00:05Toujours avec Olivier d'Artigol et Catherine Ney, les retraites, le conclave, 63% des Français, selon une étude Elab,
00:12jugent François Bayrou comme étant l'unique responsable du capotage de ce conclave qu'il avait annoncé suite à la possibilité de rouvrir le dossier,
00:24à peine arrivé, on s'en souvient en décembre, souvenez-vous de cette émission télévisée où le Premier ministre, fraîchement arrivé à Matignon,
00:31dit oui, moi le dossier des retraites je veux bien le rouvrir, alors qu'il a expliqué comment est-ce qu'il allait faire,
00:36mais il avait quand même dit, souvenons-nous, que si ça ne marchait pas, on revenait au texte initial,
00:41qui était adopté par le Parlement, même si c'était un 49-3 et que l'âge de départ de la retraite était bien de 64 ans.
00:47Eh bien, le PS ne l'entend pas de cette façon, il a déposé une motion de censure contre le gouvernement de Bayrou,
00:53le RN a décidé de ne pas la voter, écoutez Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme, ce matin au micro de Sonia Mabrouk.
01:00Il y a très peu de chances qu'on vote une censure sur les retraites pour une raison simple,
01:03c'est que la censure ne va pas faire baisser l'âge de retraite de 64 à 62 ans.
01:07Là, pour les retraites, ce n'est pas une ligne rouge.
01:08Ça n'a jamais été une ligne rouge.
01:10Malgré ce que vous avez promis à vos électeurs.
01:11Mais parce qu'on a promis que quand Marine Le Pen serait au pouvoir, on pourrait faire passer la retraite de 64 à 62 ans. On le fera.
01:17Dans ce cas-là, pourquoi le faire tomber sur le budget à l'automne ?
01:19Parce qu'on a bloqué le budget. C'est-à-dire que quand M. Barnier est tombé, on a bloqué 40 milliards de hausses d'impôts.
01:25Pour avoir M. Bayrou avec quel budget ?
01:27Ça par contre, oui. Si M. Bayrou veut imposer des impôts, veut faire des coupes sèches dans des budgets très importants
01:33comme la recherche, l'agriculture ou l'industrie, là on sera là pour le couper.
01:36Mais là, faire tomber M. Bayrou, ça ne va pas baisser l'âge de départ à la retraite.
01:41Le RN reste, Catherine, le faiseur de roi dans cette coalition de gouvernement.
01:48Oui, mais ça, vous savez, on ne sait pas, quand on lance un conclave, on ne sait pas comment la pièce retombe.
01:55En fait, au départ, François Bayrou pensait se concilier, je crois, les socialistes, non ?
02:02Oui, il savait qu'il allait gagner du temps avec les socialistes en disant, vous allez voir, on va faire un conclave et puis ça va se retourner.
02:09Ce qui s'est passé, il y a quand même eu une discussion entre partenaires sociaux, il y a le fait que la CFDT a accepté de ne pas toucher aux 64 ans,
02:19mais évidemment, elle compensait ça sur la pénibilité, ça revenait à quand même exempter de ce droit à 64 ans,
02:28ou plutôt cette obligation à beaucoup de gens qui avaient un métier pénible, qui portaient des charges lourdes.
02:38Enfin, il y avait à peu près 4 millions de Français qui étaient concernés par cette...
02:41Et donc, ça aurait coûté de l'argent, donc, au budget des retraites.
02:47Donc, ça ne marche pas, et ce statu quo, peut-être, ne dérange pas tellement François Hollande.
02:54Bon, aujourd'hui, et dans le fond, moi, je dirais qu'il s'en sort pas mal pour la France,
02:59parce que moi, je trouve que, puisque le RN ne vote pas la censure sur les retraites,
03:04puisqu'elle ne reviendra aux 62 ans que lorsque le RN sera au pouvoir,
03:10mais pour l'instant, je pense que François Bayrou a gagné la prolongation jusqu'au budget.
03:17Olivier D'Artigol.
03:18Le Premier ministre, assez madré, assez habile pour faire passer son budget,
03:24avait en effet donné au Parti Socialiste Noce-Arongée, qui était le conclave,
03:30en affirmant au début du processus, il n'y a pas de questions tabou,
03:34puis en indiquant qu'étant donné qu'il fallait rester dans l'équilibre financier,
03:38il ne fallait pas toucher à la mesure d'âge de départ, les 64 ans.
03:43Là où je suis un peu étonné, c'est que, alors que la CFDT accepte de ne pas revenir sur la mesure d'âge,
03:52elle avait donc besoin de contrepartie, comme l'a indiqué Catherine sur la pénibilité,
03:58réouvrir des critères de pénibilité qui avaient existé, qui avaient été supprimés, je ne rentre pas dans les détails,
04:04et une mesure importante pour la CFDT, il y a une autre mesure d'âge, c'est le départ à taux plein, 67 ans.
04:11Il s'agissait de la baisser à 66 et demi.
04:14Et j'ai trouvé que sur la dernière ligne droite, il y avait une fermeture assez notable du MEDEF
04:22sur la dernière ligne droite, ne voulant faire de son côté aucune concession.
04:29Il faudrait réfléchir, pourquoi le MEDEF a-t-il eu ce positionnement,
04:36empêchant un atterrissage, une solution, une fumée blanche pour ce conclave ?
04:41Est-ce qu'il ne s'est pas joué là, en arrière-cuisine, en arrière-coulisse,
04:46quelque chose qui viserait à faire tomber le Premier ministre en le mettant dans une embuscade
04:53qui s'est lui-même tendue, il faut dire les choses.
04:55Pourquoi vous dites ça ?
04:56Tout simplement parce que ce qu'on peut lire dans la presse,
05:00notamment une information dans le Canard enchaîné aujourd'hui, qu'il faudrait vérifier,
05:04il semblerait que ce soit un syndicat très puissant au sein du MEDEF
05:09qui ait eu la position la plus fermée, la plus cadenassée,
05:13et que derrière certaines entreprises, dont l'aéronautique,
05:17il peut y avoir, je mets bien sûr tout ça, cher Pierre, au conditionnel,
05:21un ministre, M. Lecornu, qui peut être, lui, intéressé à un changement de dispositif à Matignon.
05:29Voilà, en étant lui-même candidat à l'invitation de M. Bayrou.
05:33Bon, on part, on part.
05:35Je ne sais pas, j'ai une information que nous donne Olivier, je n'ai pas vu le Canard enchaîné.
05:40C'est un profil intéressant, lecornu, Catherine.
05:42Oui, je trouve que pour l'instant, il se débrouille pas mal au ministère de la Défense.
05:47Après, j'ai trouvé que ses dernières interviews étaient intéressantes,
05:51et puis il n'avait pas envie d'aller à Matignon, disait-il, et puis peut-être...
05:56C'est quand même lui qui devait y aller, la fameuse nuit.
06:00Je vais un peu plus loin, est-ce que véritablement à l'Elysée, au ministère des Armées et dans d'autres lieux de l'exécutif,
06:07tout le monde est véritablement sur l'idée que François Bayrou doit se maintenir ?