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  • 22/06/2025
Avec Docteur Benoît Averland, Directeur adjoint au prélèvement et greffe, organes-tissus à l’Agence de la Biomédecine

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##C_EST_DANS_L_ACTU_6-2025-06-22##

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Transcription
00:00On parle d'une journée importante avec notre invité, le docteur Benoît Averlan.
00:04Bonjour !
00:05Bonjour !
00:06Bienvenue sur Sud Radio.
00:07Vous êtes le directeur adjoint en charge du prélèvement et de la greffe des organes tissus à l'agence de la biomédecine.
00:14On parle avec vous de la journée nationale du don d'organes.
00:19Je vais peut-être commencer par un chiffre quand même.
00:21Est-ce qu'on sait à peu près tous les ans combien de dons d'organes sont effectués en France ?
00:26Oui, alors environ 1700 tous les ans.
00:31Chaque année, on prélève 1700 donneurs qui ont fait connaître leur position à leurs proches
00:37et qui permettent que l'on prélève ainsi leurs organes et leurs tissus pour poursuivre la vie et pour aider des receveurs en attente.
00:46Pour passer le relais en quelque sorte lorsqu'on tire sa révérence et aider quelqu'un qui est toujours là.
00:52Là, vous avez dit 1700 qui sont effectués tous les ans.
00:55Est-ce qu'on sait combien il en faudrait tous les ans pour sauver tous ceux qui pourraient l'être grâce à cela ?
01:01Alors, c'est intéressant.
01:03Comme question, je n'ai pas de chiffre exact, mais il y a aujourd'hui environ 20 000 personnes en attente de grève d'organes
01:12et la moitié peuvent recevoir un organe de l'un maintenant, tout de suite.
01:16C'est-à-dire que nous avons 10 000 personnes qui sont en attente d'une grève de reins, de foie, de cœur ou de poumon
01:23et qui sont malades, souvent accrochées à une machine de dialyse pour des insuffisants rénaux.
01:31Donc, c'est vraiment très important que l'on fasse progresser ce chiffre.
01:36Un donneur donne à peu près 3 organes, 3 organes et demi.
01:41Donc, on peut faire le chiffre de...
01:44Si on augmentait déjà le chiffre à 2500 donneurs prélevés chaque année en France, ce serait extraordinaire.
01:52Et ça sauverait beaucoup de vies et ça en améliorerait beaucoup, exactement.
01:56Justement, parlons justement de ce qu'il faudrait faire.
01:59Vous le dites, ceux qui ont fait connaître leur intention de donner leurs organes à leur décès.
02:05Et ça veut dire qu'on doit faire quoi ?
02:07Alors, déjà, rappelez qu'on a fait un choix en France.
02:11Le législateur l'a décidé il y a bien longtemps pour nous.
02:14C'est tout le monde est présumé donneur.
02:17Derrière, il est évident que personne ne va aller prélever des gens de force face à l'humainement non acceptable
02:24et personne ne comprendrait qu'on fasse la même chose.
02:27Et donc, l'idéal, c'est, puisque chacun de nos proches va être contacté si un jour ça devait se produire,
02:36c'est d'en parler, d'en parler tout simplement, de dire, tiens, j'ai entendu une chronique sur Sud Radio ce matin.
02:42Si un jour on pose la question, on dit que c'est oui, on dit que c'est non, puisque on a le droit de choisir.
02:47Mais ma position est celle-là.
02:50Et je pense que c'est ce qu'il y a de plus important, parce que probablement qu'une grosse partie de l'opposition en France
02:56vient du fait que les gens auxquels on pose la question ne savent pas ce qu'aurait voulu celui ou celle qui les a cités.
03:06Et ça rend la situation vraiment très difficile.
03:10C'est la pire question au pire moment de ma vie.
03:12Évidemment, vous vous faites déranger, vous venez de perdre quelqu'un, d'être cher,
03:15et on vous appelle et on vous demande si on peut prélever une partie de son corps.
03:19Je peux comprendre que ce soit déstabilisant, surtout si on n'en a jamais parlé avec la personne auparavant.
03:24Cela dit, c'est une parenthèse, mais c'est important, ça veut dire que la loi telle qu'elle existe,
03:27en fait, elle n'est pas appliquée, puisque, en théorie, moi, vous, nous sommes donneurs,
03:32mais dans les faits, notre famille ou nos proches ont un droit de veto.
03:36Alors, c'est peut-être pas un droit de veto, parce que les personnels qui sont dans les hôpitaux
03:41et qui s'occupent du prélèvement d'organes et de tissus sont formés et font le travail
03:47expliquent qu'il ne s'agit pas de la volonté des proches, mais bien d'un témoignage.
03:52Dans l'absolu, la loi est appliquée, mais elle est appliquée d'une manière humaine,
03:56et c'est peut-être bien que ce soit comme ça, puisque je pense que si on forçait les gens,
04:02si on brutalisait les familles, comme on pourrait le faire si on rendait la loi totalement obligatoire,
04:07on aurait évidemment une inscription très importante sur le registre national des refus,
04:14et je pense qu'aucun des receveurs en attente aujourd'hui n'en profiterait,
04:19ce serait vraiment une attitude certainement pas très respectueuse.
04:23D'où votre conseil, et ce sera ma dernière question,
04:25de docteur Benoît Averlan, à tous ceux qui nous écoutent, qui pensent que c'est plutôt oui,
04:30que faire précisément aujourd'hui ?
04:33Il suffit d'en parler, franchement, il suffit de dire, j'ai entendu la chronique,
04:38j'y réfléchis, je trouve que c'est bien, donc dis oui, dis non,
04:43on peut aussi dire, moi je ne me sens pas capable de,
04:45mais en tout cas le dire, en parler autour de soi,
04:48c'est le meilleur service que l'on puisse rendre,
04:51en sachant qu'on n'a bien plus de chance un jour d'être un receveur que d'être un donneur,
04:57pour autant le jour, si jamais ça devait se produire,
05:00et bien voilà ma position.
05:01Voilà, mais écoutez, le message sera passé en plus,
05:04et il sera podcasté sur sudradio.fr,
05:06pour tous ceux qui pourront le réécouter et retransmettre le message.
05:10Merci beaucoup docteur.
05:11Je vous en prie, bon dimanche à tous.
05:13Belle journée à vous.
05:14Benoît Averlan, directeur adjoint au prélèvement de grèves d'organes de tissus
05:17de l'agence de la biomédecine.

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