Écoutez "On refait le monde" avec Michaël Zemmour, économiste et chercheur associé à Sciences Po, Denis Gravouil, responsable emploi et chômage à la CGT, Pierre-Yves Bournazel, secrétaire général adjoint d'Horizons et candidat à la mairie de Paris, et Mathilde Piqué, journaliste du service économie à RTL..
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 12 juin 2025.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 12 juin 2025.
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00:00Yves Galvi, on refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:06La retraite a 66 ans et demi à l'horizon 2070.
00:09Le Conseil d'orientation des retraites a officiellement remis son rapport au gouvernement aujourd'hui
00:13et ce, à une semaine de la fin du fameux conclave.
00:16Selon l'organisme, il s'agit de la seule hypothèse pour remettre les comptes à l'équilibre.
00:20Le MEDEF applaudit des deux mains, les syndicats ne veulent pas lâcher les armes
00:24mais la CFDT pourrait, elle, accepter un départ à 64 ans en échange de concessions du patronat sur la bénibilité.
00:31Bref, un accord est-il vraiment possible ?
00:33Quelle fumée va bien pouvoir sortir de ce conclave ?
00:36Les retraites sont-elles l'impossible débat français ?
00:38Nous allons en débattre avec Mickaël Zemmour qui est économiste,
00:41chercheur au laboratoire d'évaluation des politiques publiques à Sciences Po.
00:44Bonsoir Mickaël Zemmour.
00:45Bonsoir.
00:46Pierre-Yves Bournazel, secrétaire général adjoint d'Horizon et candidat à la mairie de Paris.
00:50Bienvenue M. Bournazel.
00:51A distance, Denis Gravouille, secrétaire confédéral de la CGT en charge des retraites.
00:56Bonsoir M. Gravouille, merci d'être avec nous.
00:58Bonsoir.
00:59Et Mathilde Piquet, journaliste au service économie d'RTL.
01:02Bienvenue Mathilde.
01:02Bonsoir.
01:03On refait le monde dans RTL Soir.
01:07Je crois qu'il existe un chemin pour qu'ils se mettent d'accord.
01:10Ça ne s'est jamais fait.
01:12Souvenez-vous, nous en étions il y a six mois.
01:14Il n'y avait aucune chance au départ, mais moi je suis confiant dans leur responsabilité.
01:19Peut-être c'est de l'optimisme de ma part.
01:21Peut-être c'est de l'idéalisme de ma part.
01:24Mais je continue à croire qu'il existe un chemin.
01:27François Bayrou, cet après-midi au salon VivaTech, après quatre mois de discussion,
01:30ce conclave que l'on disait mort n'est, pourrait finalement exister, avoir une vraie,
01:37en tout cas aboutir à quelque chose.
01:39Mathilde Piquet, vous suivez ces discussions.
01:41Depuis plusieurs semaines, l'âge de départ, est-ce que ça peut bouger ?
01:43Alors, c'est l'un des seuls points où on est sûr que l'accord n'aura sûrement pas lieu,
01:49en tout cas sur ce point-là.
01:51Aucun des deux camps, en fait, depuis le début des discussions,
01:53il y a presque quatre mois maintenant, n'a voulu bouger.
01:56Le patronat a toujours dit que c'était 64 ans ou rien,
02:01voire parfois il a essayé d'aller jusqu'à 65 ans.
02:04Et de leur côté, les syndicats ont toujours dit, nous voulons bouger sur l'âge.
02:09Ça, c'est le mot de la CFDT, bouger sur l'âge.
02:11Et donc, revenir sur ces 64 ans, par exemple, passer à 63 ans.
02:16Maintenant, là, depuis quelques semaines, on voit bien que les choses se tendent.
02:19On est dans la dernière phase de ce fameux conclave.
02:22Et donc, pour le coup, là, vraiment, on se concentre plutôt sur d'autres sujets
02:26et plus vraiment sur l'âge.
02:27Mais pourquoi, dans ce cas-là, François Bayrou semble-t-il être, j'allais dire, positif ou plein d'espoir ?
02:32Parce qu'il y a quand même d'autres sujets dans le système de retraite
02:35que juste l'âge légal de départ.
02:37Et c'est vrai que sur d'autres thématiques qui peuvent sembler un peu plus annexes,
02:42il y a quand même, là, des choses qui bougent.
02:44Il y a deux sujets sur lesquels le patronat et les syndicats commencent à se mettre d'accord.
02:49Le premier, c'est la pénibilité.
02:51Le patronat a avancé ses cartes cette semaine.
02:54Et la CPME, notamment, propose de faire une sorte de consultation médicale à 59 ans
03:00pour déclencher, en quelque sorte, des aménagements de fin de carrière.
03:04Et donc ça, les syndicats sont plutôt ouverts.
03:06Ils demandent quand même un peu plus de critères objectifs sur cette consultation.
03:10Mais en tout cas, les choses bougent.
03:11Et le deuxième sujet sur lequel il peut y avoir un accord, c'est la retraite des femmes.
03:16Ça avait été un gros problème, un gros débat en 2023.
03:19Parce qu'on avait, vous vous souvenez, reculé l'âge de départ.
03:22Et donc, les femmes perdaient le bénéfice des trimestres acquis quand elles avaient eu des enfants.
03:29Huit trimestres par enfant, c'est quand même pas négligeable.
03:32Et donc, cette semaine, le MEDEF a dit vouloir revoir ce système de calcul des pensions des femmes.
03:37Calculer non plus leur retraite sur les 25 meilleures années de rémunération,
03:40mais sur les 23 ou 24 meilleures.
03:43Donc ça, pareil, les syndicats sont plutôt ouverts, demandent à voir.
03:47Eux sont plutôt sur un système de surcote.
03:50Mais voilà, en tout cas, on se dirige vers un accord sur ces deux thématiques-là.
03:54Michael Zemmour, est-ce qu'on assiste à un tournant avec l'évolution de la CFDT, de la CFTC, de la CFECGC,
03:59sur les fameux 64 ans ?
04:02Je ne suis pas sûr.
04:03Je pense que la réforme de 2023 a ouvert une crise au sens de situation instable.
04:07Et une crise dans laquelle on est toujours.
04:09Puisque la réforme s'applique.
04:11Et avec les craintes.
04:13A la fois, il y a des personnes qui ne veulent pas rester en emploi.
04:15Mais surtout, il y a des personnes qui ne peuvent pas rester en emploi durablement.
04:19Et donc, comme ça a été dit, ce sujet qui est central et qui est l'effet principal de la réforme de 2023 n'est pas abordé.
04:25Pour une bonne raison, c'est que le Premier ministre n'a pas créé les conditions pour que ça soit abordé.
04:29Puisqu'il a dit, la réforme s'applique, sauf si vous êtes d'accord pour la changer.
04:32A partir de ce moment-là, le patronat n'avait pas trop envie de changer sur l'âge.
04:35Et donc, les autres thèmes qui sont abordés sont des thèmes utiles et importants.
04:39La question de la pénibilité.
04:41La question de l'émodulation sur les femmes.
04:42Mais ils ne sont pas à l'échelle du problème qui est posé par le report de l'âge de 62 à 64 ans.
04:48On n'est qu'au début de l'application de la réforme.
04:50Et donc, finalement, peut-être que les partenaires sociaux qui restent dans les discussions ont envie de discuter de sujets sur lesquels ils peuvent être d'accord.
04:56Mais on voit bien que le cœur du sujet n'est pas complètement abordé.
04:58Pierre-Yves Bournazel, c'est un compromis qui vous semble acceptable chez Horizon, 64 ans, mais avec des aménagements ?
05:05Aujourd'hui, on a une situation politique qui est compliquée.
05:08Oui.
05:08Bon, et c'est bien qu'il y ait un dialogue social.
05:11S'il peut y avoir un accord, tant mieux.
05:14S'il y a un chemin, tant mieux.
05:16Mais la vérité oblige à dire qu'il faudra quand même, le moment venu, faire une véritable réforme des retraites.
05:23Si on veut sauver notre système de répartition, qui est un système de solidarité et de justice sociale, parce qu'il faut financer la solidarité.
05:32Et la solidarité ne peut se financer que par la création de richesses.
05:35Et si on ne veut pas baisser les pensions des retraités, si on ne veut pas toucher au pouvoir d'achat des Français en augmentant leurs cotisations sociales,
05:41eh bien, il faut faire comme les autres pays européens, affronter la réalité.
05:45C'est ce qui a été le cas au Danemark, en Allemagne, en Italie, en Espagne, par des gouvernements de gauche comme de droite.
05:53Ceux qui critiquaient dans l'opposition lorsqu'ils sont revenus aux responsabilités dans ces pays n'ont rien changé, parce qu'il faut financer.
05:59Et financer, ça veut dire que si on rallonge le départ d'âge à la retraite pour des personnes qui sont rentrés plus tard sur le marché du travail,
06:06notamment parce que c'est des professions plus intellectuelles, ça va nous permettre, demain, de financer de la justice sociale.
06:12Ça va nous permettre de financer le départ à la retraite plus tôt, pour des gens qui ont commencé à travailler très tôt,
06:17qui ont des carrières pénibles ou qui ont des carrières hachées.
06:21Alors, je vous pose la question autrement. Est-ce que ce qu'on pourrait appeler la méthode Bayrou, selon vous, ça marche ou ça fait avancer les choses ?
06:26Dans la situation politique du moment, extrêmement compliquée, avec un Parlement complètement éclaté,
06:32je pense que la voie de la sagesse, c'est effectivement le dialogue social,
06:36de faire travailler les partenaires sociaux et d'essayer de trouver des évolutions positives,
06:41mais ça n'empêchera pas d'agir beaucoup plus vite, beaucoup plus loin et beaucoup plus fort le moment venu.
06:46Denis Gravouille, merci. Je rappelle que vous êtes à distance et secrétaire confédéral de la CGT en charge des retraites.
06:51On en est où, selon vous, ce soir ? Comment vous voyez les choses ?
06:55Je vois les choses que nous, je le rappelle, on a quitté le conclave qu'il est convenu d'appeler ainsi,
07:00parce que, justement, on ne peut pas discuter du principal.
07:03Vous n'êtes pas croyant au conclave, donc ?
07:05Ça, c'est pas tellement croyant. Mais les deux tiers des Français, ça a été redit et dit redit,
07:10ça a été redit par Sophie Binet face à Emmanuel Macron, veulent l'abrogation de la réforme qui reporte l'âge de 62 à 64 ans.
07:15Les deux tiers des Français, ça n'a pas bougé. On a beau avoir, ce que vient de me dire M. Bourdonnet,
07:20les arguments pour nous dire qu'il faut être raisonnable, mais allez dire à quelqu'un qui tient un marteau-piqueur
07:25ou une infirmière qui travaille la nuit que, non seulement, elle peut toujours courir pour revenir à 62 ans,
07:33mais en plus, il faudra travailler jusqu'à 66 ans. C'est facile à dire depuis un bureau,
07:36mais c'est quand on est dans tous les métiers, c'est extrêmement difficile.
07:39Donc, la vérité, c'est que tout ça est un accord pour obtenir un sursis pour le gouvernement Bérou,
07:45mais ça ne trompe personne. Nous n'abordons pas les vrais sujets.
07:49Les inégalités femmes-hommes et la pénibilité sont aggravées par le report de l'âge.
07:53On a des personnes qui se retrouvent au chômage beaucoup plus longtemps, au RSA, dans les situations de précarité,
07:59et c'est tout ça qu'il faut combattre.
08:00Donc, la seule solution, c'est de revenir et de respecter la démocratie, d'ailleurs.
08:04On l'a vu, par exemple, par le vote qu'il y a eu le 5 juin à l'Assemblée,
08:07avec un vœu qui n'est pas contraignant, puisque sinon, il aurait été bloqué par des manœuvres.
08:12Et le 5 juin, on a vu qu'il y avait largement la majorité à l'Assemblée pour abroger cette réforme.
08:16Donc, la démocratie devrait s'exprimer.
08:18Quant à des discussions sur le dialogue social, c'est tout ce qui n'a pas eu lieu pour imposer cette réforme en 2023.
08:24On nous a imposé cette réforme, y compris contre le Parlement à coup de 49-3.
08:27Et maintenant, on vient de nous parler de dialogue social pour faire bouger quelques cacahuètes.
08:32Parce que, je vais le dire comme ça, ce sont des cacahuètes.
08:33On va bouger 2-3 trucs, et y compris ce que j'ai lu dans les propositions du patronat,
08:37c'est même parfois des aggravations.
08:39Mais entre deux cacahuètes, qu'est-ce que vous dites à vos confrères des autres confédérations,
08:44CFDT, CFTC ou CFE-CGC, qui sont en train de trahir les travailleurs français ?
08:50Je ne parle pas de trahison, on est en train de parler.
08:52Mais en tout cas, c'est sûr qu'ils n'obtiendront rien sur l'âge, qui sont la principale cause de pénibilité.
08:58De reculer de deux ans l'âge, c'est la cause de pénibilité.
09:01On sait très bien, quand on discute avec les patrons de la construction, par exemple,
09:04ils savent très bien qu'ils sont avec des marteaux-piqueurs.
09:08Donc, ils sont en train de chercher des systèmes pour les faire partir à moins de recours.
09:11Mais par exemple, une des propositions du MEDEF, c'est de réintégrer les critères de pénibilité.
09:15Ensuite, pour pouvoir dire, mais ça sera uniquement réservé, non pas, comme c'est le cas actuellement, parfois, à partir un peu plus tôt,
09:22mais uniquement à vous reconvertir.
09:23Mais on veut reconvertir dans quoi ?
09:25Et juste, je dirais une chose très simple, bien sûr qu'il faut augmenter les ressources.
09:29Il y a plein d'autres propositions qui ont été complètement écartées par le rapport du corps,
09:34qui d'ailleurs a dû reculer sur l'histoire des 76 ans et demi,
09:37puisque tous les syndicats étaient contre, ce matin, cette proposition,
09:40et qui a donc été renvoyée parmi une des hypothèses possibles.
09:43Mais il y en a d'autres qui n'ont pas été traitées.
09:45Et s'il faut augmenter les cotisations, les ressources, il y a deux solutions.
09:49Il y a des gens qui adoreraient travailler plus.
09:51C'est tous les jeunes qui mettent des années.
09:54L'âge moyen, c'est 28 ans pour atteindre le premier CDI.
09:57Si on veut lutter contre la précarité, justement, comme le disait une dame un jour dans un débat auquel j'ai assisté,
10:01mais après, à ce moment-là, on se repose et on libère les emplois pour les plus jeunes.
10:05C'est aussi toutes les femmes qui sont condamnées à travailler à temps partiel subis.
10:09Elles aussi, elles aimeraient travailler beaucoup plus.
10:10Il y a plein de solutions qui sont, par une paresse intellectuelle,
10:15une minorité au pouvoir est en train d'essayer de nous expliquer que la seule solution,
10:20c'est de reporter l'âge de la retraite et ça ne marche pas.
10:23Nous ne serons pas paresseux puisque nous allons reprendre ce débat dans quelques instants avec nos invités.
10:26RTL 19h30, l'essentiel de l'actualité.
10:38RTL Soir, on refait le monde avec Yves Calvi.
10:41Le jeune de 14 ans qui a reconnu avoir tué la surveillante d'un collège à Nogent,
10:46à Haute-Marne, vient d'être mis en examen pour meurtre aggravé.
10:49Il est placé en détention provisoire.
10:51Il a en revanche été placé sous le statut de témoin assisté dans l'enquête sur les violences subies par un des gendarmes.
10:57Les militaires menaient justement une opération de contrôle des sacs à la recherche de couteaux.
11:02Le Conseil constitutionnel censure quelques articles mais valide en grande partie le texte de loi sur le narcotrafic.
11:09Il prévoit un régime carcéral d'isolement renforcé pour les narcotrafiquants les plus dangereux.
11:14Et puis aux Etats-Unis, après une semaine de mobilisation contre la politique anti-immigration de Donald Trump
11:19et des manifestations monstres à Los Angeles,
11:22le président américain assure qu'il veut finalement faire quelque chose pour préserver les travailleurs immigrés
11:27dans l'agriculture et l'hôtellerie.
11:29Donald Trump dit vouloir éviter un impact négatif sur ces deux secteurs.
11:33Au haut d'à 20h, nous allons retrouver Faustine Bollard pour son émission Hérault.
11:36Connaissez-vous Yves l'application Staying Alive ?
11:38Pas du tout.
11:39Elle a sauvé la vie d'un septuagénaire dans le Nord il y a un mois.
11:42Grâce à elle, des bénévoles formés au geste de premier secours ont été alertés
11:46quand Patrick a fait un arrêt cardiaque.
11:48Et parmi les citoyens sauveteurs qui ont sauvé sa vie, Yanis, un sapeur-pompier volontaire.
11:54Les deux hommes sont ce soir dans Hérault.
11:56Rendez-vous à 20h.
11:57On vous retrouve tout à l'heure pour d'autres informations.
11:59A tout à l'heure Yves.
12:01Yves Calvi jusqu'à 20h.
12:03On refait le monde sur RTL.
12:06Vous l'avez compris, le débat sur l'âge de la retraite se poursuit sur notre antenne.
12:0966 ans et demi à l'horizon 2070.
12:12Est-ce que ça vous fait peur ?
12:13Est-ce que vous pouvez l'entendre, le comprendre ?
12:14Est-ce que c'est réellement envisageable ?
12:17C'est ce dont nous allons débattre.
12:18Nous continuons de débattre avec Mathilde Piquet, journaliste au service économique d'RTL.
12:23Denis Gravouille, secrétaire confédéral de la CGT en charge des retraites.
12:26Pierre-Yves Bournazel, secrétaire général adjoint d'Horizon et candidat à la mairie de Paris.
12:30Et Mickaël Zemmour, économiste et chercheur au laboratoire d'évaluation des politiques publiques à Sciences Po.
12:35Il y a un organisme dont on parle beaucoup ces derniers jours, c'est le COR, le Conseil d'orientation des retraites, Mickaël Zemmour.
12:42Son dernier rapport publié aujourd'hui évoque un âge de départ à 66 ans et demi à l'horizon 2070.
12:47Est-ce que c'est comme ça qu'on doit l'entendre ? Est-ce que c'est aussi clair que ça ?
12:51Vous sembliez avoir des doutes.
12:52Ce n'est pas aussi clair que ça.
12:53Le Conseil d'orientation des retraites, c'est une institution qui, chaque année, livre un tableau de bord de la situation du système des retraites.
12:59Et en fait, le système de retraite ne bouge pas beaucoup d'une année sur l'autre.
13:03C'est un gros paquebot et donc les rapports se ressemblent à peu près.
13:06Et donc, il nous dit, si on veut...
13:08D'abord, il nous donne la situation actuelle.
13:09La situation actuelle, c'est que dans le futur, on va avoir beaucoup plus de retraités, mais les dépenses de retraite ne vont pas augmenter.
13:15Elles vont rester à 14 points de PIB avec la législation actuelle.
13:19Pourquoi ? Parce qu'on a déjà programmé une augmentation de l'âge et une baisse relative des pensions.
13:25Ça, c'est la première chose qu'il nous dit.
13:26La deuxième chose, il nous dit, dans le futur, on pourra avoir un déficit qui naît si on fait ce qu'on a prévu, c'est-à-dire qu'on baisse les ressources du système de retraite.
13:33Donc, on n'est pas dans une situation de dérapage.
13:35On a bien un déficit de prévu, mais parce qu'on a prévu, pour l'instant, de baisser les ressources du système de retraite alors qu'on va avoir plus de retraités.
13:42Pardonnez-moi, baisse relative des pensions, ça veut dire quoi ? Est-ce qu'on peut le mettre en français, voire en chiffres ?
13:47Oui, en français, ça veut dire qu'aujourd'hui, les retraités ont un niveau de vie qui est proche du niveau de vie des actifs et que, si rien n'est fait, dans 30 ou 40 ans, ils auraient un niveau de vie qui est 20% inférieur à celui des actifs, en moyenne.
13:58Donc, c'est le niveau de vie qu'avaient les retraités au début des années 80.
14:03Et puis, dernière chose que nous dit le corps, il nous dit qu'il y a trois leviers pour équilibrer le système.
14:07Premier levier, ça peut être qu'on repousse encore de deux ans la borne d'âge, 66 ans par exemple.
14:12Deuxième levier, pour éviter qu'un déficit se creuse, on remonte le niveau des ressources pour amener les ressources à leur niveau actuel.
14:20On ne les fait pas baisser et il n'y a pas de déficit.
14:22Troisième levier, on peut jouer sur le niveau des pensions encore plus que ce qui est prévu.
14:27Et donc, il donne simplement l'état de ces trois leviers.
14:29Dans une première version, il y avait une préférence, une inflexion dans la rédaction qui laissait penser que 66 ans, c'est-à-dire le levier de l'âge, était le levier préféré.
14:37Dans la version qui avait finalement été adoptée, les trois leviers sont mis à égalité parce que le rôle du corps, c'est d'abord d'être un tableau de bord pour le débat public.
14:45Qu'est-ce que vous choisissez comme levier, Pierre-Yves Bournazel ?
14:48Le défi démographique. En 1960, il y avait quatre cotisants pour un retraité. Aujourd'hui, c'est 1,7 et les choses vont s'aggraver.
14:59Et donc, à un moment donné, avec le vieillissement de la population, il va bien falloir financer nos retraites.
15:03Notre système de répartition et de justice sociale, il faut le financer.
15:07Sinon, nous aurons des problèmes de financement et c'est les personnes les plus vulnérables qui vont trinquer.
15:12Si on veut des retraites décentes, payer des bonnes pensions, si on ne veut pas toucher au pouvoir d'achat des Français, c'est-à-dire augmenter leur cotisation sociale pour financer le système de retraite,
15:20il faut que des gens qui rentrent plus tard, j'insiste dessus, sur le marché du travail, sortent plus tard pour pouvoir financer de la solidarité.
15:28Vous avez parlé à juste titre tout à l'heure des carrières hachées, des gens qui ont des métiers pénibles, le responsable de la CGT en a à juste titre parlé,
15:37et bien il faut qu'ils partent plus tôt où il y a la retraite, mais il faut le financer. Et pour le financer, il faut qu'il y ait des gens qui travaillent plus.
15:42Et c'est une réalité démographique. Et encore une fois, quel pays européen ne l'a pas fait ? Quel pays européen n'a pas assumé de faire ces réformes ?
15:50Des sociodémocrates, des gouvernements de gauche, des gouvernements de droite ? Et encore une fois, je le dis et j'insiste lourdement,
15:56il y a des gens dans l'opposition qui disent, c'est pas bien ce que vous faites dans tel ou tel pays,
16:00et quand ils arrivent aux responsabilités, ils gardent les réformes des retraites. Parce qu'ils savent que s'ils touchent à ces réformes des retraites,
16:05ils vont aggraver la situation de la dette et ils vont affaiblir le système social.
16:09Une précision, Mathilde Piquet, pour nos auditeurs. Que valent les rapports du corps ?
16:13Est-ce qu'ils s'imposent à tous ou est-ce qu'ils sont là juste pour nourrir le débat ? Vous comprenez ce que je veux dire ?
16:18Absolument. C'est vraiment là pour nourrir le débat. Ce n'est pas du tout quelque chose qui est prescriptif et qui dit
16:24il faut absolument faire ça. Justement, le but c'est d'avoir, comme le disait Michael Zemmour,
16:29un état des lieux, un tableau de bord objectif, en tout cas le plus objectif possible.
16:35Maintenant, évidemment, on le voit ces derniers jours, le corps participe aussi au débat,
16:40dans le sens où il peut remettre certaines hypothèses sur la table.
16:44C'est-à-dire que l'hypothèse qui a été évoquée et qui était vraiment préférée dans la première version du rapport,
16:51pour refaire un peu la chronologie, en fin de semaine dernière, une première version du rapport du corps,
16:57fuite dans la presse. Et dans les formulations, on voit clairement que l'hypothèse d'un recul de l'âge de départ
17:04à 66 ans et demi en 2070 est vraiment préférée par les auteurs du rapport,
17:10où on mentionne vraiment beaucoup les avantages de cette piste-là,
17:15et où les autres pistes sont un peu écartées.
17:17Donc une hausse des cotisations, par exemple, serait négative pour la croissance,
17:22et donc on l'écarte un petit peu de fait.
17:25Et donc ça, c'est ce qui a été critiqué par les syndicats ce matin,
17:29au moment de l'adoption du rapport du corps,
17:31parce que ce qu'ils ont dit, c'est que le corps n'est là que pour donner un état des lieux objectif.
17:36On ne doit pas préférer une piste à une autre.
17:38Et donc justement, c'est cette mission-là qui a été, j'allais dire, préservée.
17:44Mais on le voit, entre guillemets, le débat est déjà relancé.
17:50Et donc voilà, entre guillemets, les syndicats pourraient dire que le mal est déjà fait.
17:54Denis Gravouille, objectivement, on a quand même l'impression que le corps,
17:57même s'il ne prend pas partie, nous indique une piste éventuelle de travailler un peu plus tard, non ?
18:02Alors une petite distinction, le président du corps, Gilles Berset,
18:05qui a été nommé par Emmanuel Macron pour remplacer le précédent président des consensus,
18:09et qui a osé dire en juin 2023,
18:12que la réforme des retraites n'aurait que pas le problème de recette du régime,
18:17et qu'on aura encore un déficit, c'est ce qui est constaté maintenant.
18:19Et bien donc, il a été remplacé.
18:20Et là, le président du corps est en train de faire la campagne de, je ne sais pas qui,
18:24peut-être Édouard Philippe, qui vient de nous dire que la seule solution,
18:27et c'est encore une fois, de reculer l'âge de départ en retraite.
18:29Bon voilà, mais encore une fois, si les gens veulent perdre les élections
18:33face aux deux tiers des Français qui sont contre,
18:35le recul d'âge de départ en retraite, nous on a des propositions,
18:38on le fait de façon sérieuse, parce qu'évidemment,
18:40le système des retraites qui a été inventé il y a 80 ans par Ambroise Crozat,
18:43qui était à la CGT, il a été justement bâti à la libération dans un pays en ruine, au passage,
18:49sur le principe d'un système par répartition,
18:51pour permettre d'assurer les vieux jours,
18:54et donc, il faut le bâtir solidement.
18:57Il faut le bâtir solidement sur des propositions,
18:59et ce n'est pas vrai qu'il n'y a qu'une seule solution,
19:01qui est de reculer l'âge.
19:02Bien sûr, ce qui serait parfait, ce serait d'augmenter le rendement des cotisations,
19:06en réduisant le chômage.
19:07Eh bien, ayant une autre politique que de laisser fuiter des tas d'entreprises,
19:10comme celle de Vancorex, comme d'autres,
19:13il y a énormément de solutions possibles,
19:14mais il y a condition d'avoir une politique industrielle.
19:16Arrêtons de supprimer des emplois dans les services publics,
19:18alors qu'on a besoin de monde dans les hôpitaux, dans les écoles,
19:20ou dans de multiples services publics, dans la culture, par exemple.
19:23Et donc, c'est tous ces sujets-là qu'il faut poser,
19:25c'est ça les choix politiques qu'il faut faire.
19:27Et là, on aura, par exemple, en arrivant à obtenir l'égalité femmes-hommes,
19:31on sait qu'on fait rentrer entre 6 et 30 milliards,
19:33selon les chercheuses, dans les caisses, en cotisation pendant 40 ans.
19:37Eh bien, arrivons enfin à obtenir l'égalité femmes-hommes.
19:40Augmentons les cotisations, oui, nous, on le dit,
19:42parce que si on augmente les salaires, on peut réserver,
19:44et on peut, dans ces cas-là, partager mieux.
19:46Il y a eu 100 milliards de dividendes,
19:47donc il y a moyen dans l'ensemble d'entreprises
19:49d'augmenter les salaires plutôt que d'aller uniquement tout vers les actionnaires.
19:53Et si on augmente les salaires, là, on peut augmenter d'une part de cotisation
19:56et on finance le système de retraite.
19:57J'ai vu Pierre-Yves Bournazel qui voulait visiblement prendre la parole.
20:00On va la lui donner dans un tout petit instant.
20:02Yves Calvi, on refait le monde sur RTL.
20:07RTL Soir, on refait le monde avec Yves Calvi.
20:10Et nous poursuivons notre débat sur l'âge de la retraite.
20:12Vous vouliez intervenir, Pierre-Yves Bournazel ?
20:14Oui, je voudrais dire que je suis d'accord sur deux points
20:17avec notre collègue de la CGT.
20:20C'est la question de la réindustrialisation du pays.
20:23Il a parfaitement raison.
20:24Et la question de l'égalité femmes-hommes.
20:26Et c'est un des sujets qu'il faut aborder sur la question des retraites.
20:29D'ailleurs, moi-même, je viens de faire des propositions
20:30sur la question des femmes seules qui élèvent leurs enfants,
20:33les mamans solos qui mènent plusieurs vies en même temps.
20:37Et il faut en tenir compte pour les retraites.
20:39Mais je voudrais dire que l'argument qui est utilisé,
20:42qui dit deux tiers des Français sont contre.
20:43Oui, c'est un argument. Je l'ai bien compris.
20:45Oui, on a déjà fait des réformes auxquelles les Français étaient opposés.
20:48La différence entre l'homme d'État et la femme d'État
20:50et de l'homme politique plus classique,
20:52c'est qu'on dit ce qu'on pense bon pour son pays.
20:54Et il faut avoir le courage et la lucidité de dire
20:57voilà, il y a un problème qui va se poser
20:59pour le financement de notre système de retraite.
21:01Et qu'à un moment, il faut dire aux Français
21:03ce que l'on croit juste,
21:05ce que l'on croit bon pour préserver
21:07notre modèle de répartition, notre modèle de justice sociale.
21:09Il va falloir faire des réformes.
21:12Des réformes qui ont été engagées dans d'autres pays.
21:14Oui, c'est possible de maintenir ce système de justice sociale.
21:17Ce système de répartition, faut-il encore le financer
21:20et faire face à la réalité démographique
21:22qui est tout à fait défavorable à son financement
21:24avec un recul du nombre de cotisants
21:26par rapport au nombre de retraités.
21:28Et je vais lancer le sujet et le débat.
21:31Je crois qu'il faut aussi réfléchir à la capitalisation.
21:34Capitaliser peut venir compléter le système de répartition
21:37et permettre à des Français
21:38d'avoir plus de retraite grâce à ce système-là.
21:42C'est le cas dans la fonction publique.
21:45C'est le cas chez un certain nombre de professionnels.
21:47Je pense aux pharmaciens.
21:48Et je pense que des gens plus modestes
21:50ont le droit de bénéficier de ce système.
21:51Et les entreprises pourraient participer
21:53à financer aussi, avec ces salariés plus modestes,
21:57des systèmes de complément de retraite
21:58qui viendraient s'ajouter à ce système
22:00de justice sociale, de répartition,
22:01qu'il faut sauver en travaillant plus longuement
22:04pour ceux qui sont rentrés plus tard
22:05sur le marché du travail.
22:06Vous venez de dégoupiller deux grenades.
22:08Il faut, c'est un débat.
22:09Mais absolument, vous êtes là pour ça.
22:11Absolument, il n'y a aucun problème.
22:12Je vais donner la parole dans un moment à Denis Gravouille.
22:15Mais vous vouliez intervenir il y a quelques instants.
22:17Oui, parce que tout à l'heure...
22:19Je rappelle que vous êtes économiste.
22:20Il était question du vieillissement de la population,
22:23de la démographie.
22:23Effectivement, c'est un des paramètres
22:25du système de retraite.
22:26Ce n'est pas le seul.
22:27Il y a la productivité,
22:28qui est un peu la puissance du moteur.
22:29Il y a le niveau des pensions.
22:31Simplement, le défi démographique,
22:32on en a déjà fait entre la moitié et les deux tiers.
22:35Et par le passé,
22:36on répondait à ce défi démographique
22:37en activant les trois leviers.
22:39Un peu de cotisation,
22:40un peu sur le niveau des droits
22:41et un peu sur l'âge.
22:43Puisque la retraite était d'abord à 60 ans,
22:45puis à 62 ans.
22:46La durée de cotisation,
22:47c'était d'abord 37 ans et demi,
22:48puis 40, puis 42.
22:50Ce qui a changé depuis 2010,
22:52c'est qu'on essaye de tout régler
22:53uniquement avec le levier de l'âge.
22:57C'est-à-dire qu'il est passé de 60 à 62,
22:59puis 62 à 64.
23:00Non, ce n'est pas le plus efficace.
23:01En fait, ils sont tous efficaces.
23:03Ils sont tous possibles.
23:04Et ce qui est intéressant
23:05dans ce que vient de nous dire
23:06Pierre-Yves Bournazel,
23:07c'est qu'il dit,
23:07et c'est vrai que d'autres pays européens l'ont fait,
23:09il veut en fait, lui aussi,
23:11faire cotiser plus.
23:12C'est-à-dire que la retraite,
23:13c'est une assurance.
23:14Si vous avez plus de risques d'inondation,
23:16votre assurance va augmenter.
23:17Il faut, face à un risque qui augmente,
23:19cotiser plus.
23:20De la même manière,
23:21que ce soit par capitalisation
23:22ou par répartition,
23:24si on ne veut pas que les droits reculent,
23:25il faut cotiser davantage.
23:27Vous êtes en train de nous dire
23:28qu'on va perdre sur les trois tableaux
23:31problèmes et un problème de réglage
23:33entre les différents leviers.
23:34Et que la crise qui s'est ouverte,
23:35elle s'est ouverte à partir du moment
23:37où les gouvernements ont exclu un levier.
23:39Ils ont dit, à partir de maintenant,
23:41on va avoir de moins en moins de ressources
23:42pour de plus en plus de retraités.
23:44Alors que la discussion que voulaient ouvrir
23:46les organisations syndicales,
23:48qui n'ont pas toutes les mêmes positions,
23:49c'était comment on joue sur les trois leviers.
23:51Un peu de financement,
23:53peut-être un peu d'âge,
23:53peut-être un peu de niveau de pension.
23:55Vous vouliez intervenir,
23:56Mathilde Piquet ?
23:57Oui, non, peut-être,
23:58juste pour rappeler, effectivement,
23:59Les positions des uns et des autres ?
24:02Oui, et puis plus globalement aussi,
24:04on pourrait expliquer un peu
24:04ce qu'est la capitalisation.
24:06C'est des questions un peu de vocabulaire,
24:08mais voilà, si on se plonge dans le dictionnaire,
24:11aujourd'hui, on a un système par répartition.
24:13Donc, en clair, ça veut dire
24:14les actifs d'aujourd'hui
24:15financent les pensions des retraités d'aujourd'hui.
24:18C'est vraiment un système de solidarité.
24:20Et le débat actuel, c'est
24:21est-ce qu'on passe à un système de capitalisation
24:24totalement en partie ?
24:25La capitalisation, c'est en fait
24:27un système d'assurance individuelle,
24:28c'est-à-dire les actifs d'aujourd'hui
24:30financent leur propre pension de demain.
24:33Et donc ça, c'est dans le débat.
24:35Les syndicats, vous l'avez dit,
24:36n'ont pas tous la même position.
24:38Et ça peut passer par, par exemple,
24:40des solutions d'assurance vie,
24:43de plan épargne-retraite,
24:44que le salarié viendrait abonder
24:46et que l'entreprise aussi abonderait.
24:49Et ça, d'ailleurs, c'est un contre-argument...
24:51Un effort conjoint, c'est ça ?
24:52Exactement.
24:53Et c'est d'ailleurs un des arguments,
24:54un des contre-arguments des syndicats,
24:56qui disent, le patronat nous dit
24:58qu'il est opposé à toute augmentation
25:00des cotisations,
25:01mais en fait, en nous défendant
25:02la capitalisation,
25:03il se tire un peu quelque part
25:05une balle dans le pied,
25:06puisque ça veut dire
25:07augmenter la contribution
25:09aux pensions de retraite
25:11par le biais de la capitalisation
25:14et de l'abondement
25:14de ces plans épargne-retraite
25:16et de ces assurances-vie.
25:17Denis Gravouille,
25:18ça vous inspire, la capitalisation ?
25:20Déjà, je pense que Michael Zemmour
25:22a bien répondu sur la question
25:23de la démographie.
25:24En fait, on agit de cet épouvantail,
25:26alors qu'en fait,
25:27le gros est derrière nous.
25:28Il y a même des éléments
25:29très intéressants de la porte du corps
25:30pour dire qu'en gros,
25:31le baby-boom, on l'a absorbé.
25:33Donc, c'est un épouvantail
25:34pour faire peur.
25:35Bon, il y a des choses à régler,
25:37ça, c'est sûr,
25:37et il y a des solutions
25:38qui refusent d'être évoquées.
25:40Par contre, le recul de l'âge,
25:42ça, c'est hors de question
25:43et on le démontrera
25:44parce que c'est catastrophique
25:46pour des millions de personnes.
25:47Et enfin, sur la capitalisation,
25:49Mathilde Piquet l'a un peu dit.
25:5070 ans d'Handemark,
25:52pardonnez-moi,
25:5270 ans d'Handemark
25:53qui est un pays social-démocrate.
25:56Oui, mais enfin,
25:56il y a plein de pays
25:57dans lesquels on raconte
25:58beaucoup de bêtises.
25:59L'Espagne, par exemple,
26:00nous dit que l'âge de départ
26:01est à 65 ans.
26:01Non, ce n'est pas vrai
26:02parce qu'ils partent
26:02avec 38 années et demie
26:03quand c'est 43 chez nous.
26:05Donc, en fait,
26:06on part plutôt
26:07qu'avant les 65 ans.
26:08On mélange l'âge de départ
26:09à taux plein
26:09qui est à 67 ans chez nous
26:10avec l'âge de départ réel.
26:13Donc, c'est tout ça
26:13qu'il faut regarder.
26:15Maintenant,
26:16sur la capitalisation,
26:17c'est très simple.
26:18Effectivement,
26:19tout cet argent
26:20qui est mis sur la capitalisation,
26:21il affaiblit
26:22le reste du système
26:23par répartition
26:23qui est le seul robuste.
26:25Qu'est-ce qui s'est passé
26:26sur la capitalisation,
26:26par exemple,
26:28après la crise des subprimes
26:292008-2010 ?
26:30Plus personne n'en parlait
26:31parce que tous les fonds de pension
26:32s'étaient cassés la figure.
26:34Y compris, par exemple,
26:35là, dans la guerre commerciale
26:37avec Trump,
26:37les fonds de pension
26:38se sont mis à baisser.
26:41Donc, il ne fallait surtout pas
26:41que les retraités américains
26:43aillent prélever dessus
26:45à ce moment-là
26:45parce que le rendement,
26:46c'était complètement cassé la figure.
26:47C'est extrêmement aléatoire.
26:49Bon, c'est simple.
26:51Le système le plus robuste
26:52qui résiste sur toute une carrière
26:53sur 40 ans de carrière
26:55avant qu'on arrive à la retraite,
26:57c'est la répartition.
26:59Et il faut même aller plus loin.
27:00Il faut une répartition
27:01avec une retraite
27:02à prestations définies,
27:04pas une retraite
27:04qui baisse sans arrêt
27:05sous forme de sous-indexation.
27:07Et pour ça,
27:07il faut le financer
27:09avec d'autres solutions.
27:11Augmentation des salaires,
27:11égalité femmes-hommes
27:12et des solutions
27:14que je n'aurai pas
27:14de détaillées ici
27:15mais qui doivent être
27:16vraiment débattues
27:17plutôt que toujours
27:18les mêmes vieilles recettes.
27:19On reparle capitalisation
27:21dans un instant.
27:21Jusqu'à 20h,
27:24Yves Calvi refait le monde
27:25sur RTL.
27:29Yves Calvi,
27:30on refait le monde
27:31jusqu'à 20h sur RTL.
27:32C'est du long terme.
27:34C'est-à-dire que
27:35quand vous avez des pertes
27:36pendant quelques années,
27:37c'est de la gestion financière,
27:39les entreprises savent le faire,
27:40les grands fonds de pension
27:41savent le faire.
27:42Donc, vous pouvez lisser
27:42ces évolutions financières.
27:44Donc, oui, il y a des risques,
27:45bien entendu,
27:46mais il y a des risques aussi
27:46sur la répartition.
27:48Ils sont liés à la démographie.
27:49Alors, ce n'est plus un risque,
27:50c'est une réalité.
27:51Donc, vous avez des rendements
27:53à la répartition
27:53qui diminuent année après année
27:55du fait du vieillissement.
27:57Deuxième risque,
27:58c'est sur la croissance.
27:59Quand la croissance s'effondre,
28:00vous trouvez les recettes.
28:01Et puis, vous avez un troisième risque,
28:02un risque politique.
28:04Aujourd'hui,
28:04quand vous rentrez
28:04sur le marché du travail,
28:06on vous promet quelque chose
28:07et vous croyez que dans 45 ans,
28:08les gouvernements
28:09vont tenir leurs promesses.
28:10Donc, vous avez un risque politique.
28:11C'est Bertrand Martineau
28:12que vous venez d'entendre,
28:13qui est un ancien conseiller
28:15en tout cas du Président de la République
28:16et non pas Marie-Lise Léon.
28:18Alors, il n'empêche,
28:19vous vouliez intervenir,
28:20Pierre-Yves Bournazel,
28:21et je vous donne la parole.
28:23Pour dire que l'idée,
28:24c'est de sauver
28:25et de maintenir ensuite
28:27notre système
28:27par répartition de justice sociale.
28:29Il ne faut pas le remplacer.
28:30Il faut le garder.
28:31Et il faut le financer.
28:32Donc, c'est tout l'objet
28:33de notre réflexion
28:34et des réformes
28:35qu'il faut mener
28:36avec la justice sociale
28:37comme boussole.
28:39Mais, le système de capitalisation
28:41est un système complémentaire
28:42intéressant
28:43qui doit être sécurisé
28:45et peut-être
28:46qui peut nous aider aussi
28:48à financer
28:49des retraites complémentaires
28:50pour des gens
28:50qui ont des petites retraites
28:51grâce à l'investissement
28:53des entreprises
28:54dans ces fonds de capitalisation
28:56qui va aider
28:57des gens
28:57qui ont des revenus modestes
28:58et qui ont des retraites modestes
29:00à avoir un complément
29:01et pour des gens
29:02qui ont beaucoup plus d'argent
29:03qui participent
29:06au financement
29:06du système de répartition
29:07de moins peser
29:08sur le système de répartition
29:09par ce système
29:10de capitalisation
29:11et donc de permettre
29:12de financer
29:13les politiques
29:13de justice sociale.
29:14C'est tout le débat
29:15qu'il faut ouvrir.
29:18Je n'ai pas d'idéologie
29:19en la matière.
29:20Il faut être pragmatique
29:21pour que ce système
29:22de répartition
29:23soit financé,
29:24assure la justice sociale
29:25et aide à financer
29:26les carrières hachées,
29:28la pénibilité
29:29parce qu'il y a des gens
29:30qui doivent partir
29:30beaucoup plus tôt
29:31et en même temps
29:32il faut trouver
29:32de nouvelles idées
29:33des idées
29:34qui vont nous permettre
29:34de financer des retraites
29:36et notamment la capitalisation
29:37peut y aider
29:38à condition que ce soit
29:38un système verrouillé
29:39et sûr et complémentaire.
29:40Poussé notamment
29:41en ce moment
29:42par Marc Ferracci,
29:43Gérald Darmanin
29:43ou encore Édouard Philippe
29:44qui ne cesse de parler
29:45de capitalisation.
29:46Mathilde Piquet.
29:47Oui, effectivement.
29:48D'ailleurs la capitalisation
29:49on a vu
29:50une vraie inflexion
29:52sur ce sujet
29:52dans le conclave
29:53parce que
29:54moi je me souviens très bien
29:55au début
29:55au lancement du conclave
29:57en février
29:58on arrive face à des syndicats
30:00qui nous disent
30:00non, nous
30:01on ne veut pas parler
30:02capitalisation
30:03pour tous les salariés
30:04pour le régime général
30:05et là
30:06en fait on se retrouve
30:07quatre mois plus tard
30:08ou presque
30:08en fait on a eu
30:10trois séances de négociations
30:11sur ce sujet là
30:12et les syndicats
30:13commencent à se montrer
30:14ouverts
30:15en tout cas ceux qui sont
30:15encore autour de la table
30:16notamment la CFDT
30:18Marie-Lise Léon
30:19qui disait
30:19il y a quelques semaines
30:20pour nous
30:21ce n'est plus un tabou
30:21et on va regarder
30:23comment on peut
30:24le mettre en place
30:25donc ça c'est vraiment
30:26quelque chose
30:26qui a changé
30:27et d'ailleurs
30:28les syndicats réclament
30:29de prendre plus de part
30:30à la gouvernance
30:31du système de retraite
30:32donc ça, ça peut aussi
30:33changer
30:33et faire son petit bonhomme
30:34de chemin.
30:35Denis Gravouil
30:35j'ai l'impression
30:37que vous n'êtes pas
30:37exactement sur la même ligne.
30:38Non, effectivement
30:40pas exactement
30:40de toute façon
30:41tout ce qu'on met
30:41sur la capitalisation
30:42c'est retiré
30:43à la répartition
30:44c'est clair
30:45et la seule proposition
30:46qui est sur la table
30:47dans les négociations
30:47j'y étais encore
30:48faite par une partie patronale
30:50c'est de nous demander
30:50de travailler gratuitement
30:52une journée par mois
30:52pour aller vers
30:53dans les fonds de pension
30:54c'est-à-dire
30:54ne rien mettre
30:55du côté patronat
30:56mais nous
30:56on doit encore
30:57baisser notre salaire
30:58pour financer
30:59un système
31:00par capitalisation
31:01qui en fait
31:02servirait à faire
31:03à jouer au poker
31:04avec nos retraites
31:06donc c'est évidemment
31:07On n'est plus après-guerre
31:09d'une certaine façon
31:10vous le savez
31:10Monsieur Bournazel
31:11a cité le système
31:13de l'RFP
31:15pour la fonction publique
31:16justement
31:16c'est un très mauvais exemple
31:18quand on met
31:18les cotisations
31:19qu'on met
31:20dans la retraite
31:21par répartition
31:22ça permet de gagner
31:2415 euros de plus
31:26en retraite
31:26par répartition
31:27si on mettait
31:28le même niveau
31:28par capi
31:29et si on met
31:30le même niveau
31:31de cotisation
31:32on gagnerait
31:3260 euros de plus
31:33donc en gros
31:34on a la preuve
31:35qu'on gagne
31:354 fois moins
31:36avec le système
31:38public
31:39sur complémentaire
31:41si on l'appliquait
31:42donc on a la preuve
31:43que ça se dilapide
31:45par les commissions
31:46diverses et variées
31:47qu'il y a en bourse
31:48et évidemment
31:49le seul système
31:50c'est un système
31:50public
31:51par répartition
31:52qui est solide
31:53et qu'il faut financer
31:54là on a en fait
31:55le lobby
31:55d'un petit groupe
31:56de financiers
31:57qui veut essayer
31:57de récupérer
31:57une partie
31:58de notre argent
31:58des retraites
31:59ils n'ont pas pu
32:00récupérer depuis 80 ans
32:01Ce sont vos chiffres
32:02là
32:02pour vous aussi
32:04je pose la question
32:05à Michael Zemmour
32:06si vous m'autorisez
32:07je n'ai pas fait d'études
32:08sur ce système
32:08en particulier
32:09deux points
32:09d'abord
32:10on parlait tout à l'heure
32:11de sauver le système
32:12je pense que ce n'est pas
32:13une bonne façon
32:13de poser les choses
32:14parce que le système
32:15de retraite français
32:15n'est pas du tout
32:16en danger
32:16aucune institution internationale
32:18ne s'en inquiète
32:19il est très stable
32:20la question c'est
32:21où il va
32:22et souvent le fait
32:23de dire
32:24il est en danger
32:24on veut le sauver
32:25c'est une façon
32:25de masquer les débats
32:26la question c'est
32:27on sait où on est
32:28dans quelle direction
32:28on va
32:29ensuite sur la capitalisation
32:30on a des exemples
32:31chez nos voisins européens
32:32parce qu'effectivement
32:33dans les 10 ou 20 dernières années
32:35ils ont stoppé
32:36la répartition
32:37ils ont proposé
32:37des couches supplémentaires
32:39de capitalisation
32:39et là on a deux modèles
32:41on a le modèle allemand
32:42c'est un modèle
32:43de capitalisation volontaire
32:45on a dit aux salariés
32:46et aux entreprises
32:47on vous donne
32:47des subventions fiscales
32:48qui sont coûteuses
32:49pour l'état
32:49pour capitaliser
32:50le diagnostic
32:51n'est pas très bon
32:52parce que souvent
32:53les gens y ont eu
32:54peu recours
32:54et donc les classes
32:56moyennes et populaires
32:56arrivent à la retraite
32:57avec des pensions insuffisantes
32:58et on a le modèle suédois
33:00où la capitalisation
33:01est obligatoire
33:01là aussi c'est cotisé plus
33:03dans un système
33:03de capitalisation obligatoire
33:04et ce qu'on voit
33:05c'est qu'en fait
33:06la baisse de la répartition
33:08et la hausse
33:08de la capitalisation
33:09ne se sont pas compensées
33:10et du coup
33:11pour empêcher
33:12dans le futur
33:13dans les 20 ou 30 années
33:14les retraités
33:15d'être appauvris
33:15il va falloir
33:16que l'état intervienne
33:17pour augmenter
33:17l'équivalent
33:18du minimum vieillesse
33:19et donc encore une fois
33:20c'est la dépense publique
33:21qui prend le relais
33:22et donc le dernier élément
33:24qu'on a sur la capitalisation
33:26c'est parfois
33:26un peu plus rentable
33:27si on a eu de la chance
33:29parce que la capitalisation
33:30elle augmente
33:31les inégalités
33:32entre salariés
33:32toutes les mauvaises années
33:34ou toutes les années
33:35où vous êtes arrêté
33:35parce que vous étiez malade
33:36que vous avez élevé des enfants
33:37ça vous pénalise
33:39dans le système
33:39par répartition
33:40mais moins
33:41parce qu'il y a des dispositifs
33:42de solidarité
33:43en capitalisation
33:44si vous n'êtes pas
33:45à votre poste de travail
33:46personne ne capitalise pour vous
33:47Merci beaucoup les uns
33:49et les autres
33:49on va se séparer
33:50sur cette dernière
33:51prise de parole
33:52demain à 7h40
33:54dans notre matinale
33:54c'est l'ambassadeur d'Israël
33:56en France
33:56Joshua Zarka
33:57qui sera l'invité
33:58de Thomas Soto
34:00dans un instant
34:00vous retrouvez Faustine Bollard
34:02pour son émission héros
34:03bonsoir Faustine
34:04dites-nous
34:04qui est votre invitée ce soir
34:05Bonsoir à tous
34:06bonsoir Yves
34:07je ne sais pas si vous connaissez
34:08l'application
34:08Stain Live
34:09on va en parler aujourd'hui
34:11avec l'intervention
34:12d'un jeune homme
34:13il s'appelle Yanis
34:14il a reçu une alarme
34:15sur son application
34:16qui lui disait
34:17qu'à quelques mètres de lui
34:19un homme était en arrêt
34:20cardio-respiratoire
34:21cet homme c'est Patrick
34:22il sera avec nous également
34:23dans un instant
34:24face à son héros
34:25un jeune homme
34:26qui lui a tout simplement
34:27sauvé la vie
34:27à tout de suite
34:28pour une très jolie histoire
34:29sur RTL
34:30RTL il est 20h
34:31c'est parti