- il y a 6 jours
Répondre à la crise du logement, adapter la ville au changement climatique…dans le cadre du sommet de l’Université de la ville de demain, plusieurs actions collectives ont été proposées par des acteurs publics et privés. Méka Brunel et Joachim Pflieger, de la Fondation Palladio, expliquent la démarche dans l’émission Figaro Immo, animée par Olivier Marin.
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00:00Et si l'on réinventait l'immobilier avec de nouveaux modèles, avec de nouveaux usages,
00:05on va parler ville de demain dans cette émission.
00:08Figaro Imo, c'est parti !
00:16Deux invités dans cette émission qu'on est très heureux de recevoir sur le plateau
00:20pour parler de ville de demain.
00:22On va rêver, mais on va aussi s'engager dans cette émission.
00:26Mekka Brunel, bonjour.
00:28Bonjour.
00:28Présidente de la Fondation Palladio, qui œuvre pour la ville de demain.
00:33Joachim Flieger, bonjour.
00:35Bonjour.
00:36Déléguée générale de cette même Fondation Palladio.
00:39Alors peut-être en introduction, pour avoir l'état d'esprit de cette émission,
00:42j'ai envie de vous demander pourquoi l'immobilier doit-il être réinventé ?
00:47Mekka.
00:49Merci beaucoup pour cette question et merci pour votre invitation.
00:52Je crois que nous vivons une époque assez singulière où, après avoir vécu
00:58je me place après guerre, l'objectif de reconstruction basique.
01:06D'ailleurs, il fallait donner de toit pour les uns et les autres.
01:09Et puis le travail en silo, il a fallu répondre à la tertiarisation de l'économie,
01:13à la civilisation de la voiture, etc.
01:14Et on a un par silo répondu au fur et à mesure à différents sujets qui se présentaient à nous.
01:21Puis après, on a eu la financiarisation de l'économie, on a eu la mondialisation
01:25et nous avons fait de l'immobilier comme si c'était un produit financier comme un autre.
01:30Nous vivons une période de changement de paradigme et de transformation profonde à multifactorielle.
01:37Et je ne veux pas utiliser des mots savants.
01:41Mais pour dire qu'aujourd'hui, nous avons besoin de concevoir la ville
01:45comme étant non pas un ensemble d'immeubles, je sais que ça posait, comme une collection,
01:51mais comme étant un ensemble cohérent, comprenant évidemment un toit, quel que soit le toit,
01:57pour vivre, pour travailler, pour s'éduquer, pour produire, pour avoir du loisir, pour commercer.
02:06Et une infrastructure qui permet de lier les gens les uns aux autres.
02:11Au fond, il faut qu'on réinvente le village et la place du village.
02:16Et en ce sens, les transformations technologiques, démographiques, environnementales
02:22et aussi civilisationnelles, d'une certaine manière, nous amènent à réfléchir différemment.
02:29C'est en cela que la ville doit se réinventer, mais elle a beaucoup d'atouts.
02:33Très bien. Joachim, réinventer l'immobilier, réinventer la ville.
02:38Réinventer la ville, effectivement, parce que la société a changé et ses composantes ont changé.
02:43Le paradigme démographique est considérable.
02:46C'est-à-dire qu'on fait moins d'enfants en France, ça a un impact direct sur la manière de loger,
02:51d'habiter en ville.
02:53Paradoxalement, il y a une explosion du nombre de familles monoparentales.
02:56On se sépare plus qu'avant.
02:58Les besoins, du même coup, en termes de logement, sont diamétralement nouveaux.
03:03L'adaptation au changement climatique est une réalité que nous vivons depuis plusieurs années,
03:08avérée, attestée.
03:09L'augmentation des chaleurs, de la chaleur en ville, oblige à réimaginer, à inventer des nouvelles manières de faire.
03:17À la Fondation Palladio, effectivement, on réunit l'ensemble des acteurs qui sont touchés par la fabrique de la ville,
03:24qui sont en fait les artisans de la fabrique de la ville.
03:28Ce sont eux qui ont en partie les clés de la solution.
03:31Mais il faut effectivement toujours se revenir à cette idée que la ville est le poumon de la société et de ses évolutions.
03:38Ça vaut pour la situation française et des métropoles françaises, ça vaut pour les villes moyennes,
03:43ça vaut aussi pour les périphéries, ça vaut aussi pour nos voisins européens qui connaissent en fait des trajectoires similaires.
03:50Merci en tout cas pour ces introductions à tous les deux.
03:53On y reviendra d'ailleurs, il y a beaucoup d'aspects sur lesquels on va revenir.
03:56MECA, la Fondation Palladio, qu'est-ce que c'est alors ?
04:00La Fondation Palladio est née en 2008, au moment de la crise financière mondiale que nous avons connue,
04:06sur une idée de Bertrand Fedot que je salue, en réunissant l'ensemble des acteurs de l'immobilier de la ville
04:12et à l'origine, rendons à César ce qui est à César, les foncières et quelques promoteurs,
04:19pour dire, nous devons nous intéresser aux jeunes dans leur transformation de demain,
04:26à l'innovation à travers des bourses, à nos cadres de second niveau ou des potentiels d'avenir à travers l'Institut,
04:36on doit pouvoir s'y intéresser à travers différentes actions, notamment le panorama pour regarder
04:42qu'est-ce que cette industrie représente au total, afin de servir l'ensemble de nos mécènes
04:48et l'ensemble des acteurs de la ville de façon transversale.
04:53Et je dois dire que depuis le début, l'engagement de l'ensemble des acteurs privés,
04:59puisqu'on est sous l'égide en plus de la Fondation de France, qui se sont mobilisés pas à pas
05:04pour apporter leur réflexion, leur aide, leur soutien à ces actions, ont permis d'accorder
05:12beaucoup de bourses, près d'une centaine, plus de 300 alumnis à notre institut,
05:18des actions, la transformation de notre panorama de l'immobilier de la ville en baromètre,
05:22qui parle aussi de l'impact environnemental, social et sociétal,
05:26mais également l'université de la ville de demain, qui est la dernière née,
05:30dont l'idée c'était de dire, ça suffit pas de parler de la ville bas carbone pour tous,
05:35il faut aussi regarder, au niveau des dirigeants de premier plan,
05:39au niveau transversal, comment on peut se mobiliser
05:42pour introduire, pour exécuter ces transformations dans nos sociétés
05:47et agir en ce sens.
05:49Éclairer, agir et transformer.
05:52Transformer, et ça a été depuis le départ, cette mobilisation qui quelque part montre
05:58que la société elle-même peut avoir la capacité de mouvement de cette nature
06:04et c'est très encourageant.
06:05Alors justement, ce qui est encourageant aussi, ce sont les actions,
06:09des actions collectives d'intérêt général qui vont être présentées.
06:13L'université de la ville de demain, là aussi, qu'est-ce que c'est ?
06:17Alors l'université de la ville de demain était donc créée pour se retrouver
06:21donc les acteurs du public, des entreprises privées et des associations,
06:26des ONG, des, j'en sais rien, des penseurs, etc.
06:30pour réfléchir ensemble comment on peut créer la ville bas carbone pour tous.
06:34D'ailleurs, dès la première édition de notre sommet,
06:38c'est notre cinquième édition cette année, en 2021,
06:41nous avons signé une charte de l'université de la ville de demain
06:46de la méthodologie de travail en commun, de ce travail transversal, de cet engagement.
06:52Dès la fin de cette première édition, tout le monde nous a demandé
06:54mais comment allons-nous faire concrètement ?
06:58Tous ces dirigeants, ces maires, ces ministres nous ont demandé comment on va aller,
07:02on va faire et nous avons réfléchi.
07:03Et l'idée est venue par nos collègues,
07:07que ce soit le directeur de l'université de la ville de demain, Axel Nevers,
07:12et l'ensemble des acteurs, pour transformer cela en actions collectives.
07:16Et ces actions collectives, ce sont des coalitions d'acteurs transversaux
07:20qui, sur la base d'une idée, veulent la porter à échelle,
07:26sans attendre des transformations législatives, je dirais,
07:28autant qu'offrir se peut avec la caisse à outils de loi que nous avons.
07:32Donc on peut agir sans attendre forcément du politique,
07:36on peut agir concrètement sur le terrain.
07:38En économie circulaire, y compris sur l'argent public
07:40ou l'investissement que nous pouvons faire.
07:43Et c'est comme ça que nous avons accompagné des acteurs tout à fait majeurs
07:47comme la géothermie de surface, l'intensi-score, les 20% de SS,
07:53l'alliance foncière, y compris avec les acteurs des villes et publics.
07:58Et puis nous avons également lancé l'université in situ.
08:01Tous les ans, nous accompagnons une ville moyenne
08:05dont le maire nous demande de se mettre dans ses roues
08:08pour aller massivement et réfléchir ensemble
08:11sur les différents sujets qui pourraient l'intéresser
08:13et pas un jour le logement social, un jour le bureau,
08:16un jour le commerce, un jour l'école, etc.
08:18Pour lui permettre d'accélérer sa réflexion
08:21et de connaître les acteurs lui permettant de se transformer.
08:25Et c'est en cela que ce sont des facteurs d'accélération.
08:30Et depuis l'année dernière, nous nous intéressons également
08:32à des villes plus importantes comme Bordeaux l'année dernière.
08:35Mais il y a eu Val-de-Roye, il y a eu Saint-Dizier,
08:39il y a eu Lourdes, Béthune.
08:41Et cette année, c'est Laval sur laquelle nous allons travailler.
08:46Avec le maire, encore une fois, c'est toujours pareil.
08:49Ce sont les acteurs qui sont les plus importants.
08:51Nous ne sommes que des facilitateurs.
08:52Très bien. Alors, éclairage, justement, Joachim,
08:55avec cette Université de la Ville de Demain.
08:57Et sur les exemples, on ne peut pas tout citer,
09:01mais quelques exemples emblématiques d'actions collectives.
09:04D'actions collectives, qui plus est que nous avons révélé
09:08vendredi 13 juin à Versailles, lors du sommet,
09:10du cinquième sommet de l'Université de la Ville de Demain.
09:14Les distinguer, c'est, comme le disait Mekka,
09:17accélérer leur visibilité, leur structuration,
09:19les aider, en fait, à se faire connaître dans leur démarche.
09:22Peut-être pour commencer avec une qui nous semble assez importante,
09:26le fait de pouvoir rénover des logements vacants
09:30et les mettre à la disposition de populations en difficulté.
09:34C'est une action collective qui vient de se lancer.
09:38Elle fait le constat que, d'un côté,
09:40nous avons un étudiant sur cinq qui se loge
09:42dans des conditions très difficiles.
09:45Il y a à peu près 200 000 personnes en France
09:47qui vivent dans des situations de logements d'urgence.
09:50Et puis, de l'autre côté, vous avez un parc de logements vacants
09:54qui reste vacant, en réalité,
09:56parce que les propriétaires, en soi,
09:58ne sont pas accompagnés dans la rénovation
10:00ou n'ont pas la capacité financière de rénover ces logements.
10:05Ce que propose cette action collective,
10:07c'est de créer, en fait, une foncière solidaire
10:09qui permettrait, en fait, à la place du propriétaire,
10:12d'effectuer la rénovation du logement,
10:15puis ensuite de se charger, de le mettre à la disposition
10:18avec des loyers modestes,
10:20à la distillation de populations fragiles, vulnérables.
10:24Un exemple, c'est un retraité ou une retraitée
10:26qui possède un studio,
10:28qui n'a pas les moyens financiers de le rénover.
10:31Eh bien, cette personne le confie à la foncière solidaire
10:35qu'il le rénove, qu'il le met en location
10:39auprès d'une personne vulnérable,
10:42avec des moyens modestes.
10:44Et puis, ce qui se passe pour le propriétaire,
10:46c'est que son logement est rénové.
10:48Alors, effectivement, il ne touche pas de loyer
10:49pendant le temps où intervient la foncière solidaire,
10:52mais ce retraité se retrouve 12 ans, 15 ans après,
10:55avec un studio rénové qu'il peut léguer à ses enfants.
10:59Et donc, il y a un cercle qui est extrêmement virtueux.
11:01qui permet de répondre à plusieurs problématiques.
11:03Est-ce que l'on pourra donner son argent, son épargne,
11:07utilement à une foncière solidaire, justement ?
11:09Là, on peut le donner par la mise à disposition du bien,
11:13du bien immobilier lui-même,
11:15qui, en fait, est une réponse pour le retraité,
11:18pour le propriétaire,
11:19et qui sera nécessairement aussi un impact social,
11:21sociétal majeur,
11:23pour pouvoir loger, en fait,
11:24toute une partie de la population française.
11:26Et là, il y a un engagement,
11:27c'est la rénovation et la location de 15 000 logements
11:30en l'espace de trois ans.
11:32Vous prenez l'engagement ?
11:34Le groupe de travail, l'action collective,
11:36en prend l'engagement,
11:37et nous, nous les soutenons
11:38pour leur donner l'éclairage dont vous parliez tout à l'heure,
11:40les mettre en relation avec les foncières,
11:43avec les territoires,
11:44avec toutes les parties prenantes
11:45qui ont un intérêt à agir,
11:48en faisant, en identifiant ensemble
11:49le besoin qui est crucial.
11:50Là, on a parlé tout à l'heure d'étudiants,
11:52de populations qui ont besoin de se loger.
11:56C'est peut-être, comme le dit souvent Mecca Brunel,
11:58nous sommes à la base de la pyramide de Maslow,
12:02on a besoin de se loger pour vivre.
12:04Eh bien, cette action collective y répond.
12:05Et l'autre action collective
12:07qui va, en fait, dans cette ligne,
12:09c'est de massifier la transformation
12:11de bureaux en logement,
12:13400 000, 500 000 logements vacants,
12:16ce qui est absolument énorme.
12:17Il y a un gaspillage monumental des mètres carrés.
12:20Et là, vous proposez une action collective,
12:21un inventaire, de faire aussi un scoring
12:24de bureaux vacants,
12:26et notamment dans les Hauts-de-Seine,
12:28qui serait un premier test.
12:30Alors, effectivement,
12:31l'idée, c'est toujours de regarder la réalité en face,
12:33de se dire, d'un côté,
12:34vous avez des mètres carrés de bureaux vacants,
12:37on les estime à 9 millions,
12:39aujourd'hui, de mètres carrés de bureaux vacants,
12:42peut-être 12 millions à échéance de 2030.
12:46Sur la France.
12:46Sur la France.
12:47Et de l'autre côté,
12:47vous avez un besoin de logement
12:49qui a en tout cas nourri une crise du logement
12:52qui est considérable.
12:53Eh bien, ce consortium
12:54de la transformation des bureaux
12:58se propose de faire un inventaire
13:00des immeubles qui pourraient être
13:02facilement transformables.
13:04Et leur cas d'espèce, effectivement,
13:05c'est de dire, en 6 mois,
13:07de faire une cartographie des Hauts-de-Seine
13:08et de cibler des immeubles de bureaux
13:12qui seraient facilement transformables.
13:15et de créer un indice
13:16qui permettrait à toutes et à chacun,
13:18c'est un outil, en fait,
13:19qui serait mis à la disposition de tous,
13:20permettant, en fait,
13:21de déterminer la capacité
13:23de changer ce bâtiment,
13:25ce de bureau,
13:26et de le changer.
13:27Ensuite, d'identifier aussi
13:28quels peuvent être les freins
13:29à la transformation.
13:31En tout cas,
13:31de prendre à bras le corps
13:32ce sujet-là,
13:33de commencer par les Hauts-de-Seine,
13:34mais ensuite de massifier.
13:35Oui, c'est ça.
13:35L'idée, c'est de généraliser ensuite,
13:37l'étendre sur toute la France.
13:40Oui, Meka,
13:40vous vouliez intervenir sur cette notion ?
13:42Oui, je voulais rebondir
13:43sur ces sujets-là
13:44pour dire ce que je disais tout à l'heure,
13:46c'est que nous devons sortir
13:48du silotage de notre vision du monde
13:51pour arriver à considérer
13:52les villes comme un ensemble cohérent
13:54et cette régénération urbaine,
13:56au fond, c'est ça.
13:57Nous ne pouvons pas déplorer
13:59en permanence,
14:01d'ailleurs un peu partout dans le monde,
14:02que nous manquons de toit
14:04pour vivre décemment.
14:06C'est la base de la dignité
14:07pour des étudiants,
14:10des familles,
14:12du social,
14:13du pas social,
14:14du moyennement social,
14:15pour les personnes âgées, etc.
14:17Et garder aussi des locaux vacants
14:19qui doivent être adaptés,
14:21ne pas transformer des locaux
14:22en des locaux de production,
14:23ne pas utiliser l'intelligence artificielle
14:25et la technologie,
14:27ne pas se poser la question
14:29de l'amélioration environnementale
14:31de tout ça,
14:32tout ce qui est fait
14:33par les acteurs,
14:34franchement les acteurs du secteur,
14:36font énormément
14:37en matière d'environnement.
14:39Mais là, il est temps
14:40de passer à échelle
14:41et nous avons la capacité
14:44dans un mouvement collectif,
14:48et c'est le cas de le faire,
14:49c'est pour ça que le nom
14:50Action Collective,
14:51et je salue Axel Nevers
14:54et les équipes d'évidence
14:55qui l'ont trouvé,
14:58prend toute sa saveur,
14:59toute sa valeur,
15:00tout son poids
15:01et toute son importance.
15:02– Même si on sent
15:03qu'il y a un contexte,
15:05quand même un recul,
15:06notamment sur tout ce qui est
15:07environnemental, écologie,
15:09on voit le recul sur le ZAD,
15:11on voit le recul sur les ZF,
15:12on voit la rénovation énergétique
15:14qui a des problèmes,
15:15des promoteurs immobiliers aussi
15:17qui réclament l'allègement
15:18des normes.
15:18on est dans un contexte économique
15:20aussi qui n'est pas simple.
15:21– Ce n'est pas,
15:23si je puis me permettre,
15:24vu de ma fenêtre,
15:26je ne pense pas que les gens disent
15:27on a envie de construire
15:29non écologique,
15:31non confortable,
15:33ça ne marche pas.
15:34D'abord,
15:35personne ne le fait,
15:36donc soyons quand même,
15:37je veux dire,
15:38il y a peut-être,
15:39mais c'est tellement,
15:40n'en parlons pas,
15:42les professionnels ne le font pas,
15:43sont très très engagés.
15:44L'idée c'est de dire
15:46qu'accumuler en permanence
15:48des règles et des normes
15:49et les changer tout le temps
15:50pour des acteurs,
15:53nous sommes dans le temps long,
15:55entre l'instant,
15:56vous savez,
15:57il y a encore 30 ans,
15:58alors vous étiez tous très jeunes,
16:00pour obtenir un permis,
16:02il fallait quoi,
16:03un permis de logement
16:03entre 9 et 1 an,
16:059 mois et 1 an.
16:07Là,
16:07on est à 3 ans,
16:09moins.
16:09– Mais plus que ça,
16:10mais qu'à des grosses opérations
16:11collectives,
16:12bien sûr,
16:13on arrive à 7 ans,
16:14oui bien sûr.
16:14– Et donc,
16:15tout ce temps-là,
16:16on ne peut pas en permanence
16:17changer de règles.
16:19La permanence des règles
16:21et amener les gens
16:22à travailler ensemble,
16:23c'est un premier point.
16:24Le deuxième point
16:25que les professionnels demandent,
16:27soyons,
16:28vous savez,
16:28c'était une pub de Sony
16:30quand j'étais jeune
16:31qui disait
16:31« Think global, act local ».
16:33Ayons des objectifs,
16:36mais adaptons-les au terrain,
16:38au cas par cas,
16:40localement.
16:41Nous ne pouvons pas avoir
16:43des règles punitifs,
16:46centralisées,
16:47je sais bien que la France
16:47est très centralisée,
16:48et moi qui suis une Française
16:49d'adoption,
16:50je l'accepte volontiers,
16:52mais nous ne pouvons pas
16:53avoir ça
16:53et ne pas tenir compte
16:55des spécificités
16:57des territoires
16:58et surtout de ce que
16:59les acteurs des territoires,
17:01les acteurs du terrain
17:02peuvent apporter
17:03comme innovation,
17:04comme réflexion,
17:05comme travail
17:06pour réfléchir ensemble.
17:08Je vous assure,
17:08les exemples sont très importants.
17:10Vous trouverez la liste
17:11et la liste
17:11de tous les acteurs
17:12qui ont travaillé
17:13sur nos publications
17:15et on est très,
17:17très honorés
17:17et très heureux
17:18de leur engagement
17:20de cette manière-là.
17:21Donc, c'est en ce sens-là,
17:22ce n'est pas un recul
17:23pour le recul,
17:24c'est de retrouver
17:25le bon sens.
17:27C'est que quand on accumule
17:29tout un tas de choses
17:30en même temps,
17:32pardon,
17:33je ne voulais pas faire,
17:34mais ça ne marche pas toujours.
17:37Et puis, en finir
17:38avec le gaspillage
17:38des mètres carrés.
17:39Et puis, en finir
17:40avec le gaspillage,
17:41parfois, regardez,
17:43l'économie circulaire,
17:46avec les règles
17:47et les normes qu'on a,
17:48on ne peut pas utiliser
17:49tous les matériaux
17:50tout le temps,
17:51ne serait-ce que
17:51parce qu'on ne peut pas assurer,
17:53parce que les règles
17:54ne le permettent pas,
17:55qu'il faut des atex,
17:56qu'il faut ceci,
17:56qu'il faut cela.
17:57Et en même temps,
17:58on dit qu'il ne faut pas gaspiller,
17:59il faut réutiliser les matériaux.
18:01Eh bien, faisons confiance
18:02à des choses qui existent,
18:04le droit à l'expérimentation,
18:05le droit à regarder
18:08comment les choses se passent.
18:09Ça a été fait, par exemple,
18:10sur les permis
18:11sur les Jeux olympiques.
18:13On a vu qu'on a pu construire
18:15dans un délai.
18:16Eh bien, regardons comment
18:18on peut être au service
18:19de la population.
18:20On ne peut pas régler
18:21les problèmes urbains
18:24qui ne sont pas simplement
18:26des problèmes de l'immobilier.
18:27L'immobilier est au service
18:28de tous les autres.
18:28Mais on ne peut pas régler
18:30ces problèmes-là
18:31uniquement en parlant
18:32de logements d'urgence
18:33et en se désolant
18:37qu'il y ait des gens
18:37qui dorment dans la rue.
18:38La dignité avant tout.
18:40Et je vous assure,
18:41moi qui suis immigré d'origine,
18:43je trouve que la dignité
18:44pour tous
18:44est quelque chose d'important
18:45parce que ça permet
18:46de faire partie
18:47d'un récit national.
18:48Très bien.
18:49Et j'ajouterais peut-être
18:50Olivier sur l'impact environnemental
18:51dont vous parliez tout à l'heure.
18:53Comme vous le savez,
18:54on mène depuis neuf ans
18:55un panorama de la ville
18:56et de l'industrie de la ville
18:57avec EY.
18:58La fondation Palladio
18:59l'avait créée il y a neuf ans.
19:01Pour l'édition de cette année,
19:02on a continué le travail
19:05d'approfondissement
19:06sur l'impact environnemental,
19:07social et sociétal.
19:08Mais sur l'impact environnemental,
19:10c'est quand même éclairant
19:11de voir qu'en 2025,
19:12dans les 500 entretiens
19:13qu'on a pu mener
19:14avec des dirigeants,
19:15l'engagement de stratégie
19:17bas carbone
19:18est une conviction profonde
19:20des dirigeants.
19:21Et c'est le sens de l'histoire.
19:22C'est le sens de l'histoire.
19:24Sur le développement
19:25justement de la nature en ville,
19:27ça aussi c'est une action,
19:28un engagement.
19:29Ça c'est un engagement
19:30de cette année
19:31avec une action collective
19:32qui est magnifique,
19:33qui justement,
19:34c'est habiter la ville
19:35et habiter la nature en ville.
19:37Le constat, c'est de dire
19:38quand on parle de nature en ville,
19:39c'est de se dire
19:40ce sont d'abord
19:40les parcs municipaux,
19:42ce sont les trottoirs
19:43qui sont végétalisés.
19:45Mais en réalité,
19:46vous êtes toute une autre part
19:47de la ville.
19:47C'est la nature
19:49et c'est le foncier privé.
19:52Donc cette action collective
19:53se propose de travailler
19:54sur des coopérations
19:55beaucoup plus fortes
19:56entre le public
19:57et le privé
19:58à l'endroit,
19:59la naturation de la ville.
20:01Et l'idée,
20:02c'est d'abord
20:02de partir d'une cartographie.
20:03Ils l'ont fait
20:04pour la ville de Lyon.
20:05C'est de pouvoir dire
20:07que vous avez 60%
20:08de la nature en ville
20:09dans la ville de Lyon
20:10qui est sur une emprise privée.
20:13Donc si on veut densifier,
20:14si on veut donner accès
20:15à des espaces verts,
20:16parce qu'on le sait,
20:17un espace vert,
20:18ça peut aller jusqu'à 4 degrés de moins
20:20en cas de forte chaleur
20:22pour les populations
20:22qui vivent à proximité.
20:24On peut parler aussi
20:25des cours d'école
20:25qui sont accessibles,
20:27végétalisés
20:28et qui peuvent devenir
20:29des lieux de sociabilité,
20:31des lieux où on puisse retrouver
20:32aussi des îlots de fraîcheur
20:33pendant les périodes de canicule.
20:35Et en dehors des heures de classe.
20:36Et en dehors des heures de classe.
20:37C'est accessible.
20:38Et en tout cas,
20:38se dire que là,
20:39on a un levier
20:40qui est considérable,
20:42mais pour cela,
20:42il faut pouvoir cartographier.
20:44Donc l'action collective
20:44se donne un objectif très clair,
20:46se donner un an
20:47pour cartographier
20:4850 métropoles françaises.
20:50Recenser les initiatives.
20:51Recenser les initiatives,
20:52montrer là
20:53où il y a des points de jonction
20:54entre les jardins,
20:55les espaces publics
20:56et puis la nature
20:57sur du foncier privé
20:59pour essayer
21:00d'innover en la matière.
21:02L'idée est magnifique
21:03permettant de ce cartographier
21:05mais surtout ensuite
21:05de passer à l'action
21:06et donc d'embarquer
21:07toutes les parties prenantes
21:09vers plus de nature en ville.
21:11Autre action collective
21:12dont vous souhaiteriez parler,
21:14Mekar, Joachim ?
21:15Moi, je voudrais surtout
21:16mettre l'accent sur le fait
21:17que pour la première fois
21:18cette année,
21:19après avoir expérimenté
21:20trois années de suite,
21:23nous avons lancé
21:24un process
21:24pour ces actions collectives
21:26sous la houlette
21:28de l'Université de la Ville de Demain
21:30avec le directeur
21:32Axel Nevers
21:33et Amélie Lafosse
21:35qui travaille avec lui
21:36pour créer
21:38un process
21:39de présentation
21:40ou une appel
21:40à candidature
21:41au fond
21:41que ceux qui sont porteurs
21:43nous apportent
21:44des sujets
21:45et je voudrais saluer
21:46toutes ces actions
21:47qui n'ont pas
21:49parce qu'il y a un jury
21:50qui s'est réuni
21:50co-présité
21:51par Emmanuel Cos
21:52et François
21:54qui est vice-présidente
21:56de la Fondation Palais
21:57que je salue également
21:58et qui à ce titre
22:00est en charge
22:00de l'Université
22:01de la Ville de Demain
22:01et avec Emmanuel Cos
22:05et François de Mazière
22:06le maire de Versailles
22:07avec un jury
22:08très très très divers
22:10et varié
22:10dont vous trouverez
22:11tous les noms
22:12que je vais mal citer
22:13de tête
22:14mais de nos mécènes
22:16comme l'ancienne ministre
22:17Elisabeth Moreno
22:18Alain Resplendi
22:21Bernard
22:22Christine Lecomte
22:24je vais les citer finalement
22:26Nicolas Joly
22:26Clémence Béchut
22:30et pour distinguer
22:34quelques-unes
22:35parmi les 36 dossiers
22:37qu'on a reçus
22:38et bien cela indique
22:40que la société civile
22:41est là
22:43mobilisée
22:44avec le secteur public
22:46pour trouver
22:47des voies et moyens
22:48de transformation
22:49et de cette régénération urbaine
22:50je vous assure
22:51que c'est très encourageant
22:52pour ce que nous allons remettre
22:55comme clé du camion
22:56si j'ose dire
22:57à nos enfants
22:58et petits-enfants
22:59oui pour les générations futures
23:00Joachim
23:00en tout cas un bel élan
23:01oui
23:02et puis pour cette
23:03effectivement
23:03la place des enfants
23:06la place des jeunes
23:07nous disions tout à l'heure
23:08la place aussi
23:09des personnes
23:10en situation de handicap
23:11dans la société
23:12dans la ville
23:12que nous sommes en train
23:13de construire
23:14on fait en fait
23:15oeuvre là de société
23:15tous ensemble
23:16et c'est vrai
23:17que la forte mobilisation
23:18du secteur privé
23:20des territoires
23:21du secteur public
23:22nous amène en fait
23:23à penser
23:24une vraie complexité
23:25on ne se cache pas
23:26derrière la complexité
23:27du sujet
23:28mais plus on est divers
23:29plus on est pluriel
23:31dans la manière
23:32d'aborder ces problèmes complexes
23:33plus on trouvera
23:34des solutions
23:34qui sont innovantes
23:35produire donc
23:36des logements
23:36qui soient
23:37écologiquement
23:39on va dire
23:40responsables
23:40socialement inclusifs
23:42économiquement abordables
23:44c'est possible
23:44en tout cas
23:46c'est ce vers quoi
23:47on travaille
23:47il n'y a pas
23:49de baguette magique
23:50mais ne pas le faire
23:53c'est une erreur
23:55pour ne pas dire
23:56autre chose
23:56et nous sommes tous
23:58mobilisés pour ça
23:59ce n'est pas simplement
24:00le fait de faire vivre
24:01une industrie
24:01ce qui est important
24:02plus de 10% du PIB
24:04plus de 2 millions et demi
24:06d'employés
24:07mais c'est surtout
24:09faire vivre une société
24:10parce que
24:11la société
24:12c'est ça
24:13nous sommes ici
24:13dans un studio
24:14il nous faut un toit
24:15pour pouvoir avoir
24:16l'honneur d'être
24:17dans une émission
24:17avec vous
24:18donc c'est vraiment
24:19la base de la société
24:20et c'est en cela
24:21que c'est important
24:22ce n'est pas
24:23juste en disant
24:252 plus 2 égale 4
24:27qu'on va y arriver
24:28c'est en trouvant
24:29des tas de solutions
24:31y compris
24:32des solutions technologiques
24:33y compris
24:34des solutions
24:35innovantes
24:35en matière de financement
24:36il y a une action
24:37collective sur
24:38comment financer tout ça
24:38par laquelle
24:39vous pouvez en parler
24:39oui alors
24:40l'idée c'est de dire
24:43au fond
24:44les français
24:45épargnent beaucoup
24:47plus de 18%
24:49de la richesse nationale
24:51est en épargne
24:52des français
24:53dont 7%
24:55d'épargne libre
24:56qui est investie
24:58j'en sais rien
24:59sur des fonds euros
25:00des actions américaines
25:02la dette
25:03de je ne sais plus
25:03quel pays
25:04et bien on peut peut-être
25:06flécher
25:07cette épargne
25:08comme ça a été fait
25:09après guerre
25:09vous savez
25:10les S2I
25:10qui ont été créés
25:11pour reconstruire
25:12le pays
25:12c'était dans cette idée-là
25:13de réfléchage
25:14de l'épargne
25:15pour retrouver
25:17la capacité
25:18de faire
25:19de la régénération
25:19urbaine
25:20et de créer
25:21des quartiers mixtes
25:23non pas simplement
25:24rénover un immeuble
25:25mais des quartiers mixtes
25:27et donnant
25:27des services
25:28des capacités de faire
25:29ça représenterait
25:30vu les montants
25:31qui sont très importants
25:33à peu près
25:3325 milliards d'euros
25:35qu'on pourrait répartir
25:36et puis d'autres investisseurs
25:37pour en venir
25:38plus solidaire
25:39en tout cas
25:39pour la régénération urbaine
25:40pour la régénération
25:41du patrimoine
25:42vous savez
25:43le Pinel
25:44à la fin
25:44a rapporté
25:452%
25:47les jours paires
25:47dispositifs d'investissement
25:48locatif
25:49exactement
25:49et ça a coûté
25:514 milliards
25:52à l'État
25:53peut-être que
25:54de cette manière-là
25:55on pourrait être aussi
25:55en économie circulaire
25:57autour des rémunérations
25:59et puis il y aura
25:59d'autres investisseurs
26:00qui viendront investir
26:01dans les immeubles
26:03différemment
26:04donc vous lancez
26:05cette idée
26:05en fait c'est un appel
26:06c'est une action collective
26:07qui est lancée
26:08pas simplement
26:09par nous
26:10mais par également
26:12qui a été présentée
26:13vendredi dernier
26:13et qui va être présent
26:15qui a été présentée
26:16également à la salle
26:17comme une action collective
26:19pour aussi porter à échelle
26:24et massifier cette idée-là
26:25et puis donner du sens
26:26à son épargne
26:27et puis c'est un acte citoyen
26:28et puis ça se voit
26:29c'est dans les territoires
26:31l'idée c'est de pouvoir aussi
26:33l'expérimenter
26:34et ça passe certainement
26:36par des actions
26:37dans la métropole du Grand Paris
26:38dans d'autres métropoles françaises
26:40mais de montrer que
26:41cette épargne
26:42qui serait orientée
26:42vers ces projets
26:43de régénération urbaine
26:44ont des traductions
26:45très concrètes
26:46sur la vie des gens
26:47et sur peut-être aussi
26:48le lien social
26:49et je trouve en plus
26:50que c'est visible
26:51puisque quand on est
26:52dans nos métiers
26:52c'est visible
26:53y compris l'infrastructure
26:54parce que attention
26:55quand on fait de la régénération urbaine
26:57il faut des voies
26:57il faut apporter l'eau
27:00l'électricité etc
27:01l'assainissement
27:02tout ce qu'on veut
27:02donc ça permettrait aussi
27:04de peut-être organiser
27:05aller des visites de chantier
27:06après-guerre
27:07les S2I
27:08c'est exactement ça
27:09peut-être de temps en temps
27:11on peut s'inspirer
27:12des idées qui ont marché
27:13il y a longtemps
27:13et bien merci à tous les deux
27:16en tout cas
27:16pour votre éclairage
27:18merci pour la fondation Palladio
27:20fondation Palladio
27:21tous les deux
27:21l'université de la ville
27:23de demain
27:23longue vie
27:24à cette université
27:26de la ville de demain
27:26Meka Brunel
27:27merci beaucoup
27:28merci à vous
27:29Joachim Flieger
27:31merci infiniment
27:32merci pour cette interview
27:33et à très bientôt
27:34pour une prochaine émission
27:35de Figaro
27:36Imo
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