Les solutions de Pierre-Yves Martin, maire DVD de Livry-Gargan, pour lutter contre l’insécurité : «Nous avons multiplié par trois les effectifs de police municipale sur le territoire de Livry-Gargan».
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00:00Tout d'abord, je suis en effet, d'avoir une situation comme une mère de famille qui va dans son lieu de travail, d'être assassinée dans son lieu de travail, c'est déjà une situation insupportable.
00:17Aujourd'hui, je pense que ce n'est pas un fait divers, c'est un problème de système qui dysfonctionne complètement. Je pense qu'aujourd'hui, il faut, et en tant que maire, nous, on n'a pas forcément ni les moyens de prévenir, ni les moyens d'agir dans ce type de situation.
00:35Et je pense que là, c'est vraiment un rôle de l'État de pouvoir agir sur ces faits. Je pense qu'il faut aussi avoir une coordination entre les différents systèmes, l'autorité de l'État, la justice, les collectivités également.
00:57Je pense qu'à un moment donné, nous sommes, nous maires, aucunement informés des situations, on pourra parler tout à l'heure notamment d'une situation que la ville de Libéry-Gargan a traversée, mais de personnes qui sont soit en situation fichée S, soit en situation de psychiatrie avancée.
01:21Souvent, vous subissez en bout de chaîne.
01:22Et nous, on subit. Je pense qu'il n'y a pas une relation de responsabilité donnée aux maires dans la sécurité publique. Parce qu'on nous fait reposer tout, la prévention, la sécurité, mais aujourd'hui, on n'a pas le niveau d'information suffisante pour pouvoir agir de manière concrète sur le terrain.
01:38Agir de manière concrète sur le terrain, lorsque vous voyez les écoles, lorsque vous voyez les solutions qui ont été proposées, on en a parlé avec Gabriel, les portiques de sécurité, comment est-ce que vous voyez ça concrètement dans les écoles ?
01:49Alors, ça peut être des outils. Mais bon, souvent, on parle de situations, quand il y a des faits, de pouvoir dire, on va installer des portiques de sécurité, on va installer, interdire les téléphones portables.
02:03Vous pensez que ça peut être efficace selon vous ?
02:05Moi, je pense qu'il n'y a pas de moyens humains. Si on ne rétablit pas l'autorité, des règles claires, je pense que ça ne suffit pas. Il faut, à mon avis, avoir une politique de sécurité qui soit cohérente, claire, et surtout continue dans le temps.
02:28Continue dans le temps, et on va parler dans un instant de ce que vous avez fait depuis dix ans à la tête de Livré-Gargan. Vous êtes arrivé à 33 ans en tant que maire de cette ville, et nous allons en parler.
02:39D'abord, juste une parenthèse, parce qu'en mars dernier, les images avaient été très fortes, très dures à voir cet homme qui avait été poignardé en pleine rue dans votre ville à Livré-Gargan de plusieurs coups de couteau.
02:51Et le meurtrier Soufiane O était déjà connu pour avoir tué une personne en 2015, mais déclaré pénalement, là on l'a appris il n'y a pas longtemps, irresponsable.
03:00Comment est-ce que vous réagissez, vous, en tant que maire ? Parce que Livré-Gargan s'est fait connaître aussi pour ça.
03:05Oui, malheureusement, elle s'est fait connaître pour cette situation et pour ce père de famille tué en pleine rue, devant les passants.
03:18C'est pour moi, au-delà de maire, en tant qu'homme, en tant que citoyen, c'est un choc.
03:25Et je ne comprends pas. Je ne comprends pas qu'un homme qui a déjà tué en 2015, qui ait pu être pénalement irresponsable de ses actes, soit encore sans surveillance, sans accompagnement.
03:42Et que nous, maires, on ne soit même pas informés qu'une personne, situation dangereuse, pour l'ensemble des habitants, on ne soit même pas informés qu'elle soit sur le territoire de la commune.
04:00Et pour prendre des mesures.
04:01Et aujourd'hui, je pense qu'il faut prendre, en effet, des mesures. Et je pense qu'on a parlé souvent, pendant la période Covid, du lien maire-préfet, qu'on puisse aussi responsabiliser aujourd'hui les maires dans la sécurité publique.
04:15Qu'ils soient aussi sensibilisés à former des situations sensibles, des décisions sensibles aussi.
04:22Vous êtes à la tête, je disais, d'une ville qui n'est pas en prise avec l'insécurité.
04:28Vous êtes dans le... Alors ça, c'était un cas exceptionnel.
04:31Mais vous êtes dans le 93 et votre ville n'est pas sujette à l'insécurité.
04:36C'est quand même assez incroyable.
04:38Vous avez fait baisser, par exemple, le cambriolage de 50% en 10 ans.
04:44Vous maîtrisez aussi les points de deal.
04:46C'est un peu spécial de dire, vous maîtrisez les points de deal.
04:49Comment vous prenez concrètement au quotidien pour bien comprendre, pour peut-être s'en inspirer ?
04:56Moi, je pense qu'en effet, c'est... On peut se satisfaire.
04:59Rien n'est... Et je ne dis pas que le combat est fini.
05:02Bien au contraire, c'est un combat de tous les jours.
05:05C'est une stratégie qui a été mise en place avec un renforcement des effectifs de police municipale.
05:11On a triplé les effectifs de police municipale sur le territoire livrien.
05:16Multiplié également par trois les caméras de vidéoprotection.
05:19Très bien. Intéressant.
05:21Ça permet d'avoir directement sur le terrain une présence, notamment, et derrière, c'est des actions concrètes, avec une méthode.
05:29Une méthode de lien avec la police nationale, des réunions régulières pour permettre de partager les informations,
05:35de pouvoir partager aussi les actions qui pourraient être menées en fonction du retour des habitants.
05:41Et aussi, c'est derrière un travail de terrain.
05:44Un travail de terrain important auprès, notamment, avec les bailleurs sociaux, les habitants, des réunions régulières sur le terrain,
05:52pour permettre à ce que derrière, nous ayons toujours ce lien.
05:56Les meilleurs informateurs et les meilleures informations, on les a sur le terrain.
05:58Et pour cela, après, c'est un travail de terrain, de pression, de pression de la police municipale.
06:07Je l'ai fait, on parlait de maîtrise des points de deal.
06:12Nous avions un point de deal depuis de nombreuses années, présent depuis 15 ans, sur le territoire de la commune.
06:19Aujourd'hui, à force de pression, de présence de la police municipale, d'actions conjointes avec la police nationale,
06:29en mettant en place des actions avec les bailleurs sociaux, des caméras de vidéoprotection.
06:33Qu'est-ce que vous dites avec les bailleurs sociaux ? Quel type d'action ? Comment vous travaillez ?
06:36Déjà, responsabiliser les bailleurs sociaux.
06:38C'est-à-dire leur faire comprendre qu'à un moment donné, à travers notamment des réunions,
06:41et d'être confrontés à ce que les habitants peuvent faire remonter.
06:48C'est-à-dire qu'à un moment donné, il faut qu'ils prennent aussi conscience, qu'ils doivent participer aussi à l'effort de sécurité publique, de tranquillité publique.
06:56Et pour cela, c'est derrière, responsabiliser en mettant, et en demandant aux bailleurs sociaux de mettre des caméras de vidéoprotection,
07:03de résidentialiser les résidences.
07:07Et aujourd'hui, ces faits-là se sont atténués.
07:09Et quand on va dans cette résidence et qu'on voit des personnes qui sont enfin sur leur balcon,
07:16parce qu'il n'y a plus une dizaine de jeunes dans le hall de l'immeuble,
07:19ça donne encore de l'énergie pour pouvoir avancer et continuer ce travail-là dans d'autres résidences,
07:25notamment pour permettre à ce que tout le monde puisse bien vivre.
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