- 14/06/2025
Cette semaine, plongeons dans les arcanes de la guerre en Ukraine avec Benoît Paré, observateur de l'OSCE envoyé sur place de 2015 à 2022. Son livre "Ce que j'ai vu en Ukraine" (disponible ici https://boutiquetvl.fr/accueil/benoit-pare-ce-que-j-ai-vu-en-ukraine-2015-2022-journal-d-un-observateur-international) est bien plus qu'un simple récit : c'est un témoignage, un journal de bord dont les faits ont souvent été éclipsés par le narratif occidental. Explorez avec nous les vérités cachées derrière le conflit ukrainien, essentielles pour éclairer notre compréhension actuelle.
Nous discuterons des manipulations de données sur les victimes civiles, des accords de Minsk, de l'implication américaine, et bien plus encore. Benoît Paré apporte une perspective unique, ayant observé de près les événements qui ont façonné cette région critique.
Un échange enrichissant qui révèle ce que les médias traditionnels ne veulent pas dévoiler.
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00:00:00Depuis 12 ans, avec des moyens restreints, mais votre soutien indéfectible, l'audience de TVL a littéralement explosé.
00:00:08Avec près d'un million d'abonnés uniquement sur notre chaîne YouTube principale,
00:00:12notre force de frappe inquiète désormais le pouvoir.
00:00:15Nos analyses, sans concessions ni caricatures, dérangent.
00:00:19Lors de la crise sanitaire, nous n'avons eu de cesse de nous élever contre la coercition d'État.
00:00:23Depuis 2022, nous dénonçons cette escalade guerrière d'Emmanuel Macron et ses amis néocons sur le conflit en Ukraine
00:00:29qui pourraient nous conduire jusqu'à un affrontement direct avec la Russie.
00:00:33TVL propose une voie unique, une voie indépendante et sans allégeance.
00:00:40Ce refus des caricatures, des facilités ou des outrances nous place de fait dans la ligne de mire du pouvoir.
00:00:47Ils ont peur de notre montée en puissance.
00:00:50Alors après les opérations de censure, après les bannissements des plateformes,
00:00:54le pouvoir politique a maintenant décidé de fermer nos comptes bancaires.
00:00:58Mais alors je peux vous le dire, cette nouvelle opération de déstabilisation politique
00:01:03n'aura pas plus de succès que les précédentes.
00:01:05À TVL, on a le cuir épais.
00:01:07On ne se laissera pas abattre.
00:01:08Nous avons déjà accompli les démarches nécessaires et trouvé une solution.
00:01:12Et dès à présent, vous pouvez refaire un don à TVL de façon sûre et sécurisée.
00:01:18Mais évidemment, ces nuisances ont un coût.
00:01:20Celui du temps qu'elles mobilisent, des efforts qu'elles concentrent,
00:01:24des attentions qu'elles redirigent.
00:01:25Et entre nous, je pense que c'est leur but.
00:01:27Ils veulent nous écarter de notre mission première, celle qui les effrêtant.
00:01:31Vous informez librement.
00:01:34Alors, c'est à vous de continuer de soutenir TVL,
00:01:36votre média indépendant qui sait piquer au vif le pouvoir.
00:01:41Aidez-nous et donnez-nous les moyens de poursuivre l'aventure et l'accélérer.
00:01:44Je compte sur vous.
00:01:45Bonjour à tous.
00:02:12Je suis ravie de vous retrouver pour ce nouveau numéro du samedi politique.
00:02:17Vous le savez, pour comprendre l'actualité, cela passe souvent par une compréhension du passé plus ou moins récent.
00:02:23Alors, cette semaine, c'est ce que nous allons voir.
00:02:25Nous allons nous plonger dans les racines de ce conflit ukrainien qui sévit encore aux portes de l'Europe.
00:02:31Mais avant toute chose, vous le savez, je compte sur vous pour le succès de cette émission.
00:02:34Alors, pensez dès à présent à cliquer sur le pouce en l'air.
00:02:37Pensez dès à présent à relayer cette vidéo.
00:02:40Et puis, on se retrouve dans les commentaires tout au fil de cette émission.
00:02:43À tout de suite.
00:02:43Et à mes côtés, cette semaine pour le samedi politique, Benoît Paré.
00:02:58Bonjour, monsieur.
00:02:59Bonjour.
00:02:59Merci beaucoup d'être avec nous.
00:03:01Vous êtes ancien analyste au ministère de la Défense, officier de réserve de l'armée de terre.
00:03:06Vous avez participé à plusieurs conflits et vous étiez observateur pour l'OSCE, l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe.
00:03:17C'était en Ukraine de 2015 à 2022.
00:03:20Et vous avez d'ailleurs publié cet ouvrage à l'issue, « Ce que j'ai vu en Ukraine, 2015-2022, journal d'un observateur décidément international ».
00:03:30Et vous avez mis un sous-titre loin du récit médiatique.
00:03:33On verra pourquoi ce sous-titre est si important.
00:03:37Alors, votre livre, c'est effectivement une sorte de journal de bord de tout ce que vous avez connu sur le terrain.
00:03:44Des détails à foison, de l'expérience.
00:03:47On voit vraiment que vous avez vécu très fort et très intensément ce que vous avez vu.
00:03:53Et évidemment, ce qui saute aux yeux, c'est que les réalités que vous nous racontez sont souvent absentes de ce qu'on appelle aujourd'hui le narratif occidental.
00:04:02Et c'est là, bien sûr, où on arrive loin du récit médiatique.
00:04:05Comment expliquez-vous cette dichotomie, cette différence finalement, ce liatus, allais-je dire, entre la réalité et ce que l'on voit aujourd'hui dans les médias dominants ?
00:04:17En fait, de par mon expérience sur de nombreux théâtres de guerre ou de guerre civile ou d'après-guerre ou d'après-guerre civile,
00:04:26on constate que la vérité est toujours la première victime des guerres.
00:04:32Et quand on est sur le terrain, on se rend mieux compte que n'importe qui d'autre.
00:04:36Et c'est une règle générale pour commencer.
00:04:39Et on se rend compte ensuite que les grandes puissances, de manière générale, ont des objectifs politiques.
00:04:44À chaque fois qu'il y a un conflit, on est rarement neutre.
00:04:48Et donc la priorité, c'est de suivre l'objectif politique.
00:04:52Et à partir de ce moment-là, les informations que vous laissez transparaître sont des informations qui vont servir à votre agenda politique.
00:05:01Et si ça va à l'encontre, on met ça de côté.
00:05:03– Et donc ce genre de positionnement politique, vous le ressentez en fait quand vous travaillez pour une organisation internationale
00:05:11qui est un outil à la main des gouvernements, des politiques en fait.
00:05:17Et ensuite, vous ressentez vraiment une direction donnée par le sommet de la pyramide.
00:05:23Et ensuite, ça rejaillit sur tout le monde en dessous.
00:05:24– Alors justement, qu'on comprenne bien, quand on vous envoie en Ukraine en 2015,
00:05:28on reviendra sur le contexte un petit peu plus tard, qu'est-ce qu'on attend de vous, très concrètement ?
00:05:33– Notre mandat dès mars 2014 était explicitement de faire des comptes rendus sur les incidents sécuritaires en Ukraine
00:05:41et les violations des droits de l'homme.
00:05:45Et aussi de développer le dialogue sur le terrain dans le but d'apaiser les tensions.
00:05:49Ça, c'était le mandat explicite dès le début.
00:05:51– Donc c'est un rôle diplomatique entre autres ?
00:05:53– En quelque sorte, oui.
00:05:54Oui, il y avait une dimension diplomatique, tout à fait.
00:05:56– Ensuite, au-delà de ça, il y a eu le conflit qui était au départ non armé,
00:06:02dégénéré en conflit armé, à partir d'avril 2014.
00:06:06Et à ce moment-là, l'OSCE a dû changer de portage, changer de fonctionnement.
00:06:13Et d'abord, on a gelé le recrutement.
00:06:16Et ensuite, il y a eu les accords de Minsk.
00:06:17Minsk 1, d'abord, en septembre 2014.
00:06:21Et à partir de septembre 2014, l'OSCE a été nommément mandatée
00:06:25pour suivre certains des aspects des accords de Minsk.
00:06:29– Et qui nomme justement, enfin qui mandate l'OSCE dans ce cas-là ?
00:06:31– À ce moment-là, c'était les grandes puissances.
00:06:33Et les accords de Minsk, c'était l'accord des Russes, les Français et les Allemands,
00:06:38qui décident conjointement que ce serait bien d'avoir l'OSCE qui gère ça.
00:06:42Et de toute façon, quand il faut aussi l'aval des Américains,
00:06:45les Américains ont forcément donné leur aval à cette solution.
00:06:48Les principaux États qui composent l'OSCE.
00:06:51Je rappelle, l'OSCE, c'est tout le bloc occidental plus l'ex-URSS.
00:06:55Donc les partis se sont mis d'accord pour mettre en place cette mission
00:06:59qui devait recueillir des informations de matière neutre et impartiale.
00:07:03J'insiste là-dessus.
00:07:06Sauf que, bon, après, concrètement, quand on commence à travailler sur le terrain,
00:07:11on se rend compte qu'en fonction des personnalités des uns et des autres
00:07:16qui composent le personnel de l'émission, vous avez des gens qui jouent le jeu
00:07:21et d'autres qui ne jouent pas le jeu.
00:07:22Et on peut découvrir au bout d'un moment qu'il y a des gens qui donnent l'impression
00:07:25qu'ils sont là non pas pour rapporter les faits, mais pour contrôler le narratif
00:07:30et pour bloquer carrément des faits gênants pour le narratif de leur pays de tutelle.
00:07:36Et ce qui apparaissait pour moi assez clairement, c'était déjà que spontanément,
00:07:41je ne dirais pas forcément la majorité, mais une bonne proportion des Occidentaux dans la mission,
00:07:46et pas que les Anglo-Saxons, avaient un biais pro-Ukrainien d'emblée.
00:07:51C'est-à-dire que pour eux, l'unité de l'Ukraine allait de soi et qu'on était forcément pour l'unité de l'Ukraine.
00:07:58Or, la raison de fond du conflit, c'était justement des régions qui voulaient se séparer de l'Ukraine.
00:08:06Et donc, si on pense que l'unité de l'Ukraine va de soi, ça veut dire qu'on commence à prendre partie dans le conflit.
00:08:12– Bien sûr.
00:08:12– Vous voyez ?
00:08:12– Et donc, à ce moment-là, on contre-dit le mandat.
00:08:15Sauf qu'il y a beaucoup de gens qui n'avaient même pas l'air de se rendre compte de ça.
00:08:19– Et alors, vous, quand vous vous êtes rendu compte que vos collègues, concrètement,
00:08:23certains d'entre eux, en tous les cas, avaient une forme de tropisme, allez-je dire,
00:08:28vous vous êtes dit, c'est eux l'erreur de casting ou c'est moi ?
00:08:32– Moi, j'ai été recruté en fonction d'un CV, d'un passé, j'espère, de compétences.
00:08:40Et puis après, de toute façon, on doit faire ses preuves sur le terrain.
00:08:44Et si l'OSCE ou le gouvernement français, parce qu'on avait une double tutelle,
00:08:48n'étaient pas contents de moi, ils auraient pu me remplacer.
00:08:50Bon, il se trouve que, parce qu'on avait un statut précaire,
00:08:52on avait des contrats d'un an renouvelables.
00:08:55Or, bon, on ne m'a jamais remplacé, on a, au contraire, renouvelé mes contrats.
00:09:00On avait même des notations en interne.
00:09:02Et j'étais, bon, désolé de le dire, mais j'étais très bien apprécié de mes supérieurs directes.
00:09:08Donc, il n'y avait aucune raison de se débarrasser de moi.
00:09:10Mais je constatais en interne que les gens qui osaient un peu aller à l'encontre
00:09:19du narratif occidental global n'étaient pas si nombreux.
00:09:23Il y avait quand même beaucoup de gens qui essayaient de faire leur travail au quotidien
00:09:25de manière rigoureuse, mais ça n'allait pas au-delà pour la plupart.
00:09:30Et moi, je suis un des rares qui est tenté d'aller au-delà, parce que je me suis retrouvé
00:09:35à un moment donné dans une position où je m'apercevais que j'avais à ma disposition
00:09:40des informations confidentielles extrêmement importantes pour comprendre la dynamique du conflit.
00:09:47Et c'est aussi à cause de ce positionnement que je me suis senti une responsabilité
00:09:52de faire remonter les informations que j'avais à ma disposition.
00:09:57Et je me rendais compte que je ne pouvais pas compter sur mes collègues du siège pour faire ce travail.
00:10:05Il y a eu une tentative, alors je l'ai déjà dit dans d'autres interviews,
00:10:08mais il y a eu une tentative de faire un rapport de synthèse sur toutes les victimes du conflit
00:10:14pour l'année 2016.
00:10:15Donc ça, ce n'était pas mon initiative, c'était l'initiative des gens au-dessus de moi.
00:10:19Et qu'on comprenne bien, ça permettait de relever la différenciation
00:10:23entre les populations du Donbass et de l'Ukraine de l'Ouest.
00:10:27Voilà.
00:10:29Et en fait, une des conclusions de ce rapport, la conclusion la plus gênante
00:10:33pour le gouvernement ukrainien, c'était que nous concluions que la majorité
00:10:38des victimes civiles du conflit étaient largement du côté contrôlées par les séparatistes
00:10:43et pas du comté contrôlé par l'Ukraine.
00:10:45On était à ce moment-là dans un rapport de 2 à 1,
00:10:47si on prenait toutes les causes de morts confondues, morts ou blessures.
00:10:52Sauf que moi qui avais accès aux statistiques,
00:10:55je me suis aperçu que si on prenait en compte les morts, les blessures causées
00:11:00par ce qu'on appelait la continuation du conflit, c'est-à-dire les bombardements et les tirs,
00:11:05la tendance était encore plus forte.
00:11:06Sur les années 2016 et 2018, on était à 72% côté séparatiste.
00:11:10Ce qui semblait démontrer que l'armée ukrainienne, les forces armées ukrainiennes
00:11:14bombardaient bien plus que les séparatistes, les zones civiles.
00:11:20Donc je disais que ce rapport, le premier rapport qui a été rédigé en 2016,
00:11:24il a été présenté une première fois publiquement en septembre 2017
00:11:28et ça a créé un scandale.
00:11:30Le gouvernement ukrainien a violemment protesté contre le fait qu'on disait
00:11:34qu'il y avait plus de victimes de l'autre côté et on fait pression sur notre mission
00:11:38pour qu'on ne fasse plus ce genre de rapport.
00:11:42Alors de votre point de vue, qu'est-ce qui posait problème à ce rapport ?
00:11:44Parce que bon, on comprend bien, oui d'accord, il y avait plus de victimes du côté Est,
00:11:48mais qu'est-ce que ça venait contredire dans le narratif officiel ?
00:11:51Ça venait contredire au narratif officiel, notamment de l'Ukraine,
00:11:54mais aussi d'un certain nombre de pays occidentaux,
00:11:56que ce qui se passe en Ukraine, c'était uniquement une agression russe.
00:12:00Vous voyez, c'était le narratif de l'agression russe.
00:12:03Or, dans bien des aspects, moi ce que j'ai pu voir de mes yeux sur le terrain,
00:12:06on avait plutôt l'impression d'avoir affaire à une agression de l'État ukrainien
00:12:09contre ses propres populations.
00:12:12C'est vraiment, je décris plusieurs scènes dans le livre,
00:12:14où c'est vraiment l'impression que ça donne.
00:12:17Et là, on est complètement à l'inverse du narratif
00:12:20qui est véhiculé par les gouvernements et les médias occidentaux.
00:12:25Et donc c'est aussi une réalité qui est choquante quand on s'en aperçoit,
00:12:30et encore une fois, à partir du moment où j'avais les chiffres disponibles
00:12:35pour démontrer cette tendance,
00:12:37je me suis dit, il est un devoir, on a un devoir de vérité,
00:12:41de mettre ça sur la table.
00:12:42Non seulement pour que les gouvernants puissent agir,
00:12:45mais aussi pour que les peuples puissent savoir
00:12:46qu'est-ce qui se passe exactement.
00:12:49À un moment donné, je me suis rendu compte
00:12:51que même la population ukrainienne vivant du côté contrôlé par l'Ukraine,
00:12:56elle-même n'était pas consciente de la réalité du conflit.
00:12:58Et que ne pas être conscient de ce qui se passait véritablement,
00:13:02être abreuvé de propagande en permanence,
00:13:04en disant que tout est la faute de l'autre camp,
00:13:06ça crée la haine.
00:13:08Vous voyez ?
00:13:08Et je me suis aperçu de ça lors d'une conférence d'Andrei Biletsky,
00:13:13qui était un des leaders fondateurs du fameux bataillon Azov.
00:13:17Et il y a une personne dans la salle qui a posé une question en disant
00:13:21qu'il faudrait instaurer une mesure similaire à ce que fait Israël
00:13:25avec les territoires palestiniens.
00:13:28C'est-à-dire qu'à chaque fois qu'un soldat israélien est blessé,
00:13:32apparemment à l'époque, l'armée israélienne bloquait tous les accès
00:13:35des zones palestiniennes pour une sorte de punition collective.
00:13:39Et donc la personne proposait de faire exactement la même chose.
00:13:41– Une sorte de loi du talion plus-plus.
00:13:43– Voilà, mais à grande échelle.
00:13:44Et donc une punition collective, en fait.
00:13:47Et Andrei Biletsky réagit, ah oui, c'est une bonne idée,
00:13:50je pense que je vais la mettre dans mon programme.
00:13:53Et moi qui écoute ça, qui sais la réalité du terrain,
00:13:56je perçois la haine de cette femme contre les séparatistes
00:14:01comme, je dirais, légitime.
00:14:03Enfin, légitime dans le sens où, en fonction des informations
00:14:06qu'elle a à sa disposition, où elle pense que les séparatistes
00:14:08se bombardent sans être provoquées et que l'armée ukrainienne,
00:14:12elle ne les bombarde pas.
00:14:14Donc elle pense que l'Ukraine est agressée tous les jours.
00:14:19Et donc il est légitime dans cette perspective-là de se dire
00:14:21il faut qu'on réagisse contre le camp d'en face et qu'on les punisse.
00:14:25Encore une fois, sauf que connaissant la réalité,
00:14:26en fait la réalité était inversée par rapport à sa compréhension du conflit.
00:14:30Inversée pour l'essentiel.
00:14:32Et voilà, c'est cette scène-là qui m'a fait prendre conscience
00:14:35du fait qu'on avait aussi un devoir d'informer la population ukrainienne.
00:14:39Parce que c'est eux qui votent, in fine, pour choisir leur dirigeant.
00:14:41Et donc j'ai décidé d'écrire un mémo adressé à mon chef de mission
00:14:45pour expliquer qu'on ne pouvait plus se contenter de masquer ces tendances,
00:14:51que si on voulait la paix dans le Donbass,
00:14:54il fallait qu'au moins qu'on mette les faits sur la table,
00:14:57que chacun soit conscient de la réalité.
00:14:59Et notre rôle était d'apaiser les tensions.
00:15:02Et on avait le pouvoir de le faire en donnant les vrais chiffres de ce qui se passait.
00:15:06Je reste persuadé que si la personne qui voulait punir collectivement
00:15:09les habitants du Donbass savaient la réalité de ce qu'ils subissaient au quotidien,
00:15:13elle n'aurait probablement pas fait cette proposition.
00:15:15Et donc on aurait fait baisser les tensions, on aurait fait baisser la haine,
00:15:18comme notre mandat nous le demandait.
00:15:21Faire baisser les tensions sur la base des faits vérifiés.
00:15:25Et là, notre mission a failli à son mandat.
00:15:29Je vous propose de faire un tout petit pas en arrière, si vous voulez bien, Benoît Paré.
00:15:33On se rappelle que 2014, c'est la fameuse révolution de Meïdan.
00:15:38À ce moment-là, le président en place en Ukraine s'appelle Viktor Yanukovitch.
00:15:42Il est réputé pour être pro-russe.
00:15:44Il est en passe, il est pressé par la population,
00:15:48du moins c'est les manifestations qui s'organisent à Meïdan,
00:15:51de nouer des accords avec l'Union européenne.
00:15:55Et l'opposition avec la Russie n'est du fait que la Russie
00:15:58ne veut pas entrer en concurrence directe avec le marché commercial européen,
00:16:01parce que sinon il y aurait évidemment des déséquilibres.
00:16:04On le suppose donc d'être pro-russe à partir de là.
00:16:07Il est finalement chassé et remplacé par Petro Poroshenko,
00:16:12le mania du chocolat disait-on à l'époque.
00:16:16À ce moment-là, est-ce que vous comprenez qu'il y a un basculement qui est en cours ?
00:16:20– Au moment des faits, en fait, je me contentais de suivre le récit
00:16:26des médias dominants sur ce qui se passait en Ukraine.
00:16:29Donc pour moi, en effet, apparemment, on avait une révolution du peuple ukrainien
00:16:34contre un dictateur corrompu, pro-russe, qui en plus a fait tirer sur la foule.
00:16:40Et ça, c'était la goutte d'eau qui faisait que d'un seul coup,
00:16:43il devenait illégitime aux yeux du monde entier.
00:16:46Sauf que, comme je le raconte aussi dans le livre,
00:16:48comme j'ai découvert moi-même par la suite,
00:16:50la réalité semble tout autre, puisqu'il y a cet universitaire ukrainien
00:16:55basé au Canada, Ivan Kachanovski, qui a fait une étude,
00:17:00une thèse absolument monumentale sur le massacre de Maïdan
00:17:05dès 18 et 19 février 2014, qui est le démarrage de la guerre
00:17:09qu'on connaît aujourd'hui.
00:17:11Et là, quand on lit ce qu'il a écrit…
00:17:13– C'est une étincelle de haine entre les peuples, quelque part.
00:17:16– Oui, et en fait, on s'aperçoit que c'était une attaque sous faux drapeau,
00:17:18cette affaire, et que la plupart des manifestants ont été tués
00:17:23à partir de bâtiments contrôlés par l'opposition.
00:17:25Et à l'époque, l'opposition, c'était des groupes d'extrême droite ultra-violents,
00:17:30genre Parvis Sector ou Ousvo Boda.
00:17:33Quand on regarde l'histoire de ces mouvements, on est dans le néonazisme, en fait.
00:17:38Et donc, c'est ces gens-là qui, à ce moment-là, à Maïdan,
00:17:42sont mis en avant pour faire le coup de force.
00:17:46Alors, on se doute qu'ils n'ont pas fait ça tout seuls.
00:17:49Et quand on se penche aussi sur les événements de l'époque,
00:17:51on voit que les Américains semblaient téléguider tout ça à distance.
00:17:56D'ailleurs, très longtemps en amont.
00:17:59Victoria Nuland, elle-même, avait dit dans une conférence de presse fin 2013,
00:18:05de mémoire, que les États-Unis avaient investi 5 milliards de dollars
00:18:09dans ce qu'ils appelaient la démocratisation de l'Ukraine.
00:18:12On y reviendra un peu plus tard.
00:18:14J'aimerais juste qu'on reste d'abord sur Petro Poroshenko, dont on parlait,
00:18:18qui est arrivé au pouvoir.
00:18:19Pour accréditer les propos que vous teniez juste avant,
00:18:22sur cette haine montante entre les populations russophones de l'est de l'Ukraine
00:18:27et, on va dire, le pouvoir centralisé.
00:18:29Et je vous propose d'écouter une vidéo qui a beaucoup circulé,
00:18:32qui a fait couler beaucoup d'encre.
00:18:33C'est justement Petro Poroshenko, on l'écoute.
00:18:42Nous aurons du travail et eux pas.
00:18:44Nous aurons nos pensions de retraite et eux pas.
00:18:46Nos enfants iront dans les écoles et les jardins d'enfants.
00:18:49Leurs enfants s'assieront dans des abris anti-bombe en sous-sol.
00:18:52Ils ne savent rien faire.
00:18:54Voilà comment nous gagnerons la guerre.
00:18:55Et c'est ça, nous gagnons cette guerre.
00:19:03Vous connaissez bien entendu cette vidéo, vous parlez de ce passage dans votre ouvrage.
00:19:11Pourtant, il a été très fréquent d'entendre de la part du récit occidental
00:19:16qu'il s'agissait d'un deepfake, d'une fausse vidéo qui avait été mal sous-titrée, mal traduite.
00:19:24Ce n'est pas le cas.
00:19:25Cette vidéo, elle est assez ancienne, de mémoire de la de 2015.
00:19:29Elle est datée, localisée.
00:19:33Et comment dire, je n'ai jamais eu de preuve que cette vidéo était un fake.
00:19:39Et sachant ce que je sais de l'Ukraine, c'est un discours qui me paraît crédible.
00:19:44Et c'est très choquant, j'allais dire.
00:19:45Je vais utiliser un terme un peu subjectif.
00:19:49Mais c'est très choquant parce qu'à ce moment-là, l'Ukraine est unifiée,
00:19:52même si elle est déjà en tension.
00:19:56Et Petro Poroshenko, en tant que dirigeant ukrainien,
00:19:59devrait avoir à cœur précisément de préserver cette unité
00:20:03plutôt que de jeter l'opprobre sur ces populations.
00:20:07Oui, alors en fait, ce qu'il faut comprendre,
00:20:09c'est que les populations du Donbass étaient méprisées
00:20:12par toute une partie des habitants de l'Ukraine.
00:20:17Comment on l'explique, ça ?
00:20:19Déjà, il faut remonter aux origines de l'Ukraine en tant que pays.
00:20:23C'est un pays tout jeune, qui en fait n'existe que depuis 1991
00:20:28dans les frontières qu'on y connaît.
00:20:30Avant, l'Ukraine en tant que pays n'existait pas.
00:20:34Il y a eu une Ukraine qui a duré 3-4 ans,
00:20:37juste immédiatement après l'écroulement de l'Ukraine soviétique.
00:20:40Mais en fait, quand on se penche sur cette période,
00:20:42c'était très confus ce qui se passait à ce moment-là.
00:20:45Et vous aviez différents camps qui se battaient les uns contre les autres,
00:20:47y compris les bolcheviques, les russes blancs,
00:20:50et puis les indépendantistes ukrainiens.
00:20:53Donc c'est une période très complexe.
00:20:55À l'issue de ça, ce qu'ils gagnent, c'est les bolcheviques.
00:20:58Et ils décident de créer la République socialiste d'Ukraine,
00:21:02incluant le Donbass, qui est historiquement une région
00:21:06peuplée de russes.
00:21:09– Qui parlent russe, d'ailleurs.
00:21:10– Qui parlent russe.
00:21:12Et donc, en même temps, on met ces gens-là
00:21:16dans le même pays que les Ukrainiens de l'Ouest,
00:21:18qui eux, les plus nationalistes,
00:21:20c'est ça qui est un peu drôle, entre guillemets,
00:21:23les plus nationalistes des Ukrainiens
00:21:25sont ceux de l'extrême ouest de l'Ukraine.
00:21:28Or, à ce moment-là, en 1922,
00:21:31ces gens-là font partie de la Pologne.
00:21:32Et apparemment, ils faisaient partie de l'Autriche-Hongrie.
00:21:36– Peut-être qu'ils en referont partie dans quelques temps, d'ailleurs.
00:21:39– Allez savoir.
00:21:42Mais, alors, le nationalisme ukrainien naît essentiellement,
00:21:47le nationalisme violent naît pendant cette période
00:21:49sous contrôle polonais.
00:21:52C'est là qu'on voit les principales organisations
00:21:54nationalistes ukrainiennes apparaître,
00:21:56c'est là qu'on voit Stéphane Bandeira apparaître.
00:21:57Et leur agenda est de se débarrasser de la Pologne par la violence.
00:22:04Et ensuite, ils profitent de la Deuxième Guerre mondiale, en fait,
00:22:07pour arriver à leur fin, en faisant alliance avec l'Allemagne nazie.
00:22:11Donc, j'en parle aussi dans mon livre, dans le chapitre 8.
00:22:15Voilà, ce sont les faits historiques.
00:22:17On trouve même ça sur Wikipédia.
00:22:18– Donc, pour la question, d'où vient cette haine ?
00:22:23Déjà, on a des populations disparates, très disparates,
00:22:28au sein du même pays.
00:22:30Et il y a des gens qui avaient anticipé très tôt
00:22:32que ce pays était menacé d'éclatement.
00:22:36On peut retrouver la vidéo, une interview d'un intellectuel ukrainien
00:22:40qui date de 1992, qui était filmé à l'époque dans une rue,
00:22:44où il annonce que l'Ukraine risque d'éclater dans une guerre civile.
00:22:47Déjà en 1992, alors que l'Ukraine vient de naître.
00:22:50Il y avait déjà des problèmes avec la Crimée à l'époque,
00:22:53mais sauf que ça a été oublié par tout le monde.
00:22:55La Crimée, à peine l'Ukraine est devenue indépendante,
00:22:57a voulu elle-même devenir indépendante de l'Ukraine.
00:22:59Sauf que le pouvoir aquaive, à ce moment-là,
00:23:01a empêché, par un ultimatum, le parlement criméen
00:23:08d'aller au bout de ses intentions.
00:23:10Ils avaient fait une déclaration d'indépendance en mai 1992
00:23:13qui devait être suivie d'un référendum en août 1992.
00:23:16Sauf que le gouvernement crânien leur renonce un ultimatum,
00:23:18encore une fois, en disant, vous arrêtez,
00:23:20on règle ça par la force.
00:23:22Dès le début, il y avait un problème.
00:23:27Pardon, du coup j'ai perdu le fil.
00:23:28Oui, je vous sens. Pardon.
00:23:34Je vous laisse poser votre question.
00:23:34On y reviendra dans quelques secondes.
00:23:37J'allais vous dire, vous parliez tout à l'heure
00:23:38de l'implication américaine,
00:23:40et notamment des propos de Victoria Nuland,
00:23:43qui est devenue une figure quasi incontournable
00:23:44pour comprendre le conflit ukrainien.
00:23:47Comment vous expliquez, au regard des tensions
00:23:50entre les populations diverses que vous expliquez,
00:23:53dont vous venez de nous parler,
00:23:54que les Américains se soient greffés,
00:23:58entre guillemets, sur ces questions-là ?
00:24:00Est-ce que, quelque part, ça n'invalide pas,
00:24:03justement, l'importance des Américains là-dedans ?
00:24:06Est-ce qu'ils n'ont pas eu grand-chose à faire, quelque part ?
00:24:09L'étincelle était déjà là,
00:24:10et ils n'avaient plus qu'à amener une toute petite flamme.
00:24:12Alors, je vais répondre à cette question sur les Américains.
00:24:15Entre-temps, je me suis souvenu de ce que je voulais vous dire.
00:24:16Très bien.
00:24:17Quand on regarde la carte linguistique de l'Ukraine, déjà,
00:24:21on s'aperçoit que dans les régions russophones,
00:24:25c'est essentiellement la Crimée, le Donbass,
00:24:27mais il y a aussi d'autres régions
00:24:29qui sont aujourd'hui revendiquées par les Russes.
00:24:34Donc ça, c'est un des éléments.
00:24:35Deuxième élément, qui n'est plus parlant encore,
00:24:37quand on regarde les cartes électorales des années 2000,
00:24:40où là, vous avez clairement un candidat pro-russe,
00:24:42enfin, un jugé pro-russe qui est Yanukovitch,
00:24:44et un candidat jugé pro-occidental.
00:24:47La division des votes est incroyable.
00:24:50C'est-à-dire que dans le Donbass, à ce moment-là,
00:24:52on vote à 90% pour le candidat pro-russe.
00:24:54Par contre, dans l'extrême-ouest, par exemple à Lviv,
00:24:58on vote à 90% pour l'autre candidat, le candidat pro-occidental.
00:25:02Et ça, c'est avant la guerre.
00:25:03C'est avant la guerre.
00:25:03On parle des années 2000.
00:25:05Donc c'est les actions 2004-2005, ensuite 2009-2010.
00:25:09C'est la même carte.
00:25:10C'est important ce que vous dites,
00:25:11parce que précisément, c'est avant la guerre,
00:25:12parce que souvent, on entend que les référendums
00:25:14donnent des scores écrasants,
00:25:16parce que précisément, comme c'est la guerre,
00:25:18tous les pro-ukrainiens sont partis de ces régions.
00:25:20Mais en réalité, c'était déjà des résultats
00:25:22très significativement en faveur de la Russie.
00:25:24– C'est extrêmement frappant.
00:25:26Moi, qui ai étudié un certain nombre de pays dans leurs conflits,
00:25:31je n'ai jamais vu une telle carte où on est censé avoir le même peuple
00:25:34qui vote pour des candidats complètement opposés.
00:25:37Mais à ce point-là, c'est assez dingue.
00:25:40– Vous pouvez arriver en Afrique avec des redécoupages territoriaux aussi un peu…
00:25:43– Alors, l'Afrique, je ne connais pas.
00:25:45Enfin, je connais moins, en tout cas.
00:25:47Mais en tout cas, pour l'Europe, j'étais extrêmement frappé de cette carte.
00:25:52Et encore une fois, ça se répète d'élection en élection.
00:25:54Donc, cette division était évidente à l'œil nu
00:25:57pour qui se penche sur les cartes électorales.
00:25:59C'est un truc extrêmement frappant,
00:26:01qui permet de comprendre que le pays est très divisé.
00:26:04– Et précisément, alors, est-ce que vous diriez que finalement,
00:26:06c'était un terreau fertile pour que les États-Unis
00:26:09puissent éventuellement venir faire une forme d'influence lourde ?
00:26:13– Alors, le rôle des États-Unis là-dedans.
00:26:14Le rôle des États-Unis là-dedans,
00:26:16déjà, on peut remonter aussi assez loin en arrière.
00:26:18Quand on lit le livre de Samuel Huntington,
00:26:21Le clash des civilisations,
00:26:24on s'aperçoit que lui-même, le livre est publié en 1996,
00:26:28lui-même annonce dans le livre que si l'Ukraine cherche à rejoindre l'OTAN,
00:26:32ça risque fort de dégénérer en guerre civile
00:26:34avec partition et intervention de la Russie.
00:26:37Exactement ce qu'on a connu après.
00:26:41Et déjà, en 1996, il prévoit ça.
00:26:43Et personne à ce moment-là ne connaît Vladimir Poutine.
00:26:46Donc quand j'entends des gens dire,
00:26:48c'est la guerre de Poutine, Poutine-Hitler, etc.
00:26:51Non, les raisons profondes de la guerre,
00:26:53elles dépassent largement Poutine.
00:26:54C'est bien plus profond que ça.
00:26:55Et donc, quand on lit ensuite Zbigniew Berejinski,
00:27:02qui était le grand penseur démocrate américain,
00:27:05le pendant de Kissinger pour La République 1,
00:27:08lui-même publie en 1997, donc un an après,
00:27:11le fameux livre Le Grand Échiquier,
00:27:12dans lequel il explique que pour affaiblir la Russie,
00:27:17pour empêcher que la Russie ait des ambitions impériales,
00:27:21il faut détacher l'Ukraine de la Russie.
00:27:22Il explique ça très clairement.
00:27:25Et donc, on comprend que ça devient un objectif de politique
00:27:28de long terme pour l'État profond américain
00:27:30de détacher l'Ukraine de la Russie.
00:27:34Et après, on peut s'apercevoir que tout ce qu'ils vont faire
00:27:37va dans cet esprit.
00:27:41On voit déjà une grosse influence américaine,
00:27:44bien avant Meydan, par exemple,
00:27:46à l'époque de la Révolution Orange.
00:27:48Parce que Yudchenko, à l'époque,
00:27:50qui est le candidat pour Occidental,
00:27:51sa femme est américaine.
00:27:54Non seulement elle est américaine,
00:27:54mais en plus, elle a un pédigré
00:27:55où elle a travaillé pour des agences gouvernementales américaines,
00:27:59y compris le département d'État,
00:28:01pendant toute une partie de sa carrière.
00:28:04Donc, ça, c'est très frappant.
00:28:08Et quand on regarde certaines décisions
00:28:09prises sous sa présidence,
00:28:10déjà, il y a un agenda ultra-nationaliste ukrainien
00:28:13qui apparaît,
00:28:14puisque c'est le premier à vouloir réhabiliter
00:28:16les bandéristes,
00:28:18les criminels de guerre bandéristes.
00:28:21Donc, décision qui a été ensuite invalidée
00:28:23par son successeur Yanukovitch
00:28:24et revalidée par Poroshenko.
00:28:27Vous voyez, il y a un jeu de va-et-vient à chaque fois.
00:28:29Mais voilà, il est le premier…
00:28:31Oui, en quelque sorte.
00:28:33Mais bon, à ce moment-là,
00:28:34il y avait une alternance démocratique,
00:28:35au moins jusqu'à un certain point,
00:28:36sauf qu'à partir de Meydan,
00:28:37c'est en coup d'État.
00:28:39Et donc, d'autres décisions du Shenko
00:28:44vont dans le sens de l'ultra-nationalisme
00:28:46et de la porte ouverte aux Américains.
00:28:47Sauf qu'ensuite, il y a un retour de balancier
00:28:50parce que le camp nationaliste,
00:28:52à ce moment-là, est divisé,
00:28:54que l'Ukraine a toujours des enjeux de corruption.
00:28:57Et donc, ce camp pro-occidental
00:28:59perd les élections qui suivent.
00:29:00Et de ce qu'on me dit à la loyale,
00:29:02parce qu'on avait l'émission de l'OSCE sur place
00:29:03pour observer.
00:29:05Alors, s'il y avait des ambiguïtés sur 2004-2005,
00:29:08de ce qu'on m'en a rapporté,
00:29:10il n'y avait plus ces ambiguïtés en 2010.
00:29:13Donc, Yanukovitch porte les élections à la loyale
00:29:16à ce moment-là.
00:29:19Et donc, l'Ukraine, du coup,
00:29:21repart vers un rapprochement,
00:29:24disons, pas forcément un rapprochement
00:29:26avec la Russie,
00:29:27mais un désengagement de son rapprochement
00:29:29avec les Américains.
00:29:30Et il y a malgré tout, quand même,
00:29:32en parallèle,
00:29:33le rapprochement avec l'Union européenne,
00:29:34pour des raisons commerciales.
00:29:36Donc, Yanukovitch lui-même
00:29:38a été un petit peu,
00:29:40quand on se penche sur le passé,
00:29:42partagé pendant un moment, on va dire.
00:29:44Et puis, finalement,
00:29:45il prend la décision
00:29:45de garder le partenariat privilégié économique
00:29:49avec la Russie.
00:29:50C'est très bien expliqué, d'ailleurs,
00:29:51ce qui a motivé Yanukovitch à prendre ses décisions
00:29:56dans le documentaire d'Oliver Stone
00:29:58et d'Igor Lopatonok,
00:29:59qui s'appelle en anglais
00:30:01Ukraine on Fire,
00:30:02qui a été publié en 2016,
00:30:03qui était d'ailleurs introuvable
00:30:04pendant des années, ce documentaire.
00:30:06Parce que Yanukovitch lui-même
00:30:07est interviewé,
00:30:08de même que Poutine,
00:30:09et on considérait que c'était scandaleux
00:30:10de donner la parole
00:30:12à des gens qu'on considérait
00:30:15totalement illégitimes.
00:30:16– Oui, bien sûr.
00:30:16– Mais quand on cherche à comprendre
00:30:20véritablement ce qui s'est passé,
00:30:21il faut écouter toutes les versions.
00:30:23Si on se contente d'écouter
00:30:24qu'une seule version,
00:30:25on n'aura jamais toute la vérité.
00:30:27Ça n'existe jamais, ça.
00:30:28Donc il faut toujours écouter
00:30:29tous les camps,
00:30:30toutes les parties prenantes d'un conflit
00:30:32pour comprendre le conflit.
00:30:34Et ça, je le sais de ma longue espérance,
00:30:35notamment aux Balkans.
00:30:38Et voilà, pour moi,
00:30:40c'est essentiel de comprendre
00:30:41d'où venait cette guerre.
00:30:43– Et d'écouter aussi les informations
00:30:44qui parfois ne sont même pas cachées,
00:30:46c'est le cas justement
00:30:47avec différentes communications
00:30:48de Victoria Lulande.
00:30:50Et je vous propose
00:30:50de l'écouter justement.
00:30:52– Des conseillers américains
00:30:53sont déployés dans près d'une douzaine
00:30:55de ministères et administrations
00:30:57locales ukrainiens,
00:30:58aidant à fournir des services,
00:31:00éliminer la fraude et les abus,
00:31:02améliorer la collecte des impôts
00:31:03et moderniser les institutions ukrainiennes.
00:31:06Grâce à l'aide américaine,
00:31:08des policiers nouvellement formés
00:31:09et contrôlés patrouillent
00:31:11dans les rues de 18 villes ukrainiennes
00:31:13et dans les tribunaux
00:31:14à travers le pays.
00:31:16Des avocats d'aide juridique
00:31:17gratuite financées par les Etats-Unis
00:31:19ont obtenu les deux tiers
00:31:21de toutes les acquittations en Ukraine.
00:31:23Des conseillers du département du Trésor
00:31:25et du département d'État
00:31:26ont aidé l'Ukraine
00:31:27à fermer plus de 60 banques en faillite
00:31:30et à protéger les actifs des déposants.
00:31:33Et comme aucune réforme
00:31:34n'est possible en Ukraine
00:31:35sans sécurité,
00:31:36plus de 266 millions de dollars
00:31:39de notre soutien
00:31:40ont été consacrées
00:31:41au secteur de la sécurité,
00:31:43permettant de former
00:31:441200 soldats
00:31:45et 750 membres
00:31:47de la Garde nationale ukrainienne
00:31:48et de fournir
00:31:49un équipement de sauvetage vital.
00:31:51Pour l'exercice 2016,
00:31:53nous poursuivons cette formation
00:31:55et cet équipement
00:31:56pour davantage de gardes frontières,
00:31:58militaires
00:31:59et gardes-côtes ukrainiennes.
00:32:00Alors, comme dirait l'autre,
00:32:07j'ai des pensées sans compter.
00:32:08On voit que les États-Unis
00:32:10étaient vraiment très, très engagés
00:32:12aux côtés de Kiev.
00:32:13Oui, et ça, ça se voit notamment
00:32:15dans cette fameuse conversation
00:32:16interceptée entre Victor et Anne Hollande,
00:32:18justement, qu'on vient d'entendre,
00:32:19et l'ambassadeur américain à Kiev
00:32:20qui date de...
00:32:22Elle a été publiée de mémoire
00:32:24le 4 ou le 5 février 2014.
00:32:25Donc, c'est deux semaines
00:32:26avant le fameux massacre.
00:32:28Mais dans cette conversation,
00:32:31on entend ces deux
00:32:32hauts fonctionnaires américains
00:32:33décider du futur gouvernement
00:32:35qui sera nommé
00:32:37après le départ de Yanukovitch.
00:32:38Et donc, ils disent
00:32:39que c'est Yatsetnou
00:32:40qui doit être Premier ministre
00:32:41et c'est Yatsetnou
00:32:42qui devient Premier ministre.
00:32:44Et il y avait trois leaders
00:32:44de l'opposition médiatisées à l'époque.
00:32:46Il y avait le leader de Zoboda
00:32:47plus l'ancien boxeur...
00:32:48Klitschko.
00:32:49Klitschko, voilà.
00:32:50Et dans la même conversation,
00:32:52ils disent qu'il ne faut pas
00:32:53que ces deux personnes-là
00:32:55entrent au gouvernement.
00:32:56Et, in fine,
00:32:57on ne les retrouve pas au gouvernement.
00:32:58Vous voyez ?
00:32:59Donc là, on a la preuve
00:33:01sur YouTube
00:33:01que les Américains
00:33:03ont composé
00:33:04pour une large part
00:33:05le gouvernement ukrainien
00:33:06alors qu'à ce moment-là,
00:33:09c'est encore Yanukovitch au pouvoir.
00:33:11Donc, de là à penser
00:33:12qu'il contrôlait
00:33:13les manifestants de Maïdan
00:33:14et qu'il contrôlait
00:33:15tout le processus,
00:33:16il n'y a qu'un pas.
00:33:17Il y a même
00:33:18un autre indice
00:33:21qui a été révélé
00:33:22par Ivan Kachanovski,
00:33:24pas directement par lui-même d'ailleurs,
00:33:25mais c'est grâce à lui
00:33:25que j'ai trouvé l'information.
00:33:27Il y a deux journalistes ukrainiens
00:33:29pourtant très nationalistes
00:33:31qui ont publié un livre
00:33:32en Ukraine
00:33:33sur les événements de l'époque
00:33:34dans lequel ils interviewent
00:33:36justement les leaders
00:33:37de Svoboda.
00:33:37Et les leaders de Svoboda
00:33:41déclarent qu'à cette époque-là,
00:33:44à l'époque des manifestations
00:33:45de Maïdan,
00:33:46ils étaient en contact
00:33:46avec un haut fonctionnaire
00:33:49d'un pays occidental,
00:33:50haut placé,
00:33:51et qui discutait
00:33:52de la dynamique.
00:33:53Alors, il y avait déjà eu
00:33:54quelques victimes
00:33:55à ce moment-là
00:33:56sur la place Maïdan
00:33:58et de manière éparse.
00:34:01Et déjà,
00:34:01c'est d'ailleurs aussi narré
00:34:02dans le documentaire
00:34:03de Leverstone.
00:34:03Donc, je recommande
00:34:05encore une fois
00:34:05à tout le monde
00:34:06de regarder ça
00:34:06parce qu'il y a une masse
00:34:09d'informations considérables
00:34:11qu'on ne voit nulle part
00:34:11et tout est documenté
00:34:12pour comprendre
00:34:13ce qui se passe
00:34:14à ce moment-là.
00:34:14Et donc,
00:34:15je reviens au témoignage
00:34:17du Jean Svoboda.
00:34:19Ils disent que
00:34:19ils échangent
00:34:21avec ce haut fonctionnaire
00:34:22occidental
00:34:22en disant
00:34:23voilà,
00:34:24on a peut-être
00:34:25quatre morts
00:34:26à Maïdan
00:34:27et il n'y a pas
00:34:28de réaction de l'Occident.
00:34:29Comment ça se fait ?
00:34:30Et le haut fonctionnaire répond
00:34:32on réagira
00:34:32quand il y aura
00:34:33100 victimes.
00:34:34Et qu'est-ce qui se passe
00:34:35les 18-19 février ?
00:34:36Il y a 100 victimes.
00:34:38Vous voyez ?
00:34:39Et on sait
00:34:39qui tire sur le 100 victimes.
00:34:41Les gens de Svoboda.
00:34:42Enfin,
00:34:43les snipers
00:34:46étaient essentiellement
00:34:47localisés
00:34:48dans le bâtiment
00:34:48contrôlé par Svoboda.
00:34:49Et encore une fois,
00:34:50c'est prouvé
00:34:50sur les images vidéo
00:34:51notamment par le travail
00:34:52d'Irène Kachanovski.
00:34:53Si je simplifie
00:34:54vos propos,
00:34:55concrètement,
00:34:55vous m'expliquez
00:34:56que des membres
00:34:58de Svoboda
00:34:59plus ou moins
00:35:01directement liés
00:35:03à Svoboda
00:35:03en tous les cas,
00:35:04ont fait tuer
00:35:05des gens
00:35:07qui étaient de leur camp
00:35:07pour provoquer
00:35:09les Occidentaux
00:35:10et qu'ils réagissent
00:35:11pour les défendre.
00:35:12C'est ce qu'on comprend
00:35:13de l'interview.
00:35:16Après,
00:35:16on en a appris
00:35:16un peu plus
00:35:17sur les tireurs embusqués.
00:35:19On a appris
00:35:19qu'il y avait
00:35:19des snipers georgiens
00:35:20parce qu'il y a
00:35:21un procès
00:35:22sur ces événements
00:35:22en fait,
00:35:23un procès
00:35:23qui a duré
00:35:23des années
00:35:24et des snipers georgiens
00:35:28ont été prêts
00:35:28à témoigner
00:35:29au procès
00:35:30pour dire
00:35:31qu'en effet,
00:35:32ils avaient été recrutés
00:35:32pour tirer
00:35:33sur la foule.
00:35:35Alors,
00:35:36j'ai perdu
00:35:36le fil du procès
00:35:38à un moment donné
00:35:38donc je ne sais pas
00:35:39s'ils ont vraiment témoigné.
00:35:41Je me souviens
00:35:41avoir lu
00:35:41que le juge
00:35:42jugé
00:35:43trouvé acceptable
00:35:44que les témoins
00:35:46en question
00:35:46témoignent.
00:35:47Sauf qu'après,
00:35:48il y a eu
00:35:48la fameuse
00:35:49invasion russe
00:35:51et que du coup,
00:35:51j'ai perdu le fil
00:35:52du procès
00:35:52et je ne sais pas
00:35:53comment le procès
00:35:55a continué.
00:35:56Donc,
00:35:56ça serait vérifié
00:35:57mais bon,
00:35:58Ivan Kachanovski
00:35:58qui est spécialiste
00:35:59de la question,
00:36:00lui,
00:36:00il publie régulièrement
00:36:00des informations
00:36:01à ce sujet
00:36:01et considère
00:36:03que pour la large part,
00:36:06sa thèse
00:36:06n'a jamais été démentie
00:36:07et que les quelques personnes
00:36:10qui ont pu être condamnées
00:36:11je crois en 2024,
00:36:11alors je n'ai pas
00:36:12regardé les détails
00:36:13mais en fait,
00:36:15sont condamnées
00:36:15sur très peu de choses
00:36:16et on est loin
00:36:19de l'accusation d'origine
00:36:21comme quoi tout est
00:36:22de la faute de la police.
00:36:23Bien sûr.
00:36:24Il y a quand même un point
00:36:26qui est un peu surprenant,
00:36:29c'est qu'on voit
00:36:30que les occidentaux
00:36:32en ont plein la bouche
00:36:33des valeurs
00:36:34des droits de l'homme,
00:36:35etc.
00:36:36Et là encore,
00:36:38on se rend compte
00:36:38que finalement,
00:36:39les États-Unis
00:36:40ont fait le choix
00:36:40de s'allier
00:36:41avec l'extrême droite
00:36:42la plus radicale.
00:36:44Oui, tout à fait.
00:36:45C'est visible dès le début
00:36:47et on trouve facilement
00:36:49des photos…
00:36:50Qu'ils n'ont jamais
00:36:50comme étant de l'extrême droite,
00:36:52bien entendu.
00:36:52Parce que le leader
00:36:53du parti,
00:36:54Svoboda,
00:36:55alors j'ai toujours du mal
00:36:56à citer son nom,
00:36:57mais il a un nom
00:36:57qui est difficile à retenir.
00:36:58Mais on le voit
00:37:00quand on fait des recherches
00:37:01sur Internet,
00:37:02dix ans avant,
00:37:02il fait des saluts hitlériens
00:37:03en tribune.
00:37:05Et quand on lit même
00:37:06le programme
00:37:07de son parti à l'origine,
00:37:09on voit qu'on est
00:37:11dans le néonazisme.
00:37:15Comment dire ?
00:37:16Même les gens
00:37:16qui gravitent
00:37:17dans cette nébuleuse
00:37:17ultranationaliste
00:37:18comme Bieletsky,
00:37:21quelques années avant,
00:37:22il était aussi membre
00:37:23d'un groupuscule
00:37:24qui s'appelait
00:37:24le Parti national social.
00:37:27On est à quelques lettres près.
00:37:28le national socialiste.
00:37:30Donc les symboles
00:37:31étaient clairs.
00:37:33Et ils ne pouvaient pas
00:37:34ignorer le passé
00:37:35de ces gens-là.
00:37:36Et je pense que c'est
00:37:37parce qu'ils connaissaient
00:37:38le passé de ces gens-là
00:37:39qu'à un moment donné,
00:37:39les leaders Svoboda,
00:37:41quand on nomme le gouvernement,
00:37:42il est mis de côté.
00:37:43Parce qu'ils savent très bien
00:37:44que c'est un boulet
00:37:44si on creuse son passé.
00:37:46Bien sûr.
00:37:47Et donc après,
00:37:48cet homme-là
00:37:49a un peu disparu
00:37:49du doigt de la scène.
00:37:50En revanche,
00:37:51on a nommé
00:37:52des ministres de son parti
00:37:53dans le gouvernement intérimaire
00:37:55qui est nommé
00:37:56en février 2014.
00:37:58Et alors cela dit,
00:38:01ensuite,
00:38:02ces gens Svoboda
00:38:03ne sont plus
00:38:04intégrés au gouvernement
00:38:05parce qu'ils font
00:38:06des scores électoraux
00:38:06à des ans
00:38:07dans ce qui suit.
00:38:09Mais ils avaient déjà
00:38:10rempli leur rôle.
00:38:10Bien sûr.
00:38:11Et ensuite,
00:38:13on voit en fait,
00:38:14quand on observe
00:38:15la vie politique en Ukraine,
00:38:16que l'idéologie nationaliste
00:38:18que ces partis extrémistes
00:38:20véhiculaient,
00:38:21en fait,
00:38:21a largement contaminé
00:38:24les partis mainstream
00:38:25en Ukraine.
00:38:27Et que petit à petit,
00:38:29on arrive
00:38:30à une classe politique
00:38:32qui n'a plus sa liberté
00:38:34et qui est obligée
00:38:35de suivre l'agenda
00:38:36ultra-nationaliste,
00:38:37notamment parce que
00:38:38les Américains soutiennent
00:38:39toujours ça.
00:38:40Et c'est bien expliqué
00:38:41aussi par un intervenant
00:38:44qui a été interview
00:38:44par Tucker Carlson,
00:38:47qui était un analyste
00:38:47des médias
00:38:49et un analyste
00:38:50du gouvernement américain.
00:38:50Alors,
00:38:51j'oublie son nom sur le coup,
00:38:51mais il est cité
00:38:52dans mon livre.
00:38:52Et ce spécialiste
00:38:55a fait référence
00:38:56à ce qu'il appelle
00:38:57le red memo en anglais,
00:38:59le memo des lignes rouges.
00:39:01Red line memo,
00:39:02je crois qu'il dit.
00:39:03Et c'était un document
00:39:05qui est sorti tout de suite
00:39:07après l'élection
00:39:07de Zelensky en 2019,
00:39:09qui était une liste
00:39:10de décisions
00:39:12contre lesquelles
00:39:14Zelensky ne devait pas aller.
00:39:17Et en fait,
00:39:17quand on lit
00:39:18l'intégralité
00:39:19de ces mesures,
00:39:20de ces décisions,
00:39:20on se rend compte
00:39:21que ça épouse
00:39:23quasiment mot pour mot
00:39:24l'agenda officiel
00:39:26des Etats-Unis
00:39:26à ce moment-là.
00:39:28Et accessoirement,
00:39:29ça a contrecar
00:39:30un petit peu
00:39:30son discours de campagne.
00:39:31Oui.
00:39:32Alors,
00:39:32son discours de campagne
00:39:33était de mettre fin
00:39:34à la guerre du Donbass,
00:39:35quitte à devenir impopulaire,
00:39:36etc.
00:39:37Il était peut-être sincère
00:39:38à ce moment-là.
00:39:40Honnêtement,
00:39:41mon opinion n'est pas tranchée
00:39:42là-dessus.
00:39:43Mais très vite,
00:39:45à peine arrêté au pouvoir,
00:39:46il a déjà les menaces
00:39:46de gens d'extrême droite
00:39:47comme Dmitri Yaroche,
00:39:48fondateur de Pravis Sector,
00:39:49qui dit que
00:39:50s'il applique
00:39:51les accords de Minsk,
00:39:52il finira pendu
00:39:53en plein centre de cave.
00:39:54Et vous avez en même temps,
00:39:56quelques jours après,
00:39:56le Red Line Memo,
00:39:58que je me souviens
00:39:58d'avoir lu à l'époque,
00:40:00qui lui donne
00:40:01toutes les lignes rouges
00:40:01à ne pas franchir.
00:40:02Et en fait,
00:40:02là, on comprend
00:40:03qu'en fait,
00:40:03il n'a pas de marge de manœuvre.
00:40:04Bien sûr.
00:40:06Et croisé entre
00:40:07son extrême droite,
00:40:07finalement,
00:40:08et les influences américaines.
00:40:10Exactement.
00:40:10Et d'après,
00:40:11donc,
00:40:12l'analyse américain,
00:40:13ce qui est derrière
00:40:14le Memo,
00:40:15le Red Line Memo,
00:40:16c'est tout
00:40:16l'État profond américain.
00:40:17Bien sûr.
00:40:17Et d'ailleurs,
00:40:18j'ai vérifié,
00:40:18moi, par la suite,
00:40:20que l'ONG ukrainienne
00:40:22qui publie le Memo,
00:40:23qui est un consortium d'ONG,
00:40:24en fait,
00:40:24quand on regarde
00:40:24qui les finance,
00:40:25c'est toutes les agences
00:40:27d'État américaines.
00:40:28Le département d'État,
00:40:29USAID,
00:40:31l'OTAN.
00:40:32USAID,
00:40:32donc la fameuse organisation
00:40:33émanation de la CIA
00:40:35à qui Elon Musk
00:40:37et donc Trump
00:40:38ont coupé les vivres.
00:40:39Alors,
00:40:39pour venir à l'intervention
00:40:40que vous avez diffusée
00:40:41de Victor Hanolande,
00:40:43je ne vais pas dire
00:40:44que tout ce que faisait
00:40:44le gouvernement américain
00:40:45était mal.
00:40:47Il y avait probablement
00:40:48dans le tas
00:40:49des gens
00:40:50qui ont pu agir,
00:40:52notamment contre la corruption,
00:40:53parce que la corruption,
00:40:54c'est un fléau
00:40:54et ça a gêlé
00:40:55tout le monde dans ce pays.
00:40:57On peut dire
00:40:58que leur action
00:40:58a été limitée.
00:41:00Oui,
00:41:01limitée
00:41:01ou impuissante,
00:41:02à voir.
00:41:04Honnêtement,
00:41:05ce n'était pas
00:41:05notre sujet d'observation,
00:41:07la corruption,
00:41:08pour nous,
00:41:09l'OSCE.
00:41:10Donc,
00:41:10c'est un sujet compliqué
00:41:11parce que ça adhère
00:41:12à une ramification
00:41:12très profonde.
00:41:13C'est très culturel
00:41:14aussi,
00:41:15là-bas.
00:41:16Alors,
00:41:16j'ai eu quelques témoignages
00:41:17d'actes de corruption
00:41:18que j'ai cités dans le livre,
00:41:20mais contre lesquels,
00:41:21nous,
00:41:21l'OSCE,
00:41:22on était impuissants,
00:41:22parce que ce n'était
00:41:23pas notre mandat.
00:41:25Mais,
00:41:26les exemples que je cite
00:41:27montrent la profondeur
00:41:29du problème.
00:41:30Et,
00:41:31bref,
00:41:32pour revir
00:41:32avec Noir et Nollande,
00:41:32je ne veux pas non plus
00:41:34jeter la pierre
00:41:35sur tout ce que se faisait
00:41:36l'USN,
00:41:36parce que j'ai connu,
00:41:37moi,
00:41:37des gens qui travaillaient
00:41:37pour cette organisation.
00:41:39Et,
00:41:39je pense qu'au moins
00:41:40une partie d'entre eux
00:41:41sont des idéalistes
00:41:42et qui pensent bien faire.
00:41:43C'est comme l'OSCE.
00:41:44Comme l'OSCE,
00:41:45peut-être,
00:41:45quelque part.
00:41:46Mais,
00:41:46il y a aussi,
00:41:47clairement,
00:41:49un agenda politique derrière.
00:41:50D'ailleurs,
00:41:51quand ils financent des médias,
00:41:52des médias émergents,
00:41:53quand on regarde
00:41:53les événements de Meydan,
00:41:55la plupart des médias
00:41:56qui ont relayé
00:41:56les manifestations
00:41:57venenaient juste
00:41:58d'être financés
00:41:59par les Américains,
00:42:00ils étaient à peine nés.
00:42:01Il y a trois chaînes,
00:42:03c'est expliqué
00:42:03dans le documentaire
00:42:04de Lederstone,
00:42:05il y a trois chaînes
00:42:05qui ont relayé en masse
00:42:07les manifestations
00:42:08de Meydan
00:42:09dès qu'elles commencent.
00:42:11Et ces trois chaînes
00:42:11sont largement financées
00:42:13par le département
00:42:15d'État américain
00:42:16et George Soros.
00:42:18On le retrouve un peu partout.
00:42:19Au hasard.
00:42:19Au hasard.
00:42:20Vous avez évoqué
00:42:21les accords de Minsk
00:42:21et justement cette pression
00:42:23qui est mise
00:42:23sur Volodymyr Zelensky
00:42:24quand il arrive au pouvoir
00:42:25en 2019
00:42:26pour qu'il ne les applique pas,
00:42:27contrairement à ses promesses
00:42:28de campagne.
00:42:29J'aimerais qu'on revienne
00:42:30sur cette question
00:42:30des accords de Minsk
00:42:31parce qu'ils sont garantis
00:42:33globalement
00:42:33par le fameux
00:42:34format Normandie
00:42:35qu'on connaît bien,
00:42:37à savoir Angela Merkel
00:42:38et François Hollande
00:42:39pour la France et l'Allemagne.
00:42:41C'est important
00:42:42de l'avoir à l'esprit
00:42:42cette affaire
00:42:43des accords de Minsk
00:42:44si on veut regarder
00:42:45aujourd'hui
00:42:45pourquoi les négociations
00:42:47de paix avancent
00:42:48à pas de velours
00:42:49pour ne pas dire pire
00:42:50et pourquoi la Russie
00:42:51est si réticente
00:42:52quand on lui propose
00:42:53des cessez-le-feu
00:42:54éphémères.
00:42:56Quand on regarde
00:42:57l'histoire des accords de Minsk,
00:42:58c'est que moi j'ai vécu ça
00:42:59sur le terrain,
00:43:02en fait à l'époque
00:43:02le discours officiel
00:43:03occidental
00:43:04et ukrainien
00:43:05était de dire
00:43:06que c'est la Russie,
00:43:09les séparatistes
00:43:10pro-russes
00:43:10qui ne respectent pas
00:43:11les accords de Minsk,
00:43:12toutes les violations
00:43:13de cessez-le-feu
00:43:13sont de leur faite,
00:43:14or les statistiques
00:43:16que nous on a
00:43:16accumulées
00:43:18et concaténées
00:43:20sauf que malheureusement
00:43:22on n'en faisait pas grand-chose
00:43:23en termes de communication
00:43:23ces statistiques
00:43:26que j'ai moi-même compilées
00:43:28pour l'oblaste de Lugansk
00:43:29en 2020
00:43:29démontraient que
00:43:31c'était l'Ukraine
00:43:33qui était principalement
00:43:34en train de bombarder
00:43:35puisque les statistiques
00:43:36d'impact
00:43:37qui diffèrent
00:43:38des statistiques
00:43:38de victimes civiles
00:43:39étaient à 75-25
00:43:40dans l'oblaste de Lugansk.
00:43:41Donc là encore
00:43:43on avait une statistique
00:43:44tangible
00:43:44pour montrer
00:43:45que c'était l'Ukraine
00:43:46qui était à l'offensive
00:43:46et c'était même
00:43:49confirmé
00:43:50par une interview
00:43:51du ministre de l'Intérieur
00:43:52de l'époque
00:43:52Arsène Avakov
00:43:53que je cite aussi
00:43:53dans le livre
00:43:54où il explique même
00:43:55où est-ce qu'ils attaquent
00:43:57et pourquoi.
00:43:58Il parle de la stratégie
00:43:59des petits pas
00:43:59et quand on regarde
00:44:01ce qui se passait
00:44:02sur le front
00:44:02c'est complètement cohérent
00:44:04avec ce que dit Avakov
00:44:05à la fois sur cette stratégie
00:44:07des petits pas
00:44:07et sur les endroits
00:44:08où il y avait
00:44:08le plus de violations
00:44:09de cessez-le-feu
00:44:09et de victimes.
00:44:11Complètement cohérent.
00:44:12Sauf que
00:44:13en Occident
00:44:13personne n'en parle.
00:44:15L'interview d'Avakov
00:44:16personne n'en parlait.
00:44:17Alors qu'il avoue quasiment
00:44:18voilà ce qu'on fait.
00:44:19Quand on parle aujourd'hui
00:44:20en Occident
00:44:20des accords de Minsk
00:44:21globalement
00:44:22c'est pour dire
00:44:22que la Russie les a violés.
00:44:23Oui en fait
00:44:24pour moi
00:44:25le point principal
00:44:25des accords de Minsk
00:44:26c'est pas les violations
00:44:27de cessez-le-feu
00:44:27c'est le fond
00:44:29c'est l'aspect politique.
00:44:30Or l'aspect politique
00:44:31était entièrement
00:44:32dans la main
00:44:33de l'Ukraine
00:44:34et l'idée
00:44:36c'était de créer
00:44:37un statut d'autonomie
00:44:38pour le Donbass
00:44:39et ce statut d'autonomie
00:44:41pour qu'il existe
00:44:42devait être
00:44:43enfin ça a entraîné
00:44:44un changement
00:44:45de la constitution.
00:44:47Or
00:44:47le 31 août 2015
00:44:50le parlement ukrainien
00:44:51s'est réuni
00:44:52pour voter
00:44:53le paquet de mesures
00:44:54pour donner un statut
00:44:55au Donbass
00:44:55sauf que ça se faisait
00:44:56en deux temps
00:44:57d'abord on votait
00:44:58une loi
00:44:58pour créer
00:44:59un statut d'autonomie
00:45:00pour Donbass
00:45:01qui réclamait
00:45:02juste une majorité
00:45:03simple
00:45:0350% plus 1
00:45:04sauf qu'ensuite
00:45:05il fallait
00:45:06pour que cette première loi
00:45:07soit validée
00:45:08il fallait changer
00:45:09la constitution
00:45:10et là ça devient compliqué
00:45:11parce que
00:45:11de mémoire
00:45:12c'était la majorité
00:45:13des deux tiers
00:45:14qu'il fallait au parlement
00:45:15sauf qu'entre temps
00:45:17une fois que la nouvelle
00:45:18du premier vote
00:45:19a eu lieu
00:45:20le parlement
00:45:21était cerné
00:45:22par des dizaines
00:45:22de milliers nationalistes
00:45:23qui manifestaient
00:45:24alors il y avait un cordon
00:45:25de policiers tout autour
00:45:26et quand les nationalistes
00:45:28apprennent que le premier vote
00:45:29est passé
00:45:29il y en a un
00:45:31qui balance une grenade
00:45:32sur le cordon de policiers
00:45:32ça fait 4 morts
00:45:33dont de mémoire
00:45:353 policiers
00:45:36et un journaliste
00:45:37qui se souvient de ça
00:45:39aujourd'hui
00:45:39à l'époque
00:45:41c'était pour nous
00:45:42qui étions sur le terrain
00:45:43un truc majeur
00:45:45sauf que c'est depuis
00:45:46totalement occulté
00:45:47même quand on fait
00:45:47des recherches
00:45:48sur les accords de ministre
00:45:49sur Wikipédia
00:45:50on ne trouve aucune mention
00:45:51de cette affaire
00:45:52ce que je trouve
00:45:53totalement incroyable
00:45:54alors que pour nous
00:45:55à l'époque
00:45:55et même quand on discutait
00:45:57avec l'ambassade de France
00:45:58c'était central
00:45:59c'était la principale mesure
00:46:01des accords de Minsk
00:46:02de laquelle
00:46:03tout le reste dépendait
00:46:03si on ne résout pas
00:46:05la raison de fond
00:46:06le statut de Donbass
00:46:07tout le reste
00:46:07ne sert à rien
00:46:08en fait
00:46:09en plus
00:46:10il y avait une autre mesure
00:46:11importante dans ces accords
00:46:12c'était l'amnistie
00:46:13l'amnistie
00:46:14de tous les gens
00:46:15poursuivis
00:46:16dans le cadre du conflit
00:46:16sauf que
00:46:18qu'a fait l'Ukraine
00:46:19elle n'a amnistié personne
00:46:21au contraire
00:46:22elle a essayé
00:46:23d'arrêter
00:46:23de sanctionner
00:46:25toutes les personnes
00:46:25qui de près ou de loin
00:46:26avaient coopéré
00:46:27avec les entités séparatistes
00:46:28et en plus
00:46:30avec beaucoup de zèle
00:46:31pour ce que l'on appelait
00:46:32comme détrait
00:46:33avec beaucoup de zèle
00:46:33et de manière systématique
00:46:34et une fois que les gens
00:46:36étaient jugés
00:46:37j'en parle longuement
00:46:38dans mon livre aussi
00:46:38il n'y avait aucun moyen
00:46:40d'y dire échapper
00:46:41ça se terminait
00:46:42systématiquement
00:46:43en condamnation
00:46:44quels que soient
00:46:44les éléments du dossier
00:46:45même si au vu de certains cas
00:46:47on avait visiblement
00:46:48affaire à des
00:46:49des preuves
00:46:51truquées
00:46:52où des gens
00:46:52étaient torturés
00:46:53on leur faisait signer
00:46:55des feuilles en blanc
00:46:55on a eu parfois
00:46:57les preuves même
00:46:58de la part du médecin
00:46:58de la prison
00:46:59que quand la personne
00:46:59arrive en prison
00:47:00elle est pleine d'échimose
00:47:01qui sont cohérentes
00:47:02avec le fait
00:47:03que les gens étaient torturés
00:47:04juste avant d'être
00:47:04arrêtés officiellement
00:47:05en fait ils faisaient ça
00:47:06de manière intelligente
00:47:07d'abord ils quittent
00:47:07n'appellent les gens
00:47:08ils étaient traités
00:47:09dans une cave
00:47:10pendant 2-3 jours
00:47:11on leur faisait signer
00:47:12des feuilles en blanc
00:47:12traités ça veut dire torturés
00:47:13qu'on se comprenne
00:47:14exactement
00:47:14on leur faisait signer
00:47:15des feuilles en blanc
00:47:16parce qu'ils étaient terrorisés
00:47:16donc ils signaient
00:47:17tout ce qu'on leur représentait
00:47:18et puis après
00:47:19on les laissait dehors
00:47:19et une heure après
00:47:20ils étaient arrêtés officiellement
00:47:22et à ce moment-là
00:47:22on se servait de la feuille
00:47:23des aveux
00:47:24qu'ils avaient signés
00:47:26pour dire voilà
00:47:26il a fait des aveux
00:47:27vous voyez
00:47:28et ça
00:47:29c'est même des collègues
00:47:31qui étaient là avant moi
00:47:31qui ont décrit le système
00:47:32et je l'ai lu
00:47:34dans un rapport interne
00:47:35que je cite aussi
00:47:37dans mon livre
00:47:37et ensuite
00:47:39j'étais confronté
00:47:39à la même chose
00:47:40après pour les procès
00:47:41qu'on a suivi après
00:47:42le même mode opératoire
00:47:44et là on se dit
00:47:47on n'a pas affaire
00:47:47à un régime démocratique
00:47:48alors il y en a
00:47:50qui pourront dire
00:47:50oui mais bon
00:47:51c'est un pays qui est en guerre
00:47:52donc à ce moment-là
00:47:53on peut faire une croix
00:47:54sur les droits de l'homme
00:47:55mais notre mission
00:47:56c'était de monitorer
00:47:57les violations des droits de l'homme
00:47:58bien sûr
00:47:58donc on voit ces choses-là
00:48:01et on doit en rendre compte
00:48:02sauf que
00:48:03pour diverses raisons
00:48:05notamment un argument
00:48:07qui est souvent invoqué
00:48:08protéger les victimes
00:48:09le nombre de rapports
00:48:11qu'on a fait sur ces cas-là
00:48:12ne sont pas sortis
00:48:13soit parce que
00:48:14en fait on n'avait pas été témoin direct
00:48:16des faits
00:48:16c'était que les dires
00:48:17des personnes
00:48:19donc si on n'est pas témoin direct
00:48:20des faits
00:48:21on n'en parle pas
00:48:22et même s'il y a une masse
00:48:24d'informations
00:48:24qui vont dans le même sens
00:48:25et ensuite
00:48:26il y avait en plus
00:48:31l'argument de dire
00:48:31oui mais si on en parle
00:48:32ça risque de mettre en danger
00:48:33les gens qui nous parlent
00:48:35argument recevable
00:48:36l'argument recevable
00:48:38et qui faisait que
00:48:39nous-mêmes
00:48:39nous nous auto-censurions
00:48:42en tant qu'organisation
00:48:43sur tout un tas de choses
00:48:45moi-même
00:48:45dans le livre que j'ai écrit
00:48:47j'ai censuré
00:48:48certaines choses
00:48:48parce que
00:48:49les gens
00:48:50qui m'ont raconté
00:48:52ce qui doit arriver
00:48:52sont peut-être toujours
00:48:53en Ukraine aujourd'hui
00:48:54contre le gouvernement
00:48:55et si jamais
00:48:56on fait le rapprochement
00:48:57et s'ils sont toujours là-bas
00:48:59ça risque de mal
00:48:59se passer pour eux
00:49:00bien sûr
00:49:00et voilà
00:49:02donc c'est un processus
00:49:03complexe
00:49:04in fine
00:49:04pourquoi les informations
00:49:06ne sortent pas
00:49:07voilà
00:49:08je vous ai donné les raisons
00:49:08pourquoi ça ne sort pas
00:49:09mais malgré tout
00:49:10il y a une réalité tangible
00:49:11derrière
00:49:11et c'est aussi pour ça
00:49:13que j'écris le livre
00:49:14c'est pour que ça soit
00:49:14sur la place publique
00:49:15et que les gens puissent
00:49:17juger sur la matière
00:49:19juger sur pièce
00:49:20juger sur pièce
00:49:21de ce qui s'est véritablement passé
00:49:22pendant toutes ces années
00:49:23de la guerre du Donbass
00:49:24j'aimerais qu'on fasse
00:49:25un gros bond en avant
00:49:26pour arriver à notre époque
00:49:28en 2025
00:49:28il y a quelques semaines
00:49:30il y a eu cette fameuse
00:49:31opération toile d'araignée
00:49:32qui c'est donc une opération
00:49:34ukrainienne
00:49:35sur plusieurs bases aériennes
00:49:36elle a été
00:49:37comme nous l'a expliqué
00:49:38notre dernier invité
00:49:40la semaine dernière
00:49:41Jacques Baud
00:49:41accompagné aussi
00:49:42de frappes
00:49:43sur des ponts
00:49:44qui transportaient
00:49:45des lignes de chemin de fer
00:49:46où des civils ont été blessés
00:49:47cette opération
00:49:50elle a fait couler
00:49:51beaucoup d'encre
00:49:52elle a été perçue
00:49:53dans le camp occidental
00:49:54comme une grande réussite
00:49:56peu de temps après
00:49:58Tucker Carlson
00:49:59qu'on connaît bien
00:50:00a interrogé
00:50:01Jeffrey Sachs
00:50:02qui a une très grande connaissance
00:50:03des institutions
00:50:04internationales
00:50:06il a travaillé pour l'ONU
00:50:07je vous propose
00:50:07qu'on l'écoute
00:50:08tout d'abord
00:50:15la CIA ne dit pas
00:50:16beaucoup de choses
00:50:17à cette maison blanche
00:50:17aucun doute
00:50:18la CIA pendant des décennies
00:50:20et des décennies
00:50:21a fait des choses
00:50:22très très dangereuses
00:50:23en ne le disant pas
00:50:24au président
00:50:25sous prétexte que
00:50:26eh bien il vaut mieux
00:50:27que le président
00:50:28ne le sache pas vraiment
00:50:29parce que nous avons besoin
00:50:31que le président
00:50:31puisse émier cela
00:50:33mais aussi
00:50:33parce que la CIA
00:50:34est une organisation
00:50:35auto-protégée
00:50:37et auto-opérante
00:50:38qui n'a pas de compte
00:50:39à rendre
00:50:39depuis 50 ans
00:50:41et c'est donc
00:50:41une organisation
00:50:42hors de contrôle
00:50:43à mon avis
00:50:44comment recevez-vous
00:50:59ces propos ?
00:51:00d'abord Jeffrey Sachs
00:51:01je le suis
00:51:01assez assidûment
00:51:03depuis un certain temps
00:51:04je considère
00:51:05c'est quelqu'un
00:51:05de très crédible
00:51:05alors pour commencer
00:51:07après
00:51:08ce qu'il dit
00:51:10sur la CIA
00:51:10en fait
00:51:10c'est pas nouveau
00:51:11qu'on se pose
00:51:12ce genre de questions
00:51:12je sais qu'il y a
00:51:14déjà 20 ans
00:51:15quand je travaillais
00:51:16au ministère de la Défense
00:51:17on pouvait se demander
00:51:18enfin il y avait déjà
00:51:19des débats
00:51:20sur la réalité
00:51:21du pouvoir américain
00:51:22et déjà
00:51:23on identifiait
00:51:23divers pôles
00:51:24la CIA
00:51:24le Pentagone
00:51:25le département d'État
00:51:27et parfois
00:51:28on avait l'impression
00:51:29qu'il n'y avait pas
00:51:30une cohérence
00:51:30entre toutes ces organisations
00:51:31et puis on a un peu
00:51:32l'impression
00:51:33qu'il manque la maison blanche
00:51:34et oui
00:51:34il y a aussi la maison blanche
00:51:36au-dessus
00:51:36théoriquement
00:51:37mais il y avait déjà
00:51:40cette conscience
00:51:41que
00:51:42la CIA
00:51:43on parlait d'État dans l'État
00:51:44et on a même d'ailleurs
00:51:46des faits
00:51:47qui corroborent
00:51:48cette évaluation
00:51:49puisque
00:51:50quand on se penche
00:51:51sur l'histoire
00:51:52de cette organisation
00:51:53on sait que
00:51:54dans les années 70
00:51:55autour de 75 à peu près
00:51:56il y a eu un grand ménage
00:51:57du Sénat américain
00:51:58sur les opérations
00:51:59de la CIA
00:51:59dans la foulée
00:52:01du Watergate
00:52:02et là
00:52:03le Sénat américain
00:52:04découvre qu'il y a
00:52:05tout un tas de programmes
00:52:06de la CIA
00:52:06dont il n'avait pas connaissance
00:52:08notamment le programme
00:52:10Mockingbird
00:52:11qui consistait à
00:52:13payer des journalistes étrangers
00:52:15jusqu'à 400
00:52:16400 journalistes étrangers
00:52:18pour publier en leur nom
00:52:20des articles
00:52:21qui étaient en fait
00:52:21rédigés par la CIA
00:52:22et l'idée
00:52:24c'était ensuite
00:52:25pour la CIA
00:52:26d'utiliser ces articles
00:52:27pour démontrer
00:52:29à l'exécutif américain
00:52:30donc à la Maison Blanche
00:52:31au département d'État
00:52:32regarder ce qui se passe
00:52:33dans tel et tel pays
00:52:34c'est raconté
00:52:35par le juriste loco
00:52:36donc il faut qu'on intervienne
00:52:37et c'est comme ça
00:52:39qu'ils vendaient
00:52:39leurs interventions
00:52:40vous voyez
00:52:40et encore une fois
00:52:42même sur Wikipédia
00:52:43vous tapez Mockingbird
00:52:44vous trouvez
00:52:44l'historique de tout ça
00:52:45et donc
00:52:48on sait
00:52:48qu'il y a un historique
00:52:49de la CIA
00:52:50de travailler
00:52:50en sous-main
00:52:51de manière autonome
00:52:53indépendamment
00:52:54de l'exécutif
00:52:55et du législatif
00:52:56Quand on sait
00:52:56les grandes promesses
00:52:58que Donald Trump
00:52:59a faites
00:53:00pendant qu'il était
00:53:01en campagne
00:53:01cette paix en 24 heures
00:53:03puis en 100 jours
00:53:04pour l'Ukraine
00:53:04mais aussi
00:53:06assécher le marécage
00:53:08le marécage
00:53:09on le sait bien
00:53:10c'est le deep state
00:53:10l'état profond
00:53:11comment regardez-vous
00:53:13son action aujourd'hui
00:53:14est-ce qu'on est en passe
00:53:16de le voir perdre
00:53:16cette guerre ?
00:53:18Vous parlez de Donald Trump
00:53:19Oui
00:53:19On sait qu'il a annoncé
00:53:23qu'il pourrait régler
00:53:24la guerre en 24 heures
00:53:25moi honnêtement
00:53:26à moins de couper
00:53:27de manière radicale
00:53:28les vivres à l'Ukraine
00:53:29qui était un des moyens
00:53:30qu'il avait à sa disposition
00:53:31et ce qu'il n'a a priori
00:53:33pas fait
00:53:33je ne voyais pas comment
00:53:34il pouvait résoudre la guerre
00:53:35en 24 heures
00:53:36et déjà pendant son premier mandat
00:53:40je pense qu'il n'a pas décidé
00:53:42grand chose
00:53:42parce qu'il était cerné
00:53:43par l'état profond
00:53:44quand on regarde bien
00:53:44aujourd'hui
00:53:46il a un peu plus eu
00:53:49la possibilité
00:53:50de placer ses hommes
00:53:50mais je pense que l'état profond
00:53:53est toujours là
00:53:53notamment dans la CIA
00:53:56et que ce n'est pas facile
00:53:58de passer outre ces gens-là
00:53:59parce que ce qui protège
00:54:01la CIA
00:54:01c'est le secret
00:54:01et ils utilisent ça
00:54:04pour un peu faire ce qu'ils veulent
00:54:05et c'est très dur
00:54:07à aller appréhender tout ça
00:54:08au plus profond
00:54:09on sait que le FBI
00:54:11aussi a un peu le même problème
00:54:13donc je pense que Trump
00:54:16n'a pas tous les leviers
00:54:16aujourd'hui
00:54:18on peut aussi parler de l'ANSA
00:54:20les agences de renseignement américaines
00:54:22ont des pouvoirs énormes
00:54:23c'est une énorme machinerie
00:54:25et je pense qu'aujourd'hui
00:54:28l'exécutif, le président
00:54:30ne peut difficilement
00:54:31contrôler tout ça
00:54:32parce qu'avec les années
00:54:33les décennies
00:54:34on a l'impression
00:54:34que ces agences
00:54:36ont développé leur autonomie
00:54:38et développé des liens
00:54:38avec l'industrie de défense
00:54:39par exemple
00:54:39et là on peut parler
00:54:41du fameux complexe
00:54:42militaire industriel
00:54:43dénoncé en son temps
00:54:44par Eisenhower
00:54:45quand il quitte le pouvoir
00:54:46en 61
00:54:46et quand on voit
00:54:48ce qui s'est passé
00:54:49par la suite
00:54:49la guerre du Vietnam
00:54:50ensuite les engagements
00:54:52en Amérique latine
00:54:53et puis les guerres en Irak
00:54:54à chaque fois
00:54:56les Etats-Unis
00:54:57continuent à s'engager
00:54:58dans des guerres
00:54:59de manière quasiment discontinue
00:55:00ou continue plutôt
00:55:02et on s'aperçoit
00:55:05ça sert qui
00:55:06toutes ces guerres
00:55:06ça sert l'industrie de défense
00:55:08qui à chaque fois
00:55:10continue à vendre des armements
00:55:11et continue à vendre
00:55:13pourquoi on est en l'OTAN aussi
00:55:15parce que tous les pays de l'OTAN
00:55:16doivent se mettre
00:55:17au standard OTAN
00:55:18et donc de préférence
00:55:19vont acheter
00:55:20les armements américains
00:55:20bien sûr
00:55:21donc tout ça
00:55:21ça fait vivre le système
00:55:22et on a vraiment l'impression
00:55:24que la menace
00:55:26qu'avait perçu Eisenhower
00:55:27en fait est devenue réalité
00:55:28et qu'aujourd'hui
00:55:30on a le complexe
00:55:31militaire industriel
00:55:31américain
00:55:33qui contrôle largement
00:55:34la politique américaine
00:55:35il y a tout un tas
00:55:36de ce qu'on appelle
00:55:37les black budgets
00:55:38il y a tout un tas
00:55:39de projets développés
00:55:39par l'industrie de défense
00:55:40qui sont même secrets
00:55:41pour le Sénat
00:55:42donc ils ont pris
00:55:45leur autonomie
00:55:46ils font presque ce qu'ils veulent
00:55:47quand vous regardez
00:55:48aujourd'hui
00:55:48ce qui se passe
00:55:49à Los Angeles
00:55:50ces fameuses émeutes
00:55:51pour des prétextes
00:55:52politiques
00:55:54de politique migratoire
00:55:55est-ce que vous regardez
00:55:56ça d'un oeil
00:55:57un petit peu différent
00:55:59de ce que les médias
00:56:00vous disent aujourd'hui
00:56:01est-ce que
00:56:02ça pourrait être
00:56:03une opération
00:56:03de déstabilisation
00:56:04menée contre Donald Trump
00:56:05ça pourrait
00:56:08alors bon
00:56:08ça vient de sortir
00:56:09déjà quand on regarde
00:56:11ce qui s'est passé
00:56:12avec les émeutes
00:56:12de Black Lives Matter
00:56:13au début
00:56:15on nous a vendu
00:56:16que c'était
00:56:16des émeutes spontanées
00:56:18de la part
00:56:18de la population noire
00:56:19qui se révoltait
00:56:20contre quelque chose
00:56:22d'indigne
00:56:23sauf que
00:56:24des années plus tard
00:56:25on se rend compte
00:56:26que tout ça
00:56:26était bien organisé
00:56:27quand même
00:56:27et financé
00:56:30et qu'on retrouve encore
00:56:32l'organisation Soros
00:56:33et là
00:56:35alors j'ai vu une vidéo hier
00:56:36pour l'instant
00:56:38on a que des éléments
00:56:39et pas
00:56:39mais j'ai vu une vidéo hier
00:56:40qui montre
00:56:41dans une rue
00:56:41à priori de Los Angeles
00:56:42une distribution
00:56:43de masques à gaz
00:56:45dernier cri
00:56:46en pleine rue
00:56:47on s'asseort d'un camion
00:56:48et puis on voit
00:56:49les gens
00:56:50ils se les distribuent
00:56:50les uns dans les autres
00:56:51et on se dit
00:56:51ça sort d'où ça ?
00:56:52qui finance ça ?
00:56:54vous voyez ?
00:56:55donc ça donne l'impression
00:56:56il y a encore une fois
00:56:58une organisation derrière ça
00:56:59donc ça pose question
00:57:00donc je ne vais pas vous dire
00:57:01oui c'est forcément
00:57:03l'État profond
00:57:05qui organise ça
00:57:05ou telle l'État d'organisation
00:57:06pour l'instant
00:57:07on n'a pas les preuves
00:57:07mais en tout cas
00:57:08on peut avoir
00:57:08des suspicions légitimes
00:57:10notamment sur la base
00:57:11de ce genre de vidéos
00:57:12après on entend
00:57:13un discours aussi
00:57:14disant que
00:57:15oui c'est des manifestations
00:57:16pacifiques
00:57:17qui sont imprimées
00:57:18par l'afroid dictateur Trump
00:57:19sauf que sur certaines vidéos
00:57:21que j'ai vues
00:57:21pareil
00:57:22on voit un convoi
00:57:24de véhicules de police
00:57:25arrêtés sous un pont
00:57:26qui se fait canarder
00:57:27par des pavés
00:57:28et on voit
00:57:28une dizaine
00:57:29de véhicules de police
00:57:30et tous ceux qui arrivent derrière
00:57:31se font canarder
00:57:32de la même façon
00:57:33on n'est pas dans
00:57:34une manifestation pacifique là
00:57:35on voit qu'il y a encore une fois
00:57:38une certaine différence
00:57:39entre le narratif officiel
00:57:41et la réalité
00:57:42j'aimerais qu'on termine
00:57:43Benoît Paré
00:57:44cette émission
00:57:45avec un sujet
00:57:46un peu plus lourd
00:57:46puisque
00:57:47je dois l'avouer
00:57:49aux téléspectateurs
00:57:50cet ouvrage
00:57:51et donc
00:57:51vous
00:57:52m'avez été suggéré
00:57:53par quelqu'un
00:57:55qui est venu à plusieurs reprises
00:57:56sur le plateau
00:57:57du samedi politique
00:57:58il s'agit d'Éric Dénessé
00:57:59le patron du CF2R
00:58:01le centre français
00:58:01de recherche
00:58:02sur le renseignement
00:58:03nous venons d'apprendre
00:58:04son décès
00:58:05à l'âge de 62 ans
00:58:06et évidemment
00:58:07nous partageons
00:58:09la peine
00:58:10de ses proches
00:58:11et de sa famille
00:58:12toute l'équipe de TV Liberté
00:58:13s'associe à cela
00:58:14et j'imagine vous aussi
00:58:16puisque vous le connaissiez
00:58:17quel rapport aviez-vous
00:58:21avec Éric Dénessé
00:58:22qui était un spécialiste
00:58:23du renseignement
00:58:24et qui bien entendu
00:58:25avait vu cet ouvrage
00:58:26comme une mine
00:58:29d'informations
00:58:29sur cette guerre en Ukraine
00:58:30d'abord
00:58:31c'est un grand sentiment
00:58:32de tristesse
00:58:33parce que
00:58:34pour l'avoir côtoyé
00:58:36un peu
00:58:36je pense que c'était
00:58:37vraiment quelqu'un
00:58:37de sincère
00:58:38de très intelligent
00:58:39et de courageux
00:58:40qui avait le courage
00:58:41de camper
00:58:43sur ses positions
00:58:44quand il pensait
00:58:44que c'était des positions
00:58:45justes
00:58:45et même si
00:58:47ça lui a causé
00:58:48beaucoup d'ennuis
00:58:48il fermait beaucoup de portes
00:58:50donc moi
00:58:51j'admire ce genre
00:58:52de courage
00:58:53ce genre d'honnêteté
00:58:54intellectuelle
00:58:54et on a besoin
00:58:55de ça aujourd'hui
00:58:56plus que jamais
00:58:57malheureusement
00:58:59bon il n'est plus avec nous
00:59:00alors je lui dois beaucoup
00:59:01parce que c'est
00:59:02une des toutes premières personnes
00:59:03qui a acheté mon livre
00:59:04qui s'est jeté dessus
00:59:05et qui m'a dit
00:59:06qu'il l'avait dévoré
00:59:07en trois jours
00:59:08apparemment c'est possible
00:59:09et dans la foulée
00:59:12il a voulu me contacter
00:59:13et me promouvoir
00:59:16donc auprès de
00:59:17tous les contacts
00:59:18qu'il avait
00:59:18donc c'est
00:59:19en effet
00:59:19c'est grâce à lui
00:59:20que nous sommes aujourd'hui
00:59:21vous et moi
00:59:22en train de discuter
00:59:23devant les gens
00:59:24qui nous écoutent
00:59:25et en plus
00:59:28j'ai eu l'occasion
00:59:29de le rencontrer
00:59:29le 4 juin
00:59:30dernier
00:59:31de Visu
00:59:32jusqu'ici
00:59:33on s'est juste parlé
00:59:33au téléphone
00:59:34et là
00:59:35on a beaucoup apprécié
00:59:37la conversation
00:59:38qu'on a pu avoir
00:59:38tous les deux
00:59:39ça a duré
00:59:39à peu près
00:59:39deux heures et demie
00:59:40une conversation
00:59:42à bateau rompu
00:59:43sur l'état du monde
00:59:44et on est d'accord
00:59:45sur plein de choses
00:59:46donc je pense
00:59:47qu'on s'est senti
00:59:48tous les deux en phase
00:59:48et
00:59:50comment dire
00:59:52il était en pleine forme
00:59:53donc de quoi est-il mort
00:59:57aujourd'hui
00:59:57c'est la grande question
00:59:58en tout cas
01:00:00si la thèse du suicide
01:00:01est mise en avant
01:00:02honnêtement
01:00:03à la lumière
01:00:04de ce que j'ai vu de lui
01:00:05je ne crois pas du tout
01:00:06voilà
01:00:07pour que ça soit clair
01:00:07et pour que ça soit clair aussi
01:00:09je ne suis pas du tout
01:00:10suicidaire moi-même
01:00:10mais bon
01:00:14encore une fois
01:00:17c'est une grande perte
01:00:17pour la France
01:00:18et pour le camp de la vérité
01:00:20malheureusement
01:00:21je sais qu'il est vilipendé
01:00:22dans une certaine presse
01:00:24quand je lui dis des choses
01:00:24sur lui
01:00:25je trouve ça écran
01:00:26honnêtement
01:00:26ce que certains
01:00:27permettent d'écrire
01:00:28sur un homme
01:00:29d'une grande intégrité
01:00:30ça se demandait
01:00:32est-ce que ces gens-là
01:00:32pensent vraiment
01:00:33ce qu'ils écrivent
01:00:33ou est-ce qu'ils écrivent ça
01:00:35parce qu'on leur demande
01:00:36de l'écrire
01:00:36je me pose la question
01:00:37ou est-ce qu'on l'écrit pour eux
01:00:39on en a parlé
01:00:39difficile à savoir
01:00:42mais j'ai l'impression
01:00:43il y a quand même
01:00:44pas mal de gens
01:00:44qui se sont laissés convaincre
01:00:45par le narratif global
01:00:46et qui ne sont pas capables
01:00:47d'en sortir
01:00:48si vous voulez
01:00:48quand vous avez des années
01:00:50de manipulation
01:00:52et de propagande
01:00:53qui va dans le même sens
01:00:54c'est difficile
01:00:56de lutter contre
01:00:56et moi-même
01:00:58quelqu'un de ma famille
01:00:59m'a dit
01:00:59mais comment peux-tu avoir raison
01:01:01contre tout le monde
01:01:02parce que tout le monde
01:01:04pour lui
01:01:04c'est les médias
01:01:05qui regardent
01:01:05les médias mainstream
01:01:06donc voilà
01:01:09encore une fois
01:01:10mon père
01:01:11un grand homme
01:01:12et j'espère
01:01:15que son leg
01:01:16en fait
01:01:17nous servira à tous
01:01:18et bien je vous remercie
01:01:19beaucoup
01:01:20Benoît Paré
01:01:20d'être venu jusque TV Liberté
01:01:22je vous rappelle
01:01:22chers téléspectateurs
01:01:23si vous voulez retrouver
01:01:24cette mine d'informations
01:01:26ce journal de bord
01:01:27ce que j'ai vu
01:01:27en Ukraine
01:01:292015-2022
01:01:30journal d'un observateur
01:01:32international
01:01:33loin du récit
01:01:34médiatique
01:01:35et puis si vous voulez
01:01:35aller plus loin
01:01:36bien sûr retrouvez
01:01:37également
01:01:37tous les ouvrages
01:01:39d'Eric Dénécey
01:01:40ça lui rendra hommage
01:01:41et ce sera forcément
01:01:42bénéfique pour vous
01:01:43je vous souhaite
01:01:44une bonne fin de semaine
01:01:46chers amis
01:01:46rendez-vous la semaine prochaine
01:01:47pour un nouveau numéro
01:01:48n'oubliez pas
01:01:49de m'aider
01:01:50à partager cette émission
01:01:51en la relayant
01:01:52bien entendu
01:01:53en cliquant sur le pouce en l'air
01:01:54et puis n'hésitez pas
01:01:55dans les commentaires
01:01:57je vous lis
01:01:57chaque semaine
01:01:58portez-vous bien
01:01:59à bientôt
01:02:00Sous-titrage Société Radio-Canada
01:02:09– Sous-titrage FR 2021
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