Pourquoi les retraites sont-elles toujours au cœur de la menace de censure ? - Vidéo Dailymotion

Europe 1

Regardez Pourquoi les retraites sont-elles toujours au cœur de la menace de censure ? - Europe 1 sur Dailymotion

Transcript

00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.

00:04Alors d'après les informations d'Europe 1, que nous narrait tout à l'heure Arthur Delaborde,

00:09dans le journal de 19h, François Bayrou est allé promettre aux socialistes plusieurs choses,

00:15et notamment peut-être une éventuelle loi retraite, comment dirais-je, nouvelle,

00:22pour l'automne, sur laquelle on n'a pas encore les tenants et les aboutissants de cette loi retraite.

00:27Loi retraite qui a toujours été, j'allais dire, de tout temps difficile à adopter.

00:32Écoutez, Éric Woerth, qui est invité ce matin de Pascal Pro,

00:36et lui, il est d'accord avec François Bayrou, l'âge n'est pas un tabou.

00:41L'âge n'est pas un sujet tabou, il a raison François Bayrou,

00:44on peut continuer à augmenter l'âge de la retraite.

00:46La vraie question, elle n'est pas tellement de remettre de la justice dans le système,

00:50il y en a déjà beaucoup, il faut continuer à le faire, on est en France,

00:54mais il faut préparer les entreprises ou les administrations à accueillir des salariés

01:02qui seront de plus en plus âgés.

01:04En fait, ils auront une espérance de vie encore très importante à la retraite,

01:08évidemment très très importante, et elle va continuer à augmenter,

01:10cette espérance de vie à la retraite et en bonne santé.

01:14Éric Woerth, Catherine Nec avait, à l'époque, eu beaucoup de mal à s'imposer sur la réforme de la retraite.

01:19En 2010, les grandes manifestations avec tous les syndicats unis,

01:27il y avait eu, je crois, 9 manifestations qui avaient réuni jusqu'à 3 millions de personnes,

01:32c'était beaucoup plus importante que la loi de Mme Borne.

01:37Et les gens défilaient en famille avec des poussettes,

01:41ne se rendant pas compte que si on ne travaillait pas,

01:43c'est les enfants qui paieront et qui viendront après,

01:45je me souviens que c'était extraordinaire.

01:47Les débats avaient duré à l'Assemblée,

01:49mais absolument toute la nuit avec les socialistes qui réintervenaient,

01:53qui reposaient les mêmes amendements,

01:55et à la fin, le président de l'Assemblée nationale avait arrêté à 7h du matin,

02:00et il était poursuivi dans les couloirs,

02:03mais prêt à se faire casser la figure par Jean-Marc Ayrault, le président du groupe,

02:08et l'après-midi, ils étaient arrivés avec leurs écharpes de maires, de conseillers,

02:13enfin je veux dire, c'était un folklore extraordinaire.

02:15C'est-à-dire que depuis Mitterrand, la retraite à 65 ans,

02:22c'est la réforme à contre-cycle économique total,

02:26on est passé à 60 ans alors qu'on gagnait 3 mois de vie supplémentaire chaque année,

02:33et surtout, on changeait complètement,

02:37alors que si on avait continué à 65 ans, les caisses seraient pleines.

02:40Mais là surtout, il y a eu un effet pervers, comme on le dit de tous les médicaments,

02:44c'est que comme on prenait la retraite à 60 ans, ça veut dire qu'on était vieux à 60 ans,

02:50donc les entreprises ont abusé des pré-retraites à 55 ans.

02:54Et ça veut dire que là, à l'époque, avec la bénédiction de l'État d'ailleurs,

02:59il y a eu énormément de gens qui sont à la retraite à ce moment-là,

03:03et qui sont restés pendant 35 ans, tant mieux, à la retraite,

03:08et c'est comme ça qu'on épuise les caisses de l'État.

03:13Alors là, c'est un mot...

03:15En France maintenant, le mot travail est un mot toxique.

03:19Alors, c'est vrai qu'il y avait des injustices et qu'il fallait les réparer,

03:22mais depuis longtemps, là quand on parle encore,

03:24ceux qui ont travaillé, dit le Rassemblement National, à partir de 16 ans.

03:27Mais moi j'avais l'impression, depuis la loi Fillon, depuis tout ça,

03:30que c'était réglé depuis longtemps.

03:32Je ne comprends pas qu'on dise encore qu'il y a des gens qui ont travaillé à 16 ans qui doivent...

03:37Je ne sais pas comment ça se fait, puisque moi j'ai l'impression que c'est un problème qui est réglé,

03:40alors je n'ai pas regardé ça de près, vous voyez,

03:42et puis on ne sait même pas exactement où en sont les comptes,

03:46puisque la Cour des comptes, le Premier ministre a demandé une mission flash.

03:51Oui, ça vous amuse.

03:53De quelle mission flash ? Pour avoir les vrais chiffres, en tous les cas,

03:56il réunit dès vendredi des gens pour déjà parler des retraites,

04:00il va s'y mettre, mais qu'est-ce qu'il va en sortir ?

04:02Mais alors, si il y a une nouvelle loi,

04:04et la conjonction d'une nouvelle loi Dieu,

04:07ce qui peut se passer entre le RN et les socialistes,

04:10on peut revenir à n'importe quoi,

04:12et en tous les cas, on sera à la risée de tous les pays européens,

04:16où ça ne pose pas tant de problèmes.

04:18Moi je pense que la retraite, chacun fait comme il peut selon sa santé,

04:22mais il ne faut pas des choses comme ça, aussi définitives,

04:27et il y a beaucoup de gens qui partent à la retraite,

04:28qui seraient bien restés un ou deux ans de plus.

04:30Et ce que vous dites en tout cas sur le rapport des Français au travail,

04:35lisons, et nous le recevrons dans les semaines qui viennent,

04:39Olivier Babot qui signe ce livre sur la flemme,

04:42qui a remplacé la flamme du travail.

04:45Olivier d'Artigolles, vous qui êtes un travailleur acharné,

04:47Merci Pierre, comme vous.

04:49Éric Wörth a raison sur le fait de dire qu'on a un problème

04:53quand même de taux d'activité des plus de 55 ans dans notre pays.

04:56Si on fait le comparatif avec l'Allemagne,

04:58il est vrai que les fins de carrière sont difficiles.

05:01Et donc c'est un problème aussi pour le financement des retraites.

05:05Première chose.

05:05Deuxième chose,

05:07la réforme des retraites en 2023

05:09avait permis de poser en grand la question du travail,

05:12de sa soutenabilité, de sa pénibilité,

05:15avec des témoignages très forts.

05:17Moi je pense vraiment qu'il faut avoir quelque chose

05:19beaucoup plus à la carte.

05:21Pourquoi ? Parce que je suis convaincu,

05:23je connais bien familialement le monde hospitalier,

05:26quand vous êtes dans les couloirs d'un hôpital

05:29et que vous avez commencé à 25 ans,

05:32à 60 ans, 62 ans,

05:34vous ne pouvez plus arquer, vous n'avancez plus.

05:36Vous êtes réellement fatigué.

05:38Et donc il y a pour certains métiers,

05:40les métiers qu'on a découvert pendant le Covid

05:44où on ne pouvait pas télétravailler,

05:48les métiers de première ligne,

05:50il y a là vraiment quelque chose à reconsidérer.

05:52Que veut faire ?

05:53Les premiers de cordée, disait Emmanuel Macron.

05:55Ou de corvée, les deux.

05:59Mission Flash pour s'entendre sur le financement.

06:01Ce qu'on sait c'est qu'il y a 15 milliards

06:03à aller chercher d'ici 2030.

06:05Si la mesure d'âge est supprimée,

06:09il faut donc aller chercher ce financement.

06:11À charge pour les partenaires sociaux

06:13de le faire en 3 mois.

06:15S'il trouve une solution, la réforme 2003

06:17est supprimée pour le texte

06:19issu de la conférence sociale,

06:21je ne sais pas pourquoi il parle de conclave,

06:23il y a quelque chose qui m'échappe.

06:25C'est l'amour de la littérature.

06:27C'est le chrétien qui parle.

06:29Oui, très certainement, mais je ne sais pas

06:31s'il sera si œcuménique que ça.

06:33Est-ce qu'il y aura une fumée blanche ?

06:35Oui, c'est ça.

06:37Je pense à Michel Piccoli.

06:39Je ne sais pas pourquoi cette image arrive.

06:41Parce qu'il avait joué le pape.

06:43Il partait dans les rues de Rome la nuit.

06:47Oui, parce qu'il en avait marre.

06:49Je ne sais pas si ce nouveau dispositif

06:57va être efficace, opérationnel ou pas.

06:59En tout cas, ce sera un moment de vérité

07:01sur la méthode Bayrou.

07:03Est-ce qu'il obtiendra son résultat ?

07:05En tout cas, sur les retraites,

07:07voici ce que dit la ministre des Comptes publics

07:09Amélie de Montchalin,

07:11il y a quelques minutes sur BFMTV.

07:13Moi, je pense qu'on a une situation

07:15où il faut qu'on soit clair sur l'objectif.

07:17L'objectif, c'est de remettre en chantier

07:19une réforme qui pose et qui suscite

07:21beaucoup de questions pour les Français,

07:23mais qui est une réforme, comme l'a dit le Premier ministre,

07:25vitale et nécessaire, parce que notre système de retraite,

07:27dans le long terme, ça veut dire

07:29qu'il n'y aura plus de système de retraite.

07:31Je fais confiance aux partenaires sociaux,

07:33aux acteurs syndicaux, aux acteurs patronaux,

07:35pour mettre sur la table des solutions.

07:37Le Premier ministre est sur la ligne de dire

07:39qu'on ne va pas non plus sauter dans le vide.

07:41Ce n'est pas parce qu'on réouvre le chantier

07:43que si on n'arrive pas à conclure,

07:45on va se dire qu'on n'a plus rien.

07:47Pourquoi dire ça alors qu'on a une réforme

07:49qui a été votée ?

07:51Elle n'a pas été votée, Pierre.

07:53Elle a été adoptée par 49.3.

07:55Ce que je trouve dans cette longueur-là,

07:57c'est que c'est la droite,

07:59les LR, qui vraiment

08:01se sont battus pour la retraite à 65 ans,

08:03et qui ont trouvé quand même

08:0519 députés LR

08:07qui n'ont pas voté.

08:09La retraite à 64 ans.

08:11Et ça, moi je trouve que c'est

08:13vraiment une trahison.

08:15À part ça, mais s'ils avaient

08:17voté, la loi serait passée.

08:19Pourquoi diable rouvrir ce dossier ?

08:21C'est ça ma question. On a Amélie de Montchalin

08:23qui faisait partie du précédent

08:25gouvernement. Pourquoi est-ce que tout d'un coup

08:27elle nous dit que finalement c'est bien de rouvrir

08:29le dossier ?

08:31Ça reste un irritant, et pour le Rassemblement

08:33national, et pour la gauche.

08:35Et pour les Français,

08:37cette réforme n'était pas très populaire

08:39dans les enquêtes d'opinion.

08:41Bien sûr, on était à 70%

08:43contre, et on avait des manifestations

08:45pratiques pas tous les jours.

08:47C'est quand même quelque chose d'incompréhensible.

08:49À un moment donné, à l'époque, Mme Borne,

08:51sous l'impulsion du Premier ministre

08:53de l'époque et sous l'impulsion d'Emmanuel Macron, a dit

08:55bon là, finalement, il faut la voter.

08:57Il faut la faire adopter, pardon.

08:59Olivier, vous avez raison.

09:01Il faut avancer, il faut qu'on avance.

09:03Et là, qu'est-ce qu'on fait ? Finalement, on n'avance pas.

09:05On dit qu'on va rouvrir le dossier.

09:07Et François Bayrou dit, si vous avez une meilleure

09:09solution, à faire un conclave,

09:11on va réunir les partenaires sociaux, et puis si

09:13on ne trouve pas de meilleure solution,

09:15on appliquera la loi telle qu'elle est.

09:17Mais il ne dit plus ça aujourd'hui.

09:19Si l'accord est partiel,

09:21on votera sur l'accord partiel.

09:23Tous les jours, ça change.

09:2519h56, à 20h le journal.

09:27Et juste après, on parlera

09:29des chrétiens d'Orient,

09:31toujours menacés, d'après un dernier

09:33rapport. Et puis, on l'a appris

09:35tout à l'heure, on l'a dit dans le journal de 19h.

09:37Voilà, en Algérie,

09:39on ferme, on met sous scellé

09:41les églises protestantes et les églises

09:43évangéliques. On en parle de tout ça,

09:45après le journal de 20h. À tout de suite sur Europe 1.

Pourquoi les retraites sont-elles toujours au cœur de la menace de censure ?

Catégorie

Transcription

Recommandations