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  • 03/06/2025
Avec Jérôme Guedj, député PS de l'Essonne

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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-06-03##

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News
Transcription
00:00– Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Gourdin.
00:07– Notre invité ce matin, Jérôme Guedj, qui est député de l'Essonne
00:10et porte-parole du Parti Socialiste. Jérôme Guedj, bonjour.
00:12– Bonjour.
00:13– Merci d'être avec nous.
00:14Alors, je vais commencer avec les violences qui ont suivi la victoire du Paris Saint-Germain
00:19en Ligue des Champions, les interpellations à Paris, pas qu'à Paris d'ailleurs,
00:24parce qu'on fait une fixation sur les Champs-Elysées,
00:27mais il y a eu des actes de violence un peu partout.
00:30Ce n'est pas nouveau, je le répète, ce n'est pas nouveau.
00:33Néanmoins, il y a eu une réalité.
00:35Alors, Bruno Rotailleau parle de barbare.
00:38Que pensez-vous de l'utilisation de cette expression, barbare ?
00:42– D'abord, c'est évidemment désolant que la fête soit gâchée
00:45par quelques crétins décérébrés, j'utilise toujours cette expression,
00:50qui évidemment jouent contre leur camp, jouent contre eux-mêmes,
00:53et puis jouent contre une certaine conception qu'on peut avoir
00:55des moments de communion nationale.
00:58Donc, vous l'avez dit, ce n'est pas nouveau,
01:00mais ce n'est pas pour autant que c'est acceptable.
01:05Donc, ça se condamne avec la plus grande fermeté.
01:08Je regardais les premières condamnations en comparution immédiate,
01:13avec des profils très variés, qui ne correspondent pas
01:17à cette idée de barbare.
01:21Moi, je n'aime pas les expressions à l'emporte-pièce de cette nature
01:24qui donnent l'impression.
01:27C'est des crétins, il n'y a pas d'autres mots.
01:30Mais cette espèce d'essentialisation,
01:33je trouve que ce n'est pas à la mesure…
01:37Une volonté de toujours employer les mots qui choquent
01:39et de l'escalade dans l'expression publique.
01:44On est dans cette période, et Bruno Retailleau en est un champion hors pair,
01:48de la surenchère verbale, d'une forme de démagogie populiste
01:53qui consiste à cliver.
01:55Et dans son rôle de ministre de l'Intérieur,
01:58il est responsable du maintien de l'ordre.
02:00Il faut questionner s'il a pu s'exercer dans des bonnes conditions,
02:03si les techniques de maintien de l'ordre sont les bonnes ou pas les bonnes,
02:06ce qui en aucun cas n'exonère encore une fois les responsables de ces violences.
02:10Mais dans ces moments-là, à quoi ça sert de mettre de l'huile sur le feu
02:16et puis d'une certaine manière d'éclipser le fond du problème
02:21et aussi la fête qui aurait dû avoir lieu.
02:25– Et qui a eu lieu dans de nombreux endroits, je voudrais le rappeler.
02:28– Fort heureusement, c'est un moment joyeux pour tous les supporters du PSG,
02:33pour les amoureux du foot.
02:34– Alors inversement, vous avez Antoine Léaumont,
02:37qui est député LFI,
02:40qui accuse Bruno Retailleau d'avoir organisé le chaos.
02:45– Ben voilà, on est dans ce jeu où la nuance n'existe pas.
02:50Il y a soit un Premier ministre qui aurait organisé les violences
02:56ou en tous les cas qui aurait contribué à leur déploiement.
02:59Et puis de l'autre côté, des émeutiers presque, pas organisés,
03:06mais qui participeraient d'un mouvement de contestation de l'ordre établi.
03:10Bon, encore une fois, moi dans la période, j'essaye d'introduire avec d'autres
03:15cette idée un peu saugrenue d'avoir de la nuance.
03:18Voilà, donc il y a en effet un problème de maintien de l'ordre dans ces moments-là,
03:22incontestablement.
03:22On ne sait plus faire, on ne sait pas faire.
03:25Moi, je comparais, j'ai lisé des papiers qui expliquaient
03:28qu'en Espagne, je crois que le Real de Madrid a gagné sept fois
03:31la Ligue des Champions ces dernières années,
03:33et il n'y a pas des meutes de cette nature.
03:35Pourquoi ? Et d'ailleurs, ce n'est pas que le foot.
03:37Pourquoi les grands rassemblements populaires, aujourd'hui,
03:39sont émaillés de violences de cette nature ?
03:41On le voit dans des manifestations de nature syndicale, politique,
03:44dans des moments festifs.
03:47Et donc, moi, comme toujours, ce qui m'intéresse,
03:50c'est de poser la question de l'efficacité.
03:51On a eu les Jeux Olympiques l'année dernière,
03:53il n'y a pas eu une seule violence.
03:56Donc, est-ce que c'est la nature de la manifestation ?
03:58Est-ce que c'est le fait qu'à l'époque, il y a eu un déploiement policier considérable ?
04:03Est-ce que c'est...
04:05Voilà, en fait, tout le monde doit se questionner,
04:07je n'ai pas de réponse miracle à cet instant-là,
04:09mais j'ai une seule certitude,
04:11c'est que ce n'est pas par des formules à l'emporte-pièce,
04:13en disant, c'est toi qui as commencé, c'est ta faute, qu'on réglera le problème.
04:16Est-ce que vous avez vu les appels sur les réseaux sociaux
04:18de jeunes Français issus de l'immigration
04:20qui disent, qui s'adressent à tous ceux qui sont venus casser,
04:23vous salissez nos quartiers,
04:26vous encouragez le racisme,
04:28et vous crachez sur un pays qui vous nourrit ?
04:30C'est ce que je disais tout à l'heure,
04:32c'est qu'ils jouent contre leur propre camp,
04:34d'une certaine manière, qui devrait être celui,
04:36ben voilà, on est des personnes qui vivent en France.
04:38Moi, je n'aime pas, y compris l'assignation qui consiste à dire,
04:41ce ne sont que les quartiers populaires qui sont venus manifester,
04:44ou qui ont...
04:45Je connais beaucoup qui sont venus pour faire la fête,
04:48parce que, notamment en région parisienne,
04:49les gens sont supporters du PSG,
04:51et c'est bien légitime.
04:53Mais oui, j'aime, moi, ces formulations de sursaut un peu républicain,
04:57qui consistent à dire, mais les gars ou les filles,
05:01à un moment donné,
05:02vous voyez une sorte d'éthique personnelle,
05:05de responsabilité personnelle,
05:06en disant des comportements crétins individuels,
05:09alimentent tous ceux qui veulent vous renvoyer à ce que vous êtes,
05:13d'où vous venez, votre origine,
05:15et considérer que vous êtes des barbares.
05:17À ce moment-là, ça donne des points à des discours comme ça,
05:21de stigmatisation, je ne trouve pas d'autres mots,
05:25de toute une partie de la jeunesse.
05:26Et pendant ce temps-là, samedi soir, dans le Var,
05:28à Pugé-sur-Argens,
05:29un homme d'origine de nationalité tunisienne a été assassiné.
05:34Un autre homme, turc, a été blessé grièvement.
05:38Le suspect présumé français.
05:41Deux vidéos contenues racistes ont été diffusées par le suspect,
05:46précisément, geste donc prémédité, le racisme.
05:49Un poison qui tue, a déclaré encore une fois Bruno Rotaillot.
05:52Mais qui répand ce poison ?
05:54D'abord, je vais vous dire une chose sur ce crime raciste.
05:57Moi, il y a, en moins de deux mois dans le pays,
06:01il y a eu deux meurtres, deux assassinats,
06:04à connotation ouvertement raciste.
06:07L'assassinat dans la mosquée du malheureux Abu Bakr Sissé,
06:12et la manifestation de racisme anti-musulman évident,
06:17et ce meurtre raciste.
06:19Et moi, je suis meurtri par, non pas la résignation,
06:23mais la banalisation d'une partie de la société face à ces meurtres racistes.
06:27Alors, je ne sais pas si c'est l'actualité du foot à nouveau qui a éclipsé,
06:31mais là, le sursaut devrait être gigantesque.
06:34Et je trouve qu'il y a...
06:35Une apathie ?
06:36Oui, je trouve qu'il y a une apathie dans le pays.
06:38Enfin, il faut bien mesurer ce que ça signifie,
06:41un fidèle qui est tué dans son lieu de culte,
06:43un meurtre raciste, revendiqué, assumé,
06:47avec la vidéo, avec, j'ai lu, qu'il avait prêté allégeance tel un terroriste.
06:50D'ailleurs, que le parquet national...
06:51Présumé innocent pour l'instant, le suspect, mais bon.
06:53Oui, mais que le parquet national anti-terroriste soit saisi,
06:56je trouve que c'est une bonne chose,
06:57parce que ça prend la mesure de la violence individuelle,
07:03mais surtout à l'endroit de l'ensemble de la société,
07:05et de ce que ça dit.
07:06Et si un pays se résigne à des actes racistes,
07:10à la montée de l'antisémitisme,
07:12à la multiplication des haines à dimension raciale,
07:15alors on est foutus.
07:16Je veux dire, alors on est vraiment foutus.
07:18Et moi, je suis un universaliste républicain,
07:21tout acte raciste concerne l'ensemble de la société,
07:25l'ensemble de la République.
07:26Et je trouve qu'on renvoie un peu chacun
07:28à sa propre émotion personnelle.
07:32Et là, s'il y a vraiment un sursaut qui est nécessaire,
07:34c'est sur ce terrain-là,
07:36parce qu'on voit bien la violence dans le champ des paroles,
07:39qui se prolonge par des violences physiques,
07:42et le retour de la violence raciste dans le pays
07:46est quelque chose qui devrait préoccuper matin, midi et soir.
07:49Franchement, dans la période, on n'a rien d'autre à faire que ça.
07:52– C'est un poison, dit Bruno Retailleau.
07:54Que lui dites-vous ce matin ?
07:56Mais qui répand ce poison ?
07:58C'est la question que je vous posais.
08:00Qui répand ce poison ?
08:01– J'y réponds très clairement.
08:03Chacun, à quelques niveaux que ce soit,
08:06mais peut-être encore plus pour les responsables politiques,
08:08doit ciseler et mesurer chacun des mots
08:10qu'il prononce dans le débat politique.
08:12Et oui, il y a une banalisation,
08:17une fascination pour certains,
08:20à un discours qui va mettre en cause
08:23les Français d'origine étrangère,
08:25les musulmans dans l'exercice de leur culte,
08:28l'islam comme religion qui ne serait pas pour certains
08:31incompatible avec la République.
08:33Oui, il y a des mots qui, par leur répétition,
08:37forgent dans des esprits disponibles à ça,
08:41parfois des passages à l'acte.
08:42Et que donc le racisme, il se combat d'abord et avant tout
08:46par une forme de, non pas de retenue,
08:49mais d'exigence morale dans les mots
08:52qu'on utilise dans le débat politique.
08:54Et toutes les formations politiques.
08:57Et je le dis, Bruno Retailleau,
09:00comme ministre de l'Intérieur et comme ministre des cultes,
09:02il devrait, le premier, lui,
09:04être complètement d'équerre sur ces questions-là.
09:07Bien. On devrait le voir peut-être dans le Var.
09:09Je ne sais pas, non ?
09:10Il n'est pas allé sur place.
09:12Mais oui, vous voyez, c'est...
09:13C'est une bonne question.
09:14Tout ça, c'est des moments très symboliques.
09:16Oui, de la même manière qu'après le meurtre dans la mosquée,
09:19il fallait dans la minute se rendre sur place
09:22et pas à la sous-préfecture à côté.
09:24Mais vous voyez, même en disant ça,
09:25je n'ai pas envie d'être dans la surenchère politique.
09:27Mais il y a des symboles qui sont perçus.
09:29Moi, j'entends des compatriotes qui disent
09:34« Nous avons peur. »
09:35Et dans ce moment-là, on ne peut pas laisser la peur se développer.
09:37Est-ce que vous lui dites ce matin « Allez dans le Var » ?
09:39Mais évidemment qu'il faut aller dans le Var.
09:40J'ai cru comprendre qu'il allait se rendre à l'ambassade de Tunisie.
09:45Mais avant d'être un Tunisien vivant en France,
09:50c'était une personne dans son lieu de vie,
09:53là où elle habitait, là où elle travaillait avec des amis.
09:56Et donc oui, dans ces moments-là,
09:58ça participe de l'émotion, évidemment.
10:01Mais vous voyez, moi, ce que je refuse,
10:03c'est qu'il y ait le sentiment d'un deux poids, deux mesures.
10:05Et que sur des meurtres aussi dramatiques,
10:08aussi insupportables, aussi inadmissibles,
10:11qui est une forme, je le redis, d'acceptation, de banalisation.
10:15Et il y a besoin de symboles extrêmement forts.
10:17– Alors justement, les symboles,
10:19je sais que vous avez défendu l'idée
10:22de tisser au fronton des mairies
10:25un drapeau israélien, un drapeau palestinien.
10:27Et vous avez vu le maire de Chalon-sur-Saône
10:29qui, lui, interdit le drapeau palestinien sur sa commune.
10:33C'est un signe de ralliement des émeutes urbaines, dit-il.
10:37– Là, c'est pareil.
10:38Il ne faut pas abîmer des choses qui sont dans le débat.
10:42Moi, j'ai repris la proposition de mon ami Nicolas Meillard-Rossignol,
10:46maire de Rouen, qui l'a fait dans sa ville
10:48et qui est la manière d'affirmer que dans la période
10:49sur ce conflit israélo-palestinien,
10:52sur la responsabilité qui est la nôtre en France comme élu,
10:55de ne surtout pas importer le conflit
10:56et de dire que la nuance,
10:59c'est de défendre la solution à deux États.
11:02Et que moi, je l'ai toujours été,
11:05pour un État palestinien aux côtés d'un État d'Israël en sécurité
11:09et quel plus beau symbole que de mettre ces deux drapeaux côte à côte.
11:13Mais je refuse, évidemment, qu'on invisibilise,
11:17dans le débat public, le drapeau palestinien.
11:20Ce serait, là aussi, donner l'impression qu'on refuse l'existence même
11:25du peuple palestinien et d'un État palestinien.
11:28Donc, là aussi, ça participe de la surenchère,
11:31ce genre de phrases à l'emporte-pièce.
11:32Je préfère la nuance mise sur la table par Nicolas Meillard-Rossignol
11:36et d'autres qui disent que notre rôle, c'est justement
11:38de montrer qu'on peut écouter les uns et les autres
11:42et avoir une position équilibrée,
11:44ce qui ne passe pas par le fait de soutenir le gouvernement de Benjamin Netanyahou.
11:47Je le combats pas plus que de dire que le drapeau palestinien
11:51serait le drapeau du Hamas.
11:52Le Hamas est l'ennemi des Palestiniens, incontestablement.
11:55– Bien, Jérôme Guet, je vais parler de politique avec vous et du PS, évidemment.
11:58– On ne sait que ça, de parler de politique avec vous.
12:00– Non, mais politique politicienne, le PS.
12:04Mais je voudrais que vous réagissiez à ce que me disait
12:08Émeric Caron, qui était à votre place la semaine dernière,
12:11ça ne me gêne pas qu'une petite fille de 5 ou 6 ans soit voilée.
12:14Et vous ?
12:16– Ce n'est pas ma tasse de thé.
12:20– Voilà.
12:21– Ce n'est pas ma tasse de thé.
12:22Je vais le dire très franchement, au risque de le récit.
12:25Mais je veux y introduire la nuance.
12:27Ce n'est pas parce que ce n'est pas ma tasse de thé
12:29que je considère que la réponse…
12:30– Ce n'est pas votre tasse de thé, c'est-à-dire ?
12:32C'est-à-dire que vous ne comprenez pas ?
12:33– Non, mais c'est-à-dire que chacun a la liberté
12:36de la manifestation de sa foi et de sa religion dans l'espace public.
12:40C'est pour ça que je le dis tout de suite,
12:41je suis farouchement opposé à la proposition qu'a fait Gabriel Attal.
12:45– De l'interdiction du port de voile.
12:47– De l'interdiction générale et absolue.
12:50– Aux petites filles et adolescentes.
12:51– Du coup, met le pied, foule au pied le principe de laïcité.
12:55C'est l'année du 120e anniversaire de la belle loi du 9 décembre 1905,
12:59qui est l'idée qu'il y a de liberté de croire et de ne pas croire sans pression.
13:04La seule chose qui doit être entendue, c'est, puisque ça c'était dans la loi de 1905,
13:08liberté de croire ou de ne pas croire sans pression.
13:11Et donc l'argument qui est de dire, est-ce qu'il y a des pressions sur des enfants
13:14à manifester et exercer leur culte ?
13:16Moi, c'est pour ça que je ne pense pas que l'outil législatif,
13:19qui va braquer toute une série de nos concitoyens,
13:22et au contraire peut-être les rendre encore plus disponibles
13:24à ceux qui veulent les récupérer, les islamistes en l'occurrence,
13:28je ne pense pas que c'est la bonne manière.
13:29La bonne manière, c'est celle de l'éducation populaire,
13:31c'est celle de la pédagogie, c'est celle du tissu associatif,
13:35bref, ce n'est pas par la manière législative brutale,
13:40parce que dans ce cas-là, on crée une ligne de fracture dans le pays,
13:43et puis on va faire quoi ?
13:45On va interdire toutes les expressions religieuses,
13:47parce que si on commence à le faire sur les mineurs de moins de 15 ans,
13:50alors je suis à peu près convaincu que ceux qui défendent depuis des années
13:54l'interdiction de tous les ports des signes religieux,
13:56et en plus ils ne le font pas sur tous les ports des signes religieux,
13:58ils ne se préoccupent que du voile, des signes relatifs à l'islam.
14:04Et là, c'est un dévoiement du principe de la laïcité, j'y suis opposé.
14:08Pour répondre à votre question avec franchise,
14:10parce que je sais que je vais me faire aussi incendier,
14:13moi, l'égalité femmes-hommes, la place de la femme dans la société,
14:19le refus de son invisibilisation,
14:21sont des éléments qui sont importants,
14:23c'est une bataille culturelle,
14:24mais qui ne se mène pas avec les outils juridiques de la laïcité,
14:27parce que sinon, on dévoie le beau principe de laïcité.
14:30Jean-Pierre Gage, congrès du PS, second tour jeudi,
14:33donc, vous soutenez Nicolas Maillard-Rossignol,
14:35qui est arrivé en deuxième position,
14:3640,38%, 42,21% pour Olivier Faure.
14:40Boris Vallaud, votre titre personnel pour Olivier Faure.
14:43Alors, Boris Vallaud, c'est quoi ?
14:45C'est un dissident de paille ?
14:46C'est un homme de main, finalement, déguisé d'Olivier Faure ?
14:52D'abord, je veux dire qu'en fait,
14:55ce n'est pas un deuxième tour comme on l'entend souvent,
14:57c'est deux élections différentes.
14:58La première, c'était pour définir le poids respectif
15:01dans les instances du Parti Socialiste,
15:03et donc, le premier renseignement,
15:04c'est que personne n'a la majorité à lui tout seul
15:06dans les instances du Parti Socialiste.
15:07Et puis après, il y a, en gros, si on devait comparer,
15:11la première élection la semaine dernière,
15:12c'est une élection législative,
15:14pour définir le Parlement du Parti,
15:16et la deuxième, c'est l'élection présidentielle
15:18pour désigner qui est le patron du Parti Socialiste.
15:21Et donc, on repart à zéro,
15:23et la question qui est posée à l'ensemble des militants socialistes,
15:26il doit y en avoir quelques-uns qui m'écoutent,
15:27malheureusement, il n'y a plus beaucoup de militants au Parti Socialiste,
15:30on a eu 23 ou 25 000 votants,
15:31ce n'est quand même pas très glorieux,
15:32ça devrait nous questionner sur notre attractivité,
15:35sur le bilan de la précédente direction.
15:39Et donc, voilà, maintenant, c'est à eux de choisir,
15:41et je crois qu'il y avait une aspiration au changement,
15:43et y compris les électeurs de Boris Vallaud,
15:46s'ils n'ont pas voté pour Olivier Faure,
15:48si eux-mêmes venaient du camp d'Olivier Faure.
15:49Moi, je soutenais Olivier Faure dans le précédent congrès,
15:52comme Boris Vallaud.
15:53Et donc, si on n'a pas été avec Olivier Faure dans ce congrès,
15:55c'est donc bien qu'on a estimé qu'il y avait une nécessité de changement,
15:58de clarification dans le rapport sur les alliances,
16:00de fonctionnement plus collégial,
16:02d'un parti qui bosse plus.
16:03Donc, voilà, Boris, moi,
16:04je n'ai pas bien compris sa prise de position,
16:06j'aurais entendu, d'une certaine manière,
16:08qu'il laisse ce qu'il a fait,
16:09la liberté de vote,
16:10pour tous ceux qui l'avaient soutenu.
16:14Oui, il laisse liberté de vote,
16:15ceux qui l'ont soutenu.
16:16Moi, je connais beaucoup de responsables politiques,
16:20des parlementaires, dans des fédérations,
16:22qui ont dit,
16:22nous, on va voter Nicolas Maillard-Rossignol,
16:24par cohérence avec la démarche qu'on a engagée,
16:27qui était de reconstruire un fonctionnement collégial
16:30dans le parti socialiste,
16:31de bosser davantage,
16:33et d'avoir une ligne claire d'affirmation socialiste
16:37à l'intérieur de la gauche,
16:38pour construire un rassemblement efficace.
16:40Jérôme Gage,
16:41pas de débat public
16:42entre Nicolas Maillard-Rossignol et Olivier Faure,
16:45pas de débat public.
16:47Moi, je l'aurais bien armé,
16:48mais il y a plein de journalistes qui me disent
16:53que c'est quand même un peu dommage
16:54que le parti socialiste fasse son congrès,
16:57non pas en catimini,
16:58mais dans l'intimité,
17:01si j'ose dire,
17:02des sections ou des fédérations socialistes.
17:03Si on a des choses à dire,
17:05on est un grand parti,
17:06et donc on a des positions,
17:07et ce débat, il est transparent,
17:08ça nous singularise d'autres formations politiques à gauche
17:11qui ne sont pas capables d'organiser un congrès,
17:13qui ne sont pas capables d'organiser de la démocratie
17:15en leur sein,
17:16et donc moi, j'aurais trouvé intéressant
17:17qu'on dise les débats qui traversent les socialistes,
17:20parce qu'en fait,
17:21c'est des débats qui traversent la gauche,
17:22et qui traversent le pays.
17:23Donc je regrette
17:24que Olivier Faure n'ait pas assumé
17:26cette confrontation démocratique
17:28qui n'aurait pas été un pugilat,
17:29parce que c'est l'argument qui est mis en avant.
17:31Non, on débat entre nous,
17:33encore une fois,
17:33c'est une vitalité démocratique.
17:35Alors justement, je pose des questions,
17:36puisqu'il n'y a pas de débat,
17:37et je vous pose une question directe, Jérôme Gage,
17:39est-ce que vous craignez en cas de victoire d'Olivier Faure
17:41de nouvelles compromissions avec LFI ?
17:45En tous les cas, on a besoin de...
17:47Est-ce qu'il n'y a pas de clarté ?
17:49Est-ce que selon vous, Olivier Faure n'est pas clair ?
17:52C'est une des raisons pour lesquelles
17:53j'ai soutenu avec d'autres,
17:55Nicolas Méliès-Rossignol,
17:56qui a d'ailleurs fait un rassemblement
17:57avec des gens venus de toutes les sensibilités
17:59du Parti Socialiste.
18:00Et ce point-là,
18:02ce n'est pas l'éléphant dans la pièce,
18:03mais quand même, il y a besoin
18:04d'être certain qu'au moment des prochaines élections municipales,
18:08comme au moment de la préparation des élections législatives,
18:12je ne sais pas s'il faut utiliser le terme de compromission,
18:14moi je considère qu'on ne peut plus avoir
18:15de fréquentation d'adversaires politiques à gauche
18:20qui nous privent de la victoire
18:21qui est essentielle contre le véritable ennemi,
18:23qui est le Rassemblement National,
18:25qui est la fin,
18:26et les autres compétiteurs,
18:28qui est la fin du macronisme déliquescent.
18:30Donc, à un moment donné,
18:31pour nommer les choses,
18:32la France Insoumise
18:33est un boulet
18:35qui plombe la gauche
18:37dans son travail de reconquête.
18:40C'est malheureux,
18:41mais c'est ainsi.
18:42Je suis le premier à le regretter,
18:43ça aurait pu se passer différemment.
18:44Mais quand on est arrivé à cliver,
18:46à conflictualiser,
18:47à brutaliser le débat politique
18:48comme le fait la France Insoumise
18:50et Jean-Luc Mélenchon,
18:51force est de constater
18:52que ça ne marche pas.
18:53Et donc, là oui,
18:54il y a besoin d'un Parti Socialiste
18:55qui puisse dire,
18:56qui puisse dire,
18:57écoutez, nous on a des choses à dire,
18:58qu'il n'y ait pas le programme de LFI
19:00moins 10%,
19:01qui n'est pas aligné
19:03sur cette manière de conflictualiser
19:05dans le débat public.
19:06À gauche, il y a débat.
19:07Hier, une nouvelle fois,
19:09Marine Tondelier a lancé
19:10un appel au Rassemblement,
19:11je la cite,
19:12le 2 juillet,
19:12il y aura une réunion
19:14de dirigeants de gauche.
19:15Vous irez d'ailleurs ?
19:16Pour l'instant,
19:17le Parti Socialiste
19:18n'a pas pris de position.
19:19Ce sera d'ailleurs
19:20un des premiers tests
19:20pour la nouvelle direction
19:21du Parti Socialiste
19:22et la nouvelle majorité,
19:25qui est de dire,
19:27est-ce qu'on entretient
19:28l'illusion
19:30qu'on peut faire
19:33l'union pour l'union
19:34sans avoir
19:35un contenu programmatique
19:36et considérer
19:37qu'on est fort
19:39uniquement parce qu'on est unis ?
19:40Non, moi je pense
19:40qu'on a d'abord
19:41une position socialiste
19:43et moi,
19:44elle est claire,
19:44c'est la gauche républicaine,
19:46la gauche sociale,
19:47la gauche écologiste,
19:48féministe,
19:48universaliste,
19:49laïque,
19:50qui a des points
19:52de divergence
19:52assumés
19:53avec la ligne
19:54portée par la France insoumise
19:55aujourd'hui.
19:55Il faut le mettre dans le débat.
19:56Que dit Marine Tandelier ?
19:57Le 2 juillet,
19:58les absents auront tort
19:59et l'histoire les jugera
20:00durement
20:01quand on aura
20:02l'extrême droite au pouvoir.
20:03Je lance un appel solennel
20:04à tous mes collègues de gauche.
20:06Il faut savoir arrêter
20:07le jeu des sept différences
20:09et placer son égo
20:10au-dessus
20:11de l'intérêt général.
20:13Les valeurs,
20:15les principes,
20:16ce ne sont pas
20:19des querelles d'égo.
20:21Moi, je pourrais inverser,
20:22mais je ne veux pas jouer
20:23au jeu de la petite phrase
20:24avec Marine Tandelier.
20:27Mais je voudrais inverser,
20:29c'est-à-dire qu'on part
20:30d'une clarté
20:31sur des principes,
20:32sur des valeurs,
20:33sur des exigences démocratiques
20:34et républicaines,
20:35et là,
20:36on arrive à reparler
20:37à plein de gens
20:37qui disent
20:38non mais moi,
20:39ce n'est pas possible,
20:40je ne peux pas
20:41accepter
20:42qu'en permanence
20:44on soit mis au pied du mur
20:45parce que c'est un peu ça
20:46ce qui se passe
20:46avec une partie de la gauche.
20:47Et encore une fois,
20:48je le redis,
20:48c'est inefficace
20:49dans le débat politique.
20:50Alors, deux choses,
20:50Jérôme Gage,
20:51pour qu'on soit clair,
20:53il y a deux élections
20:54qui arrivent,
20:55l'élection municipale,
20:56l'élection présidentielle.
20:58La municipale,
20:59est-ce que vous refusez
21:02tout accord électoral
21:03avec la France Insoumise
21:05dans les mairies ?
21:06Mais évidemment,
21:07d'abord pour deux raisons.
21:08La première,
21:09c'est que la France Insoumise
21:10elle-même,
21:11depuis plusieurs mois,
21:12a déjà désigné
21:13des responsables
21:14dans des municipalités
21:16dirigées par des socialistes
21:17en disant
21:17ceux-là,
21:18il faut les faire tomber.
21:19On serait quand même
21:20masochistes
21:21à Montpellier
21:21sur Michael Delafosse,
21:23mais il y a d'autres endroits,
21:24on serait quand même masochistes
21:26de faire des accords
21:27dans une ville
21:27avec eux
21:29alors qu'ils veulent faire
21:29la peau des socialistes
21:30à un autre.
21:31Je veux bien être sympathique
21:32mais je ne t'en parle
21:33deux fois à la joue
21:34pour me faire bananer.
21:35Première chose.
21:36Et puis la deuxième,
21:37il y a une question
21:37de cohérence.
21:39Comment expliquer
21:39qu'on doit construire
21:41la préparation
21:42de l'élection présidentielle
21:43en construisant
21:45cette gauche républicaine
21:46non-mélenchonienne
21:47et un an avant
21:48des élections
21:49pour des tambouilles locales
21:53s'allier avec eux ?
21:56Il y aurait un problème
21:57de cohérence.
21:57Et donc à chaque fois
21:58qu'il y aura un logo
21:59du Parti Socialiste
22:00à côté d'un logo
22:01de la France Insoumise,
22:02même s'il n'y en a qu'un seul,
22:03on va nous dire
22:04mais donc qu'est-ce que vous faites ?
22:05Et moi c'est cette clarté
22:06dont j'ai besoin.
22:07On ne peut pas faire la godie.
22:08Olivier Faure sera à votre place
22:10demain, je le poserai clairement
22:11et j'insisterai même.
22:13Je crains qu'il ne vous dise
22:14comme je l'ai entendu
22:14pendant les débats,
22:15moi j'ai sillonné le pays
22:16dans les débats
22:17du congrès du Parti Socialiste
22:19où il y avait des gens
22:20et lui-même je crois
22:21que j'ai fait un débat
22:22avec lui, je suis même certain,
22:23à Toulouse, en Haute-Garonne
22:24où la réponse est de dire
22:26oui mais il y a des circonstances
22:26locales qui peuvent justifier
22:28d'eux mais à un moment donné
22:29la politique c'est d'abord
22:30des principes
22:31et c'est d'abord des valeurs.
22:32Et c'est une cohérence
22:33et une constance.
22:34Donc on ne peut pas
22:35donner l'impression
22:35de godiller, d'être sinueux
22:37en permanence
22:38parce que sinon on perd les gens.
22:39Moi je fais partie des gens
22:41qui pensent qu'on doit pouvoir
22:42y compris prendre ses risques
22:43en politique.
22:44Et en 2027 ?
22:44Et en 2027 évidemment.
22:45Il faut qu'il y ait la candidature
22:50la plus large à gauche
22:51mais l'important c'est
22:52sur la clarté du programme.
22:53Et encore une fois
22:54je le redis qu'on reparte
22:55d'éléments programmatiques
22:57sur la question sociale
22:58sur la question écologique
22:59sur les questions républicaines
23:00et régaliennes
23:00dont on a parlé.
23:01Moi je plaide pour une gauche
23:03qui n'élute pas les sujets
23:05le partage des richesses
23:06la question écologique
23:07mais aussi les sujets régaliens
23:08les sujets de sécurité
23:09c'est dans les préoccupations
23:11de nos concitoyens
23:11donc on doit les aborder
23:12ce qu'on a fait les uns
23:13et les autres dans ce congrès
23:15mais pas en se disant
23:17c'est le plus petit dénominateur commun
23:18parce qu'attention
23:19il ne faut pas froisser
23:20un tel ou un tel.
23:21Les gens ont besoin
23:21dans la période de clarté
23:23de gens résolus, déterminés
23:24moi c'est ce que je veux faire
23:25pour la période
23:27qui va de maintenant
23:27aux élections présidentielles.
23:29Merci Jérôme Guèche
23:30d'être venu nous voir ce matin.
23:31Merci.
23:338h57
23:33vous êtes sur Sud Radio.
23:35Sous-titrage Société Radio.

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