00:00« Derrière les drones, les missiles et les radars activés entre Israël et l'Iran, il y a une autre guerre, plus silencieuse mais tout aussi violente.
00:11Une guerre qui se joue dans les airs, dans les câbles, dans les satellites et dans les idées. »
00:17La deuxième semaine d'échange de tirs entre l'Iran et Israël s'ouvre sur l'annonce de deux attaques d'Israël sur le site nucléaire à Ispahan.
00:26L'armée israélienne affirme également avoir tué trois commandants iraniens de Oran.
00:31Dans le même temps, des missiles iraniens ont été interceptés au-dessus de Tel Aviv et de Jérusalem.
00:37Et cette guerre, aussi lointaine qu'elle puisse paraître, elle nous parle à nous, Africains.
00:41Elle nous parle à nous, Gabonais.
00:44Parce qu'on a vu dans ce choc entre deux puissances du Moyen-Orient ce qu'est le vrai visage de la guerre moderne.
00:51Israël n'a pas simplement répondu avec des soldats.
00:53Non, il a sorti le dôme de fer.
00:56C'est ce système de défense qui intercepte les missiles avant qu'ils ne touchent le sol.
01:01Mais ce n'est pas tout.
01:02Ils ont activé l'ARO-3, encore plus avancé.
01:06Lui, il est capable de neutraliser un missile balistique dans l'espace avant même qu'il n'entre dans l'atmosphère.
01:12Oui, on en est là.
01:14L'Iran de son côté a envoyé des drones kamikazes, des missiles balistiques.
01:18C'est simple, le combat n'est plus seulement frontal, il est technologique, stratégique, multidimensionnel.
01:26Et nous dans tout ça, l'Afrique, le Gabon.
01:30Soyons honnêtes.
01:32Aujourd'hui, aucun pays africain ne peut intercepter un missile à 1000 km.
01:37Aucun système de défense ne nous alerte en temps réel d'un quelconque piratage massif.
01:42On est là, on regarde, mais on n'est pas prêt.
01:46Et pourtant, les conflits sont déjà là, chez nous, au Sahel, en République démocratique du Congo, en Éthiopie.
01:54Et ils ne restent jamais locaux.
01:57Dès que les grandes puissances s'en mêlent, tout s'emballe.
02:00Ce n'est plus un champ de bataille, c'est un échiquier.
02:03Et parfois, c'est nous qui sommes sacrifiés.
02:06Alors, quelles leçons tirer pour l'Afrique et pour le Gabon ?
02:12On ne peut plus se permettre l'improvisation.
02:14Il nous faut des capacités de renseignement solide, de la cybersécurité, des satellites, des centres d'alerte.
02:21Il nous faut voir venir les crises avant qu'elles n'explosent.
02:25L'information est une arme.
02:27Dans ce conflit, chaque coquant diffuse ses images, ses récits, ses versions.
02:31Et nous, en Afrique, trop souvent, on regarde, on partage, mais on ne produit pas nos propres récits.
02:38Le Gabon doit investir dans ses médias, justement, ses documentaires, sa mémoire.
02:43Car, qui ne raconte pas son histoire, laisse les autres le faire à sa place.
02:47Il faut parler d'une seule voix.
02:50L'Afrique, le Gabon doivent sortir de cette passivité diplomatique.
02:54Il nous faut des alliances claires, mais choisies, pas imposées.
02:57La neutralité naïve n'existe plus dans ce monde-là.
03:01Formez une génération éclairée.
03:04On ne peut pas tout attendre des militaires.
03:06Il faut former des diplomates, des ingénieurs, des analystes, des penseurs.
03:10Parce que demain, les vraies batailles se joueront dans le cerveau.
03:14Et pour le Gabon ?
03:16Le Gabon est en transition, en reconstruction.
03:20C'est le moment ou jamais de bâtir une doctrine de sécurité moderne,
03:23de former une armée tournée vers les menaces de demain,
03:26de créer un pôle de recherche stratégique gabonais
03:29et surtout de ne plus dépendre à 100% de l'extérieur pour nous dire ce qui est bon pour nous.
03:36Ce conflit entre Israël et l'Iran n'est pas un affrontement entre deux États.
03:39C'est un miroir tendu au monde.
03:42Et si on regarde bien, ce miroir nous renvoie à nos propres retards,
03:47mais aussi à notre potentiel.
03:49Alors non, on ne peut plus se contenter d'être spectateur.
03:52C'est le moment d'entrer dans le jeu.
03:55Pas pour faire la guerre, mais pour être prêt, pour exister, pour compter.
04:00Voilà pour cette chronique que j'ai pris plaisir à vous présenter aujourd'hui.
04:04Je vous donne rendez-vous très prochainement pour un autre numéro.