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  • 06/06/2025
Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a ouvert le bal mardi matin, au lendemain des premières condamnations à Paris, estimant qu'elles n'étaient «plus à la hauteur», et a proposé de «faire évoluer radicalement la loi» en supprimant notamment les aménagements de peine obligatoires et le sursis. Mais pour le politologue Jean-Christophe Gallien, «c’est notre société qui est en sursis».

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Transcription
00:00Très supposé, on ne peut plus rien faire avec ce qu'on a avec les places de prison.
00:04Ça, c'est un autre sujet.
00:05C'est-à-dire que si on est dans la chaîne que décrivait tout à l'heure André,
00:08en ouverture de cette émission,
00:10on considère qu'on ne peut plus rien faire parce qu'on n'a pas assez de places,
00:12on est déjà dans une vraie difficulté.
00:14C'est-à-dire qu'il ne faut pas considérer.
00:15Le gardien de prison vient de le dire.
00:17On fait avec ce qu'on a.
00:18Et on doit faire avec ce qu'on a.
00:19Et on doit se débrouiller avec ce qu'on a.
00:21Inventer, éventuellement, de manière rapide, ce qu'on n'a pas.
00:24Mais en tout cas, il n'y a pas d'excuses par rapport à ça.
00:26Or ça, regardez-le, c'est devenu même dans les verbatims
00:29des acteurs de l'autorité forte.
00:33Je pense notamment à celui qui est la star du moment.
00:35On ne parle plus de Marine Le Pen ou de M. Bardella,
00:38on parle de M. Retailleur en ce moment.
00:39Même la gauche, d'ailleurs, en a fait sa cible principale.
00:41C'est quand même très intéressant.
00:42Lui-même et M. Darmanin, ils disent qu'on manque de places de prison.
00:45Donc ils verbalisent du point de vue de celui qui veut du sécuritaire
00:48qu'on ne peut rien faire parce qu'on n'a pas cette place de prison.
00:50Si on peut faire avec ce qu'on a aujourd'hui.
00:52C'est dit par les acteurs, cette fois-ci des fonctionnaires,
00:55mais ceux qui veulent travailler.
00:56Donc on doit commencer par arrêter de penser de cette manière-là.
00:58Parce que sinon, ça donne l'excuse immédiate.
01:00L'excuse, c'est quoi ?
01:01Tout ce qui s'est passé autour du max du Paris Saint-Germain,
01:04tout n'était pas évidemment carcéral, potentiellement en solution.
01:06Mais il y en avait une partie, une partie de Vellette.
01:09Il suffit de regarder les images et il y a des gens qui ont été attrapés.
01:11Peut-être c'est des primo-délinquants,
01:12mais d'autres, ce n'étaient pas des primo-délinquants.
01:14Donc on doit avoir quelque chose qui est différent.
01:15Or, cette excuse immédiate, définitive, je dis bien définitive,
01:22même dans les mots, dans les verbatims des gens qui sont pour le sécuritaire,
01:25c'est de dire on n'a pas cette place de prison
01:27et à partir de là, on ne peut plus rien faire.
01:28Ce n'est pas vrai et ça, c'est le premier point.
01:29Il faudra arrêter avec ça parce que ça, c'est la base de l'échec du moment,
01:33l'échec qui programme notre défaite.
01:35Parce que quand on parlait du sursis,
01:36c'est notre société qui est en sursis par rapport à ça.
01:38Ce n'est pas le sursis de la décision,
01:40c'est notre société qui est en sursis.
01:42Je ne crois pas qu'on soit encore en échec total, évidemment que non.
01:45Mais par contre, si on laisse faire de cette manière-là,
01:47le fil est trop tendu.
01:48C'est-à-dire qu'on a deux ans où il ne va rien se passer
01:50et on donne en permanence cette excuse.
01:53Arrêtons avec cette excuse parce qu'on peut faire avec ce qu'on a.
01:55Eric Tegner.

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