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Pour ce nouvel épisode de Chocs du monde, le magazine des crises et de la prospective internationales de TVL, Edouard Chanot reçoit le Professeur Edouard Husson, Directeur de publication du Courrier des Stratèges.

Deux dossiers mais une même volonté d'arracher des accords. Trump a annoncé le 27 juillet "le plus grand accord jamais signé" avec Ursula von der Leyen. Ces droits de douanes généraux de 15% pour l'UE ont été un véritable tremblement de terre.
Le président américain a aussi menacé son homologue russe de réduire le délai de 50 jours qu'il lui avait accordé pour obtenir un accord de cessez-le-feu en Ukraine, avant des droits de douanes secondaires de 100%. Trump peut-il obtenir de Poutine ce qu'il a obtenu d'Ursula von der Leyen ?

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Transcription
00:00bonjour à tous et bienvenue dans choc du monde le magazine des crises de la prospective
00:26internationale de TVL. Le 27 juillet, Trump a annoncé le plus grand accord jamais signé avec Ursula von der Leyen.
00:35Ses droits de douane généraux de 15% pour l'Union européenne ont été un véritable tremblement de terre.
00:40Mais un peu plus discrètement, Donald Trump a aussi menacé hier cette fois de réduire le délai de 50 jours
00:46accordé à Vladimir Poutine pour obtenir un accord de cessez-le-feu en Ukraine.
00:50Alors, l'américain peut-il obtenir du russe ce qu'il a obtenu d'Ursula von der Leyen ?
00:56Pour répondre à cela et pour revenir sur ces deux dossiers brûlants, je reçois le professeur Edouard Husson,
01:02directeur de publication du Courrier des Stratèges. Edouard Husson, bonjour.
01:06Bonjour. Merci beaucoup d'avoir répondu présent à l'appel de choc du monde.
01:10Alors, nous commençons par la petite phrase de Trump sur ce délai accordé, entre guillemets, à Vladimir Poutine.
01:16Un délai pour le moins inattendu, mais tout est inattendu avec Donald Trump,
01:20alors que les Européens, justement, étaient encore sonnés par l'hupercute commercial
01:25que leur avait infligé la veille le président américain.
01:28Edouard Husson, je vous propose, pour que tout soit clair,
01:30de revenir sur cette petite séquence de Donald Trump de quelques secondes.
01:34J'ai beaucoup parlé avec le président Poutine. Je me suis toujours très bien entendu avec lui.
01:39Mais à quatre reprises, peut-être, nous avons discuté et nous pensions avoir réglé la question à maintes reprises.
01:51Et puis, le président Poutine a lancé l'hémissile sur une ville comme Kiev.
01:57Je vais fixer un nouveau délai d'environ 10 ou 12 jours à compter d'aujourd'hui.
02:02Il n'y a aucune raison d'attendre ces 50 jours.
02:10Je veux être généreux, mais nous ne voyons tout simplement aucun progrès réalisé.
02:15Alors, Edouard Husson, j'ai envie de vous poser cette question-là.
02:18Peut-il, comme ça, obtenir de Poutine ce qu'il a obtenu en quelques mois d'Ursula von der Leyen,
02:25à savoir ses 15% de frais de douane ?
02:28Mais là, on parle quand même d'un conflit qui dure depuis trois ans.
02:32Peut-on mettre sur le même plan ces deux crises ?
02:35Non, je crois que Donald Trump, en fait, est agacé parce qu'il voudrait résoudre vite le conflit ukrainien.
02:46Et Poutine n'est pas pressé, d'une part.
02:49Et d'autre part, les dirigeants ukrainiens ne sont pas pressés non plus.
02:54Au contraire, ont plutôt intérêt à ce que la guerre dure de leur point de vue.
02:59C'est horrible à dire, puisqu'il y a des Ukrainiens qui meurent tous les jours.
03:04Mais Zelensky, lui, essaye de jouer la montre.
03:07Il espère aller tenir jusqu'au mid-terms en novembre 2026,
03:12où il y aurait une majorité qui relancerait la guerre.
03:16Voilà, c'est ce calcul qu'il fait.
03:18Une majorité qui serait plus hostile à la guerre, qui serait plus favorable à la guerre que Trump ne l'est.
03:28Et donc ça, c'est une chose.
03:30Mais le problème, c'est que Donald Trump est confronté à un Vladimir Poutine
03:35qui a des intérêts de sécurité qui ne sont pas négociables.
03:39Ce n'est pas simplement savoir combien il annexe de l'Ukraine.
03:41C'est, est-ce que, oui ou non, la paix en Ukraine, qu'il signera, sera durable ?
03:48Parce qu'il ne veut pas d'une paix pour 20 ans.
03:50Ce dont il s'agit, c'est d'une véritable victoire stratégique.
03:55Voilà.
03:55Et donc Trump, là, essaye une petite ruse,
03:59qui est d'utiliser la pression commerciale
04:03sur tous ceux qui continuent à faire du commerce avec la Russie,
04:07malgré les sanctions occidentales.
04:08Donc il espère que la Chine et l'Inde vont plier
04:12et vont accepter de ne plus acheter des hydrocarbures,
04:18par exemple, à la Russie,
04:20à cause de la menace de tarifs douaniers prohibitifs.
04:24De 100%, rappelons-le.
04:25Bon, la Chine ne cédera pas.
04:28L'Inde ne cédera sans doute pas non plus.
04:31Négociera peut-être des choses à la marge.
04:33Mais donc, rendez-vous au bout des 12 jours
04:38où Trump se retrouvera devant une situation qui dure.
04:42Il faut souligner que cette nouvelle menace
04:45à l'encontre du Kremlin arrive dans un contexte très précis.
04:48Rappelons-le.
04:49Trump a enregistré une grosse, une énorme victoire.
04:52Vous choisirez le qualificatif que vous voulez, Edouard Husson,
04:54face à l'Union européenne,
04:56en imposant donc 15% de tarifs douaniers
04:59sur les produits européens et un achat d'énergie américaine
05:02pour 750 milliards de dollars,
05:04avec en prime 600 milliards d'investissements aux États-Unis.
05:09Donc, les droits de douane,
05:10heureusement sur des produits stratégiques,
05:12aéronautiques, semi-conducteurs, matières premières critiques,
05:15ont été levés.
05:16Mais je vous propose, Edouard Husson,
05:18de voir une séquence assez courte,
05:19mais assez importante,
05:21où une journaliste pose avant-hier
05:23à Ursula von der Leyen
05:24une question importante,
05:26à savoir celle sur les concessions américaines.
05:30Et évidemment, Ursula von der Leyen
05:32ne répond pas.
05:33Je vous laisse savourer ce moment.
05:35Quelles sont les concessions américaines ?
05:38Qu'est-ce que les États-Unis concèdent dans cet accord ?
05:40Le point de départ était un déséquilibre,
05:44un excédent de notre côté
05:45et un déficit du côté américain.
05:46Et nous voulions rééquilibrer
05:49la relation commerciale
05:50et le faire de manière
05:51à ce que les échanges commerciaux
05:53se poursuivent entre nous,
05:57de part et d'autre l'Atlantique.
05:58Parce que les des plus grandes économies
06:00devraient avoir un bon flux commercial entre elles.
06:03Nous pensons avoir atteint
06:04exactement le point que nous voulions trouver.
06:07Rééquilibrer,
06:08mais permettre le commerce des deux côtés.
06:10Ce qui signifie de bons emplois
06:12des deux côtés de l'Atlantique.
06:13Ce qui signifie la prospérité
06:15des deux côtés de l'Atlantique.
06:16Et c'était important pour nous.
06:19Alors, c'est une petite phrase
06:21que l'on entend beaucoup
06:22depuis 24 heures,
06:23à savoir que les Européens
06:24s'attendaient à un ouragan.
06:26Ils n'ont pris qu'une tempête dans la figure.
06:28Alors, ils sont heureux.
06:30Devraient-ils l'être, selon vous ?
06:31D'abord, est-ce qu'on peut avoir
06:34un moment de franc rire,
06:36même fou rire,
06:38devant Ursula von der Reyen
06:39qui, visiblement, a un peu de mal.
06:41Elle fait la bonne élève.
06:42Elle apprend le trumpisme.
06:44Donc, elle répète les éléments
06:45de langage de Donald Trump.
06:47Je ne sais pas si elle aura son diplôme
06:48à la fin.
06:49Mais enfin, il y a quand même
06:51de quoi, franchement, rigoler.
06:53Tous ces Européens européistes,
06:56tous ces globalistes européens
06:58qui faisaient les fortiches
07:00face à Trump.
07:01On allait voir ce qu'on allait voir,
07:02on allait tenir, etc.
07:03Enfin, ils s'écrasent tous.
07:04Donc, on reviendra tout à l'heure
07:07peut-être sur les conséquences
07:08que ça a pour la France.
07:10Mais là, je pense qu'effectivement,
07:14il y a quelque chose qui est évident.
07:16C'est qu'autant Trump a du mal
07:18avec la Chine,
07:20sans doute avec l'Inde,
07:22avec d'autres pays,
07:23autant là,
07:24il a eu une victoire
07:26relativement facile
07:28par absence de combat.
07:29Vous pensez vraiment
07:31qu'il n'y a absolument pas eu
07:33de combativité
07:34de la part des Européens
07:37ou n'avait-il pas les moyens,
07:39pas les armes
07:39pour combattre ?
07:41Écoutez, si vous voulez,
07:43je veux dire,
07:44les États-Unis
07:44qui sont affaiblis
07:45dans l'économie mondiale
07:47et en particulier face à la Chine
07:48se battent.
07:50Donald Trump, d'ailleurs,
07:52on pense ce qu'on veut de lui,
07:54mais Donald Trump est combatif
07:57et il veut tirer
07:58le maximum d'avantages
07:59et on voit bien
08:00que c'est difficile.
08:02Il annonçait des accords
08:04nombreux avec un certain nombre
08:08de pays.
08:08On voit bien que les accords
08:09commerciaux se passent
08:11plus lentement.
08:12Donc là,
08:13il enregistre tout d'un coup
08:14un accord avec 27 pays.
08:17Donc pour lui,
08:17c'est une grosse victoire,
08:18effectivement.
08:20Mais en face,
08:21on ne va pas me faire croire
08:22que 27 pays
08:23ne sont pas capables,
08:25s'ils le voulaient,
08:25de présenter un front uni
08:27et surtout
08:29avec la puissance
08:32qu'ils ont.
08:32Sauf que
08:33ils sont
08:35vassalisés dans leur tête.
08:37Alors,
08:37ce n'est pas tellement
08:38vis-à-vis de Trump,
08:39c'était vis-à-vis
08:40des globalistes
08:41américains,
08:42vis-à-vis des démocrates
08:43qui leur ont imposé
08:45la guerre d'Ukraine,
08:46qui leur ont imposé
08:47l'abandon
08:48des relations énergétiques
08:49avec la Russie.
08:50Et donc là,
08:51Trump,
08:52très intelligemment,
08:53même s'il a été élu
08:54contre l'héritière
08:56de Joe Biden,
08:57eh bien,
08:58il y continue.
08:59Parce que,
09:00pourquoi est-ce qu'il se priverait
09:01à partir du moment
09:03où en face,
09:03il a des gens
09:04aussi
09:05vassalisés ?
09:07Alors,
09:07ça pose bien sûr
09:08une autre question
09:09qui est celle
09:11de l'utilité
09:12aujourd'hui
09:12de l'Union européenne
09:13qui ne sert à rien
09:16ou bien
09:17qui
09:17suit...
09:18Et en défaveur ?
09:20Rappelons quand même
09:21que la Grande-Bretagne,
09:22en avril dernier,
09:23s'en est mieux tirée
09:23avec un taux général
09:24à 10%,
09:25la Grande-Bretagne
09:25n'étant plus
09:26dans l'Union européenne.
09:27Faut-il en tirer
09:27la conclusion
09:28qu'il vaut mieux être
09:29en dehors de l'Union européenne
09:30ou est-ce peut-être
09:31Londres qui est
09:32le premier vassal
09:33de Washington
09:33et donc qui a
09:34un tarif préférentiel ?
09:35Non,
09:36je pense que Londres,
09:37c'est plus compliqué.
09:38On voit par exemple
09:39que dans le cas
09:39de la guerre d'Ukraine,
09:40Londres est beaucoup plus
09:42partisan de continuer
09:43la guerre que Trump
09:44et d'ailleurs
09:48parce que les dirigeants britanniques
09:50sont des choux furieux
09:52en ce qui concerne
09:52la guerre avec l'Ukraine.
09:53Ils vont de provocation
09:54en provocation.
09:56Non, non,
09:56donc je pense qu'effectivement
09:57vous mettez le doigt
09:58sur quelque chose
09:58d'extrêmement important.
09:59C'est que,
10:00alors ça c'est peut-être
10:01la chose la plus importante
10:03à dire,
10:04la France s'en serait mieux
10:05tirée seule
10:06dans une négociation
10:07avec les Etats-Unis
10:08qu'au sein de l'Union européenne.
10:10Ça c'est extrêmement
10:11important à comprendre.
10:13D'abord parce que
10:14Ursula von der Leyen
10:15est une nouille
10:16qui se soumet
10:18à Trump.
10:20Bon voilà,
10:21elle ne joue pas son rôle.
10:23Et puis ensuite,
10:24parce que l'Allemagne
10:25a imposé
10:26sa vision des choses
10:28et l'Allemagne voulait
10:29à tout prix un accord
10:30pour sauver
10:31une industrie
10:32de plus en plus asphyxiée,
10:34mais c'est pas forcément
10:34conforme
10:35aux intérêts français,
10:37en particulier
10:38l'achat
10:39de ressources énergétiques
10:41aux Etats-Unis.
10:43C'est absolument
10:43scandaleux
10:44et nous qui avons
10:46l'industrie nucléaire civile,
10:49nous devrions
10:49absolument nous détacher
10:51de ce type d'approche.
10:53Donc François Béraud a qualifié
10:54l'accord de jour sombre.
10:56Les autres ministres
10:57ont eu un argumentaire
10:58un peu moins pessimiste
11:00pour essayer de défendre
11:01évidemment une position
11:02commune
11:03avec l'Union.
11:04Mais bon,
11:06on se demande là
11:07à lire François Béraud
11:08évidemment
11:08qui dirige la France.
11:09Vous avez évoqué
11:10les 750 milliards
11:11d'investissements,
11:12les 600 milliards
11:13d'investissements
11:14et les 750 milliards
11:15d'achats énergétiques.
11:17Alors corrigez-moi
11:18si je me trompe,
11:18professeur Husson,
11:20mais clairement
11:20c'est l'emploi en France,
11:22en Europe aussi,
11:23qui va en pâtir.
11:24Rappelons d'ailleurs
11:25que la France exporte
11:25pour 50 milliards d'euros
11:28vers les Etats-Unis.
11:29L'aéronautique en France
11:30s'en tire bien,
11:31par contre
11:32l'incertitude demeure
11:33pour une dizaine,
11:35une vingtaine de secteurs.
11:37Bon, d'abord
11:37Bayrou qui n'a pas
11:39grand intérêt en soi,
11:40mais enfin
11:40c'est toujours
11:41la même histoire
11:42depuis les années 80
11:43et Famius,
11:44responsable mais pas coupable.
11:46Je veux dire,
11:47voilà,
11:48Bayrou il essaye
11:49de nous faire le coup
11:50de j'y suis pour rien.
11:52Regardez,
11:53sauf qu'il y a un mandat
11:54qui a été donné
11:55et il est chef
11:56du gouvernement français.
11:57Donc effectivement
11:58on est devant quelque chose
11:59d'assez scandaleux
12:01mais enfin bon,
12:01c'est une génération
12:03qui va,
12:04je l'espère,
12:04bientôt partir
12:05à la maison de retraite
12:06et donc
12:06j'espère qu'on va
12:09vite tourner la page.
12:11En revanche,
12:12ce que vous soulignez
12:14qui est beaucoup plus grave
12:16et effectivement
12:17c'est que
12:18si on réfléchit bien,
12:21toute l'argumentation
12:21de Trump
12:22elle est fondée
12:23sur les déséquilibres
12:24commerciaux
12:25et c'est ça
12:27il a dit
12:28d'ailleurs
12:28Ursula von der Leyen
12:30reprend ça
12:31comme une bonne élève
12:33appliquée.
12:34Il y avait un déséquilibre
12:35commercial
12:35il est corrigé
12:37par l'accord.
12:40Ben oui,
12:40mais nous on a
12:41une relation équilibrée
12:42commercialement
12:43avec les Etats-Unis
12:44à quelques milliards près.
12:45ben voilà
12:48il fallait négocier
12:49un accord équilibré
12:50donc on aurait bien mieux fait
12:51d'y aller tout seul
12:52parce que là
12:53on va être handicapé
12:55pour les raisons que vous dites
12:56on va être handicapé aussi
12:57parce que les Allemands
12:59s'asseillent
13:01sur l'industrie agroalimentaire
13:02française
13:02qui les intéresse peu
13:03par rapport à leur vente
13:04d'automobiles
13:05et puis comme vous le dites
13:06c'est une incitation aussi
13:08à, pour un certain nombre
13:09de grandes entreprises
13:10à aller investir
13:11aux Etats-Unis
13:11où elles auront
13:12des conditions plus favorables
13:14qu'en France
13:15ou que dans le reste
13:16de l'Union Européenne
13:17donc tout ça
13:18Au lieu d'agir
13:19enfin d'investir ici
13:20concrètement
13:21Voilà
13:21tout ça
13:22est un mélange
13:25de négociations
13:26de gribouilles
13:27et en même temps
13:28de trahison
13:30des intérêts
13:31supérieurs
13:32de la France
13:33et de l'Europe
13:34et
13:34vous posiez la question
13:37de savoir
13:38s'il vaudrait mieux
13:39être hors
13:39de l'Union Européenne
13:40bon
13:41la France
13:42est endettée
13:43la France
13:43a un levier
13:44de négociation
13:45qui est peut-être
13:46plus faible
13:46que la Grande-Bretagne
13:47n'avait au moment
13:48du Brexit
13:48en revanche
13:49il y a des sujets
13:51qui ne sont pas négociables
13:52justement pour
13:53réduire notre déficit
13:56moi là
13:56la première leçon
13:58que je tire
13:59de cette négociation
14:02elle n'est pas
14:02anti-américaine
14:03au sens où
14:04Donald Trump
14:05joue
14:06son rôle
14:07de président
14:07des Etats-Unis
14:08alors j'aimerais
14:10qu'il y ait
14:10une France
14:11indépendante
14:12qui négocie
14:13avec lui
14:14solidement
14:15un vrai accord
14:16commercial
14:16mais la leçon
14:17que j'en tire
14:18c'est que
14:19l'Allemagne
14:21a échoué
14:22lamentablement
14:24depuis quelques années
14:25comme leader
14:26de l'Europe
14:27l'Allemagne
14:28a voulu imposer
14:29sa volonté
14:29à l'Europe
14:30au nom
14:30de sa
14:31performance économique
14:33et bien
14:33Ursula von der Leyen
14:34étant cette représentante
14:36ou cette ambassadrice
14:37de la politique allemande
14:39finalement
14:40von der Leyen
14:41a défendu
14:42plus les intérêts
14:43du patronat allemand
14:44dans cet accord
14:44que les intérêts
14:45de l'Union Européenne
14:47dans son entier
14:47donc je crois
14:48qu'il faut
14:48que nous en tirions
14:50nous en tirions
14:51les leçons
14:53c'est à dire
14:54qu'il est urgent
14:56de revoir
14:57complètement
14:58le mode de fonctionnement
14:59au sein de l'Union Européenne
15:00en tout cas
15:01nous ne pouvons plus
15:02faire confiance
15:03aux Allemands
15:03c'est pas simplement
15:05que le moteur franco-allemand
15:06c'est fini
15:06c'est que les Allemands
15:07jouent systématiquement
15:09contre nos intérêts français
15:10donc à partir de là
15:11il y a deux voies possibles
15:13soit nous arrivons
15:14à constituer des majorités
15:15au sein de l'Union Européenne
15:16qui mettent l'Allemagne
15:17en minorité
15:18soit
15:19il faudra envisager
15:21effectivement
15:21la question de la sortie
15:23en tout cas
15:23il y a un marché
15:24dont il faut sortir rapidement
15:26c'est le marché
15:27de l'électricité
15:27bien sûr
15:28de l'électricité bien sûr
15:29mais nous pouvons revenir
15:30sur la jeunesse
15:31de l'Union Européenne
15:31vous évoquez
15:32une Union Européenne Allemande
15:33mais peut-on aussi considérer
15:36que l'Union Européenne
15:38était déjà à l'origine
15:39un projet largement piloté
15:41ou en tout cas
15:42au bénéfice des Américains
15:43et là nous le voyons
15:44sous nos yeux
15:44oui alors je me méfie toujours
15:46un petit peu
15:47de ce genre d'argumentation
15:48si vous voulez
15:48je sais qu'elle est assez
15:49à la mode
15:51et puis on a des
15:52politiciens doués
15:54comme Philippe de Villiers
15:55qui l'ont mis en scène
15:56ça sort les choses
15:58un peu de leur contexte
16:00il y a eu
16:01il y avait absolument
16:03la nécessité
16:04d'une réconciliation européenne
16:06ne serait-ce que pour
16:07reconstituer
16:08l'axe du capitalisme européen
16:10celui qui va
16:11du Benelux
16:14jusqu'au nord de l'Italie
16:16en passant par
16:17la vallée du Rhin
16:18et l'est de la France
16:20et ça
16:21on peut raconter
16:23ce qu'on veut
16:23on ne m'empêchera pas
16:25de penser
16:26que c'était absolument
16:27nécessaire
16:28pour relancer
16:28l'économie européenne
16:29dans les années 50
16:30alors qu'ensuite
16:31la communauté européenne
16:34est servie
16:35à recycler
16:36des vieux fascistes
16:38et des gens
16:40pas très présentables
16:41on est tout à fait d'accord
16:43mais bon
16:43disons que
16:44jusqu'aux années 60
16:45il y a un équilibre
16:46que d'ailleurs
16:47le général de Gaulle
16:48préserve
16:48et qui est
16:49favorable
16:50à la France
16:51après ça
16:52on a la question
16:52de savoir si
16:53les présidents français
16:54successifs
16:55défendent suffisamment
16:56nos intérêts
16:57dans la communauté européenne
16:59la question de savoir
17:00si Maastricht
17:00a été bien négocié
17:02je ne le pense pas
17:03et
17:04ensuite
17:05savoir si
17:06on n'a pas
17:07effectivement
17:07un déséquilibre
17:08croissant
17:09face à l'Allemagne
17:10mais qui n'est pas lié
17:11simplement à une puissance
17:12allemande
17:13qui est lié
17:13à une faiblesse
17:15de négociation française
17:16nous avons
17:16des chefs de l'état
17:19des chefs de gouvernement
17:20qui ont abdiqué
17:22progressivement
17:23la défense
17:23des intérêts français
17:24et alors effectivement
17:25aujourd'hui
17:25on a quelque chose
17:26de tout à fait
17:27déséquilibré
17:27et il n'y a pas
17:29cette Europe européenne
17:30dont révèle
17:31le général de Gaulle
17:31vous avez évoqué
17:32la capacité de Donald Trump
17:34à défendre
17:34les intérêts américains
17:35bon ça il l'a affiché
17:37mais pensez-vous vraiment
17:38que les américains
17:40bénéficieront
17:41totalement
17:41de ces
17:43de cette politique
17:44de tarifs douaniers
17:45on évoque souvent
17:46l'inflation
17:47que les consommateurs
17:48américains
17:48pourraient prendre
17:50dans les gencives
17:50oui alors
17:52ça nous renvoie
17:54à un débat
17:54un débat
17:55sur le
17:56le protectionnisme
17:57qui n'a pas
17:58qui n'a pas
17:58bonne presse
17:59ou qui n'a pas eu
17:59bonne presse
18:00pendant 30 à 40 ans
18:01bon moi
18:04pour l'instant
18:04ce que je vois
18:05sur les
18:06sur les chiffres
18:07c'est
18:08le fait que
18:09il n'y a pas
18:10la poussée
18:11d'inflation annoncée
18:12il y a
18:12il y a
18:13effectivement
18:14dans ces six
18:15premiers mois
18:15Donald Trump
18:16a réussi à contenir
18:17la poussée d'inflation
18:18alors est-ce que c'est
18:19parce que le protectionnisme
18:20n'était pas
18:21suffisamment
18:22en place
18:22est-ce qu'il y a
18:23d'autres raisons
18:25on verra bien
18:26mais moi
18:28je me méfie des dogmes
18:29et il y a un dogme
18:30libre-échangiste
18:31qui est aussi
18:32qui est aussi
18:34critiquable
18:36que le dogme
18:36protectionniste
18:37en fait
18:39il y a
18:39la question
18:40de savoir
18:40si un pays
18:42protège
18:44son marché intérieur
18:46de
18:47de distorsion
18:49de concurrence extérieure
18:50c'est ça
18:50la question fondamentale
18:52et on verra bien
18:53si Trump y arrive
18:55même s'il a
18:55une question
18:56extrêmement difficile
18:57c'est qu'il veut
18:58réindustrialiser
18:59les Etats-Unis
19:00or il n'a pas
19:01une main d'oeuvre
19:02formée
19:03de manière appropriée
19:04pour se substituer
19:06au savoir-faire
19:07des ouvriers
19:08chinois
19:08indiens
19:09ou autres
19:10qui
19:10aujourd'hui
19:12fabriquent
19:12les produits
19:13pour l'industrie
19:14américaine
19:14qui contente
19:16le consommateur
19:17américain
19:17au quotidien
19:18alors vous évoquez
19:18la Chine
19:19l'Inde
19:19j'avais une autre
19:19question
19:20à leur égard
19:21d'ailleurs
19:21quel message
19:23Ursula von der Leyen
19:24a-t-elle envoyé
19:25aux autres puissances
19:26à la Chine
19:27à l'Inde
19:28en s'affaissant
19:30ainsi devant
19:31Donald Trump
19:32doit-on craindre
19:33un langage similaire
19:34venant de Pékin
19:35ou de Delhi
19:36ou d'autres puissances
19:37du sud global
19:38disons
19:39vous avez tout à fait raison
19:40l'Union Européenne
19:42est devenue
19:43la variable
19:43d'ajustement
19:44de l'économie mondiale
19:47c'est-à-dire que
19:49bien sûr
19:50la Chine
19:51va se dire
19:52si l'UE
19:54se laisse traiter
19:54comme ça
19:55par les américains
19:56nous on va
19:57on va enfoncer la porte
19:58voilà
19:59mais
20:00je crois que le message
20:02il est encore
20:03beaucoup plus délétère
20:04c'est-à-dire
20:05qu'il y a
20:05une espèce
20:06de stupéfaction
20:07d'étonnement
20:08et de cynisme
20:10face à l'Union Européenne
20:13qui sera
20:14désormais
20:15traité
20:15comme un paillasson
20:17puisque
20:17puisque Donald Trump
20:20s'est essuyé
20:21les pieds
20:22sur le paillasson
20:23de l'Union Européenne
20:24et bien
20:25les autres vont le faire aussi
20:26donc
20:27de ce point de vue-là
20:28Mme von Leyen
20:31et la classe politique allemande
20:33je dirais
20:33qui est derrière elle
20:34et qui
20:35pour vous vraiment
20:35le coupable numéro 1
20:36c'est
20:37c'est l'Allemagne
20:37c'est l'Allemagne
20:39l'Allemagne
20:39si vous voulez
20:40est une
20:40grande puissance économique
20:42qui perd beaucoup
20:43en ce moment
20:44à cause des sanctions
20:45anti-russes
20:46mais qui a
20:47totalement échoué
20:48dans son leadership
20:49politique
20:49de l'Europe
20:51et ça je crois
20:51qu'il faut le dire
20:52il faut nous libérer
20:53nous français
20:54de cette baisse
20:55de fascination
20:55pour un modèle allemand
20:56parce qu'aujourd'hui
20:57être fasciné
20:58par le modèle allemand
20:59comme les dirigeants français
21:00l'ont été
21:01pendant des années
21:02c'est être fasciné
21:02en fait
21:03pour un modèle
21:03de soumission
21:04je veux dire
21:05madame von der Leyen
21:06elle se soumet
21:07devant plus fort qu'elle
21:07et elle écrase
21:08les petits
21:09et même chose
21:11pour Merz
21:11même chose
21:12pour Scholz
21:12même chose
21:13pour madame Merkel
21:14avant madame Merkel
21:14a écrasé la Grèce
21:16mais elle s'écrasait
21:18devant les Etats-Unis
21:18devant Obama
21:19qui écoutait son téléphone
21:20et là elle disait rien
21:21et je crois
21:22qu'il faut sortir
21:23de cette réalité là
21:25fort avec les faibles
21:27faible avec les forts
21:28il faut sortir
21:28de cette réalité allemande
21:30donc
21:30Edouard Husson
21:30merci beaucoup
21:31d'avoir encore une fois
21:33répondu
21:33présent à l'appel
21:34de Choc du Monde
21:34merci à tous
21:35d'avoir suivi cet épisode
21:36surtout bien sûr
21:37n'oubliez pas
21:38de le commenter
21:39de le partager
21:39et d'ajouter
21:40le petit pouce bleu
21:41rendez-vous bientôt
21:43dans Choc du Monde
21:44l'émission d'été
21:45je ne vous en dis pas plus
21:46mais restez connectés
21:47à la chaîne YouTube de TVL
21:48merci à tous
21:49et bel été
21:50merci à tous
21:51merci à tous
21:51merci à tous
21:52merci à tous

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