Reda Belhaj : «Les jeunes n’ont pas peur du système, contrairement aux policiers»

CNEWS

10/06/2025

Un adolescent a mortellement blessé une surveillante au couteau, ce mardi 10 juin, au collège Françoise-Dolto, à Nogent (Haute-Marne), a-t-on appris auprès de la préfecture. Mais selon Reda Belhaj, porte-parole du syndicat de police Unité Île-de-France, «les jeunes n’ont pas peur du système, contrairement aux policiers».

Catégorie

🗞

News

Transcription

Afficher la transcription complète de la vidéo

00:00– J'aime dire depuis quelques semaines, je ne dis pas qu'ils n'ont pas peur des policiers,

00:05en fait, ils n'ont pas peur du système.

00:07Et à contrario, les policiers, je pense qu'ils ont peur du système.

00:11Voilà, on l'a vu dans le cadre de l'affaire Naël,

00:12j'en ai parlé l'autre jour sur plateau en fait.

00:15Aujourd'hui, quand vous faites le bien, vous risquez plus que quand vous faites le mal.

00:19Moi, ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est qu'aujourd'hui,

00:21quand on donne les instructions à un policier de faire un contrôle routier,

00:23une personne qui brûle un feu rouge, elle prend son amende,

00:26elle prend ses points sur son permis.

00:28Aujourd'hui, vous interpellez un jeune mineur ou un jeune adulte avec un couteau,

00:33il ne va pas en prison. Voilà.

00:35– Je voudrais que vous réagissiez peut-être, et alors ça intervient à l'instant,

00:40donc vous n'êtes pas au courant bien évidemment, mais Emmanuel Macron vient de réagir.

00:45Et dans son tweet, il dit « La nation est en deuil et le gouvernement est mobilisé

00:49pour faire reculer le crime ».

00:51C'est cette dernière phrase qui m'intéresse.

00:53Est-ce que vous, vous avez le sentiment qu'il y a une mobilisation aujourd'hui

00:56pour faire reculer le crime ou qu'on n'en fait pas assez ?

00:58– Non, je pense qu'il y a une mobilisation pour faire reculer le crime.

01:04Mais le problème, c'est qu'aujourd'hui, on n'a plus les moyens.

01:07C'est-à-dire que la violence, elle a un temps d'avance sur nous, les policiers.

01:10Aujourd'hui, on n'a plus les moyens.

01:11On ne peut pas être… comme je vous l'ai dit, on ne peut pas mettre…

01:14parce que ce qui va se passer, c'est qu'il va y avoir un télégramme

01:16qui va tomber dans les minutes qui viennent.

01:18On va nous dire « Allez devant chaque établissement,

01:20multipliez les vérifications de sac à dos, ceci, cela ».

01:25Mais au final, sur le fond, il n'y a pas vraiment de changement.

01:28Sur le fond, aujourd'hui, ok, j'interpelle un jeune devant cet établissement scolaire,

01:33je trouve un couteau, il se passe quoi ?

01:34Il ne se passera rien.

01:35Il faut qu'il se passe quelque chose aujourd'hui.

01:37Il faut qu'il se passe quelque chose.

01:38parce que le seul sanctuaire auquel on n'avait pas touché,

01:43si je puis dire, à part en matière de terrorisme,

01:45malheureusement, c'était l'éducation nationale.

01:48L'école était un sanctuaire imprenable et aujourd'hui, ce n'est plus le cas.

01:52Donc, il faut de l'action et il faut donner des moyens aux policiers,

01:55justement, de pouvoir faire.

01:57Parce que nous, le boulot, on le fait.

01:59Aujourd'hui, mes camarades gendarmes, le boulot, ils l'ont fait.

02:02Mais après, est-ce qu'au niveau de la réponse pénale, ça va suivre derrière ?

02:05Je ne pense pas.

Recommandations