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[#Interview Exclusive] Landry Boussié, acteur civique et membre du Copil citoyen

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00:00...
00:00Mesdames, Messieurs, bonsoir et bienvenue sur Interview Exclusive.
00:14Ce soir, nous avons l'honneur de recevoir Landry Boussier, acteur civique et membre du Copile Citoyenne,
00:21un mouvement qui oeuvre dans la prévention et le phénomène des actes de violence en milieu scolaire.
00:27Et c'est justement sur cette question que nous allons nous entretenir ce soir.
00:32Bonsoir, M. Landry Boussier, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:35C'est moi qui vous remercie, M. Karl.
00:38Alors, droit dans le vif du sujet, parlons des violences en milieu scolaire.
00:42Quel est l'état de la situation actuellement ?
00:49Actuellement, la situation est alarmante.
00:54Nous pouvons tous voir l'actualité.
00:57À travers les réseaux sociaux et même dans les chaînes traditionnelles,
01:02il y a une récrediscence de la violence en milieu scolaire.
01:07Et nous, au sein du Copile Citoyenne, qui est un mouvement de la société civile,
01:13nous militons pour pouvoir stopper ce phénomène.
01:16Notre mission en tant que société civile, c'est l'éveil de conscience.
01:24Et l'éveil de conscience dans le sens de sensibiliser et d'apporter, un temps soit peu,
01:30une aide à l'État pour pouvoir régler certaines situations de la société.
01:37Alors, justement, vous parlez d'une situation catastrophique.
01:42La question que j'avais envie de poser, c'est, est-ce que cette forme de violence à laquelle nous assistons aujourd'hui,
01:51est-ce que c'est un phénomène nouveau ou bien c'est simplement que les caméras étaient braquées ailleurs
01:56et qu'on n'avait pas conscience de l'ampleur du phénomène au sein des établissements scolaires ?
02:03Je ne dirais pas que c'est un phénomène nouveau, parce que la violence, elle naît avec l'individu.
02:13Mais c'est au moment où les actes sont posés qu'on se rend compte qu'il y avait un caractère violent.
02:19Qu'est-ce que je veux dire par là ?
02:21Un enfant, lorsqu'il quitte sa maison, il sort d'un milieu.
02:25Nous ne savons pas exactement ce qui s'est passé là-bas avant d'arriver, par exemple, à l'école,
02:30puisque nous parlons des violences en milieu scolaire.
02:34Certainement, il a été témoin d'une scène violente et arrivé à l'école, pour un oui ou pour un non,
02:42son camarade et lui vont peut-être venir aux mains ou bien ils vont avoir une discussion,
02:49et puis ça va finir par un acte de violence.
02:51En fait, si vous voulez, la question que je posais, c'est est-ce que le phénomène a pris de l'ampleur,
02:58ou bien c'est simplement qu'on ne prêtait pas attention parce que les regards n'étaient pas tournés sur le quotidien de ces jeunes au sein des établissements ?
03:08Ok, très bien.
03:11Comme je le disais tout à l'heure, je ne peux pas affirmer avec certitude que c'est un phénomène nouveau, n'est pas nouveau.
03:19Il a certainement été occulté parce que nous n'avons peut-être pas prêté attention.
03:25Et les médias n'ont parlé peut-être pas ainsi.
03:27Voilà. Et surtout, eux-mêmes les acteurs, les jeunes, n'avaient pas pris ce genre d'attitude,
03:36les attitudes de filmer leurs scènes, se mettre en scène dans les réseaux sociaux par exemple.
03:42Ça c'est nouveau, ça c'est un facteur nouveau, je peux dire que c'est nouveau.
03:46Avant ça se faisait peut-être dans le noir, à l'ombre, de manière discrète.
03:51Mais à présent, c'est devenu comme un jeu en fait, à cause de la technologie.
03:58Nous ne disons pas que la technologie est une mauvaise chose, mais s'ils sont adaptés à leur temps.
04:04Oui, alors j'ai aussi une question sur l'ampleur du phénomène, sur la gravité des actes commis.
04:10Est-ce que par rapport à la violence qui pouvait exister avant, lorsque vous et moi étions élèves,
04:14élèves, est-ce qu'aujourd'hui on peut dire que cette violence est d'une nouvelle nature par rapport aux armes utilisées ?
04:22On voit des enfants qui rentrent avec des couteaux au sein des établissements scolaires.
04:26Est-ce que cette violence-là est davantage plus prononcée que celle qu'on pouvait connaître lorsque vous étions sur le banc de l'école ?
04:33Oui, tout à fait, tout à fait. Parce que nous, quand nous étions sur le banc de l'école,
04:38moi je me rappelle quand j'étais en classe de première, je pense que je m'étais bagarré.
04:44Oui, c'était des bagarres...
04:45Voilà, c'était des bagarres à la loyale, à la loyale parce que c'était en main nue.
04:51En fait, la personne te promettait la bagarre, il te disait, bon, écoute, à la fin du cours, à 17h, on se retrouve.
04:57Voilà. Parfois, si tu étais sage, tu prenais une tangente et tu partais.
05:01Mais si tu voulais jouer les gaillards, voilà, voilà.
05:05Si tu voulais jouer les gaillards, vous partiez, comme on disait, à la cour de l'école.
05:10Mais c'était en main nue. Ce n'est pas avec une telle violence, une telle violence au point où les jeunes de 12 ou 13 ans amènent des armes blanches.
05:25Nous, nous allons au main, c'était en main nue.
05:28Donc, je peux affirmer qu'aujourd'hui, le phénomène est vraiment alarmant.
05:35C'est une nouvelle nature.
05:36C'est une nouvelle nature, c'est alarmant.
05:37Alors, quand vous discutez avec ces jeunes, dans le cadre de vos actions de sensibilisation au sein du Copie citoyen,
05:44que vous dites ces jeunes ? A quoi est due cette extrême violence ?
05:49D'accord. Dans nos sorties, parce que récemment, nous étions en Taillon, nous étions pour sensibiliser dans un établissement.
05:59Les échanges avec les jeunes que nous avons rencontrés, c'était toujours la même chose.
06:06Les facteurs comme le facteur familial.
06:11Parce qu'il y a des familles qui sont pauvres et des familles qui sont moins pauvres.
06:16Par exemple, moi, je suis Landry Boussier.
06:20Vous êtes M. Tal Makenba, c'est bien ça.
06:22Vous êtes d'une famille nantie.
06:27Et Landry Boussier est d'une famille, on va dire, pauvre.
06:31Parce que la pauvreté a aussi, vraiment, comment je peux dire ?
06:36À un rôle à jouer dans ça.
06:38Toi, tu viens me narguer, par exemple, avec ton dernier iPhone.
06:46Moi, je n'ai que mon allo-allo, comme on dit.
06:49Tout de suite, je peux me sentir vexé.
06:51Et ça peut être un facteur de violence.
06:54Ce ne sont pas des violences, vraiment, comment je peux dire, occasionnelles.
07:03Mais ce sont des violences quand même provoquées.
07:06Parce que la personne s'est sentie frustrée.
07:09Ou bien la personne s'est sentie plus ou moins rabaissée.
07:12À cause, certainement, de l'aisance de son camarade.
07:16Ça, c'est aussi un facteur.
07:17Donc, ce sont des choses, vraiment, à voir au cas par cas.
07:22Parce que chaque famille est unique.
07:24Et chaque élève est unique.
07:27C'est très important qu'il y ait un apport psychologique,
07:30vraiment concentré sur l'individu,
07:33et non pas faire une généralité.
07:35Mais quelle est la part aussi du suivisme dans tout ça ?
07:41Le fait qu'entre camarades d'école,
07:44on ait envie de s'associer avec des camarades
07:48qui cultivent la violence et tout.
07:51Est-ce qu'il y a une part d'influence de certains jeunes
07:54qui sont de nature calme et qui s'adonnent par la suite à ces actions ?
07:59Oui, tout à fait.
08:00Les effets de groupe.
08:01Tout à fait.
08:01Il y en a d'âge qui dit,
08:03dis-moi avec qui tu marches,
08:05et je te dirai qui tu es.
08:08Donc, le fait d'être avec des personnes de mauvaise moralité
08:12va forcément vous contaminer d'une manière ou d'une autre.
08:17Par exemple, moi je suis quelqu'un
08:20qui pratique par exemple des actes de braquage.
08:26Et vous, vous êtes toujours avec moi.
08:29Mais un jour, ça va vous tenter.
08:31C'est ce qu'on appelle les mauvaises compagnies.
08:34Et il y a un adage qui dit,
08:35les mauvaises compagnies corrompent les bonheurs.
08:37Vous allez être tenté, juste par suivi, comme vous l'avez dit,
08:42pour voir est-ce que c'est quelque chose qui amène nos frissons,
08:47qu'est-ce qu'on ressent par exemple quand on braque quelqu'un.
08:51Parce que je me suis souvent entretenu avec plusieurs jeunes.
08:54Je dis, mais qu'est-ce qui vous pousse à braquer ?
08:56Parce que je suis dans un quartier où le braquage est vraiment monnet corrompte.
09:00Moi-même, j'ai échappé.
09:03Pardon ?
09:03Et là, qu'est-ce qu'ils vous disent ?
09:04Non, la plupart disent que non, ils ne le font pas suffisme.
09:09Ils ne le font pas suffisme.
09:11Et il y a d'autres qui le font par contrainte ou nécessité.
09:15C'est très important.
09:16D'où le facteur de la pauvreté.
09:17Parce que c'est aussi un facteur essentiel.
09:20Alors, vous avez évoqué un point important
09:22lorsque vous disiez que les jeunes vous disent qu'il y a un facteur familial.
09:28Oui.
09:28Mais au-delà du facteur familial, quelle est la part qui incombe à l'État ?
09:35Quelle est la part de responsabilité de l'État ?
09:37Parce que, quoi qu'on en dise, nos jeunes passent plus de temps au sein des établissements scolaires
09:42que chez eux, qu'à la maison.
09:45C'est une très bonne question.
09:50Mais je ne parle pas en tant qu'expert.
09:53Il faut que ça soit clair.
09:55Dans le cadre, par exemple, de vos actions de prévention,
09:58est-ce que le ministère de l'Éducation nationale vous accompagne suffisamment ?
10:03Bon, nous, au niveau de la société civile,
10:05parfois on a du mal à accorder nos violons avec l'appareil d'État.
10:11C'est parfois pas vraiment facile.
10:13Déjà, même quand on va à la quête des informations,
10:17on nous voit déjà d'un mauvais œil.
10:19On nous ferme les portes.
10:21Et pourtant, c'est notre droit d'aller vers l'information
10:23pour que nous puissions avoir les bonnes informations
10:26et donner les bonnes informations aux jeunes.
10:29Mais on vous ferme la porte.
10:31Mais car cela ne tienne pas des investigations,
10:34par la force de choses,
10:35nous arrivons à obtenir certaines informations.
10:39Là, vous vous abordez un point essentiel,
10:43le soutien ou encore la collaboration avec l'État.
10:47L'État collabore,
10:49mais pas de manière très lucide ou transparente.
10:54Voilà, c'est ce que j'allais dire.
10:56Ce n'est pas vraiment transparent.
10:57Donc, du coup, nous sommes obligés de faire avec les moyens de bord.
11:02Et là, lorsque vous vous sentez, par exemple,
11:05entravé et manque de transparence, etc.,
11:07dans la mise à disposition des informations,
11:11est-ce que vous avez le sentiment, là,
11:13qu'il y a une volonté de vouloir régler cette question
11:16des violences en milieu scolaire ?
11:18Oui, l'État, je ne dirais pas que l'État ne fait rien.
11:21L'État fait beaucoup.
11:23Mais j'insiste, c'est au niveau du partage des informations
11:27ou de la collaboration que le bas blesse.
11:30parce que nous, nous sommes des acteurs civiques.
11:33Le copie citoyen, c'est un mouvement de la société civile.
11:37La société civile n'est pas l'ennemi de l'État.
11:41Nous ne sommes pas l'ennemi de l'État.
11:44Nous sommes l'extension de l'État
11:46parce que c'est nous qui vivons au plus proche des populations.
11:50Mais l'État ne voit pas cela de cet oeil.
11:53Il pense peut-être qu'on veut les voler la vedette.
11:56Non, on veut les aider.
11:57On veut les aider.
11:58Donc, la coopération n'est pas franche.
12:03L'État ne joue pas franc jeu.
12:06Il devait s'asseoir avec la société civile
12:08et chercher à travailler avec nous.
12:11Et nous allons les apporter notre expertise
12:13parce que nous sommes sur le terrain.
12:15Nous ne sommes pas dans des bureaux calfutrés.
12:17Merci, Landry Bussier, acteur civique
12:20et membre du COPIL citoyen pour ses éclairages.
12:24Je rappelle que nous sommes sur la thématique
12:26liée aux violences en milieu scolaire.
12:28Nous allons marquer une courte pause
12:30et revenons juste après pour poursuivre cette émission.
12:32Merci.
12:33Merci.
12:34Merci.
12:35Merci.
12:36Merci.
12:37Merci.
12:38Merci.
12:39Merci.
12:40Merci.
12:41Merci.
12:42Merci.
12:43Merci.
12:44Merci.
12:45Merci.
12:46Merci.
12:47Merci.
13:17Merci.
13:47Merci.
14:17Merci.
14:47Merci.
15:17Merci.
15:18Merci.
15:19Merci.
15:20Merci.
15:21Merci.
15:22Merci.
15:23Merci.
15:24Nous sommes de retour sur ce plateau
15:25avec Landry Bussier, membre du COPIL citoyen
15:28avec qui nous évoquons la problématique de la violence en milieu scolaire.
15:33Alors Landry Bussier, nous revenons donc sur notre sujet.
15:38Vous évoquiez le fait que l'État ne jouait pas assez au jeu
15:42dans le partage d'informations
15:44et cela compliquait votre travail.
15:47Alors, poursuivons.
15:49Est-ce que le gouvernement dispose aussi d'une politique claire
15:54en matière de lutte contre les violences en milieu scolaire ?
15:59Là encore, c'est une très bonne question.
16:01Merci de me donner encore l'opportunité de m'exprimer là-dessus.
16:05L'État joue un rôle, mais à minima.
16:09Nous avons par exemple dans les établissements
16:11des psychologues.
16:14Mais est-ce que ces psychologues ont les moyens nécessaires
16:18pour pouvoir faire leur travail ?
16:22Et déjà, les enseignants, même qui sont proches des élèves,
16:26sont-ils formés ?
16:28Parce qu'il faut une formation en gestion des conflits.
16:32parce que ce sont des problèmes que je peux dire éducationnels,
16:39mais aussi socials.
16:41Donc, l'enseignant ne peut pas juste se limiter à enseigner les maths.
16:47Il faut aussi une formation dans ce cadre
16:49afin qu'ils puissent être outillés
16:51pour gérer les conflits en milieu scolaire.
16:55Alors, l'une des pistes qui est souvent envisagée,
16:59c'est la mise en place d'une police scolaire.
17:02Déjà, est-ce que ce dispositif est effectif
17:04au sein de tous les établissements ?
17:07Et est-ce que là où il est, là où cette police est déployée,
17:10est-ce qu'elle est suffisamment dissuasive ?
17:13Non, je ne crois pas.
17:16Par exemple, la semaine dernière, je suis passé par le lycée d'Aouindje,
17:22juste après la réussite.
17:24Oui.
17:25Un nouveau lycée qui est en face du marché de patience d'Abané.
17:30J'ai observé, je me suis arrêté.
17:32J'ai observé comment est-ce qu'un agent de sécurité
17:35est en train de faire son travail.
17:37Il le faisait très bien.
17:38Déjà, j'encourage et je félicite ceux-là.
17:41Il fouillait sac par sac, élève par élève.
17:45Mais est-ce qu'il est équipé de mon observation ?
17:50Peut-être que je peux me tromper.
17:52Il n'avait rien qui peut être dissuasif.
17:57C'est-à-dire, si par exemple, un élève est violent,
18:01il n'a vraiment pas quelque chose pour le maîtriser.
18:05Qu'est-ce que j'entends par là ?
18:07Par exemple, on peut dire une grenade d'acrémogène,
18:11par exemple, pour maîtriser l'indélicat.
18:16Il peut avoir une matraque pour se défendre.
18:19Si l'indélicat a par exemple une arme blanche,
18:23il n'avait pas de tout ça.
18:25Mais il assurait la sécurité.
18:27Il avait quand même un gilet qui était écrit « sécurité ».
18:31Donc, en matière d'équipement, je pense que c'est vraiment…
18:37Il y a quelque chose à redire.
18:39Il y a beaucoup à redire.
18:41D'accord.
18:43Et sinon, vous parliez de la formation du personnel dans la prévention.
18:52Mais est-ce qu'il existe aussi, par exemple, des cellules psychologiques
18:57au sein des établissements ?
18:59Oui, je dirais oui.
19:01Je dirais oui parce que le ministère de l'Éducation nationale,
19:05je pense qu'il travaille en collaboration avec les affaires sociales
19:09et le ministère de la Santé.
19:11Parce que ça, c'est un problème transversal.
19:14Il touche en même temps le ministère de l'Éducation nationale,
19:19le ministère des Affaires sociales et le ministère de la Santé.
19:24Et c'est ce dernier, le ministère de la Santé,
19:27qui pourvoit à la partie sanitaire
19:31ou encore à la partie, je dirais, médicale du problème
19:36en fournissant, par exemple, des psychologues.
19:39Parce que ce sont des scientifiques,
19:41ce sont des personnes du corps médical.
19:44Donc, je répondrai par l'affirmatif qu'il y a quand même une cellule.
19:50Pardonnez-moi, M. Roussier.
19:52J'aimerais revenir un peu sur une question qui m'a échappé
19:57lorsqu'on évoquait, lorsqu'on dressait le constat de l'état
20:00de la situation au sein des établissements scolaires.
20:03D'accord.
20:04Est-ce que dans vos différents déplacements au sein des établissements,
20:07vous discutez probablement avec des enseignants,
20:10est-ce que cette violence des jeunes leur fait peur ?
20:14Est-ce que les enseignants ont peur de jouer leur rôle d'autorité
20:18au regard de l'extrême violence de ces jeunes ?
20:21Est-ce qu'ils ont peur d'être agressés ? Qu'est-ce qu'ils vous disent ?
20:24Ce que disent les enseignants, c'est qu'ils ont d'abord peur pour leur vie.
20:30Donc, c'est un problème de sécurité.
20:33Ça connote avec un problème de sécurité.
20:36Parce que si vous n'arrivez pas à faire correctement votre travail,
20:40parce que vous avez peur des représailles, c'est qu'il y a un problème de sécurité.
20:45L'enseignant qui est enseignant pendant les heures de cours.
20:51Dehors, il est vulnérable.
20:54Dans la scène d'établissement, il est encore protégé, mais en dehors, il est vulnérable.
20:58La plupart nous disent qu'ils ont peur des représailles.
21:03Parce que, on ne va pas se le cacher, la délinquance qui est au quartier est transportée jusqu'à l'école.
21:11Et il y a des élèves qui ont un certain gabarit, peut-être même plus imposant que le professeur.
21:19Donc, dans la plupart des cas, j'avais vu dans un réseau social, comment est-ce que l'élève part agresser l'enseignant.
21:30C'est-à-dire, il quitte sa place pour aller agresser.
21:33Et c'était quelqu'un d'assez trapu, d'assez costaud.
21:37Donc, vu déjà ce genre de choses, certains enseignants nous confient qu'ils ne sont pas très rigoureux
21:44parce qu'ils ont peur pour leur vie, ils craignent pour leur vie.
21:49– Alors, est-ce qu'après les récentes violentes qui ont eu lieu,
21:52très récemment on en a encore vu sur les réseaux sociaux,
21:54est-ce que l'État a pris, le ministère de l'Éducation nationale,
21:57a pris des mesures urgentes pour sécuriser ces lieux ?
22:03On a par exemple vu dans un établissement en Zahian,
22:06une note officielle de l'établissement disant que les cours à lettres arrêtés
22:13de manière anticipée pour certaines catégories, pour certaines classes,
22:19pour certains niveaux.
22:22– C'est un niveau.
22:23– C'est un niveau, oui.
22:25– Est-ce qu'on regarde tout ça ?
22:28D'ailleurs, est-ce que déjà cette mesure-là
22:30traduit justement ce que vous disiez tout à l'heure par rapport à la peur des enseignants ?
22:35– Oui, moi je vais lâcher le mot, c'est une psychose.
22:39Il ne faut pas avoir peur des mots, c'est une psychose.
22:43Parce que les enseignants, ce sont des enseignants, c'est vrai,
22:45mais il ne faut pas qu'on se le cache.
22:48Notre jeunesse commence à nous dépasser.
22:51Elle nous fait peur.
22:53Donc cette mesure, c'est certainement un peu trop tirée par les cheveux,
23:00mais on ne peut pas arrêter des cours comme ça parce qu'il va de l'avenir des enfants.
23:06On aurait dû explorer d'autres voies.
23:11Voilà, par exemple, faire venir des policiers,
23:16pas des militaires, des policiers, des gendarmes, à titre issuasif.
23:21Déjà, leur présence, leur uniforme met déjà de l'ordre.
23:26Ce sont des agents de force de l'ordre.
23:28Donc leur présence seulement met de l'ordre.
23:30– Mais là, est-ce qu'on peut dire qu'au final, il y a un renoncement de l'État
23:36par rapport à ces actions régaliennes ?
23:39– Bien sûr, moi, j'appelle ça, ce sont des actes ou encore des comportements démissionnaires.
23:47La démission étatique, j'appelle ça, c'est la démission étatique.
23:51C'est-à-dire, l'État se désengage.
23:55L'État ne peut pas se désengager parce que l'État a le devoir.
24:02Et un des devoirs régaliennes de l'État, c'est la protection des citoyens.
24:08Donc, si l'État se désengage, c'est qu'il y a péril à la demeure.
24:13– Effectivement.
24:14– Parce que si vous décidez de fermer tout un établissement,
24:17vous venez de fermer tel niveau à tel niveau,
24:20est-ce que vous pensez l'impact sur la scolarité de ces jeunes ?
24:26– Justement. Alors, revenons à ma question.
24:28Est-ce qu'après les violences qui ont eu lieu récemment,
24:31il y a eu des mesures urgentes qui ont été prises pour certains établissements ?
24:34– D'accord. Moi, je ne répondrai pas par l'affirmative
24:37parce que je n'ai pas eu le droit de cela.
24:40Nous avons investigué, mais comme je vous l'ai dit,
24:43dès l'entame de cette émission, que les choses sont opaques.
24:48On n'a pas accès à l'information.
24:50Donc, moi, je peux simplement parler aux conditionnels.
24:53Il se pourrait qu'ils ont pris des mesures.
24:56Certainement pas sur le plan judiciaire parce que, sur le plan judiciaire,
25:01il faut forcément prendre des mesures parce qu'il y a voie de fait.
25:04Il y a des coups, il y a des blessures.
25:06Il y a même l'utilisation des armes blanches.
25:08Donc, ça, c'est déjà une violation flagrante de la loi.
25:13Mais moi, ce que je dirais, et je donnerais comme conseil à nos autorités,
25:21c'est de légiférer de manière claire sur ce genre de comportement.
25:26Parce que le cadre juridique n'est pas clair.
25:29Parce que nous parlons des adolescents.
25:33Nous parlons des adolescents.
25:35Parce que la plupart de ceux qui font cette violence en milieu scolaire,
25:38l'âge varie entre 13 et 15 ans, selon l'UNICEF.
25:43Vous vous proposez quoi ?
25:44Qu'il faut enfermer ces jeunes mineurs ?
25:48Non, il faut peut-être une politique de réinsertion.
25:53Pas forcément punitive, mais coercitive.
25:58Et pas aussi trop, comment je peux dire, trop permissive, trop molle.
26:06On a par exemple vu, ces derniers temps, la presse burkinabée
26:12documenter un peu ce qui se fait là-bas.
26:14Par exemple, pour des cas de violations aux côtes de la route,
26:19les personnes sont astreintes à des travaux d'intérêt généraux.
26:22Est-ce que c'est quelque chose qu'on pourrait envisager pour nos jeunes,
26:24pour les disciplinés ?
26:26Bien sûr, bien sûr.
26:27Nous pouvons envisager cela.
26:29Déjà, il y a beaucoup à faire.
26:31Même aux abords de l'établissement.
26:33Parfois, vous allez voir de la broussaille,
26:35vous allez voir de l'herbe.
26:37Ça, c'est déjà quelque chose qu'on peut faire.
26:39D'ailleurs, lorsqu'on était plus jeunes,
26:41lorsque nous allions à l'école, aux primaires, etc.
26:45Vous savez qu'on nous collait souvent.
26:47Lorsque vous êtes punis, vous ne rentrez pas chez vous à la pose,
26:51vous prenez la machette, vous coupez l'herbe.
26:53Pour nettoyer, oui.
26:54N'est-ce pas ?
26:55Jusqu'aux prochaines, aux heures d'après-midi.
26:57Voilà, on peut le faire.
26:59On les amène dans une ruelle où on sait qu'il y a de l'insalubrité.
27:03Nettoyer.
27:04Mais là aussi, à quoi est dû ce...
27:07Pourquoi il y a eu des changements sur la manière dont ça se faisait avant et ça fonctionnait avant ?
27:13Oui.
27:14Moi, je pense que c'est...
27:15Qui a eu un relâchement ?
27:17Je pense que c'est un problème de mentalité.
27:20Ça, on ne va jamais le dire assez.
27:24La mentalité gabonaise est spéciale.
27:28Les jeunes se sont adaptés avec leur temps.
27:31L'ère des NTX, les réseaux sociaux, etc.
27:35Tout le monde est hyper connecté.
27:38Même moi qui vous parle.
27:40Je suis hyper connecté.
27:42Donc, il n'y a vraiment pas un temps idoine consacré pour autre chose.
27:48Et, par cette hyper connectivité, si je peux le dire ainsi,
27:54nous prenons certaines choses,
27:57certaines habitudes qui ne sont pas des habitudes gabonaises.
28:02Et ça influence sur notre mentalité.
28:05D'où ces dérives ?
28:07Parce que je peux l'affirmer,
28:09certainement, ces violences à milieu scolaire.
28:13Les jeunes l'ont peut-être vu dans les réseaux sociaux.
28:15Parce qu'il y a beaucoup de choses qui circulent.
28:18C'est vrai qu'on ne pourra pas de suite contrôler ou tout censurer.
28:23Mais je reviens encore sur la cellule familiale.
28:27Tout part de là-bas.
28:28Si vous achetez à votre fils une tablette comme la vôtre,
28:31ce n'est pas mauvais.
28:33C'est un instrument ou encore un outil ludique.
28:37Mais est-ce que vous avez le contrôle sur ce qui se passe après les heures de cours ?
28:44Vous avez le contrôle ?
28:45Vous n'avez pas le contrôle.
28:46Alors, nous avons évoqué un certain nombre de pistes, de solutions.
28:51Vous avez parlé d'insister sur la prévention,
28:55de former des enseignants.
28:57Mais quelles autres mesures peuvent être envisagées
29:00pour régler cette question de manière durable ?
29:03Au sein du Copier des Citoyens, j'imagine que vous y réfléchissez.
29:09Vous avez des pistes ?
29:11Bien sûr.
29:12Parce qu'au sein du Copier des Citoyens,
29:14qui est un mouvement de la société civile,
29:17je le répète, nous faisons dans l'éveil des consciences.
29:21Nous sommes dans l'éveil des consciences.
29:23Et nous réfléchissons parce que nous fonctionnons
29:27avec plusieurs cellules que nous appelons des gouvernances.
29:30Nous avons la gouvernance citoyenneté, éducation et jeunesse.
29:35Là-bas, nous élaborons.
29:38Nous réfléchissons sur des moyens pour pouvoir aider la jeunesse.
29:45Par exemple, pour sortir de la précarité.
29:48Nous avons un système d'entrepreneuriat.
29:52Et là, concrètement, sur la violence en milieu scolaire ?
29:55Sur la violence en milieu scolaire, nous y travaillons encore.
30:00Et je le répète, nous avons besoin de travailler avec l'Etat.
30:06Nous ne voulons pas travailler à contre-courant.
30:10Nous voulons travailler avec l'Etat.
30:12Et cela fera en sorte que nous puissions avoir les mêmes objectifs
30:18pour aider la jeunesse de manière globale.
30:22Merci. On espère que le message est passé.
30:25Landry Boussier, vous êtes acteur civique et membre du COPIL Citoyen.
30:30Nous avons évoqué la question liée aux violences en milieu scolaire.
30:34Merci encore d'être passé chez nous.
30:36C'est moi qui vous remercie.
30:38Merci à vous, chers internautes, pour votre fidélité.
30:40Je vous donne rendez-vous la prochaine fois pour un nouveau numéro d'interview exclusive.
30:46Bonne soirée.

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