- 26/06/2025
[#InterviewExclusive] Franck Ondo Metogo, Directeur Général des relations avec le parlement
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00:00...
00:00Mesdames et messieurs, bonsoir.
00:14Ce soir, dans l'interview exclusive, nous avons le plaisir de recevoir
00:19Franck Ondo-Metogo, directeur général en charge des relations avec le Parlement
00:24et acteur politique.
00:26Avec notre invité, nous allons revenir longuement sur le débat controversé
00:33au sujet de l'article 82 du nouveau code électoral
00:38qui a suscité ces derniers temps un vif débat, je le disais, au sein de la classe politique.
00:45Pour certains, il interdirait au chef de l'État de créer et d'adhérer à un parti politique.
00:52Pour d'autres, ce ne serait pas le cas.
00:54Qu'en pense justement notre invité ? Nous en parlerons ce soir.
00:58Nous allons également évoquer très brièvement dans cet échange la question toujours d'actualité
01:04relative au déguerpissement dans la zone dite de plaine Oretti.
01:10et nous allons revenir un peu sur la reprise en main par le chef de l'État de cette situation
01:17après le fiasco, c'est le mot qui sied, qui a eu lieu suite à la gestion de cette question dans ses débuts.
01:28Alors bonsoir Franck Ondo-Metogo.
01:30Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:32Merci. C'est moi qui vous remercie.
01:35Alors, sur ce débat, l'article 82 de...
01:39Alors il s'agit de l'article 82 de la loi organique numéro 001 bar 2025
01:44portant code électorale en République gabonaise
01:48et principalement son alinéa 3 qui suscite la polémique.
01:52Déjà, comment comprenez-vous ce débat entre les positions des uns et des autres ?
01:58Bien, je vous remercie pour l'honneur que vous me faites
02:01de m'interroger sur cette question d'actualité
02:05qui est une question aussi bien politique que juridique.
02:10Alors, le dernier alinéa de cet article 82
02:13suscite effectivement beaucoup de débats depuis un certain temps.
02:18Je voudrais ici me prononcer beaucoup plus pas en tant qu'homme politique
02:25mais plutôt en tant que juriste à viser.
02:30Donc, il s'agit là d'une situation qui oppose deux écoles.
02:34Une école qui est pour la définition, l'exclusion de cet indépendant
02:42qui crée un parti politique
02:45et l'autre école qui plutôt constate que ça n'empiète nullement
02:50le mandat de l'intéressé.
02:52Mais nous sommes en droit.
02:54Les mots ont leur sens.
02:56Il faut véritablement traduire la pensée du législateur
03:02en tenant compte des mots qu'il a employés.
03:06Quand vous lisez cet article...
03:07Alors, nous allons peut-être le lire déjà.
03:09Oui, je pense que c'est important de le relire pour que nos téléspectateurs
03:13puissent comprendre de quoi il s'agit.
03:15Alors, il s'agit de l'alinéa 3 de l'article 82, je le disais,
03:19de la loi organique 01-2025 portant code électoral en République gabonaise.
03:24Alors, il dispose, je cite,
03:26« Tout élu en qualité d'indépendant ou tout élu devenu indépendant
03:30à la suite de la dissolution du parti qui a présenté sa candidature
03:35ne peut, pendant la durée du mandat,
03:38adhérer à un parti politique légalement reconnu
03:41sous peine d'annulation de son élection. »
03:44Très bien.
03:45Dans cet alinéa, vous avez des mots forts.
03:48D'abord, le mot indépendant
03:49qui donne le statut de la personne dont il s'agit ici.
03:53C'est celui qui a été élu, qui a la qualité d'indépendant.
03:59Il s'agit également du verbe « adhérer »
04:02qui est important dans cette disposition.
04:05Il s'agit là d'une adhésion,
04:09d'une adhésion, et non pas de la création.
04:12Donc, et puis vous avez la dissolution,
04:14vous avez l'annulation du mandat
04:17qui viennent s'ajouter, la conséquence.
04:20Alors, lorsque vous regardez l'article,
04:22il s'agit, comme je le disais,
04:25d'un indépendant, c'est-à-dire une personne
04:27qui a été élue sous cette bannière
04:29ou qui acquiert ce statut
04:32de par la dissolution de son parti.
04:34Puisque vous parliez du président tout à l'heure,
04:36effectivement, le président n'a pas été présenté
04:39comme candidat appartenant à une organisation politique.
04:43Donc, il a donc la qualité d'indépendant.
04:46Et vous avez le verbe « adhérer »
04:49qui est différent du verbe « créer »
04:51parce que ce qui oppose les deux écoles,
04:54c'est le fait pour lui, selon ce qu'ils disent,
04:58de vouloir susciter la création d'un parti politique.
05:02Le législateur n'a pas parlé de création.
05:05Le législateur parle d'adhésion.
05:08Et nous savons que,
05:09dans tous les statuts des partis politiques,
05:11dans les règlements intérieurs des partis politiques,
05:14nous définissons les conditions d'adhésion
05:17d'un parti politique,
05:19il s'agit de remplir un acte administratif
05:22que certains appellent la fiche d'adhésion.
05:25C'est ce qui est interdit.
05:27Alors, donc, le président de la République,
05:29s'il n'a pas signé l'acte d'adhésion
05:32dans un quelconque parti,
05:34il n'est pas concerné par cette disposition.
05:36Alors, justement, Maître Francis Nkeia,
05:38à qui nous avons donné la parole,
05:39abonne justement dans votre sens.
05:41Il préconise également de distinguer création et adhésion.
05:47Selon lui, le président peut parfaitement créer un parti politique
05:50au nom de la liberté d'association d'Utile.
05:53Il a parfaitement raison.
05:55L'école que défend Maître Nkeia a totalement raison
05:59parce que la confusion qui s'installe
06:02dans l'esprit de certains compatriotes
06:04est justement le fait que, selon eux,
06:07le président est en train de créer un parti politique.
06:11Mais vous venez de regarder l'article,
06:13nullement, on n'a interdit au président,
06:16puisque c'est de lui qu'il s'agit,
06:17de créer un parti politique.
06:20Mais ce qui est interdit ici,
06:21c'est le fait d'adhérer à un parti politique.
06:25Vous savez, les partis politiques ont deux types de partenaires
06:29ou de membres, comment dire.
06:32Il s'agit des militants,
06:36ça veut dire ceux-là qui ont rempli la fiche d'adhésion
06:39et qui participent activement à la vie du parti.
06:43Et puis vous avez des sympathisants.
06:45Les sympathisants, ce ne sont pas des militants.
06:47Ce sont des personnes qui partagent les idéaux du parti,
06:51mais qui ne sont pas militants.
06:53Ça veut dire qu'ils ne bénéficient pas de ce statut de militant,
06:56mais qui peuvent concourir à la vie du parti.
06:58Or, il ne s'agit pas ici d'adhérer, il s'agit de créer.
07:03Il ne s'agit pas des sympathisants, il s'agit des militants.
07:06Exactement.
07:06Et on ne devient militant que lorsqu'on a signé la fiche d'adhésion.
07:10Alors justement, là est toute la question.
07:12Jean-Valentin Léama, député de la Transition,
07:15qui dit « adhérer, créer, c'est déjà adhérer ».
07:19Donc il dit précisément « la création d'un parti est encadrée juridiquement
07:23et les fondateurs en sont nécessairement les premiers adhérents ».
07:27Ça semble logique.
07:28Non.
07:29Là, il n'y a pas de logique.
07:31C'est un glissement qu'il fait.
07:33Le fait de vouloir créer ou de créer ne fait pas de vous forcément, n'est-ce pas, le militant.
07:41Je peux construire une maison.
07:43On peut être fondateur d'un parti politique sans en être membre.
07:44On peut susciter la création d'un parti politique sans en être militant.
07:51Parce que pour acquérir la qualité ou le statut de militant,
07:55il y a des conditions exigées par le parti.
07:57C'est pour ça que je vous ai dit ici, parmi ces conditions,
07:59il y a la signature d'un acte d'adhésion dans la fiche
08:03et éventuellement le paiement des cotisations.
08:05Donc, l'école que défend M. Leyama fait un glissement
08:12entre fonder un parti politique et en être militant.
08:18Je peux, je le disais, je peux construire une maison qui est la mienne,
08:24mais sans y habiter.
08:25Alors, Franck André-Dougou, allons-y.
08:26Tu construis une maison et puis les locataires vont y rester.
08:28Ça ne fait pas de vous l'occupant de cette maison.
08:30Comment concevoir que quelqu'un qui fonde un parti,
08:34qui participe à la rédaction des statuts,
08:37n'en soit pas membre de fait ?
08:40Simplement parce qu'il y a des conditionnalités pour en être membre.
08:43On peut également mettre en place une organisation
08:47qui va vous aider à accomplir vos missions,
08:50mais sans que vous y soyez membre,
08:53sans que vous y soyez militant.
08:56C'est ça le problème.
08:57Je disais, les mots ont leur poids.
08:59Nous sommes en droit.
09:00C'est vrai qu'après, c'est des connotations d'ordre politique,
09:03mais nous sommes avant tout dans le domaine du droit.
09:05Et le droit se fonde sur des preuves,
09:08sur les termes, sur des témoignages.
09:10Donc, pour ce qui concerne ces dispositions,
09:13on ne va pas inventer des idées ou des images.
09:17Ce qui a été écrit par le législateur,
09:20c'est le fait pour l'indépendant
09:22d'adhérer à un parti politique légalement reconnu.
09:26Voilà ce qui a été écrit.
09:28Mais nullement, on n'a parlé de création.
09:31Le verbe créer n'a pas été utilisé par le législateur.
09:34Ne lui prétons pas les intentions.
09:36Donc, l'indépendant qui crée un parti politique
09:39peut ne pas en être militant.
09:44Il ne deviendra militant
09:45que s'il remplit les conditions d'adhésion.
09:48Et ces conditions, c'est une fiche d'adhésion,
09:51le paiement des cotisations
09:52et tout ce qui va avec, selon les statuts
09:54et le règlement intérieur de cette organisation politique.
09:57Alors, poursuivons un peu votre logique.
10:00C'est la logique du droit.
10:01Ce n'est pas la mienne.
10:02D'accord.
10:02Poursuivons là un peu plus loin.
10:05Partons du principe qu'un membre fondateur
10:08fonde son parti.
10:09Bien.
10:09Le parti fonctionne régulièrement.
10:13Très bien.
10:13Et lorsqu'il s'agira, par exemple,
10:15de statuer sur l'indiscipline
10:18d'un membre de ce parti,
10:20est-ce que le membre fondateur est à même ?
10:22Est-ce que sa voix compte dans la délibération
10:25qui permettra de statuer sur le comportement d'un membre ?
10:27Il ne peut même pas délibérer.
10:28Je vous disais tout à l'heure
10:29qu'il y a deux situations,
10:31deux statuts qui prévalent.
10:32Soit vous êtes militant,
10:34soit vous êtes sympathisant.
10:36Lorsque vous êtes militant,
10:37ça veut dire que vous avez signé votre fiche d'adhésion,
10:40vous remplissez vos obligations statutaires,
10:43à partir de cet instant,
10:45vous avez le droit d'assister, n'est-ce pas,
10:47à ces commissions de discipline.
10:49Mais si vous êtes simple, sympathisant,
10:51ça veut dire quelqu'un qui aime le parti,
10:54mais qui n'a pas adhéré à ce parti,
10:56vous n'avez pas le privilège de donner votre voix,
10:59ni même de prendre part aux réunions.
11:01Donc, pour le cas d'espèce,
11:03le président suscite la création d'un parti politique.
11:06Là encore, il ne s'agit pas pour lui de créer,
11:08il s'agit de susciter.
11:10Ça veut dire encourager certains citoyens
11:12à se regrouper,
11:14à mettre en place des idées ensemble,
11:16même s'il lui, de son côté, partage ses idées.
11:19Mais il s'agit pour lui de susciter la création.
11:22Mais il n'est pas le fondateur.
11:24Le fondateur, c'est ceux-là qui prennent part
11:26à l'Assemblée Générale Constitutive,
11:28dont la liste des margements est bien connue.
11:30Alors, Franck Antomé-Togo,
11:32l'objectif de cette disposition
11:36vise justement à lutter contre la transhumance politique.
11:42Est-ce que là, au final,
11:43le législateur ne s'est pas un peu fourvoyé
11:47en voulant...
11:48D'aucun disait que les conditions
11:52de tenue des débats autour de la réforme
11:54de cette constitution,
11:55de l'écriture de cette constitution,
11:57avaient exclu certains.
11:58Est-ce que là, finalement, le gouvernement
12:00ne se retrouve pas un peu dans ses propres contradictions ?
12:03Là, on se retrouve à faire un débat
12:04politico-juridique sur une question
12:07qui aurait pu être claire
12:08si les acteurs politiques avaient été impliqués
12:11dans la rédaction de cet avant-projet.
12:12D'abord, il faut dire que ça ne concerne pas le gouvernement.
12:15Ce n'est pas un texte du gouvernement.
12:17Il faut remonter aux origines de cette loi
12:21ou de cette disposition.
12:22Vous savez que nous avons franchi, très bien,
12:25l'étape du dialogue national
12:26auxquelles tous les citoyens
12:29de toutes les composantes ont été conviés.
12:32Ils ont pris part.
12:33Ils ont mis en place des idées.
12:35À la suite de ce dialogue,
12:36il y a eu un comité d'experts
12:37qui a planché.
12:39Le comité d'experts a rendu ses conclusions
12:41et puis a fait une proposition au chef d'État.
12:44Le gouvernement a mis en place un projet
12:46en tenant compte de tout ce qui a été dit
12:49et par le dialogue et par le comité.
12:52Ensuite, il ne faut pas l'ignorer,
12:54les députés et les sénateurs
12:56dont le Parlement a regardé
12:58et tous ces acteurs ont estimé
13:01que le projet de loi a son bon sens.
13:04Aujourd'hui, quelqu'un ne peut pas se lever.
13:07Laissez-moi vous dire que
13:08certains de ceux-là qui estiment
13:10que la disposition n'est pas bonne
13:12font partie de la représentation nationale.
13:15Ça veut dire qu'ils ont vu cette disposition.
13:19L'ont-ils attaqué ?
13:20Il me semble que Jean-Balenté Léamard
13:21a voté contre le texte
13:24lorsqu'il est passé devant l'Assemblée nationale.
13:25C'est son droit.
13:26Je ne parle pas de l'avant-projet de loi.
13:27C'est son droit, sauf qu'en démocratie,
13:30nous ne fonctionnons pas la majorité.
13:31Et la majorité des députés
13:33ayant accepté ce projet de loi,
13:37eh bien, on ne peut pas se permettre
13:39de dire que la petite minorité a raison.
13:42Non, le législateur ne s'est pas fourvoyé.
13:45Au contraire.
13:46Le législateur cherche à sénir
13:49le paysage politique
13:50en faisant en sorte que ce vagabondage
13:53qui fait que les uns font ceci,
13:56les autres font cela,
13:57et parfois par manipulation,
13:59que ce vagabondage prenne fin.
14:02C'est de cela qu'il s'agit.
14:03Mais on ne peut pas le faire.
14:04En un seul clic, c'est progressif
14:06et aucun texte n'est parfait.
14:08On va toujours améliorer, modifier, changer
14:11pour l'adapter au contexte du moment.
14:14Alors, Franck Andometogo,
14:16comment expliquer que cette constitution
14:19continue de susciter des débats
14:23alors que le texte sur la réforme
14:27des partis politiques,
14:29qui est encore en débat au Parlement,
14:32a plutôt fait consensus ?
14:34Non, pas du tout.
14:36Pas du tout.
14:37Pas plus tôt que hier,
14:38nous avons assisté à des débats houleux
14:41au niveau du Sénat
14:42sur la loi sur les partis politiques,
14:45laquelle le ministre en chat des réformes
14:47a véritablement défendu.
14:50Eh bien, ce n'est pas si facile
14:51que vous le dites.
14:52Alors, vous assistez au débat
14:54aussi bien à l'Assemblée nationale
14:55qu'au Sénat,
14:56c'est vraiment chaud.
14:58Donc, quand la loi sort,
15:01les uns doivent savoir exactement
15:02ce qui se passe derrière.
15:04Ce n'est pas facile
15:05parce qu'on a écrit
15:05qu'automatiquement,
15:07la représentation nationale
15:09va agréer.
15:09Non, pas du tout.
15:10Le Parlement a son mot à dire
15:12et il y a plusieurs modifications
15:14qui sont apportées.
15:15Un seul exemple,
15:17pour parler de la loi
15:18sur les partis politiques,
15:20il avait été en tenant compte
15:21du dialogue national
15:22qui parlait de 22 000 militants.
15:26Eh bien, le gouvernement
15:28est tombé à 18 000.
15:31et l'Assemblée nationale
15:34est arrivée à 9 000.
15:36Vous voyez tout ce qui se fait
15:38comme jeu pour parvenir
15:40à un équilibre
15:41qui puisse satisfaire
15:42les uns et les autres.
15:43Donc, il y a un travail
15:43qui se fait,
15:44un travail de fond.
15:45La loi jusque-là
15:46n'est pas encore totalement adoptée.
15:48Ça a été déjà adopté
15:49par l'Assemblée nationale
15:50et le Sénat,
15:52je pense que l'a adopté hier.
15:54L'a adopté hier.
15:56Il n'y a eu que 7 voix contre
15:57sur 58.
15:57Merci,
15:59merci Franck Ondome et Togo
16:01pour ces éclairages.
16:02Je rappelle que nous sommes
16:03en train d'échanger
16:04sur l'interprétation
16:06de l'article 82
16:07du nouveau code électoral
16:09qui suscite des débats
16:10au sein de la classe politique.
16:13Vous êtes directeur général
16:15en charge des relations
16:16avec le Parlement
16:17et acteur politique gabonin.
16:19Nous marquons une courte pause
16:21et revenons juste après
16:22pour poursuivre ces échanges.
16:24et revenons juste après
16:29pour la fin.
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35:23
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À suivre
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