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00:00D'abord le sujet, Mickaël Dosantos.
00:03Après les attaques du 7 octobre, l'allocution d'Emmanuel Macron ne laisse pas présager des tensions entre la France et Israël.
00:10Le Hamas est un mouvement terroriste. Le Hamas cherche avant tout la destruction et la mort du peuple d'Israël.
00:18Israël a le droit de se défendre.
00:20Emmanuel Macron échange alors régulièrement avec Benyamin Netanyahou.
00:24Le président de la République lui assure un soutien sans faille.
00:27Pourtant, un an plus tard, les premières dissensions apparaissent.
00:30Paris appelle à suspendre la livraison d'armes pour contraindre l'État hébreu à un cessez-le-feu à Gaza.
00:36Une position qui déclenche la colère du Premier ministre Benyamin Netanyahou.
00:42Alors que Israël combat les forces de la barbarie dirigées par l'Iran,
00:46tous les pays civilisés devraient se tenir fermement aux côtés d'Israël.
00:50Pourtant, le président Macron et d'autres dirigeants occidentaux appellent maintenant à des embargos sur les armes contre Israël.
00:56Ils devraient avoir honte.
00:58En mars dernier, après deux mois de trêve dans la bande de Gaza, les tensions vont monter d'un cran.
01:03La France condamne le blocage des livraisons humanitaires, mais aussi la reprise des bombardements israéliens.
01:09Quelques temps plus tard, Emmanuel Macron qualifie ses opérations militaires de honteuses.
01:14Benyamin Netanyahou l'accusa alors d'être du côté du Hamas.
01:17Lorsque des meurtriers de masse, des violeurs, des tueurs de bébés et des kidnappeurs vous remercient,
01:22vous êtes du mauvais côté de la justice, vous êtes du mauvais côté de l'humanité et du mauvais côté de l'histoire.
01:29La volonté d'Emmanuel Macron de reconnaître un État palestinien pourrait acter définitivement le divorce entre la France et Israël.
01:37Jean-Sébastien Ferjoux, vous êtes avec nous, directeur du site Atlantico.
01:39On a du mal à comprendre effectivement la position française qui a été très fluctuante, c'est le moins qu'on puisse dire, depuis le 7 octobre.
01:46Oui, parce qu'Emmanuel Macron essaye de gérer aussi bien ses emportements personnels que la ligne traditionnelle du cas d'Orsay,
01:52tout en se mettant d'ailleurs bien souvent à dos les diplomates du ministère des Affaires étrangères.
01:58Mais je pense surtout que Emmanuel Macron, il est l'inverse de ce qu'est Benyamin Netanyahou.
02:03Il porte à son extrême un travers assez français, qui est celui de croire que la parole est performative.
02:08C'est-à-dire qu'il pense que s'il parle, ça suffit à provoquer des choses.
02:11Donc il pense que s'il martèle son engagement européen, ça crée une Europe de la défense ou autre.
02:16Il pense que s'il dit qu'il est en guerre contre le Covid, ça va produire des effets comme si un virus pouvait en avoir quoi que ce soit à faire,
02:21que le président de la République décide ou pas d'être en guerre contre lui.
02:24Et c'est la même chose, alors que Benyamin Netanyahou, c'est l'inverse.
02:26Benyamin Netanyahou, il ne fait pas des grands discours sur le bien, le mal dans le monde.
02:30Il agit.
02:31Et c'est aussi pour ça qu'Israël cristallise tant de passion dans le monde occidental,
02:34parce que même Donald Trump est un peu plus dans le performatif.
02:36Mais à la différence d'Emmanuel Macron, lui, il a la puissance des Etats-Unis derrière.
02:39La France n'a plus vraiment de puissance.
02:41Et je pense que c'est assez largement ce qu'il explique.
02:43Souvenez-vous, quand il allait à Beyrouth et qu'il pensait qu'il allait tout régler et qu'il menaçait.
02:48D'ailleurs, il avait sa Lucie Casté, ou l'équivalent d'une Lucie Casté.
02:51Il avait un candidat pour être Premier ministre au Liban.
02:54Les partis libanais l'ont gentiment et poliment, ou plus ou moins d'ailleurs, est conduit.
02:58Emmanuel Macron croit que ces mots changent le monde.
03:01Je pense qu'après 7 ans et 8 ans de présidence, nous voyons que non, ces mots ne changent pas véritablement.
03:06Éric et Patrick ensuite.
03:07Le plus effarant, c'est l'alternative que propose la France.
03:09Jean-Henri Barraud dit qu'on va s'asseoir autour d'une table et vous allez voir qu'on va obtenir des Iraniens un engagement.
03:15Je crois qu'il a utilisé l'adjectif « substantiel ».
03:18On a un peu l'impression qu'il est dans une dimension parallèle.
03:21Il fait des dizaines d'années que les Iraniens, même sous pression, n'ont rien lâché.
03:25On continue à développer leur programme.
03:26On mentit à la fin du monde entier.
03:27Ils l'ont enterré dans des sous-sols à 100 mètres de profondeur.
03:29Là, vraiment, c'est renseigné.
03:31Nous sommes informés.
03:32Et tout ce qu'il dit au moment où l'histoire s'emballe, où l'histoire semble vraiment s'engager dans une voie sans retour,
03:39lui, c'est « on va s'asseoir autour de la table et discuter ».
03:41On est vraiment consterné.
03:42Patrick, Martin Genil.
03:43Il y a aujourd'hui, ce soir, une fracture béante entre la position des autorités françaises et Israël.
03:48Quand on voit le reportage qui vient d'être fait, entre le moment où il dit qu'Israël a le droit de se défendre
03:52et aujourd'hui où on interdit l'exposition d'armes au Salon du Bourget
03:56et on dit qu'il faut absolument arrêter des bombardements sur l'Iran
03:59qui représentent un danger véritablement existentiel pour Israël,
04:03on ne comprend plus rien à cette position.
04:06Non, ce n'est pas l'honneur de la France de dire ça.
04:08Il faut effectivement être aux côtés d'Israël parce que ce régime est un régime criminel.
04:12Le droit de se défendre, c'est le droit aussi de bombarder l'Iran.
04:16C'est l'article 51 de la Chaire des Nations Unies.
04:18C'est l'autodéfense, le droit de se défendre, la défense préventive.
04:22Quand un pays veut votre mort, vous avez le droit de le frapper.
04:24Il y a des éléments dans le droit international et donc ça devrait être en effet sans ambiguer.
04:30Gauthier Le Brette ?
04:30C'est tellement ambigu, c'est tellement vacillant
04:34que Jean-Noël Barraud, l'autre jour à l'Assemblée nationale ou au Sénat,
04:38répond à une question sur les bombardements israéliens sur l'Iran en disant
04:41« Nous n'y avons ni participé, oui, ce n'est pas un scoop, et nous ne les soutenons pas ».
04:46Alors qu'il y avait eu un communiqué du Quai d'Orsay après la nuit de bombardement
04:50entre jeudi et vendredi d'Israël sur l'Iran,
04:54allez, ce n'était pas un soutien frontal, mais enfin c'était un soutien en disant
04:57qu'évidemment que l'Iran ne pouvait pas avoir la bombe atomique.
05:01Et donc là, Emmanuel Macron, Jean-Noël Barraud qui évidemment lui répond,
05:04il est sous son autorité et c'est le domaine réservé du président de la République,
05:08pense sans doute qu'il est possible de négocier avec les MOLA.
05:11Non, ça n'est pas possible.
05:12Voilà, il y a eu l'accord de Vienne, évidemment accord dénoncé par Donald Trump,
05:16certains disent que c'était une erreur,
05:19d'autres que les Iraniens se moquaient des Américains
05:21et faisaient quand même de l'enrichissement d'uranium
05:24malgré avoir signé cet accord.
05:27Très bien, mais donc c'est impossible de négocier et de faire confiance aux MOLA
05:31qui veulent à tout prix avoir la bombe atomique.
05:34Donc, quelle est la solution si ce n'est de faire chuter le régime ?
05:36Oui, très rapidement, on va le rappel des titres de 18h30.
05:38La France est complètement à côté de la plaque.
05:41Ce qu'a fait Israël est irréversible.
05:43Il y a un tel déploiement de moyens, ça fait 25 ans qu'il se prépare à ce moment-là.
05:46Pensez qu'avec trois petits pays européens, on va inverser le cours de l'histoire
05:49en essayant de faire revenir à la raison des gens qui avaient pendant 25 ans
05:53des opportunités, dix fois par an, pour revenir sur la question du nucléaire.
05:59C'est une illusion totale et je pense que ça peut coûter encore une fois
06:02très cher Emmanuel Macron.
06:03Un Emmanuel Macron qui, globalement, sur l'international, s'est énormément trompé.
06:07Alors, il y a certains qui vous disent qu'il n'a pas de chance.
06:09À l'Élysée, on me dit qu'il n'a pas de chance.
06:11Il n'a pas de chance de quoi ?
06:11Parce qu'à chaque fois qu'il propose quelque chose...
06:13Il y a des événements ?
06:14Non mais attendez.
06:15Non mais c'est fou.
06:16Non mais il refuse de se rendre à la marche contre l'antisémitisme.
06:18Oui, ça, c'est pas de chance.
06:19Il organise récemment sa conférence sur la Palestine.
06:21Il organise sa conférence sur la reconnaissance de la Palestine pile-poil
06:24au moment où Israël commence ses frappes.
06:27Et puis là, on organise timidement cette petite conférence à Genève
06:31où on permet d'ailleurs, accessoirement, à des responsables iraniens
06:35de venir sur le continent européen pour pouvoir discuter et négocier.
06:39Objectivement, c'est bien mal connaître les rapports de force actuels.
06:43À partir du moment où Donald Trump hésite et soutient quand même
06:46l'opération militaire israélienne, évidemment qu'il n'y aura pas de retour
06:50en arrière possible.
06:50Il n'y a pas de retour en arrière possible.
06:52Non mais c'est une espèce de courage de pacotille.
06:55Et en plus, c'est complètement à rebout de ce qu'il faudrait faire.
06:5818h30, l'heure du rappel des titres de l'actualité.
07:00CNews Europe 1 avec Maureen Vidal.
07:01Bonsoir Maureen.
07:02Je voudrais vous proposer d'écouter Georges Bensouss, un historien.
07:04Il était l'invité de Sonia Mabrouk ce matin sur CNews et sur Europe 1
07:07sur la politique française erratique, selon lui.
07:10Le président français a une politique qui ressemble beaucoup à une politique erratique
07:13de plus en plus.
07:14Il dit un jour ceci, deux jours après cela, etc.
07:16Il navigue au plus près.
07:18En réalité, on a l'impression qu'aussi qu'il navigue beaucoup en fonction de la politique
07:22intérieure, en fonction d'impératifs intérieurs.
07:25Et c'est vrai, depuis le début de ce conflit du 7 octobre 2023, la crainte de réaction
07:29négative de toute la part d'une population sur laquelle Jean-Luc Mélenchon a estimé
07:33devoir aujourd'hui miser pour espérer être au second tour à l'élection présidentielle.
07:38Macron, d'une certaine façon, s'inscrit un peu dans cette logique.
07:41Le 12 novembre 2023, il n'a pas participé à la marche contre l'intimitisme, alors que
07:45c'était son rôle.
07:46Ou alors, même s'il ne participait pas, il aurait pu manifester un geste symbolique.
07:50Il a tout dit, Eric Nelot, Georges Bensoussant.
07:52Mais il a trouvé le fil rouge.
07:54Le point commun entre ces prises d'opposition, c'est qu'il ne faut pas fâcher une partie
07:58de la rue.
07:58Cette partie de la rue que tient, au contraire, les filles et Jean-Luc Mélenchon.
08:03Non mais c'est terrible, parce que ça veut dire que la souveraineté est en question.
08:06Si le pays est otage d'une partie de sa population, je n'appelle plus ça un pays souverain.
08:11Catherine Ney, sur ce que vient de dire M. Bensoussant ?
08:13Tout à fait.
08:14Et là, il a raté à plusieurs occasions ne pas aller au rassemblement pour défendre
08:19la marche contre l'antisémitisme.
08:24Contrairement à François Mitterrand, qui lui était venu, il n'avait fait qu'une apparition
08:28de 10 minutes, d'ailleurs pour une mauvaise cause, parce que c'était le cimetière
08:32de Carpentras, où on croyait que c'était le rassemblement national qui a été...
08:35Le Front National à l'époque.
08:36Qui avait fait tous ces viols de thon, mais finalement c'était des skinheads
08:40qui n'avaient rien à voir.
08:41Mais là, ça a été la première manifestation, non pas finalement contre l'antisémitisme,
08:47mais contre le rassemblement national.
08:49Absolument.
08:49Mais il y avait toute la gauche qui était là derrière François Mitterrand.
08:52Mais Jean-Sébastien, rapidement, Fergieau.
08:53La peur, il y a toujours une part de narcissisme chez Emmanuel Macron, qui aime bien choquer
08:57les gens qui sont a priori d'accord avec lui et essayer de séduire ceux qui sont a priori
09:02les plus allonniers de lui.
09:03On l'a vu, on se souvient, quand il essayait de séduire, par exemple, Valeurs Actuelles,
09:07il a eu toute cette phase-là.
09:09Non mais qui, il aime bien...
09:09Oui, Dragnel, il lui avait promis 100% de QTF excusé.
09:14Je suis resté indépendant.
09:15Non mais il a toujours, toujours cette constante-là de vouloir séduire ceux qui ne sont pas d'accord
09:20et transgresser, choquer ceux qui a priori sont d'accord avec lui.
09:23Et l'autre point étant la peur.
09:24Effectivement, il gouverne aussi avec la peur.
09:26Alors la peur d'une partie des Français, parce qu'on le voit aussi dans la gestion de la relation avec l'Algérie.
09:34Emmanuel Macron considère, vous l'avez dit, qu'il y aurait une partie des Français ou des gens vivant en France
09:38qui pourrait devenir un danger.
09:40Mais ne pas en tirer de conclusion est quand même assez perturbant.
09:43Et la peur aussi, il me semble, c'est une des explications de l'attitude vis-à-vis Israël,
09:47de la menace terroriste iranienne.
09:49On le sait que les Iraniens ont déjà organisé des attentats, d'ailleurs parfois,
09:52en le souhaitant aux Algériens, pour obtenir de se faire payer X ou X choses sur des agents
09:57qu'ils estimaient que la France leur devait.
10:00Je pense que là, une des explications à l'heure actuelle est la peur qu'éprouvent Emmanuel Macron
10:05et où Jean-Noël Barraud.
10:08Parce que souvenez-vous de ce qui s'est passé pendant la chasse aux Juifs à Amsterdam,
10:11au mois de décembre dernier.
10:14Les chaînes télégrammes proches des gardiens de la Révolution avaient revendiqué l'événement
10:17en disant « nous pouvons mettre le feu chez vous si vous ne retenez pas Israël ».
10:21Je pense que le même genre de menaces sont à l'œuvre à l'heure.
10:23À l'instant, Benjamin Netanyahou affirme qu'Israël a détruit plus de la moitié des lanceurs de missiles iraniens.
10:29Gautier Lebrecht, vous voulez rajouter quelque chose ?
10:30Oui, pour moi, le péché originel, et c'était rappelé par Catherine d'Emmanuel Macron,
10:35c'est évidemment le refus de se rendre à cette marche contre l'antisémitisme.
10:38Ça va le poursuivre encore très longtemps, et même au-delà de l'Élysée,
10:42parce que c'est une faute politique absolument majeure.
10:44Oui, pour ne pas choisir un camp.
10:45Et c'est terrible, ça voudrait dire qu'on ne pas arbitrer entre la défense de la communauté juive
10:52et les antisémites, c'est ça ?
10:53Et le summum, évidemment, c'était avoir reçu à l'Élysée Yacine Bellatar par un de ses conseillers
11:04qui lui aurait dit « ne va pas à la marche contre l'antisémitisme parce que tu vas fracturer le pays ».
11:09Et je le cite « ça va foutre le feu au quartier ».
11:11Donc c'est une vision du pays absolument épouvantable.
11:14Et très fausse, par ailleurs.
11:15Et donc à partir de ce moment-là, je pense qu'il y a eu une rupture avec la communauté juive en France.
11:21Et puis avec, évidemment, le gouvernement israélien, c'était une rupture qui s'est accélérée.
11:25Avec encore récemment, je ne me prononce pas sur le terme de génocide, je laisse ça évidemment aux historiens.
11:32Benyamin Netanyahou, qui lui a même, alors après on est monté dans l'escalade verbale,
11:35qui l'a même accusé de faire le jeu du Hamas.
11:38Là, quand il condamne les bombardements israéliens,
11:41mais qu'il ne demande pas à l'Iran de stopper ces bombardements contre Israël.
11:45Donc vous voyez bien qu'il y a quand même une grande difficulté,
11:48le président de la République, depuis le 7 octobre 2023 ou un peu après.
11:50Petite pause, on se retrouve dans un instant dans plein de chaînes.
11:53C'est nous et Europe 1, on partira en Israël, rejoindre notre équipe Régine Delfour et Thibaut Marcheteau.
11:57Puis on accueillera Camille Pascal, écrivain, conseiller de Nicolas Sarkozy.
12:01On évoquera avec lui cette actuelle internationale, mais nationale aussi.
12:04A tout de suite.
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