07:25n'a rien à voir avec l'Iran.
07:27Alors qu'on a essayé,
07:27on a essayé de mélanger
07:29l'Iran et le chiite,
07:30les Israéliens subissent
07:31ce terrorisme islamiste-là.
07:33Nous, on est plutôt
07:34sur un islam sunnite,
07:39salafiste, si vous voulez.
07:41Donc, nos intérêts
07:42ne convergent pas complètement,
07:45même si les Israéliens
07:46sont évidemment nos partenaires,
07:48mais ne convergent pas complètement
07:50en termes de menaces terroristes,
07:52si vous voulez.
07:52Et ce distingue-là,
07:54il faut le faire,
07:55parce que sinon,
07:55les gens ne comprennent pas.
07:57Je veux dire,
07:57l'Iran, il y a très longtemps,
07:58ça a été le cas,
07:59vous avez cité le Drakkar,
08:01ça a été le cas,
08:02on a eu les chiites,
08:05on a eu l'Iran en face de nous,
08:06mais ce n'est pas le cas, bien sûr.
08:09Ce n'est plus le cas.
08:10Nous, en tant que France
08:11et en tant qu'Europe, j'entends.
08:12Oui, oui, bien sûr.
08:13On ne parle pas du bloc occidental.
08:15Bien sûr.
08:16Mais alors, du coup,
08:17du coup, à votre avis,
08:19est-ce qu'aujourd'hui,
08:21nous,
08:21enfin, les gouvernants
08:22ou les princes qui nous gouvernent
08:24ou autres,
08:24que ce soit en France ou ailleurs,
08:26est-ce qu'ils ont pris la mesure
08:27de ce qui se passe ?
08:28Parce qu'encore une fois,
08:28je reviens sur cette image,
08:30elle est schématique,
08:31elle est presque caricaturale,
08:33mais on a l'impression
08:34que nous,
08:35nous ne sommes même plus à table
08:36ni des négociations,
08:38ni des tractations,
08:39etc.
08:39et que ce soit
08:40un peu spectateur en coulisses
08:42et que de temps en temps,
08:43nous lançons des avertissements.
08:45Oui, attention,
08:46il y a toujours la menace russe
08:47qui est là,
08:48qui vont peut-être nous envahir.
08:50Et est-ce que,
08:52en dehors même des déclarations
08:54de telle ou de telle,
08:55ça traduit quoi ?
08:56Ça traduit vraiment
08:58que l'Europe est devenue spectatrice ?
09:01Comment voulez-vous
09:02qu'on pèse encore dans le paysage
09:04et qu'on soit à la table
09:05des négociations ?
09:06On a détricoté
09:07toute notre influence
09:08avec une...
09:10Alors, ça ne date pas
09:10du mandat Macron,
09:12mais des deux mandats Macron,
09:14ça a démarré bien avant.
09:15Mais ça s'est précipité quand même,
09:17il faut le reconnaître,
09:17sur les dix dernières années.
09:19Aujourd'hui, on gesticule.
09:22D'abord, on n'a plus l'influence
09:23qu'on avait
09:24pour pouvoir jouer
09:25cette troisième voie.
09:26Quand on s'est aligné
09:27derrière les intérêts américains
09:29à l'époque de Biden,
09:30on est complètement sortis
09:32du gaullisme, en fait.
09:33C'est-à-dire,
09:35sans caricaturer les choses,
09:36je veux dire,
09:36on est sortis
09:38de cette influence,
09:40de cette bascule
09:41qu'on pouvait faire
09:41d'un côté ou de l'autre
09:42en ayant une certaine souveraineté.
09:44Du moment qu'on s'aligne
09:45derrière un grand,
09:46quel qu'il soit,
09:47on n'existe plus.
09:48Ils n'ont plus besoin de nous.
09:49Ça, c'est, je dirais,
09:51un des problèmes fondamentaux.
09:53Mais au-delà de ça,
09:54tous les problèmes
09:54qu'on a en interne,
09:55je veux dire,
09:56quand on parlait
09:56de balkanisation de la France,
09:58de risque de balkanisation
09:59ou de risque de libanisation
10:00de la France,
10:01on était,
10:02je parle des experts,
10:03je ne parle même pas
10:04de politique,
10:04c'est quelque chose
10:06qui a été identifié
10:07il y a très longtemps.
10:08Aujourd'hui,
10:09c'est quoi ?
10:09C'est ce que Gérard Collomb
10:11nous disait.
10:12Le côte à côte
10:13et le face à face.
10:15Exactement,
10:15c'est une autre formulation,
10:16peut-être un peu plus soft
10:17et qui fait moins peur,
10:18mais ça veut dire
10:18la même chose.
10:19Donc on a tellement,
10:19on le voit,
10:20on ne peut plus faire une fête,
10:21on ne peut plus faire
10:22une commémoration,
10:23on ne peut même plus
10:24organiser un match de foot
10:25important
10:26sans que l'État
10:27perde la main.
10:29Donc comment voulez-vous
10:31qu'on pèse
10:31à l'international
10:32si déjà
10:33au niveau national,
10:35je le disais à l'instant,
10:36des puissances intermédiaires
10:37se permettent
10:37de nous piétiner
10:39ou de violer
10:39notre souveraineté allègrement
10:41sans qu'il y ait
10:41de réaction réellement
10:42à la hauteur,
10:44sans maîtriser
10:46notre territoire
10:46en interne,
10:47qu'est-ce que vous voulez
10:48qu'on aille expliquer
10:48aux Iraniens,
10:50aux Israéliens,
10:51aux Américains,
10:51aux Russes
10:52ou aux Ukrainiens
10:54ce qu'ils ont à faire ?
10:54Je veux dire,
10:55notre parole,
10:56elle ne pèse pas.
10:57Soit on nous regarde
10:59avec un peu
10:59d'empathie
11:00et avec gentillesse
11:01parce que la France
11:02reste quand même
11:03un pays
11:03qui est un peu...
11:05Les gens ne nous sont pas hostiles,
11:07je le vois même sur l'Afrique.
11:08Bien sûr.
11:09Je travaille beaucoup en Afrique,
11:10ils nous disent
11:10la France stop,
11:11mais les Français,
11:12bienvenue.
11:13Et on en est encore là.
11:14je veux dire que c'est...
11:15Oui, c'est-à-dire que c'est...
11:16Non, mais ce que vous dites,
11:17c'est-à-dire qu'on nous regarde
11:18soit avec effectivement sympathie,
11:20soit un peu avec commisération,
11:21mais ce que vous venez de dire,
11:22à partir du moment où on ne peut pas
11:24donner des leçons aux autres
11:25si on n'est pas capable nous-mêmes
11:26de maintenir un certain ordre,
11:28une certaine...
11:29En tout cas,
11:29un certain équilibre
11:30par rapport à,
11:31comme vous dites,
11:32des gens de moins d'importance
11:34qui se permettent effectivement
11:35de grignoter du terrain
11:36sans qu'on réagisse, quoi.
11:39Juste, je voudrais qu'on reste ensemble.
11:40On fait une petite pause,
11:41Gilles Saccaz,
11:43et on va dire au fond
11:43qu'est-ce qu'on peut faire,
11:46quelle est la marge de manœuvre.
11:47Je voudrais vous poser la question.
11:48Restez avec nous.
11:50On va continuer à parler
11:52de l'Iran, d'Israël
11:53et surtout de la France
11:54et de l'Europe.
11:56A tout de suite.
11:57Ici Sud Radio.
12:01Les Français parlent au français.
12:05Les carottes sont cuites.
12:07Les carottes sont cuites.
12:09Sud Radio Bercov
12:11dans tous ses états.
12:13Pour l'Europe en général
12:14et la France en particulier,
12:15les carottes sont-elles cuites ?
12:18Nous n'allons pas,
12:19heureusement,
12:19si vite en besogne.
12:20Gilles Saccaz,
12:21nous sommes toujours
12:21avec Gilles Saccaz,
12:22ancien agent de la DGSE,
12:25président fondateur
12:26du groupe Galice
12:26et, je rappelle,
12:27membre du comité stratégique
12:28du centre de réflexion
12:29sur la sécurité intérieure.
12:32Alors, on a parlé un peu
12:33de, effectivement,
12:34ne pas s'étonner,
12:35vous l'avez rappelé
12:36et très judicieusement
12:38que, voilà,
12:40que, étant donné
12:41ce qui s'est passé
12:42dans les dernières décennies,
12:43on est là,
12:44soit en tant spectateur,
12:45soit en tant que,
12:46dans une certaine passivité,
12:48encore,
12:48que, ne l'exagérons pas,
12:50la France agit encore
12:51en Afrique et ailleurs,
12:52mais, pour revenir à cela,
12:54est-ce que,
12:55à votre avis,
12:56par exemple,
12:57justement,
12:57Gilles Saccaz,
12:58est-ce que,
12:59parce que Emmanuel Macron
13:00a parlé en disant
13:02n'oublions pas la Russie,
13:03attention,
13:04la Russie est la menace
13:05principale en Europe,
13:06ne l'oublions pas,
13:07etc.
13:08Est-ce qu'effectivement,
13:09on va aujourd'hui retrouver,
13:11je ne parle pas seulement
13:12de l'écume médiatique,
13:14on va retrouver la Russie
13:15et l'Ukraine au premier plan,
13:17après l'épisode,
13:19l'épisode moyen-oriental ?
13:22Alors, sincèrement,
13:23M. Berkov,
13:24moi, je crois que,
13:25sur l'Ukraine,
13:26le jeu est plié,
13:27c'est-à-dire qu'il est plié
13:28depuis le départ,
13:29enfin, je veux dire,
13:31sans caricaturer les choses,
13:32mais pour faire simple et court,
13:36aujourd'hui,
13:37les Russes ont annexé
13:38administrativement,
13:40et ce terme est important,
13:41une partie des territoires,
13:43on pouvait parfaitement anticiper,
13:45parce qu'on savait que
13:46la Crimée, par exemple,
13:48pour eux,
13:49ce n'est pas négociable,
13:50ils garderont la Crimée,
13:51moi, je vous l'annonce,
13:52ils garderont la Crimée,
13:53probablement une partie
13:54du Donbass, etc.
13:55On savait que c'était ça
13:56leur objectif,
13:57puisque ça faisait partie,
14:00céder ces territoires-là,
14:02ça faisait quasiment partie
14:03des accords Minsk II
14:04en l'État.
14:05Le reste, après,
14:06c'est de l'occupation militaire,
14:07les Russes étant ce qu'ils sont
14:08depuis toujours,
14:09tels qu'on les connaît,
14:10ils ont pris beaucoup plus
14:11de territoires
14:11que ceux dont ils avaient besoin,
14:14ils vont négocier,
14:15ils vont se replier,
14:16ils vont garder,
14:17en gros,
14:17ce qui a été pris
14:20administrativement,
14:21et c'est important,
14:22parce que dans l'emploi
14:23du nucléaire tactique
14:25des Russes,
14:26en fait,
14:26et les Russes sont
14:27beaucoup plus légalistes
14:28que ce qu'on pourrait penser,
14:29ils peuvent faire usage
14:31du nucléaire
14:32à partir du moment
14:32où leur territoire
14:33est violé,
14:34et non pas en attaque,
14:35mais en défensive,
14:37du moment que ces territoires,
14:38que maintenant,
14:39la Crimée est russe,
14:41si un char occidental
14:43rentre en Crimée,
14:44il s'autorise,
14:45en toute légalité,
14:46à faire usage
14:46du nucléaire tactique.
14:48Bon,
14:49ça,
14:49c'était parfaitement prévisible,
14:50c'était Minsk II,
14:51c'était Minsk II,
14:52pour ou prou,
14:54c'était Mixk II,
14:55donc je veux dire,
14:56on a fait cette guerre,
14:57en fait,
14:58alors on nous dit
14:58qu'on a gagné,
14:59on n'a rien gagné du tout,
15:00je veux dire,
15:00le conflit,
15:01il va s'arrêter
15:02à un moment donné
15:03quand Trump décidera
15:04d'y mettre un terme
15:05comme il l'a fait
15:06en Iran,
15:08et l'Europe,
15:10elle paye
15:11ce qu'on se disait
15:11tout à l'heure,
15:12elle paye sa démilitarisation,
15:14c'est pas l'armée française
15:15qui est même plus
15:15souveraine
15:16ni autonome
15:17en munitions
15:18qui va aller
15:19affronter les Russes,
15:21le Président nous a parlé
15:22d'une économie de guerre,
15:24les Russes se sont mis
15:25en économie de guerre
15:26en même pas une année,
15:27nous on a,
15:28qu'est-ce qu'on a fait
15:29de différent,
15:29elle est où l'économie de guerre ?
15:31On n'est pas capable
15:32de faire de l'économie tout court,
15:33on est au bord
15:33de l'effondrement économique.
15:35Mais alors,
15:35attendez,
15:36juste un mot là-dessus,
15:37ce que vous dites
15:38est propos tout à fait
15:40de bon sens,
15:41mais à mettre en parallèle,
15:42vous parlez d'économie de guerre
15:44et de mobilisation,
15:45alors que dans l'enthousiasme,
15:47en tout cas apparemment,
15:48hier soir,
15:48ils ont voté
15:49pour 5% du PIB
15:51de chaque pays
15:52qui va être consacré
15:52aux dépenses militaires
15:54pour l'OTAN.
15:55Vous avez vu,
15:56c'est-à-dire pour nous,
15:57ça veut dire,
15:58pour la France,
15:59145 milliards d'euros,
16:01145 milliards d'euros
16:02à l'horizon 2035.
16:05On les a ?
16:06On les trouve où ?
16:07Est-ce que ça a l'air tellement,
16:09je veux dire,
16:10l'abîme entre les mots
16:13et les choses ?
16:15C'est tout à fait ça.
16:17Si vous voulez,
16:17moi je suis ancien militaire,
16:18donc je me réjouis
16:19d'entendre ça,
16:203 300 milliards de dettes
16:25et on vient de reprendre
16:2640 milliards de dettes supplémentaires
16:28dans le dernier trimestre.
16:29Donc on est à 3 340
16:31et quelques milliards de dettes.
16:32Donc on nous prête de l'argent,
16:34mais ça ne va pas durer.
16:35Les postes d'économie sont où ?
16:39Il y a des vieux principes
16:42qu'on n'ose pas attaquer.
16:44L'immigration, par exemple,
16:45qui à la fois participe
16:46à la déstabilisation intérieure,
16:47qui nous coûte de l'argent
16:48puisqu'il y a un rapport,
16:49j'ai vu ça,
16:50pour ne rien vous cacher,
16:51j'ai découvert ça ce matin.
16:54Un rapport de l'Observatoire
16:56de l'immigration
16:57basé sur des sources
16:59de l'OCDE
16:59qui nous dit
17:00stop avec le mythe
17:02de l'immigration
17:02qui ne coûte pas d'argent
17:03et qui en rapporte
17:04puisque suivant les chiffres
17:05de l'OCDE,
17:07en gros,
17:08la balance,
17:08elle est négative
17:09puisque la plus-value
17:11couvre 80%
17:12du déficit.
17:13Donc, il reste 20%.
17:14Donc, il faut qu'on arrête
17:16avec nos dogmes,
17:17en fait,
17:18et qu'on se mette
17:19à chercher
17:20si vraiment
17:21on veut
17:21remettre en route
17:23l'outil militaire,
17:24ce qui est une très bonne nouvelle.
17:26Moi, je suis attaché
17:26à la souveraineté
17:27et c'est quelque chose
17:29qui, selon moi,
17:29ne peut pas être délégué
17:30pas plus à l'Europe
17:31qu'aux Américains
17:32ou à n'importe qui d'autre.
17:34Donc, super,
17:35alléluia,
17:35mais on trouve l'argent où ?
17:37Oui, c'est ça.
17:38Aujourd'hui,
17:38ce sont des annonces
17:39qui ne seront pas suivies
17:41d'effet,
17:41en tout cas dans l'immédiat,
17:42sans changement de fond.
17:44Oui, c'est de la parole verbale,
17:45quoi,
17:46c'est 5% du PIB.
17:47Disons, soyons clairs.
17:48Et en fait,
17:49tout se passe comme si,
17:51je ne dis pas,
17:51on ne va pas lire
17:52dans la marque de café,
17:53mais tout se passe comme si
17:54Trump,
17:56tôt ou tard,
17:56dirait,
17:57écoutez à Poutine,
17:58aux Européens,
17:59écoute,
17:59occupez-vous de la Russie,
18:00essayez de la fixer.
18:02Moi, je m'occupe de l'Asie
18:03parce que
18:03je ne suis plus préoccupé par ça.
18:06Apparemment,
18:06on a l'impression
18:07d'un changement de rôle,
18:09si vous voulez.
18:10A chacun,
18:10sa zone.
18:13Alors,
18:13ça,
18:13entre partenaires,
18:15même si quelquefois,
18:17le terme
18:18galvaude un petit peu,
18:20enfin,
18:21camoufle un petit peu
18:22des réalités plus brutales,
18:24mais effectivement,
18:26entre partenaires,
18:26ça a toujours existé.
18:27C'est-à-dire que les Américains
18:28nous délèguent
18:29une partie des actions,
18:30par exemple,
18:31sur l'Afrique francophone.
18:33Bon,
18:33aujourd'hui,
18:34on est un peu sortis de ça.
18:35Ça a été ça pendant longtemps.
18:36Je pense qu'à partir du moment
18:39où, justement,
18:40on a voulu un peu sortir du jeu
18:41en s'alignant
18:42derrière les Américains,
18:45ça a vraiment changé.
18:47Et puis,
18:47nos moyens,
18:47notre influence,
18:48encore une fois,
18:48a diminué.
18:49Donc,
18:49on ne compte plus tellement sur nous
18:51pour faire grand-chose.
18:52Ça a été le cas
18:52à une certaine époque,
18:53mais aujourd'hui,
18:54je n'ai pas l'impression
18:54qu'on nous élègue grand-chose.
18:57Encore une fois,
18:58on est plus attaché
18:59à essayer de maîtriser
19:00notre propre territoire,
19:03nos dom-toms.
19:03Qu'est-ce qu'on va faire
19:04dans la Nouvelle-Calédonie ?
19:05On va la lâcher,
19:06on va la garder.
19:07Il y a des sujets,
19:07c'est hyper tabou.
19:09Mais je veux dire,
19:09dans la Nouvelle-Calédonie,
19:10il y a des enjeux économiques.
19:12C'est 7% ou 8%
19:15des réserves mondiales
19:16de nickel.
19:19Si nous,
19:20ça ne nous intéresse pas,
19:20ça intéresse d'autres personnes.
19:21C'est clair.
19:24Oui,
19:24c'était un constat,
19:25mais en tout cas,
19:26c'est un constat lucide.
19:27Merci beaucoup.
19:27Merci,
19:29Gilles Sacaz.
19:29On va continuer,
19:30évidemment,
19:31avec vous,
19:31si vous êtes d'accord,
19:32de suivre tout cela.
19:33Et voilà.
19:34Et simplement,
19:35la lucidité,
19:36c'est une bonne chose à garder.
19:38Merci.
19:40Je vous en prie,
19:40merci.
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