00:02Elle se réchauffe à la planète, on commence à le savoir, on l'a vécu ce week-end.
00:07A part ça, on parle aussi de la manière dont on s'adapte à ces températures.
00:107h45, les députés ont-ils mis un terme à tous les nouveaux chantiers de construction d'éoliennes ou de centrales soleil ?
00:19On en parle avec notre invité qu'on accueille avec plaisir sur Sud Radio, Jules Nyssen. Bonjour.
00:24Bonjour.
00:25Bienvenue à vous sur Sud Radio. J'espère que je n'ai pas écorché votre nom d'ailleurs. J'ai dit Jules Nyssen, c'est pas Nyssen ?
00:29Tout c'est parfait. J'avais de la chance. Président du syndicat des énergies renouvelables.
00:36Un moratoire voté cette semaine par les députés, une majorité de députés.
00:42Un moratoire à la construction de tout nouveaux chantiers d'éoliennes et de centrales photovoltaïques.
00:48Concrètement, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que les entreprises que votre syndicat représente n'ont plus le droit de construire quoi que ce soit jusqu'à Nouvelle-Ordre ?
00:55Alors concrètement, ça veut surtout dire que les députés, à ce stade, ont adopté un texte de loi d'énergie qui n'a plus aucun sens,
01:01non seulement à cause de ce moratoire sur les éoliennes et les panneaux solaires,
01:04mais également pour toute une série d'autres dispositions.
01:06Songez que les députés ont aussi voté la réouverture de la centrale de Fessénane, qui a déjà commencé à être démantelée.
01:11Donc je pense qu'on est arrivé un peu au bout du grotesque.
01:14En attendant, c'est vrai que le texte qui doit faire l'objet est quand même d'un vote solennel mardi.
01:19Donc il faut prévoir un moratoire sur l'éolien et le solaire, c'est ce qui est absolument un non-sens absolu.
01:25On serait sans doute le seul pays du monde à stopper le développement des énergies renouvelables électriques,
01:30sachant qu'elles représentent aujourd'hui déjà au moins 16% des consommations d'électricité en France.
01:36Ça représente 80 000 emplois, toute une série d'entreprises, d'activités, de retombées économiques sur les territoires.
01:41Quel que soit le côté où on regarde ça, ça n'a absolument aucun sens.
01:45On va revenir sur le sens et sur les objectifs avec vous dans un instant.
01:48D'abord, je voudrais juste que ce soit assez concret, parce qu'il y a un certain nombre de nos concitoyens
01:52qui savent que telle chose va être construite en face de chez eux, par exemple, de chez lui.
01:57Concrètement, si ce vote solennel passe, dès qu'il sera publié au journal officiel,
02:01ça veut dire que vous ne pourrez plus rien construire. Est-ce que ça, c'est vrai ou pas ?
02:04Non, pas tout à fait, parce qu'on est dans ce qu'on appelle la première lecture.
02:07Donc ensuite, le texte devrait revenir au Sénat et puis être à nouveau examiné à l'Assemblée nationale.
02:12Et dans cet intervalle, je sais que c'est un peu compliqué à suivre,
02:15mais le gouvernement doit mettre en place une programmation pluriannuelle de l'énergie.
02:19Et ça, c'est un acte réglementaire qui dépend du gouvernement.
02:22Néanmoins, ce qui est important au mardi, au moment du vote,
02:25c'est que chacun prenne bien conscience de ce que tout ça signifie en termes de messages et de signal envoyé.
02:30C'est la raison pour laquelle nous, nous avons appelé les députés,
02:33de façon très solennelle, à ne pas voter ce texte, à le rejeter.
02:36D'ailleurs, il n'a été adopté que parce que certains députés qui étaient très favorables à ce moratoire se sont mobilisés,
02:42mais beaucoup d'autres qui auraient largement pu contrer cette mesure ne sont pas venus dans l'hémicycle.
02:46Oui, enfin pardon, mais c'est quand même très étonnant, ça vous y êtes pour rien, Jules Nyssen,
02:50que beaucoup de députés n'aient pas été présents pour voter un texte aussi important.
02:55Oui, c'est assez étonnant et je suis d'accord avec vous.
02:58Je ne suis pas sûr que ça soit très glorieux ni très rassurant sur le plan démocratique.
03:02On est en train de parler d'un texte qui définit l'avenir énergétique de notre pays pour les 10 ans qui viennent,
03:07mais même au-delà.
03:08C'est comment on structure.
03:09Moi, je voudrais juste rappeler qu'aujourd'hui, on consomme encore, dans nos consommations énergétiques,
03:14on consomme 60% de l'énergie fossile.
03:16Il suffit de regarder l'actualité.
03:18D'une part, le réchauffement climatique.
03:19D'autre part, l'actualité géopolitique.
03:22À tout moment, ces fossiles peuvent exploser dans leur prix, je veux dire,
03:26et donc poser des problèmes considérables de pouvoir d'achat.
03:27On voit bien les risques qui existent aujourd'hui sur le pétrole, donc sur l'essence, par exemple.
03:31Notre enjeu, c'est d'arriver à remplacer ça.
03:33Ça coûte 60 milliards d'euros par an à la balance commerciale française.
03:37Et si on arrive à remplacer ça par des énergies produites sur le territoire,
03:40on rapatrie toute cette valeur sur le territoire,
03:42en plus de sécuriser nos approvisionnements énergétiques.
03:45Alors, deux choses, parce que c'est important d'en parler.
03:47Justement, on va revenir au sens de ce vote.
03:49D'abord, la première chose, vous avez parlé effectivement de ce vote
03:54qui permettait aussi une réouverture, enfin qui voulait une réouverture symbolique
03:57de la centrale de Fessenai, malgré le début de son démantèlement.
04:01Est-ce que ça a vraiment un sens d'opposer le renouvelable et le nucléaire ?
04:05Absolument pas.
04:06Je pense que la France a une chance que, dont pas ses voisins européens,
04:10c'est de pouvoir combiner du nucléaire et du renouvelable.
04:14Et dans les scénarios prospectifs, l'idée, c'est d'arriver à terme, d'ici 2050,
04:18à quelque chose où il y aura à peu près autant de renouvelables électriques
04:21que de nucléaires électriques pour produire de l'électricité
04:24qui, elle-même, ne représentera que 55 à 60% des consommations énergétiques finales.
04:29Il faudra aussi du gaz renouvelable, de la biomasse, des bioénergies,
04:33de la géothermie, toute une série d'autres choses.
04:35Et combiner ces deux ressources, c'est formidable.
04:38Donc, il faut bien regarder que, pour la France,
04:39l'électricité dont on dispose aujourd'hui, elle est déjà décarbonée.
04:43Pour l'essentiel, grâce au renouvelable, à l'hydroélectricité...
04:46Et ça, c'est pour le coup, Jeune Nyssen, un argument aussi de tous ceux.
04:50Justement, on y vient, qui sont opposés à des constructions,
04:53par exemple, d'éoliennes, surtout d'éoliennes.
04:55Ce sont celles qui créent le plus d'opposition.
04:58Ils vous disent, si le nucléaire est déjà décarboné,
05:00pourquoi construire des éoliennes partout ?
05:03Est-ce que vous comprenez cet argument venant de ces gens qui sont très nombreux ?
05:06Vous avez des pêcheurs qui sont mobilisés contre, ça c'est au large.
05:08Vous avez aussi des gens dans les communes rurales.
05:11Oui, mais deux choses.
05:13D'abord, je comprends cet argument, mais il est un peu partiel,
05:17parce qu'aujourd'hui, l'électricité qui est tout à fait décarbonée
05:19ne représente que 25% de ce qu'on consomme comme énergie.
05:22Or, l'idée, c'est d'arriver à doubler cette proportion.
05:25Et pour arriver à la doubler, il faut produire plus d'électricité.
05:27Avec le nucléaire, on n'y arrivera pas avant, on manque 15 ans d'ici.
05:30Là où nos voisins européens, eux, cherchent à décarboner leur électricité,
05:33nous, on peut déjà aller plus vite, produire plus d'électricité
05:36et accélérer l'électrification des usages.
05:38Ça, c'est un premier point.
05:39Après, vous citez des gens qui sont opposés au déploiement
