Les pistes pour sortir la France de la panade

Europe 1

30/05/2025

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00:00Mais d'abord, comme chaque vendredi, l'enquête de la rédaction d'Europe 1,

00:03on va parler de cette sueur froide qui attend Bercy ce soir,

00:06alors que l'agence Standard & Poor's s'apprête à mettre à jour sa note de la dette française.

00:11Vous l'avez entendu, sur Europe 1, François Bayrou l'a expliqué très clairement,

00:16la France dépense 10% de plus qu'elle ne lève d'impôts, c'est-à-dire que le reste c'est de l'emprunt.

00:21Donc de la dette qui s'accumule, 3300 milliards d'euros au dernier relevé de compteur.

00:26Comment sortir de cette spirale ? Bonjour Olivier Babaud.

00:29Bonjour Dimitri, bonjour à tous.

00:30Vous êtes notre éditorialiste éco, signature Europe 1.

00:33On va passer en revue avec vous les différentes pistes qui sont sur la table.

00:36Commençons par celle qui a pour l'heure les faveurs et du Premier ministre et d'Emmanuel Macron.

00:41C'est une piste assez compliquée, la TVA sociale.

00:44Est-ce que vous pouvez d'abord nous rappeler ce que c'est et nous expliquer si ça peut fonctionner pour redresser les finances publiques ?

00:49Oui, alors il paraît qu'en privé, en réalité, François Bayrou n'est pas tout à fait pour la TVA sociale,

00:53mais que c'est un peu un contre-coeur qu'il met ça sur la table.

00:55Alors la prestation sociale, pardon, la TVA sociale, c'est une super solution,

00:58mais ce n'est pas une solution pour réduire le déficit.

01:01Car c'est une proposition depuis le début qui a plutôt pour objectif de diminuer les charges des impôts,

01:07qui est des impôts et taxes, qui pèsent sur le travail.

01:09Aujourd'hui, les prestations sociales reposent avant tout sur le travail.

01:15Ça écrase le salaire net des Français.

01:16Et donc ça écrase la différence entre le super brut et le net net.

01:19Ça décourage le travail et puis ça crée cette espèce de trappe à inactivité

01:22qui fait qu'on n'a pas du tout envie de bosser parce que la différence n'est pas énorme.

01:25La TVA sociale, c'est faire passer sur la consommation, qui est l'assiette la plus large,

01:30une partie de cet impôt, de cette imposition et de cet axe.

01:33On déplacerait la fiscalité.

01:34On déplace la fiscalité, mais ça ne change théoriquement rien.

01:37Sinon, on perd l'avantage que ça aurait sur le salaire net et c'est évidemment difficile.

01:42Politiquement, je peux vous l'annoncer maintenant, ça n'aura pas lieu.

01:45C'est absolument infaisable puisque la TVA a extrêmement mauvaise presse.

01:48C'est censé être un impôt dénoncé, si ça peut se discuter, un impôt extrêmement injuste

01:53et qui va peser d'abord sur les plus modestes.

01:55Donc je ne vois absolument pas les conditions politiques pour que ça se fasse.

01:58Alors, autre piste, elle, qui est poussée par la gauche historiquement depuis longtemps,

02:01plus taxer les riches, notamment les héritages.

02:04Olivier Babou, on en a parlé cette semaine avec Anis Verdi-Molinier.

02:07Alors, j'ai bien peur que l'une des solutions est quoi ?

02:10On passera forcément par une augmentation à nouveau de l'imposition.

02:13L'imposition, sur le revenu, c'est déjà 45% des gens qui le payent.

02:16C'est déjà les plus riches. C'est déjà extrêmement concentré.

02:1975% des recettes de l'impôt sur le revenu, c'est 10% des gens, des ménages.

02:25C'est déjà très, très concentré.

02:27On a déjà une imposition très forte.

02:29On a déjà eu un effort énorme en 2025, il faut s'en souvenir.

02:32On a taxé de 10 milliards les très riches et les grandes entreprises.

02:352 milliards pour les très riches et 8 milliards pour les grandes entreprises environ.

02:39Alors, c'est ponctuel, mais probablement ça va être refait en 2006

02:41parce qu'on a vraiment besoin de cet argent.

02:43On a besoin de gagner 40 milliards plus si on supprime les 10 milliards qu'on a fait comme effort cette année.

02:49Donc, en fait, ça, ça a déjà commencé.

02:51Taxer les riches, merci pour eux.

02:52Ça a déjà commencé.

02:53On a déjà, d'ailleurs, les taxes sur les plus riches qui sont parmi les plus grandes dans le monde,

02:57sur les frais de succession d'ailleurs, ils sont aussi extrêmement importants par rapport aux autres.

03:01Donc, en réalité, ça a déjà lieu.

03:02Ça a probablement continué à s'alourdir.

03:05Donc, très rapidement, les pistes les plus sérieuses selon vous ?

03:08La piste la plus sérieuse dont on parle dans les couloirs, en fait, ce serait à la fois douloureux, mais le moins douloureux.

03:13On ne revaloriserait pas, c'est au moins une année, peut-être même deux années, les prestations sociales.

03:18Les prestations sociales, c'est 30% du PIB.

03:20On est le pays au monde qui a le plus de redistribution sociale.

03:23Si vous ne les revalorisez pas, en fait, vous n'avez pas moins d'argent.

03:26Vous les touchez toujours, sauf qu'elles sont un petit peu érodées par l'inflation.

03:30Ça va dépendre du montant de l'inflation, mais on peut imaginer qu'avec ce système-là, dont évidemment les retraites,

03:35vous économisiez 15, 20, peut-être un peu plus de milliards uniquement parce que vous n'avez pas fait cette revalorisation.

03:41Signature Europe 1, ça, ce sont des sujets dont on va encore parler longtemps, mais ta vie.

03:45Merci beaucoup Olivier Babot. Signature Europe 1, économie.

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