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  • 29/05/2025

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00:00Comment lutter contre la prolifération de couteaux de plus en plus impliqués ?
00:05On en parlait tout à l'heure dans les homicides commis par des mineurs.
00:07Un 57% nous dit ce rapport reçu hier soir par François Bayrou à l'initiative notamment de Naïma Moutchou,
00:15la vice-présidente de l'Assemblée et de l'ancien préfet de Savoie, François Ravier.
00:21C'est affolant ces chiffres, Olivier D'Artigolle, et on se demande ce qu'on va bien pouvoir faire pour l'endiguer.
00:28Il n'y a pas qu'un seul levier, je pense qu'il faut faire baisser le niveau de violence à l'échelle de la société toute entière.
00:36Alors cela passe bien évidemment par une justice plus rapide, plus ferme, pour ne pas nourrir un sentiment d'impunité.
00:45Et en amont, ça demande bien évidemment l'accompagnement des profils de jeunes qui posent le plus de problèmes,
00:53renforcer tout ce qui est, oui, l'éducatif.
00:58Moi je viens d'une génération où quand on était enfant, que ce soit au sport ou dans l'association locale,
01:03ou même en bas de notre immeuble où il n'y avait pas de digicode, mais le gardien d'immeuble,
01:07qui pouvait dire, moi j'ai été élevé par une mère seule, si on me faisait des conneries, désolé, des bêtises avec les copains.
01:12Le soir, il y avait le compte rendu à ma mère qui rentrait du boulot.
01:15Il y avait un environnement social, un autocontrole.
01:17Mais il n'y a plus cette peur du gendarme, Olivier d'Artigol.
01:19Oui, mais je pense qu'il faut rendre sévère la justice, mais ce n'est pas la justice,
01:25puisqu'on l'a vu tout à l'heure, on en a débattu, le juge a appliqué la loi, c'est la loi peut-être qu'il faut rendre sévère.
01:30Là, c'est un travail pour le législateur.
01:32Je dis simplement qu'il faut bien sûr réarmer peut-être notre justice,
01:36au vu d'évolution dans la société,
01:38et peut-être que les textes ne prennent pas suffisamment en considération l'évolution de la délinquance,
01:45y compris de la criminalité, chez les plus jeunes,
01:48avec des phénomènes de très jeunes adolescents aujourd'hui.
01:51Mais ça demande aussi à considérer d'autres leviers d'action pour agir en amont.
01:58Jean-Claude Dacier, je rebondis sur ce que dit Olivier d'Artigol.
02:01Depuis 2019, entre 16 et 23% de mis en cause pour port d'armes sont mineurs,
02:06soit près de 3000 jeunes chaque année, quand même, selon ce rapport.
02:09C'est ça, ça ne veut pas dire toute la jeunesse, et heureusement.
02:14Ça ne veut pas dire non plus exclusivement des enfants de l'immigration, sûrement pas.
02:18On est confronté à quelque chose,
02:21je ne dirais pas que c'est un fait de société nouveau,
02:23mais on n'en est pas loin quand même.
02:25Tu le rappelais il y a une seconde, mon cher Olivier,
02:27de notre temps, on se foutait parfois à la sortie des balles sur la figure à coups de poing,
02:33ça a l'air rarement au-delà, me semble-t-il, dans mon souvenir.
02:38En tout cas, ça a l'air rarement au-delà.
02:40Là, il y a quelques milliers de jeunes, en effet,
02:43qui font à peu près ce qu'ils veulent chez eux,
02:46et qui passent, soit dans la cuisine de papa et maman,
02:50prendre un couteau parce qu'ils ont besoin de se sécuriser,
02:53de renforcer leur personnalité, de se sentir protégés,
02:57soit ils ont acquis et durablement un couteau sophistiqué
03:02et s'en servent ou ne s'en servent pas.
03:05En tout cas, ils l'ont sur eux en permanence.
03:08Je vais vous dire.
03:09Évidemment, on peut tous souhaiter que la famille fasse un peu plus attention,
03:14les familles fassent un peu plus attention,
03:17et éduquent un peu mieux les enfants,
03:19pour ne pas se raconter de craques.
03:20Les résultats, on les verra peut-être dans 10, 15 ou 20 ans.
03:23Le rapport préconise certaines mesures,
03:26et je vous propose d'en écouter une.
03:28Naïma Moutchou, députée Horizon du Val-d'Oise,
03:30qui a porté ce rapport,
03:31elle parle de caméras de vidéosurveillance,
03:34c'est l'éternel débat.
03:35On l'écoute, elle était sur BFM ce matin.
03:37C'est un des dispositifs que nous préconisons,
03:39effectivement, moi je crois à l'intérêt de la vidéosurveillance,
03:43mais ça n'est pas la panacée, c'est un outil supplémentaire.
03:45Donc les établissements scolaires pourraient, devraient s'en doter.
03:49Mais encore une fois, ça ne nous protège pas de tout.
03:51Il ne faut se priver d'aucun moyen.
03:52Je veux dire, la situation est trop grave,
03:54pour se dire, oui, alors ça marche à moitié,
03:55donc on ne va pas s'en servir.
03:56Non, je veux dire, si ça peut aider à détecter,
03:59à intervenir très rapidement sur une scène,
04:01alors il faut.
04:01Bon, on est un peu dubitatif dans ce studio, Jean-Claude Dacier.
04:05Non, la vidéo, pourquoi pas, mais...
04:06Oui, enfin c'est trop tard, un coup de couteau, ça va vite.
04:08On est confronté aussi à une faiblesse judiciaire,
04:10à une politique pénale qui est largement insuffisante,
04:13confrontée aux problèmes qui sont les nôtres,
04:16aujourd'hui, et...
04:17Mais vous faites quoi ? Vous les enfermez tous, Jean-Claude Dacier ?
04:21Honnêtement, je pense que je me suis rallié depuis un certain temps,
04:26en espérant avoir raison aux sanctions courtes,
04:30à l'efficacité des sanctions courtes.
04:32C'est ce que propose le pédopsychiatre Maurice Berger, d'ailleurs.
04:34Oui, alors lui, moi je parle prudemment,
04:38parce que je connais mal ces questions,
04:40mais il me semble tout de même que les enfants,
04:43les adolescents d'aujourd'hui,
04:45il leur arrive jamais rien, ou rarement.
04:48Là, bon, on a vu ce jugement de Châteauroux,
04:52la sanction est exemplaire, pour moi.
04:57Je sais bien qu'on manque de moyens,
04:59et que le problème que nous avons d'abord et avant tout,
05:02c'est la gestion carcérale,
05:03puisque M. le Président de la République
05:05n'a pas fait ce qu'il avait promis,
05:07à savoir quelques milliers de places de prison supplémentaires.
05:10Il nous raconte des craques aujourd'hui,
05:12en disant qu'avant peut-être la fin du deuxième quinquennat,
05:15on sera à 5 000 de mieux.
05:17C'est évidemment notoirement insuffisant.
05:19On n'a pas non plus de centre administratif renforcé,
05:23avec du personnel adéquat suffisant.
05:25On est totalement démuni,
05:27je ne vais pas faire de démagogie,
05:28mais où le budget qui a été alloué
05:32à l'appareil judiciaire et pénitentiaire dans son ensemble
05:36a tellement été insuffisant depuis 30, 40 ou 50 ans
05:39qu'on va en payer longtemps et durablement le prix.
05:41Pour en revenir à cette violence au sein des jeunes,
05:44Jean-Claude Dessier,
05:45c'est vrai qu'il y a une forme de paradoxe quand même,
05:48parce qu'on parle éventuellement de mettre des policiers
05:51au sein des établissements devant eux,
05:53mais il y a toujours un petit peu de critique,
05:57on a la main qui tremble.
05:58On ne peut pas régler en quelques mois
06:01une sous-dotation tragique de notre appareil judiciaire.
06:04Si vous faites le comparatif par exemple avec les Allemands,
06:07ça n'a rien à voir.
06:08Il y a une forme de clochardisation de notre justice
06:11sur 1 000 euros de dépenses publiques,
06:13il n'y en a que 4 consacrés aujourd'hui à la justice.
06:15Vous voyez où nous en sommes.
06:17Ça c'est un premier constat.
06:17Le second constat,
06:19c'est des nouvelles formes de violence,
06:21de délinquance et de criminalité.
06:23Certains policiers nous disent,
06:24concernant ces jeunes,
06:25ils n'ont plus peur de rien.
06:27Souvent en lien avec le narcotrafic,
06:30y compris des jeunes qui peuvent dire à 15-16 ans
06:33je sais que ma vie sera courte.
06:35Quand les policiers ou les juges
06:36leur indiquent que c'est une vie très risquée,
06:40ils leur disent mais j'accepte.
06:42Il faut bien dire ce qui se passe.
06:43Tu as raison qu'il y a un changement de mentalité,
06:45hélas, dans le mauvais sens,
06:47sans doute.
06:48Mais en même temps,
06:49le fait qu'ils disent,
06:51au fond, rien ne peut m'arriver,
06:54c'est aussi le fait que la justice
06:55ne les sanctionne jamais.
06:58Dupond-Moretti et Belloubet,
07:00je ne sais plus qui est à l'origine
07:01de ce projet de loi,
07:03fait qu'un môme qui est déclaré coupable
07:05pour tel ou tel fait,
07:07il aura sa sanction 6 mois après.
07:10Tu as raison Jean-Claude.
07:10Ça n'a aucun sens.
07:11Mais pour certains jeunes délinquants aujourd'hui,
07:14dans leur cursus honorum,
07:16désolé d'employer ce terme-là,
07:17le fait d'avoir fait un passage en prison,
07:19leur crédit d'une ligne en plus dans le CV
07:21concernant certains recruteurs.
07:23C'est une forme de fierté.
07:25Tu as peut-être raison.
07:27D'abyssal.
07:28D'abyssal.

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