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  • 20/06/2025
Le ras-le-bol fiscal menace l'économie et le gouvernement Bayrou : écoutez l'interview de Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 20 juin 2025.

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Transcription
00:00RTL Matin
00:02Et tout de suite l'invité d'RTL Matin, Thomas, vous recevez aujourd'hui Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme.
00:09Bonjour et bienvenue sur RTL, Jean-Philippe Tanguy.
00:11Bonjour M. Soto, bonjour à tous.
00:13Le week-end d'approche, est-ce que vous souhaitez que ce soit le dernier pour François Bayrou à Matignon ?
00:17Mais c'est pas contre François Bayrou, c'est savoir quelle politique il veut pour la France.
00:21Nous avons des choix budgétaires très importants à faire, des choix énergétiques aussi.
00:25On a achevé la loi sur la programmation énergétique hier avec beaucoup de victoires du Rassemblement National.
00:30C'est quasiment la totalité de notre programme que nous avons réussi à faire voter à l'Assemblée Nationale.
00:37Donc il y a beaucoup de choix à faire et il serait temps que M. Bayrou arbitre et qu'on sache où il veut mener la France.
00:43Ça on le saura pour le budget d'ici le 15 juillet quand il fera connaître ses choix.
00:46Mais avant ça il y a tout le débat sur les retraites.
00:48On sait que LFI, les socialistes sans doute vont déposer une motion de censure la semaine prochaine et la voter.
00:53Et vous au RN, est-ce que vous la voterez ?
00:55Mais nous jugerons sur pièce.
00:57On les a des pièces.
00:58Mais non, on ne sait pas ce que M. Bayrou veut faire, de ce qui s'est passé ou pas d'ailleurs, au conclave.
01:03Et quelles sont les décisions politiques qui seront prises ?
01:05On sait qu'il n'y aura pas de recul sur les 64 ans.
01:08Mais ce conclave, de notre point de vue, et moi je m'étais exprimé d'ailleurs à votre antenne dessus,
01:12on a toujours su avec Marine Le Pen et Jordan Bardella qu'il n'y aurait pas d'avancée malheureusement sur les 64 ans.
01:18Mais on aurait pu négocier autre chose.
01:20On aurait pu négocier des droits nouveaux pour les femmes dont les carrières sont discriminées,
01:24dont les retraites ne sont pas à la hauteur de leur effort.
01:26On aurait pu voir des efforts sur les carrières longues ou sur les conditions de travail.
01:30C'est ça qui est dommage.
01:30Et c'est là où on voudra entendre M. Bayrou, à quoi on servit ces six mois avec les partenaires sociaux ?
01:34Si ça ne servit à rien, c'est grave.
01:36Si ça ne servit à rien, vous voterez la censure ?
01:38Marine Le Pen et Jordan Bardella décideront de ce qu'on fait.
01:41Les retraites et le retour à 62 ans n'étaient pas une ligne rouge avec ce gouvernement.
01:45Pourquoi ? Parce qu'à partir du moment où on entrait en négociation sérieuse.
01:48Si on était de bonne foi, les Macronistes et les Républicains étaient contre revenir sur l'âge de retraite.
01:54C'était une ligne rouge.
01:55On avait dit qu'on le fera en 2027 quand Marine Le Pen sera à l'Elysée.
02:00Mais ça ne pouvait pas être une ligne rouge avant.
02:02Ce n'est pas votre style, Jean-Philippe Tanguy, de dire qu'on verra bien ce que Jordan Bardella et Marine Le Pen décideront.
02:07Vous n'avez pas une conviction sur le sujet, vous ?
02:09Ma conviction, c'est qu'il faut repasser aux 62 ans le plus vite possible pour lutter contre les injustices sociales
02:13et des personnes qui ont des métiers difficiles, des hommes qui travaillent souvent durs, des femmes aussi.
02:19On les oublie, notamment au service des autres, dans les métiers de service.
02:23C'est très épuisant pour les femmes.
02:24Il n'y a pas que sur les chantiers que le corps s'abîme.
02:26Il y a aussi au service des autres.
02:27Jean-Philippe Tanguy, ne pas voter la censure, c'est un choix de conviction ?
02:31Une sorte d'empêchement, de bidouille liée au sort judiciaire de Marine Le Pen
02:35pour ne pas prendre le risque de sortir Marine Le Pen de l'Assemblée ?
02:38Pas du tout, parce que vous savez que les choix budgétaires, c'est le 14 juillet.
02:41Il y a d'autres choix, par exemple.
02:42Je vous rappelle que c'est Marine Le Pen qui a imposé la loi énergie à l'Assemblée
02:46en disant que si cette loi n'était pas débattue
02:48et s'il y avait un décret pris contre la volonté des Français, il y aurait censure.
02:52Et malheureusement, Marine Le Pen avait déjà eu cette condamnation particulièrement injuste,
02:57même si on fait appel.
02:59Vous avez entendu ce matin le sondage RTL-BVA, baromètre,
03:01deux tiers des Français veulent de la stabilité.
03:04Aujourd'hui, il vaut mieux de la stabilité à un gouvernement qui tient,
03:06même si c'est un Premier ministre qui a 22% d'opinion favorable,
03:09ou il vaut mieux renverser la table dans l'intérêt de la France ?
03:11Vous avez raison, c'est un choix difficile parce que l'inertie ne fait pas de mal immédiatement.
03:16Les problèmes s'accumulent, la dette s'accumule, le chômage remonte à pas de loup,
03:21les entreprises ont de très grandes difficultés.
03:24Ça a été dit, la consommation a beaucoup souffert ces trois dernières années
03:26sur le dos des surprofits de certaines multinationales.
03:30Je comprends que les Français, après beaucoup d'élections, beaucoup de difficultés,
03:33des inquiétudes sur la scène internationale,
03:35j'enfonce une porte ouverte, mais c'est malheureusement la réalité, sont inquiets.
03:39Donc c'est difficile effectivement pour l'opposition de les convaincre
03:41que cette fausse stabilité pose plus de problèmes que, comment dire, un peu de remue-ménage.
03:47Je le disais tout à l'heure en vous présentant que vous êtes le monsieur chiffre,
03:49le monsieur économie du RN, et en économie, souvent, RN varie.
03:53Vous voilà converti, semble-t-il, à la règle des 3% de déficit.
03:56Vous avez même plaidé, vous, Jean-Philippe Tanguy, pour une règle d'or sur le sujet.
03:59Alors là, pour le coup, les 3% de déficit, c'est quand même la règle bruxelloise,
04:04par excellence, que vous aborez depuis des années.
04:06Le fait que ce soit de Bruxelles, on s'en fiche.
04:09Je l'avais déjà annoncé aux élections législatives, aux médias anglo-saxons.
04:14Le problème, c'est qu'avec 1300 milliards d'euros de dettes en plus,
04:16et donc plus de 3000 milliards, nous sommes dans les mains du marché,
04:19puisque la France, non seulement s'est endettée, mais s'est endettée...
04:22Donc vous vous soumettez à l'orthodoxie bruxelloise ?
04:24Ce n'est pas se soumettre à l'orthodoxie bruxelloise,
04:26c'est se soumettre à une réalité qui est que, malheureusement,
04:28et c'est contre notre volonté,
04:30les gouvernements successifs ont donné la dette de la France
04:32à des acteurs étrangers, qui se fichent bien de savoir
04:34qui est à la tête de la France.
04:36Ce qu'ils veulent savoir, c'est comment on va les rembourser,
04:38et respecter, non pas la règle de Bruxelles,
04:41mais une bonne gestion,
04:43à savoir qu'il faut privilégier l'investissement
04:45sur les délires de fonctionnement.
04:47Ce n'est pas Bruxelles qui le dit, c'est la bonne gestion.
04:48Et je vous rappelle que le général de Gaulle,
04:50le premier grand plan qu'il a mis en fonction
04:53quand il est arrivé au pouvoir,
04:55c'est un plan de rétablissement des finances publiques,
04:57et pourtant à l'époque, c'était moins grave.
04:58La règle d'or pèsera comme une chape de plomb.
05:01Ce sont les plus pauvres, les retraités,
05:02les classes moyennes qui paieront cette austérité imbécile.
05:05C'est vrai qu'il a dit ça ou pas ?
05:07Oui, c'est Marine Le Pen, mais...
05:08C'est votre famille politique ?
05:09Oui, mais ça a été prononcé quand ça, M. Soto ?
05:12C'était en 2012, oui.
05:13Voilà, 2012.
05:14Donc à l'époque, la situation des finances publiques
05:16était difficile, mais elle n'était pas aussi dure qu'aujourd'hui.
05:19Et si, comment dire, on ne remet pas
05:22une gestion saine des finances publiques,
05:23et je le redis, ce n'est pas l'austérité,
05:25c'est privilégier les investissements,
05:27les investissements productifs,
05:28les investissements dans l'avenir,
05:29par exemple la recherche, mais aussi, on ne le dit jamais,
05:32la petite enfance, parce qu'un pays sans avenir,
05:34avec des femmes qui n'ont pas un vrai choix
05:35entre leur carrière professionnelle et leur vie de famille,
05:38c'est un pays qui ne peut pas produire,
05:40et c'est un pays qui se ruine.
05:41Donc différencier l'argent qu'on met dans l'investissement
05:43et, une fois plus, les dérives de fonctionnement...
05:46Il faut réduire le nombre de fonctionnaires ou pas, par exemple ?
05:49Il faut réduire la masse salariale des fonctionnaires.
05:50Donc réduire le nombre de fonctionnaires ?
05:51Oui, mais il faut penser aux fonctions,
05:53parce que le problème, on tape sur les fonctionnaires
05:55qui font leur travail,
05:56le problème, c'est qu'on ne pense pas à leurs fonctions.
05:58Et à partir du moment où vous avez réfléchi aux fonctions de l'État,
06:00qu'est-ce que l'État doit faire,
06:01qu'est-ce qu'il ne doit pas faire,
06:02quelle collectivité territoriale doit exister
06:04et avoir des compétences propres,
06:06et quelle collectivité, pardon, je suis un peu fatiguée,
06:10doit être supprimée,
06:11et bien ça ne sert à rien de virer des fonctionnaires,
06:13parce qu'après vous devez les rembourser.
06:14Donc oui ou non, pardon, je ne comprends pas.
06:15Mais il faut repenser l'État.
06:16Donc il faut réduire le nombre de fonctionnaires ou pas ?
06:18Parce qu'il y a un moment, il faut faire 40 milliards
06:19et ils ne vont pas tomber de...
06:20À la fin, oui, vous aurez moins de fonctionnaires,
06:22mieux payés, avec des vraies fonctions.
06:24Alors là encore, pardon, mais Marine Le Pen disait
06:26Non, fin janvier, ce n'était pas en 2012,
06:27c'était fin janvier, sur LCI.
06:29Je sais ce qu'elle a dit.
06:30Il est dur à suivre quand même.
06:31Mais ce n'est pas qu'on est dur à suivre, M. Soto,
06:32j'ai essayé de vous expliquer.
06:34Marine Le Pen a répondu que taper sur les fonctionnaires,
06:37sur les personnes,
06:38ça faisait plaisir à une certaine droite
06:40qui n'a pas de ligne politique,
06:41ce n'est pas une politique.
06:42La politique, c'est vous réformer l'État,
06:44vous dites ce qu'on doit faire,
06:46et vous mettez les personnes compétentes en face.
06:48Taper sur les fonctionnaires pour faire croire
06:49que c'est de leur faute
06:50si les finances publiques sont dans cet État,
06:52ce n'est pas une ligne politique.
06:54Ce sont des responsables politiques
06:56qui sont irresponsables.
06:57Réduire certains crédits d'impôts
06:59comme le CESU,
06:59Jean-Louis Borloo était là hier
07:00pour venir défendre le CESU.
07:01On sait que le gouvernement,
07:03Émile Monchalin a dit
07:04on ne va pas tout garder
07:05sur ces aides aux emplois à domicile.
07:07C'est une bonne idée ou pas ?
07:08Il faut lutter contre les fraudes
07:09ici comme ailleurs.
07:10Donc en fait,
07:11on en revient à ce que je vous disais,
07:12la politique, c'est gérer.
07:15Être ministre des Finances,
07:15Lutter contre les fraudes,
07:16c'est deux choses différentes.
07:17Il y a des fraudes,
07:18il y a des dérives là-dedans.
07:19Mais non, le CESU en soi,
07:19ça a fonctionné
07:20puisque ça a lutté
07:21contre l'emploi aux noirs.
07:22Donc il ne faut pas y toucher.
07:22À 20 ans,
07:23avant que M. Borloo,
07:24il n'ait pas de ma famille politique
07:24mais il a fait un très bon travail
07:26sur les services à la personne,
07:27il a lutté contre le travail aux noirs.
07:29Non seulement,
07:29c'est des rentrées fiscales pour l'État,
07:31ce sont des carrières plus dignes
07:32pour les gens qui font ces métiers
07:33et c'est une fois plus...
07:34Donc on n'y touche pas,
07:35on est d'accord ?
07:35Moi je reçois toutes les semaines
07:37à ma permanence, M. Soto,
07:39des femmes qui ont été
07:40femmes de ménage,
07:41employées de maison,
07:42des hommes qui ont pu être jardiniers,
07:44qui n'ont pas été déclarés
07:45et qui se retrouvent
07:46avec des toutes petites retraites
07:47parce que personne n'avait osé
07:48dire la vérité
07:49comme avait dit à l'époque M. Borloo.
07:50Donc oui,
07:51l'emploi à la personne,
07:52ça permet à des gens
07:53qui ont des métiers difficiles
07:54d'être déclarés
07:54et à la fin d'avoir des droits sociaux.
07:56Vous étiez à l'Assemblée
07:57jusque tard hier soir,
07:58Jean-Philippe Tanguy.
07:59Vous avez donc vu et entendu
08:00que six articles
08:01de la proposition de loi Attal
08:02sur la justice des mineurs
08:03ont été retoqués
08:04par le Conseil constitutionnel.
08:06Qu'est-ce que ça dit ça ?
08:07Que finalement,
08:11ce pays qu'on ne peut pas faire
08:12n'importe quoi ?
08:12Je ne pense pas
08:13que nous ayons fait n'importe quoi.
08:14Ce n'est pas vous,
08:15vous l'aviez voté.
08:16On l'a voté.
08:17De toute façon,
08:17c'était des mesures
08:18que nous soutenons.
08:18C'était d'ailleurs plus faible
08:20que ce que nous ferions nous au pouvoir.
08:22Je pense qu'il est grand temps
08:23et c'est le sens des référendums
08:24que veut faire Marine Le Pen
08:26que les Français s'expriment
08:27pour rappeler
08:28que le pouvoir politique
08:30doit pouvoir mener une politique
08:31telle que la veulent
08:31les Françaises et les Français
08:32et que le Conseil constitutionnel...
08:33Mais là, c'est anti-constitutionnel.
08:34C'est un problème ou pas ?
08:36C'est un problème ou pas ?
08:37Le problème,
08:38c'est que le Conseil constitutionnel
08:39depuis trop longtemps
08:39est sorti de son rôle.
08:41Le général de Gaulle
08:41disait déjà à l'époque
08:42parce qu'on lui avait forcé la main
08:43pour créer le Conseil constitutionnel
08:45que le seul juge suprême,
08:47c'était le peuple.
08:48On a quand même fait
08:49un référendum,
08:50je crois, en 1997
08:50pour réaffirmer
08:51notamment la liberté
08:52des parlementaires
08:53et malgré ce référendum,
08:55certains juges constitutionnels
08:56se sont encore attribués
08:57un pouvoir
08:57notamment sur ce qu'on appelle
08:59le cavalier législatif,
09:00c'est-à-dire limiter
09:00le droit des parlementaires
09:02à parler et à voter
09:03ce qu'on veut
09:04même si c'est conforme
09:05dans l'esprit à la constitution.
09:06On va terminer avec du plus léger
09:07et un sondage publié cette semaine
09:09dans lequel on a demandé
09:09aux Français
09:10avec quelle politique
09:11ils aimeraient partir en vacances.
09:12Le premier,
09:12c'est Jordan Bardella,
09:13la deuxième,
09:14c'est Marine Le Pen.
09:15Et vous,
09:15avec lequel des deux,
09:16vous partiriez ?
09:16On partira ensemble
09:17puisqu'ils partent souvent
09:18ensemble en vacances.
09:19Thierry Roland disait
09:20que ces deux-là
09:20ne partiront pas en vacances ensemble.
09:22S'ils le font.
09:23Là, franchement,
09:24les faits démentent
09:25les rumeurs parisiennes
09:26toujours acides
09:26et toujours aussi désagréables.
09:27Ça va super bien entre eux ?
09:29Mais oui,
09:30mais franchement,
09:31on a tellement de vrais problèmes
09:32que je ne comprends pas
09:33pourquoi le petit milieu parisien
09:34en invente
09:35qui n'existe pas.
09:37Ce n'est pas le petit milieu.
09:37On a parfois des désaccords
09:38dans d'autres partis politiques
09:39qui créent des situations politiques.
09:41Non, mais il n'y a pas de désaccord.
09:42Je veux dire,
09:43Jordan Bardella
09:43a rejoint Marine Le Pen
09:44sur une ligne politique.
09:46C'est toujours cette ligne politique.
09:47Je ne vois pas pourquoi
09:47il y aurait des désaccords.
09:48Ce ne sont pas des gens,
09:49si vous voulez,
09:49qui ont travaillé ensemble
09:51par la force des choses.
09:52Jordan Bardella
09:53a rejoint le marinisme.
09:55Bon, et vous allez où alors ?
09:57L'Elysée avec Marine.
09:58Ce n'est pas un lieu de vacances.
09:59Enfin, a priori,
10:00ce n'est pas ce qu'attendent les Français.
10:01Merci beaucoup.

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