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  • 17/06/2025
Retrouvez le replay du débat de l'Équipe du Soir du 17/06/2025.

Catégorie

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Sport
Transcription
00:00Musique
00:01C'est l'équipe du Saint-Bonsoir, la disparition, on l'a appris il y a quelques heures de Bernard Lacombe, il avait 72 ans, il y a deux vies dans la carrière de Bernard Lacombe, la vie de footballeur, la vie de buteur.
00:29Il avait enchanté les soirées de Lyon, une saison à Saint-Etienne chez le rival, on vous expliquera pourquoi, et puis Bordeaux, évidemment l'équipe de France avec un titre et un Graal en 1984, à l'Euro, et puis une deuxième vie, une deuxième vie brillante de conseiller du président Aulas, les 7 titres de l'Olympique Honnête affilée entre 2002 et 2008, il n'y est pas étranger, on en parlera avec tous les copains de l'équipe du soir,
00:52et puis également des gens qui l'ont connu, qui vont s'habiter comme ça en direct pour partager le souvenir d'un homme extraordinaire.
01:00Le président ce soir, c'est Hervé Penaud, dans le ville-peuple il y a du Stéphanie, du Éric Blanc, du Philippe Sanfourche et du Benjamin Cuarez.
01:09Bonsoir messieurs.
01:10Bonsoir, bonsoir, bonsoir.
01:11La petite présentation c'était à la fois le buteur et à la fois le conseiller du président, on en parlera, il y a également Virginie Saint-Cili qui est là, vous êtes un peu lyonnaise, donc Bernard Lacombe ça vous dit quelque chose, et vous allez également recueillir énormément de témoignages de la famille du football français, il n'y a pas que des lyonnais, il y a tout le football français qui est là, est-ce que vous avez déjà préparé quelques petites choses comme ça ?
01:33Pour l'instant les hommages pleuvent, c'est ce qui est normal, j'ai évidemment la réaction de Jean-Michel Aulas, Bernard mon frère, quelle tristesse, j'étais avec toi hier après-midi entouré d'amis, je savais au fond de moi que tu allais rejoindre, toi qui es croyant, le paradis, tu nous as tant donné à l'OL, à l'équipe de France, mais aussi à tous ceux qui ont eu la chance de te connaître, c'est grâce à Klaus Baez, à Bordeaux que ton retour à Lyon a pu se faire, je sais que tu reposes en paix, car au-delà d'être un immense footballeur, tu étais un homme profond,
02:03un élément bon et drôle, un ami très cher, j'ai tout appris du football à tes côtés et bien plus encore.
02:10Alain Gires, coéquipier à Bordeaux en équipe de France, vous êtes en direct dans l'équipe du soir, bonsoir Alain.
02:17Alain, bonsoir, vous m'entendez ?
02:19Je m'entends.
02:20Bonsoir Alain, pour nous Bernard Lacombe, on l'a présenté comme un grand nom du football français pour vous, c'était qui, c'était quoi ? Racontez-nous mon cher Alain, merci d'être en direct dans l'équipe du soir.
02:30Si je parle pour moi, c'était une partie de moi, très simplement, c'était un coéquipier fantastique, quelqu'un qui me permettait de même être en valeur en tant qu'un numéro 10,
02:42parce qu'il marquait des buts, mais il en faisait marquer aussi, c'était au-delà du joueur, une amitié familiale aussi.
02:50Donc voilà, c'est tout, et puis des relations qui ont duré jusqu'à ces derniers jours.
02:58C'était un avançant, on va dire aussi à l'ancienne, pour expliquer aux jeunes générations qu'était le joueur Bernard Lacombe, c'était de surface.
03:07C'était quoi son secret pour sentir le but ? Parce qu'il avait ça, il aimantait, il a des records, c'est le deuxième meilleur buteur de l'histoire de la Ligue 1, derrière Delio Onis.
03:16C'était quoi son truc ?
03:18D'abord, alors, avançant à l'ancienne, effectivement, parce qu'il n'y a pas le gabarit qu'on souhaite maintenant à ce poste-là.
03:27Écoutez, il n'y a pas de secret. Quand vous êtes intelligent, quand vous sentez le football, c'est quelque chose qu'on ne peut pas mal à l'attirer.
03:34Même pas avec les ordinateurs qu'on a maintenant, même les plus performants. Voilà, c'est ce qui fait que c'était facile de le comprendre.
03:43On le comprenait et il nous comprenait. Et c'est là, tout à l'heure, c'est des gens qui savent que le ballon, c'est au premier poteau qu'il faut être, au second, c'est dans l'espace qu'il faut le donner.
03:53Voilà, difficile à décrire ça, si vous voulez. Le langage n'existe pas, c'est un langage qui n'existe pas, mais ce sont des relations qui existent.
04:02C'est quand on se retrouve sur un terrain.
04:05Il avait des expressions. Alors, en tout cas, moi, je lui donne cette expression-là. J'en fais la paternité.
04:10Ça peut peut-être nous aider. C'était premier poteau, premier servi. Voilà, quand j'ai appris la disparition, il y a la formule comme ça.
04:18Et je crois qu'il avait pas mal d'expressions comme ça pour éclairer, justement, pour donner du sens au jeu.
04:24Oui, oui. Mais effectivement, ça, c'est ce qui appartient à ces gens, à ces hommes de surface, évidemment, qui ont cette capacité, comme vous l'avez dit,
04:33de venir de son tir, qui s'est au premier poteau. Et en même temps, en même temps, quand on est celui qui va donner le ballon,
04:39d'avoir, de regarder, d'attendre, effectivement, la position qu'ils vont prendre.
04:44Parce qu'on sait que la position qu'ils vont prendre va être la bonne. Et c'est là qu'il va falloir les chercher, les trouver.
04:51Et ça, il servait parfaitement à le faire.
04:53Le faire, parce que ça voulait dire qu'il avait complètement déstabilisé la défense et la défense adverse.
04:57– Alain, merci beaucoup d'être intervenu en direct. On vous sent extrêmement ému.
05:02Vous nous avez expliqué pourquoi. Merci de nous avoir fait un petit peu de place
05:05et puis d'avoir évoqué les souvenirs d'un coéquipier, d'un homme qui vous était très cher.
05:10Merci beaucoup Alain. On vous transmet nos condamnances à vous parce que vous êtes très touché.
05:14Merci beaucoup Alain. Merci.
05:16– Oui, merci, merci.
05:17– Un autre témoignage qui arrive, c'est Vicache Dorasso.
05:21Alors Vicache Dorasso est arrivé en 1998 du côté de l'Olympique léonais.
05:25Il arrive en provenance du Havre. Vicache, bonsoir, vous m'entendez ?
05:29– Bonsoir.
05:30– Bonsoir Vicache. Vicache, ah ben oui, là on vous voit Vicache.
05:36Je crois que Bernard n'est pas étranger à votre venue à l'Olympique léonais.
05:39Vous pouvez nous raconter cette histoire de recrutement entre l'OAV et Lyon ?
05:44– À l'époque, il n'y avait pas de téléphone portable.
05:46C'est 96 peut-être.
05:49Et puis, il devait appeler chez moi et je suis tombé sur son appel.
05:55Et puis donc à l'époque, il était encore directeur sportif du club.
05:58Puis après, il est devenu entraîneur.
05:59La première année, ça ne s'est pas fait.
06:01La deuxième année, ça s'est fait.
06:02Il était entre-temps devenu l'entraîneur de l'Olympique léonais.
06:05Donc quand j'ai rejoint l'OL, c'est lui qui m'a fait venir.
06:10Et c'est lui qui m'a coaché pendant les deux premières années.
06:13Puis après, il a repris sa place de directeur sportif, de conseiller.
06:17Donc c'est quelqu'un que j'ai vu pendant tout mon passage à Lyon.
06:21Et c'est lui qui finalement aussi, quand on y pense, m'a fait découvrir le très haut niveau.
06:27C'était un entraîneur qui était un ancien joueur.
06:30Donc ça donne quelque chose de particulier.
06:33Il n'avait pas appris dans les bouquins, il avait appris sur le terrain à devenir entraîneur.
06:37Et ça se sentait beaucoup.
06:38Et donc il était très proche des joueurs, de nous les joueurs offensifs.
06:41Il essayait de nous apporter beaucoup de choses.
06:42Donc c'est un grand soutien et je serais content de pouvoir être là avec vous pour parler de lui et dire à quel point il a compté dans ma carrière.
06:53Il y a Alain Gires qui nous disait que c'était très simple finalement de jouer avec lui parce qu'il avait des déplacements intelligents quand il était joueur.
06:58Alors quand il était de l'autre côté, moi je me souviens de longues conversations qu'il a eues avec un personnage très important à l'OL.
07:03C'était Karim Benzema.
07:05Les conseils du buteur.
07:07Est-ce que vous en tant que milieu de terrain, peut-être qu'il vous a expliqué, je tente ma question, comment finalement joue un attaquant, la psychologie de l'attaquant pour vous passeur et avant-dernier passeur ?
07:18Évidemment, c'est marrant parce que Bernard quand il parlait football avec un joueur, il mimait ce qui s'est passé.
07:25Il faisait les gestes, il montrait les déplacements.
07:28Et donc lui me montrait des passeurs dans l'attaquant et ce que l'attaquant a tourné, a tourné du dernier pasteur pour que les attaquants ont pu être Samuel Anderson ou qu'avec l'IA par exemple.
07:42Et puis c'est vrai qu'il m'a donné confiance aussi à un moment où il m'a dit maintenant il faut aller chercher l'équipe de France par exemple.
07:50Donc c'était, voilà, moi je ne sais pas ce que c'est à moi à vrai dire.
07:53Et c'est lui qui m'a dit tiens il faut y aller, c'est arrivé à un moment où on avait fait un grand résultat pour le réfectionner, c'est-à-dire le quart de finale de la Coupe d'Europe.
08:03Puis après il y a cet échec aussi, Paris-Bort, c'est un échec qui nous est resté quand même, qui a été difficile à digérer.
08:10Mais bon, c'est quand même des grands souvenirs avec lui.
08:12Vous avez connu Bernard Lacombe en tant qu'entraîneur lors de votre arrivée, comme conseiller du Président, un petit peu plus tard, juste après votre départ pour Milan en 2004.
08:24Le poids ou l'impact ou l'influence de Bernard Lacombe sur la réussite de l'Olympique Lyonnais, les grandes années de l'Olympique Lyonnais ce soir.
08:31Est-ce que vous, vous avez un sentiment, vous avez une expertise à nous apporter par rapport à ça ?
08:37Il a été très écouté par le Président, il a été très apprécié par le Président.
08:41En tout cas, il était très aimé des Lyonnais, c'était un vrai Lyonnais.
08:46On le sentait notamment au moment des derbys.
08:49Il essaie de nous communiquer la détestation de Saint-Etienne et son amour pour l'Olympique Lyonnais.
08:56Et c'est vrai qu'il fallait compter sur lui.
08:58On pouvait compter sur lui aussi parce qu'il était prêt à beaucoup de choses pour les joueurs de l'Olympique Lyonnais.
09:04Et voilà, l'important c'était que nous on soit le plus efficace possible,
09:09prêt pour le match du week-end.
09:12Et pour ça, il était présent.
09:13Après, il était aussi notre directeur sportif.
09:15Et on pouvait aussi, mon entraîneur d'abord, puis après un directeur sportif et conseiller.
09:20Donc on pouvait ne pas être d'accord avec lui.
09:22C'était lui qui faisait souvent le tampon aussi entre les joueurs.
09:26Et ça a été Jacques Santini au début.
09:29Puis après, ça a été lui, le tampon entre les joueurs et le président.
09:32Et c'est lui qui faisait remonter pas mal d'informations, oui.
09:36Quand vous dites le tampon, c'est quoi vos mécontentements ?
09:39Parce que j'ai relu un peu votre carrière avant de vous accueillir à Lyon.
09:43Ça n'a pas toujours été simple avec vous les entraîneurs ?
09:44Ça peut arriver, c'est comme ça, avoir des bons désaccords.
09:48Le rôle de Bernard, c'était un pacificateur ?
09:51Évidemment, oui, oui.
09:54Alors quand il était entraîneur, il pouvait parfois me mettre sur le côté.
09:57Ça ne me plaisait pas beaucoup.
09:59Alors on se fâchait un petit peu.
10:01Puis après, tout rentrait dans l'ordre.
10:03Et puis quand il est devenu directeur sportif,
10:06c'est à lui que j'allais me plaindre aussi des mêmes problèmes que j'avais avec Jacques Santini.
10:12Et puis c'est lui qui a réglé le problème,
10:14qui discutait avec Jaco ou avec le président pour qu'on trouve la solution.
10:19Lui, il était toujours là dans l'intérêt du club.
10:21C'est normal, c'est un amoureux de l'Olympique Lyonnais.
10:25Et donc il était là pour aider le club.
10:27Et on a senti cette connexion aussi entre le président Hollas et Bernard Lacombe.
10:33Et on a senti aussi qu'il était vraiment très aimé dans cette ville.
10:38C'était une connexion très forte entre lui et les Lyonnais.
10:43C'était un Lyonnais.
10:44Merci beaucoup, Vicache, d'avoir participé à l'équipe du soir.
10:47Vous avez partagé vos souvenirs de Bernard Lacombe qui nous a quittés aujourd'hui.
10:51Il avait 72 ans.
10:53Merci beaucoup, Vicache.
10:55On est également dans la case d'archives.
10:58Sébastien Tarrago avait rencontré Bernard Lacombe.
11:00C'était le 7 mars 2016.
11:02Il nous racontait Bernard Lacombe.
11:03Eh bien, une anecdote sur Sidé Gouveau.
11:06À moins qu'on ait trouvé même carrément du Sidé Gouveau qui parle de Bernard Lacombe.
11:09On fait ça en direct.
11:10Voilà, c'est soit Bernard qui parle de Sidé.
11:12C'est Bernard qui parle de Sidé.
11:13On y va.
11:14On sent bien que vous avez beaucoup d'amour pour ces joueurs.
11:18Ah oui.
11:18Mais il y a des joueurs qui, à un moment, un petit peu abusés, vous ont causé beaucoup
11:22de soucis par leur goût de la fête, par… je ne sais pas.
11:25Oui, il y a certains, oui.
11:29Il n'y a pas de nom.
11:30Non, je ne veux pas dire les noms.
11:32Mais les gens, parce que ce qui se passe, ces garçons-là, ils aimaient cette chose-là.
11:41Et aujourd'hui, je le vois encore, c'est Sidé.
11:44Sidé, Sidé, j'ai sorti de certaines situations, oui.
11:48Oui.
11:49Oui, Sidé Gouveau.
11:50Voilà.
11:51C'est une notoriété publique.
11:52Voilà, mais il n'y avait rien de grave, mais il était dans des endroits, tout ça.
11:59Voilà.
12:00Et dans ces cas-là, on appelle Bernard Lacombe.
12:03Oui, je les avais au téléphone.
12:07Parce que quand j'étais entraîneur, il me disait, Bernard, tiens, les gars, ils étaient
12:11à tel endroit, tel endroit, tel endroit.
12:13Alors le matin, quand je les voyais arriver, je savais.
12:16Je savais déjà tout.
12:17C'était Bernard Lacombe, non, qui se confesse à Sébastien Targaulor.
12:22C'est vrai, il est discret, hein ?
12:23Il raconte, mais il faut que Sébastien ait un peu le cherché.
12:26Hervé, vous avez été, à un moment où vous avez couvert l'Olympique de l'Olympique
12:29dans ces années-là, justement.
12:31Bernard Lacombe était le conseiller du président, c'était un Lyonnais, mais qui connaissait,
12:34on va dire, toute la société lyonnaise, du voyou aux flics.
12:38Si vous voulez, vous parlez de Guirou à Auxerre, c'est pareil.
12:41C'est-à-dire qu'il connaissait absolument tout le monde.
12:43Donc dès que Sidé, qui ne sortait pas tellement, mais ça lui arrivait,
12:46comme tout jeune joueur, quand il sortait, vous pouvez être sûr.
12:50Il savait absolument tout, à quelle heure, à quelle heure il était rentré,
12:53ce qu'il avait pu boire, du coca, etc.
12:56Donc, il savait tout.
12:58C'est un personnage à la Guirou, alors différent, évidemment,
13:01mais sur la connaissance de la ville, sur la connaissance, vous dites les voyous,
13:05les policiers, il connaissait absolument tous les policiers, évidemment.
13:07Donc il savait absolument tout ce qui se passait dans la ville.
13:09C'est un personnage hors normes, avec une mémoire incroyable.
13:12Il se souvenait absolument de tout, de tout, de tout.
13:15La première action, la huitième minute de tel match,
13:19c'était quelque chose de fantastique.
13:21Et quand Vicache raconte l'anecdote, par exemple, avec lui, il l'a appelé, etc.
13:25Quelqu'un qui savait un peu comment gérer ses relations humaines et vous attirer,
13:29je vais vous donner une petite, ce n'est pas une confidence, j'avais déjà écrit,
13:32mais avec Didier Drogba, par exemple.
13:34Quand il y a eu le combat entre Marseille et Lyon pour récupérer Didier Drogba.
13:37On est en 2003, là.
13:38En 2003.
13:38Donc Drogba, il a penché pour Marseille.
13:43Et Bernard Lacombe, c'était un match qualificatif de Coupe du Monde,
13:46de Coupe d'Afrique des Nations, je pense.
13:48Il va en juin, donc il suit l'équipe de Côte d'Ivoire.
13:51Il va en Côte d'Ivoire et il va voir Didier Drogba dans sa chambre d'hôtel.
13:55Il lui offre un maillot avec Drogba et il lui parle.
13:58Il lui explique en t'attaquant.
14:01Et Drogba, franchement, il a été plus que charmé.
14:04Et franchement, je me souviens après, j'en ai discuté quand même avec Didier,
14:08c'était un moment où il aurait pu basculer grâce à Bernard Lacombe.
14:12Et s'il était allé à Lyon, et peut-être qu'à ce moment-là,
14:14Lyon aurait été champion d'Europe, attention, c'est peut-être un moment clé aussi,
14:18ça aurait été grâce à Bernard Lacombe.
14:20Alors après, au dernier moment, il a penché pour Marseille.
14:22Après, on connaît l'histoire.
14:23Mais Bernard Lacombe, il avait cette capacité humainement à vous retourner quelqu'un.
14:29Et puis, parce qu'il lui parlait en attaquant, parce qu'il avait toujours ces petites phrases.
14:32Il faut que tu fasses ça, j'ai vu comment tu jouais, il va falloir qu'on te passe la balle.
14:35Et puis, il y aura un machin qui va te faire ci, qui va te faire ça.
14:37Et au bout d'un moment, un Drogba, qui était un jeune joueur,
14:39qui avait peu d'années de Ligue 1, il venait de Guingamp,
14:42il entendait Bernard Lacombe et il avait un respect incroyable.
14:44C'est Bernard Lacombe, quand même.
14:46Vous connaissez son histoire et vous savez quel personnage il est.
14:49Donc, c'était un personnage.
14:51Et puis, il y a des anecdotes, il leur racontait tout le temps, il était drôle.
14:54Il pouvait être piquant, il pouvait être cassant.
14:57Il pouvait être dur avec certains joueurs, évidemment.
14:59C'est justement, parce que Bernard Lacombe a eu des relations, on va dire, tumultueuses
15:04avec l'un des hommes forts également de ces périodes-là, c'est Gérard Rouillet.
15:08Et vous allez voir, autre archive de Sébastien Tarrago,
15:11interview de Bernard Lacombe, on est le 7 mars 2016,
15:13il nous raconte finalement comment Gérard Rouillet se servait de ses propres commentaires
15:17puisque le conseiller du président est également speaker.
15:21Eh oui, c'était lui qui commentait les matchs, il faisait son Stéphane Guy sur l'OLTV.
15:25Et parfois, ça pouvait servir également Gérard Rouillet.
15:27Récit, on y va.
15:27Entre 2005 et 2007, vous commentiez les matchs pour OLTV.
15:32Oui.
15:33Et parfois, vous pouviez, vous rigolez, vous pouviez dire des choses terribles sur vos propres joueurs.
15:40Terribles, non, c'était des choses vraies.
15:43Le fameux, il a oublié d'enlever la boîte à chaussures.
15:47Oui, parce que techniquement, il a fait une faute.
15:50Bon, ça peut arriver, mais non, j'en ai dit quelques-unes.
15:53Mais la preuve, il y a plein de gens, ils me disent, quand on vous écoutait, c'était quelque chose quand même.
15:58Je ne me rendais même pas compte.
16:00Puis j'en ai mis quelques coups aux arbitres aussi.
16:03Il a fallu arrêter un moment.
16:04Oui.
16:05Le club a dit stop.
16:06Non, non, non, non.
16:08Non, moi, j'ai dit non, j'arrête.
16:10Il y a quand même certains joueurs qui vous en ont parlé de vos commentaires.
16:13Ils n'osaient pas non plus.
16:15Ils ne les écoutaient peut-être même pas.
16:16Ou là, ils le savaient quand même.
16:18Non, il y a Gérard Rouillet, je crois.
16:20C'est Gérard Rouillet qui m'a dit un jour, mais tu sais Bernard,
16:23ce que je fais maintenant, je leur passe le match,
16:26puis je mets tes commentaires, comme ça au moins ils savent.
16:28Voilà, c'était un petit pic du côté de Bernard Racon.
16:32C'était mythique, les commentaires de Bernard Racon sur l'OLTV.
16:35Moi, c'est les seuls matchs de ma vie que je l'écoutais en différé.
16:37Parce que ce n'était pas en direct.
16:38Ils n'avaient pas le droit de diffuser les matchs en direct,
16:40donc ils passaient en différé.
16:41Mais les commentaires de...
16:42Pour les bons mots, quoi.
16:43C'est incroyable.
16:44Je n'ai jamais entendu quelqu'un être aussi cash,
16:47aussi sincère dans ses commentaires,
16:49sur ses propres partenaires, équipiers, quoi.
16:53C'est surtout le canal officiel.
16:55C'est tout, tout.
16:56C'était du off, mais du off on.
16:58Donc, c'était extraordinaire à écouter.
17:01On lui a demandé d'arrêter ou pas ?
17:03Parce qu'il dit non, non.
17:03Oui, disons qu'on le...
17:04Non, mais vous savez, il vous le fait de manière intelligente, quoi.
17:07Parce que quand Gérard Rouillet vous dit ça,
17:09vous comprenez aussi, et puis surtout au club,
17:11il me semble qu'il faudrait peut-être faire attention.
17:12Quand Florent Malouda, une fois, je crois qu'on l'avait appelé...
17:14Gérard Rouillet, j'ai l'impression qu'à l'époque,
17:15Gérard Rouillet, il commentait déjà plus sur...
17:17Oui, non, mais c'est ça, je suis un peu surpris.
17:19Il me semble qu'il n'était pas sur...
17:20Mais bon, il avait des expressions comme ça pour les joueurs.
17:23Mais Hervé racontait...
17:25Ce qui est extraordinaire, c'est qu'il pouvait vous raconter...
17:28C'était un compteur.
17:30Il a une particularité, c'est que c'est un homme-club,
17:32comme Giroud.
17:33Voilà, un homme-club.
17:34Nicolain, Giroud, c'est des grands, grands personnages du club français.
17:41Le meilleur de la comble, c'est dans les cours cifres de Gerland à l'époque
17:44ou au bord de la...
17:46On ne va pas tout raconter, mais c'est vrai qu'il a des expressions.
17:48Hervé a dû passer des moments succulents avec lui.
17:50C'était drôle.
17:51Il avait effectivement cette mémoire et ses propres matchs.
17:54C'est-à-dire qu'il a dû jouer 500 matchs, 600 matchs en pro.
17:57Il se rappelait du moindre match de l'adversaire, de la minute.
18:00Et j'ai fait si...
18:01C'était prodigieux.
18:02C'est prodigieux.
18:04Quelques anecdotes comme ça que j'ai appris sur Bernard.
18:06Lui, lyonnais, il a joué quand même une saison à Saint-Etienne
18:09entre 78 et 79.
18:11Il avait accepté le transfert car l'OL, son club de cœur,
18:14avait des problèmes financiers.
18:15Alors il a joué à Saint-Etienne en habitant donc à Lyon.
18:19Il se faisait ramener par Jacques Santini.
18:21C'est ce que j'ai appris en préparant cette émission.
18:23Et quand vous imaginez en plus que c'était pour lui Saint-Etienne,
18:26Vregaune, c'est quand il allait à Bordeaux,
18:28après qu'il a re-respiré, on va dire.
18:30Lors d'OL Saint-Etienne, alors que Bernard Lacombe joue avec les Verts,
18:34il arrive à Gerland et se trompe de vestiaire.
18:36Il va dans son ancien vestiaire de la pique lyonnais.
18:39Comme quoi, il n'y avait pas toujours la mémoire.
18:41Alors, on a eu la main de Titi Henry sous Raymond Domenech.
18:44Vous vous souvenez, ce match contre les Hernandes ?
18:45Eh bien, en 73, finale de Coupe de France,
18:47c'est Lyon-Nantes.
18:48Eh bien, Bernard Lacombe marque un but,
18:50mais avait précédemment contrôlé le ballon de la main,
18:53ce qu'avait causé.
18:54Donc, évidemment, quelques commentaires.
18:57L'équipe du soir n'existait pas encore, en 1973.
19:00Et puis, dans son rôle de conseiller également,
19:02ce que j'ai appris, c'est qu'il est joueur de Bordeaux
19:04et va solliciter un entretien avec Claude Baisse
19:07pour dire, tu devrais prendre un entraîneur de renom
19:09qu'il avait croisé à Lyon.
19:11Et cet entraîneur se fut Aimé Jaquet en 1980.
19:14Donc, il était déjà joueur.
19:15Et déjà, il avait l'âme d'un conseiller.
19:18Et puis, Bernard Lacombe, c'est Coupe du Monde 78.
19:20Ça a été le buteur le plus rapide lors d'un match de Coupe du Monde.
19:2538 secondes de jeu contre l'Italie.
19:30Contre l'Italie.
19:31Contre l'Italie.
19:31Et puis, son record sera battu 4 ans plus tard par Robson à Bilbao.
19:35Il y a un centre de Didier 6.
19:38Mais petit, on a fait des choses comme ça.
19:40Je vous ai laissé un peu, puisqu'on a eu Alain Giresse,
19:42on a eu Vicache Dorasso qui sont venus.
19:44Puis, on a récupéré aussi quelques archives.
19:46Bernard Lacombe, comme ça.
19:47Est-ce que vous avez un mot, une expression, une anecdote à nous raconter, mes amis ?
19:53Philippe, vous avez un petit truc à nous raconter ?
19:54Moi, ce que je retiens surtout de cet homme,
19:56c'est la transmission et l'amour des joueurs et du foot.
20:00Et de son poste et de ses joueurs offensifs.
20:03On a quand même de nombreux exemples à travers les générations
20:06de grands joueurs et notamment les grands buteurs
20:09qui sont par essence un peu égoïstes.
20:13Ça fait partie de leur construction.
20:14Ce ne sont pas des passeurs.
20:15Et qui ne sont pas toujours dans la transmission
20:17avec les générations suivantes ou qui sont très jugeants.
20:20Là encore, on ne va pas citer de noms,
20:22mais il y en a certains qui nous viennent rapidement en tête.
20:25Lui, il a vraiment prouvé,
20:27et avec des générations différentes,
20:29qu'il était...
20:31Hervé parlait de fait d'avoir été à deux doigts
20:34de faire basculer Didier Drogba.
20:36Sonny Anderson qui vient à Lyon, c'est lui.
20:38C'est-à-dire qu'il l'avait au téléphone tous les jours.
20:40Il était à Barcelone.
20:41Il sortait d'une saison un peu difficile parce qu'il a eu des blessures,
20:45mais c'était quand même un immense attaquant de pointe,
20:47un des meilleurs au monde.
20:48Le Barça fait signer Kluivert.
20:50Ils savent que ça va être difficile de faire cohabiter les deux.
20:52Il y avait la moitié des clubs européens qui étaient sur Sonny Anderson.
20:56Et au-delà du fait que Lyon était capable de débourser à l'époque 100 millions de francs,
21:01ce qui était énorme à l'époque, 15 millions d'euros depuis maintenant.
21:04Et à l'époque, c'était une somme monumentale.
21:06Grâce à l'apport de Jérôme Cédoux ?
21:08Oui.
21:08Exactement.
21:09Mais voilà, il fallait déjà quand même convaincre le joueur de faire Barcelone-Lyon.
21:13Il avait aussi un amour particulier pour ses attaquants de pointe.
21:17Regardez le rapport qu'il avait eu avec Baffet-Gomis.
21:19Mais Baffet-Gomis, ils allaient à Fourvière ensemble
21:21parce qu'il est très religieux aussi, Baffet.
21:23Et lui était très très religieux.
21:25Bernard Lacombe, il allait à l'église.
21:26Et il l'amenait là-bas.
21:28Très superstitieux et très religieux.
21:29Très superstitieux aussi.
21:31Et il lui parlait du football, comment se déplacer, comment faire des choses.
21:34Et il avait avec les attaquants un rapport particulier.
21:36Vous savez, comme les seuls les attaquants ont en quelque sorte.
21:39C'est-à-dire que c'est une sorte de...
21:40Pour eux, c'est la caste, c'est la famille.
21:43Et il a toujours eu ça, c'est vrai.
21:45Avec lui, avec Anderson, avec tous ces joueurs qui sont venus,
21:48il avait envie de leur expliquer quelque chose, leur donner un petit conseil.
21:51Et c'est vrai que c'est plutôt rare parce que les attaquants sont plutôt quand même
21:53des gens qui gardent leurs secrets pour eux.
21:55Et lui, il avait au contraire la volonté d'offrir aux autres.
21:58Il y a ça.
21:58Et puis, il y a évidemment le côté profondément lyonnais.
22:02Et quelque part, ça nous réconcilie avec une idée du foot, en fait,
22:06où ce n'est pas factice.
22:07C'est-à-dire que ce n'est plus un attachement, c'est viscéral, en fait.
22:11Et c'est vrai qu'à Lyon, il y a ce fameux mur des Lyonnais.
22:15Oui, là.
22:15Toutes les figures...
22:16Bocuse.
22:17Il y a Bocuse, il y a les frères Lumière.
22:18Il y a des personnages éminents de l'histoire au sens large.
22:22Lyonnais.
22:23Et le seul, je crois que le seul sportif qui est sur ce mur, c'est Bernard Lacombe.
22:29Il est Lyon, quoi.
22:30Ce soir, je pense que tous les Lyonnais sont tristes au-delà des amateurs de foot.
22:35Absolument.
22:35Personnages respectés à l'Olympique Lé, personnages aussi parfois redoutés.
22:41Troisième extrait, Sébastien Tarrago, 7 parts, 2016, Bernard Lacombe, essaie d'ouvrir un petit peu par rapport à ça,
22:48par rapport à cette crainte qu'il a inspiré.
22:50On y va.
22:51Il y a quelque chose qui s'est passé, je le dis parce que j'en étais surpris.
22:56Nous sommes allés l'année dernière, en fin de saison, après une saison magnifique.
23:00On est allés à Saint-Tropez, 3-4 jours, on est restés.
23:04C'est le président qui avait tout organisé, tout ça.
23:07Et un soir, quand on a bu un petit peu plus, des fois, les gens vous disent des choses.
23:12Et puis, il y a une personne du staff qui m'a dit, c'est un ancien d'ici, je ne dirai pas le nom.
23:20Il m'a dit, tu sais, alors quand on a bu, c'est vrai qu'on dit plus de choses.
23:25Il me dit, tu sais, je n'ai pas peur de toi.
23:27Je dis, pourquoi tu n'aurais pas peur ?
23:29Non, parce qu'ici, ils ont tous peur de toi.
23:32Voilà, je dis, alors c'est une chose que je découvre et que je ne savais vraiment pas.
23:37Voilà ce qu'il m'a dit.
23:39Voilà, Bernard Lacombe inspirait, donc le respect, mais également.
23:42La crainte, évidemment, nous ne sommes pas en édition spéciale, mais dans quelques minutes, nous aurons Vincent Delui qui va nous raconter un petit peu son Bernard Lacombe un peu plus tard.
23:53Oui, Eric, pardonne-moi.
23:55Juste un moment, parce que moi, je n'ai aucune légitimité de parler de Bernard Lacombe.
23:58Non, mais vous pouvez.
23:59Mais petit, ce que je me souviens, il y a deux noms qui m'ont accompagné, lui, à Lyon, même si j'étais à l'époque pro-M.
24:07C'est Fleury Dinalo et qui est ça.
24:08Et c'était indissociable de ces trois joueurs.
24:12Après, il est parti, mais c'était vraiment un trident incroyable.
24:17Mais quand il arrive en 1969 à l'Olympique Lyonnais, c'est un fan de l'Olympique Lyonnais.
24:21Et ses joueurs, on va dire, mythiques, c'est Yéza.
24:24Et c'est Dinalo, il arrive dans le vestiaire où il se dit, je joue avec mes idoles.
24:27Ils se voyaient tout le temps, ils mangeaient ensemble avec Fleury Dinalo et Alain Giresse.
24:31Et Alain Giresse, quand il venait de Bordeaux, Toulouse, et il venait à Lyon.
24:35Et moi, je me souviens avoir mangé au début des années 2000 avec Alain, avec Bernard,
24:39dans la brasserie qui avait juste à côté de Gerland, juste à côté du stade.
24:44Et c'est des moments forts, magnifiques.
24:45Virginie, quelques autres réactions du monde du football, peut-être plus là.
24:49Peut-être de Didier Deschamps.
24:49Eh bien oui, le sélectionneur.
24:50Oui, il s'est exprimé avec la disparition de Bernard Lacombe.
24:53Le football français perd un de ses plus illustres serviteurs.
24:56En équipe de France, il a fait partie de ceux qui ont ouvert la voie du succès en remportant l'Euro 84.
25:02Lui, comme ses coéquipiers, a inspiré la génération 98.
25:06Bernard n'a pas seulement été un immense buteur, il fut également un grand dirigeant.
25:10A ce titre, il a joué un rôle essentiel dans la montée en puissance et la réussite sur le plan national
25:15et sur le plan européen de son club de cœur, l'Olympique lyonnais.
25:19J'adresse ma sympathie et mon soutien à sa famille, ses proches,
25:23mais aussi à tous ceux qui l'ont côtoyé et l'apprécié.
25:25Philippe Gallo, le président de la Fédération, qui promet que la Fédération saura lui rendre hommage.
25:30Vous prenez peut-être en cours le programme L'Équipe du Soir, marqué par la disparition.
25:34Aujourd'hui, on l'a appris en début de soirée de Bernard Lacombe.
25:36Pour les jeunes oligués, il était le numéro 9 des Bleus à l'Euro 84,
25:40le premier trophée, c'est à quoi fait allusion d'Idy Deschamps,
25:43le premier trophée gagné par l'équipe de France.
25:46Donc le vrai buteur était un numéro 10.
25:48Je suis en train d'y penser parce que je me dis qu'avant Guy Varche,
25:50on a donc eu un numéro 9 qui a traversé une grande compétition gagnée,
25:53sans marquer à eux, parce que je ne crois pas de mémoire qu'il marquait de but à l'Euro 84.
25:57Il essaie Michel le faire.
26:00C'était la grande tradition française de Lacombe à Giraud en passant par Guy Varche.

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