00:00C'est un cas d'école, l'école justement, la commission de l'informatique et des libertés, la CNIL, demande à la ville de Nice de désactiver un algorithme qui permet via la vidéosurveillance de repérer un véhicule potentiellement suspect devant les écoles niceoises.
00:17Le maire de Nice, Christian Estrosi, a décidé de lancer une pétition. Il saisit le Conseil d'État. On sera dans un instant avec son adjoint à la sécurité, Anthony Boré.
00:30C'est une histoire de dingue. C'est-à-dire que c'est une ville qui a été frappée en son cœur à deux reprises ces dernières années par le terrorisme.
00:37On sait à quel point vous avez un problème de sécurisation dans les écoles. Vous mettez des caméras vidéosurveillance. C'est du haut de gamme, c'est du tout neuf.
00:47Et alors, il y a la CNIL que personne ne connaît, la commission de l'informatique et des libertés, la fameuse CNIL, qui vient vous dire, ben non, vous n'avez pas le droit. Mais c'est fou. Écoutez, Christian Estrosi.
00:57Je suis obligé de demander à mon directeur de la police municipale de débrancher dans la seconde l'ensemble du dispositif sur toutes les écoles de la ville de Nice.
01:09C'est inadmissible de la part d'une autorité qui s'appuie sur une loi poussiéreuse, comme elle le rappelle, Informatique et Liberté de 1978, qu'aujourd'hui, elle décide délibérément de mettre en risque et en danger la sécurité des enfants sécurisés dans notre ville.
01:33Valérie Bénéim, c'est incroyable.
01:35Je trouve ça assez incroyable. Je comprends qu'il y ait un souci de préservation de la vie privée, etc. Mais il y a aussi un souci qui est celui de préserver les citoyens.
01:45Et ça me fait penser à un débat qu'il y a eu un autre temps, qui était au moment de la création du FNAEG. Le FNAEG, c'était 98. Le FNAEG, qui était le fichier des empreintes génétiques.
01:55Souvenez-vous, lorsque il y a eu d'abord la création du fichier, il y avait eu quelques levées de boucliers. Et puis, sous Nicolas Sarkozy, on a souhaité l'extension de ce fichier à tous les crimes.
02:04Et pas seulement les crimes sexuels. Et il y avait eu une levée de boucliers en disant que c'était une privation de liberté, que c'était un fichier fasciste, etc.
02:14Aujourd'hui, il n'y a pas une enquête qui n'est pas résolue grâce au FNAEG, sans le FNAEG, etc.
02:18Donc, je pense qu'il faut que la CNIL, aussi, avance avec la société, avec son temps, évidemment, en mettant des garde-fous. Et c'est son rôle, la CNIL, de faire ça.
02:29Mais, là, en l'occurrence, en plus, ce sont des caméras qui sont mises spécifiquement devant les écoles.
02:36Pour voir s'il y a des véhicules suspects qui arrivent devant les écoles. Vous dites, c'est son rôle, la CNIL. Moi, je suis le maire de Nice. Je vous répondrai, vous êtes bien gentil, madame de la CNIL.
02:47Moi, mon rôle, c'est de protéger mes administrés. Et ma priorité à Nice, c'est la sécurité.
02:53Venez, madame de la CNIL. Vous allez parler avec les parents qui ont vécu le 14 juillet 2016, qui ont vécu l'attentat dans la cathédrale,
03:02qui ont une trouille que ça arrive dans une école. Allez leur dire qu'il y a un problème d'algorithme.
03:07Parce qu'en fait, vous n'avez rien compris et vous ne vous rendez pas compte de ce qui se passe sur le terrain.
03:11Moi, j'ai toujours pensé, effectivement, que les vidéosurveillants, c'était une force et que ce n'était pas du tout liberticide.
03:16Mais moi, je pense que la CNIL fait de la politique, en fait. Si M. Estrosier est de gauche, il n'y a pas ce sujet.
03:21Non, de toute façon, peut-être qu'il n'y a pas ces caméras.
03:24Oui, mais il y a quand même des mairies raisonnables.
03:28On va demander à son adjoint dans un instant.
03:30Mais c'est ça, le problème. C'est qu'on a aussi, aujourd'hui, des corps intermédiaires en France.
03:34Et je sais que, par exemple, en Italie, c'est le grand combat de Mme Méloni.
03:37Je ne suis pas d'accord avec elle sur beaucoup d'aspects, mais c'est vrai que c'est un vrai combat.
03:40Et les corps intermédiaires sont tellement résistants et tellement de gauche qu'ils ne veulent absolument pas, en fait,
03:45que ça aille dans le sens de leur... en fait, à l'opposé de leur idéologie.
03:49Et voilà. Et donc, c'est dramatique.
03:51Et je...
03:52Franchement, c'est scandaleux.
03:53Je pense que les parents sont tous d'accord avec M. Sposy.
03:54Le budget de la CNIL en 2024. 24 millions d'euros financés à 100% par l'État.
03:59Qu'est-ce que c'est la CNIL ? Je pense aux éditeurs, bien sûr.
04:02Commission nationale de l'informatique et des libertés.
04:04Autorité française chargée de veiller à la protection des données personnelles.
04:08M. Boré, bonjour.
04:09C'est une vieille dame qui a mal vieilli.
04:10Bonjour.
04:11Vous êtes le premier adjoint au maire de Nice, en charge de la sécurité.
04:16Alors, j'imagine que vous êtes désemparé.
04:19Qu'est-ce que vous pouvez faire, là ?
04:21C'est qui le patron à Nice ?
04:23C'est la CNIL ou c'est le maire ?
04:24Décision scandaleuse pour lever les uns et les autres.
04:29Alors, M. Boré, ça coupe.
04:31Je ne sais pas si c'est la CNIL qui fait ça, mais vous avez un problème de réseau.
04:35Donc, peut-être qu'on n'a pas entendu votre première réaction.
04:41Allô ?
04:41Oui, M. Boré, est-ce que vous m'entendez ?
04:43Est-ce que vous m'entendez ?
04:43Oui, je vous entends parfaitement.
04:44Voilà, je vous entends mieux.
04:45Merci.
04:46Alors, quelle est votre première réaction ?
04:46Je disais que d'abord, cette décision est scandaleuse.
04:49Vous l'avez rappelé, elle s'est suite au 14 juillet 2016,
04:51où l'attentat de Nice avait conduit à ce qu'il y ait une grande inquiétude
04:56dans la communauté éducative et dans les écoles pour protéger nos enfants.
05:00Nous avons mis en place des caméras qui nous permettaient d'avoir une détection automatique
05:05lorsqu'un véhicule se trouvait à proximité d'une école plus de cinq minutes
05:09et qui n'avait rien à y faire, sans qu'il y ait d'ailleurs de données personnelles
05:13qui soient enregistrées.
05:15Et pourtant, la CNIL vient de nous donner instruction
05:18et bien de déconnecter ces 77 caméras augmentées qui protégeaient nos enfants.
05:25Nous allons aller devant le Conseil d'État,
05:27car nous pensons qu'il n'y a aucune donnée personnelle
05:30et qu'il n'y a aucune raison de démonter ces caméras.
05:32Nous lançons une grande pétition sur le site jeparticipe.nice.fr
05:37en mobilisant toute la communauté éducative niçoise et du pays
05:41pour pouvoir faire évoluer la législation,
05:44car la CNIL se retranche derrière la loi,
05:47mais la loi c'est celle des parlementaires
05:49et il appartient aux parlementaires de se saisir de ce sujet.
05:52Alors, M. Boré, justement,
05:54c'est comme pour les maires qui refusent de marier les OQTF
06:00et où les étrangers sont en papier,
06:03qui se retrouvent hors la loi.
06:05C'est-à-dire qu'en fait, la loi, elle est mal faite, si je comprends bien.