Le 4 juin, la délégation aux droits des femmes du Sénat auditionnait Denis Bertin, vice-président en charge du programme Safe place for Science d’Aix Marseille Université et Isabelle Régner, vice-présidente en charge de l’égalité Femmes-Hommes et de la lutte contre les discriminations d’Aix Marseille Université. Les deux universitaires étaient interrogés sur les stéréotypes de genre dans l’enseignement scolaire et l’enseignement supérieur, particulièrement dans les sciences. Isabelle Régner a rappelé que les “stéréotypes de genre ont une influence extrêmement puissante” et qu’ils étaient “connus par les enfants dès l’âge de 4-5 ans” et “acquis dans leur composante automatique dès l’âge de dix ans”. Elle considère également que “les modèles féminins de réussite en sciences sont extrêmement importants et nécessaires”. La chercheuse insiste enfin sur la difficulté à mettre en place aujourd’hui des programmes en faveur de l’égalité femmes-hommes dans les universités. Revivez ces échanges. Année de Production :
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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue dans cette nouvelle édition 100% Sénat pour suivre aujourd'hui une
00:00:15audition de la délégation aux droits des femmes en france les femmes qui représentent encore moins
00:00:19d'un tiers des chercheurs scientifiques et ce chiffre stagne alors comment lutter contre cette
00:00:25sous-représentation deux représentantes de l'université ex marseille était reçue mercredi au
00:00:30sénat on les écoute madame la présidente lors des auditions précédentes par votre délégation
00:00:36le rôle des stéréotypes de genre a très souvent été évoqué et à juste titre en effet car ces
00:00:43stéréotypes ont une influence extrêmement puissante mais en fait de quoi parle-t-on de
00:00:48quelle influence s'agit-il et comment est ce possible et par quel mécanisme et bien c'est
00:00:54justement à ces questions là que la psychologie sociale et cognitif permet de répondre grâce à
00:00:59l'accumulation de connaissances scientifiques sur le sujet depuis les années 1930 et qui ont donné
00:01:05lieu à des milliers de publications scientifiques au niveau international nos actions à ex marseille
00:01:10université s'appuie justement sur les résultats de ces travaux scientifiques et je vais vous donner
00:01:16quelques illustrations de ces résultats pour que vous compreniez la nature des actions que nous
00:01:21menons à ex marseille université depuis 2021 sur le sujet d'abord les stéréotypes de genre de quoi
00:01:28parle-t-on quand nous parlons de stéréotypes de genre les stéréotypes ce sont des croyances qui
00:01:33sont partagées à des degrés divers au sein d'une société d'une culture et qui portent sur des
00:01:37caractéristiques souvent des traits de personnalité des comportements des compétences voire des
00:01:42incompétences qui seraient propres à certains individus en fonction de leur appartenance de genre et c'est ainsi
00:01:48que l'on confine les femmes et les hommes dans certains rôles très précis et qu'on leur attribue des
00:01:54compétences ou des incompétences extrêmement différentes ces croyances conduisent à simplifier
00:02:00notre environnement alors c'est aussi une utilité évidemment parce que même si notre cerveau a des
00:02:05capacités cognitives extraordinaires elles sont néanmoins limitées or le monde dans lequel nous
00:02:11vivons extrêmement complexe nous devons donc créer des raccourcis cognitifs pour mieux nous y comporter en tout cas
00:02:17bien souvent rapidement les stéréotypes y contribuent mais ils nous conduisent nécessairement à faire des
00:02:23erreurs parce qu'en sur généralisant ils nous conduisent à nier la diversité du vivant ce qui se situe à un
00:02:29niveau inter-individuel et certainement pas au niveau des groupes qui sont créés socialement et culturellement
00:02:34ces stéréotypes nous conduisent donc associés de manière automatique s'agissant des sciences et
00:02:39technologies et bien tout ce qui est de l'ordre du masculin et ce extrêmement rapidement sans effort c'est presque un
00:02:45réflexe en revanche à l'inverse nous associons assez rapidement tout ce qui est de l'ordre des
00:02:49sciences humaines et sociales des soins aussi tout ce qui est de l'ordre du féminin évidemment les
00:02:54hormones nous ont prédisposé à être toutes de bonnes mères c'est bien connu et toutes des infirmières
00:02:59en puissance mais certainement pas les médecins et encore moins les chirurgiens au masculin ces
00:03:06stéréotypes dans leurs composantes automatiques sont acquis par les enfants dès l'âge de 10 ans et ce sont
00:03:12les études les plus récentes qui le démontrent aujourd'hui ils sont connus par les enfants dès
00:03:16l'âge de 4 5 ans mais j'insiste sur leur composante automatique c'est à dire quand les enfants pensent
00:03:21à mathématiques il pense garçon et quand il pense à lecture il pense à fille et pas l'inverse et c'est
00:03:26à partir de 10 ans cette composante automatique bien sûr on la retrouve chez les adultes et ce pour
00:03:32tous les stéréotypes pas que pour le genre puisque même si mon propos aujourd'hui va porter sur les
00:03:37stéréotypes de genre sachez que tous les phénomènes que je vais évoquer très rapidement aujourd'hui
00:03:41s'applique exactement de la même manière dans le fonctionnement cognitif à tous les stéréotypes
00:03:45sociaux qui soient liés à l'âge à l'origine culturelle à l'origine sociale ou aux situations
00:03:49de handicap maintenant s'agissant de l'influence de ces stéréotypes un grand nombre de publications
00:03:56au niveau international démontre sans aucune ambiguïté que ces stéréotypes sont puissants
00:04:00au point de conduire les personnes pourtant les plus compétentes d'un domaine à produire des
00:04:05performances en dessous de leur plein potentiel et c'est valable pour les femmes et les maths et pour les
00:04:09disciplines scientifiques en général mais c'est valable également pour les garçons et la lecture
00:04:14également et figurez vous que il est même possible de faire échouer des hommes forts en maths en fonction
00:04:21de ce qu'on leur dit juste avant si par exemple on challenge des étudiants forts en maths avec un
00:04:28test extrêmement difficile en maths mais qu'on leur fait croire que dans la salle d'à côté il y a des
00:04:32asiatiques qui vont réaliser le même test de maths qu'eux et que l'on va comparer leurs performances et bien
00:04:37ces étudiants extrêmement fort en maths vont chuter significativement dans leur performance comment
00:04:42est ce possible et bien tout simplement parce que le fait d'avoir parlé d'asiatique ça activait
00:04:46automatiquement à mémoire un stéréotype bien connu selon lequel les asiatiques seraient moins forts en
00:04:50maths que les occidentaux et comment ce stéréotype peut induire une contre performance et bien tout
00:04:56simplement parce que ce stéréotype comme il véhicule des attentes de moindre réussite par rapport à un
00:05:00autre groupe et bien il génère des interférences cognitives il exacerbe un stress la peur de l'échec et
00:05:06cela vient saturer quelque chose de très important que nous avons besoin pour résoudre des tâches
00:05:10complexes qui est la mémoire de travail c'est à dire notre partie de notre système de traitement
00:05:14de l'information qui nous permet de mobiliser nos connaissances de mettre de côté ce qui n'est
00:05:18pas pertinent avec la tâche de réguler le stress et donc d'essayer de réussir la tâche si la tâche
00:05:22est simple on peut compenser si la tâche est complexe c'est une contre performance y compris chez les
00:05:27meilleurs et puis il y a d'autres résultats d'autres effets l'effet backlash l'effet backlash très connu
00:05:32l'effet backlash est un effet de sanction vis-à-vis de toute personne qui ne se comporterait pas en
00:05:36conformité avec les rôles prescrits par son groupe d'appartenance donc un homme qui se montrerait
00:05:41peut-être un peu trop féminin dans son comportement ou une femme qui se montrerait trop masculine dans
00:05:46son comportement les deux vont être sanctionnés et les expérimentations le démontrent clairement
00:05:50et avec l'expérimentation il est très facile de dire à cv identique donc à cv identique et à audition
00:05:58lors d'un comportement à l'oral lorsqu'un homme à l'audition se comporte de manière assertive et
00:06:03compétitive le jury quelle que soit sa composition genrée très compétent et quel charisme bon futur
00:06:11directeur de labo la candidate qui va se comporter exactement de la même manière parce qu'on fait
00:06:15de l'expérimentation donc nous avons des acteurs et des actrices qui apprennent un rôle y compris au
00:06:19niveau non verbal donc tout ça évidemment est calibré qui va se comporter également de manière assertive et
00:06:24compétitive qui sont néanmoins des caractéristiques habituellement valorisées lorsqu'elles sont émises
00:06:29de la part des hommes et bien cette candidate certes va être évaluée peut-être compétente néanmoins
00:06:33un petit peu moins compétente quand même que monsieur mais par contre un peu agressive non
00:06:39vous l'avez pas trop un peu autoritaire c'est compliqué de travailler avec elle qu'on réfléchisse quand
00:06:44on est là pour recruter quelqu'un pour 20-30 ans donc ça sera plus simple avec monsieur c'est l'effet
00:06:49bâclage et puis bien sûr il y a un nombre conséquent aujourd'hui de travaux qui démontrent de la
00:06:54discrimination de genre à l'encontre des femmes lors des recrutements pour des postes en sciences
00:06:57et là aussi à ce cv identique et bien à ce cv identique des professeurs d'université en physique
00:07:03biologie et chimie qui ont l'habitude de recruter des enseignants chercheurs et bien lorsqu'ils évaluent
00:07:08un cv qui en fait va être le même et qu'on leur fait croire que c'est soit le cv d'un homme soit le cv
00:07:12d'une femme et bien quand c'est le cv d'un homme qu'ils croient en fait que c'est le cv d'un homme et bien
00:07:16ils vont évaluer les compétences comme étant bien plus élevés que pour le cv de la candidate ils
00:07:21sont plus enclins à recruter cette personne plus enclins à mentorer cette jeune recrue et puis à
00:07:26proposer un salaire bien plus élevé le cv étant strictement identique il n'y a donc aucun critère
00:07:31objectif qui puisse être mis en avant pour justifier de tels écarts systématiquement à la défaveur de la
00:07:36candidate c'est donc de la discrimination de genre et des études bien plus récentes encore publiées
00:07:41notamment dans science at 26 démontre que cette discrimination est d'autant plus probable que les
00:07:46évaluateurs et les évaluatrices donc vous l'avez compris le genre de la personne qui évalue ne change
00:07:50pas le biais puisque les femmes ont les mêmes biais que les hommes et donc des travaux récents
00:07:55montrent que cette discrimination est d'autant plus probable de la part des évaluateurs et évaluatrices
00:08:00qui pensent qu'il n'y a plus discrimination de genre parce que c'est bien connu nos sociétés ont tellement
00:08:04évolué sur ces sujets les mentalités ont changé donc il n'y a plus discrimination de genre donc quand on pense
00:08:09qu'il n'y a plus discrimination on discrimine et nous avons d'ailleurs avec pascal huguet directeur
00:08:14de recherche au cnrs que je salue démontrer des biais tout à fait comparables au niveau des
00:08:19comités du cnrs qui je vous le rappelle évaluent notamment pour les positions de directeur et
00:08:24directrice de recherche allant des mathématiques jusqu'aux sciences humaines et sociales et bien
00:08:28indépendamment de la discipline scientifique il y a en effet de la discrimination implicite puisque
00:08:33dans les jurys qui en moyenne considère qu'il n'y a pas de discrimination de genre au cnrs et bien
00:08:39plus ces jurys ont le stéréotype fortement ancré en mémoire à long terme sous forme d'automatisme
00:08:43moins ils vont promouvoir de femmes directrices de recherche par rapport à ce qu'ils auraient pu faire
00:08:47compte tenu leur présence dans le vivier des candidatures il ya bien d'autres résultats encore
00:08:53deux autres importants que je vous présente rapidement les biais linguistique de genre dans les lettres de
00:08:58recommandations indépendamment du genre de la personne qui écrit la lettre de recommandation le
00:09:03contenu est plus à la faveur des hommes que des femmes en effet même si évidemment dans les deux
00:09:08cas on met en avant la compétence parce que on est bien d'accord on ne va pas écrire une lettre de
00:09:12recommandation pour quelqu'un si on pense que cette personne n'a pas de compétence donc en principe quand
00:09:17on le fait c'est qu'on veut aider cette personne et bien manifestement on aide mal les candidates puisque
00:09:22les caractéristiques que l'on met en avant sont très loin de la fameuse expression dans notre milieu
00:09:27académique outstanding research cette expression là la brillance et l'excellence académique on va
00:09:33la retrouver davantage pour les candidatures masculines que pour les candidatures féminines
00:09:37en revanche nous allons bien sûr dire des choses positives sur les candidatures féminines travailleuse
00:09:42rigoureuse sérieuse bref une collaboratrice dont je vais avoir du mal à me séparer mais c'est comme
00:09:48ça je vous la recommande et bien les travaux montrent que cette différence dans le contenu de
00:09:51l'aide de recommandation est à la défaveur dans la décision de recrutement envers les femmes
00:09:55vous en avez beaucoup parlé les modèles féminins de réussite en science oui les modèles féminins de
00:10:02réussite en science sont extrêmement importants et nécessaires mais tous les modèles féminins de
00:10:07réussite en science ne sont pas des bons modèles et là aussi la littérature en psychologie sociale
00:10:12et cognitive a démontré depuis déjà plus de 50 ans quelles sont les conditions d'efficacité des modèles un
00:10:17modèle que l'on parle de science ou autre est un bon modèle uniquement lorsqu'il permet
00:10:22l'identification donc le modèle doit être adapté aux cibles auxquelles on s'adresse les cibles
00:10:27doivent percevoir des éléments de similitude entre elles et le modèle ce modèle doit apparaître
00:10:33atteignable et le modèle dans la façon dont il ou elle décrit sa réussite doit évidemment
00:10:38infirmer le stéréotype qui essentialise bien évidemment les compétences et les
00:10:43incompétences au niveau du groupe de genre donc un bon modèle c'est un modèle qui a réussi
00:10:46par le travail et les efforts ça donne beaucoup de conditions pour trouver les bons modèles mais
00:10:52néanmoins c'est évidemment possible et bien ce sont tous ces résultats là qui sont à la base à la
00:10:59fois de la forme et du contenu des actions que nous avons mis en place avec ce marseille université
00:11:03donc ça veut dire que notre plan d'action ce ne sont pas des actions de recherche nous ne testons
00:11:08pas des choses nous mettons en place des interventions dont on connaît déjà les conditions d'efficacité et nous
00:11:13faisons extrêmement attention à respecter ces conditions d'efficacité parce que si on ne les
00:11:17respecte pas il ya fort à parier que les interventions n'auront aucune réussite parce que tout ça est
00:11:23extrêmement compliqué et évidemment lorsqu'on transpose les résultats de la recherche dans la vie quotidienne
00:11:27les choses sont plus complexes surtout que dans un laboratoire il ya en principe très peu de résistance
00:11:32ce n'est pas le cas lorsqu'on parle d'égalité femmes hommes les résistances sont nombreuses y compris à l'université
00:11:37l'action phare que nous avons mis en place depuis 2020 ex-martien université à la demande d'ailleurs de
00:11:43la faculté des sciences c'est une action de sensibilisation des membres des comités de sélection
00:11:47qui ont la charge de recruter les enseignants chercheurs donc dans les deux corps rambé rang à
00:11:52maître de conférences et professeur des universités cette sensibilisation en fait elle est très cadré
00:11:58standardisée extrêmement précise et elle demande beaucoup de travail à moi même et à mon équipe pour
00:12:06encadrer cette sensibilisation alors qu'en revanche elle n'est pas du tout chronophage pour les membres
00:12:11des comités puisque nous avons trois phases de dix minutes chacune c'est tout et avec des résultats
00:12:18que j'aborderai tout à l'heure alors en quoi consistent ces trois phases alors déjà peut-être
00:12:23ne le savez vous pas mais le système de recrutement dans les universités françaises pour les enseignants
00:12:27rechercheurs repose essentiellement sur deux grandes réunions une première réunion où l'ensemble du
00:12:32comité se réunit pour examiner l'ensemble des candidatures reçues chaque candidature est
00:12:37rapportée par deux experts et expertes et en une journée puisque tout se passe en une journée le
00:12:43jury doit décider parmi l'ensemble des candidatures examinées qui va être sélectionné pour l'audition
00:12:47qui doit se dérouler environ huit jours ou un peu plus après donc deuxième réunion la réunion où il
00:12:53y a audition en présentiel des candidats et des candidates si tant est bien sûr que des
00:12:58candidats étaient retenus pour l'audition et bien trois phases première phase de la
00:13:02sensibilisation se déroule la semaine qui précède la première réunion ce qui signifie que nous
00:13:07devons connaître la date de réunion de l'ensemble des comités de sélection c'est plus
00:13:11que de c'est plus de 80 comités aix marseille université je vous laisse imaginer le travail que
00:13:16ça nous demande et là lors de cette première phase nous leur demandons deux choses d'abord nous leur
00:13:20demandons de prendre connaissance d'une fiche statistique qui présente l'état des lieux
00:13:24genrés des effectifs dans l'université dans la composante qui va recruter dans le
00:13:27laboratoire qui va recruter dans le département qui va recruter et dans la
00:13:31section cnu pour laquelle le poste est ciblé et également nous donnons les
00:13:34informations que nous a donné notre ministère sur le vivier au niveau national des
00:13:38candidats et des candidats dans la discipline qui fait l'objet du poste tout
00:13:41ça pour que ces membres du jury prennent connaissance de la sous représentation
00:13:45éventuelle des femmes dans cette discipline et de quoi on parle en fait et également leur demande
00:13:52tout au long de leur processus décisionnel pas d'identifier combien de candidats et
00:13:56candidates ils sont en train d'évaluer combien de candidats et candidates reste au niveau des
00:14:00auditions et ensuite quel est le classement genré pour qu'ils puissent un petit peu
00:14:03conscientiser au niveau de leur processus décisionnel ce qu'ils sont en train de faire
00:14:06au niveau des indices de parité par rapport au vivier des candidatures
00:14:09genrés ça c'est une première chose dans cette première phase il y en a une
00:14:14deuxième nous les invitons à passer le test des associations implicites qui est
00:14:18un test informatique qui dure dix minutes et qui permet de mesurer la force
00:14:21d'ancrage du stéréotype science genre en mémoire c'est à dire à quel point nous
00:14:24ascension science et technologie au masculin et sciences humaines et sociales
00:14:28au féminin et non l'inverse je précise ce test ne permet pas de savoir si on est
00:14:32d'accord avec le stéréotype il permet de savoir à quel point on a associé
00:14:35automatiquement un groupe à un certain nombre de disciplines scientifiques
00:14:40donc c'est un outil pédagogique et en effet il est extrêmement efficace dans
00:14:45cette dimension pédagogique parce que il permet de comprendre qu'à un moment
00:14:49donné il ya des associations qui coince parce que le stéréotype étant en
00:14:52désaccord avec certaines associations et bien c'est là où on est ralenti dans
00:14:55nos réponses ça c'est la première phase et ensuite les deuxièmes phases
00:14:58doivent se dérouler impérativement j'insiste en début de chacune des deux
00:15:04réunions au présentiel où on demande au comité de visualiser
00:15:08collectivement pour leur première réunion un diaporama qui explique en
00:15:13neuf minutes chrono l'ensemble des résultats que je vous ai présenté tout
00:15:17à l'heure graphique à l'appui et référence scientifique à l'appui pour
00:15:20que ces membres des jurys dont ils viennent qui viennent de faire
00:15:23l'expérience des biais automatiques stockés en mémoire grâce aux tests des
00:15:27associations impliqués comprennent comment ces biais peuvent les
00:15:29influencer au moment du processus d'évaluation et comprendre aussi comment ces
00:15:33mêmes biais peuvent influencer les comportements des candidats et des
00:15:35candidates qu'ils vont auditionner et ensuite deuxième réunion les invite à
00:15:39visionner une vidéo que vous devez connaître qui est la vidéo qui a été
00:15:42réalisée par l'université de paris sorbonne en collaboration avec le
00:15:46théâtre de la ville qui s'appelle les biens implicites à l'oeuvre et qui
00:15:49permet d'illustrer les biais dans les différentes étapes du processus
00:15:53décisionnel d'un comité de sélection universitaire donc les biens implicites à
00:15:59l'oeuvre et pourquoi tout ça est huile parce que ça permet aux membres des
00:16:03comités de se rendre compte de la stéréotypie et de sa manifestation dans
00:16:07le processus décisionnel et donc de réguler la discussion si besoin était et
00:16:11ça donne la légitimité de le faire et ça donne le même niveau d'information à tout
00:16:15le monde voilà et bien évidemment nous avons des indicateurs de
00:16:19participation parce que je sais pas vous mais moi je ne sais pas évaluer
00:16:22l'efficacité d'une action si je ne sais pas si les personnes y participent donc le
00:16:26test des associations implicites nous sommes complètement autonome par
00:16:29rapport au site américain qui a créé le site ce test est hébergé dans notre
00:16:34serveur à l'université donc nous pouvons calculer le taux de
00:16:38participation à l'IAT nous avons également le retour de l'ensemble des
00:16:42présidents et présidents pour savoir si les vidéos ont bien été visionnées
00:16:45collectivement et si elles ne l'ont pas été pourquoi même si tout ça reste sur la
00:16:50base du volontariat ce n'est absolument pas obligatoire voilà et donc nous avons des taux
00:16:55de participation et grâce à cette action que nous menons donc depuis cinq ans
00:16:59maintenant au niveau de la faculté des sciences nous sommes passés de 14% de
00:17:04femmes recrutées professeurs des universités à la fac des sciences à 50%
00:17:08et nous avons sensibilisé plus de 800 membres de jury hommes et femmes mais
00:17:16sensibilisation ne veut pas dire formation et une sensibilisation c'est une mise en
00:17:21alerte du cerveau sur le moment c'est pour ça qu'il faut absolument refaire et
00:17:25refaire et refaire chaque année la sensibilisation en prenant soin bien sûr
00:17:29de faire évoluer les supports pour éviter le sentiment de déjà vu déjà fait
00:17:32Isabelle ton test on l'a déjà passé ta vidéo on l'a déjà vu c'est bon c'est fait
00:17:36non c'est pas fait on refait encore et encore parce que notre cerveau sinon va
00:17:41utiliser les automatismes que sont les stéréotypes pour nous piloter dans nos
00:17:45décisions d'autant plus que il peut arriver que certains comités notamment
00:17:50en mathématiques pour les postes de maître de conférence est à évaluer vous
00:17:53savez combien de candidatures en une journée allez combien de candidatures
00:17:58150 en une journée pression temporelle pression évaluative vous
00:18:06imaginez bien que les heuristiques de jugement vont aider à la prise de
00:18:08décision lorsqu'il s'agit de mettre des dossiers de côté donc nous adossons à l'ensemble
00:18:14de ces sensibilisations à des formations parce que sensibilisation n'est pas
00:18:18formation les formations sont nécessaires donc nous proposons des formations de
00:18:226 heures 9 heures et 18 heures et nous avons formé sur la base de ces de ces
00:18:28formations plus de 9000 personnels en tout alors pas que à ex-martial
00:18:36université dans bien d'autres universités et si on prend les étudiants en
00:18:40compte on rajoute 6000 personnes à cela donc en 4 5 ans voilà
00:18:44ce que nous avons formé ces formations sont très interactives et se font par
00:18:48groupe de 15 ou 20 maximum et elles permettent encore une fois de comprendre
00:18:52au niveau cognitif comment tous ces stéréotypes fonctionnent et donc on fait
00:18:56un petit passage dans le fonctionnement de la mémoire pour comprendre tout ça
00:18:59parce que tout ça n'est pas magique tout ça est très mécanique en fin de compte
00:19:02voilà et puis nous avons beaucoup d'autres collaborations avec le secondaire
00:19:05on pourra l'évoquer plus avant si vous souhaitez mais c'est important d'avoir ce lien entre le
00:19:10secondaire et bien sûr le milieu universitaire donc je fais un petit clin d'oeil on avait parlé
00:19:15avec denis au cigale auquel je participe qui est une immersion d'une semaine pour des lycéennes
00:19:20de seconde et de et de première à aix marseille université au cirme alumini et puis nous avons également
00:19:27un programme de formation qui est piloté par yannick laurent professeur de mathématiques au lycée mont
00:19:33grand et luc l'aulant qui est iaipr de sciences et technologies industrielles pour tout le réseau du
00:19:37vioport iaipr donc inspecteur académique c'est luc l'aulant alors c'est inspecteur d'académie
00:19:46inspecteur pédagogique voilà dans sciences et techniques industrielles et donc grâce à ces deux
00:19:54collaborateurs nous formons des enseignants des proviseurs de lycée sur l'influence des stéréotypes
00:20:00de genre et nous travaillons vraiment en étroite collaboration avec les enseignants pour ensuite
00:20:05essayer de voir comment appliquer dans la classe tous ces résultats là et peut-être changer
00:20:10certaines pratiques pédagogiques toutes ces formations nous les déclinons avec bpw dans les entreprises et
00:20:17auprès des familles et auprès des enfants dernière chose vous l'avez beaucoup évoqué tout à l'heure
00:20:23les violences sexuelles et sexistes c'est lié aux stéréotypes de genre et c'est la raison pour laquelle à
00:20:29ex-martial université nous avons créé en 2022 le service pour le respect et l'égalité qui permet de
00:20:35recueillir l'ensemble des signalements en termes de racisme de sexisme de violences sexuelles et sexistes
00:20:41de harcèlement à caractère sexuel de harcèlement moral de cyber harcèlement parce que en effet comment
00:20:46travailler sereinement lorsqu'il y a du sexisme ambiant lorsqu'il y a du harcèlement à caractère sexuel ce qui est
00:20:52qui est le cas beaucoup chez les doctorants en effet et nos statistiques le montrent et c'est pas
00:20:57anodin ce que nous avons fait parce que nous avons choisi de créer un service à part entière en
00:21:02recrutant des professionnels en externe spécialistes de ces sujets parce que c'est un métier de recueillir
00:21:08les signalements et de les traiter ça ne s'improvise pas ce n'est pas à nous enseignants
00:21:12chercheurs de le faire on n'est pas formés pour cela il faut que ce soit du temps plein et bien en créant ce
00:21:18service nous sommes passés de 13 signalements par an pour une université qui comprend plus de 80
00:21:24mille étudiants et 8200 personnels à 250 saisines par an et ce chiffre continue à croître donc ça change
00:21:31la donne lorsqu'on a un service de l'université mais professionnel professionnalisé à temps plein
00:21:37nous sommes à cinq professionnels aujourd'hui pour faire tourner le service voilà et dernière chose je sais
00:21:43que j'ai dépassé mon temps mais je voulais vous dire que on ne peut pas parler d'égalité femmes
00:21:50hommes on ne peut pas parler de formation de sensibilisation sur les stéréotypes de genre
00:21:54y compris à l'université sans parler des résistances auxquelles nous faisons face et
00:21:58les résistances sont extrêmement nombreuses la conférence permanente des référents égalité
00:22:03diversité à laquelle j'appartiens à laquelle appartiennent l'ensemble des référents égalité des
00:22:08universités fait un constat sans appel il est extrêmement complexe aujourd'hui de mettre en place les actions
00:22:15en faveur de l'égalité telle que nous le demande notre ministère notre gouvernement parce que il n'y a
00:22:20finalement aucun caractère obligatoire pour les formations pour les sensibilisations les résistances
00:22:26sont extrêmement nombreuses violentes agressives et permanente avec une volonté systématique de
00:22:33discréditer les résultats de la recherche sur le sujet beaucoup parlent mais oui bien sûr l'égalité
00:22:39femmes hommes tout le monde est d'accord mais par contre on ne veut pas de discrimination positive
00:22:43parce qu'on ne veut pas recruter des femmes incompétentes à la place d'hommes compétents et
00:22:47ce sont des universitaires qui vous le disent et qui bien évidemment ne connaissent rien de la
00:22:53littérature scientifique sur le sujet et puis je voulais vous dire que pour mettre en place un plan
00:22:58égalité femmes hommes il faut une légitimité institutionnelle il faut des moyens humains et
00:23:02financiers mais une légitimité institutionnelle savez-vous combien de référents égalité
00:23:08diversité dans les universités ont une fonction de vice présidence un tiers un tiers mais c'est rien
00:23:20ben voilà mais c'est rien c'est rien ça veut dire que les deux autres tiers sont en grande souffrance
00:23:27pour mettre en place les actions égalité et d'autant plus lorsqu'il n'y a pas de connaissances
00:23:32scientifiques sur le sujet parce que l'argumentaire derrière est beaucoup plus difficile
00:23:37plus difficile voilà ce que je voulais partager avec vous merci beaucoup et merci pour cet engagement
00:23:47très clairement et donc monsieur vice président de libertin je vous en prie non mais je vais le faire
00:23:59faire je vais le faire différemment ne vous inquiétez pas alors en fait c'est effectivement le concept c'est
00:24:04on n'est pas pareil et c'est pas grave juste justement donc madame la présidente mesdames messieurs
00:24:12donc est-ce que s'appuyer sur des travaux de recherche est un élément majeur sur des sujets
00:24:18comme celui ci donc je pense que isabelle vous a convaincu que oui moi je vais vous donner des chiffres dans un contexte
00:24:25complètement différent si vous le permettez avant d'aller directement sur des sur safe place for science
00:24:30et la situation aux états unis et quel impact notamment sur ce sujet en au sein de notre pays
00:24:36site dex marseille et initiative d'excellence depuis une des premières universités avoir été initiative
00:24:44d'excellence en 2016 avec une dotation de l'état qui était un capital de 750 millions d'euros je vais faire
00:24:49rapide pour vous compreniez comment le déroulement et pour se faire ceci enfin piloter cette initiative
00:24:55d'excellence on a créé une fondation qui s'appelle ex marseille initiative d'excellence rien de très
00:25:01original donc amidex mais surtout pour vous dire qu'on a mis en place un programme d'attractivité sur
00:25:07le sujet donc attractivité à l'échelle internationale donc tout ce que vient de vous décrire isabelle est ce qu'on a
00:25:14été capable de le mettre en oeuvre en termes de stratégie d'établissement appliquée au sein de la fondation
00:25:19amidex sur le programme attractivité ça veut dire qu'on avait des appels internationaux complètement
00:25:23ouverts ou n'importe quel chercheuse chercheur enseignant chercheuse enseignant chercheur au monde
00:25:28pouvait candidater sur nos sur nos appels donc comme l'a rappelé isabelle effectivement nous avons mis en place
00:25:35suite à ses travaux la politique de l'établissement avec le président eric bertan et la vice présidence de
00:25:41isabelle réunier dès 2020 donc je vais vous donner les chiffres sur le programme attractivité avant de
00:25:46vous donner celle de safe player for science sur effectivement les candidatures que nous avons
00:25:51reçues et la manière dont nous avons essayé de ne pas avoir de biais de genre et s'appuyant
00:25:56simplement sur la compétence compétence scientifique compétence humaine bon etc etc dans quelques chiffres
00:26:03simplement pour vous dire que depuis 2020 t1 donc une année après avoir mis en place cette stratégie et cette
00:26:10politique au sein de l'établissement bien sûr la fondation amidex hébergé par l'université aix
00:26:14marseille suit cette stratégie décline tous les dispositifs qu'isabelle vous a vous a décrit chaque
00:26:20année puisqu'on a on avait un appel annuel pour quelques places par an mais donc simplement sur
00:26:27les années 2021 2022 2023 on a reçu un peu plus de 200 candidatures toutes disciplines confondues c'est
00:26:34aussi un panel intéressant par rapport à ce que vous a décrit isabelle puisque effectivement sur
00:26:38notre site aujourd'hui majoritairement la faculté des sciences est très impliquée sur ce sujet les
00:26:44autres facultés peut-être on a encore un peu de travail mais aujourd'hui en tout cas au sein de la
00:26:49fondation amidex et toutes disciplines confondues donc on a reçu plus de 200 candidatures complètement
00:26:54ouvertes et chose à constater en tout cas c'est que le sujet mobilité puisque l'attractivité pose un problème de mobilité
00:27:01puisque c'est des collègues qui sont sur le globe terrestre partout dans le monde excepté en france
00:27:07on n'a que moins de 30% de candidatures féminines donc le sujet femmes et sciences dans le programme
00:27:14attractivité pose là aussi un sujet la place des femmes dans l'enseignement supérieur et de la recherche
00:27:20c'est le sujet de mobilité qui dit mobilité d'immobilité de famille d'immobilité etc etc ça c'est un premier exemple
00:27:26par contre sur le sujet biais de gens sur le recrutement sur ces deux cents et quelques candidatures
00:27:33on s'est appuyé donc on a formé nos membres du jury chaque année et simplement en s'appuyant sur la compétence
00:27:41et là c'est assez intéressant comme résultat c'est que la compétence et ça je pense qu'ils avaient vous a convaincu
00:27:46aller partout tout le monde a des compétences et simplement s'appuyant sur les dossiers scientifiques de ses collègues
00:27:55l'indice de parité qu'isabelle a pas mentionné je crois mais typiquement on avait un indice de
00:28:01parité très faible puisque moins de 60 enfin moins de 30% pardon de candidatures femmes lorsqu'on avait
00:28:10fait la présélection et la sélection finale on arrive à un indice de parité de 1,5 donc ça veut dire
00:28:15qu'on a recruté plus de femmes que d'hommes voilà on a un échantillon de 200 moins de 30% de femmes on a
00:28:24sélectionné un certain nombre de collègues et une présélection après on a fait les auditions comme
00:28:30même procédure que vous avez expliqué isabelle et in fine en travaillant bien avec nos nos collègues
00:28:35qui sont dans les comités de sélection ça marche puisque effectivement enfin ça marche on s'appuie
00:28:42sur les compétences donc on voit que ça fonctionne et on a recruté les meilleurs compétents les meilleurs
00:28:48chercheuses chercheurs enseignants chercheuses chercheurs enseignants chercheurs et le résultat fait
00:28:52que on a plus on a recruté plus de femmes en pourcentage in fine et à la fin que ce que nous
00:28:58avions eu en candidature initiale à peu près et on a vraiment travaillé c'est un travail de fond
00:29:07là isabelle je partage tout ce que vient de vous dire isabelle c'est on a fait un gros travail sur
00:29:14avec nos membres du jury chaque année et s'appuyant sur la notion de compétence par contre on n'a pas
00:29:20anonymisé donc il y avait tout le monde avait les cv tout le monde avait les mêmes lettres etc etc mais ça
00:29:26veut dire qu'on peut quand on a une politique d'établissement ça fonctionne voilà ça c'était
00:29:31sur la partie attrait mon commentaire c'est les 30% qui ont candidaté de toute façon elles étaient
00:29:39forcément top level parce qu'elles n'auraient jamais candidaté sinon quoi c'est non pas tout non
00:29:45ah bah si bien merci de me le dire non non ouais non c'est plus le problème de mobilité et environnement
00:29:50familial qui en échangeant mais pas forcément et je vous ça va s'accentuer sur le programme safe
00:29:57player for science comme ça donc ça c'est ce que nous avions classiquement chaque année avec deux
00:30:03ou trois postes pour enfin à pourvoir par an des fournées monté à 5 puisqu'il ya des candidatures
00:30:08brillantes et je partage ce que vous a dit isabelle sur les mathématiques les endroits où on a encore
00:30:15des difficultés y compris sur le programme attractivité on vient de recruter une mathématicienne
00:30:20brillante polonaise voilà ça n'a pas été un long fleuve tranquille mais il ya encore du travail sur
00:30:27certaines communautés pour continuer à culturer nos collègues sur cette notion de compétence quel
00:30:32que soit quel que soit le genre maintenant sur si vous me permettez d'arriver sur le le programme safe
00:30:40place for science dans un contexte que je pense que vous connaissez précisément aux états unis
00:30:48simplement je suis aussi président d'un institut d'études avancées qui s'appelle limera qui est un
00:30:56endroit qui permet de recevoir des artistes et des scientifiques dans un endroit assez sympathique à
00:31:01marseille qui s'appelle palais longchamp mais ces instituts c'est l'équivalent en étant beaucoup plus
00:31:07modeste celui de priston et vous allez pourquoi je vous mentionne ce ce sujet durant la deuxième
00:31:15guerre mondiale ça a été ça permet d'accueillir des artistes ou enfin tout cas nous prins sonne
00:31:19c'était essentiellement des scientifiques mais nous on accueille des artistes masculins et féminins et
00:31:24des scientifiques masculins et féminins pour venir faire leurs projets pendant cinq à dix mois de manière
00:31:29très simple ils ont aucune contrainte ils sont dans un bel environnement c'est super on a chaque année des
00:31:36résidences scientifiques et cette année on a quatre résidences de scientifiques et d'artistes américains
00:31:45donc ils sont arrivés en septembre ils nous alertaient dès janvier effectivement que la situation et
00:31:50l'orientation que prenait le gouvernement aux états unis allait avoir des conséquences assez dramatique
00:31:55sur la recherche d'une part et la place des femmes dans les sciences aux états unis toutes sciences confondues
00:32:03donc ça c'était effectivement début d'année 2025 et donc le président Eric Berton et moi même avons
00:32:10initié ce programme safe place for science dès début mars voyant et ayant des signaux d'alerte comme
00:32:17quoi voilà ça le mouvement que vous avez décrit madame la présidente allait s'accélérer et s'accélère
00:32:24encore énormément aujourd'hui j'y viendrai après dans mon deuxième partie d'allocution donc on a ouvert
00:32:33cet appel en premièrement avant de pouvoir ouvrir cet appel en qualité puisque nous avons notre
00:32:40initiative d'excellence donc nous avons plus nous avons pu pardon libérer 15 millions d'euros pour
00:32:47avoir une première approche et lancer ce programme pour accueillir un certain nombre de collègues qui étaient
00:32:52en difficultés en sachant que je pourrais dire aussi également en préambule c'est que c'est une
00:32:58chose importante aussi au sein de l'établissement puisque on contribue aussi au programme pause donc
00:33:03on a reçu des artistes et des scientifiques en danger je le dire comme ça suite aux conflits
00:33:09israélo-palestiniens aux conflits ukrainiaux russo ukrainien bon etc donc on a voilà on a là on a reçu une
00:33:18dizaine de collègues palestiniens une famille palestinienne qui sont dans des situations dramatiques
00:33:22donc sur le programme dans 15 millions d'euros octroyés on a ouvert l'appel en début mars et il
00:33:34ya eu un boom médiatique assez colossal ce qui fait que ça a été repris par de nombreux médias à la
00:33:40fois locaux nationaux internationaux dont des prestigieuses aux états unis cnn bbc les télévisions
00:33:50japonaises anglaises et en moins de trois semaines on a reçu plus de 300 candidatures donc on a arrêté
00:34:00on a clos cette première phase parce que voilà ce que vous a dit isabelle pour pour analyser ces 300
00:34:06candidatures donc effectivement on a on a enfin on a on a travaillé sur ces 300 candidatures les
00:34:14choses étonnantes par rapport à notre programme attractivité c'était 50% hommes 50% femmes c'était
00:34:21chose assez nouvelle pour nous c'est pour ça je faisais l'écho au programme attractivité classique
00:34:27on avait moins d'un tiers de femmes exactement voilà vous avez bien résumé aujourd'hui la situation aux
00:34:33états unis pour les femmes chercheuses enseignants chercheuse et voilà et flagrant puisque on a ça
00:34:40on a eu 50% de candidatures de femmes et 50% de candidatures d'hommes et ceux ci quelles que
00:34:45soient les disciplines alors le gouvernement américain on n'aura pas d'indicateurs sur la
00:34:51partie sciences puisque les sciences ne sont pas maltraitées si vous me permettez ce terme
00:34:55par le gouvernement américain par contre quand je veux dire scientifique c'est physique chimie
00:35:03mathématiques par contre science dans l'environnement oui science de la vie santé oui et je vais décrire
00:35:13après énormément tout ce qui touche femmes enfants environnement c'est tout ce qui est biodiversité
00:35:19nutrition enfin tout toutes ces choses là le domaine là c'est un peu scientifique mais c'est le domaine de
00:35:27l'astrophysique mais vous comprendrez pourquoi on regarde les enjeux de la nasa en termes de lobbying
00:35:34par un certain président de groupe privé dans ce domaine et puis les sciences humaines et sociales qui
00:35:43sont qui sont martyrisées à outrance par ce gouvernement donc on n'a pas le droit de parler
00:35:48d'histoire on n'a pas le droit de parler de migration n'a pas le droit de parler une minorité lgbt plus plein de choses
00:35:53comme ça donc on a reçu plus de 300 candidatures donc on a été obligé de clore fin mars vous l'avez
00:36:00évoqué madame la présidente on a commencé enfin donc on a fait ce comité de présélection parce qu'on
00:36:07peut pas accueillir ces 300 malheureusement mais donc on a retenu 40 collègues là aussi ça a été un
00:36:14travail important pour passer de 300 à 40 et aujourd'hui on a un indice de 50 50 indices de
00:36:23parité de 1 c'est simple et là même travail même même stratégie enfin on a appliqué les mêmes protocoles
00:36:29et on a un indice de parité sur ces 40 présélectionnés de 1 35 en faveur des femmes c'est juste factuel
00:36:35donc les compétences dès qu'on travaille sur les compétences il n'y a pas de différence et c'est
00:36:44assez équilibré sur l'ensemble des domaines que je vous ai cité je vous dis il n'y a pas les sciences
00:36:47exactes mais c'est vrai en sciences humaines et sociales c'est vrai en sciences de la vie c'est
00:36:53vrai en environnement et pour vous dire donc où nous en sommes aujourd'hui puisqu'il ya un gap entre
00:37:01les 40 et donc on a mené 40 entretiens avec l'ensemble de ses collègues entretiens d'une
00:37:06heure depuis donc on a fait ça les 15 premiers jours de mai et effectivement chaque chaque
00:37:14entretien hommes et femmes font part un d'un désespoir important de crainte de peur certains
00:37:24ne veulent toujours pas communiquer sur le fait qu'ils ont candidaté chez nous par peur de représailles
00:37:28ne veulent pas intervenir publiquement là aussi par peur de représailles certains ont déjà eu ou
00:37:36certaines collègues ont déjà eu dans l'environnement familial des gens qui ont été licenciés d'organisation
00:37:43gouvernementale du jour au lendemain pour avoir pris position ce qui fait qu'aujourd'hui peu de
00:37:50personne parle aux états se manifeste aux états unis donc maintenant l'étape sur lesquelles nous
00:37:59sommes et qui va nous poser des sujets et que je souhaiterais partager également avec vous sur le
00:38:04sujet femmes et sciences beaucoup de beaucoup de projets étaient donc si je me focalise sur ce
00:38:09domaine sur femmes et sciences beaucoup sur santé des femmes femmes enfants toutes ces choses là il y avait
00:38:16énormément de financement aux états unis via le nage qui est l'équipe voilà qui est une agence de
00:38:22programmes sur le soutien de projets de recherche avec des montants budgétaires sur les programmes très
00:38:29importants beaucoup plus importants malheureusement aujourd'hui qu'en france puisque ça peut être des
00:38:32programmes sur santé des femmes on a des candidats qui portait des programmes qui ont perdu deux millions
00:38:39d'euros sur leur du jour au lendemain puisque les crédits les crédits ont été coupés et puis ce qui
00:38:46s'annonce sur le nage en septembre encore être plus plus catastrophique donc voilà donc sur le
00:38:53sujet lorsqu'on a une politique d'établissement basé sur la compétence on arrive à pas avoir de
00:38:58biais de gens et on arrive à le faire à l'échelle internationale donc ça c'est voilà c'est nous ça nous
00:39:03conforte sur ce que 1 est ce que la recherche produite par les paris abel un sens la réponse
00:39:09est oui est ce qu'on est capable de la mettre en oeuvre la réponse est oui donc il ya un message au
00:39:12niveau national je pense que la relation science et politique je pense qu'elle pourrait être bien
00:39:17meilleure dans plein d'endroits mais en tout cas nous on l'a appliqué ça fonctionne donc voilà ça
00:39:22c'est le premier point maintenant quel problème ça va nous poser et effectivement vous l'avez peu
00:39:26abordé je crois à travers vos échanges mais c'est l'écho par rapport au budget du nage
00:39:32je termine dans deux minutes si ça vous en france nous n'avons pas de programme de recherche je vais
00:39:41dire un peu moins maintenant mais nous n'avons pas de programme sur la recherche sur santé des
00:39:46femmes nous n'avons pas de recherche de financement ou guichet de financement pardon les gens essayent
00:39:52mais c'est compliqué en france en france il ya l'agence nationale de recherche ok il n'y a pas de
00:39:59programme dédié à comme ça pouvait l'être au nage sur recherche sur la santé des femmes alors on a mis
00:40:04en place un ppr programme et équipement prioritaire de recherche sur la santé des femmes c'est un premier
00:40:10propre première petite graine mais c'est moins de 50 millions d'euros aux états unis c'est 500 à
00:40:16600 millions d'euros par an investi par le neige dans ce domaine donc nous on va accueillir ses collègues
00:40:21on va leur offrir 200 mille euros par an enfin sur trois parents sur trois ans on va leur ouvrir une
00:40:28enveloppe de 600 mille euros pour mener leurs travaux mais on va on va être confronté à quelle est la
00:40:31politique nationale pour accompagner ses collègues ça c'est un vrai sujet santé à femmes enfants là aussi
00:40:40mais s'il ya un bâtiment je prends l'exemple ppr santé des femmes il ya aussi le sujet endométriose qui
00:40:48enfin est porté à l'échelle nationale et quelques financements mais ça mérite d'aller beaucoup plus
00:40:52loin donc ça c'était le premier message le deuxième et je pense que là aussi ça mériterait d'être porté
00:40:59toutes les études cliniques dans le domaine de la santé sont faits sur des cohortes d'hommes on essaye
00:41:11je sais pas si l'amé alors il commence à y avoir une prise de conscience sauf que si vous me permettez
00:41:21d'être critique je suis toujours très critique sur plein de choses mais toujours très positif et
00:41:25constructif mais on a commencé à introduire ce sujet mais on a on inclut un peu de femmes moins de 10% mais
00:41:35ce qui fait que lorsque vous avez 90% d'hommes dans une cohorte et 10% de femmes c'est c'est
00:41:43invisible c'est invisible ça c'est le premier sujet il faut qu'on aille beaucoup enfin je souffre
00:41:48personnellement et je termine et dernier sujet enfin dans ce contexte ça implique beaucoup de choses
00:41:59c'est que physiologiquement un homme a moins de variabilité que celle d'une femme et ce qui implique
00:42:06que si on augmente la fin ce sujet on le porte vraiment il faut savoir qu'on va multiplier les
00:42:11coûts des études cliniques par un facteur 2 par un facteur 3 parce que ça veut dire faut suivre
00:42:15l'évolution physiologique des femmes le sujet médicamenteux de la pilule par exemple qui a
00:42:22beaucoup d'impact donc voilà mais c'est un vrai sujet politique comment on est capable de le porter en
00:42:26sachant que sera un coût important mais sera un coût important en investissement par contre on
00:42:32sera capable de produire des médicaments dédiés aux femmes qui sont qui seront beaucoup plus efficaces
00:42:38que celles des hommes voilà donc voilà je me tourne tout de suite vers ma collègue lors d'arcos qui
00:42:48doit pas je suis désolé parce que j'ai un j'ai un texte qui passe à l'assemblée nationale et les
00:42:53LFI sont en train de me foutre un bordel sans nom sur les détenus et donc du coup je suis je suis
00:42:58je suis vraiment obligé de partir un quoi ça n'a rien changé non non mais c'est c'est excusez moi
00:43:06mais là je dois dire que je découvre le fonctionnement de la mobilisation des blocs
00:43:10l'assemblée nationale c'est assez impressionnant et inquiétant j'ai juste une question parce que
00:43:15vraiment je vous ai trouvé passionnant dans le prolongement ce que vous dites est ce que et j'en
00:43:19avais fait part à kate et à dominique le hrs est censé aussi
00:43:26donner en fait les évaluations sur les discriminations de genre et c'est intéressant
00:43:36parce que ça n'est jamais fait ça ne sort jamais et donc ça va complètement dans votre sens et je
00:43:41pense que ça fait partie enfin ça devrait faire partie de nos recommandations parce que c'est important
00:43:45sauf si d'ici là l'assemblée nationale a raison enfin le fait disparaître définitivement mais enfin je
00:43:51pense qu'on aura assez la raison de ne pas le faire au sénat mais c'est c'est très inquiétant parce
00:43:56que ça va complètement dans votre sens du lissage en fait dans le mauvais sens sens du terme
00:44:01permettez rapidement sur ce sujet je pourrais dire beaucoup de choses simplement nous on est en train
00:44:07d'expérimenter par rapport au sujet ce que vous venez d'évoquer il ya fort avec le président eric
00:44:15berthaud on est en il ya un travail qui est fait au niveau de l'agence européenne de l'eua du
00:44:19rassemblement des universités à l'échelle européenne et ce sujet est très porté et donc nous on est en
00:44:23train de travailler pour de pour s'appuyer sur une organisation qui s'appelle l'iep je vous donnerai
00:44:28l'acronyme qui est le la structure qui fait les évaluations de la stratégie des universités où on peut mettre ce
00:44:36thème et là c'est fait voilà donc là je te reste je le fais pas moi je suis pour non mais oui la
00:44:42nouvelle juste moi si j'ai un message à passer sur l'acheter est il faut refonder l'ensemble faut
00:44:48déstructurer pour reconstruire sinon c'est pas évolutif du tout voilà ce n'est comme mon avis
00:44:52personnel c'est hors sujet peut-être mais mais il faut le complètement le voilà repartir de zéro mais
00:44:58il ya des choses qui sont faites au niveau européen et je pourrais vous donner des choses c'est moi et donc
00:45:05moi je vous remercie aussi sur les cordes j'étais absolument persuadé que parce qu'on a eu il n'y a pas
00:45:12très longtemps au sénat d'ailleurs un colloque qui était beaucoup sur la santé des femmes et qui disait
00:45:18qu'effectivement on avait des cordes enfin qui était exclusivement masculine mais que ça y est
00:45:26c'était revenu on avait réintroduit semble-t-il bon bah voilà c'est donc information contre
00:45:33information on a introduit c'est vrai oui oui mais c'était voilà pas seulement 10% parce qu'on comprend
00:45:40bien que 10% c'est c'est invisible donc voilà bon cela dit quand on va étudier l'endométriose ou le
00:45:47cancer du col de l'utérus globalement je pense que les cordes sont quand même beaucoup plus féminine
00:45:51j'ose espérer mais ça serait bien qu'ils étudient aussi l'ostéoporose chez les hommes puisque là aussi
00:45:57on a une sous représentation dans les dans la santé publique sur ces aspects là qui pourtant existent
00:46:03maintenant on a vraiment la preuve et pourtant c'est encore sous étudié voilà parce qu'on se fait des
00:46:09représentations sur voilà voilà exactement ils sont tous très forts très bien je passe maintenant
00:46:17la parole à mes collègues qui question en quelques questions à vous poser marie pierre monnier alors
00:46:25merci merci pour vos propos éclairants qui bousculent et qui interpellent même si on sait si vous l'avez
00:46:35dit on a beaucoup travaillé sur le constat les effets vous savez pour le coup déconstruit beaucoup
00:46:41de deux choses alors j'ai trois quatre questions essentiellement d'abord est ce que ce que vous faites
00:46:46là donc ça et sème à d'autres endroits on a alors moi je n'ai dit qu'en audition hier c'est hier oui
00:46:53avec c'était l'inspe de lorraine qui fait un travail remarquable qui était plus sur la pratique mais
00:46:59vraiment c'est exceptionnel ils font voilà mais est ce que vous vous connaissez d'autres universités qui
00:47:04travaillent comme parce que si j'ai bien compris un service dédié à ça c'est vous même qui avez
00:47:08construit ce que vous allez mettre ce que vous avez mis dans les tests enfin c'est vous qui
00:47:13avez construit tout ça voilà non je pose toutes mes questions oui ensuite oui j'aimerais bien qu'on
00:47:21parle de votre collaboration avec le secondaire est ce que vous formez seulement les profs est ce que
00:47:28vous vous avez des interactions au niveau des élèves enfin comment sont choisis les profs ou les
00:47:34établissements ou même les élèves j'ai été interpellé aussi parce que vous avez dit pour
00:47:38le rôle modèle parce que à la délégation souvent dans les rapports qu'on a fait dans tous les sujets
00:47:43qu'on a pu faire on a dit et c'est vrai que c'est important parce que moi par exemple en politique j'ai
00:47:48eu des retours de gens me disant ben j'ai regardé ce que tu fais mais ça donne envie vous voyez donc c'est
00:47:53vrai que ça peut mais je comprends bien je veux savoir les frais c'est à dire est ce que pas les frais
00:47:58mais est ce que le fait que le le modèle soit mal choisi ça fait que simplement la femme ne s'engage
00:48:05pas donc on ne choisit pas ce voilà ou bien est ce que pour le coup ça des effets encore plus grands
00:48:11sur les stéréotypes dire qu'on était quand même allé à l'institut marie curie et là elle nous
00:48:18avait c'est ça oui oui et qui nous avait dit que la scénologie n'était pas une spécialité il me
00:48:26semble à part entière et que c'était quand même grave parce que voilà en termes de recherche on
00:48:31est allé nous aussi à l'onu mais on en parlera demain et on a rencontré des femmes françaises
00:48:35d'ailleurs qui cherchaient sur tous les cancers féminins l'endométriose et qu'elles étaient françaises
00:48:40à l'université bip bip bip mais que donc elle savait pas trop comment ça allait pas se passer pour
00:48:45leur recherche parce qu'elle pouvait pas gommer le mot femme donc vous confortez ce qu'on a entendu
00:48:50oui ce que j'ai entendu aussi c'est fin qui m'interpelle c'est les moyens en fait et c'est
00:48:56le cadre clair de grosso modo ce que vous avez mis en place montre que ça a un effet clair puisque dans
00:49:03vous mettez en place concrètement dans vos recrutements et que donc il ya plus de femmes
00:49:08que d'hommes donc c'est qu'on est capable de le faire même si le vivier était peut-être un peu voilà
00:49:13et donc il n'y a aucune base légale est ce que vous êtes en discussion avec les ministères pour
00:49:18dire alors maintenant on y va et on fait parce qu'au fond c'est toute la société qui est perdante
00:49:22je veux dire dans cette histoire voilà je crois que c'est à peu près tout ce que j'avais à dire
00:49:26on verra si il me revient d'autres choses merci merci beaucoup pour toutes ces questions je vais
00:49:30essayer d'en oublier aucune sinon vous me les vous me les rappellerez donc il faut distinguer deux
00:49:35choses le service pour le respect égalité qui est notre service qui recueille les signalements
00:49:40très en termes de vss de racisme de toutes formes de discrimination et qui traite ces situations là
00:49:48et qui fait des recommandations auprès de la gouvernance et du service juridique donc ça
00:49:51c'est effectivement un service à part entière avec des professionnels de ces sujets là que nous
00:49:55avons recruté en externe mais bien sûr qu'ils travaillent pour l'université sont payés par
00:49:59l'université donc ça c'est un service spécifique c'est pas ce service là qui a la charge de la
00:50:04sensibilisation et la formation sur les stéréotypes de genre c'est ma vice présidence voilà et ma vice présidence en
00:50:09fait bah je suis une vice présidente je suis une personne j'ai deux chefs de projet avec moi une
00:50:17qui ne travaille pas du tout sur ces sujets là et en fait qui monte des collaborations avec les
00:50:22associations pour monter des des sensibilisations qui sont basées sur d'autres aspects sur la
00:50:28culture sur avec des expositions du ciné débat etc faire venir aussi des conférenciers des
00:50:35conférenciers etc donc pour animer finalement culturellement et scientifiquement toute l'année
00:50:40sur ces sujets mais elle ne m'aide pas sur la sensibilisation des jurys sur les formations que
00:50:45pour l'instant avec marseille université je suis seule à délivrer puisque seule en possession de
00:50:49la compétence sur le sujet alors on a essayé un de former des formateurs et des formatrices donc
00:50:54là ça commence à prendre un petit peu donc j'ai une dizaine de collaboratrices sur ex marseille
00:50:59université qui ont suivi cette cette formation là et qui s'entraîne d'ailleurs en binôme à délivrer
00:51:05cette formation donc c'est effectivement en train de prendre parce qu'on ne peut pas évidemment faire
00:51:09reposer ces formations là qui sont très dense sur juste une personne et puis il faut les pérenniser
00:51:13parce que je ne vais pas rester vice présidente j'imagine très longtemps vous savez bien que ça ce
00:51:17sont des positions qui sont quand même assez limitées dans le temps je suis enseignante chercheuse
00:51:22donc je vais probablement assez rapidement retourner à mon travail premier qui est de faire de la
00:51:26recherche et d'enseigner donc il faut arriver à pérenniser ces formations là et transmettre la
00:51:31connaissance et ça c'est tout à fait possible il n'y a pas besoin d'être véritablement spécialiste du
00:51:35sujet pour former mais bon par contre il faut accepter de lire quelques articles scientifiques et
00:51:40de se mettre à jour voilà donc la formation telle qu'elle est faite elle elle peut être elle peut
00:51:45être appropriée par d'autres personnes qui ne sont pas spécialistes du sujet alors et je m'entoure
00:51:50justement pour la sensibilisation de collègues enseignants chercheurs alors j'ai un homme et trois femmes
00:51:55qui m'aident à finalement encadrer les comités de sélection parce que c'est vraiment pour obtenir
00:52:01l'efficacité que l'on a c'est quelque chose qui doit être absolument très cadré pour s'assurer
00:52:05que toutes les étapes sont bien réalisées dans cet ordre précis qui a une importance parce que
00:52:10sensibiliser en un temps aussi record c'est d'abord faire prendre conscience de l'existence des biais
00:52:15automatiques en mémoire c'est une première étape mais elle n'est pas suffisante si on se traite là
00:52:19il ne se passera rien et c'est ensuite faire comprendre comment ces biais peuvent nous influencer y compris
00:52:24lorsqu'on est profondément convaincu qu'on est en désaccord avec le contenu des stéréotypes et bien
00:52:28pour autant ces stéréotypes peuvent nous influencer sauf si on a identifié la situation dans laquelle on
00:52:33est et que cette situation est propice à activer les stéréotypes à partir du moment où un stéréotype a
00:52:37été activé en mémoire il va nous influencer sauf si on met du contrôle dessus c'est assez mécanique en
00:52:41fait donc les outils de sensibilisation ils sont faits pour ça et pour illustrer comment ces biais se
00:52:47manifestent notamment dans un collectif de comité de sélection avec des membres de jury dans la
00:52:53discussion dont aussi le comportement verbal et non verbal dans la manière dont on questionne les
00:52:58candidats et les candidates parfois de façon différente justement mais aussi dans la manière
00:53:03dont les hommes et les femmes se comportent entre eux au sein du membre du jury là aussi il peut y
00:53:06avoir du mansplaining etc enfin plein plein d'éléments où c'est du sexisme et des stéréotypes de
00:53:12genre qui se manifestent donc tout ça est très cadré nous prenons du temps pour l'expliquer et c'est là
00:53:18où nous avons besoin d'aide en effet de notre ministère donc c'est je lance vraiment un appel alors
00:53:24cet appel ça fait quand même déjà plusieurs années qu'on le lance nous avons déjà eu des entretiens avec
00:53:30la dg cip sur le sujet en 2020 lorsque la circulaire de juin 2020 qui recommande justement de sensibiliser
00:53:39les comités de sélection aux stéréotypes de genre aux biens implicites de genre a été publié dans le bo
00:53:44le souci c'est que cette circulaire qui est absolument nécessaire par contre j'insiste parce
00:53:49qu'elle nous donne une certaine légitimité à faire ces sensibilisations néanmoins il n'y a
00:53:54absolument aucun caractère obligatoire donc ne nous y trompons pas la plupart des collègues la
00:53:59première question qui pose c'est c'est obligatoire ce truc ah non ça l'est pas bon on a autre chose à
00:54:04faire quand même donc comme c'est sur la base du volontariat voilà on a une perte importante de
00:54:10comité qui ne participe pas à l'action voilà deuxième chose c'est que l'annexe qui propose des
00:54:17outils de sensibilisation il ya des erreurs il ya des outils qui sont pas des bons outils et surtout
00:54:22chose extrêmement importante il n'y a absolument aucun guide d'utilisation et ça c'est absolument
00:54:28catastrophique je me permets de le dire ainsi c'est catastrophique encore avec la cped la conférence
00:54:33permanente des référents égalité nous avons eu il ya quelques mois une réunion avec l'adg cip nous
00:54:37les avons encore alerté sur ce sujet cette annexe telle qu'elle est faite elle peut donner l'impression
00:54:42aux universités que on va faire son marché il ya plein d'outils on en prend un au hasard peut aller
00:54:48celui qui dure le moins longtemps il ya une vidéo de cinq minutes allez c'est bon on la prend on envoie
00:54:52le lien url de connexion aux membres des comités c'est bon on a coché la case on a sensibilisé c'est
00:54:57absolument dramatique de faire ça parce que ça ne fonctionnera pas et le souci derrière c'est qu'on
00:55:01utilise des outils sur de la recherche mais on les utilise mal derrière il n'y aura pas d'efficacité
00:55:05et on va ainsi décrit discréditer l'efficacité des outils scientifiques sur le sujet voilà donc il
00:55:12faut être extrêmement vigilant par rapport à ça ça ne s'improvise pas l'égalité femmes hommes ce n'est
00:55:17pas parce qu'on est engagé y compris politiquement qu'on fait bien les choses il ya des compétences
00:55:22scientifiques sur le sujet c'est important de consulter les experts et les experts du domaine
00:55:25pour savoir si ce que l'on fait on le fait bien et si on utilise bien les outils voilà donc cette circulaire
00:55:32j'insiste elle est nécessaire il ne faut pas la supprimer mais il faut la mettre à jour il faut
00:55:36consulter les experts du sujet pour rédiger un guide d'utilisation parce que la plupart des
00:55:40universités qui aujourd'hui se fondent sur cette circulaire comme il n'y a pas de guide utilisent
00:55:45n'importe quel outil qui est présenté là dedans comme par exemple le test des associations implicites
00:55:49et c'est tout non ça marche pas comme ça et en plus comme le test n'est pas expliqué beaucoup de
00:55:54personnes s'imaginent que le test va permettre d'identifier les personnes qui sont
00:55:57sexistes raciste mais pas du tout pas du tout le test ce n'est pas un détecteur de mensonges le
00:56:03test ne permet pas de savoir si on est d'accord ou pas avec le stéréotype il c'est comme le test
00:56:07est en fait comme si c'était une mesure indirecte de la fréquence à laquelle on a été exposé au
00:56:11stéréotype dans notre environnement ben voilà comme on est tous dans le même environnement
00:56:15ben le stéréotype il est bien ancré en mémoire à long terme sous forme d'automatisme voilà donc il mesure
00:56:20cette force d'ancrage en mémoire c'est tout c'est déjà beaucoup mais en tout cas c'est pas un détecteur de
00:56:26mensonges je l'insiste parce que je l'ai entendu tellement tellement souvent donc on aurait besoin
00:56:31d'aide pour que cette circulaire soit améliorée et voir même peut-être discuter mais là c'est une
00:56:38vraie discussion à avoir sur le caractère obligatoire ou pas de ces sensibilisations en fait
00:56:43avec martin université on est dans dans une deuxième phase là on est en train de finaliser notre deuxième
00:56:47plan à l'égalité femmes hommes tous les outils on les a on sait ce qu'il faut faire et on sait
00:56:51comment il faut le faire c'est bon on l'a expérimenté déjà pendant trois ans denis vous a donné des exemples
00:56:54etc on a des résultats qui sont assez convaincants donc on peut y aller le problème c'est que combien de
00:57:01personnes vont participer on a du mal à remplir nos formations les formations on les donne alors à la
00:57:05limite pour l'instant c'est pas grave si je suis seule à délivrer les formations parce que les
00:57:09personnes ne s'inscrivent pas les personnes qui étaient déjà sensibilisées se sont déjà inscrites
00:57:14et ont déjà suivi les formations et maintenant plus personne ne veut le faire et pourtant il nous en
00:57:18reste des laboratoires de recherche il nous en reste des services de l'université des composantes de
00:57:23l'université à former et pas que en sciences et technologie parce que il y a bien un point commun
00:57:28qui traverse toutes les disciplines scientifiques c'est le plafond de verre y compris dans les
00:57:33disciplines où le vivier est là et donc on ne pourra pas dire bah c'est normal les femmes n'y sont pas
00:57:37dans les rambées donc vous pouvez pas les recruter professeurs d'université si si il y a plein de
00:57:42disciplines où il ya 60% voire 70% de femmes maîtres de conférences elles ne sont plus que 30 ou 40%
00:57:48parmi les professeurs d'université ensuite et c'est pas l'auto censure parce que là il n'y a pas de
00:57:52problème on a les chiffres aussi elles se présentent bien au niveau des candidatures mais les hommes sont
00:57:57préférés sur les postes hiérarchiques donc les plus élevés et d'ailleurs c'est ce qui contribue aux
00:58:01écarts de rémunération à l'université 80% des écarts de rémunération entre les femmes et les hommes
00:58:06sont liés à l'effet de ségrégation des corps donc à la sous-représentation des femmes tous secteurs
00:58:10confondus dans les postes de rang a dans les positions de rang a voilà donc on a vraiment besoin d'aide là dessus
00:58:16l'europe nous aide mieux d'ailleurs et mais oui la commission européenne a fait du genre un critère
00:58:22d'éligibilité au financement européen ah bah oui donc pour être éligible au financement européen il
00:58:28faut faire la démonstration qu'on est dans un établissement qui possède un plan égalité femmes
00:58:32hommes qui est public accessible publiquement qui a été signé par la présidence de l'université
00:58:37et puis il ya des critères obligatoires dans le plan égalité un des critères c'est obligatoire c'est former
00:58:44les membres des jurys au bien site de genre alors ça nous aide beaucoup mais par contre c'est vrai
00:58:50que la commission européenne n'ayant pas d'audit pour vérifier tout le monde coche la case et tout
00:58:55le monde dit que c'est fait alors que la plupart du temps ça n'est pas fait mais enfin quand même
00:58:59c'est une vraie démarche c'est une vraie démarche et pour le coup la commission européenne se fonde
00:59:03justement sur les travaux scientifiques que je vous ai évoqué et propose également des sites notamment je vous
00:59:09invite à regarder le site de stanford qui s'appelle gendered innovation studies qui est absolument
00:59:15excellent et qui permet d'ailleurs de bien définir le genre le sexe biologique la différence entre les
00:59:21deux et pourquoi notamment dans les études en santé il est important d'étudier les deux et leur
00:59:27interaction voilà donc vous avez des projets qui sont absolument extraordinaire et qui précise bien
00:59:34les choses avec publication à l'appui donc l'union européenne nous aide un petit peu plus je pense que compte
00:59:41tenu du contexte géopolitique et du tournant historique dans lequel nous sommes parce que ne nous y trompons
00:59:49pas là l'histoire elle est compliquée on est quand même face à une des plus grandes démocratie au monde qui remet en
00:59:57question le droit des femmes pas seulement mais le droit des femmes est clairement attaqué
01:00:03les propos arrivent jusqu'à nous jusqu'à nous ça y est les universités sont malmenées mes collègues de
01:00:16la cped m'ont bien demandé aussi de porter cette parole auprès de vous aujourd'hui les universités qui
01:00:22sont fer de lance et qui propose des formations que ce soit sur l'égalité femmes hommes sur le racisme ou
01:00:26autres sont attaqués dans la presse voient certains de leurs financements coupés on est en
01:00:33train d'y venir on est en france absolument c'est grave ce qui se passe c'est dramatique
01:00:40nous avons une réelle prise de conscience à avoir là dessus et nous avons besoin d'être de nos
01:00:47politiques pour légitimer les actions qu'on nous demande de mener pour leur donner une assise
01:00:53politique et les moyens humains et financiers de les mener et d'éviter de mettre les personnes qui
01:00:58les mettent en difficulté au quotidien parce que c'est ça la réalité aujourd'hui nous sommes en
01:01:03difficulté vous l'avez compris c'est mon sujet de recherche donc j'ai quand même quelques arguments
01:01:08scientifiques et bien malgré les arguments scientifiques que j'ai à donner quand on m'interpelle
01:01:13et quand on ne manque pas de m'insulter parce que ça m'arrive quotidiennement et bien parfois
01:01:19j'ai un petit peu de mal et c'est dans mon université et les actions que les universités
01:01:27mettent en place sont complètement dépendantes de la personne qui est la présidence de l'université
01:01:31et j'en profite pour remercier rick berton vraiment sans lui je n'aurais pas pu mettre en
01:01:39place tout ce que j'ai pu mettre en place si je peux pardon sur ce sujet effectivement il ya un
01:01:46c'est individu dépendant donc il faut la circulaire est ce qu'elle est nécessaire la réponse est oui
01:01:52est ce qu'elle est suffisante la réponse est non il ya plein d'articles plein plein de recherches aussi
01:01:55sur ce domaine est ce qu'une manger cinq fruits et légumes par jour est ce que c'est est ce que c'est
01:02:00nécessaire la réponse est oui est ce que c'est suffisant de la manière dont c'est fait la réponse est
01:02:03non on a plus en plus d'obèses on a plus je travaille dans le domaine sciences du sport et santé
01:02:07donc nos jeunes ne font plus de sport sont plus en plus obèses n'ont plus de motricité bon j'espère
01:02:14que l'initiative de la ministre borne va aller dans le bon sens en termes chez les jeunes en tout
01:02:19cas mais le sujet prégnant effectivement c'est c'est le coût parce que isabelle l'évoque à peine
01:02:26mais c'est un coût de mise en oeuvre qui est important on connaît la situation de la dette publique
01:02:32aujourd'hui mais il ya une ouverture qui nous est donnée l'université ex marseille et son président
01:02:37s'est porté candidat suite aux propositions d'élisabeth borne et du ministre baptiste c'est
01:02:43le fameux comp on va pouvoir négocier un budget de l'état enfin 100% du budget chose qui n'est pas
01:02:50aujourd'hui donc possible puisqu'on a les mêmes budgets depuis fin globalement la mécanique de la
01:02:58dotation budgétaire des universités est le même depuis 20 ans à quelques virgules près donc nous on est
01:03:06prêt à expérimenter et effectivement des politiques d'établissement comme celle ci on veut les porter
01:03:10dans le cadre du dialogue contractuel qu'on aurait avec notre ministère donc on va faire partie de cet
01:03:15expert enfin nous attendons tout cas le ministre baptiste a annoncé que ça va être lancé nous on est
01:03:21impatient de le commencer parce que ça veut dire par rapport à votre question comment on porte une
01:03:26politique d'établissement dans un contexte budgétaire contraint mais où on a un impact sociétal je veux dire
01:03:32comme voilà de cette manière là qui est important ça veut dire qu'il faut qu'on l'accompagne budgétairement
01:03:39parce qu'aujourd'hui le contexte budgétaire fait que on peut avoir une ambition politique forte on peut
01:03:46la déployer on peut avoir une ambition de la déployer à un grand nombre mais ce que vient d'illustrer
01:03:50isabelle c'est que aujourd'hui on l'a on le met en place on est à la phase 2 mais ça ne mériterait pour
01:03:56avoir une ambition encore plus forte des moyens supplémentaires qui sont aujourd'hui difficile à
01:04:01voilà à obtenir et ce dialogue contractuel je sais pas où on est le dialogue entre l'assemblée nationale
01:04:07le sénat enfin bon plein de choses comme ça mais permettrait de quand il ya des politiques au regard
01:04:13national qu'on voudrait accompagner voilà c'est un moyen de le faire et de l'accompagner en prenant nos
01:04:18responsabilités après on évalué on a bien travaillé pas bien bien travaillé mais voilà méthode
01:04:23d'évaluation et de performance sur des enjeux sociétaux on pourrait dire la même chose sur
01:04:28le développement durable aujourd'hui la recherche qui mais on reprend pas on peut bien dire ça sur
01:04:33tout moi je travaille sur la justice si on avait de l'évaluation ce serait vraiment merveilleux et
01:04:37si on avait des chiffres ce serait vraiment nous on a des chiffres pour pouvoir travailler
01:04:40oui alors que nous sur la justice on n'a pas des chiffres je suis d'Antoine vous voulez poser quelques
01:04:47questions rôle modèle et secondaire oui d'accord non non non jocelyne parce que de toute façon moi je pars à 18 heures donc
01:04:59vas-y comme ça ça me permet d'entendre moi tout d'abord vous remerciez infiniment parce que j'avais pris
01:05:05connaissance du rapport final d'exécution de la période 20 20 24 quelque chose comme ça ou 21 24 puisque vous êtes sur votre deuxième
01:05:13programme mais vous l'entendre vivre c'est tout autre chose que de lire j'avais la version allégée du powerpoint qui avait été présenté qui est disponible sur internet mais c'est vrai que alors vous à la fois il y a toujours des soucis mais vous nous vous nous
01:05:30enfin vous nous remettez un peu de baume au coeur excusez moi parce que quelque part on voit quand il ya une volonté il ya des possibilités ça veut dire qu'on n'est pas obligatoirement dans une impasse
01:05:40et que on n'est pas obligé d'être fataliste non plus et que il ya des pistes d'amélioration alors pas partout pas pleinement mais quelque part on voit qu'il ya des pistes d'amélioration et ça pour le coup
01:05:52c'est quand même très intéressant puisque c'est toujours quand même mieux de voir le vert à moitié plat que le vert à moitié vide
01:05:58alors vous avez répondu à beaucoup de mes questions donc je ne vais pas vous les poser parce que ça serait des redites mais par contre j'avais
01:06:06vous avez dit dans vos propos par rapport à l'ONG business professional woman que vous travaillez en transversalité avec cette ONG en particulier sur les écoles mais j'ai aussi entendu
01:06:20une toute petite phrase avec les familles et si madame puisque vous êtes présente et si madame la présidente m'y autorisez vous même messieurs mesdames les auditeurs les audités pardon de laisser la parole à la représentante de cette ONG
01:06:36juste en quelques mots les pistes que vous exploitez et que vous mettez en place vis à vis des familles parce que moi mon souci premier c'est de voir ces chiffres par rapport aux stéréotypes de genre par rapport au décrochage des filles en mathématiques et en sciences dès le CP
01:06:53or dans ce décrochage là il ya obligatoirement une forte connotation de l'univers familial et de ce qu'elles vivent au quotidien dans leur famille donc voilà comme vous en avez vaguement parlé on fait juste la transition
01:07:05et j'aurai pas d'autres questions parce que je suis toujours très concise madame la présidente
01:07:10je vous laisse répondre
01:07:14d'accord très bien je termine du coup de répondre à madame monnier donc les rôles modèles alors les rôles modèles ce que montrent clairement les travaux c'est que les rôles modèles sont d'abord extrêmement
01:07:31nécessaire mais encore une fois pour qu'ils soient efficaces il faut vraiment que la personne qui est la cible de ce modèle puisse s'identifier et se reconnaître d'une façon ou d'une autre
01:07:42donc il ya des critères de similitude qui peuvent être très basique qui peuvent être justement sur l'âge qui peuvent être sur l'origine sociale sur l'origine culturelle
01:07:52ça ce sont des critères déjà qui sont importants ensuite
01:07:56il faut pas non plus que la différence de performance soit trop importante parce que sinon elle sera inatteignable
01:08:01vous savez dans les écoles il y a beaucoup d'études en psychologie sociale de l'éducation sur la comparaison sociale
01:08:07et notamment je pense aux travaux de Jean-Marc Monteil et encore une fois de Pascal Huguet qui montrent que
01:08:13quand on est encore sur l'échelle de notes de 0 à 20 ça sert à rien de donner en exemple à un enfant fille ou garçon qui a 8 ans
01:08:20en maths par exemple de lui donner en exemple celui ou celle qui a 18
01:08:23l'écart est bien trop grand
01:08:25quand on a 8 sur 20
01:08:26bah ce qui compte c'est de présenter quelqu'un qui a 10
01:08:2910, 10 et demi mais finalement guerre plus parce que sinon après c'est inatteignable donc si c'est inatteignable on regarde pas
01:08:35voilà donc ça c'est important ensuite
01:08:38des fameuses superstars
01:08:40est-ce que ces superstars peuvent avoir un effet contre-productif
01:08:44bah pas nécessairement
01:08:46si justement il y a des critères sur lesquels on peut s'identifier parce que cette superstar justement témoigne d'une mobilité sociale de son groupe d'appartenance
01:08:54alors ça c'est intéressant ça ça donne quelque chose de positif mais à condition que cette superstar présente sa réussite comme étant le fruit du travail et des efforts
01:09:03si en gros la superstar ce modèle met en avant que bah moi j'ai toujours réussi notamment en maths puisque j'ai toujours été douée sans jamais avoir à travailler
01:09:12donc ça renforce le contenu du stéréotype ça renforce l'idée qu'il y aurait des différences innées de compétences entre filles et garçons en maths
01:09:20entre femmes et hommes en maths et donc bah ça ne permet pas l'identification et là ça peut justement avoir un effet contre-productif
01:09:26renforcer le stéréotype et décourager les filles et les femmes de s'engager dans ce sens là
01:09:32donc c'est la raison pour laquelle encore une fois et cette conclusion par rapport à cette réponse doit traverser tous les résultats que je vous ai présenté
01:09:38ça me paraît assez fondamental
01:09:40de connaître les résultats scientifiques
01:09:43de ces travaux en psychologie sociale et cognitif qui connaissent tous ces processus là d'influence et des mécanismes
01:09:50des stéréotypes et des processus comparatifs qui sont au coeur de l'influence des stéréotypes
01:09:55donc cette connaissance scientifique elle est vraiment importante pour éclairer justement les politiques publiques et pour savoir quelles actions on peut mettre en place
01:10:02comment pour garantir leur efficacité
01:10:04maintenant sur le secondaire
01:10:06alors sur le secondaire
01:10:08alors dans le programme qui est piloté par Yannick Laurent et Luc Lolland à Marseille
01:10:14il ne s'agit pas moi directement de former les élèves puisque je n'ai pas de contact direct avec les élèves
01:10:21en revanche je forme les professeurs qui peuvent être pas que de mathématiques, de sciences voire même d'autres disciplines
01:10:27les référents, les proviseurs, etc.
01:10:29et vous avez posé aussi une autre question
01:10:32qui est de dire est-ce que ce qu'on fait à Ex-Marseille Université
01:10:36voilà à diffuser un petit peu
01:10:38alors la réponse est oui
01:10:39j'ai eu beaucoup de demandes de plusieurs universités
01:10:42très peu en revanche on fait une demande de formation de formateurs et formatrices
01:10:46quelques-unes
01:10:47donc ça c'est intéressant
01:10:48et aussi je tiens à préciser un projet important
01:10:52qui est le projet We for Lead
01:10:54qui est un projet qui est financé par l'Union Européenne
01:10:56c'est un projet Erasmus Plus
01:10:58Capacity Building Higher Education
01:11:00c'est-à-dire c'est pas un projet de recherche
01:11:01c'est un projet de financement pour transformer les gouvernances des universités
01:11:05et c'est un projet qui est à l'initiative du Liban
01:11:08de la Tunisie et de l'Algérie
01:11:10et qui ont demandé à Ex-Marseille Université de piloter ce projet
01:11:13depuis l'Espagne et l'Italie nous ont rejoint
01:11:15et là ce projet a pour ambition justement
01:11:18de former sur les biais implicites de genre
01:11:21de créer des cellules de signalement
01:11:23des harcèlement à caractère sexuel
01:11:25d'apprendre à collecter les données genrées
01:11:29et les analyser parce que ce n'est pas le cas dans tous les pays
01:11:32notamment au Liban, en Tunisie et en Algérie
01:11:35ce n'était pas le cas
01:11:36nous c'est obligatoire en France
01:11:38puisque tout ça est encadré par un décret
01:11:40notre fameux rapport social unique
01:11:42ce n'est pas le cas dans ces pays-là
01:11:43et bien ça y est
01:11:44depuis déjà un an et demi
01:11:46les universités en tout cas qui participent au projet
01:11:49ont mis en place la collecte et l'analyse des données genrées
01:11:52ont mis en place les mêmes formations que nous
01:11:55sur la sensibilisation aux biais implicites de genre
01:11:59pour les jurys de recrutement
01:12:01pour les personnels enseignants en général
01:12:03et pour les doctorants également
01:12:05Juste pour remettre dans le contexte
01:12:06donc moi je suis la présidente du club
01:12:08donc Business Professional Women à Marseille Métropole
01:12:11ce qui veut dire qu'on dépend de la fédération française
01:12:13qui elle-même dépend effectivement d'une ONG
01:12:16donc au niveau international
01:12:17ce n'est pas forcément la même chose
01:12:19il se trouve que nous au niveau local
01:12:21on a un certain nombre de commissions
01:12:23qui agissent sur différentes cibles
01:12:26évidemment on a la cible des entreprises
01:12:28on a la cible des partenaires économiques du territoire
01:12:32et puis une de nos commissions
01:12:34s'appelle Power Minot
01:12:36puisque chez nous on appelle les enfants les Minots
01:12:38les Minot dans le sud
01:12:39et l'idée était de leur redonner confiance
01:12:41et en fait depuis 5 ans
01:12:43on s'appuie sur ce dont vient de vous parler Isabelle
01:12:48et on organise 1 à 5 événements par an gratuits
01:12:54pour les familles d'enfants de 7 à 13 ans
01:12:58parfois 15
01:12:59la raison pour laquelle on prend qu'à partir de 7 ans
01:13:02c'est qu'il faut quand même que les enfants aient déjà la capacité de lire
01:13:05puisqu'on leur propose à eux tout un tas d'ateliers
01:13:07pour découvrir des métiers, des compétences psychosociales et compagnie
01:13:10et pendant ce temps là on est hors temps éducatif
01:13:13donc on n'est pas sur des temps d'école
01:13:15on est sur des samedis, on réunit les parents
01:13:18qui sont obligés de rester avec nous dans une salle
01:13:20et on ouvre systématiquement avec une conférence
01:13:23sur les biais cognitifs inconscients
01:13:25et alors là les lumières s'allument dans la salle
01:13:27on a la chance d'avoir une grande diversité
01:13:30parce qu'à Marseille on a 16 arrondissements
01:13:33qui voilà, malheureusement ou heureusement je ne sais pas
01:13:36mais en tout cas c'est un fait, sont très divers
01:13:38donc on a aussi bien des CSP plus que des parents qui sont là
01:13:42qui sont au chômage et qui n'ont jamais travaillé
01:13:44nous avons aussi bien des personnes qui sont en enseignement privé
01:13:48qu'en enseignement public qui sont là
01:13:50et qui parfois même viennent avec l'enseignant de leurs enfants
01:13:54et c'est là où on a une chance extraordinaire
01:13:56c'est qu'on adresse, voilà cette année
01:13:58je ne veux pas me tromper donc je vérifie les chiffres exacts
01:14:01mais cette année depuis septembre 2024
01:14:04donc je parle en année scolaire
01:14:05on a formé 319 personnes
01:14:09dont 109 femmes et 51 hommes
01:14:11et 97 petites filles et 62 petits garçons
01:14:15et ça c'est juste cette année
01:14:17l'année dernière on était un peu moins
01:14:19on était à 290
01:14:21voilà et on fait ça depuis 5 ans aussi
01:14:23et on a une vraie demande
01:14:25c'est pour ça qu'on a structuré maintenant notre commission
01:14:27dans BPW Marseille Métropole
01:14:30pour intervenir et se dire
01:14:32finalement il y a une continuité entre le plus jeune âge
01:14:35et plus tard ce qui se passe
01:14:38très souvent à la fin de cet après-midi
01:14:40qui ne comprend pas que l'intervention sur les biais cognitifs
01:14:43mais dans lequel on fait intervenir des rôles modèles
01:14:45qui sont ce qu'on appelle atypiques
01:14:47donc vraiment ce sont des personnes
01:14:49qui n'ont pas un parcours classique
01:14:51qui a été plutôt en dents de scie
01:14:53positif, négatif, peu importe
01:14:54ça peut être des gens qui ont fait des grandes études
01:14:56et qui derrière se sont reconvertis sur des métiers
01:14:59plutôt manuels
01:15:00ou à l'inverse des gens qui ont fait des CAP
01:15:03et qui derrière ont décidé de reprendre des études
01:15:05après un ou deux enfants
01:15:06en fait on les fait témoigner
01:15:07on a aussi bien des hommes que des femmes
01:15:09évidemment on essaye de mettre en avant aussi des femmes
01:15:12et on voit bien que les lumières s'allument aussi
01:15:14et pour les enfants et pour les parents
01:15:16parce que les enfants se disent
01:15:18waouh je ne savais pas que ça existait
01:15:20et comme on les prend avant 10 ans
01:15:22ils ont encore la croyance que tout est possible
01:15:25et on encourage ça
01:15:26et les parents parfois
01:15:28viennent nous voir à la fin en disant
01:15:29mais est-ce qu'il n'y a pas un système de reconversion pour moi ?
01:15:32et ça pour nous c'est
01:15:33on a tout gagné
01:15:34parce qu'on emmène la famille
01:15:35et on suit même certains élèves
01:15:38pendant plusieurs années
01:15:39et là j'en parlais tout à l'heure
01:15:40on a une élève qui vient
01:15:42voilà d'un milieu très lambda à Marseille
01:15:45dont les parents ont trouvé notre intervention par hasard
01:15:48parce que la Provence avait fait un article sur nous
01:15:50qui sont venus
01:15:52elle était en seconde
01:15:53elle ne savait pas du tout ce qu'elle voulait faire
01:15:54et puis surtout elle ne se sentait pas capable de faire de grandes choses
01:15:56et aujourd'hui on sait qu'elle a intégré une prépa à Paris
01:15:59pour les CPGE
01:16:01et qu'elle est en deuxième année
01:16:02que ça se passe très bien
01:16:03et elle nous donne régulièrement des nouvelles
01:16:05en disant grâce à vous j'ai découvert un truc
01:16:07je ne savais même pas que ça existait
01:16:08ben voilà c'est comme ça qu'on agit
01:16:09pour l'instant on n'a pas évidemment un impact
01:16:13j'ai envie de dire régulier
01:16:15en tout cas on est en train de monter un écosystème
01:16:17on a une trentaine de partenaires
01:16:18et on a des femmes et des hommes
01:16:21qui s'engagent bénévolement je précise
01:16:23depuis 5 ans à nos côtés
01:16:24sur leur week-end
01:16:26pour donner cet exemple là aux familles
01:16:28et ça recrée aussi un lien social au passage
01:16:31ben merci beaucoup
01:16:33vous avez un site internet sur lequel on peut voir un peu tout ça
01:16:37le plus simple c'est de suivre
01:16:39alors soit mon nom sur LinkedIn
01:16:41et vous trouverez Power Minot
01:16:43soit sur BPW Marseille Métropole
01:16:45on publie pas mal de choses sur notre
01:16:47Power Minot
01:16:48Power Minot
01:16:49ah comme les Minots
01:16:50les Minots
01:16:51les Minots
01:16:52et je précise on dit Minot
01:16:54parce qu'on a fait le test
01:16:56quand on dit Minot
01:16:57on a que des garçons
01:16:58par contre quand on dit Minot
01:16:59on a 50% de filles
01:17:01c'est aussi simple
01:17:02Power Minot
01:17:03sur LinkedIn
01:17:04ok merci
01:17:05on va pas entamer le débat de l'écriture inclusive
01:17:09mais on a eu de beaux débats au Sénat sur ce sujet
01:17:13ça m'a fait penser quand tu as posé ta question
01:17:15moi j'étais prof avant
01:17:17et vous avez parlé de l'âge de 10 ans
01:17:19et au fond je me disais
01:17:20et ces stéréotypes
01:17:21ils s'ancrent dans notre jeunesse profondément
01:17:24et donc c'est quelle action au niveau de l'école
01:17:28vous voyez
01:17:29vous voyez
01:17:31vous savez qu'il y a
01:17:32ces fameuses heures
01:17:33des vars
01:17:34éducation
01:17:35qui étaient obligatoires
01:17:36là pour le coup
01:17:37la loi était là
01:17:38mais elles n'ont pas eu lieu concrètement
01:17:40dans l'établissement
01:17:41et la deuxième
01:17:42donc
01:17:43vous me donneriez votre avis là-dessus
01:17:44la deuxième chose
01:17:45c'est pour avoir travaillé aussi
01:17:46sur l'orientation avec les élèves
01:17:48et
01:17:49et
01:17:50vous en avez parlé tout à l'heure
01:17:51quand vous avez dit
01:17:52ça sert à rien de dire à un élève
01:17:53qui est à 8
01:17:54qui va arriver à 17
01:17:55voilà
01:17:56mais pour ça
01:17:57c'est qu'il faut travailler avec les enfants
01:17:59pas que sur
01:18:00mais sur la connaissance de soi
01:18:02et
01:18:03et aussi
01:18:04la confiance en soi
01:18:07bien sûr
01:18:08évidemment vous posez
01:18:09les bonnes questions
01:18:10et justement
01:18:11dans ma discipline
01:18:12qui est la psychologie sociale
01:18:13et cognitive
01:18:14on s'intéresse vraiment
01:18:15au fonctionnement cognitif
01:18:16des apprenants
01:18:17filles et garçons
01:18:18et de mon point de vue
01:18:19ce qui manque aujourd'hui
01:18:20pour les professeurs
01:18:22des écoles notamment
01:18:23mais ensuite
01:18:24c'est à peu près la même chose
01:18:25au collège et au lycée
01:18:26c'est que les enseignants et enseignantes
01:18:28comprennent comment fonctionne le cerveau
01:18:30des enfants
01:18:31pour adapter les pratiques pédagogiques
01:18:33et finalement
01:18:34quand
01:18:35quand on explique tout ça
01:18:37d'ailleurs c'est ce qu'on a monté
01:18:38avec ce marseille université
01:18:39on a monté une eu méthodologie
01:18:41apprendre à apprendre
01:18:42pour
01:18:43ben former nos étudiants en première année
01:18:45d'ailleurs c'est une eu de 30 heures
01:18:46quand même équivalent TD
01:18:47qui est obligatoire pour tous les L1
01:18:49toujours dans la faculté des sciences
01:18:51il se trouve que cette
01:18:53cette UE
01:18:54sur apprendre à apprendre
01:18:55ben
01:18:56elle a eu un écho justement
01:18:57dans le secondaire
01:18:58il y a quelques semaines de cela
01:18:59nous avons fait une formation de 6 heures
01:19:01auprès d'enseignants du secondaire
01:19:03pour qu'ils comprennent exactement
01:19:04ce que l'on enseigne là-dedans
01:19:06qu'est-ce qu'on explique sur le fonctionnement du cerveau
01:19:08la mémoire de travail etc
01:19:10qu'est-ce que c'est que la motivation
01:19:11comment se construit l'estime de soi
01:19:13ou comment elle se déconstruit aussi
01:19:15quels sont les éléments finalement
01:19:17qui sont très contextuels
01:19:19et qui peuvent affecter positivement
01:19:21ou négativement l'estime de soi des élèves
01:19:23dans plein de disciplines différentes
01:19:25donc expliquer tous ces fonctionnements là
01:19:27et bien finalement ça change la donne
01:19:29parce que ça permet de prendre conscience
01:19:30que parfois ces pratiques pédagogiques
01:19:32ne sont pas nécessairement adaptées
01:19:34alors nous quand on fait des formations comme ça
01:19:36on n'apporte pas de recettes clés en main
01:19:38on dit pas il faut faire comme ci
01:19:39il faut faire comme ça
01:19:40on explique le fonctionnement cognitif
01:19:42voilà on explique comment fonctionne la mémoire
01:19:44comment fonctionne l'attention
01:19:46quels sont leurs rôles dans les apprentissages
01:19:48dans les évaluations
01:19:49qu'est-ce qui se passe lorsqu'on est un élève
01:19:51quand on est dans une phase d'évaluation
01:19:53que l'on doit récupérer en mémoire
01:19:54un certain nombre de connaissances
01:19:56et comment c'est possible
01:19:57que même lorsqu'on pense avoir compris
01:19:59lorsqu'on a bien travaillé
01:20:00que l'on connaît tout
01:20:01et bien le jour de l'évaluation
01:20:03on n'arrive pas à mobiliser
01:20:04les bonnes connaissances
01:20:05les bonnes stratégies de résolution de problèmes
01:20:07et que c'est en sortant de l'examen
01:20:08qu'on se rend compte que mince on savait
01:20:10et on l'a pas mobilisé à ce moment là
01:20:12et bien tout ça ça s'explique
01:20:14il y a des travaux en sciences cognitives
01:20:16qui expliquent tout ça
01:20:17et je pense que ce serait fondamental
01:20:19que dans les formations des professeurs
01:20:21des écoles
01:20:22il y ait des sciences cognitives
01:20:24qui permettent de donner les clés
01:20:25sur le fonctionnement cérébral
01:20:27donc on n'est pas que dans les neurosciences
01:20:30parce que je sais que souvent
01:20:31on réduit aux neurosciences
01:20:33mais il y a derrière la psychologie
01:20:35des apprentissages
01:20:36la psychologie du développement
01:20:38qui sont nécessaires
01:20:39pour comprendre comment le cerveau
01:20:41de l'enfant en fonction de son âge
01:20:43fonctionne
01:20:44et ça tombe bien
01:20:45parce que quand on a compris ça
01:20:46on va mieux comprendre
01:20:47comment les stéréotypes
01:20:48influencent les apprentissages
01:20:49et les performances des élèves
01:20:51et comment c'est possible
01:20:52qu'à un moment donné
01:20:53un stéréotype
01:20:54puisse entraver la performance
01:20:55y compris des élèves
01:20:56les plus compétents dans un domaine
01:20:57parce que contrairement à ce qu'on pense
01:20:59les stéréotypes
01:21:00ne conduisent pas nécessairement
01:21:01entre guillemets
01:21:02les élèves les moins bons
01:21:03à être pas bon en maths
01:21:05ou etc. non
01:21:06en fait l'effet il est contre-intuitif
01:21:08il est inverse
01:21:09c'est même au plus
01:21:10on est compétent dans le domaine
01:21:12au plus on est identifié au domaine
01:21:14c'est à dire au plus le domaine
01:21:15il a de l'importance pour soi
01:21:16et la réussite
01:21:17est absolument fondamentale
01:21:18c'est là où le stéréotype
01:21:19a le plus de prise
01:21:20et va conduire à une chute
01:21:22c'est contre-intuitif
01:21:24quand on sait pas ça
01:21:25et bien on le prend pas en compte
01:21:27dans ses pratiques
01:21:28on sait pas comment réguler
01:21:29y compris les propos
01:21:30et les interactions entre élèves
01:21:31parce que vous l'avez dit
01:21:32très tôt les enfants
01:21:33entre eux
01:21:34les stéréotypes circulent
01:21:35donc comment on réagit par rapport à ça ?
01:21:38pour réagir il faut savoir
01:21:39d'où viennent les stéréotypes
01:21:41comment ils fonctionnent
01:21:42comment ils influencent les enfants
01:21:44comment ils nous influencent
01:21:45nous aussi etc.
01:21:46et ça c'est
01:21:47c'est un travail qui est difficile aussi
01:21:49parce que
01:21:50pour arriver à contrôler l'influence
01:21:52des stéréotypes
01:21:53d'abord il faut vraiment
01:21:54comprendre leurs mécanismes
01:21:55et identifier les situations
01:21:56dans lesquelles ces stéréotypes
01:21:57sont de nature
01:21:58à nous influencer
01:21:59je vous donne un exemple
01:22:00vous l'avez compris
01:22:01en tant que VP
01:22:02égalité
01:22:03je fais très attention à tout ça
01:22:04je suis certes en psychologie
01:22:05mais je suis dans la facturité des sciences
01:22:07donc je participe à des jurys en sciences
01:22:09donc je sais quelles sont les situations
01:22:10dans lesquelles
01:22:11je dois contrôler
01:22:12pour faire attention
01:22:13à cet automatisme
01:22:14qui est bien ancré dans ma mémoire à long terme
01:22:16le thèse des associations implicites
01:22:17il est imparable
01:22:18j'ai un score qui dit
01:22:19waouh !
01:22:20pour moi science et technologie
01:22:21égal homme
01:22:22dans mon circuit mnésique
01:22:24automatique
01:22:25en gros c'est ça
01:22:26et c'est pas étonnant
01:22:27j'étais exposé à ça
01:22:28depuis très longtemps
01:22:29et bien
01:22:31me suis retrouvé
01:22:32il y a quelques mois de ça
01:22:33dans une situation
01:22:34que je n'avais pas identifiée
01:22:35comme étant potentiellement
01:22:36de nature
01:22:37activer ce stéréotype en mémoire
01:22:38c'est un samedi matin au supermarché
01:22:39je voulais acheter
01:22:40une bouteille de vin rouge
01:22:41pour mes invités du soir
01:22:42ne buvant pas moi-même de vin rouge
01:22:44j'étais bien embêtée
01:22:45de savoir quelle bouteille
01:22:46j'allais prendre
01:22:47personne dans le rayon
01:22:48et à un moment donné
01:22:49un couple arrive
01:22:50évidemment
01:22:51je me suis précipité
01:22:52vers qui ?
01:22:53vers monsieur je crois
01:22:54j'ai appelé madame
01:22:55je lui ai même pas dit bonjour
01:22:56et je demande monsieur
01:22:57j'explique
01:22:58vous pourriez m'indiquer
01:22:59quelle bouteille prendre
01:23:00et là il me regarde
01:23:01il me dit
01:23:02ah bah vous tombez mal
01:23:03j'y connais rien
01:23:04j'en vois pas
01:23:05l'experte c'est madame
01:23:06vous
01:23:07et là je dis bah la vp égalité
01:23:08elle vient de se prendre un phare
01:23:09je n'avais pas identifié
01:23:10cette situation
01:23:11comme étant potentiellement
01:23:12stéréotypée
01:23:13donc je n'ai pas mis de contrôle
01:23:15et donc le stéréotype
01:23:16m'a influencé
01:23:17et a piloté
01:23:18et m'a conduit
01:23:19à inférer à tort
01:23:20que la compétence
01:23:21était chez monsieur
01:23:22et pas chez madame
01:23:23donc tout ça c'est de la formation
01:23:25pour avoir de la vigilance
01:23:27parce que ces stéréotypes
01:23:29ils sont ancrés
01:23:30depuis tellement longtemps
01:23:31à tel point d'ailleurs
01:23:32que plein de personnes
01:23:34hommes comme femmes
01:23:35considèrent que le contenu
01:23:36qu'ils véhiculent
01:23:37sont vrais
01:23:38c'est pour ça aussi
01:23:39que c'est si difficile aujourd'hui
01:23:40de mettre en place
01:23:41des actions en faveur
01:23:42de l'égalité femmes-hommes
01:23:43la réflexion que je vous disais
01:23:44tout à l'heure
01:23:45oui ok pour l'égalité
01:23:46mais pas de la discrimination positive
01:23:48déjà de quoi parle-t-on
01:23:49quand on parle de discrimination positive
01:23:51déjà je crois que
01:23:52on devrait faire un vrai travail
01:23:54de réflexion sur ce terme là
01:23:55parce que pardon
01:23:56mais la discrimination
01:23:57ne la qualifie pas
01:23:58la discrimination
01:23:59par définition elle est négative
01:24:00la discrimination
01:24:01c'est priver quelqu'un
01:24:03de quelque chose
01:24:04en raison de son appartenance groupale
01:24:06c'est une injustice
01:24:07on crée une inégalité
01:24:09donc
01:24:10la discrimination
01:24:11ne peut pas être positive
01:24:12quand on met en place
01:24:13des actions correctives
01:24:14ce n'est pas
01:24:15de la discrimination positive
01:24:16parce que
01:24:17parler de discrimination positive
01:24:18effectivement
01:24:19peut conduire à tort
01:24:20penser qu'on va mettre en place
01:24:21une personne
01:24:22à cause de son groupe
01:24:23d'appartenance
01:24:24indépendamment de ses compétences
01:24:25l'exemple
01:24:26qu'a évoqué
01:24:27Denis tout à l'heure
01:24:28montre que c'est pas du tout
01:24:29comme ça que ça marche
01:24:30mais dans l'esprit collectif
01:24:32dans les mentalités collectives
01:24:33mais aussi individuelles
01:24:34et bien le stéréotype
01:24:36il a fait son affaire
01:24:37et le stéréotype
01:24:38comme c'est stéréotype de genre
01:24:39et qu'il y a confusion
01:24:40entre genre et sexe biologique
01:24:41l'argument derrière
01:24:43systématique c'est de dire
01:24:44oui mais quand même
01:24:45on va pas se mettre à nier
01:24:47les différences biologiques
01:24:48entre femmes et hommes
01:24:49mais il ne s'agit pas de ça
01:24:51de quoi parle-t-on ?
01:24:52mais bien évidemment
01:24:53qu'il y a des différences biologiques
01:24:54entre femmes et hommes
01:24:55des différences hormonales
01:24:56notamment
01:24:57et pas que
01:24:58il y en a plein
01:24:59mais en quoi
01:25:00les différences hormonales
01:25:01induiraient des différences
01:25:02de compétences cognitives
01:25:03dans les disciplines scientifiques
01:25:04le jour où vous trouvez
01:25:05la publication
01:25:06qui montre que
01:25:07ces différences hormonales
01:25:08ont créé des différences
01:25:09cérébrales
01:25:10qui ensuite ont des répercussions
01:25:11sur les différences cognitives
01:25:12en maths
01:25:13de quoi parle-t-on ?
01:25:17voilà
01:25:18donc
01:25:19la connaissance
01:25:20et l'éducation
01:25:21sont quand même
01:25:22des leviers essentiels
01:25:23alors évidemment
01:25:24ne nous y trompons pas
01:25:25non plus
01:25:26une des fonctions
01:25:27des stéréotypes
01:25:28c'est aussi
01:25:29de maintenir le statu quo
01:25:30et de maintenir
01:25:31les inégalités
01:25:32entre les groupes
01:25:33le pouvoir
01:25:34qu'il soit matériel
01:25:35ou symbolique
01:25:36est en quantité limitée
01:25:38c'est quand même
01:25:39une réalité
01:25:41donc les inégalités
01:25:42et les inégalités sociales
01:25:44et bien beaucoup
01:25:45ont aussi à coeur
01:25:46à ce qu'elles demeurent
01:25:47et puis aussi
01:25:48il y a la problématique
01:25:49des femmes
01:25:50dans tout ça
01:25:51certaines femmes
01:25:52ne nous aident pas
01:25:53sur l'égalité femmes-hommes
01:25:54parce que certaines femmes aussi
01:25:56ont trouvé leur place
01:25:57et leur identité
01:25:58dans ce que le stéréotype
01:25:59et les croyances sociales
01:26:00et culturelles
01:26:01ont bien voulu leur accorder
01:26:02ben elles ont trouvé leur place
01:26:04ben voilà
01:26:05donc si elles ont trouvé leur place
01:26:07ben les compétences sont bien là
01:26:08et pas ailleurs
01:26:09et voilà
01:26:10et puis il y a aussi des travaux
01:26:12que vous connaissez peut-être
01:26:13les travaux sur l'effet Queen Bee
01:26:14reine des abeilles
01:26:16il y a beaucoup de travaux
01:26:17au niveau international
01:26:18l'effet Queen Bee
01:26:19ce sont des femmes
01:26:20qui ont réussi
01:26:21à parvenir
01:26:23grâce évidemment
01:26:24à leurs mérites
01:26:25à leurs compétences
01:26:26à des positions
01:26:27de pouvoir
01:26:28de haut niveau
01:26:29et qui vont être encore plus bloquantes
01:26:30vis-à-vis de leurs homonymes femmes
01:26:32que ne peuvent l'être les hommes
01:26:33il y a une publication récente
01:26:35dans Nature
01:26:36là en 2025
01:26:37et notamment
01:26:38de nos collègues suisses
01:26:39et je salue
01:26:40Cléa Fanico
01:26:41sur ce sujet
01:26:42et notamment
01:26:43deux explications à cela
01:26:44il y a en gros
01:26:45deux catégories de Queen Bee
01:26:46alors elles sont minoritaires
01:26:48je vous rassure
01:26:49toutes les femmes
01:26:50qui ont des positions de pouvoir
01:26:51ne sont pas comme ça
01:26:52mais en gros
01:26:53il y a deux explications
01:26:54il y a celles qui en fait
01:26:55sont effectivement bloquantes
01:26:56parce qu'elles vont considérer
01:26:57que globalement
01:26:58le stéréotype est vrai
01:26:59c'est-à-dire que
01:27:00dans ces domaines-là
01:27:01elles sont incompétentes
01:27:02mais elles elles ne le sont pas
01:27:03c'est l'exception
01:27:04qui confirme la règle
01:27:05donc elles elles ont bien
01:27:06les compétences
01:27:07et c'est pour ça qu'elles méritent leur place
01:27:08et que les autres
01:27:09ne la méritent pas
01:27:10d'accord
01:27:11et puis il y a d'autres
01:27:12qui n'ont pas cette croyance-là
01:27:13mais qui par contre
01:27:14ont tellement dû batailler
01:27:15pour arriver là où elles sont
01:27:16qu'elles ont fini par intégrer
01:27:18un certain nombre de normes
01:27:19et de comportements
01:27:20extrêmement masculins
01:27:21et finalement
01:27:22elles le reproduisent
01:27:23sans nécessairement
01:27:24s'en rendre compte
01:27:25voilà
01:27:26donc on a en gros
01:27:27ces deux catégories d'explications
01:27:28probablement qu'il y en a d'autres
01:27:29mais en tout cas
01:27:31c'est bien documenté scientifiquement
01:27:33voilà pour cette audition
01:27:34de la délégation
01:27:35aux droits des femmes du Sénat
01:27:37quota
01:27:38formation des professeurs
01:27:39orientation des jeunes filles
01:27:40nous verrons dans quelques semaines
01:27:42les recommandations
01:27:43de cette mission
01:27:44sur la place des femmes
01:27:45dans les filières scientifiques
01:27:46c'est la fin de cette édition
01:27:47merci à vous de l'avoir suivi
01:27:49n'hésitez pas à lire
01:27:50les décryptages
01:27:51à voir les replays
01:27:52sur publicsénat.fr
01:27:53très belle suite des programmes
01:27:54sur publicsénat
01:27:55on
01:27:57on
01:27:58on
01:27:59on
01:28:01on
01:28:02on
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