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00:008h moins le quart, la santé mentale a été décrétée grande cause nationale 2025 en France,
00:08mais quand il entend ça, notre invité lui s'arrache les cheveux, Simon Colbach.
00:14Bonjour à vous Christophe Climaco, vous êtes le secrétaire général de la CGT Santé dans notre département.
00:20Hier vous avez organisé une mobilisation à l'hôpital de Perpignan pour dénoncer la fermeture cet été
00:25du seul service qui prend en charge les ados en psychiatrie dans notre département,
00:29le service d'hospitalisation. Fermeture prévue du 1er au 23 août, pour quelles raisons ce service va-t-il rester fermé pendant 3 semaines ?
00:37Tout simplement parce qu'il n'y a pas de médecin, en tout cas il n'y a pas de médecin qui ne serait pas en congé
00:43pour pouvoir garder ce service ouvert. Et ça nous on trouve que c'est une aberration,
00:48qu'on n'arrive pas à trouver un médecin qui puisse pallier justement au congé de son confrère.
00:53C'est la première fois que ce service va fermer ?
00:56Alors à notre connaissance, un service d'hospitalisation, c'est la première fois que ça ferme dans ce terme-là.
01:02Alors ce service d'hospitalisation, il faut expliquer que c'est un service qui potentiellement sauve des vies,
01:06puisqu'ils sont pris en charge des adolescents, notamment aux tendances suicidaires.
01:10Exactement, et quand on voit même le plan régional de santé du département qui place en second comme mortalité le suicide,
01:21on trouve que c'est une aberration aussi de laisser notre jeunesse comme ça en plein été,
01:25surtout qu'on sait que l'été on double, triple voire quatriplé la population de notre département.
01:31Alors justement, l'été, la directrice de l'hôpital de Tuir, dont dépend cette unité,
01:36Fabienne Guichard, vous l'avez peut-être entendu tout à l'heure dans notre journal de 7h,
01:39la directrice de l'hôpital de Tuir dit au contraire, l'été il y a moins d'hospitalisation dans ce service,
01:44c'est le bon moment, c'est pas un bon moment pour fermer,
01:47mais elle explique que malgré tout, c'est tout de même le moins mauvais moment pour fermer cette unité.
01:53Alors c'est une statistique, après de l'autre côté, on n'a pas de statistique aussi de passage à l'acte des adolescents sur le département dans la même période,
02:02et après je dirais que c'est un service public, et le coût d'une vie, est-ce qu'on peut mettre un coût d'euro ou de congé sur une vie d'adolescent ?
02:12Nous on dit non.
02:13Alors qu'est-ce qui va se passer pour ces adolescents qui sont en crise psychiatrique au plein milieu du mois d'août ?
02:20Qu'est-ce qui va se passer pour eux ?
02:22Alors c'est les autres équipes qui vont prendre en charge ces cas qui vont arriver,
02:29qui devraient être en hospitalisation, mais ça va être dans un surplus d'activité,
02:33et on va mettre un pansement sur une chambre de bois,
02:37puisque soit ils seront accueillis sur des unités mobiles ou sur un hôpital de jour,
02:41mais à 16h30, l'hôpital de jour ferme.
02:43Donc si la situation n'est pas réglée, il sera retourné au domicile hélico-péresto.
02:48Donc un adolescent au tendance suicidaire, à 17h, on lui dit au revoir,
02:52tu peux rentrer chez toi.
02:54Alors il y a quand même deux places au CAC 48, aux urgences de l'hôpital de Perpignan,
03:00mais à part ces deux places, il n'y a rien d'autre.
03:03Et en plus, si c'est un adolescent de moins de 12 ans,
03:07il sera automatiquement mis à la charge du service pédiatrique,
03:12qui eux n'ont pas cette spécialité-là au niveau de la psychiatrie pour les enfants de moins de 12 ans.
03:17Vous nous dites que ce service va fermer faute de médecins,
03:19mais il y a peut-être d'autres médecins dans l'hôpital de Tuir,
03:22peut-être même des médecins généralistes,
03:24qui pourraient, ne serait-ce que dépanner,
03:26faire en sorte que ce service d'hospitalisation au moins reste ouvert.
03:29Est-ce que ce n'est pas envisageable ça ?
03:31Alors la problématique, c'est que tous les médecins psychiatres
03:34prennent les vacances au même moment.
03:36Alors ce qui est interdit pour les infirmiers et les soignants,
03:39soit par les directions qui imposent les congés,
03:43et c'est ce qui va être le cas pour l'hôpital de jour,
03:45où il y a des camarades et des collègues psychologues
03:48qu'on leur a refusé les congés pour pouvoir garder l'hôpital de jour ouvert,
03:52ça ne s'applique pas aux médecins.
03:53Et il y a aussi autre chose, et on l'a vu dernièrement sur une autre mobilisation à Thésa,
03:58où on réquisitionne du personnel pour la continuité de service.
04:01Mais pourquoi la préfecture et M. Niveau de l'ARS
04:04ne prennent pas leurs responsabilités pour justement soutenir la direction
04:07et réquisitionner pour garder ce service ouvert ?
04:11Donc vous dites au préfet des Pyrénées-Orientales,
04:14il faut réquisitionner ces psychiatres et leur dire de partir en vacances
04:16à un autre moment, de lisser leurs congés en quelque sorte.
04:19C'est ça exactement, de lisser les congés.
04:21Ils sont quatre à pouvoir suppléer,
04:25puisqu'il faut rappeler que pendant cette période-là,
04:28il n'y aura pour tout le département qu'un médecin psychiatre senior
04:32et un médecin psychiatre junior pour tout le département
04:35qui va de Océja jusqu'à Collioure et jusqu'à Lecate.
04:398h10, vous écoutez ici, Roussillon, notre invité,
04:42Christophe Climaco, secrétaire général de la CGT Santé dans les Pyrénées-Orientales.
04:46Et on le disait en introduction, le gouvernement a décrété
04:48la santé mentale grande cause nationale 2025.
04:52C'est juste de la communication, ça ?
04:55On dirait que c'est de la poudre de Père Mpempem,
04:57puisqu'en fait, on demande des moyens humains et des moyens financiers,
05:01parce que pour être attractif, pour qu'un médecin puisse venir,
05:05peut-être il faut lui montrer qu'il y a des équipes aussi en nombre,
05:08et également pour les équipes, pour faire venir des infirmiers et autres soignants,
05:13il faut montrer qu'il y ait des médecins en nombre,
05:15mais ça, ce n'est pas le cas actuellement.
05:16Très concrètement, Christophe Climaco, il n'y a eu aucun moyen en plus
05:19pour la psychiatrie dans les Pyrénées-Orientales,
05:21depuis que la santé mentale a été décrétée grande cause nationale.
05:25C'est vraiment comme s'il ne s'était rien passé ?
05:27Alors, il y a eu des crédits qui ont été débloqués,
05:30mais avec le retard pris, ça ne fait juste de pouvoir maintenir
05:35cette activité en mode dégradé et pas en fonctionnement normal.
05:39On sait que la psychiatrie a toujours été le parent pauvre
05:41de la médecine en France.
05:44On parle beaucoup de la santé mentale chez les jeunes,
05:47surtout après les années Covid et les confinements.
05:49Mais vous vous inquiétez, vous aussi, vous tirez la sonnette d'alarme
05:51concernant la santé mentale des personnes âgées.
05:54Le nombre de troubles psy dans les EHPAD,
05:57c'est un phénomène qui prend de l'ampleur, selon vous ?
06:01Alors, ce n'est pas selon moi, ce n'est pas des statistiques,
06:04c'est des files actives d'EHPAD,
06:05où on s'aperçoit dans une EHPAD du département,
06:07à Saint-Laurent-de-Serdan, il y a 70% des usagers
06:12qui ont des caractères psy.
06:1570% ?
06:15Oui, 70%, oui.
06:17Alors, ça peut fluctuer avec les entrées et les sorties,
06:20mais où les équipes demandent de la formation aussi.
06:23Et ce qui se produit dans cet EHPAD à Saint-Laurent-de-Serdan,
06:26ça se produit aussi dans d'autres EHPAD,
06:28où on a même maintenant de plus en plus des unités,
06:30ce qu'on appelle des unités fermées,
06:31pour tout ce qui est Alzheimer et autres,
06:34on va dire, caractéristiques psychiatriques très lourdes.
06:36Le sénateur des Pyrénées-Orientales, Jean Sol,
06:39a été chargé récemment de préparer un rapport sur la santé mentale.
06:42Il était venu, il était à votre place il y a quelques mois pour nous en parler.
06:46Est-ce que vous avez discuté avec Jean Sol ?
06:48Est-ce qu'il vous a contacté ? Est-ce que vous l'avez rencontré ?
06:50Alors, bizarrement, non.
06:52On a même fait une lettre ouverte qui est restée sans réponse.
06:56Et alors, oui, il est allé visiter le centre hospitalier de Tuir,
07:01mais est-ce qu'il est allé vraiment au fond du problème ?
07:06On ne pense pas, on pense que c'est, comme je vous ai dit tout à l'heure,
07:09c'est un effet d'annonce.
07:10Cet été, l'unité d'hospitalisation,
07:13une unité psychiatrique pour les adolescents,
07:15devrait donc rester fermée pour le mois d'août.
07:18On sait que, d'une façon générale,
07:19l'été, avec les congés des soignants,
07:22l'augmentation de la population dans le département,
07:24c'est toujours un moment très, très difficile pour nos soignants,
07:28et en particulier pour l'hôpital de Perpignan.
07:30Est-ce que vous avez déjà une tendance pour cet été aux urgences, par exemple ?
07:33Est-ce que vous redoutez que, de nouveau,
07:35la situation aux urgences devienne intenable cet été ?
07:38Alors, on redoute ça chaque année.
07:41Alors, malheureusement, ou plutôt heureusement,
07:43les collègues tiennent le choc et assurent,
07:47jusqu'à quand ?
07:48Jusqu'à un drame ?
07:49Et c'est ça qu'on veut éviter.
07:50On veut éviter le drame qui fasse la première une des journaux.
07:53Est-ce qu'il y a des fermetures, d'autres services qui pourraient fermer cet été ?
07:56Alors, à notre connaissance,
07:58les indicateurs n'annoncent pas de fermeture.
08:01Peut-être que, voilà,
08:03le temps venant,
08:05ça soit comme les années passées,
08:07sur les fermetures en nuit profonde.
08:08Merci beaucoup, Christophe Climaco.
08:10Je rappelle que vous êtes le secrétaire général
08:12de la CGT Santé dans les Pyrénées-Orientales.
08:15Pour aller plus loin,
08:16on entendra aussi Franck Niveau,
08:18le directeur de l'Agence régionale de santé,
08:20ici en Pays-Catalant.
08:21On l'entendra tout à l'heure dans le journal de 8h.
08:23Bonne journée à vous, M. Climaco.
08:24M. Climaco.
08:25Bonne journée, merci.
08:25Ici Roussillon.
08:28Actu locale, musique et bonne humeur.
08:31Ici Matin.
08:32La météo avec les messages sur le Facebook.
08:34Ici Roussillon, Mireille, 9 degrés aux angles à la montagne.
08:38Et puis, on s'allonge à cette hippolyte.
08:3919 avec Lili, j'attends plein de messages pour la météo.
08:43Ici Roussillon, le Facebook.
08:44Et puis également le WhatsApp au 04 68 35 5000.
08:48La musique avec Patrick Fiori.
08:49J'ai changé de ville, mille fois changé de nom.
08:55Cent fois j'ai failli finir dans...
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