Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 28/05/2025
Il est celui qui veut détrôner Olivier Faure à la tête du Parti socialiste : écoutez l'interview de Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et candidat à la présidence du PS.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 28 mai 2025.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00RTL Matin
00:02Et tout de suite l'invité de RTL Matin, Thomas vous recevez ce matin, celui qui peut-être dirigera le PS dans les jours qui viennent, Nicolas Meilleur-Ressignol, le maire socialiste de Rouen.
00:13Bonjour et bienvenue sur RTL, Nicolas Meilleur-Ressignol.
00:15Bonjour.
00:16Alors justement on va commencer par ça, combien alors ?
00:19Combien ?
00:19Combien votre score ? Vous êtes arrivé premier, deuxième du premier ?
00:22On est à touche-touche, autour de 41, les deux arrivés en tête c'est effectivement Olivier Faure et moi.
00:26Donc 41% pour Olivier Faure, 41% pour vous et le troisième homme il fait combien alors ?
00:32Bah autour de 18%.
00:33Autour de 18% ?
00:34Oui voilà c'est ça.
00:35Bon, Olivier Faure lui dit qu'il est un peu devant quand même, qu'il a 500 voix d'avance.
00:38Bah on aura le chiffre précis mais comme vous l'avez vu il y a de moins en moins de militants socialistes, on est au plus faible nombre donc ça se joue à quelques voix, quelques dizaines de voix, je le déplore.
00:47Un peu plus de 20 000 votants c'est quoi ? C'est un quart du Stade de France ?
00:50Bah c'est pas lourd hein ?
00:50Oui je sais pas pourquoi vous comparez au Stade de France mais oui oui.
00:53Non mais je suis d'accord avec vous, évidemment c'est très faible, c'est beaucoup trop faible.
00:56Et c'est d'ailleurs une de nos différences, moi je veux un grand parti socialiste, je pense qu'on a besoin d'un parti socialiste qui s'affirme.
01:02Et ce que vous voyez aussi c'est qu'il y a 60% en fait finalement de militants qui ont voté pour un changement.
01:08Un changement de méthode, un parti qui bosse plus, un parti qui rassemble plus.
01:12Vous dites 60% parce que vous associez vos voix et celles de Boris Vallaud ?
01:16Bah surtout j'appelle à un nouveau collectif de direction, effectivement parce que et Boris Vallaud et moi-même avons dit la même chose sur deux points.
01:25Il faut un parti qui travaille, qui produise des idées.
01:28C'est paradoxal parce que sur le terrain on a plein d'élus locaux, plein de militants qui ont des idées.
01:32Mais quelle est la ligne nationale du parti ? C'est pas toujours clair.
01:35Et Boris et ses amis et nous-mêmes avons dit il faut un parti qui travaille beaucoup plus et un parti qui se rassemble.
01:40Vous lui avez parlé à Boris Vallaud cette nuit ou pas ?
01:42Comment ?
01:42Vous lui avez parlé à Boris Vallaud cette nuit ou pas ?
01:43On se parle régulièrement.
01:44En clair, il vous soutient, il va vous soutenir ?
01:46Non, ça c'est à lui de le dire et je ne suis pas pour aller faire du débauchage.
01:50En revanche, je propose, je propose que nous ayons un nouveau collectif de direction.
01:55Et dans collectif de direction, le mot le plus important c'est collectif.
01:59On manque de collectif et d'affirmation sur le fond dans ce parti.
02:02Ça c'est ce qu'on dit avant d'être élu, collectif.
02:04Quand on est élu on dit c'est direction.
02:05Vous savez moi je suis maire et je gère un collectif d'ailleurs d'union de la gauche avec des écologistes, des communistes
02:10et des socialistes.
02:11Merci maire de Rouen Nicolas Maillot-Rossignol.
02:13Maillot-Rossignol fort, c'est la version de gauche du match Retailleau-Vauquiez ou pas ?
02:16On a l'impression que c'est des personnalités différentes mais qu'au fond vous dites à peu près la même chose.
02:20Non, je pense qu'il y a des vraies différences.
02:22Bien sûr nous partageons un socle de valeur, on est tous socialistes.
02:25Mais il y a des différences assez importantes.
02:28C'est quoi la différence fondamentale ?
02:29Le flou ou la clarté.
02:31Sur les alliances et sur les stratégies pour la suite et en particulier pour la présidentielle.
02:36Les alliances c'est quoi ? C'est LFI.
02:38Vous, si vous gagnez, est-ce que le PS de Nicolas Maillot-Rossignol sera l'allié de LFI ?
02:43Non.
02:44Est-ce que vous serez l'adversaire d'LFI ?
02:46Nous sommes concurrents à gauche.
02:47Nos adversaires sont d'abord l'extrême droite évidemment qui est même un ennemi de la République et la droite.
02:52Mais nous sommes concurrents à gauche et je le dis clairement.
02:54Concurrents c'est-à-dire pas d'alliance ?
02:55Exactement.
02:56Nous, nous le disons et nous sommes les seuls à le dire clairement comme cela.
03:00Pas d'alliance.
03:01Tant que LFI prône cette stratégie qui est une stratégie de conflictualisation, on le voit bien.
03:06Pas d'alliance ni au municipal, pas de liste commune ?
03:08Pas de liste commune effectivement et c'est très clair là-dessus.
03:11Et ça c'est une de nos grandes différences.
03:13La deuxième, c'est que nous, nous pensons que l'histoire de la primaire, qui est celle que proposent Olivier Faure et ses amis.
03:18Pour la présidentielle ?
03:19Voilà, n'est absolument pas la bonne façon de faire.
03:21Pas de primaire ?
03:22Mais non, d'ailleurs la plupart des candidats putatifs, je pense à Jean-Luc Mélenchon ou à Raphaël Glucksmann, ont tous dit qu'ils n'en voulaient pas.
03:30Donc c'est vraiment assez théorique.
03:32Mais il y aura un candidat socialiste ?
03:34C'est ce que nous, nous voulons.
03:35Nous voulons un candidat issu du socialisme démocratique.
03:38C'est-à-dire d'une gauche qui est clairement à gauche, clairement républicaine, clairement pro-européenne, clairement laïque, féministe, universaliste.
03:46On manque d'une gauche qui s'affirme.
03:48Et ce que je propose ce matin, c'est que tous les militants qui souhaitent ce changement, et vous voyez qu'ils sont majoritaires,
03:53c'est la première fois que la direction sortante n'est plus majoritaire.
03:57Elle était à environ 50% la dernière fois, elle est à 41 cette fois-ci.
04:01Bon, donc elle descend, elle était même encore plus dans les congrès précédents.
04:03Elle était à 72 l'antépée de l'année dernière.
04:0472, 48, 49 et maintenant 41.
04:07Il faut qu'on se rassemble pour un collectif.
04:09On a besoin de se retrouver et de produire des idées.
04:12Nicolas Meilleur-Rossignol, beaucoup de vos adversaires disent que vous êtes en fait le fauné de François Hollande,
04:15que vous êtes là pour permettre à François Hollande d'être justement ce candidat en 2027.
04:21C'est votre candidat ou pas à vous ?
04:23Non, mais pas du tout.
04:25D'abord, qui, si je peux être un tout petit peu taquin, qui était le directeur de cabinet de François Hollande ?
04:29Olivier Faure ?
04:30Voilà, vous avez l'impression.
04:30En même temps, il a pris ses distances là.
04:32Voilà, donc non, bien sûr que non, il y a une nouvelle génération.
04:34Ça peut être qui ce candidat ?
04:35Il faut une nouvelle génération ?
04:37Elle est là, elle est là.
04:38On vient de citer certains noms, mais je vais vous en citer d'autres.
04:40Karim Ouamran, Carole Delgat, Valérie Rabot.
04:43Nicolas Meilleur-Rossignol ?
04:44Moi je ne suis pas demandeur.
04:45Je pense justement qu'il ne faut pas préempter, c'est peut-être une différence.
04:47Mais vous ne dites pas Fontaine, je ne boirai pas de ton eau.
04:50Je ne suis pas demandeur, je ne suis pas candidat, je le dis clairement.
04:52C'est peut-être une différence d'ailleurs, mais il faudra lui demander avec Olivier Faure.
04:55Je pense que ce congrès doit d'abord être un congrès de doctrine sur le fond.
04:58Il faut enfin que le Parti Socialiste produise de nouvelles idées.
05:02Boris l'a proposé, nous l'avons proposé.
05:04On peut se rassembler là-dessus et de forger une dream team, un collectif.
05:08Bon, on va aller sur le fond maintenant, Nicolas Meilleur-Rossignol.
05:10Si vous devenez le patron des socialistes dans quelques jours, à l'issue du second tour et du congrès de Nancy,
05:14est-ce que votre EPS soutiendra le gouvernement Bayrou ou fera tout pour le faire tomber au plus vite ?
05:19Nous sommes dans une opposition.
05:21On est dans un gouvernement et une opposition constructive.
05:24Conciliante ?
05:25Non, ce n'est pas conciliante, j'ai dit constructive.
05:27C'est la différence avec obstructive.
05:29Ça veut dire qu'on se bat pour obtenir des victoires pour les Françaises et les Français.
05:33Et on se bat contre tout ce que l'on estime injuste.
05:36La TVA sociale, injuste.
05:38Donc vous êtes contre la TVA sociale ?
05:39Bien sûr, c'est l'impôt le plus injuste. Pourquoi ?
05:41Ça peut être un motif de censure, ça par exemple ?
05:43La censure n'est évidemment pas exclue.
05:46D'ailleurs, tous les socialistes l'ont dit et je le redis.
05:47Mais quelles sont vos lignes rouges ?
05:49Parce qu'on sait qu'on parle beaucoup par lignes rouges aujourd'hui.
05:50C'est quoi ?
05:51Qu'est-ce qui fait que vous diriez, bah oui, là on va voter la censure ?
05:54Parce qu'il y aura des motions de censure qui vont être déposées dans les prochaines semaines, dans les prochains mois.
05:57Que ce soit par l'EFI, que ce soit par le Rassemblement National.
06:00Quelles sont vos lignes rouges, vous ?
06:02Encore une fois, un, la justice.
06:05Les propositions de ce gouvernement vont vers plus d'injustice.
06:08Si on met en place la TVA sociale, ça veut dire que ce sont les Français qui ont les revenus les plus modestes
06:13à qui on va encore demander de faire plus d'injustice.
06:15Donc ça, motif de censure.
06:16Et c'est le maire d'une ville ouvrière populaire qui est Rouen qui vous parle.
06:19Donc vraiment, je peux vous dire, ça c'est un sujet très grave.
06:22Sur les retraites, il y a eu un engagement de méthode.
06:24C'est-à-dire que le sujet revienne au Parlement.
06:27Est-ce que cet engagement est tenu ou pas ?
06:30Est-ce que l'âge légal, le maintien de l'âge égal à 64 ans, est-ce que c'est un motif de censure ?
06:35Mais encore une fois, l'engagement qui avait été pris, moi je le laisse faire la démocratie sociale.
06:40La CFDT est en train de travailler, c'est très bien.
06:43Hier, ici même, Marie-Lise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, disait
06:46il faut revenir sur les 64 ans, sinon ça ne va pas le faire.
06:48Oui, je suis d'accord avec Marie-Lise Léon, exactement.
06:50D'accord, donc c'est une retraite aussi, c'est un cas de rupture.
06:53On ne voit pas très bien où ça va aller tout ça, non ?
06:55Le gouvernement, vous pensez que ça va tenir jusqu'au budget ?
06:57Vous souhaitez de la stabilité ou pas ?
07:00Tout le monde souhaite la stabilité pour le pays, en tout cas la responsabilité pour le pays.
07:04Le problème, c'est qu'il y a un certain nombre de décisions qui ne sont pas prises aujourd'hui.
07:08On sait que la situation budgétaire est catastrophique.
07:10On le sait, au niveau de l'État.
07:12Donc il y a des décisions...
07:13Au niveau de l'État, au niveau de la sécurité sociale...
07:15Crise de liquidité à venir pour la Sécu, c'est ce que disait le président de la Cour des comptes.
07:18En 2027, la Sécu n'aura peut-être plus assez d'argent pour verser ce qu'elle doit aux assurés.
07:23Oui, donc la situation est très grave.
07:24Je rappelle qu'on a un ministre de l'Économie qui s'est planqué en Suisse, et qu'on a...
07:29Gondolemer, il ne s'est pas planqué en Suisse, il n'est plus ministre, il a une activité professionnelle en Suisse.
07:33D'accord, très bien.
07:34En réalité, il a caché une situation pendant longtemps, moi je n'ai pas peur de le dire.
07:38On a découvert tout d'un coup l'année dernière qu'il y avait 15 milliards de trous, puis après 40 milliards,
07:43puis en fait c'est beaucoup plus, et on le sait, et vous venez de le dire...
07:46Donc c'est Bruno Le Maire le responsable de tout ?
07:47Monsieur Emmanuel Macron, d'abord, il est président de la République depuis 7 ans avec ses gouvernements successifs,
07:54nous avait promis d'être le Mozart de la finance, visiblement, ce n'est pas le cas.
07:57Mais quels efforts ? Hier, François Bayrou a dit qu'on va tous devoir faire des efforts, tous, tous les Français.
08:01Quels efforts vous êtes prêts ?
08:02Mais nous, on aimerait bien que ces efforts soient répartis de façon juste sur tous les Français.
08:08Mais ce qu'on constate, c'est que c'est sur toujours les mêmes, les Français qui ont les revenus les plus modestes.
08:12Donnez-moi une, deux mesures.
08:13Je vous donne des exemples, on va prendre les dépenses et les recettes.
08:16Pourquoi est-ce que le crédit d'impôt recherche n'est pas réformé,
08:19alors qu'on sait qu'aujourd'hui il y a des effets d'aubaine sur les plus grandes entreprises ?
08:22Ça c'est une dépense, pour nous, et un manque à gagner en termes de recettes.
08:26De combien ?
08:26Qui est important, mais de plusieurs milliards.
08:28Le crédit d'impôt, il a explosé ces dernières années.
08:29Autre exemple, là on est en train de parler d'une TVA sociale.
08:32Donc clairement, d'un impôt qui d'abord s'appliquerait sur les Français qui ont les revenus,
08:36qui triment le plus, qui ont les revenus les plus bas, puisque c'est sur la consommation.
08:39C'est donc l'impôt le plus injuste.
08:41Et pourtant, quand on parle d'impôt sur les grandes fortunes,
08:43je parle évidemment de la taxe de l'économiste Gabriel Zuckmann,
08:46je parle d'une taxe de l'ordre de 1 à 2% sur celles et ceux qui ont un patrimoine de plus de 300 millions d'euros.
08:52C'est une position qui est très idéologique.
08:55Non, non, pardon, ce qui est idéologique, c'est de ne jamais vouloir en parler.
08:58Moi j'ai un truc concret pour finir à vous proposer.
08:59Le président de l'UDEP, Michel Picon, des petites entreprises, il était là il y a quelques jours,
09:04et lui il suggère de baisser la TVA sur les produits de première nécessité à 4,5% contre 5,5% aujourd'hui,
09:08et d'augmenter celles sur les produits de luxe.
09:11Ça fait rentrer de l'argent dans les caisses, sans pénaliser les plus fragiles.
09:14Ça c'est bien ?
09:15En tout cas, baisser la TVA sur les produits de première nécessité, c'est ce que nous demandons depuis longtemps,
09:18et augmenter la TVA sur des produits superflus ou de luxe, ça ne me paraît pas dingue.
09:23Mais encore une fois, ce que vous voyez là, c'est un dogmatisme du gouvernement
09:26qui refuse de toucher à la fiscalité sur les plus fortes.
09:30Et qui refuse de s'attaquer aussi à des dépenses qui sont indues.
09:34Autre proposition pour finir, le représentant des PME cette fois-ci, la CPME, Amir Reza Tofili,
09:39dit qu'il faut faire payer un peu de l'impôt sur le revenu à tout le monde.
09:43Est-ce que ça serait plus juste ?
09:44L'impôt sur le revenu, la progressivité de l'impôt sur le revenu, c'est un bon principe.
09:49Parce que ça vous permet cet aussi un point démocratique.
09:50Aujourd'hui, il y a 47% des clubs qui payent l'impôt sur le revenu.
09:54Oui, seulement.
09:55Ce qui veut dire qu'en fait, quand vous êtes en proportionnalité,
09:59en fonction de vos revenus, vous allez en payer très très peu,
10:02si vous avez des revenus très modestes.
10:03Le problème aujourd'hui, c'est que plus vous êtes riche, moins en proportion vous payez d'impôts.
10:08C'est ça qui est injuste.
10:09Et c'est ce qu'a aggravé ce gouvernement.
10:11Merci beaucoup Nicolas Meilleur au signal d'être revenu sur RTL ce matin.

Recommandations