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La journée de mardi marquera la clôture des discussions sur les retraites, et le Premier ministre a déjà écarté un retour à l'âge de départ à 62 ans. Le PS, par la voix d'Olivier Faure, estime que "la censure est toujours possible". Mais que fera le RN si la question se pose à nouveau ?
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 16 juin 2025.

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Transcription
00:00RTL Matin
00:02Et tout de suite l'invité de RTL Matin, Thomas, vous recevez aujourd'hui Jordan Bardella, le président du Rassemblement National.
00:09Bonjour et bienvenue sur RTL, Jordan Bardella.
00:11Bonjour M. Soto.
00:12Dans moins de 20 minutes maintenant, les candidats au bac vont commencer à plancher sur l'épreuve de philo.
00:16J'ai un sujet pour vous, tiens.
00:17L'amitié et la loyauté sont-elles solubles dans la soif de pouvoir ?
00:22Je vous écoute, puisque vous semblez bien inspiré en ce lundi matin.
00:25Bon, pour être plus terre à terre, si on résume une fois pour toutes les choses et comme ça on passe à autre chose,
00:29soit Marine Le Pen, condamnée ou pas, s'en sort sans inéligibilité et ce sera elle la candidate du RN à la présidentielle,
00:36soit elle est condamnée avec inéligibilité et ce sera vous dès le soir du jugement, c'est aussi simple que ça ?
00:41Je vous mets 20 sur 20 parce que vous avez à peu près compris le sens des déclarations que nous avons faites avec Marine Le Pen ces derniers jours.
00:47Marine Le Pen est notre candidate naturelle à l'élection présidentielle et nous nous battons évidemment contre une décision de justice
00:52que nous considérons, comme beaucoup de Français, comme profondément injuste.
00:55Elle a fait appel de cette décision et je vous rappelle qu'elle est évidemment présumée innocente jusqu'à ce procès en appel
01:01où nous démontrerons son innocence et celle de l'ensemble des cadres qui sont persécutés par la justice et par le Parlement européen dans cette affaire.
01:08Et si elle devait être empêchée et avec des si on mettrait Paris en bouteille, je serais naturellement son candidat.
01:15Ça a été dit, redit et nous le redirons si nécessaire.
01:17En tout cas, je vous mets une bonne note M. Soto, vous avez bien suivi.
01:20Vous avez combien en philo, tiens ?
01:21L'actualité politique, je ne me rappelle plus, je sais que j'ai eu 16,5 de moyenne au bac, que j'ai eu la mention très bien.
01:26Bon, très bien. L'actualité, c'est la guerre ou presque entre Israël et l'Iran.
01:31Considérez-vous comme le gouvernement français que le programme nucléaire iranien constitue une menace pour Israël, mais aussi pour l'Europe ?
01:37Oui, bien sûr. D'abord, je veux dire à nos compatriotes ce matin, parce qu'on leur doit la vérité que ce qui est en train de se passer est évidemment très grave au Moyen-Orient
01:46et qu'il ne faut pas minimiser l'évolution de la situation.
01:51On a d'un côté l'Iran, qui est une dictature islamiste, qui mène à bas bruit et manifestement de manière souterraine depuis plusieurs années,
01:59un combat pour obtenir l'arme nucléaire, malgré les engagements qui avaient été pris par l'Iran ces dernières années.
02:05Je vous renvoie vers ce rapport de l'AIEA, qui est sous l'égide des Nations Unies, indiquant que l'Iran n'a pas respecté ses obligations en matière de non-prolifération nucléaire.
02:15Et face à l'Iran se trouve Israël, qui évolue dans un environnement extrêmement hostile et qui lutte chaque jour pour sa sécurité
02:21et qui lutte notamment contre le fondamentalisme islamiste.
02:24Je rappelle que pour l'Iran, la raison d'être de l'Iran, qui est mue par une volonté de détruire l'État d'Israël,
02:32de détruire ce qu'ils appellent l'antité sioniste, et donc par l'intermédiaire de proxy,
02:36mène des attaques toujours plus violentes contre Israël, par l'intermédiaire des outils au Yémen.
02:41Donc la France doit soutenir sans ambiguïté Israël dans ce conflit ?
02:45En tout cas, la France doit être aux côtés d'Israël.
02:48Le rôle de la France...
02:48Y compris militairement ?
02:49Le rôle de la France, c'est d'abord sur la forme d'être la voie de la paix et la voie de la désescalade,
02:54toujours, parce que c'est là le rôle historique de la France sur la scène internationale.
02:59Vous savez que nous avons une base militaire en Jordanie,
03:01nous avons également un petit peu plus loin une base militaire, enfin plusieurs, à Abu Dhabi.
03:06Ça veut dire qu'il faut soutenir militairement Israël ?
03:09La France doit, au moment où on se parle, se tenir du côté d'Israël,
03:13parce qu'évidemment que si demain l'Iran devait obtenir l'arme nucléaire,
03:17la sécurité collective, la sécurité de la région, mais aussi la paix du monde serait menacée.
03:23Et si, évidemment, nécessité fait loi,
03:25la France pourrait assurer, avec plusieurs alliés, plusieurs partenaires internationaux,
03:30la protection et la sécurisation de l'espace aérien.
03:33On n'en est pas là aujourd'hui.
03:34Mais c'est une hypothèse.
03:35Extrêmement, c'est une hypothèse.
03:36Il ne faut rien exclure au moment où on se parle, c'est notre conviction.
03:39Vous souhaitez la chute du régime iranien ?
03:41En tout cas, pour l'instant, il y a une inquiétude qui est aujourd'hui la nôtre.
03:44Vous savez que par l'intermédiaire du détroit d'Ormuz,
03:47notamment, qui est aujourd'hui contrôlé en grande partie par les Iraniens,
03:50passe près de 20% du pétrole mondial.
03:53Et je crois que les Européens devraient prendre l'initiative d'un sommet, très vite,
03:57pour discuter de la sécurisation de l'approvisionnement énergétique de l'Europe,
04:00pour éviter de se retrouver dans une potentielle crise inflationniste,
04:04notamment de l'énergie, qui pourrait avoir des conséquences très lourdes pour nos concitoyens.
04:08Et évidemment, pour l'ensemble des Français.
04:10Est-ce que vous souhaitez la chute du régime iranien ?
04:13La question n'est pas de savoir si on souhaite la chute du régime iranien ou non.
04:16Je me méfie de cette volonté interventionniste des Occidentaux.
04:20Je veux dire, à chaque fois qu'on a cherché à remplacer des régimes,
04:23on a toujours eu pire derrière.
04:24L'histoire nous éclaire.
04:26On pourrait citer la Libye, qui s'est traduite par l'arrivée au pouvoir de milices islamistes.
04:33On pourrait parler évidemment de la Syrie, ou d'un certain nombre d'interventions,
04:37notamment en Irak, qui se sont traduit dans les pays du Moyen-Orient,
04:40à chaque fois par des échecs, et toujours par pire derrière.
04:43Donc je me méfie de cela.
04:44En tout cas, viendra l'heure et le moment où il faudra se remettre autour de la table,
04:48et négocier pour faire en sorte que l'Iran ne dispose pas de cette armée nucléaire.
04:51Encore une fois, si un régime islamiste comme l'Iran obtient l'arme nucléaire,
04:55ça serait un danger non pas seulement pour Israël, mais un danger pour la paix du monde.
04:59Et donc, évidemment, que la situation doit être suivie avec la plus grande rigueur, heure par heure.
05:04Pour faire la part des choses, est-ce que la France doit reconnaître l'État palestinien ?
05:09Nous avons toujours été favorables à une solution à deux États.
05:12C'est la position historique de la France, c'est la position historique de notre mouvement.
05:17C'est le moment-là ou pas ?
05:18Au moment où on se parle, les conditions ne sont pas réunies, pour une raison très simple.
05:21C'est que reconnaître, à l'heure actuelle, un État palestinien serait reconnaître et accorder une légitimité au Hamas,
05:29qui aujourd'hui règne en maître sur la bande de Gaza,
05:32qui a multiplié depuis maintenant plusieurs années des attaques toujours plus violentes,
05:39toujours plus barbares et des pogroms contre Israël.
05:42Israël lutte contre le fondamentalisme islamiste.
05:44Israël a droit à sa sécurité.
05:46Évidemment qu'à terme, il faudra aller vers cet horizon d'une solution à deux États.
05:51Mais au moment où on se parle, et compte tenu d'une région qui est en perpétuelle évolution,
05:56nous sommes entrés dans l'ère des affrontements,
05:58et une situation toujours plus tendue sur place qui évolue minute par minute,
06:03je pense que la priorité, c'est évidemment la sécurité d'Israël.
06:05Venons-en, Jordan Bardel, à l'actualité en France.
06:07C'est la fin du conclave sur les retraites, avec une dernière réunion qui est prévue demain, en principe.
06:11Il y a quelques jours, ici même, Olivier Faure, reconduit à la tête du Parti Socialiste,
06:14disait, pour nous, s'il n'y a pas de recul de l'âge légal, c'est un motif éventuel de censure.
06:19Et pour vous, ORN ?
06:22La censure est une arme que nous utilisons avec beaucoup de rigueur et beaucoup de responsabilité
06:27pour protéger les Français.
06:28Nous l'avons utilisé face à Michel Barnier, vous avez raison,
06:32pour protéger les Français d'une augmentation de 40 milliards d'euros d'impôts.
06:35Et grâce à cette censure, nous avons obtenu, dans le cadre des négociations
06:38et des sujets que nous avions mis sur la table, la baisse, en janvier dernier,
06:41pour tous les Français, de 15% des factures d'électricité pour 24 millions de Français.
06:45Mais là, pour être très clair et très concret, est-ce qu'il vous faut un recul sur les 64 ans ?
06:48Je vais vous répondre.
06:49Ce conclave est un dialogue de sourds, puisque plusieurs syndicats ont déjà quitté la table.
06:53Et en réalité, on voit bien que, dans le dos de ce conclave,
06:56à l'Assemblée nationale, le véritable projet macroniste, il accélère,
06:59puisque jeudi dernier, le groupe Ensemble pour la République
07:02et le groupe des macronistes à l'Assemblée nationale a déposé,
07:05et je m'étonne que ça n'ait pas fait grand bruit,
07:07une proposition de loi pour décaler l'âge de départ à la retraite de 64 à 65 ans.
07:12Donc, pendant qu'on amuse la galerie avec ce conclave,
07:14en réalité, le véritable projet macroniste, il s'accélère en coulisses.
07:18Nous nous y opposons, évidemment.
07:20Mais là, sur les 64 ans, sur le conclave,
07:22est-ce que vous dites, si à la sortie du conclave,
07:24il n'y a pas de recul sur les 64 ans, on censurera ?
07:27Le moment de vérité pour la censure, ça va être le budget.
07:29Donc, nous attendrons, évidemment, le budget pour nous prononcer,
07:32nous allons faire nos propositions,
07:34nous avons déjà fait connaître nos pistes de 40 milliards d'euros d'économie,
07:38parce qu'il y a beaucoup de Français qui entendent parler d'économie
07:40et qui ne conçoivent pas qu'on demande des efforts toujours eux-mêmes,
07:43pendant que les mauvaises économies ne sont pas chassées.
07:46Donc, si le budget ne vous convient pas à l'automne,
07:48et donc dès la mi-juillet, parce qu'on connaîtra les grandes lignes de François Bayrou mi-juillet,
07:52là, il n'y aura pas d'ambiguïté, vous censurerez ?
07:54Nous refuserons catégoriquement toute nouvelle hausse d'impôts
07:57dans un pays où le taux de prélèvement obligatoire,
07:59près de 46% de prélèvement obligatoire,
08:00est déjà l'un des plus élevés de l'OCDE.
08:02Par conséquent, si M. Bayrou ne fait pas la chasse à la mauvaise dépense publique,
08:07la fraude, l'immigration, le fonctionnement de l'État,
08:09la baisse de la contribution au budget de l'Union Européenne,
08:13l'aide publique au développement et l'argent qui est gagné par les Français
08:16et qu'on donne à des États étrangers qui n'en ont pas besoin,
08:18et que de l'autre, on organise de manière directe ou indirecte
08:22une augmentation d'impôts dans un contexte
08:25où nos compatriotes sont déjà pris à la gorge,
08:27alors évidemment que ce sera une ligne rouge
08:29qui aboutira à une censure du Rassemblement national
08:33et de ses députés à l'Assemblée.
08:34Globalement, il paraît qu'il a ouvert une petite bouteille de champagne
08:36pour fêter ses six mois à Matignon vendredi.
08:38Il fait le job ou pas, François Bayrou ?
08:40Non, il ne fait pas le job, il ne fait pas grand-chose.
08:43Je veux dire, est-ce que les Français ont vu une amélioration
08:44de leur situation depuis un an ?
08:46Il y a un an, nous étions en campagne pour les élections législatives,
08:49et moi je n'oublierai jamais que l'alliance entre M. Mélenchon et M. Macron
08:52ont privé les Français d'une majorité.
08:54Le pouvoir d'achat n'est pas traité,
08:56l'insécurité qui explose dans notre pays
08:58malgré les opérations de communication du ministre de l'Intérieur n'est pas traité,
09:02et évidemment que nos compatriotes ont le sentiment aujourd'hui
09:07que leur quotidien ne pourra être tranché que par une nouvelle élection,
09:10que ce soit une élection législative ou, moi je le crois,
09:13par une élection présidentielle qui permettra d'offrir un nouveau cap.
09:16Vous ne souhaitez pas de nouvelle dissolution ?
09:17La question, ce n'est pas est-ce que je souhaite ou je ne souhaite pas de dissolution
09:20au moment où on se parle.
09:21À la rentrée, si évidemment le budget n'est pas satisfaisant
09:24et que le gouvernement tombe,
09:25je ne vois pas comment est-ce qu'on peut tenir jusqu'en 2027.
09:28Par conséquent, si évidemment le budget n'est pas convenable,
09:32ce qui me semble être le cas,
09:34si M. Bayrou continue à s'enfermer dans l'impuissance et l'inertie,
09:37alors il faudra revenir devant les Français.
09:39Moi je crois que seule une élection présidentielle,
09:40en réalité, même anticipée,
09:42pourra permettre de sortir par l'eau d'une crise démocratique
09:45que je n'ai pas provoquée.
09:46Je veux dire, s'il n'y avait pas eu ces alliances profondément cyniques de second tour,
09:49j'aurais eu une majorité pour être à Matignon
09:51et pour mettre en œuvre un projet de redressement
09:57qui est aujourd'hui sollicité par de plus en plus de Français.
09:59Vous savez que s'il y a une présidentielle anticipée,
10:01Marine Le Pen ne pourra pas être candidate avant le jugement en appel.
10:03De même que s'il y a une élection législative
10:05qui pose d'ailleurs la question de cette exécution provisoire
10:08dont on a le sentiment,
10:11et encore plus à la lecture des mots du jugement de première instance,
10:15vise à empêcher Marine Le Pen d'être candidate.
10:18C'était ça, au fond, l'objectif de cette décision de justice
10:21que beaucoup de juristes, d'ailleurs,
10:23et même des membres éminents du Conseil constitutionnel,
10:25comme Mme Lenoir, par exemple,
10:26membre honoré du Conseil constitutionnel,
10:28ont indiqué qu'elle n'était pas fondée en France.
10:29Autre sujet judiciaire,
10:31conséquence de sa condamnation devenue définitive
10:33à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes.
10:35Nicolas Sarkozy, l'ancien chef de l'État,
10:37a perdu sa légion d'honneur.
10:39Il a également été exclu de l'ordre national du mérite.
10:41C'est la procédure, c'est la règle ?
10:42C'est quoi ? C'est circuler, il n'y a rien à voir,
10:43ou ça vous choque ?
10:45Cette décision me choque.
10:46Pourquoi ?
10:46J'ai beaucoup de désaccords avec Nicolas Sarkozy,
10:49qui a, de son côté également,
10:52combattu à plusieurs reprises,
10:54et pendant plusieurs années, le Rassemblement national.
10:56Mais Nicolas Sarkozy a été président de la République.
10:58Et j'ai le sentiment, comme beaucoup de Français,
11:00qu'il y a, par là, une volonté...
11:02Mais on est en dessous des lois, en président de la République ?
11:03Non, mais on n'est pas en dessous non plus.
11:04Et j'ai le sentiment qu'il y a une volonté
11:05d'humilier Nicolas Sarkozy.
11:07Je vous rappelle que Nicolas Sarkozy...
11:08C'est la règle de droit, en même temps.
11:09Pour toute personne qui est en prison ferme,
11:11on perd la Légion d'honneur.
11:12Je vous rappelle que Nicolas Sarkozy a obtenu,
11:15au-delà des affaires de justice qu'il le vise
11:16et pour lesquelles il est en train de s'expliquer,
11:19a obtenu la Légion d'honneur dans le cadre
11:20de l'affaire Human Bomb,
11:21qui s'est tenue à quelques kilomètres d'ici.
11:24À Neuilly.
11:24À Neuilly.
11:25À l'école maternelle.
11:26Pour s'être engagé personnellement
11:29et avoir entamé un dialogue
11:31avec un forcené qui détenait des enfants en otage
11:34dans une école maternelle.
11:35On peut combattre juridiquement, politiquement quelqu'un,
11:39mais je crois qu'il ne faut pas oublier non plus
11:41les services qui ont pu être rendus
11:43à la France et à la République française.
11:45Vous l'avez rencontré Nicolas ?
11:46Parce qu'il vous fascine pas mal Nicolas Sarkozy.
11:47Vous en parlez dans votre bouquin.
11:48Vous l'avez rencontré ou pas ?
11:49Non, il ne me fascine pas.
11:51Je ne l'ai jamais rencontré.
11:52Mais j'ai du respect pour mes adversaires politiques
11:55et j'ai du respect pour les gens
11:57qui s'engagent en politique.
11:58On peut avoir des désaccords.
11:59J'ai eu beaucoup de désaccords avec Nicolas Sarkozy.
12:02Je considère que son bilan économique et migratoire
12:04a laissé des traces très lourdes à la France.
12:06Mais on peut être en désaccord et se respecter.
12:08Merci Jordan Bardella.
12:09Merci M. Soto.
12:09Ce matin, vous restez avec nous.
12:10Il y a Philippe Cavry.

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