00:0013h, 14h, Europe 1 13h, avec Céline Giraud sur Europe 1 13h17, on vous retrouve avec vos chroniqueurs du jour.
00:07Céline, le journaliste Jules Therese, écrivain Nathan Devers, il nous a rejoint aussi en studio Louis de Ragonel, chef du service politique d'Europe 1.
00:13Gros casting pour ce mercredi, merci d'être là les amis.
00:16Bonjour Céline, bonjour à tous.
00:17Alors de quoi allons-nous parler avant 14h ?
00:19Eh bien de cette question, où va l'argent des français ?
00:22Que proposent les responsables politiques de droite pour répondre à cette question ?
00:26C'était le thème du sommet des libertés organisé hier en partenariat avec le JD News et l'Institut Périclès, on y reviendra dans quelques instants.
00:33C'est un nouvel épisode qui illustre le cheminement chaotique des textes à l'Assemblée, les députés ont rejeté le moratoire sur l'éolien.
00:41La langue française n'appartient plus au français, prétend Jean-Luc Mélenchon à bon ?
00:44Est-ce qu'il va changer le nom de son parti alors ? Est-ce une provocation de trop ?
00:48Et puis ce débat à l'Assemblée ce soir sur la guerre Israël-Iran, alors que le cessez-le-feu est en vigueur depuis 24h,
00:53Emmanuel Macron est-il une fois encore à côté de la plaque ?
00:56Voilà les questions qu'on va se poser, mais pour commencer.
00:59Après 4 mois de concertation, d'interminables palabres, le conclave sur les retraites s'est soldé par un échec cuisant.
01:04Aucun accord n'a été trouvé.
01:06Et le PS a donc déposé une motion de censure contre ce gouvernement de François Béroux.
01:10L'ERN a décidé de ne pas la voter.
01:13Écoutez Jean-Philippe Tanguy, député ERN de la Somme, qui expliquait pourquoi ce matin au micro de Sonia Mabrouk sur CNews Europe 1.
01:18Il y a très peu de chances qu'on vote une censure sur les retraites pour une raison simple, c'est que la censure ne va pas faire baisser l'âge de retraite de 64 à 62 ans.
01:26Là, pour les retraites, ce n'est pas une ligne rouge ?
01:27Ça n'a jamais été une ligne rouge.
01:28Malgré ce que vous avez promis à vos électeurs ?
01:30Parce qu'on a promis que quand Marine Le Pen serait au pouvoir, on pourrait faire passer la retraite de 64 à 62 ans. On le fera.
01:36Dans ce cas-là, pourquoi le faire tomber sur le budget à l'automne ?
01:38Parce qu'on a bloqué le budget. C'est-à-dire que quand M. Barnier est tombé, on a bloqué 40 milliards de hausses d'impôts.
01:43Pour avoir M. Bayrou avec quel budget ?
01:46Ça par contre, oui. Si M. Bayrou veut imposer des impôts, veut faire des coupes sèches dans des budgets très importants comme la recherche, l'agriculture ou l'industrie, là on sera là pour le couper.
01:55Mais là, faire tomber M. Bayrou, ça ne va pas baisser l'âge de départ à la retraite.
02:00Jules Torres, revers pour la méthode de dialogue social, brandie par François Bayrou, mais victoire pour le Premier ministre qui reste en place.
02:05Il va rester encore de longs mois et au moins jusqu'au budget François Bayrou.
02:10Mais je pense qu'on pouvait tous le dire ici.
02:12Le RN n'avait pas mis dans ses lignes rouges la question de la réforme des retraites.
02:16Il y en avait un certain nombre sur les médicaments, sur le budget de l'État aussi.
02:22Et ça fera partie des lignes rouges qui seront développées pour le budget.
02:26En revanche, ce week-end, Jean-Philippe Tanguy avait brandi la menace par exemple sur le PPE 3, le plan pluriannuel sur l'énergie.
02:32Mais on savait très bien que ça n'irait pas sur la censure puisqu'ils sont les seuls à avoir brandi cette censure.
02:36Ce qu'on peut dire, c'est que le RN veut encore une fois braconner à droite.
02:39On voit bien que le désir de censure chez les Français est en train de monter.
02:43Il dépasse à peine les 50%.
02:45Et chez les sympathisants du RN, il est autour de 65-70%.
02:48En revanche, les électeurs de droite et les sympathisants des Républicains,
02:51et c'est cela que le RN veut viser,
02:54eh bien ils ne sont pas du tout favorables à cette censure.
02:56Donc encore une fois, on voit bien où est l'objectif du RN,
02:59c'est d'élargir le maximum possible en vue de 2027.
03:02Et en conséquence, eh bien François Béroux, je le disais,
03:05joue la montre et gagne du temps, mais reste effectivement à Matignon, à temps de verre.
03:09Oui, et puis il y a aussi cette considération
03:11de ce que ce n'est pas du tout dans l'intérêt de Marine Le Pen
03:16qu'il y ait la moindre censure,
03:18puisque, alors une censure, ce n'est pas forcément de revenir à des législatives.
03:22Mais s'il y avait un blocage politique quelconque
03:24que les Français devaient re-voter pour élire les députés,
03:29Marine Le Pen ne pourrait plus se présenter.
03:32Et donc à partir de là, elle perdrait toute position institutionnelle
03:36à partir de laquelle elle pourrait peser,
03:37puisqu'elle n'est plus à la direction du RN.
03:40En tout cas, ce qui est intéressant de relever,
03:43c'est que depuis les dernières législatives,
03:45le parti qui a vraiment l'épée de Damoclès
03:48sur la vie des gouvernements successifs,
03:50c'est bel et bien le RN,
03:52et donc celui qui peut décider du tempo de la vie politique française.
03:56Et je crois qu'il faut aussi interroger la responsabilité de la gauche,
04:00et d'une très très grande partie en fait de la gauche,
04:02qui, ayant décidé de rester complètement inféodé
04:06à la ligne de Jean-Luc Mélenchon,
04:08ayant décidé de refuser d'essayer de construire quelque chose
04:12avec les premiers ministres Michel Barnier et François Bayrou,
04:16et bien donne un cadeau en or au RN,
04:19c'est-à-dire le monopole du métronome politique.
04:22C'est une erreur politique et peut-être même morale majeure.
04:25Louis Dragnel, sur cette victoire aussi,
04:28finalement, de François Bayrou qui reste en place,
04:30je le disais, c'est un peu le cas du gouvernement,
04:33vous savez, c'est ce serpent dans le livre de la jeune,
04:35qui a l'air des bonheurs, qui fait confiance,
04:38qui endort tout le monde, et puis qui finalement reste...
04:41L'image est assez juste, mais le RN,
04:42on est parfaitement conscient, je rejoins ce que disait Nathan Devers,
04:44c'est-à-dire que le RN impose totalement son rythme à la vie politique,
04:48maintenant depuis plusieurs mois,
04:50et donc c'est le RN qui octroie en fait ce petit sursis à François Bayrou,
04:56et de l'autre côté...
04:56Pour vous c'est un sursis, c'est-à-dire qu'il va tenir jusqu'à l'automne et après ?
04:59C'est sûr que c'est un sursis,
05:00et le RN ne voyait aucun gain stratégique à faire tomber François Bayrou aujourd'hui.
05:05Donc François Bayrou a joué, il a une petite victoire tactique,
05:09c'est-à-dire qu'il obtient du temps en plus,
05:11il va pouvoir passer l'été à peu près tranquillement,
05:13il a encore quand même une échéance qui est la présentation de son plan
05:16de réduction de 40 milliards d'euros de dépenses avant le 14 juillet,
05:20mais encore une fois,
05:21ce n'est pas quelque chose qui s'est soumis à la censure,
05:23enfin je ne pense pas que François Bayrou tombera là-dessus,
05:26puisque c'est une préparation d'ailleurs du budget,
05:29donc il y a deux personnes,
05:30enfin il y a deux entités qui sont gagnants dans l'histoire,
05:33il y a évidemment le RN qui reste un peu hégémonique,
05:37et François Bayrou qui achète du temps,
05:38et c'est ce qu'il sait faire de mieux depuis son arrivée à Matignon.
05:42Oui, parce qu'on l'a beaucoup brocardé,
05:43mais finalement, bon an, mal an, ça marche.
05:45Oui, il y a parfois des raisons aussi de le brocarder,
05:48possiblement l'absence de cap,
05:50le fait qu'on ne comprend pas forcément grand-chose,
05:52parfois dans sa polyphonie gouvernementale,
05:55ce sont les mots qu'a utilisés la porte-parole du gouvernement Sophie Prima,
05:59c'est-à-dire qu'il y a Agnès Pagnol-Renaché qui dit quelque chose,
06:01Bruno Roteo qui dit l'autre,
06:02parfois on a du mal à comprendre,
06:03mais c'est vrai que son objectif, c'est de rester le plus longtemps à Matignon,
06:07ça c'est le premier objectif et il est réussi,
06:09en revanche, il faut faire des choses pour les Français,
06:11il faut voter des lois,
06:12il faut qu'on n'ait pas le sentiment que François Bayrou ne fait rien.
06:16Moi je pense que le grand perdant là-dedans c'est le PS,
06:18en réalité le PS qui avait récupéré quelques couleurs,
06:21en justement se détachant de la France insoumise,
06:23et en préservant le mandat à Matignon de François Bayrou,
06:28ils sont encore une fois dans la tambouille,
06:29on a bien vu que leur congrès dans une boîte à chaussures avec à peine 20 000 votants
06:34n'avait rien changé à leur rapport à la France insoumise,
06:37et là on voit des débats picro-collins entre Boris Vallée et Olivier Faure
06:40sur le fait qu'on va censurer sur la réforme des retraites,
06:43mais de toute manière s'ils censurent François Bayrou,
06:45on revient à la réforme des retraites initiale,
06:47donc ça ne changerait rien, il n'y aurait aucun gain stratégique,
06:50et personne en plus ne dirait que c'est la victoire du PS,
06:52c'est là où le positionnement du PS est incompréhensible,
06:56mais ce n'est pas nouveau.
06:57Nathan Devers ?
06:58Oui, le positionnement, je vous suis tout à fait,
07:00le positionnement du PS, il est en fait, on va le dire, en un sens suicidaire,
07:06c'est celui d'une mort politique qui est décidée, qui est désirée.
07:10Premièrement, une manière, ce congrès que vous avez mentionné,
07:14avec des scores qui étaient extrêmement étroits,
07:16c'est finalement la victoire, même si c'est une courte victoire,
07:20du camp qui dit que le PS n'a pas d'avenir.
07:23Donc pour vous, ils ont tout perdu dans cette histoire, le PS ?
07:27Alors, ils ont tout perdu,
07:27ils ont perdu ce combat,
07:28à une réserve de prêt, parce qu'ils n'avaient pas grand chose à perdre,
07:31mais le peu qu'ils avaient à perdre.
07:32L'idée de se refaire en s'affranchissant du vaisseau amiral LFI,
07:36finalement, ça n'a pas fonctionné.
07:38Mais bien sûr, il faut juste rappeler peut-être trois faits.
07:40Premièrement, la victoire aux élections européennes de Raphaël Glucksmann,
07:43ils ont été d'une ingratitude incroyable,
07:44la victoire, vous avez un peu le temps besoin,
07:46la victoire par rapport à la gauche,
07:47dans le positionnement de la gauche,
07:50c'était un score qui était fort pour le Parti Socialiste,
07:54et ils ont été d'une ingratitude totale.
07:56Deuxièmement, tous les comportements anti-républicains,
07:58scandaleux, contraires à l'ADN,
08:00de ce que devrait être le...
08:01et à l'histoire, la grande histoire du socialisme français,
08:04en fait, passe complètement crème,
08:06au sein du Parti Socialiste.
08:08Et troisièmement, tout le monde...
08:08Ça fait longtemps que vous ne l'avez pas entendu, ça passe crème, ça.
08:10C'est presque un peu...
08:11C'est complètement crème.
08:13Normalement, il cite Spinoza.
08:14Et troisièmement, on ne sait rien de plus habitué.
08:16Quand on parle d'Olivier Faure, il faut faire baisser les références.
08:21Et troisièmement, on sait bien,
08:23il n'y a pas de suspense là-dessus,
08:25que le moment où ils devront se retrouver à faire des alliances,
08:28des contrats du diable avec le diable des Constraphostiens,
08:32ils le feront si c'est pour sauver quelques sièges.
08:34Donc, dans ces conditions,
08:35ils n'apportent rien de constructif.
08:36Je crois que tout est dans le dernier argument que vous venez de donner.
08:40C'est-à-dire que le Parti Socialiste est en train d'essayer
08:42de s'acheter une forme d'immunité,
08:44de ne pas avoir de candidat LFI en phase 2,
08:47s'il y avait des élections législatives anticipées.
08:49Le seul sujet, c'est celui-ci.
08:51C'est l'espèce de petit instinct de survie du Parti Socialiste
08:54qui essaye, à défaut de sauver son honneur
08:56ou une forme de respectabilité.
08:58On voit qu'il y avait eu des tentatives, quand même,
09:00d'émancipation de LFI.
09:01Et en fait, à chaque fois, ils se raccrochent
09:04à cette espèce d'instinct primaire grégaire
09:06qui est de se dire,
09:07si demain, il y avait une dissolution des législatives anticipées,
09:11est-ce qu'on serait encore députés ?
09:12C'est le seul sujet qui compte pour eux.
09:14Et puis, j'ajoute ça, il faut quand même se réjouir
09:16que non seulement on n'est pas une abrogation
09:20de la réforme des retraites qui aurait coûté des milliards aux Français,
09:23ça, il faut quand même le dire,
09:24qu'on n'est pas une censure qui aurait coûté
09:26une instabilité gouvernementale qui, je crois,
09:28est déjà à son apogée.
09:30Donc ça, c'est une bonne chose.
09:31Donc ces deux éléments-là nous permettent déjà
09:33de voir pour les prochains mois
09:35qu'on va pouvoir avoir un cap,
09:36que François Bayrou va en effet pouvoir
09:37nous dévoiler son programme pour le prochain budget.
09:41Et surtout, on va passer un été un petit peu tranquille,
09:44à l'abri, si je puis dire,
09:45des batailles de politiques politiciennes et de poloches.
09:48Donc ça, pour le coup, c'est plutôt pas mal.
09:50Et encore une fois, ça ne coûtera pas
09:51des milliards d'euros,
09:53ce qu'avait coûté la dernière censure.
09:55Alors, vous parliez de l'argent
09:56qui aurait pu coûter cette réforme des retraites.
09:58Eh bien justement, on va se poser la question
09:59dans quelques instants.
10:00Où va l'argent des Français ?
10:01Que proposent les responsables politiques de droite ?
10:04Eh bien, c'était le thème du sommet des libertés