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  • 20/06/2025
Vendredi 20 juin 2025, retrouvez Emmanuel Renoult (Antiquaire, Paul Bert Serpette), Charles-Henri Filippi (Collectionneur, Partenaire, Art Absolument) et Stephanie Duplaix (Directrice générale, Paul Bert Serpette) dans ART & MARCHÉ, une émission présentée par Sibylle Aoudjhane.

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Transcription
00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans Arrêt Marché, votre émission hebdomadaire consacrée au marché de l'art.
00:13En cette première partie d'émission, nous nous sommes rendus au puce de Saint-Ouen, au cœur du marché Paul-Berre-Sarpette,
00:20où nous avons observé les investissements récemment réalisés sur site et découvert comment les marchands s'approprient ces nouvelles dynamiques.
00:27Et puis en seconde partie, place à notre interview du week-end, nous recevons Charles-Henri Philippi qui a exercé plusieurs fonctions au sein de la fonction publique du secteur bancaire.
00:37Il vient aujourd'hui nous parler de son engagement au sein de l'écosystème Art Absolument. C'est parti pour Arrêt Marché édition week-end.
00:46Nous nous sommes rendus au sein des puces de Saint-Ouen, au marché Paul-Berre-Sarpette, où d'importants travaux de rénovation ont été réalisés.
00:58L'occasion pour nous de découvrir l'ampleur des investissements réalisés et surtout voir comment les marchands historiques s'approprient ces nouvelles perspectives.
01:06À Paul-Berre-Sarpette, vous avez 373 marchands actuellement, avec tout l'écosystème qui va avec d'artisans, transporteurs, restaurateurs.
01:21Et en vivant ensemble, on entend les besoins.
01:23Et dans ces besoins-là, ce qui vient à répétition, c'est le besoin de stockage, le besoin d'espaces annexes à la commercialisation, le besoin pour les marchands de se loger et pour les clients aussi.
01:37On recrée certains organes qui existaient et qui ont été détruits.
01:42Et on crée des organes pour s'adapter au mode un peu lifestyle de notre milieu, des arts décoratifs.
01:49On a fait une première phase qui a été vraiment technique, c'est-à-dire il y a eu un audit du bâtiment.
01:54Donc il fallait le faire fonctionner sur son étanchéité, sa circulation, ses chaussées.
01:59Et puis depuis 2021, on est rentré dans une phase d'expansion et de reconstruction sur des territoires comme cet endroit qui était un terrain un peu abandonné,
02:11qui faisait un peu parking sauvage, mais qui est complètement mitoyen à l'entrée du marché.
02:15Donc on a reconstruit des structures qui répondaient à des besoins de marchands, puisqu'on n'avait pas à Pôle Vert et à Serpette de stands toute hauteur.
02:25Arrive aussi maintenant l'expansion.
02:28Donc on est aussi sur les bâtiments qui sont à côté de nous, des bâtiments qui étaient une ancienne copropriété,
02:33que nous avons rachetée, vide, et que nous sommes en train de réhabiliter en résidence de tourisme,
02:42qui sera vraiment dédiée surtout à un besoin que les marchands ont de se loger sur les puces.
02:46Et va suivre immédiatement après, sur l'arrière de ce terrain, la construction d'un bâtiment de 3000 m2,
02:53de remise showroom, pour pouvoir proposer à nos marchands du stockage pour leurs marchandises.
02:59Les grosses phases de travaux très lourds commencent le 1er septembre 2025,
03:04pour la livraison de la résidence de tourisme aux alentours de décembre 2026,
03:10et on l'espère juin 2027 pour la résidence de stockage.
03:15Pendant très longtemps, c'était un marché à ciel ouvert, il y avait des portes,
03:20mais c'était un vrai courant d'air.
03:23Pour ceux qui y étaient depuis très longtemps, c'était un vrai courant d'air,
03:26et c'était très chaud en été, très froid en hiver.
03:30C'est devenu un vrai marché, entre parenthèses, fermé.
03:34La majorité des marchés aux puces n'ont quasiment pas évolué depuis 15 ans.
03:38Ce qui manque à Paul Baer et à Serpette, ou ce qui manque aux marchés aux puces,
03:42c'est une espèce de reconnaissance de marchandises.
03:44Vous avez de très très bons marchands ici, avec une très très bonne clientèle,
03:47et une très bonne marchandise en général, mais nous n'avons pas la réputation des galeries du Carré.
03:53Ici, vous allez avoir le même type de marchandises, pas au même prix, généralement, les moins chers.
04:00Je pense que les travaux d'embellissement nous mettent en avant
04:06et permettent de modifier probablement l'image que les gens ont des puces.
04:11C'était notre reportage au marché Paul Baer-Serpette.
04:14Tout de suite, place à l'interview du week-end.
04:21Je suis ravie d'accueillir aujourd'hui Charles-Henri Philippi,
04:25qui est président d'Evercore France, collectionneur et aussi partenaire d'art absolument,
04:31un écosystème culturel porté par un magazine dont on va parler un peu plus en détail tout de suite.
04:36Merci beaucoup d'être avec nous.
04:37Bonjour, merci de m'accueillir chez vous.
04:39Vous avez une longue carrière dans la haute fonction publique, dans la banque,
04:43mais c'est davantage votre engagement culturel en tant que collectionneur, en tant qu'investisseur, en tant que mécène,
04:49que nous allons explorer aujourd'hui.
04:51Tout d'abord, est-ce que vous pouvez nous raconter quelle a été votre première rencontre,
04:56votre premier investissement personnel dans ce monde culturel ?
05:00Je suis avant tout devenu collectionneur.
05:02Et ensuite, quand je suis devenu intervenant dans l'art, je dirais, ça s'est en fait passé un peu par hasard.
05:09C'est-à-dire que je suis devenu actionnaire de Piazza, la maison de l'Antos-en-Chère,
05:14parce que j'avais des amis qui voulaient faire cette chose-là et qui m'ont dit, viens avec nous, ça sera sympathique et bien.
05:20Ce qui a été sympathique et bien, très amical, et finalement, on a une belle affaire qui se débrouille bien.
05:27Et sur Art Absolument, j'avais créé au CCF une fondation photo, au Crédit Commercial de France, bien entendu,
05:37qui était une banque, c'était une banque cotée française assez grande qui ensuite a été rachetée par HSBC.
05:44Et donc, on avait cette fondation photo et elle avait pour objet de primer deux jeunes talents photographes chaque année,
05:53de leur offrir un catalogue, de leur offrir des expositions, etc. C'était passionnant, avec un jury extérieur.
06:00Et ça marchait très bien. Et un jour, deux gars d'Art Absolument sont venus me voir et m'ont dit,
06:07on pourrait faire une interview de vous, etc.
06:09Ils ont dit, à l'occasion, ils ont vu que sur mes murs, il y a des tableaux, des photos, des trucs.
06:14Et donc, ils ont dit, vous ne voudriez pas vous associer avec nous ? Ils avaient besoin d'argent un petit peu.
06:18Et donc, je suis devenu actionnaire chez eux et je suis devenu partenaire.
06:23Et c'était en 2008. C'était il y a 17 ans, quand même.
06:27Et donc, on est restés ensemble et on a continué cette aventure.
06:32On a ouvert un espace d'art.
06:34Et donc, on a une revue.
06:36Art Absolument.
06:36Voilà. Alors, au départ, c'est une revue.
06:39Oui.
06:39Tout simplement, une revue d'art.
06:42Je ne devrais pas dire un petit beaux-arts, parce que mes collègues d'art, absolument, vont dire,
06:45mais non, on n'a pas un petit beaux-arts, on a quelque chose de très, très bien, beaucoup mieux, machin, etc.
06:48Mais enfin, disons, pour qu'on comprenne bien, c'est...
06:51Sur la même ligne éditoriale.
06:52C'est la même ligne éditoriale.
06:54C'est montrer ce qui se passe en France dans l'art et les choses importantes sur le plan international.
06:59Et puis, on a associé à cette revue un espace d'exposition où on fait des expositions qui sont plutôt thématiques,
07:11qui sont en lien avec la revue et avec notre ligne esthétique, en quelque sorte.
07:18Et cet endroit qu'on avait ouvert au départ dans le 13e arrondissement, où il n'y a pas grand monde qui venait,
07:25on l'a déplacé au carrefour de l'Odéon.
07:28J'ai trouvé un endroit qui est un ancien atelier de fabrication de blouses d'infirmières,
07:35juste au carrefour de l'Odéon, où là, on a ouvert un espace qui est assez grand,
07:41quand même, il fait une centaine de mètres carrés, et où on expose et on tient la revue.
07:44Et donc, voilà, nous avons des abonnés, nous avons des gens qui peuvent être acheteurs aussi d'oeuvres d'art.
07:51Notre objectif est, avant tout, de montrer le travail, ou de jeunes artistes, des travaux thématiques,
07:58aussi des travaux d'artistes qui peuvent avoir été un peu oubliés et qui sont de grande qualité,
08:03et d'essayer, si possible, d'équilibrer nos comptes.
08:06La vocation n'est pas une vocation de profit véritable,
08:10c'est une vocation d'équilibre qui permet de faire quelque chose qu'on aime.
08:13Et comment est-ce que vous avez travaillé cet équilibre ?
08:15Parce que c'est vrai qu'aujourd'hui, on voit de plus en plus des écosystèmes qui se créent autour de secteurs,
08:19comme le dessin, etc., qui ajoutent des espaces, des hôtels, etc.
08:23Est-ce que vous avez pensé cet écosystème pour qu'il soit équilibré à la fois dans la promotion culturelle ?
08:29Non, je ne l'ai pas vraiment pensé.
08:31Non, je dois dire, économiquement, je ne l'ai pas vraiment pensé.
08:35Une revue d'art a du mal à gagner sa vie.
08:42On couvre les coûts de fabrication de la revue, etc.,
08:45mais les coûts fixes sont plus difficiles à couvrir, en tout cas pour nous, peut-être que d'autres.
08:50Et donc, quand on fait des expositions, dans une exposition thématique,
08:56il y aura sans doute la moitié des œuvres qui ne seront pas à vendre,
09:00parce qu'elles nous seront prêtées, elles correspondent à un thème qu'on veut montrer,
09:03puis une autre moitié qui sera peut-être à vendre.
09:06Et on fait des marges à peu près normales sur ça, qui essayent d'équilibrer.
09:11Donc l'objectif, c'est plutôt l'équilibre.
09:14Et surtout, respecter notre ligne.
09:17Et donc, je vais vous donner un exemple.
09:19On a fait une expo récemment qui s'appelle Terre d'artistes,
09:22que des artistes qui travaillent sur la Terre.
09:25On avait des grands artistes, comme Richard Long, Jean Dubuffet,
09:31qui n'étaient pas à vendre.
09:34Et on les associait à des artistes jeunes, de qualité,
09:39qui étaient plus émergents, qui étaient à vendre.
09:41Et en quelque sorte, les grands soutenaient les jeunes.
09:45Et ça, c'est un truc qui nous a fait plaisir.
09:48On était là, et effectivement, il y a beaucoup de gens qui sont venus,
09:52qui ont trouvé l'ensemble des choses assez belles,
09:54et qui ont trouvé qu'il y avait une femme qui s'appelle Carole Le Méhauté,
09:58qui était à côté d'un Dubuffet.
10:00Mais ça tient la route.
10:01Vous avez une matérialogie Dubuffet.
10:03Ça tient la route.
10:04Et ça, je trouve que l'idée qu'on replace des jeunes dans l'histoire de l'art,
10:10qu'on les associe à leurs anciens,
10:12et qu'on les fasse levier, au fond, du grand artiste sur l'artiste plus jeune,
10:16c'est un truc qui nous plaît beaucoup.
10:17Et vous, qui, selon une chaîne,
10:20les personnes qui nous regardent, sont des investisseurs,
10:22sont très intégrés dans le monde économique.
10:25Est-ce que vous auriez des conseils à donner ?
10:27Qu'est-ce qui vous motive, vous, pour investir dans la culture ?
10:31Je vous ai déjà dit ça.
10:36Est-ce que j'investis, à proprement parler, dans la culture ?
10:38Je pense que dans la culture,
10:43alors la culture, en général, c'est très large.
10:45On va parler des arts plastiques.
10:48Gagner de l'argent dans le commerce des arts plastiques,
10:52ce n'est pas si simple.
10:53Alors, vous êtes des intermédiaires.
10:55C'est un marché qui se concentre de plus en plus.
10:58Il y a des grandes galeries qui, d'ailleurs, se revendent.
11:01Ils seront achetés aussi par des fonds d'investissement.
11:04Donc là, il y a certainement une activité
11:06qui peut rapporter de l'argent
11:08quand on est avec des très grands noms.
11:11Il faut faire attention, parce que les grands noms
11:12sont aussi souvent des marques personnalisées.
11:17Oui.
11:18Et il faut faire attention aux marques personnalisées
11:20quand on est investisseur.
11:23Ensuite, il y a un autre domaine.
11:24Donc, le métier d'intermédiaire
11:27est un métier qui se concentre
11:30et où il n'y a pas beaucoup d'espace
11:32pour des gens de taille moyenne
11:34qui puissent offrir, je dirais,
11:37des rentabilités qui soient importantes.
11:39L'autre côté, c'est les collectionneurs.
11:43Alors là, je pense que
11:44la création disciplinée d'une collection
11:48avec des aides,
11:51parce que dans l'art, il y a beaucoup de choses.
11:54Il y a l'artiste,
11:56il y a la conduite de son travail,
11:58il y a sa représentation
11:59par des galeries et par des intermédiaires.
12:01C'est tout ça qui fabrique
12:02la valeur financière d'un artiste.
12:05Et donc, ça, il faut être très discipliné
12:08dans ce domaine-là.
12:10Et donc, l'idée
12:11j'achète juste ce que j'aime,
12:15il faut quand même faire attention.
12:17Sauf qu'après 40 ans,
12:20vous avez eu une éducation,
12:22vous avez un œil
12:23qui vous fait reconnaître des choses,
12:25qui tiennent mieux la route, etc.
12:26Mais l'idée que,
12:28en tant qu'investisseur,
12:31la valeur dans l'art
12:33soit une valeur purement visuelle,
12:35si j'ose dire,
12:35ça, c'est une erreur.
12:37Bon.
12:37Donc, il faut être...
12:39Le collectionneur
12:40qui collectionne pour investir
12:42doit être suffisamment avisé,
12:45ou alors il achète
12:46des œuvres déjà chères.
12:48Donc, vous avez maintenant des sociétés
12:49qui mettent sur le marché...
12:52Je ne sais plus comment...
12:53J'oublie le nom de cette société,
12:54mais qui est une société
12:55tout à fait remarquable.
12:57Elle achète des tableaux.
13:00Elle achète un gros warhol.
13:02C'est Matisse ?
13:02Vous parlez de Matisse ?
13:03Non, non, non, non, non.
13:04C'est une société américaine
13:05et chaque tableau
13:07est une société par action
13:09qui est cotée
13:12et qui est régulée
13:13par le régulateur américain,
13:15la SICI.
13:16Et donc, ils disent...
13:17Le thème, c'est
13:18nous avons une capacité
13:19d'identification
13:20des artistes
13:22qui sont déjà connus,
13:23qui sont déjà...
13:23et d'achat
13:25et puis une puissance d'achat
13:26vis-à-vis des intermédiaires
13:27et des galeries
13:28qui nous permet
13:29d'acheter
13:29au bon prix
13:31des œuvres
13:32exceptionnelles
13:34dont la rareté
13:35fera qu'elles seront
13:36plus chères demain.
13:37Et donc, vous avez
13:381% d'une œuvre.
13:40Vous avez 1% d'une œuvre.
13:41Mais c'est vraiment
13:42un pur investissement financier.
13:44Oui, c'est le marché
13:44qui se structure
13:45et qui se financiarise.
13:46C'est la financiarisation
13:48tout simplement
13:48des œuvres d'art
13:50une par une,
13:50en quelque sorte.
13:51Merci beaucoup,
13:53cher Henri Philippe,
13:53pour votre regard
13:54sur ce monde de l'art.
13:57Et donc, je rappelle
13:57que vous êtes président
13:58d'Evercore France,
13:59collectionneur
14:00et partenaire d'art absolument.
14:02Et merci à vous
14:02toutes et tous
14:03de nous avoir suivis.
14:04C'était
14:04Art et marché,
14:05édition week-end.
14:06Merci.

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