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  • 04/06/2025
Edouard Philippe, ancien Premier ministre, maire du Havre et auteur de "Le prix de nos mensonges" (JC Lattès), dans lequel il partage sa vision pour la France en tant que candidat à l'élection présidentielle de 2027, est l'invité du Grand entretien de la matinale.

Retrouvez « L'invité de 8h20 » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien

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Transcription
00:00France Inter, Léa Salamé, Nicolas Demorand, le 7-10.
00:06Et avec Léa Salamé, nous recevons ce matin un ancien Premier ministre, maire du Havre, président du parti Horizon.
00:14Il publie le prix de le mensonge chez J.C. Lattès.
00:19Vos questions et réactions au 01 45 24 7000 et sur l'application Radio France.
00:25Edouard Philippe, bonjour.
00:26Bonjour.
00:27Bonjour, bienvenue.
00:28Bienvenue sur Inter, ce court livre incisif, percutant, nerveux et sans doute celui qui dévoile le plus précisément ce que vous pensez.
00:38C'est un livre de colère, une sorte de pamphlet.
00:42Vous y posez un certain nombre de convictions et de propositions.
00:46Diriez-vous que c'est un livre où le grand gars impassible fend l'armure et où il renverse la table ?
00:53Je dirais que c'est un livre que j'ai écrit parce que j'étais en effet en colère.
00:57Alors, il y a des gens qui, quand ils se mettent en colère, ils viennent tout rouges, ils crient très fort.
01:01Ce n'est pas du tout mon genre.
01:02Moi, j'ai plutôt des colères froides.
01:03Je ne suis pas sûr qu'elles soient moins intenses, mais elles sont beaucoup plus froides.
01:07Et cette colère, elle vient du constat de ce que, insuffisamment dans notre débat public, nous ne regardons la réalité en face.
01:15Très souvent, nous nous racontons des histoires.
01:16Nous avons une exceptionnelle capacité à nous raconter des histoires, à voir la réalité, non pas telle qu'elle est, mais telle que nous préférerions qu'elle soit.
01:23Essayer de trouver les raisonnements qui justifient des idées que nous aimerions voir prévaloir.
01:29Et je trouve que le constat entre ce qui est et ce que nous disons est préoccupant et nous interdit de prendre les bonnes décisions.
01:37En tout cas, c'est un livre qui répond à ceux qui disent qu'on ne sait pas ce que vous pensez vraiment,
01:40que vous avez une aversion à descendre vraiment dans l'arène, à ceux qui disent que vous vous cachiez un peu, que vous vous planquiez un peu.
01:45Là, vous dites les choses sans filtre.
01:46La première phrase a le mérite de la clarté.
01:49Je suis en colère, je ne m'énerve pas, mais je suis en colère.
01:52Le titre aussi, le prix de nos mensonges, c'est ça aussi, ce sont ces mensonges qui vous mettent en colère.
01:58Les mensonges de qui ?
01:59Les mensonges sur quoi ?
02:00Les mensonges des politiques ?
02:02Vos mensonges à vous ?
02:03Nos mensonges à nous, journalistes ?
02:05Ou les mensonges de tous les Français qui se mentent à eux-mêmes et se racontent des histoires ?
02:08Alors, ce n'est pas un livre où j'accuse tel ou tel de mensonges.
02:12Quand je dis le prix de nos mensonges, c'est les mensonges que nous nous racontons à nous-mêmes.
02:17J'ai sans doute une part de responsabilité, je l'assume très bien.
02:21Mais je pense qu'au-delà de la responsabilité de tel ou tel, au-delà de la responsabilité de la classe politique, comme on l'appelle parfois,
02:27ou des médias qui préfèrent souvent la petite phrase à la grande idée,
02:30je crois qu'il y a quelque chose dans notre pays, dans notre débat public,
02:36qui n'est pas suffisamment fondé sur les faits, et beaucoup plus sur l'éditorialisation, sur le récit.
02:43D'ailleurs, regardez comment ce terme de récit a été propulsé dans le débat public.
02:48On fait des récits sur tout, maintenant.
02:50On éditorialise, on dit ce qu'on pense, on dit sa vérité.
02:52Moi, ce qui me paraît important, c'est de partir des faits.
02:54Je l'ai fait sur quelques sujets qui me paraissent importants,
02:57qui ne font pas la somme de tous les sujets qui sont importants, mais qui me paraissaient importants.
03:02Je l'ai fait notamment sur un sujet qui me paraît essentiel, qui est la prise en compte de la démographie.
03:07Parce que pour le coup, la démographie, c'est-à-dire l'évolution d'un peuple,
03:13l'évolution numérique notamment d'un peuple, détermine assez largement notre destin.
03:18Et nous ne regardons pas et nous ne tirons pas les conséquences de ce qui se passe sous nos yeux et que nous savons.
03:26Et c'est ça qui me met en colère et qu'il faut changer si on veut pouvoir s'adapter et prendre les bonnes décisions maintenant.
03:32Un mot encore sur cette colère, Edouard Philippe.
03:35Vous le savez bien, elle est le carburant des populistes.
03:39C'est souvent l'émotion sur laquelle ils surfent, qu'ils réussissent le mieux à capter et à exploiter.
03:47Est-ce que vous allez aussi sur ce terrain-là ?
03:51Le terrain des populistes en leur reprenant leur carburant ?
03:55D'abord, je vais vous dire Nicolas Demorand, la colère c'est humain.
03:59Mais il y en a un usage politique aussi.
04:01Il ne faut pas être populiste pour être en colère.
04:03On a le droit d'être en colère.
04:04Il y a des gens en colère.
04:05Pour des raisons qui sont d'ailleurs très diverses.
04:07Mais il y a beaucoup de populistes en colère.
04:09Oui, ou qui utilisent la colère.
04:10Moi je dis que la colère c'est une forme de moteur à réaction.
04:14C'est ce qui vous permet d'avancer.
04:15Ensuite, un moteur, ça n'a d'utilité que lorsque vous savez où vous voulez aller.
04:19Et là, il peut y avoir des différences.
04:21Vous listez pêle-mêle un débat public consternant de médiocrité.
04:24Un modèle social qui a inversé la solidarité entre les générations.
04:27Un état inefficace.
04:28Une démocratie qui est malade.
04:30Une école qui ne remplit plus sa mission.
04:32Une justice qui dysfonctionne.
04:34Vous parlez d'impuissance publique.
04:36De renoncement politique.
04:37De désenchantement démocratique.
04:40Il y a des choses qui vont bien en France.
04:42Aujourd'hui, Edouard Philippe, dans cette France gouvernée, je le rappelle, par Emmanuel Macron depuis huit ans.
04:46Vous avez été le Premier ministre pendant trois ans.
04:48A vous lire, on a l'impression que rien ne va.
04:49Non.
04:50D'ailleurs, vous avez vu que dans d'autres passages du livre, je dis qu'en dépit de ces sujets,
04:55qu'il faut aborder lucidement parce qu'ils sont sombres,
04:57il y a aussi une capacité de rebond qui est exceptionnelle dans notre pays.
05:00Je parcours la France depuis maintenant plusieurs années.
05:03Je connais ma ville, le Havre, dont je suis le maire.
05:05Je parcours le pays, je rencontre partout en France, mais vraiment partout en France,
05:09des femmes, des hommes qui ont une énergie, une capacité de rebond,
05:14qui sont des pépites exceptionnelles.
05:15Je ne supporte pas le discours décliniste.
05:18Je suis totalement convaincu que la France peut rebondir.
05:20Mais je suis convaincu, et c'est l'objet du livre,
05:22que pour rebondir, il faut regarder la réalité en face.
05:25Et que nous avons des problèmes.
05:26Et que la réalité, ça ne va pas.
05:28Et ça ne va pas.
05:28Il y a beaucoup de choses dans la réalité qui ne vont pas.
05:31Regardons-les en face, prenons les décisions qui s'imposent,
05:32sans nous raconter d'histoire, sans dire que la France est écrasée
05:38par une politique d'austérité, alors qu'elle a le plus haut niveau de dépenses publiques
05:41des pays de l'OCDE.
05:42Et sans immobilisme.
05:43Arrêtons de raconter des blagues.
05:44Ce qui est très clair dans votre livre, pardonnez-moi de vous le dire,
05:46c'est que vous écrivez clairement que les élans réformateurs d'Emmanuel Macron,
05:49et que vous comparez à Nicolas Sarkozy d'ailleurs sur ce sujet,
05:51ont été stoppés net par les grandes crises.
05:53La grande crise financière de 2008 pour Nicolas Sarkozy.
05:56Le Covid pour 2020.
05:57Le Covid, c'était il y a cinq ans.
05:59Et globalement, vous le dites, vous l'avez déjà esquissé dans une interview au point
06:03il y a quelques mois, qu'il ne se passe rien depuis cinq ans.
06:06Vous écrivez, aurait-il pu se relancer après ?
06:09Aurait-il dû ?
06:11Pourquoi diable ne l'ont-ils pas fait ?
06:13En visant Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy.
06:16Ça veut dire quoi ?
06:17Que depuis 2020, il ne s'est rien passé en gros en France ?
06:19Qu'il a manqué de courage ?
06:21Non, moi je ne suis pas du tout là pour attaquer tel ou tel.
06:23Je constate l'effet.
06:25Nicolas Sarkozy, en 2007, s'est fait élire sur un programme de rupture,
06:30sur une campagne incroyablement audacieuse et ambitieuse aussi.
06:33Et puis, il a été confronté à la crise en 2008.
06:36Ce n'est pas lui qui l'a fait venir.
06:38Il l'a d'ailleurs, s'agissant du court terme, plutôt très bien géré.
06:42Et ensuite, l'élan réformateur qu'il avait animé et sur lequel il s'était fait élire,
06:47on a pris un sacré coup.
06:48D'abord parce qu'il n'avait plus beaucoup de marge de manœuvre.
06:50Et je constate qu'Emmanuel Macron, après 2020, après la crise Covid, en tout cas après la première phase du Covid...
06:55C'est au moment où vous quittez le gouvernement ?
06:57L'élan réformateur de 2017 à 2020, il faut bien reconnaître qu'il s'est assez largement calmé.
07:02D'abord probablement parce qu'il préparait sa réélection en 2022.
07:05Et ensuite, parce qu'en 2022, au moment de l'élection présidentielle,
07:08on ne peut pas dire que le programme a été d'une clarté totale,
07:10que les engagements aient été d'une audace considérable.
07:14Absence de majorité en 2022, majorité relative, encore plus d'absence de majorité en 2024.
07:20On a donc un pays dont, objectivement, il faut bien constater...
07:24Qui ne se passe rien.
07:25Qui ne se passe pas grand-chose.
07:28Attendez, soyons clairs.
07:29L'absence de majorité interdit, de fait, et chacun le constate,
07:35les grandes réformes dont nous aurions besoin.
07:37Quand je le dis, je ne m'en réjouis pas.
07:39Je ne suis pas du tout heureux de cette situation, je la déplore très largement.
07:41Mais je la constate, parce que, de fait, c'est ce qui est en train de se passer.
07:45Et donc, la France, elle fait des phrases,
07:50elle prend des initiatives législatives à travers une collection de propositions de lois
07:54qui sont individuellement intéressantes ou pas intéressantes.
07:58Mais il n'y a pas de grands projets, il n'y a pas de grands souffles,
08:01il n'y a pas de grandes réformes.
08:02Et personne, personne, Madame Salamé, ne pense une seconde, dans ce pays, aujourd'hui,
08:06qu'on est en train de préparer l'avenir.
08:08Personne.
08:08Xavier Bertrand vous a répondu, Edouard Philippe aurait dû manifester sa colère
08:11quand il était Premier ministre.
08:13Lui et d'autres sont comptables du recul de l'autorité,
08:15de l'explosion de la dette, de la déconnexion avec les Français.
08:17Alors, il nous rejoue la rupture de Nicolas Sarkozy,
08:19mais il n'est pas Nicolas Sarkozy qui veut.
08:21Alors, je confirme à Xavier Bertrand que je n'ai pas pour ambition d'être Nicolas Sarkozy.
08:26Je ne suis pas sûr que ça le rassure, d'ailleurs.
08:28Mon ambition, c'est d'être moi-même,
08:29d'être à l'aise avec moi-même,
08:31de dire ce que je pense,
08:32et d'essayer de l'expliquer aux Français
08:33pour voir s'ils ont envie d'aller dans la direction que je propose.
08:35Alors, Nicolas Sarkozy n'est pas un modèle.
08:36En revanche, dans le livre, il y a deux modèles.
08:38Ce n'est pas un anti-modèle.
08:39Non, mais j'entends.
08:40C'est simplement, je ne cherche pas à ressembler à qui que ce soit.
08:42Mais en revanche, clairement, il y a deux modèles,
08:43deux dirigeants réformateurs à vos yeux,
08:45Margaret Thatcher et Gerhard Schröder.
08:48Je constate, là encore, on peut en penser ce qu'on veut,
08:50je constate qu'au Royaume-Uni et en Allemagne,
08:53dans des circonstances très différentes,
08:55avec des styles très différents,
08:56avec des origines politiques et une idéologie très différentes,
08:58voilà deux premiers ministres,
09:01enfin un chancelier et une première ministre,
09:04confrontés à des vraies difficultés dans leur pays.
09:05Pour Margaret Thatcher, c'était le décrochage britannique,
09:07on l'a oublié en France,
09:08mais le décrochage britannique des années 70,
09:10il est d'une violence et d'une...
09:12Bon, et en Allemagne, c'est les conséquences de la réunification
09:15qu'il fallait faire,
09:16mais qui évidemment font peser sur l'Allemagne de l'époque
09:18des contraintes considérables au début des années 2000.
09:21Et voilà deux premiers ministres
09:22qui, affirmant clairement les choses,
09:25encore une fois avec des idéologies différentes,
09:26font des réformes,
09:27souvent impopulaires.
09:30Ultra-libérales ?
09:30Extrêmement impopulaires,
09:32s'agissant de Margaret Thatcher,
09:33et très libérales.
09:35Très impopulaires, s'agissant de Schröder,
09:37et je ne sais pas si elles sont libérales,
09:39parce qu'elles étaient aussi assez largement social-démocrates,
09:42mais enfin, en tout cas,
09:42des réformes de structures profondes,
09:44qui changent la nature du marché du travail,
09:45qui changent la nature de la politique industrielle,
09:47qui changent la nature du pays.
09:49Je dis donc que,
09:50y compris dans des démocraties
09:51qui ont un attachement très fort au contre-pouvoir,
09:53c'est le cas au Royaume-Uni,
09:54c'est le cas en Allemagne,
09:55on peut transformer son pays,
09:57à partir d'une analyse lucide des problèmes.
10:00Tant qu'on se dit que, certes,
10:01il y a des choses qui ne vont pas,
10:02mais qu'on ne parle pas des choses qui ne vont pas vraiment,
10:03eh bien, on n'avance pas.
10:04Mais vous êtes sûr de pouvoir embarquer les franceurs
10:06leur promettant Thatcher et Schröder ?
10:08Mais je ne leur promets pas Thatcher.
10:08Le sang et les larmes.
10:09Je ne leur promets ni Thatcher ni Schröder,
10:11je ne leur promets pas le sang et les larmes,
10:12je leur promets un regard lucide sur ce qui va bien,
10:15et des propositions sincères
10:17sur comment je pense que ça peut aller mieux.
10:19Et puis ensuite,
10:19c'est le mérite de la démocratie,
10:21ils choisiront.
10:22Alors, vos préconisations,
10:24vous en avez dit un mot rapide à l'instant,
10:28en pointant en France une population qui vieillit,
10:31la dénatalité,
10:32vieillissement démographique qui vient fragiliser
10:35le modèle social,
10:36et notamment le système de retraite.
10:38Vous revenez dans le livre sur votre phrase
10:39qui avait fait beaucoup parler,
10:41il faut relever l'âge légal du départ à la retraite
10:44à 65, 66, voire 67 ans.
10:48Vous écrivez que le débat sur l'âge légal
10:50et sur l'allongement est désormais derrière nous,
10:54ça veut dire quoi ?
10:55Vous n'écrivez pas retraite à 66 ou 67 ans
11:01dans votre programme,
11:03mais vous préférez une dose de capitalisation obligatoire ?
11:06Vous avez évolué sur le sujet qui est crucial.
11:10Je dis que la France est confrontée,
11:12est en train d'entrer dans un piège démographique.
11:14Elle y est entrée plus tard que l'Italie,
11:16plus tard que l'Allemagne,
11:17plus tard que la Corée dont on parlait il y a quelques minutes,
11:19mais elle y est entrée.
11:19Ce piège démographique,
11:21il a deux caractéristiques.
11:23Il est d'abord le piège du vieillissement.
11:25Notre société vieillit,
11:26ce qui individuellement n'est pas un problème.
11:28On est assez heureux de vivre plus longtemps
11:29et on est assez heureux que nos proches vivent plus longtemps.
11:32Donc la société vieillit.
11:33La part des plus de 50 ans,
11:34la part des plus de 60 ans
11:35et demain la part des plus de 80 ans
11:36va augmenter très significativement
11:38dans la population française.
11:39Notre société vieillit.
11:40Très bien.
11:41Parallèlement...
11:41Qu'est-ce qu'on fait ?
11:42Elle vieillit.
11:43Parallèlement,
11:43deuxième élément du piège démographique,
11:45la dénatalité.
11:46On a commencé beaucoup plus tard,
11:47l'astu,
11:491,62 enfants par femme,
11:51c'est comme ça qu'on compte
11:51en France au global.
11:551,58 si on regarde exclusivement,
11:57je crois, la France métropolitaine.
11:59On est donc dans une situation
12:00où nous ne renouvelons pas les générations.
12:04Et ça veut dire quoi ?
12:05Ça veut dire ce chiffre que je trouve fascinant.
12:07Ça veut dire que dans la France d'aujourd'hui,
12:08la France de 2025,
12:09la France où nous vivons,
12:10il y a plus de gens vivants
12:12qui sont nés en 1946
12:13que de gens qui sont nés en 2024.
12:15Notre société vieillit
12:16et le nombre de jeunes, lui,
12:17se raccourcit
12:17et se rétrécit de façon très forte.
12:19Vous allez me dire,
12:20très bien, c'est la vie,
12:21c'est les gens qui décident
12:22ou pas de faire des enfants.
12:23Peut-être.
12:24Mais ça a une conséquence
12:25décisive sur notre système social.
12:27Pourquoi ?
12:27Parce que notre système social,
12:29il est fondé sur l'idée
12:30que ceux qui travaillent,
12:31les actifs,
12:32payent l'essentiel
12:34de la protection sociale
12:35pour ceux
12:35qui ne travaillent plus
12:37et qui ont travaillé,
12:37évidemment,
12:38qui ne travaillent plus.
12:39Et si vous avez
12:40une dénatalité qui dure,
12:42ça veut dire que le nombre
12:43des actifs
12:43dans 20 ans,
12:45dans 18 ans,
12:45va lui,
12:46être considérablement réduit.
12:47C'est ce que vit l'Italie.
12:49En Italie,
12:49dans les 10 ou 15 dernières années,
12:51la population active,
12:52le nombre de gens qui travaillent
12:53et qui sont au chômage
12:54mais en âge de travailler,
12:56a diminué
12:56de 2 millions de personnes.
12:58Quand votre population active
12:59diminue,
13:00vous créez nettement
13:01moins de richesses
13:02et vous ne pouvez plus
13:03prendre à votre charge
13:04ceux qui sont plus vieux que vous
13:06ou ceux qui sont plus jeunes que vous.
13:07Le constat est juste.
13:08Mais quelle est votre proposition ?
13:09Quelle est votre proposition ?
13:12Dans le programme,
13:13sur la question des retraites
13:14qui est capitale ?
13:15Si vous comprenez
13:15le piège démographique
13:17dans lequel nous sommes
13:18en train d'entrer,
13:19si vous regardez ce qu'ont fait
13:20les pays qui sont déjà
13:22dans ce piège démographique,
13:23l'Italie et l'Allemagne,
13:24vous constatez deux choses.
13:26Ou plus exactement,
13:26vous constatez trois choses.
13:28La première chose,
13:28c'est qu'effectivement,
13:30pour sauver la partie
13:30de leur système de pension
13:31qui repose sur la répartition,
13:33ils ont accepté
13:34de travailler plus longtemps.
13:35Ils ne l'ont pas fait
13:36de gaieté de cœur.
13:37Madame Mélanie,
13:38je le dis souvent,
13:38a fait campagne
13:39contre les 67 ans
13:40qui est déjà l'âge de départ
13:41à la retraite en Italie.
13:42Et une fois qu'elle est
13:43devenue première ministre,
13:44elle a laissé les 67 ans
13:46et un certain nombre
13:46de ses ministres évoquent
13:47aujourd'hui les 70.
13:49Donc, on travaille plus longtemps.
13:50On travaille plus nombreux aussi.
13:52Augmenter le taux d'emploi
13:53des juniors ou des seniors,
13:54c'est un vrai enjeu.
13:56Mais on travaille plus longtemps.
13:57La deuxième chose,
13:58c'est mettre en place
13:58un système de capitalisation
14:00qui n'a pas vocation
14:01à remplacer complètement
14:02la répartition,
14:03mais qui doit venir
14:04compléter le système
14:05de répartition.
14:06Combien ?
14:0610% des pensions de retraite ?
14:0810, 15, 20.
14:09En Allemagne, c'est environ 15.
14:10En France, c'est environ 2%.
14:11Donc, on peut aller plus loin.
14:12On peut arriver, à mon avis,
14:14à 15%.
14:14Ça prendra du temps.
14:15Mais c'est indispensable.
14:16Ça redonnera un peu
14:17de liberté individuelle
14:18à ceux qui veulent partir
14:19à la retraite.
14:20Et ça, c'est précieux.
14:21Et ça permettra
14:21de garantir le financement
14:23des investissements.
14:23Donc, vous assumez les choses.
14:24Non, mais c'est vrai.
14:25Mais bien sûr que je les assume.
14:26Vous les assumez.
14:27Si vous êtes élu président
14:28dans deux ans,
14:28oui, vous allez lever
14:30l'âge de départ à la retraite.
14:31Même si vous dites
14:31que ce n'est plus vraiment
14:32la question,
14:33mais vous le ferez
14:34et vous ouvrirez
14:35la capitalisation
14:36à 10, 15%.
14:37C'est ça que les gens
14:37veulent entendre.
14:38Ils veulent savoir sur...
14:39C'est très exactement
14:40ce que je dis.
14:41Et je dis même
14:41que toutes celles et ceux
14:43qui racontent
14:44que l'on peut baisser
14:45l'âge de départ à la retraite,
14:47qui racontent
14:47que l'on peut ne pas tenir compte
14:49de ce qui est en train
14:50de se passer
14:50dans notre démographie,
14:51ils sont dans le déni du réel.
14:54Ils sont dans le déni du réel.
14:56Et l'exemple espagnol,
14:57l'exemple italien,
14:58l'exemple allemand,
14:58que ce soit pour des gens
14:59qui sont très à droite
15:00ou très à gauche,
15:00devraient leur ouvrir les yeux.
15:02Edouard Philippe,
15:02venons-en à la question
15:03de l'immigration
15:04qui est abordée
15:05dans votre livre
15:06par le biais de la démographie.
15:08Vous écrivez clairement
15:09« Les démagogues obsessionnels
15:11et angoissés
15:12du grand remplacement
15:13racontent n'importe quoi
15:15lorsqu'ils prétendent
15:17se fixer l'objectif
15:18d'une immigration zéro. »
15:20Fin de citation.
15:21Et vous dites que oui,
15:21avec une population vieillissante,
15:24on va avoir besoin
15:25d'une immigration,
15:26qu'elle est nécessaire,
15:28mais il faudra déterminer
15:29tous les cinq ans
15:30le nombre,
15:30le profil des immigrés
15:31qui entrent en France.
15:33Donc vous êtes favorable
15:34à une immigration choisie,
15:36entre guillemets,
15:37à des quotas
15:38par métier,
15:39par pays.
15:39Expliquez-nous.
15:40Je considère que
15:41si nous voulons faire face
15:42à cette future diminution
15:44de la population active,
15:46nous aurons besoin,
15:48et nous devons l'assumer,
15:49de faire venir
15:50des compétences
15:51de l'étranger.
15:52Nous aurons besoin
15:53d'étudiants étrangers
15:54dans les universités françaises.
15:55Nous aurons,
15:56comme c'est le cas aujourd'hui,
15:56besoin de médecins étrangers.
15:57Il se trouve que
15:59quand vous allez
16:00dans les hôpitaux publics,
16:01ou même d'ailleurs
16:02en médecine de ville,
16:02vous voyez un certain nombre
16:03de médecins étrangers.
16:05Et vous êtes assez heureux
16:06qu'ils soient là.
16:06Je n'ai jamais vu personne,
16:08y compris dans les démagogues
16:10obsessionnelles du grand emplacement,
16:11expliquer
16:11« Non, surtout ce qui serait bien,
16:12c'est qu'ils se barrent.
16:13Surtout ce qui serait bien,
16:14c'est qu'ils ne soient pas là. »
16:14Ça n'est pas vrai.
16:15Bon, nous aurons besoin
16:16d'être soignants,
16:17nous aurons besoin
16:18d'ingénieurs,
16:19nous aurons besoin...
16:19Donc quand Bruno Retailleau...
16:21J'aimerais qu'on en produise plus,
16:22mais nous aurons besoin
16:24de faire venir
16:25des informaticiens.
16:26Quand il dit
16:27« L'immigration n'est pas une chance
16:28pour la France »,
16:29vous n'adhérez pas à cette phrase-là.
16:30Mais je vais vous dire,
16:31je ne mets presque même pas
16:32de morale là-dedans.
16:33Non, non,
16:33ce n'est pas une question de morale.
16:34Je fais un constat.
16:35Je dis,
16:35je pense qu'une partie...
16:37Donc vous dites
16:38qu'on en a besoin.
16:38On aura besoin,
16:40ce sera une partie nécessaire
16:41de notre prospérité.
16:43Et attention,
16:44dire qu'on a besoin
16:45d'une immigration maîtrisée,
16:46ça ne veut pas dire
16:47que tous ceux qui veulent
16:48peuvent venir.
16:49Ça ne veut pas dire
16:49qu'il n'y a aucun contrôle.
16:51Ça ne veut absolument pas dire
16:52qu'on ne maîtrise pas l'immigration.
16:53Et là encore,
16:54permettez-moi,
16:54parce qu'on est tellement
16:55franco-français,
16:56on se dit tellement des choses
16:57en fonction de posture,
16:58d'iodologie,
16:59en regardant tellement peu
17:00ce qui se passe ailleurs.
17:01Là encore,
17:02l'exemple italien.
17:03Moi, j'aime bien l'Italie.
17:03J'aime bien l'Italie
17:04parce qu'il y a une partie
17:05de ma famille qui vient d'Italie.
17:06J'aime bien l'Italie.
17:07Mais j'aime bien l'Italie
17:08parce que c'est un pays
17:09politiquement incroyablement complexe
17:10qui souvent vit les problèmes
17:11avant la France
17:12et qui essaie de les résoudre.
17:13Pas forcément comme nous.
17:14En Italie,
17:15Madame Méloni
17:16a fait une campagne
17:17incroyablement dure
17:18sur l'immigration.
17:19Vous le savez.
17:20Qu'est-ce qu'elle a fait
17:21une fois qu'elle a été au pouvoir ?
17:22Elle a constaté
17:23la contraction
17:23de sa population active.
17:25Elle a donc dit
17:25il faut beaucoup mieux
17:26maîtriser l'immigration
17:27mais certainement pas dit
17:29qu'il fallait une immigration zéro.
17:30Elle a régularisé
17:31500 000 étrangers.
17:33Un demi-million.
17:34Elle les a régularisés.
17:35Pourquoi ?
17:36Pas parce qu'elle considère
17:36que c'est une chance
17:37ou un problème.
17:38Parce qu'elle en avait besoin.
17:39Vous écoutez ce matin ?
17:41Vous avez l'impression
17:42que vous êtes
17:43Giorgia Méloni
17:44elle fait le job ?
17:46Je regarde l'Italie
17:46avec attention.
17:47Ça fait deux ans
17:47qu'elle est au pouvoir.
17:48Elle fait le job ?
17:49Elle a réussi à faire
17:50un certain nombre de choses
17:51dans un contexte italien
17:52qui est incroyablement compliqué.
17:56Elle est assez extraordinaire
17:57parce qu'elle a maintenant
17:58un discours
17:59qui est très différent
18:00de celui
18:01qu'elle tenait
18:03lorsqu'elle était en campagne
18:04et qui en fait
18:07est emprunt par la réalité.
18:08Mais vous savez
18:09c'est souvent le cas.
18:10J'ai souvent observé
18:11et peut-être d'ailleurs
18:12est-ce que ça a été mon cas.
18:13J'ai souvent observé
18:14que les grandes déclarations
18:15faites quand on est
18:16dans l'opposition
18:17sont beaucoup plus douces
18:20et beaucoup plus mesurées
18:22une fois qu'on se fronte
18:23à l'exercice du réel.
18:24J'invite d'ailleurs
18:26tous ceux qui
18:26lorsque j'étais Premier ministre
18:28m'ont par exemple
18:30expliqué que
18:30par définition
18:31s'il y avait
18:32des violences dans la rue
18:33c'est que
18:34le gouvernement
18:35que je dirigeais
18:36n'avait pas compris
18:37ce que c'était
18:37que la nature
18:38des questions de sécurité
18:39à se rendre compte
18:40que
18:41c'est toujours
18:42très difficile
18:42manifestement.
18:43Puisque vous parlez
18:44des violences dans la rue
18:44est-ce que
18:45vous estimez
18:45la question est simple
18:46et claire
18:47que Brudeau Retailleau
18:48ministre de l'Intérieur
18:49a mal géré
18:50le maintien de l'ordre
18:50le week-end dernier
18:51à Paris
18:51au vu des violences
18:52et des débordements
18:53après la victoire du PSG ?
18:55Je pense que
18:56les forces de police
18:57et que
18:58l'autorité administrative
18:59le ministère de l'Intérieur
19:00Brudeau Retailleau
19:01a fait face à une situation
19:02qui a été extrêmement
19:03compliquée à gérer
19:04qu'ils ont fait au mieux
19:05je ne sais pas
19:06s'ils étaient suffisamment
19:07préparés
19:07ou s'ils avaient pris
19:08les bonnes
19:08ils ont sous-estimé
19:09les risques ?
19:10Je ne sais pas
19:10quand vous voyez
19:12les débordements
19:13vous dites quoi ?
19:13Il y avait une mobilisation
19:14de force à Paris
19:15qui me paraît
19:15sérieuse
19:16dans les chiffres
19:17que j'ai vus
19:17je ne sais pas
19:17si c'était partout
19:18pareil en France
19:19je sais qu'au Havre
19:19ça s'est plutôt bien passé
19:20mais j'ai vu
19:21qu'il y avait eu
19:21des débordements considérables
19:22et extrêmement choquants
19:24extrêmement choquants
19:25l'idée qu'après
19:26un match de football
19:27qui devrait être
19:27d'une fête
19:28victoire ou défaite
19:30évidemment encore plus
19:30quand il y a une victoire
19:32on s'expose
19:33à des morts
19:34à des morts
19:35à des violences
19:36à des pillages
19:36mais c'est insupportable
19:38bon
19:38est-ce que le ministère
19:39de l'Intérieur
19:39a bien travaillé ?
19:40Je ne lui fais aucun
19:41procès d'intention
19:42il a probablement
19:43fait de son mieux
19:43il se rend compte
19:44sans doute
19:45peut-être plus qu'avant
19:46combien gérer le réel
19:47c'est difficile
19:48mais
19:48il y a quelque chose
19:49sur lequel il faut insister
19:50c'est que
19:51nous n'avons pas
19:52dans un arsenal juridique
19:53je l'ai dit
19:54lors d'un discours
19:54à Marseille
19:55récemment
19:56je le redis légèrement
19:57dans ce livre
19:57nous n'avons pas
19:58dans notre arsenal juridique
20:00les instruments adaptés
20:01à gérer
20:01ces délits
20:04qui sont insupportables
20:06et qu'il faut sanctionner
20:07et pas sanctionner
20:08avec un rappel à la loi
20:09et une condamnation
20:10à deux mois
20:11C'est ce que dit
20:11Gérald Darmanin
20:12il veut la suppression
20:13du sursis
20:14l'instauration
20:15de peine minimale
20:16et il dit que
20:17le code pénal
20:18n'est plus adapté
20:19à la violence d'aujourd'hui
20:20il a raison ?
20:21Nous nous avons fait
20:23avec le groupe Horizon
20:25le groupe du parti politique
20:27que je préside
20:27le groupe Horizon
20:29à l'Assemblée Nationale
20:29nous avons fait
20:30des propositions
20:30consistant
20:32à introduire
20:33dans notre code pénal
20:34et donc
20:35dans notre système pénitentiaire
20:36d'une certaine façon
20:37des peines ultra courtes
20:38en partant du principe
20:39que je vais
20:40un peu caricaturer
20:41pardon
20:41pour nos auditeurs
20:43qu'en France
20:44on incarcère
20:46très tard
20:46et assez longtemps
20:48et qu'il est probablement
20:50intelligent
20:50de faire l'inverse
20:51c'est à dire
20:51d'incarcérer très tôt
20:52et pas très longtemps
20:53pour qu'il y ait
20:54une réponse pénale
20:54ferme
20:55pas
20:55rappel à la loi
20:56et si tu recommences
20:57ça va mal se passer
20:58qu'est-ce que vous voulez comprendre
20:59de cette réponse pénale là ?
21:01Voilà
21:01donc cette proposition de loi
21:03elle a été adoptée
21:05à l'Assemblée Nationale
21:05bon
21:06j'espère qu'un jour
21:07elle sera présentée au Sénat
21:08j'espère qu'un jour
21:08on pourra s'en servir
21:09peut-être d'ailleurs
21:10elle doit être améliorée au Sénat
21:11ça c'est le travail législatif
21:12mais je crois
21:13qu'il faut que nous changions
21:14la façon dont nous réagissons
21:17à ces délits
21:17qui sont commis
21:18dans
21:19dans des attroupements
21:21dans des foules
21:22avec le sentiment
21:23d'impunité totale
21:25de gens qui ne comprennent
21:26parfois pas ce qu'ils font
21:27Edouard Philippe
21:28nous reste malheureusement
21:292-3 minutes
21:29et beaucoup de questions
21:30parce que votre livre
21:31pour le coup
21:32aborde tous les sujets
21:34et j'aimerais qu'on a
21:34donc question très rapide
21:36en fait si vous pouvez répondre
21:37le rapport sur les frères musulmans
21:39le RN demande
21:40l'interdition des frères musulmans
21:41en France
21:42prenant l'exemple
21:42sur la Jordanie
21:43et l'Egypte
21:44vous en dites quoi ?
21:45j'en dis qu'il est parfaitement légitime
21:50et absolument indispensable
21:52de lutter contre tout groupe
21:53qui ressaperait
21:54les fondements de la République
21:55ça ne pose aucun problème
21:56qu'il soit religieux
21:58ou politique
21:59dès qu'on sable
22:00les fondements de la République
22:01on n'a pas accepté ça
22:02donc interdire les frères musulmans ?
22:03après
22:03mais c'est souvent le cas
22:05avec le RN
22:05je ne sais pas exactement
22:07quelle forme cela peut
22:08vouloir dire
22:09s'il s'agit d'interdire
22:11ou de dissoudre
22:12une association
22:13qui est l'organisation juridique
22:15des frères musulmans
22:15en France
22:16il y a un dossier à constituer
22:18il faut le documenter
22:20très bien
22:20c'est possible
22:21interdire
22:22à des gens
22:23d'adhérer
22:24d'une certaine façon
22:25intellectuellement
22:26à l'idéologie
22:27des frères musulmans
22:28vous voyez bien
22:28que ça va être nettement
22:29plus compliqué
22:29mais cela dit
22:30c'est un combat
22:31qu'il faut mener
22:32parce que
22:32encore une fois
22:33dès lors que l'on veut
22:34saper les fondements
22:35de notre République
22:35nous devons être intraitables
22:37intraitables
22:37on peut accepter
22:39toutes les différences
22:40dès lors qu'elles respectent
22:42les fondements
22:43Gabriel Attal
22:44va interdire le voile
22:45aux mineurs
22:45de moins de 15 ans
22:46vous en pensez quoi ?
22:47j'en pense que
22:48à titre personnel
22:49quand je vois
22:49une jeune enfant
22:51de 10 ans
22:51qui porte le voile
22:52ça ne me réjouit pas
22:54et je dirais même
22:54que ça me choque
22:56ça me choque
22:58parce que je trouve
22:59qu'il y a un choix
23:00identitaire
23:01qui est imposé
23:03par les parents
23:03et que je trouve
23:05qui me choque
23:06je dois bien le reconnaître
23:07ensuite
23:09est-ce qu'il faut en faire
23:09une loi ?
23:11et qu'est-ce que
23:11pourrait être cette loi ?
23:12est-ce que la loi
23:13ce serait l'interdiction
23:14de l'ensemble des signes religieux
23:15dans l'espace public
23:16pour les moins de 15 ans ?
23:18ou est-ce que ce serait
23:19simplement l'interdiction
23:20du voile
23:21et d'ailleurs
23:21de quel voile
23:22pour des jeunes filles
23:23qui peuvent avoir
23:2413 ou 14 ans ?
23:25vous savez
23:25il m'arrive d'être juriste
23:27ou plus exactement
23:28il m'arrivait d'être juriste
23:29et il y a un principe en droit
23:30qui est un principe
23:31qu'on oublie trop souvent en France
23:32qui est
23:32règles sans sanctions ne vaut
23:33moi je vois beaucoup
23:35de règles en France
23:35parce que dès qu'on a un problème
23:36on aime bien faire une règle
23:37on aime bien faire une interdiction
23:38ça permet d'avoir une posture
23:39est-ce qu'en France
23:40on applique effectivement
23:42la loi qui interdit
23:44et depuis longtemps
23:44le port du voile intégral
23:46qui dissimule le visage ?
23:47je ne crois pas
23:48je trouve ça très choquant
23:49je trouve ça très choquant
23:50et puis un dernier mot
23:51madame Salamé
23:51parce que si on parle de ce sujet
23:53il faut en parler sérieusement
23:53c'est très bien d'imaginer
23:55qu'une interdiction
23:56peut régler les choses
23:56mais je suis convaincu
23:58que l'essentiel
23:59c'est le contre-discours
24:00l'essentiel
24:01c'est le combat qu'on mène
24:02pour faire en sorte
24:03que partout en France
24:04et pour toutes les françaises
24:05et les français
24:06quelle que soit leur conviction religieuse
24:07l'émancipation républicaine fonctionne
24:09l'école fonctionne
24:10ce qui est important
24:10ça n'est pas simplement de dire
24:12on va interdire le port du voile
24:13dans tel ou tel endroit
24:14pour telle ou telle personne
24:15c'est de dire
24:16dans tel quartier
24:17il y aura une ascension sociale possible
24:18dans tel quartier
24:19il y aura
24:20les services publics
24:22quand ils sont nécessaires
24:23les activités commerciales
24:24l'emploi
24:25l'accès à l'emploi
24:25ce combat là
24:26qui est un combat difficile
24:28qui est un combat que les maires mènent
24:29et que parfois ils peinent à mener
24:31et que parfois ils ne réussissent pas à mener
24:32mais qu'ils mènent
24:33il est au moins aussi important
24:34je dirais même
24:35beaucoup plus essentiel encore
24:36que les propositions de postures
24:39consistant
24:39dont on ne sait pas très bien
24:40comment on les appliquerait
24:41dont on ne sait pas très bien
24:42si elles sont constitutionnelles
24:43mais qui permettent d'occuper l'espace public
24:44c'est donc de la posture
24:45pour occuper l'espace public
24:46le message est passé
24:48les municipales à Paris
24:49pour vous c'est Bournazel
24:50et pas Rachida Dati
24:52pour moi c'est Pierre-Yves Bournazel
24:54parce que
24:54je le connais
24:55je vois les qualités
24:56dont il dispose
24:57et je pense qu'il sera
24:57un très bon maire de Paris
24:58plus que Rachida Dati
25:00écoutez
25:01dans une élection
25:02vous pouvez respecter tous les candidats
25:04et puis avoir une préférence
25:05ma préférence c'est clairement
25:06Pierre-Yves Bournazel
25:07je vois chez lui
25:09quelque chose
25:09qui n'est pas simplement
25:10une ambition personnelle
25:11mais qui est une vision
25:12une stratégie pour Paris
25:13je vois une constance
25:14dans l'engagement
25:14je vois une capacité à rassembler
25:16et je vois toutes les caractéristiques
25:17de ce qu'il fera
25:18un grand maire de Paris
25:19voilà
25:19pour 2027
25:20vous ne croyez pas à la primaire
25:22un ticket Philippe Retailleau
25:24ce serait possible ?
25:24je ne sais pas pourquoi
25:25tout le monde parle de tickets
25:26en ce moment
25:26c'est très étonnant
25:28enfin je veux dire
25:28pourquoi pas d'ailleurs
25:30mais c'est très curieux
25:31pourquoi pas alors ?
25:32écoutez
25:32vous me parlez d'une primaire
25:33moi je n'y crois pas
25:34à cette histoire de primaire
25:34c'est Gérald Darmanin
25:35qui vous en parle
25:36c'est votre ami
25:36bien sûr que c'est mon ami
25:37mais vous savez
25:38il lui arrive de ne pas être
25:39totalement d'accord
25:40avec ce que je dis
25:40et puis il peut m'arriver
25:41moi de ne pas être
25:41totalement d'accord
25:42avec ce que je dis
25:43ça ne reste pas moi
25:44un ami et un ami
25:44que j'aime tendrement
25:45mais néanmoins
25:47je ne crois pas
25:47à cette histoire de primaire
25:48dans un champ politique
25:49aussi large que
25:51je crois
25:52des républicains
25:54jusqu'à Renaissance
25:55parce que
25:55je ne vois pas
25:57comment les électeurs
25:57je ne vois pas
25:58comment les partis politiques
25:59d'ailleurs
25:59partis politiques qui sont
26:00un foutu
26:03incapable de s'entendre
26:05sur des choses
26:06bien plus faciles
26:07que la désignation
26:08d'un candidat
26:09à l'élection présidentielle
26:09incapable de signer
26:11un contrat de coalition
26:12incapable même
26:13d'admettre l'idée
26:14qu'alors qu'ils gouvernent
26:15ensemble
26:15ils se sont inscrits
26:16dans une coalition
26:17enfin je veux dire
26:17et après on parlerait
26:19d'une primaire
26:19ça n'existe pas
26:20je n'y crois pas
26:21alors vous me posez
26:22vous me posez la question
26:23de Bruno Rotailleau
26:25aujourd'hui
26:25je n'ai pas compris
26:26qu'il était candidat
26:26à l'élection présidentielle
26:27j'ai compris qu'il était
26:27ministre de l'intérieur
26:28et président de l'air
26:30et président de l'air
26:31et ça l'occupe
26:32très bien
26:33ça l'occupe beaucoup
26:33vous n'allez pas être nombreux
26:34sur la ligne de départ ?
26:35mais on verra
26:36de toute façon vous savez
26:37le principe des élections
26:38c'est qu'à la fin
26:38ce sont les français qui voient
26:39moi je n'y vais pas
26:40contre quelqu'un
26:41je vais
26:42et il se trouve qu'aujourd'hui
26:44je dois être le seul
26:45à avoir déclaré ma candidature
26:47à l'élection présidentielle
26:48bon donc je ne vais pas
26:48m'excuser de l'avoir fait
26:49je l'ai fait
26:50et je me prépare pour le faire
26:51je ne le fais pas
26:52dans une logique d'exclusive
26:53je ne le fais pas
26:54dans une logique d'opposition
26:55à tel ou tel
26:56à l'intérieur
26:57de ce vaste bloc central
26:58dont j'appelle
26:59de mes voeux
27:00la constitution
27:01je le fais
27:02en réfléchissant
27:03à ce que je vais proposer
27:05aux françaises
27:05et aux français
27:06et puis
27:06les françaises et les français
27:08ils ont d'autres propositions
27:09mais heureusement
27:09non de non
27:10c'est la démocratie ça
27:11et puis ils choisiront
27:12non de non
27:13merci
27:13merci Edouard Philippe
27:16le prix de nos mensonges
27:17chez J.C. Lattès
27:19en librairie aujourd'hui
27:21merci d'avoir été
27:21à notre micro

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