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  • 22/06/2025
Le résumé de toute l'actualité et des faits marquants de la journée

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00:00Et bienvenue si vous nous rejoignez sur CNews. On va revenir largement sur ce tournant historique, cette frappe historique, même vous le savez,
00:08cette frappe des bombardiers américains qui ont donc détruit trois sites nucléaires iraniens. Seuls les Etats-Unis avaient la capacité de mener une telle opération.
00:17Donald Trump n'aura pas attendu donc 15 jours pour venir en aide à Israël. On va revenir sur tous les derniers éléments. On va revenir sur les questions qui se posent également aujourd'hui.
00:27Sur les dernières déclarations, aussi avec nos invités pour vous accompagner. Michel Fayad est avec nous, analyste politique franco-libanais.
00:37J'aurais dû commencer par vous, Sarah Safari, membre de l'association Femmes Azadi. Olivier Benkemoun, bien évidemment, toujours fidèle au poste.
00:45Olivier Vial, directeur du CRU. Olivier Pardo, avocat qui est également avec nous. Et pour vous livrer l'information à mes côtés, Isabelle Piboulot.
00:54Ma chère Isabelle, on va démarrer bien évidemment avec ce coup historique signé Donald Trump. L'opération baptisée Midnight Hammer comprenait le marteau de minuit.
01:05Et cela a surpris tout le monde. C'était dans la nuit de samedi à dimanche.
01:09Oui, et le président américain demande ce dimanche soir sur son réseau social pourquoi n'y aurait-il pas un changement de régime en Iran ?
01:17Son administration avait pourtant souligné que les frappes américaines sur les sites nucléaires iraniens n'avaient pas cet objectif.
01:23Benyamin Netanyahou, lui, a félicité Donald Trump pour son action qui permet à l'État hébreu de se rapprocher de ses objectifs.
01:31Écoutez le Premier ministre israélien.
01:32Nous avons déjà obtenu beaucoup et maintenant, avec l'aide du président Trump, nous nous sommes encore plus rapprochés de nos objectifs.
01:43Lorsque nous aurons atteint nos objectifs, nous cesserons nos activités au-delà de ce qui est nécessaire pour les atteindre.
01:49Mais nous n'y mettrons pas un terme trop tôt non plus.
01:52Une fois les objectifs atteints, l'opération sera terminée et les combats cesseront.
01:56Et l'interrogation du soir, vous le disiez Isabelle, c'est Donald Trump qui la pose.
02:04Pourquoi n'y aurait-il pas un changement de régime en Iran ?
02:08Alors Sarah Safari, effectivement, beaucoup se posent cette question ces dernières heures, ces derniers jours, assez timidement.
02:15Cette fois, c'est le président des États-Unis qui pose cette interrogation sur la table.
02:21Il le pose lui-même en finissant très symboliquement, je trouve, avec le MIGA, Make Iran Great Again.
02:28Pour moi, c'est très symbolique.
02:31C'est très très symbolique.
02:32Alors on va revenir bien évidemment sur qui comme opposant aujourd'hui.
02:37Il y a toute cette question qui se pose, mais en tout cas, voilà, on avance.
02:39Simplement, Benjamin Netanyahou parle des objectifs de guerre.
02:42On a atteint quasiment tous les objectifs de guerre, on va prolonger un peu, etc.
02:46C'est quoi les objectifs de guerre ?
02:47Très important de rappeler quels sont les objectifs de guerre.
02:49Détruire tout ce qui permet de fabriquer de l'uranium militaire des Iraniens et détruire la balistique iranienne.
02:57Donc détruire tous les missiles, tout ce qui menace en réalité directement Israël, tout ce qui est utilisé contre Israël.
03:02C'est ça les objectifs de guerre.
03:04Il n'est pas question de s'en prendre à l'ayatollah.
03:08Il n'est pas question de le sortir du pouvoir.
03:12Mais ce soir, dans ce petit message que fait Donald Trump, il dit attention, mon marteau de minuit là, j'ai tapé un coup déjà sur la tête des ayatollahs.
03:23Il n'est pas impossible que je l'utilise une deuxième fois.
03:25Ça serait bien.
03:25Il est possible que c'est une menace.
03:29On puisse l'utiliser une deuxième fois pour se débarrasser d'un récit.
03:33Mais Michel Fayad, les États-Unis qui ont dit, nous ne sommes pas en guerre contre l'Iran, il s'agissait d'une opération militaire.
03:39Mais maintenant, la question est posée par Donald Trump.
03:42Donc effectivement, il y avait des objectifs de guerre affichés.
03:46Mais derrière ces objectifs de guerre, on s'interroge ce soir.
03:52Est-ce que la population iranienne, aujourd'hui, n'a pas le sort de son pays entre les mains ?
03:56Et c'est Donald Trump qui leur dit aussi.
03:58Enfin, déjà, Donald Trump est l'homme qui a fait tuer Qasem Soleimani, qui était la personnalité la plus forte du régime à part Ali Khamenei.
04:06Déjà, une première chose.
04:07Ensuite, en 24 heures, Israël avait tué le conseiller militaire du guide suprême, Ali Shemrani, avait tué le chef des gardiens de la Révolution.
04:17Le lendemain, ils ont tué le chef de la force Al-Khots, donc le successeur de Qasem Soleimani, c'est-à-dire la force d'élite des gardiens de la Révolution.
04:25Et deux jours après, ils ont tué le chef des services d'enseignement des gardiens de la Révolution et son adjoint.
04:33Alors, je veux bien que le but d'Israël ne soit pas le changement de régime, mais ça en a quand même tout l'air.
04:39Parce que pour tuer ces cinq personnes, ça veut dire quelque chose et c'est important.
04:45Parce que comme je vous ai dit avant, il y a encore trois personnes dans ce régime qui comptent.
04:49Il y a Ali Khamenei, le guide suprême, et il y a les deux anciens chefs des gardiens de la Révolution, ceux qui sont restés le plus longtemps,
04:55Morsen Rezaï et Mohamed Ali Jafari.
04:58D'ailleurs, ces derniers jours, quand vous allumez les médias iraniens ou vous les voyez, que ce soit sur les réseaux sociaux ou si vous les voyez à la télé directement,
05:06les deux gardiens qui s'expriment, ce sont ceux-là, Rezaï et Jafari.
05:11Donc, c'est les deux qui comptent.
05:13Donc, si jamais il leur arrivait quelque chose, ça voudrait dire qu'Israël a joué à fond le changement de régime.
05:20Et si c'est Trump qui le fait, c'est pareil.
05:22Ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a plus que trois personnalités qui comptent dans ce régime.
05:27Encore une fois, Israël en a liquidé cinq et Trump en a liquidé un.
05:33Donc, il en reste trois.
05:36Je veux dire, si vous calculez, ça fait neuf.
05:37Si c'est éliminé, on est quand même en chemin.
05:40Vous voyez, le régime Bémola, sous nos yeux, est en plein déclin.
05:44Mais n'oublions pas que c'est la population iranienne qui doit prendre son destin.
05:48Et justement, en fait, les Basidji, qui sont la force de répression du régime,
05:54ont été installés maintenant dans toutes les grandes villes à l'intérieur pour bloquer les populations,
05:59pour qu'elles ne quittent pas la ville, par exemple, qu'elles manifestent en faveur du régime, etc.
06:03Mais ça marche de moins en moins parce qu'on voit justement Israël frapper systématiquement les Basidji tous les jours.
06:10Et ça, c'est quand même nouveau et c'est quand même intéressant.
06:12Une autre chose qu'Israël est en train de faire, et ça, on le voit chaque matin quand on se réveille,
06:17on voit qu'est-ce qui s'est passé cette nuit comme frappe.
06:20Et on voit qu'Israël a frappé systématiquement la ville du haut nord de Tabriz,
06:25qui est la plus grande ville azérie du pays,
06:27et la ville de Kermansha, qui est la plus grande ville kurde du pays.
06:31Et en Iran, on dit, vous savez, on dit, l'Iran c'est la Perse, l'Iran c'est la Perse,
06:36mais en réalité c'est beaucoup plus complexe que ça.
06:38Il y a à peu près 50 à 55% des Iraniens qui sont Perses,
06:42mais vous avez 30% d'Azéries, 5 à 10% de Kurdes,
06:46il y a aussi des Arabes qui sont en fait proches des Irakiens, des Balouches, etc.
06:50Et en frappant systématiquement les sites militaires de Tabriz et de Kermansha,
06:58Israël est en train d'envoyer un message également à ces minorités.
07:02On est en train de frapper les sites de défense du régime pour que vous vous souleviez.
07:09C'est ça, mais on sent qu'en Occident, certains s'interdisent de se poser la question,
07:15puisque beaucoup ont en tête la situation en Irak, la situation en Libye.
07:20Faut-il encore préciser, Olivier Vial, que ces situations-là ne sont pas comparables
07:25avec ce qui se joue aujourd'hui en Iran ?
07:26Effectivement, elles n'ont rien de comparable parce qu'à l'époque,
07:29première chose, il y avait une menace d'armes qui n'existait pas.
07:34Cette fois-ci, tous les États ont bien montré que l'arme nucléaire iranienne n'était pas un fantasme.
07:40C'est la première différence.
07:41La seconde différence, c'est que les régimes à l'époque, que ce soit en Libye ou en Irak,
07:47étaient des régimes qui se voulaient laïcs et qui ont été contestés après
07:51par des régimes, par des oppositions musulmanes et islamistes.
07:56Et donc c'est là que le chaos est né.
07:58Alors qu'en Iran, c'est exactement le contraire.
08:00C'est les islamistes qui sont aujourd'hui au pouvoir.
08:02Alors effectivement, je crois que ni Israël, ni Trump n'a intérêt à aller beaucoup plus loin
08:10que simplement dire que pourquoi pas un changement de régime,
08:16ça ne peut pas être pour eux un but de guerre.
08:20Par contre, ils montrent effectivement que si ça se passe, ils se rendent plutôt derrière
08:26et que c'est plutôt un souhait acceptable.
08:27Et ils ont affaibli le régime, vous avez raison, mais le régime est aussi affaibli
08:31parce que ça fait quand même depuis le 7 octobre qu'on s'aperçoit que le Mossad
08:36a totalement infiltré une partie des élites iraniennes, notamment des gardiens de la Révolution
08:43parce que quand il y a eu des attaques aussi précises et qu'il y avait des renseignements
08:46de l'intérieur, on sait qu'il y a eu beaucoup de corruption et là aussi,
08:50le Mossad a corrompu une partie des élites.
08:53Donc tout ça, ça crée au sein du régime une forme de très grande paranoïa.
08:57Cette paranoïa, c'est toujours comme ça que le régime commence à se retourner les uns contre les autres.
09:03Donc ça, c'est aussi quelque chose qui, en termes de dissension, est extrêmement importante.
09:07Le seul risque, c'est que dans ces moments de dissension,
09:10il peut y avoir un formidable mouvement de répression derrière.
09:13Donc c'est pour ça que c'est très important de taper sur tous ceux qui...
09:17Sarah Safari, c'est très compliqué effectivement d'avoir des témoignages sur place.
09:21Internet est coupé, c'est très compliqué de rentrer en contact avec la population sur zone.
09:26Vous y arrivez de temps à autre, quels sont les retours que vous avez ?
09:30Quelle est la volonté aujourd'hui de la population iranienne ?
09:33Qu'est-ce que vous pouvez nous dire de l'état d'esprit aujourd'hui de cette population ?
09:36L'état d'esprit de la population, c'est qu'ils savent très bien qu'à chaque fois que le régime est affaibli,
09:40l'étau se resserre sur le peuple.
09:41Donc depuis quelques jours, effectivement, il y a des Basidji, des gardiens des révolutions
09:46qui sont planqués partout sur les ronds-points et qui empêchent les gens de sortir.
09:50Donc ils savent très bien que dès qu'ils sont en danger, c'est le peuple...
09:52Voilà, l'étau se referme sur le peuple et la chape de plomb revient.
09:55Plus Internet, plus de banques, plus rien.
09:57Donc en fait, ils sont au courant de rien.
09:59C'est ce qui se passe aujourd'hui.
10:00C'est ce qui se passe depuis 48 heures.
10:02Les banques ont été coupées, donc les gens, petit à petit, commencent à manquer d'argent,
10:05commencent à manquer de nourriture, ne peuvent plus soigner.
10:08Et en fait, tout ça alimente la peur que le régime veut ramener auprès de la population.
10:14Mais la population, maintenant, n'est plus dupe.
10:16Elle connaît le jeu du régime depuis 45 ans.
10:19Donc maintenant, elle attend juste le dernier push, peut-être la dernière aide qui puisse arriver
10:23pour qu'ils puissent sortir derrière.
10:25Donc ce que fait Israël aujourd'hui en tapant sur les bases militaires, sur les Cepai, sur les Basidji,
10:30ça va les aider éventuellement à pouvoir ressortir.
10:33Mais il faut que ça aille vite.
10:34Mais il faut que ça aille vite maintenant.
10:36Et pour Israël aussi, il faut que ça aille vite.
10:37Sur les objectifs du Premier ministre Benjamin Netanyahou, il y a des objectifs affichés.
10:44C'est ce qu'a rappelé Olivier Benkeboun, c'est-à-dire détruire l'arme nucléaire, détruire l'arme balistique.
10:53Mais on sait très bien que si on veut une stabilité dans la région,
10:58et si Israël veut retrouver les liens qui ont existé avec l'Iran.
11:02Moi je rappelle toujours qu'il y a eu, et pas que depuis Duchesne, depuis 1940,
11:09il y a eu des grands liens, des liens extrêmement forts entre l'Iran et Israël, et même les Juifs.
11:17L'Iran a accueilli un nombre de Juifs pendant la guerre,
11:21et il leur a donné une place importante dans la société.
11:24Donc ce ne sont pas des peuples qui s'opposent.
11:25Il n'y a pas de haine entre les Iraniens et les Israéliens.
11:30Pas du tout.
11:31Il y a quelque chose qui peut se construire.
11:34C'est une volonté forte.
11:35N'oubliez pas une chose.
11:37L'un des objectifs avoués du Premier ministre israélien, c'est de remodeler toute cette région.
11:43Alors je sais que ça fait très mal à certains de mes amis, qu'ils soient juifs ou non-juifs,
11:47mais il faut quand même admettre, admettre,
11:50que ce sont deux hommes qui sont en train d'écarter le risque nucléaire iranien,
11:58qui s'appellent Benjamin Netanyahou et Donald Trump,
12:01ce ne sont pas les amis des plus progressistes, mais dans le monde entier.
12:05Et pourtant, c'est eux qui font le travail.
12:08Mais il faut peut-être expliquer pourquoi est-ce que la haine qui n'existait pas entre les Iraniens et les Israéliens a été fomentée.
12:15Parce qu'en fait, Khomeini, quand il a fait sa révolution, il faut rappeler qu'il a été le traducteur en persan de Saïd Kopt,
12:23qui est le fondateur des frères musulmans.
12:25Et donc, alors qu'on oppose sunnites et chiites, lui, il a entre guillemets « sunnisé » le chiisme.
12:34C'est-à-dire qu'il a pris cette idéologie des frères musulmans et l'a incorporée dans le chiisme.
12:41Il a créé une sorte de chiisme frériste.
12:45Et ce chiisme frériste a fait ce que font les frères musulmans, prioriser la cause de la Palestine.
12:51Parce que quelle est la cause principale chez les frères musulmans ?
12:55C'est la Palestine, c'est-à-dire de « libérer » la Palestine, prendre Jérusalem.
13:00C'est le cœur de toutes les batailles chez les frères musulmans.
13:03Et alors que les Iraniens n'en avaient vraiment rien à faire,
13:07du jour au lendemain, parce que Khomeini est venu avec cette idée frériste,
13:12parce qu'il, comme je l'ai dit, il a traduit en persan toute l'œuvre, entre guillemets, de Saïd Kopt,
13:18eh bien la Palestine est devenue d'un coup la priorité, la cause de toutes les causes pour l'Iran.
13:24Alors que ça n'avait jamais été le cas dans toute l'histoire.
13:26Cette question, en tout cas, pourquoi pas un changement de régime ?
13:31Question posée par le président américain Donald Trump, quelques heures après Isabelle.
13:35Eh bien cette mission, mission totalement inédite, cette mission totalement folle,
13:41avec des mois de préparation, c'est ça qu'il faut comprendre aussi Isabelle.
13:45C'est ça, une opération qui repose sur une stratégie de diversion.
13:49Alors pour bien comprendre, des bombardiers B2 ont décollé dans la nuit,
13:52de vendredi à samedi du Missouri, pendant que le monde avait les yeux rivés vers le Pacifique.
13:57Un autre groupe de bombardiers a quitté l'est des Etats-Unis, direction l'Iran.
14:02Les appareils ont été ravitaillés en vol, protégés par des avions de chasse notamment.
14:07Et c'est autour de 2h du matin dimanche que les premières bombes GBU-57, les fameuses,
14:12sont larguées pour atteindre trois sites nucléaires, Fordo, Natanz et Ispahan.
14:17Pour l'ambassadeur iranien auprès des Nations Unies,
14:22sous des prétextes absurdes et inventés.
14:25Les détails de Sharon Farah.
14:28Ils évoquent une réussite militaire spectaculaire.
14:31Les Etats-Unis affirment avoir dévasté le programme nucléaire iranien.
14:35Hier soir, le président Trump a ordonné une frappe chirurgicale
14:38contre trois installations nucléaires,
14:41à Fordo, Natanz et Ispahan,
14:43pour pouvoir détruire ou dégrader le programme nucléaire iranien.
14:47Pendant des mois et des semaines, nous avons préparé ce plan.
14:50Ça a demandé énormément de précision et la plus haute sécurité opérationnelle.
14:55L'opération secrète, baptisée marteau de minuit,
14:58a nécessité un matériel de pointe que les Etats-Unis sont les seuls à posséder.
15:02Il y avait sept B-2 avec deux pilotes.
15:07Ils sont allés de manière furtive.
15:0918 heures de vol avec plusieurs opérations de recharge de carburant en vol.
15:17Au total, les forces américaines ont lâché sur l'Iran 14 bombes de Treston,
15:22pouvant s'enfoncer jusqu'à 60 mètres de profondeur avant d'exploser.
15:26Après le bombardement, les B-2 ont quitté l'espace aérien iranien
15:31pour être de retour aux Etats-Unis.
15:35Le chef d'état-major ajoute que le système de défense iranien
15:39n'a pas réussi à repérer les bombardiers américains.
15:42Selon les forces armées, il s'agit de la plus longue frappe
15:45et la plus longue mission réalisée depuis le 11 septembre 2001.
15:48On l'a entendu, Olivier Benkemoud, le Pentagone, qui l'a affirmé.
15:52Les trois sites nucléaires iraniens ont été totalement dévastés.
15:55Reste qu'il y a quand même des inconnus, puisqu'on l'imagine bien,
15:59les centrifuges, tout le matériel, finalement, pour fabriquer la bombe atomique,
16:03a été totalement détruit.
16:05Reste peut-être une interrogation, non, l'uranium ?
16:07Mais je ne suis pas sûr, moi je n'en sais rien.
16:08Je ne suis pas un expert.
16:10Je regarde ce que dit ce soir le patron de l'IUA
16:12qui s'est exprimé à l'ONU en visioconférence.
16:17J'ai dit que personne, y compris l'IUA, n'est en position d'évaluer
16:21les dommages souterrains à Fordo.
16:24Personne, absolument personne, parce qu'il n'y a pas d'envoyé sur place.
16:27Les capteurs, on sait qu'ils ne marchent pas.
16:29Donc il y a une photosatellite qui a été publiée.
16:31On sait très bien que sur cette photosatellite, on voit les points d'impact précis,
16:36les points de pénétration de ces bombes GBU.
16:40Là, il y a une simulation qui a été faite par nos confrères de I24 News
16:44qui montre de quelle manière cette opération a eu lieu.
16:47Mais voici la photosatellite.
16:49Il faut être un expert pour comprendre quelque chose.
16:51C'est le nucléaire de Fordo.
16:52Mais en tout cas, les militaires du monde entier sont en train de regarder.
16:57Mais qu'est-ce qui s'est passé là-dessous ?
16:59On sait que les bombes ont pénétré.
17:00Elles ont pénétré profond.
17:02Il y en a eu plusieurs qui ont été tirées.
17:04Mais qu'est-ce qui s'est passé profondément là-dessous ?
17:06On ne sait pas.
17:07Est-ce qu'il s'est fait tout droit dans un tunnel comme ça
17:10et puis ensuite vous avez centrifuge.
17:12Ce n'est pas sûr.
17:12Peut-être que c'est fait en escalier.
17:14Et les bombes, elles ont pénétré tout droit.
17:15Elles ont sauté.
17:16On ne sait pas.
17:17On sait que simplement, c'est du matériel de pointe.
17:19C'est centrifugeuse.
17:20Il faut qu'elles soient précisément alignées les unes à côté des autres.
17:23Il y en a des milliers à l'intérieur.
17:25Donc, s'il y a un effet blast, si elles bougent, s'il y a eu un incendie, etc.
17:31Tout ça ne doit plus fonctionner.
17:33Mais pour le moment, on est sûr de rien de ce qui se passe à l'intérieur.
17:36On espère simplement.
17:37Et tous les experts disent qu'a priori, il y a eu des effets.
17:41Donald Trump dit qu'il n'y a plus rien.
17:42Parce que ce qu'il ne faut pas faire de vue, effectivement, et ça, on l'a bien connu
17:46avec les terroristes du Hamas, c'est cette guerre de communication.
17:49Et visiblement, les Molas, les Ayatollahs, ils maîtrisent particulièrement la communication.
17:57C'est simplement l'image que vous avez à l'antenne, il faut le dire, c'est une simulation.
18:00C'est une simulation.
18:01Intelligence artificielle de nos confrères d'I24, qui est particulièrement bien faite,
18:05mais qui permet d'avoir une idée de ce qui s'est déroulé très précisément.
18:09Si ça s'est déroulé ?
18:13Ah, les bombes sont bien entrées.
18:14Non, mais en fait, pour l'instant, ce n'est pas jusqu'où elles ont.
18:18Là, on voit qu'elles auraient pénétré jusqu'aux centrifuges, ça se trouve,
18:21parce qu'on a toujours ce doute de savoir si c'était 60 mètres, 80 mètres, 100 mètres.
18:26Certains me parlent même de 500 mètres.
18:28500 mètres après le Financial Times.
18:29Donc, la question, si c'est 500 mètres, les bombes, elles n'ont pas touché les centrifuges.
18:34Après, effectivement, l'impact, comme vous le disiez, l'impact d'autant de tonnages fait qu'il y a sans doute créé des secousses
18:43qui ont pu un peu dérégler tout ça, mais sans doute que c'est beaucoup plus grave.
18:47Mais c'est vrai que là-dessus aussi, la communication, elle est dans les deux sens.
18:50Parce que Donald Trump aussi, il avait absolument, il hésitait, et en fait, il voulait que son intervention soit décisive.
18:59Et donc, il a tout intérêt aujourd'hui à dire que ça a été extrêmement important, extrêmement efficace,
19:06et que ça a été décisif, pour deux raisons.
19:08Parce que c'est quand même sa réputation, et c'était un moyen aussi de remobiliser une partie de son électorat
19:16qui n'était quand même pas favorable à cela, s'il montre que ça a été efficace, il fait taire les critiques.
19:22Et puis la deuxième chose, elle est presque une sorte de marketing militaire américain,
19:27c'est que c'est la première fois que ces bombes sont utilisées de manière opérationnelle.
19:31Il a tout intérêt à expliquer que ça s'est extrêmement bien passé.
19:34Et il y a une chose, c'est que Netanyahou déclare ce soir que Kisraël dispose de renseignements intéressants
19:40sur l'endroit où l'Iran conserve son uranium enrichi à 60%.
19:44Ce qui signifie que l'uranium n'était pas là où les Etats-Unis ont frappé.
19:48C'est toute l'interrogation.
19:49C'est une déclaration de Netanyahou.
19:51Mais alors, Safari, est-ce qu'on l'a ? On est en pleine guerre de communication ?
19:56Bon, c'est Benjamin Netanyahou qui...
19:58Moi, je vais vous dire ma crainte.
19:59Ma crainte, c'est que les gardiens de la Révolution ont peut-être déplacé cet uranium enrichi
20:04vers les villes de Qom et de Machad.
20:06Ce sont les deux grandes villes chiites saintes en Iran.
20:10Et si jamais l'uranium a été transféré dans ces deux villes-là, ça peut être catastrophique
20:16pour les raisons suivantes.
20:17En fait, Israël est en train de frapper ces villes, mais en train de frapper normalement
20:20sans plus.
20:22Mais si jamais on découvre que l'uranium a été transféré là et que les Américains
20:27et les Israéliens décident de frapper avec une très grande force ces deux villes,
20:32il peut y avoir un appel au djihad mondial pour défendre ces villes religieuses chiites.
20:39Et donc, par exemple, un Sistani en Irak qui est religieusement au-dessus de Khamenei,
20:45parce que Khamenei n'est pas religieusement le plus haut chez les chiites,
20:49il s'autoproclame, en fait, le guide suprême, il s'autoproclame le chef du vilayet
20:55et Fakir, le gouvernement des Oulémas.
20:57Mais en réalité, il y a d'autres ayatollahs beaucoup plus élevés que lui
21:00et qui peuvent, alors qu'ils sont opposés à lui, se rallier à lui
21:04pour défendre ces villes chiites si elles venaient à être attaquées.
21:07Michel, pardonnez-moi, je vous arrête, Olivier Venkéboune.
21:09Ces images que vous avez effectivement récupérées tout à l'heure,
21:12qui montrent quoi ? Qui montrent des camions ?
21:14Ce sont des photos satellites.
21:16Voilà, des camions.
21:18Il y a quelques jours, on était le 19 ou le 20 juin, à priori,
21:22elle date du 20 juin, et vous avez une série de camions,
21:25qui ont été amenées avant, évidemment, que cette centrale nucléaire
21:30ne soit touchée par les Américains.
21:33Et vous avez cette série de camions qui, semble-t-il, ont été utilisés
21:36pour transporter l'uranium.
21:38Vous les voyez ici, ces camions.
21:40Parce qu'en fait, là aussi, l'uranium, il y a environ un peu moins
21:42de 500 kg d'uranium qui a été enrichi.
21:44500 kg d'uranium qui a été enrichi, en fait, ça rentre dans le coffre d'une voiture.
21:48Donc en réalité, s'il y a eu plein de camions,
21:51soit il y a de la diversion, soit il y a de la dispersion,
21:55mais il y a effectivement...
21:57Je ne sais pas, je n'ai jamais eu 500 kg.
21:59Je ne sais pas à quoi ressemble de l'uranium enrichi pour faire les bombes atomiques,
22:02mais j'ai appris que ça crée dans une bouteille d'eau.
22:05C'est extrêmement contact.
22:07Ce d'autant que hier, quand même, on a eu une information
22:09du ministre de la Défense français,
22:13qui indiquait que l'Iran avait tous les éléments
22:17pour constituer une bombe atomique opérationnelle.
22:22Ça vient de la DGSE, des Français, c'est important de le rappeler aussi.
22:25Et donc, c'était important de voir cela,
22:27parce que la zone de risque est loin d'être achevée.
22:31C'est vrai que beaucoup en Israël sont soulagés d'interventions américaines,
22:37mais il faut rester humble, surtout depuis le 7 octobre.
22:41On apprend l'humilité et qu'il ne faut surtout pas sous-estimer pour Israël l'adversaire,
22:48parce que l'adversaire a des capacités.
22:51C'est-à-dire qu'il a changé de stratégie.
22:53Au début, c'était de saturer le dôme de fer en envoyant toute une série de missiles ou de drones.
22:59Aujourd'hui, ce n'est plus tout à fait ça.
23:01C'est-à-dire qu'il attend plus tôt, il attaque plus tôt, le matin tôt ou très tard dans la nuit,
23:09et il prend des missiles balistiques et il vise des villes,
23:14des grandes villes israéliennes, Haïfa, Tel Aviv.
23:17Pour l'instant, il a épargné Jérusalem.
23:19Humilité face à l'ennemi, effectivement, une règle d'or.
23:22En tout cas, la partie n'est pas terminée, selon un conseiller d'Ali Ramenei.
23:27Et le président iranien, Isabelle, qui s'est encore entretenue avec Emmanuel Macron,
23:32il a promis une riposte aux frappes américaines.
23:35Exactement.
23:36Les Etats-Unis, eux, se disent prêts à discuter avec l'Iran de son programme nucléaire.
23:40De leur côté, Paris, Berlin et Londres ont demandé à Téhéran de ne pas entreprendre d'autres actions
23:46susceptibles de déstabiliser la région.
23:49Et le ministre français de l'Intérieur d'ajouter chez nos confrères d'LCI
23:53qu'on ne peut pas changer un régime et importer une démocratie à coups de bombes et de missiles.
23:59Vous le voyez, le peuple iranien devra en décider, dit Bruno Retailleau.
24:02Alors, en attendant, Tsaal a mené dans la soirée des frappes contre Téhéran et l'ouest de l'Iran.
24:08Le régime iranien aussi a ciblé l'État hébreu toute la journée.
24:12Retour sur les flé avec Sacha Robin, Thibault Marchoteau et Sarah Varnier.
24:16Au dixième jour de la guerre, les sirènes d'alerte ont à nouveau retenti en Israël.
24:26Après les frappes américaines de la nuit en Iran, la République islamique a répliqué
24:30avec des tirs de missiles sur le territoire israélien.
24:33Le dôme de fer a intercepté les missiles, mais certaines frappes ont tout de même causé
24:37d'importants dégâts, notamment dans le centre du pays.
24:40A Nez Yonah, au sud de Tel Aviv, la façade de cet immeuble de plusieurs étages est totalement détruite.
24:46Même images dans le nord du pays, à Haïfa.
24:49Même si l'intervention américaine a provoqué une escalade militaire,
24:53pour les habitants d'Israël, ces frappes étaient nécessaires.
24:56Nous devons remercier Donald Trump pour son aide.
25:00Sans les Etats-Unis, nous ne serions pas là.
25:03Je pense que c'était un coup intelligent.
25:07C'était nécessaire.
25:08Sinon, l'Iran aurait obtenu la bombe nucléaire.
25:15Nous avons besoin d'eux, de leur défense.
25:19Nous sommes aussi très forts, mais nous avons besoin des Etats-Unis derrière nous.
25:24Après les frappes iraniennes, les secours inspectent les décombres à la recherche d'éventuelles personnes piégées.
25:30Sur ces images, la police israélienne pénètre dans un appartement touché par les frappes
25:35et porte secours à une personne âgée réfugiée dans la pièce sécurisée de son appartement.
25:40Selon les services de secours israéliens,
25:4216 personnes auraient été blessées après des tirs de missiles depuis l'Iran,
25:46mais leur pronostic vital n'est pas engagé.
25:48La réalité, Olivier Pardot, c'est qu'effectivement,
25:51qui est-ce qui est en première ligne encore aujourd'hui ?
25:53Ce sont les Israéliens, la population israélienne.
25:56Et vous le disiez tout à l'heure, tout le monde a intérêt à ce que ça aille très vite.
26:00Et pour la population israélienne également,
26:02qui, depuis dix jours, vit au rythme des alertes.
26:05Rappelons-le.
26:06Il faut comprendre la mentalité israélienne.
26:09Israël, c'est un pays en guerre.
26:11C'est-à-dire que c'est un pays en guerre depuis longtemps.
26:13C'est un pays pour qui la guerre est quelque chose d'habituel.
26:17Qu'est-ce que ça veut dire la guerre ?
26:18Ça fait mal pour tout le monde, la guerre.
26:20Quand vous avez des bombes qui vous tombent dessus,
26:22vous ne savez pas où c'est.
26:22Quand vous avez vos enfants qui sont à l'armée,
26:24qui risquent de mourir.
26:26C'est pareil que pour chacun,
26:29il n'y a pas une particularité des Israéliens.
26:31Mais c'est que nous savons vivre avec cette guerre.
26:34Ça veut dire que quand les bombes s'arrêtent,
26:37on sort, on vit, et on a une sorte de résilience.
26:42Pour nous, en Israël, ça s'appelle la grande guerre.
26:45Parce que c'est la guerre, la mère des guerres.
26:48C'est-à-dire qu'à un moment donné, si ce problème-là se résout,
26:52tous les autres problèmes se résoudront.
26:55Et nous sommes, je ne veux pas prendre de mauvaise image,
26:58parce que comparaison n'est pas raison,
27:00mais nous sommes à la veille de la libération du Proche-Orient.
27:03C'est-à-dire qu'il y a un nouveau Proche-Orient.
27:05Et par exemple, ce qui me fait hurler, c'est quand on dit
27:07que Benjamin Netanyahou n'a pas de projet politique derrière,
27:11qui n'a pas de solution politique.
27:12Mais enfin, il y a une solution politique qui s'appelle les accords d'Abraham,
27:15qui ont été les premiers accords qui ont été faits.
27:18Sans doute que le 7 octobre a été fait aussi par l'Iran,
27:22ou poussé par l'Iran, où le débat est toujours ouvert,
27:26en tous les cas pour bloquer ce processus.
27:28Mais c'est le processus de normalisation qui peut se faire.
27:31Si demain ce processus se fait avec un Liban sans le Hezbollah,
27:36ou un Hezbollah moins fort avec l'Iran,
27:38et évidemment avec la solution au problème palestinien,
27:42qui ne peut pas être une solution, comme on dit en France,
27:44simplement deux États, mais sûrement des confédérations avec la Jordanie
27:48ou avec d'autres éléments pour que tout ça soit viable,
27:51à ce moment-là, il y aura vraiment quelque chose qui sera redessiné.
27:55Là, on est dans la guerre, mais je crois que tous les signes avant-coureurs
28:00de ce que pourra être un nouveau Proche-Orient puissant, fort,
28:05parce que s'il y a l'Iran qui se libère, si Israël est détaché du problème de la guerre,
28:12si le Liban, lui, retrouve sa puissance, la Syrie également,
28:17nous allons, et un État palestinien ou une confédération palestinienne et les Jordaniens
28:21qui s'affichent, nous allons avoir quelque chose qui sera redessiné.
28:25Et là encore, ceux qui critiquent facilement tout le monde,
28:29les traitants de génocidaires et autres, verront qu'ils seront du mauvais côté de l'histoire.
28:33Mais c'est vrai, Olivier Vial, qu'on a le sentiment, alors que les échanges de feu se poursuivent,
28:38on l'a vu, les Israéliens sont encore sous les bombes, l'armée israélienne frappe encore l'Iran,
28:43on a le sentiment qu'il y a vraiment un projet d'apaisement, de paix au Moyen-Orient
28:50qui peut se décider aujourd'hui.
28:51On voit vraiment que cette perspective, elle existe et elle peut aller très rapidement.
28:55Alors, en tout cas, ce qu'on voit, ce qui est un peu nouveau,
29:00c'est qu'effectivement, malgré cette situation extrêmement tendue,
29:04la rue arabe, comme on a dit, elle ne bouge pas.
29:08Et qu'effectivement, ce qui est très nouveau, c'est que l'Arabie saoudite
29:11autorise le survol de son territoire par l'aviation israélienne,
29:15que la Syrie autorise l'aviation israélienne à aussi traverser...
29:19Oui, mais bon, il y a quand même mieux.
29:24C'est assez nouveau et surtout, il n'y a pas de grande mobilisation dans les rues arabes,
29:29comme on avait eu l'habitude de le voir.
29:31Donc, ça veut bien dire qu'il y a une forme d'isolement
29:33et qu'il y a une partie quand même des États arabes
29:38qui veulent effectivement se débarrasser de la tutelle de l'Iran.
29:44Ce qu'il faut aussi avoir en tête, c'est que,
29:46et ça, vous avez parlé des frères musulmans,
29:49un des points communs entre l'Iran et les frères musulmans,
29:52c'est cette volonté de mettre l'ouma au-dessus des nations arabes.
29:58Les frères musulmans qui ont apporté leur soutien, d'ailleurs,
30:00jeudi dernier au régime des Mollahs.
30:03C'est ça, parce qu'en fait, il y a cette idée qu'il faut,
30:06pour imposer l'islamisme, que le patriotisme national,
30:11les identités nationales, donc l'identité des Émirats,
30:15les identités de l'Arabie saoudite ou de l'Égypte, etc.,
30:18doivent s'effacer devant l'ouma promue par notamment les frères musulmans.
30:26Et ça, effectivement, je crois qu'il y a une grande partie des États-nations arabes
30:30qui comprennent que s'ils veulent avoir, eux aussi, un peu de tranquillité,
30:35il faut qu'ils se débarrassent de ceux qui contestent depuis toujours
30:38leur légitimité en tant qu'État-nation.
30:41Et ça, effectivement, c'est quelque chose qui est assez important.
30:43– Michel Fay, après on parlera des menaces éventuelles qui pèsent sur les États-Unis.
30:47– Moi, j'aimerais partager votre optimisme.
30:49– Oui, mais c'est…
30:50– Mais honnêtement, je ne suis pas aussi optimiste,
30:52parce que, pour moi, les textes sont très, très, très importants.
30:57Par exemple, Joulani en Syrie a beau faire semblant d'être ouvert aux accords d'Abraham,
31:03il pourrait les signer demain, mais il les trahira à la première minute venue.
31:07Parce qu'il y a des choses qu'il dit et qui sont très claires.
31:11Par exemple, son groupe s'appelle Hayat-Tarir el-Sham.
31:15« Sham », ça veut dire le levant, ça veut dire qu'il veut prendre Israël.
31:17Ça, c'est une première chose.
31:18Quand il est interrogé par l'Arabia et on lui demande
31:21avec quel penseur vous vous inscrivez sur les pas de quel penseur,
31:25il dit Ibn Taymiyyah.
31:26Ibn Taymiyyah, c'est le penseur islamiste qui a fait des fatwas
31:30pour massacrer les Druzes, massacrer les Zalaouites
31:33et soumettre les chrétiens et les juifs à la dimitude,
31:36et les euro-astriens également.
31:37Donc, quand il y a quelqu'un qui vous dit ça,
31:40vous ne pouvez pas croire un instant qu'il va être honnête
31:42dans la signature de l'accord.
31:44– Vous avez raison, vous avez raison.
31:45– Mais juste un instant, ce que je veux dire par là,
31:50c'est qu'aujourd'hui, les pays arabes, comme vous le disiez,
31:52les pays arabes sunnis sont en train de regarder l'Iran s'affaiblir, etc.
31:57Ils le voient d'un bon côté, parce qu'ils sont aussi contre les chiites.
32:00Ils considèrent les chiites comme schismatiques.
32:02Donc, en réalité, si les chiites schismatiques peuvent être tapés,
32:07demain, ils se retourneront sur Israël,
32:09même s'ils signent les accords, les accords ne veulent rien dire.
32:12Ils peuvent signer n'importe quel accord.
32:14Écoutez, juste une chose, il y a dans l'islamisme,
32:17et qu'on le veuille ou pas, l'Arabie saoudite reste islamiste,
32:19c'est un régime wahhabite, les Qatar, pareil.
32:22Et chez eux, il y a ce qu'on appelle la houdna, H-U-D-N-A.
32:26C'est-à-dire que tout accord qui est signé avec un non-croyant, comme Israël,
32:31c'est une trêve, ce n'est pas un accord de paix définitif.
32:36Et ça, tant qu'on ne l'a pas compris, on ne se fait que des leurs.
32:40Alors, on peut être très optimiste, mais il ne faut pas qu'on soit naïf,
32:44parce qu'en face, ils savent ce qu'ils font.
32:47Alors, que nous aussi, de notre côté, qu'on sache qu'est-ce qu'ils pensent.
32:51Parce que si on ne lit pas ce qu'ils disent, on ne lit pas ce qu'ils croient, ça ne marche pas.
32:55C'est un régime qui joue sa survie, c'est un régime qui veut continuer à survivre,
32:58donc il ne va pas se laisser abattre comme ça.
33:00Il a des ressources, il a des moyens.
33:02Juste un mot sur la riposte militaire.
33:04On pouvait s'attendre à une grosse riposte aujourd'hui.
33:07Rien.
33:07Alors, il y a une vingtaine de missiles, et des missiles importants, des gros missiles.
33:13Parce que là, celui qu'on a vu qui a touché l'immeuble correspondant,
33:18on tournait à Tel Aviv, ça a fait une grosse explosion sur des kilomètres.
33:22Mais il n'y en a plus beaucoup, il n'y en a pas beaucoup qui sont tirés.
33:26La vie reprend quand même à Tel Aviv.
33:28On a le droit à nouveau de travailler, on a le droit à nouveau de se réunir.
33:32Le ciel a été rouvert ?
33:34Le ciel est rouvert, ce soir.
33:35Il y a des avions qui, demain, pourront décoller,
33:38dont un avion français pour évacuer des touristes vers Chypre.
33:42Donc voilà, il y a quand même une sensation.
33:45Il y a des signes d'affaiblissement.
33:47Effectivement, une sensation qu'en face, il n'y a plus la même puissance de feu que lors des premiers...
33:55Alors, la riposte iranienne, elle peut prendre aussi des formes très différentes.
34:02Justement, on y vient, les gardiens de la révolution, qui ont aussi menacé les Etats-Unis.
34:07Des ripostes regrettables qui dépassent l'entendement.
34:11Des ressortissants américains ont donc été évacués d'Israël et de Cisjordanie.
34:15Dès samedi, les Etats-Unis ont procédé à des évacuations volontaires,
34:20compte tenu du climat imprévisible dans la région.
34:22Washington a ordonné ce dimanche l'évacuation de familles et d'employés non essentiels de son ambassade au Liban.
34:29Parce que l'inquiétude, cette possible attaque iranienne contre les Américains,
34:32alors pas directement sur leur sol, mais contre plusieurs cibles au Moyen-Orient.
34:37Écoutez ce qu'en dit Claude Moniquet, spécialiste du terrorisme et des questions de renseignement.
34:41– Aux Etats-Unis, il est probable qu'ils aient également des sympathisants.
34:48Est-ce qu'ils ont des réseaux constitués ? C'est une autre question.
34:51Mais ils n'ont pas besoin d'aller jusque-là.
34:53Il leur suffit de frapper une ambassade américaine,
34:56ou un contingent américain, ou même un bateau américain,
35:00ou un groupe de touristes.
35:02Rappelez-vous que les gardiens de la révolution, il y a une dizaine d'années,
35:05ont attaqué un groupe de touristes israéliens à l'aéroport de Burgas, en Bulgarie,
35:10en 100 d'ailleurs un nombre très important de morts.
35:13Ils peuvent frapper n'importe où une cible américaine,
35:16et ce sera l'équivalent d'avoir commis une attaque directe sur le sol américain.
35:21L'endroit où elle se produira n'a pas une grande importance à leurs yeux.
35:25– Effectivement, Olivier, le risque d'attentats terroristes aussi grandissant
35:29dans le contexte actuel, notamment sur le sol américain.
35:32– Sur le sol américain, mais il faut quand même aussi avoir un tel,
35:37alors même si ce n'est pas à cause de notre position,
35:40mais on sent qu'il y a quand même aussi, même en France, des risques.
35:43Bruno Rotaillot, il y a quelques jours, disait qu'il y avait plusieurs dizaines
35:49d'agents iraniens qui étaient surveillés sur le territoire français
35:53pour des risques de possible terrorisme.
35:56Donc on a aussi en France une possibilité, donc on doit être vigilant,
36:01il y a déjà eu des tentatives, on sait qu'en plus des agents d'Alcoz
36:05ont infiltré pour certains milieux du narcotrafic et des petits dealers
36:11pour les inciter à commettre des assassinats ciblés.
36:15On sait qu'il y a une sorte de retour d'une forme de terrorisme d'État
36:19qui avait totalement disparu, mais ça fait déjà deux ans que les services français
36:24disent qu'avec l'Iran, on a la possibilité d'un retour d'un terrorisme d'État.
36:27Donc tout ça, effectivement, fait que les États-Unis sont ciblés,
36:31mais d'autres pays occidentaux, parce que l'Iran a souvent eu l'habitude
36:38de taper de façon un peu à spectre large, histoire de faire payer le prix
36:45à tous les pays occidentaux.
36:46– Bien évidemment, Olivier.
36:47– Non, parce que je voulais dire qu'il y a une instruction qui est actuellement ouverte,
36:52parce que les services iraniens, cette fois identifiés, payent des dealers,
36:59ce qu'on appelle l'Ubercrime, et qui, pour tuer des personnalités,
37:04les jeunes à qui ils donnent de l'argent, tuer quelqu'un, c'est 2000 euros aujourd'hui.
37:09– C'est incroyable.
37:11– C'est pour tuer des cibles, des cibles qui sont des personnalités juives,
37:16des personnalités proches d'Israël, en France et en Allemagne, c'est exact.
37:22Et que la puissance de l'Iran, on l'a vu vis-à-vis de ses opposants,
37:26on l'a vu également dans sa capacité d'agir,
37:30et aujourd'hui, évidemment, que de multiples cibles sont là,
37:35et qu'il y a une possibilité pour l'Iran, qui est une puissance en tant que telle.
37:40C'est-à-dire, ils ont beaucoup de moyens, ils ont des ambassades partout,
37:43ils ont des agents partout, pour créer cette sorte de chaos.
37:46– Alors effectivement, outre ces attaques contre les intérêts américains,
37:49il y a une cartouche supplémentaire qui pourrait être jouée par le régime iranien,
37:53on n'en a pas encore parlé, c'est la fermeture du détroit d'Ormuz, Isabelle.
37:58– Oui, vous allez le voir sur cette carte, Ormuz,
38:00entre l'océan Indien et les pays du Golfe, est vitale,
38:03puisque près de 20% du commerce mondial de pétrole et de gaz
38:07transite par ce détroit, qui se situe, on le rappelle,
38:09à proximité de plusieurs bases militaires américaines.
38:12– Alors c'est vrai, Michel Fayad, quelles conséquences très directes,
38:15cette fermeture du détroit d'Ormuz, pour le monde, ça peut être une catastrophe.
38:19Et les États-Unis veulent à tout prix empêcher cette possibilité.
38:23– Oui, en fait, il y a à peu près 20% du pétrole mondial
38:27qui sort du détroit d'Ormuz, il y a quasiment 25% du gaz mondial
38:33qui sort du détroit d'Ormuz, et pour la Chine, c'est extrêmement important
38:36puisque c'est 45% du pétrole qu'elle importe qui sort du détroit d'Ormuz.
38:41Et c'est pour cela que la Chine a déployé également des navires de guerre
38:45dans le Golfe Persique.
38:47Là, j'ai vu que c'est écrit Golfe Arabo-Persique,
38:49mais c'est vraiment le Golfe Persique qu'il faudrait noter.
38:55– C'est le Golfe Persique, exactement, c'est le Golfe Persique.
38:58– Et il y a quelque chose de très intéressant, je ne sais pas si on pourra revoir la carte,
39:02mais qu'hier, les Israéliens ont frappé spécifiquement, voilà,
39:07en haut du cercle rouge.
39:09– On corrige.
39:10– En haut du cercle rouge, il y a le port de Bandarabas,
39:14qui est le plus grand port, non seulement de l'Iran, mais de tout le Moyen-Orient.
39:18Et en face de lui, il y a le port de Jebel Ali, qui appartient à Dubaï, aux Émirats arabes unis.
39:22Et en fait, le port de Bandarabas, donc comme j'ai dit, le plus grand port du pays,
39:27est extrêmement important parce qu'il est sous contrôle total des gardiens de la Révolution.
39:32Les Chinois, les Français et d'autres, et des Italiens, des Suisses,
39:36ont tous essayé d'opérer les terminaux de conteneurs.
39:40Aucun n'a jamais réussi, tout est toujours resté sous le contrôle des gardiens de la Révolution.
39:47Et si jamais le détroit d'Hormuz devait être fermé, il devrait être fermé à partir de Bandarabas.
39:53Et en fait, Israël, en frappant spécifiquement Bandarabas hier,
39:57a envoyé aussi un signal aux Iraniens que nous aussi, on peut vous bloquer.
40:01Il n'y a pas que les navires américains, il n'y a pas que les navires chinois.
40:04Nous aussi, on peut frapper spécifiquement Bandarabas et empêcher la fermeture du détroit d'Hormuz.
40:10Une dernière chose et deux autres dernières choses que j'aurais dû dire.
40:13Vous voyez la petite île au nord qui est en partie dans le cercle rouge.
40:18C'est l'île de Karg.
40:20C'est de là d'où est exporté tout le pétrole iranien.
40:23Donc l'Iran produit 3,3 millions de barils par jour
40:26et 2 millions sont exportés essentiellement vers la Chine.
40:29Et vous voyez le Qatar, au nord du Qatar, dans l'offshore,
40:35il y a un champ gazier qui est le plus grand champ gazier au monde
40:38qui appartient en partie au Qatar et en partie à l'Iran.
40:45Et c'est de là où il y a la plus grande réserve de gaz.
40:47Total est présent, ExxonMobil est présent côté Qatari.
40:51Et côté par contre iranien, c'est uniquement la Société Nationale de Pétrole iranienne
40:55et les gardiens de la Révolution.
40:58Toujours est-il que le Parlement iranien, pour être tout à fait précis,
41:01a approuvé la fermeture du détroit d'Hermouz.
41:04Mais cette décision, c'est l'instance suprême de sécurité
41:08qui doit encore la valider pour entrer en application.
41:12Donc est-ce qu'ils vont prendre ce risque-là ?
41:14C'est aussi la question qui se pose, Olivier Vial.
41:16En fait, effectivement, comme vous l'avez dit tout à l'heure,
41:20c'est une question existentielle aussi pour le régime iranien.
41:23C'est qu'aujourd'hui, ils voient bien qu'il est en très grande difficulté.
41:26Alors, en bloquant le détroit, à la fois, il se met à dos
41:31ses derniers soutiens possibles, la Chine et notamment la Russie.
41:36La Russie est contente.
41:37Parce qu'à ce moment-là, elle remplacerait le pétrole iranien au cours des Chinois.
41:42Oui, et puis ça fait monter le cours.
41:43Et effectivement, ça leur permet de financer un peu plus leur guerre.
41:47Mais la vraie difficulté, c'est qu'en faisant ça,
41:50ce n'est pas parce qu'ils se priveraient effectivement des Chinois.
41:54Mais le régime étant, s'il est acculé, il est tout à fait possible,
42:00effectivement, que se sentant acculé, ils prennent des décisions
42:02qui ne soient pas rationnelles, mais qui soient plutôt apocalyptiques.
42:05Venons-en, si vous le voulez bien, à l'aspect diplomatique,
42:09plus précisément à la diplomatie française.
42:12Il ne faut pas d'escalade incontrôlée.
42:14Et c'est ce qu'a soutenu Emmanuel Macron ce soir avant la tenue d'un conseil de défense et de sécurité
42:19qui a eu lieu ce dimanche soir.
42:21Il y en aura un autre mardi soir, c'est bien cela qui est prévu.
42:24Exactement, mardi, pour évaluer l'ensemble des mesures prises en faveur d'une désescalade
42:28avec un saut avant un sommet de l'OTAN aux Pays-Bas
42:31auquel doit participer Donald Trump avec Emmanuel Macron,
42:34le président de la République qui plaide pour un retour à la voie diplomatique
42:38et dénonce un moment grave pour la paix
42:40avec des conséquences pour notre sécurité collective.
42:43J'ai voulu qu'on se réunisse aujourd'hui,
42:48dix jours après les frappes entre Israël et l'Iran,
42:53les frappes américaines de la nuit dernière ouvrent une nouvelle phase
42:56qui impose évidemment la vigilance et une action résolue de notre part.
43:01J'ai pu m'entretenir avec tous les dirigeants de la région,
43:04y compris le président iranien que j'ai eu hier et aujourd'hui,
43:09et avec les homologues européens.
43:11Il est clair que nous appelons tous et toutes à ce qu'il n'y ait pas d'escalade
43:17convaincus qu'aucune réponse strictement militaire ne peut produire des effets recherchés
43:23et que la reprise de discussions diplomatiques et techniques
43:27est le seul moyen d'obtenir l'objectif que nous recherchons tous,
43:31qui est que l'Iran ne puisse pas se doter de l'arme nucléaire.
43:32– Alors on ne va pas se le cacher, depuis plusieurs jours,
43:35une France à l'attrait, une France marginalisée,
43:37une France qui ne pèse plus grand-chose,
43:39une France qui quitte le sillage de ses alliés historiques,
43:42Sarah Safari.
43:43Je voulais avoir votre regard, votre point de vue sur cette diplomatie française,
43:47effectivement, puisque vous alertez depuis des années maintenant
43:50sur la situation de la population iranienne, notamment des femmes.
43:54Et bien on n'a pas entendu le chef de l'État s'interroger sur le sort de ces populations
44:00ou avoir un mot sur le sort de ces populations.
44:02– Non, jamais.
44:03Jamais il n'a eu un mot pour le peuple iranien,
44:05jamais il n'a souhaité savoir ce que réellement désirait le peuple iranien.
44:09Il a toujours refusé de recevoir l'opposition, la diaspora qui est en France
44:14et il continue, encore une fois de plus, à mettre de l'eau dans le moulin des Mollah
44:17et à continuer à converser avec eux pendant que le peuple iranien
44:20leur demande de l'aide expressément.
44:22Donc le peuple iranien, une fois de plus, n'oubliera jamais
44:26de quel côté de l'histoire la France aura été pendant ces quelques années
44:30et ces quelques mois.
44:31C'est ça qui est terrible en fait.
44:32– C'est terrible Olivier Pardoué.
44:33– C'est terrible ce que vient de dire Sarah à l'instant
44:37parce que ça démontre quelque chose.
44:40C'est-à-dire qu'encore une fois la France avait une carte à jouer.
44:43Là la France me paraît être en tête des pays qui viennent au secours des Mollah.
44:50Pourquoi ?
44:50Parce que quand on dit négocier, mais négocier quoi avec le régime de Téhéran ?
44:56Qu'est-ce que ça veut dire ?
44:57D'idées qui reviennent à la table des négociations ?
45:00Enfin, ça fait 20 ans que la négociation n'aboutit à rien, on le constate.
45:05Et puis à un moment donné, la France patrie des droits de l'homme pourrait avoir quand même un regard
45:12pour les femmes afghanes, pour les femmes iraniennes, pour tous ceux qui sont oppressées en Iran de cette manière-là.
45:20Et s'il parle d'Afghanistan, c'est parce qu'aussi il y a des pays où comme cela, tout à coup, on abandonne tout ce que l'on est
45:27au moment où on peut faire quelque chose.
45:30– Mais quand vous dites qu'Emmanuel Macron est à la tête des pays qui veulent négocier,
45:35je pense que c'est lui faire un peu eux-mêmes trop, ça lui ferait plaisir s'il était vraiment à la tête de ça.
45:39En réalité, il est extrêmement isolé et quand on voit ces images, quand on voit ces mots un peu creux,
45:46ça rappelle quand même de façon assez amusante le petit échange qu'il y avait eu il y a quelques jours
45:52entre Emmanuel Macron et Donald Trump, quand Emmanuel Macron dit que Donald Trump est parti pour aller négocier le cessez-le-feu
46:00et qu'on voit trois jours, quelques jours après, ce qu'il en est réellement.
46:04Ça veut dire qu'Emmanuel Macron n'est au courant de rien, imagine des choses qui n'existent pas et fait semblant.
46:11– Mais quand Donald Trump dit qu'il est gentil mais il ne comprend rien.
46:14– Mais je pense que ce n'est même pas ça, c'est qu'effectivement il est quand même intelligent.
46:17– Il ne veut pas comprendre.
46:18– Il se donne en spectacle, il se met en scène, mais ce n'est pas ça la diplomatie.
46:25– À la différence du chancelier allemand qui lui a pris une position qui était une position claire
46:30en disant « salut à Israël, Israël fait le sale boulot pour nous et pour l'Occident ».
46:37Ce n'est pas honteux de dire cela.
46:39– Après il a changé un peu la vie.
46:40– Il est revenu sur sa position parce qu'il y a une forte pression de la France et du groupe Détroit
46:46pour conserver une unité comme cela.
46:50mais le premier réflexe c'est celui-là et je ne comprends pas qu'Emmanuel Macron
46:54qui a été vraiment un ami d'Israël, qui a été vraiment un ami de Benjamin Netanyahou
46:59a rié comme ça sans doute parce qu'il est apprécié par l'Ordre.
47:02– Mais c'est vrai Olivier, on a des éléments de compréhension ne serait-ce que sur ce plateau
47:05qui sont très clairs notamment pour nos amis téléspectateurs et je pense à eux
47:09qu'il doit se dire en nous regardant mais que fait le chef de l'État ?
47:13Pourquoi il ne comprend pas ? Quel est l'objectif derrière ?
47:16– Il y a quelque chose qui est intéressant c'est de lire juste les médias iraniens officiels.
47:20– Les médias iraniens officiels nous ont dit que lorsqu'il était à Genève
47:23le ministre iranien des affaires étrangères n'a pas regardé dans les yeux
47:26le moindre ministre des affaires étrangères européen.
47:29Où est le respect ? Est-ce qu'il y a une volonté de négocier ?
47:33– Mais il n'y en a pas mais on le comprend tout.
47:34– Non mais ce qui est intéressant c'est de lire ce que disent les médias officiels iraniens,
47:37c'est ce qu'ils disent. Ils disent que le ministre ne les a pas regardés dans les yeux.
47:40Là il veut négocier avec quelqu'un qui ne le regarde même pas dans les yeux pour négocier ?
47:44– Non mais peut-être c'était l'occasion ce soir de parler d'un changement de régime
47:48comme l'a fait Donald Trump d'évoquer, de poser la question,
47:51de dire pourquoi pas, de féliciter les Etats-Unis peut-être aussi.
47:57– Mais rien du tout.
47:59– On discute avec le président iranien, on passe des coups de fil,
48:06on pense qu'on peut trouver des solutions.
48:08Mais ça fait trois ans qu'on a deux otages, deux otages français là-bas.
48:12Est-ce que ça a avancé d'un pas ? Est-ce que notre dialogue, notre discussion avec l'Iran
48:17ont fait avancer d'un pas ? La possibilité de faire sortir ces deux otages, rien du tout.
48:24– Et enfin, je le dis, je le répète parce que je l'ai lu,
48:29mais il y a eu une colère absolue de l'ambassadeur d'Israël à l'ONU ce soir,
48:34qui pointait d'ailleurs tous ceux qui étaient au Conseil du Sécurité,
48:37et la France en faisait partie, mais depuis toutes ces années
48:42que l'Iran enrichit son uranium devant vos yeux, qu'avez-vous fait ?
48:48Est-ce que vous êtes allé vous asseoir à la table des négociations ?
48:51Est-ce que vous avez discuté avec ce régime ?
48:52Non, vous avez fermé les yeux, vous n'avez absolument rien fait.
48:55Donc ce n'est pas aujourd'hui qu'il faut commencer à discuter avec ces gens-là.
48:57– Bien évident, mais Olivier Vial, vous qui connaissez bien l'univers politique,
49:01vous qui connaissez bien le tempérament de certains politiques,
49:04on a du mal à comprendre vraiment la posture diplomatique
49:07et la façon de faire de la diplomatie d'Emmanuel Macron.
49:11Alors on ne peut pas imaginer qu'il ne comprenne rien.
49:13– Non, mais je crois qu'il y a vraiment cette volonté
49:16plutôt de se mettre en scène pour son image à lui
49:20et pour la politique interne plus que pour la politique extérieure.
49:23Je pense qu'il est quand même suffisamment lucide
49:25pour comprendre qu'il ne fait rien bouger.
49:27Mais par contre, il se donne à voir et il espère que ça lui permet
49:32de rester sur la scène politique nationale, au moins,
49:35de se mettre un petit peu en hauteur.
49:37Parce qu'autrement, si on ne regarde que sur, il y a une deuxième aussi lecture,
49:42c'est qu'on voit aussi qu'il y a une ancienne diplomatie,
49:48celle que peut-être Emmanuel Macron croit, à laquelle il croit encore,
49:52c'est une diplomatie qui est totalement désincarnée.
49:55Alors qu'en fait, aujourd'hui, on s'aperçoit que,
49:57et ça a toujours été le cas en réalité,
49:59que la diplomatie n'est crédible que si elle est appuyée par des pressions et par la force.
50:04Et on voit qu'effectivement, c'est ce que dit Trump avec la paix par la force.
50:11Et que nous, notre diplomatie qui est fait simplement de ronds de jambes
50:14sans jamais hausser le ton, on voit que ça ne marche ni pour l'Iran,
50:18ni pour Boalem Sansal.
50:20Et qu'à chaque fois qu'on essaye cette diplomatie,
50:22qui est simplement une diplomatie de salon,
50:25sans être en capacité de hausser le ton de temps en temps,
50:28ça ne fonctionne jamais.
50:29Olivier, sauf si je me trompe, mais Olivier Vial me le dira,
50:34il me semble qu'en dehors des otages américains qui sont à Gaza,
50:40il n'y a pas d'otages américains détenus par des puissances islamistes.
50:47À ma connaissance, il n'y en a pas.
50:48Or, nous, nous avons deux otages en Iran,
50:51et deux otages, Olivier Benkebou nous rappelait, depuis trois ans,
50:54et nous avons Boalem Sansal, que l'on peut considérer comme un otage.
50:59Et j'ai vu, moi j'ai défendu des situations de ce type au début,
51:03vous essayez de laisser la diplomatie faire.
51:06Parce que si la diplomatie, ils vous disent,
51:09ne faites pas d'action, ne faites pas de déclaration,
51:11n'agissez pas, laissez faire.
51:14Mais pas au bout de temps, c'est un échec redoutable.
51:18Et la seule façon de faire sortir les otages, c'est la force.
51:21Bon, je voulais quand même revenir aussi,
51:23il y a quand même eu une action concrète,
51:25aujourd'hui, annoncée, Isabelle,
51:27le sort des ressortissants français en Israël.
51:29Il est abordé par le président, et une annonce, ce soir.
51:32Oui, la France a décidé de mobiliser des avions militaires A400M.
51:36Les ressortissants français qui le souhaitent
51:38pourront être acheminés de l'aéroport Ben Gurion vers Chypre,
51:41selon les ministères français des Affaires étrangères et des Armées.
51:45Ces vols s'effectueront sous réserve de l'autorisation israélienne
51:48et s'ajouteront aux vols civils affrétés au départ d'Aman en Jordanie.
51:53Un premier avion a atterri à l'aéroport d'Orly ce dimanche soir.
51:57Vous le découvrez sur les images de Florent Ferraud.
51:59Sur place, le ministre des Affaires étrangères a pris la parole.
52:03On écoute Jean-Noël Barraud.
52:05160 de nos ressortissants qui étaient en Israël
52:09et qui ont pu bénéficier de l'un des vols
52:12que le ministère des Affaires étrangères a affrétés
52:15pour faciliter leur retour.
52:16C'est un vol qui est parti d'Aman en Jordanie.
52:19Un autre vol partira demain à Amman à 16h.
52:23Un troisième partira mardi à 18h
52:26pour permettre à nos ressortissants
52:29qui se trouvent aujourd'hui dans des situations
52:32parfois extrêmement compliquées
52:33pour des raisons de santé,
52:36pour des raisons familiales en Israël
52:38de pouvoir regagner le territoire national.
52:39Et puis au-delà de ça,
52:42à la suite du Conseil de défense et de sécurité nationale
52:45et à la demande du président,
52:46avec Sébastien Lecornu,
52:49nous mobilisons des moyens de transport militaire
52:53et en particulier les avions A400M
52:55qui pourront acheminer nos ressortissants
52:58depuis Tel Aviv,
52:59depuis Israël jusqu'à Chypre
53:01avec des rotations qui pourront démarrer
53:04dès lors que nous aurons obtenu
53:06l'autorisation des autorités israéliennes.
53:10Olivier, vous avez suivi cette situation de près
53:11depuis dix jours.
53:12Bon, une annonce en fin région.
53:14Oui, alors ce soir c'est intéressant
53:15parce que les avions militaires
53:17qui partiront d'Israël pour aller vers Chypre,
53:20ils ne pouvaient pas le faire
53:20parce que le ciel israélien n'était pas ouvert et autorisé.
53:24Donc ça va permettre un certain nombre de gens de partir.
53:28Ce sont des gros cargos, des gros porteurs.
53:29Évidemment, il y aura un maximum de personnes
53:31qui vont pouvoir partir.
53:32Mais les avions qui ont été affrétés par la France
53:34depuis Hamad,
53:36moi j'aurais aimé écouter ceux qui rentrent
53:38parce que ça a été une sacrée galère
53:40d'obtenir un billet pour rentrer.
53:43Il fallait être une femme
53:46ou âgée
53:47ou avoir une santé fragile
53:49parce que sinon vous n'aviez pas accès.
53:51Et même pour aller à Hamad,
53:53ce n'était pas la France qui vous conduisait en bus,
53:56qui payait quoi que ce soit.
53:57Il fallait se débrouiller tout seul.
53:59Et on avait des agents consulaires.
54:01Ils avaient mis du temps à se mettre en place,
54:02des agents consulaires
54:03qui étaient de l'autre côté
54:05pour s'aider à faire des visas.
54:06Et sinon, vous vous débrouillez tout seul.
54:09Et la réalité, c'est qu'il y a énormément
54:11de ces Français
54:12qui sont en Israël aujourd'hui
54:14et aujourd'hui encore,
54:15qui se demandent comment ils vont sortir
54:16et qui se retrouvent tout seul.
54:18Absolument tout seul.
54:19Et parfois, certains
54:20qui ont réussi à rentrer
54:21sans l'aide du consulat
54:22ont payé des sommes astronomiques
54:23pour pouvoir obtenir des billets
54:25et passer grâce à des passeurs
54:28qui, par ailleurs,
54:29prenaient leurs billets au passage.
54:31On va en écouter justement
54:32Olivier qui se sont livrés
54:34des passagers
54:35qui se sont livrés
54:36au micro de Florent Ferro.
54:38Écoutez.
54:39On est sortis avec le consulat.
54:40On a pris le bus
54:41deux heures jusqu'à Amman.
54:43Et après, on a bien sûr fait
54:44l'embarquement,
54:45toutes les modalités sur place.
54:46Mais ça s'est vraiment
54:47très, très bien passé.
54:48Donc, on est content d'arriver.
54:50Écoutez, on est content
54:51d'être rentrés.
54:52Le plus dur, ça a été
54:53de se rendre à Amman.
54:54On était un peu en panique.
54:57Ce n'était pas simple.
54:58Surtout qu'il y a eu
54:58une alerte là-bas.
54:59Le retour a été catastrophique.
55:01Plus de six heures
55:02entre les points de passage,
55:05les douanes,
55:06les points de contrôle
55:06israéliens et jordaniens.
55:09Il m'a toutes les difficultés
55:10pour qu'on puisse passer.
55:11Une fois qu'on a passé
55:12la première étape
55:13de la douane israélienne,
55:15ça a été plus facile
55:16parce que là,
55:16on était toujours
55:17sous air climatisé.
55:19Ça a été long.
55:21On l'a compris, Olivier Vial,
55:22particulièrement compliqué
55:23et une interrogation.
55:25Pourquoi la France
55:26n'a pas mis d'avions,
55:27notamment militaires,
55:28à disposition avant ?
55:29Pourquoi il n'y a pas
55:30tout un protocole
55:31déjà préparé
55:32au Quai d'Orsay
55:33et de dialogue ?
55:34Il y a toutes ces questions
55:35qui se posent aussi.
55:36En fait, avant,
55:38en tout cas depuis Israël,
55:39tant que l'espace aérien
55:41était fermé,
55:42ce n'était pas possible.
55:44Mais effectivement,
55:45il y a eu sans doute
55:46des choses
55:47qui auraient pu être
55:47mises en place
55:48beaucoup plus tôt.
55:49On a l'impression
55:50que là-dessus,
55:51on a pris beaucoup de retard,
55:52qu'il sent
55:54qu'on ait eu
55:55une position attentiste
55:56parce que je pense
55:57que les relations
55:58avec Israël
55:59ces dernières semaines
56:01se sont un petit peu
56:02complexifiées.
56:04On voit qu'avant,
56:06c'était beaucoup plus fluide
56:07et que ça a peut-être
56:09expliqué cela en partie.
56:11Il faut espérer
56:11que maintenant,
56:12on arrive à trouver
56:12un système
56:13qui permette
56:14d'accélérer
56:15le rapatriement
56:16de nos ressortissants.
56:18Monsieur le Fayyad.
56:19Sur CNews,
56:20un peu plus tôt
56:20dans la journée,
56:21j'étais sur le plateau
56:22avec la députée Yadon.
56:23On l'a vu effectivement
56:24à côté de Choudouba.
56:25Et je lui ai dit
56:27qu'il y avait
56:27une autre voie de sortie
56:28pour les Français
56:29en Israël,
56:30c'est la voie par le Liban
56:30puisqu'il y a 5000 soldats
56:32français présents au Liban
56:34à travers la Finule.
56:36Alors qu'aller via l'Égypte,
56:37vous passez par le Sinaï
56:39qui est rempli de djihadistes
56:40et si vous allez en Jordanie,
56:41vous passez par la Cisjordanie
56:42et vous risquez
56:43de vous faire kidnapper
56:44soit le djihad islamique,
56:46soit le Hamas
56:47ou autre.
56:48Alors qu'au Liban,
56:50il y a quelque chose
56:50qu'il faut bien comprendre,
56:51c'est que les prêtres catholiques
56:52font avec un passeport italien
56:54le voyage entre le Liban
56:56et Israël
56:56quasi tous les jours
56:57à travers la Finule.
56:59Et donc,
56:59on pourrait très bien imaginer
57:00des Français
57:01qui sont aujourd'hui
57:02en Israël coincés
57:03passer la frontière
57:04avec la Finule
57:05avec les régiments français.
57:065000 soldats.
57:07Il n'y en a pas en Jordanie,
57:09il n'y en a pas en Égypte.
57:10Donc, sous la protection française
57:11plus même de l'armée libanaise,
57:13aller directement
57:13à l'aéroport de Beyrouth
57:14et rentrer en France.
57:16Il y a peut-être
57:16que le quai d'Orsay,
57:17Michel Fayad,
57:18va vous écouter.
57:19On va marquer une pause
57:21et puis on va revenir
57:22dans un instant
57:23pour décrypter,
57:24revenir sur toute cette opération
57:27frappe américaine inédite
57:29sur la République islamique
57:31en Iran
57:31et puis sur les perspectives.
57:33C'est sur CNews,
57:34c'est tout de suite.
57:35Restez avec nous.
57:36Excellente nuit
57:37sur notre antenne.
57:38Excellente nuit
57:39sur notre antenne.
57:41Excellente nuit
57:42sur notre antenne.

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