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  • 28/05/2025
Anne Souyris, sénatrice écologiste de Paris, était l'invitée de Mathilde Munos à 6h20 ce mercredi pour parler de la proposition de loi sur la fin de vie. Le texte a été adopté en première lecture à l'Assemblée mardi et doit désormais être examiné au Sénat. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-6h20/l-invite-de-6h20-du-mercredi-28-mai-2025-4836440

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Transcription
00:00On est maintenant en direction le Sénat pour les deux propositions de loi sur la fin de vie.
00:03Elles ont été adoptées à l'Assemblée hier soir.
00:06Le texte sur les soins palliatifs et celui qui légalise l'aide à mourir.
00:10Une réforme sociétale majeure que vous défendez, Anne Souiris.
00:13Bonjour.
00:13Bonjour.
00:14Vous êtes sénatrice écologiste de Paris, porte-parole du groupe écologiste au Sénat
00:17et membre de la Commission des Affaires Sociales.
00:20D'abord, qu'avez-vous ressenti hier soir au moment du vote ?
00:23Un immense soulagement de se dire qu'enfin,
00:27cette loi qu'on attend quand même depuis des années,
00:30qui fait qu'en attendant la France est en retard,
00:34que les droits des personnes, le fait que jusqu'à la fin de sa vie,
00:38on a le droit de disposer de son corps et de sa santé,
00:42n'étaient pas respectés jusque-là et qu'enfin, on passe ce cap-là
00:46en régulant des choses qui existent déjà dans un silence
00:50et puis aux mains des médecins.
00:53En réalité, aux mains des médecins, de la famille, sans en parler.
00:57Enfin, c'est quelque chose qui va pouvoir être dit,
00:58assumer et retrouver, enfin, cette dernière liberté, c'était essentiel.
01:04Alors, les débats ont été plutôt apaisés.
01:05À l'Assemblée, ce sera plus compliqué au Sénat, vous pensez ?
01:09Écoutez, vous le savez comme moi, le Sénat est plus à droite que l'Assemblée nationale.
01:15À la fois, en général, c'est comme une instance qui arrive à parler de manière assez posée
01:20et plus tranquille qu'à l'Assemblée.
01:22Ça ne veut pas dire qu'on ne dit pas des choses très dures, quand même.
01:26Mais néanmoins, je pense que ça augure d'une discussion et de débats plus sereins
01:33que s'il y avait eu une foire d'empoigne, comme parfois ça arrive.
01:37Et j'ai trouvé, y compris dans les explications de vote hier soir à l'Assemblée nationale,
01:42que même quand il restait des débats, pour certains groupes ou certaines personnes
01:48qui n'étaient pas d'accord avec la loi, ça n'était pas insultant, ça peut peut-être permettre
01:53de trouver des situations d'équilibre un tout petit peu différentes au Sénat,
01:57mais qui seront positivement constructives et pas pour détruire la loi.
02:01Et le fait qu'il n'y ait plus Bruno Retailleau au Sénat, ça change quelque chose aussi ou pas ?
02:04À mon avis, pas grand-chose.
02:06La réalité, c'est que M. Retailleau, il était là pendant assez longtemps et qu'il est toujours là, en vérité.
02:14Maintenant, il est ministre, donc il n'est pas très très loin du Sénat.
02:18Mais juste pour dire une chose, il y a eu une loi qui était arrivée en 2021 au Sénat,
02:24qui a été discutée, qui était une loi, je crois, d'initiative socialiste,
02:28et qui n'a pas été adoptée à 20 voix près, même pas 20 voix près.
02:31Donc vous voyez, on peut arriver à quelque chose et elle était aussi disante que celle-ci.
02:37Alors quand on regarde le vote d'hier soir, on se rend bien compte qu'il y a des divisions au sein même des partis.
02:40Le sujet dépasse les clivages politiques.
02:43Est-ce que c'est le cas aussi chez les écologistes ?
02:45Vous êtes 16 dans votre groupe. Les 16 sont pour.
02:48Les deux textes, alors j'imagine, les soins palliatifs, là, il n'y a pas de sujet,
02:51puisque le vote est passé à l'unanimité hier.
02:54Celui sur l'aide à mourir ?
02:55Écoutez, je pense que sur ces questions-là, on est plutôt d'accord.
02:59Vous avez vu que pour l'Assemblée nationale, je crois qu'il y a eu un écologiste qui n'a pas voté pour.
03:08On ne peut pas, c'est une question d'éthique, on ne peut pas obliger chacun à voter une option.
03:15Et il n'y a pas de consigne de vote.
03:16Il n'y a pas de consigne de vote, en plus, à l'Assemblée.
03:17En tout cas, nous, on va regarder précisément ce qui se passe.
03:22Jusqu'à présent, parce qu'on avait commencé à discuter la loi l'année dernière,
03:26et enfin, à discuter en tout cas en commission et entre nous,
03:31il n'y avait pas d'opposition.
03:32Mais je pense qu'il faut regarder tous les termes de la loi,
03:36comment ça va se passer, et c'est comme ça que chacun se déterminera.
03:39Alors, c'est plutôt, c'est un groupe qui est favorable, en tout cas, à une régulation.
03:44Ensuite, diable et l'endelle des détails, je pense qu'il faut regarder de près.
03:48Il y a un certain nombre de sujets qui sont encore sur la table, regardons-la.
03:51Et si nous, on n'arrive pas à trouver un modus 20, alors ça m'étonnerait que le scénario aille.
03:56Mais a priori, on est plutôt d'accord, oui.
03:58Et parmi les sujets, justement, qui ont fait débat à l'Assemblée,
04:02qui font encore débat aujourd'hui, on entend et on lit encore pas mal de témoignages de médecins,
04:06c'est la frontière qui est parfois mince entre la clause de conscience et le délit d'entrave.
04:11Est-ce que, dans le texte de loi, vous trouvez que les choses sont bien définies ?
04:15Écoutez, pour le moment, en tout cas, elles sont définies.
04:19Ce qui est clair dans le texte de loi, c'est de dire que le délit d'entrave,
04:23c'est quand on n'a pas accès à une information, qu'on vous empêche de l'avoir,
04:27et que, voire même, on essaye de vous intimider pour ne pas faire quelque chose.
04:31Par exemple, si au patient, on lui dit « si vous continuez à vouloir aller dans ce sens-là,
04:38on arrête les antidouleurs et les antalgiques ».
04:40Bon, évidemment, à ce moment-là, c'est vraiment quelque chose de problématique.
04:44Donc, il faut bien le définir, il faut vérifier qu'on ne puisse pas contourner,
04:48donc on regardera très précisément ce que ça veut dire.
04:50Il ne s'agit pas d'enlever la clause de conscience du médecin.
04:53Un médecin doit dire non.
04:55Absolument, aux soignants.
04:56L'important, au contraire, c'est d'ouvrir le droit.
05:00C'est de faire en sorte qu'il n'y ait plus d'omerta sur cette question
05:03et que le patient ait un droit de choix jusqu'à la fin
05:07et qu'il ait pour ça accès à toutes les informations et toutes les possibilités.
05:11Les soins palliatifs, les soins curatifs,
05:13ce n'est pas seulement le droit à mourir plus vite,
05:16c'est aussi le droit à vivre autrement ces derniers moments.
05:20Donc ça, c'est très important.
05:22Anne Souiris, la suite, c'est pour quand exactement ?
05:24À l'automne, c'est sûr ?
05:26Alors oui, a priori, on commence, nous, à regarder le texte très rapidement en commission,
05:31là, ces jours-ci.
05:33On va faire une série d'auditions.
05:36Les rapporteurs vont être nommés, là, peut-être aujourd'hui,
05:40peut-être la semaine prochaine.
05:40En tout cas, c'est vraiment extrêmement rapide.
05:43Et ensuite, on commencera le travail en séance,
05:46soit en session extraordinaire en septembre,
05:49soit plutôt octobre, pour la première lecture au Sénat.
05:53Et puis ensuite, deuxième lecture.
05:54Et donc, ça peut nous mener jusqu'à quand ?
05:57La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, dit 2027.
05:59Ça paraît tellement loin, 2027.
06:00Écoutez, ça peut être 2026.
06:02Tout dépend comment les deux chambres arrivent à trouver un équilibre entre elles.
06:07On peut arriver à 2026.
06:08Mais la lenteur n'est pas une mauvaise chose sur ce sujet.
06:12Vous savez, l'important, c'est de trouver un vrai consensus sur ce texte,
06:16d'arriver à...
06:17L'objectif n'est pas de faire de la posture politique.
06:19Si on avait été rapide, ce serait devenu juste un objet politicien.
06:24Et c'est exactement le contrat de ce qu'il faut faire.
06:26Donc oui, pour une fois, c'est bien.
06:28Je fais l'éloge de la lenteur sur ce sujet.
06:30Merci Anne Soueris, porte-parole du groupe écologiste au Sénat.
06:33Vous étiez l'invité du 5-7.

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