Home-jacking : le fléau qui terrorise les stars

Sud Radio

29/09/2023

Avec Sofiane Aboubeker, président de l'Association des Métiers de la Sécurité

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00:00 - Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Roger.

00:04 - Il est 7h46, Sud Radio vous explique qu'est-ce que le "homejacking",

00:08 ces attaques qui visent notamment des personnalités.

00:11 L'animateur de télé Bruno Guillon en a été victime cette semaine avec sa famille,

00:16 une agression à son domicile, les malfaiteurs l'ont menacé avec une arme ligotée,

00:20 ligotée sa femme. Nous sommes avec Sofiane Aboubecker

00:23 qui est présidente de l'association des métiers de la sécurité. Bonjour.

00:26 - Bonjour.

00:27 - Quelle est la différence d'ailleurs entre ce qu'on appelle le "homejacking"

00:30 et puis un cambriolage classique ?

00:32 - Un "homejacking" c'est un cambriolage classique avec de la violence aggravée

00:37 et en réunion avec des bandes organisées qui vont repérer un certain nombre de phénomènes,

00:43 de mouvements qui vont étudier la situation de leurs victimes

00:46 et qui vont passer à l'acte quand la victime est présente à son domicile,

00:50 au seul lieu avec sa famille.

00:51 - Ce n'est pas du hasard, ils interviennent parce qu'ils ont bien repéré un petit peu ce qui se passe.

00:55 Dans le cas de Bruno Guillon, c'est ce qui s'est passé ?

00:57 - C'est mécaniquement ce qui a dû se passer puisque les "homejacking"

01:00 sont toujours des opérations complexes en bande organisée à plusieurs

01:03 avec des malfaiteurs qui sont extrêmement bien renseignés.

01:06 - Oui, qui sont bien renseignés et des opérations qui vont assez vite,

01:12 qui sont rapidement menées et traumatisantes bien sûr.

01:16 - C'est extrêmement traumatisant parce qu'elles sont violentes.

01:18 La première des choses à faire quand on est victime de "homejacking"

01:21 c'est surtout de ne jamais résister.

01:22 Plus on va résister, plus on s'expose à un déchaînement de violence.

01:25 Et c'est ça la grande différence.

01:27 Et ce qu'il faut savoir c'est qu'un cambriolage en moyenne c'est 7 minutes.

01:29 Un "homejacking" c'est entre 7 et 15.

01:31 - Et donc je disais, ils visent des personnalités ou en tout cas des gens fortunés

01:38 pour essayer d'avoir des bijoux, etc. Qu'est-ce qu'ils visent ?

01:43 - On vise des personnes qui sont exposées,

01:45 dans lesquelles on sait ou alors on a l'impression de savoir qu'ils ont du patrimoine.

01:49 Donc on va vouloir voler des bijoux, des produits luxe,

01:52 on n'est pas simplement sur la télé, le microscope et l'ordinateur.

01:57 On est vraiment sur des opérations qui visent à s'approprier des produits de luxe

02:02 ou des produits pour lesquels on a de la valeur, à la différence d'un cambriolage.

02:05 - Oui c'est ça. Et puis avec des méthodes qui sont assez radicales.

02:08 On menace pour obtenir aussi un code bancaire,

02:12 et puis des bijoux qui pourraient être cachés.

02:15 - Tout ce qui est possible.

02:16 En fait parce qu'ils ont l'impression qu'ils vont pouvoir récupérer de la valeur.

02:20 Et donc toutes les méthodes sont bonnes pour eux, pour pouvoir s'approprier cette valeur.

02:24 - Alors comment éviter ces home-jacking ?

02:26 On parle de plus en plus de panic room. C'est quoi ça ?

02:29 - La panic room c'est une pièce sécurisée qui est construite dans un domicile,

02:34 par laquelle on ne peut a priori pas rentrer.

02:37 Et avec en général une liaison sécurisée vers l'extérieur pour pouvoir appeler la police

02:41 pour une intervention rapide.

02:43 C'est une pièce sécurisée en fait une panic room, tout simplement.

02:45 - Oui, pièce sécurisée, c'est-à-dire avec des blindages partout

02:48 et on ne peut pas l'ouvrir.

02:50 - En fonction de ses moyens.

02:52 Plus il y a de moyens, plus elle est résistante et moins on peut l'ouvrir.

02:54 - Oui, oui, alors c'est bien, mais si vous êtes surpris en pleine nuit par exemple,

02:59 vous avez du mal à vous rendre dans la panic room.

03:01 - En fait ce qu'on fait c'est qu'on met des dispositifs de sécurité avancés

03:03 pour pouvoir avoir une alerte.

03:05 Avant ce n'était pas "j'attends le dernier moment que quelqu'un rentre chez moi

03:08 et puis je vais dans la panic room".

03:08 Non, il y a des dispositifs de sécurité électronique qui permettent d'alerter en amont

03:12 pour se dire "tiens, là il y a une tentative, il y a une intrusion,

03:16 ou une tentative d'intrusion, il faut qu'on aille se réfugier dans cette panic room".

03:19 Et donc on va dans cette panic room prévenir les services de police

03:22 pour une intervention rapide et surtout pour rester en sécurité.

03:25 - Bon, alors tout le monde n'a pas les moyens de se payer, j'imagine,

03:27 une panic room parce que ça doit être extrêmement cher, non ?

03:29 - C'est quelques dizaines de milliers d'euros.

03:30 - Quelques dizaines de milliers d'euros ?

03:32 - Voir centaines de milliers d'euros.

03:33 - Voir centaines de milliers d'euros.

03:34 Alors là, il n'y a que de fortes personnalités, fort patrimoine,

03:39 qui le peuvent.

03:41 Et alors, si on n'a pas évidemment ces moyens, mais qu'on veut quand même se protéger,

03:45 qu'est-ce que vous conseillez ?

03:46 - La première des choses à faire, par exemple,

03:47 on sait qu'il y a beaucoup de home-jacking, notamment sur des vols de voitures,

03:50 voitures plus ou moins luxueuses.

03:52 Donc la première des choses, c'est de ne jamais laisser ses clés sur sa voiture.

03:56 Ou dans l'entrée de chez soi, quand on a des pavillons, notamment en rez-de-chaussée,

04:00 de façon à être sécurisé.

04:02 La deuxième chose, c'est d'investir dans des systèmes d'alarme,

04:05 de façon à avoir une détection rapide et un petit bouton SOS

04:08 qui fait que si on est en danger, qu'on soit au dos,

04:10 on peut appuyer sur le bouton SOS qui va permettre de donner l'alerte rapidement.

04:14 Enfin, toujours fermer les portes de chez soi, les fenêtres, la porte du garage

04:21 et la clôture quand on est en pavillon pour éviter d'avoir une intrusion.

04:24 - Avec une liaison sécurisée possible ou pas ?

04:27 Parce que bien souvent, certains aujourd'hui s'attaquent aux armoires de la fibre

04:33 dans des quartiers pour tout débrancher.

04:35 - Bien sûr, sauf qu'en fait, en fonction des systèmes d'alarme,

04:39 il y a des systèmes d'alarme sur lesquels on a la possibilité d'avoir des liaisons de secours.

04:42 Et ces liaisons de secours, elles ne fonctionnent pas sur du filet en fait.

04:45 - Oui, d'accord.

04:45 - Donc le signal continue à passer.

04:47 - Le signal continue à passer.

04:48 Merci Sofiane Aboubecker, présidente de l'Association des métiers de la sécurité,

04:52 pour votre éclairage, ce matin en direct sur Sud Radio.

04:55 - Merci à vous.

04:56 [Musique]

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