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00:00Toujours avec Jean-Michel Salvatore, Raphaël Steinville pour passer en revue l'actualité, bien marquée par les ZFE.
00:09C'est d'ailleurs une semaine assez dure pour les écologistes, entre la 69, la loi Duplomb, les nicotinoïdes, les néonicotinoïdes, je vais y arriver.
00:20Et donc justement ces ZFE auxquels les députés ont largement dit non hier soir à l'Assemblée Nationale.
00:25Écoutez la réaction ce matin sur Europe 1 d'Alexandre Jardin qui, rappelons-le, a écrit les gueux en parlant de tous ces automobilistes qui n'ont pas les moyens de se payer une nouvelle voiture
00:38et qui donc se retrouvaient vraiment lésés par les ZFE, Alexandre Jardin, ce matin sur Europe 1.
00:44La vérité c'est qu'il y a des problèmes écologiques, mais tout le monde le sait.
00:48Mais simplement, est-ce qu'on les règle par des normes et des normes et des normes et des normes et des normes et des normes et on tue notre pays
00:54ou est-ce qu'on le règle par le terrain ?
00:56La voiture c'est 15% et sur les 15% des émissions extrêmement nocives, le moteur c'est que 5% parce que c'est 10% les freins.
01:03Moi ce qui m'intéresse profondément, c'est de reconnecter notre système.
01:07D'accord.
01:07C'est-à-dire que je veux qu'un jour un gouvernement instaure le référendum d'initiative citoyenne.
01:12Bon, on va faire lire Autoplus à Alexandre Jardin parce que non, ce n'est pas que les freins.
01:19Je pense qu'il se base aussi sur le fait qu'on a mesuré les freins du métro, effectivement, qui sont extrêmement polluants en différentes matières.
01:28Mais en ce qui concerne les mesures des voitures, c'est vraiment le moteur.
01:31Jean-Michel Salvatore et Raphaël Staville, comment est-ce que vous avez vécu ce vote sur les ZFE ?
01:36Moi j'ai un peu l'impression que la crainte de l'électeur, c'est le début de la sagesse pour un député.
01:43C'est-à-dire que ces zones à faible émission, elles étaient obligatoires à compter du 30 décembre 2024,
01:5131 décembre 2024, pour toutes les villes d'Europe, de plus de 150 000 habitants.
01:57Donc tous les maires ont été obligés de s'exécuter ou de faire semblant de s'exécuter.
02:02Mais ils ont bien vu le tollé que ces zones provoquaient chez leurs électeurs.
02:07Or, ils voient bien que les élections municipales, c'est dans un an.
02:11Et que ce n'est peut-être pas le moment de froisser les électeurs.
02:15Et donc c'est ça ce qui s'est passé.
02:17C'est-à-dire que là, les élus...
02:18Vous êtes en train de nous expliquer, Jean-Michel Salvatore, qu'ils s'en foutent complètement des voitures.
02:23Ils s'en foutent complètement des moteurs, de ce que ça pollue, etc.
02:27Ils veulent juste des électeurs.
02:28Non, ce n'est pas ce que je veux dire.
02:30Ce que je veux dire, si vous voulez, c'est que la plupart des maires sont des écologistes raisonnables.
02:36Et lorsque vous avez une loi d'écologie punitive, les maires raisonnables, même LFI d'ailleurs, finissent par se dire
02:43« Non, trop, c'est trop, ce n'est pas acceptable, ça ne sera pas accepté. »
02:46Et si je le fais, je suis sûr de...
02:48Parce qu'il y a l'écologie d'un côté, puis il y a le pouvoir d'achat de l'autre.
02:51Et rappelons quand même que le pouvoir d'achat, au même titre que l'insécurité, Raphaël Stainville,
02:54ce sont quand même les deux totems, les deux grandes préoccupations des Français.
02:57Oui, moi je pense qu'il y a aussi une géographie qui explique qu'aujourd'hui,
03:02un certain nombre de députés LFI ont voté contre les ZFE.
03:07C'est-à-dire que ce ne sont pas les mêmes maires que les maires écologistes,
03:10ou pas les mêmes députés écologistes que les députés LFistes.
03:15Mais ce qui est intéressant, c'est que d'abord, il y a un mouvement de fond,
03:20un mouvement presque européen, si on s'extrait de la seule France,
03:26qui s'emploie à déconstruire finalement cette cathédrale technocratique
03:32qui avait été bâtie pour répondre à un certain nombre d'ambitions,
03:39notamment écologistes, et qui empilait les normes et les normes,
03:43au point que ça en était insupportable, pas seulement pour ceux qui prônent une écologie plus responsable
03:53et pas punitive, mais pour l'économie.
03:55Tout ça était absolument invraisemblable.
03:58Et finalement, on s'aperçoit que les seuls aujourd'hui qui résistent
04:01à ce mouvement de déconstruction qui avait été échafaudé,
04:04ce sont les écologistes parce que ce sont des idéologues.
04:07Et en l'occurrence, en France cette semaine,
04:10on a pu assister à une série de défaites de cette pensée écologiste
04:17qui s'est imposée pendant des années.
04:20Et ce sont les seuls encore qui résistent,
04:22qui tonitruent dans les micros pour crier au scandale écologiste.
04:28Mais c'est heureux, c'est heureux pour tout le monde.
04:31Jean-Michel Salvatore.
04:32Moi, je pense que dans l'opinion, il y a une vraie prise de conscience
04:35sur le réchauffement climatique.
04:38Je pense que c'est indéniable.
04:40On n'est pas aux Etats-Unis.
04:41Bon, Trump dit non, il n'y a pas de danger, etc.
04:44Bon, je pense qu'en Europe, il y a une vraie prise de conscience
04:47qui est à la fois chez les citoyens,
04:50chez certains élus et chez les entreprises.
04:53On le voit avec la météo, notamment les inondations.
04:56Par exemple, on sait très bien que l'année 2024 va rester
04:59comme l'année la plus chaude.
05:00Et ce qui est intéressant, si vous voulez,
05:02c'est qu'il y a cette prise de conscience
05:04et finalement, les gens votent avec leurs pieds.
05:08Les gens font plein de choses.
05:09Quand on regarde un petit peu les statistiques
05:11et les émissions de gaz à effet de serre depuis 35 ans,
05:14je regardais les statistiques,
05:16en Europe, ces émissions de gaz à effet de serre
05:18ont baissé de 38% depuis 1990.
05:21Donc, ça veut dire qu'il y a une vraie prise de conscience.
05:24Mais le vrai sujet, si vous voulez,
05:26c'est que les gens sont prêts à faire des efforts,
05:28mais il faut que ces efforts soient réalistes
05:31et qu'ils soient dans le domaine du possible.
05:36Et c'est vrai que là, on voit arriver énormément de normes,
05:39énormément de nouvelles obligations
05:41qui font énormément de mal à l'économie française.
05:45Regardez par exemple les normes sur les voitures électriques.
05:48Le fait de dire qu'à partir de 2035,
05:51on ne pourra plus vendre une voiture électrique neuve en France,
05:55c'est une folie, c'est-à-dire qu'on est en train de mettre par terre...
05:58Thermique, thermique, diesel ou essence.
06:01Thermique, ça veut dire qu'on est en train de mettre par terre
06:04une industrie qui était jadis très puissante
06:07et qui est aujourd'hui extrêmement fragilisée.
06:08Avec un savoir-faire qui a été d'ailleurs...
06:10Avec un vrai savoir-faire.
06:11Qui aujourd'hui est dominé par les Chinois
06:12parce qu'aujourd'hui, les Chinois ne font que de la voiture électrique,
06:15mais ils aimeraient bien avoir le savoir-faire
06:17que les Européens ont en matière de voitures thermiques.
06:20Donc, c'est vrai, je suis assez d'accord avec ce que disait Raphaël.
06:22Le côté écologie punitive, c'est la pire des choses qui soit
06:30et c'est vrai que c'est le premier ennemi de l'écologie tout court.
06:32Écoutons Marine Le Pen, chef de file des députés RN,
06:35très satisfaite de cette suppression des ZFE.
06:38Je crie victoire parce que c'était une mesure inadmissible,
06:42un véritable apartheid social qui était mis en œuvre,
06:45au détriment évidemment des plus faibles de nos compatriotes.
06:48Donc, je suis très heureux, c'est un gage de liberté
06:50et c'est un acquis du Rassemblement National.
06:53C'est un combat du Rassemblement National
06:55qu'il a mené avec énergie, avec pugniacité.
06:58Alors, Rassemblement National, oui.
07:00Il y a eu les LR, il y a eu les UDR, c'est-à-dire les suéthistes,
07:02et il y a eu les LFI.
07:04Alors, c'est vrai qu'à chaque fois, on dit
07:05comment ça se fait, comment les LFI peuvent voter avec le RN.
07:09Bon, là, en l'occurrence, ils ont voté ensemble pour cette loi
07:12qui, à leurs yeux, est une loi de justice sociale.
07:18On prend toujours le même exemple de la camionnette de l'artisan
07:24qui roule avec un vieux Jumpy ou ce que vous voulez, un C15.
07:28Ça n'existe plus les C15, mais avec, je ne sais plus, les nouveaux modèles.
07:32Diesel, s'il est critère 3 ou même critère 4,
07:35et on lui dit qu'il faut acheter la même en électrique.
07:36Et la même en électrique, sa voiture, elle coûte 800 euros à la cote.
07:42La nouvelle, elle coûte 35 000.
07:44Qu'est-ce que vous voulez qu'il fasse ?
07:45Il n'y a plus de bonus pour acheter...
07:47Non, mais vous avez raison, les ZFE, c'était vraiment de la nitroglycérine politique.
07:54Et je pense que pour les politiques qui sont ancrées dans les territoires,
07:58qui sont au contact, qui ne sont pas dans une vision évanescente de la politique
08:04et rêvées, ils ont compris que tous les enjeux et toute la souffrance que ça imposait,
08:12notamment à leurs électeurs qu'ils rencontrent sur les marchés tous les week-ends,
08:16c'était, alors le terme d'apartheid social utilisé par Marine Le Pen,
08:20peut-être qu'il est un peu exagéré.
08:21Ceci dit, il dit les choses de manière extrêmement forte
08:26parce que c'était une vraie discrimination
08:27entre ce propriétaire d'une vieille bagnole
08:30qui n'avait pas les moyens de pouvoir la changer
08:33et celui qui, justement, avait les moyens de pouvoir s'offrir
08:37une voiture qui avait tous les temps pour...
08:41Donc on fait de la ségrégation sociale.
08:43Oui, parce que c'était vraiment une mesure
08:46qui était le symbole de la déconnexion de certains élus,
08:49notamment de certains élus urbains qui sont hyper bobos.
08:53C'est vrai qu'à Paris, par exemple,
08:54deux ménages sur trois n'ont pas de voiture.
08:56Deux ménages sur trois n'ont pas de voiture.
08:57En revanche, quand vous êtes en province,
09:00vous ne pouvez pas vivre sans voiture
09:01et 80% des ménages ont des voitures.
09:03Donc c'est très joli, si vous voulez, de dire aux gens
09:06mais c'est formidable le vélo, etc.
09:08Mais ça ne fonctionne pas.
09:10Parce que chacun voit midi à sa porte.
09:11Oui, mais quand vous êtes élu...
09:13Quand vous êtes élu du 9e arrondissement
09:15et que vous habitez rue Milton
09:16ou à côté de la rue par là,
09:18Notre-Dame-de-Lorette,
09:19évidemment, c'est impossible de se garer.
09:21Donc finalement, c'est très bien desservi.
09:23Mais aller dire ça à un autre élu
09:25qui, lui, est au-delà de la 86,
09:29on n'est pas du tout dans les mêmes...
09:31C'est exactement ce que vous dites.
09:32Oui, donc la déconnexion...
09:34Quand vous faites une loi,
09:35vous ne faites pas une loi pour vos électeurs,
09:37vous faites une loi
09:38pour l'ensemble de la population.
09:42Et rajoutons aussi au fait
09:43qu'il y a des gens
09:44qui ont écouté ce discours-là
09:46et qui ont dit
09:47oui, vous avez eu justement raison
09:49de dire, Jean-Michel,
09:49que les gens sont concernés
09:50par le réchauffement climatique.
09:51Donc ceux qui avaient de l'argent,
09:53ils se sont dit
09:54plutôt que de rouler
09:55dans une grosse voiture
09:56avec un moteur V6,
09:57je vais acheter une voiture électrique.
09:58Et ces voitures-là,
09:59qui coûtent 70, 80, 90 000 euros,
10:01ils les ont achetées.
10:02Et quand vous allez,
10:04aujourd'hui,
10:04avec ce genre de voiture,
10:06vous garer dans Paris,
10:07c'est le même tarif
10:08que pour une voiture thermique
10:09parce qu'on vous dit
10:09ah bah oui,
10:10mais elle fait plus de 2 tonnes,
10:11votre voiture.
10:11Donc il y a 12 euros
10:13pour une heure.
10:15Tout le monde est à même
10:15de comprendre l'ambition
10:16de ces eaux
10:18de la faible émission.
10:20Pour autant,
10:20le calendrier,
10:21il était absolument impossible.
10:23Il était intenable.
10:25C'était d'une violence absolue
10:26pour tous ceux
10:27qui n'avaient pas les moyens
10:29de s'offrir
10:30cette transformation.
10:31Parce que vous avez
10:32Greta Thunberg en tête
10:33et avec tous les autres écolodaires
10:35en disant
10:35mais on pleure pour la planète
10:37et les voitures sont fautives.
10:39Au lieu de dire...
10:39Greta Thunberg,
10:40elle est passée de Gaïa
10:41de Gaïa à Gaza
10:42aussi vite que...
10:43Vous avez raison
10:44de le rappeler
10:44et puis il y a eu aussi...
10:47Bah oui,
10:47il y a eu aussi,
10:51comment dirais-je,
10:52il y a les usines,
10:54il y a de la pollution maritime,
10:56il y a de la pollution partout en fait.
10:58Ce n'est pas que les voitures.
11:00Il y a aussi un élément
11:00à mon avis
11:01qui a joué
11:01sur la déconnexion,
11:04c'est l'histoire
11:04du 80 à l'heure
11:05d'Edouard Philippe.
11:06Parce que là,
11:07on a bien vu
11:07que lorsqu'Edouard Philippe
11:08était Premier ministre,
11:09chiffre à l'appui,
11:10il vous expliquait
11:11que 80 à l'heure,
11:14c'était plutôt
11:14une bonne décision.
11:15Alors peut-être,
11:16technocratiquement,
11:17c'était peut-être
11:17une bonne décision,
11:18mais c'est une décision
11:19qui n'a pas été comprise
11:21par les Français
11:22et qui a provoqué,
11:24qui a été l'un des ingrédients
11:25de l'affaire
11:26des Gilets jaunes.
11:27Et donc,
11:27je pense que là,
11:28si vous voulez,
11:28on avait déjà
11:29un premier précédent
11:30de la déconnexion
11:31et là,
11:31les élus se sont dit
11:32bon,
11:32il faut peut-être
11:33faire un petit peu attention.
11:34Oui,
11:35pour poursuivre
11:36dans ce que disait
11:37Jean-Michel,
11:38il y a quelque chose
11:38qui est absolument troublant
11:39de cette affaire
11:40des 80 km heure
11:41décidée par Edouard Philippe,
11:43c'est qu'aucun des membres
11:45de son cabinet
11:45à l'origine
11:47de cette diminution
11:49de 10 km heure
11:50n'avait son permis.
11:52Et donc,
11:53ça dit tout
11:54de cette...
11:55Dans le cabinet,
11:55oui.
11:55Dans le cabinet d'Edouard Philippe,
11:56à l'époque,
11:57c'est la petite pépite
12:01qu'on avait découverte
12:02à l'époque,
12:02c'est quand même terrible.
12:03Dans un instant,
12:04on continue de passer en vue
12:06l'actualité.
12:07Il est 20h45 sur Europe.