- 27/05/2025
Les Vraies Voix avec Vujasinovic Markovic, Martin Villelongue et Matthieu Penet
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##LES_VRAIES_VOIX_DE_L_EMPLOI-2025-05-27##
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, 19h20, les vraies voix de l'emploi.
00:04Les vraies voix de l'emploi, on est ravis de vous accueillir.
00:06On est ensemble jusqu'à 20h avec Nicolas Leroy qui est avec nous,
00:09DRH du groupe Fiducia, les présidents du cabinet Ficoba.
00:12Bonsoir Nicolas.
00:13Bonsoir Cécile.
00:14Merci d'avoir préparé déjà cette émission.
00:16On va revenir sur le marché de l'emploi.
00:17La fin de l'âge d'or, point d'interrogation,
00:19les recruteurs face à une nouvelle donne.
00:21Stage suspendu, embauche gelée, promesses différées.
00:24Le marché de l'emploi connaît un brusque ralentissement,
00:27moins de 18% d'offres par an et sur une attente qui s'allonge.
00:31La dynamique post-Covid a cédé sa place à la prudence généralisée
00:35et face à cette nouvelle donne, les règles changent.
00:38On va en parler avec l'ensemble de nos invités, mon cher Nicolas.
00:41Pour décrire cette nouvelle donne, on a trois invités.
00:44Martin Villong, directeur exécutif chez Michael Page.
00:47On ne le présente plus, spécialiste du marché des cadres
00:50qui va nous dire ce que veulent vraiment les entreprises.
00:52Bonsoir Martin.
00:53Bonsoir.
00:54Bonsoir à tous.
00:55Marco Vujasinovic, qui est le fondateur de Météo Job.
00:58Il est expert des tendances du marché, des comportements candidats
01:01et qui nous donnera une vision un peu de la data.
01:03Bonsoir Marco.
01:04Bonsoir.
01:05Et Mathieu Pené, fondateur de Yago, spécialiste de l'expérience candidat
01:08et des réponses aux candidatures,
01:10qui nous apportera une vision sur ce que vivent les candidats en première ligne.
01:13Bonsoir à tous.
01:14On vous souhaite la bienvenue, on est ensemble jusqu'à 20h.
01:20Et comme à chaque fois, mon cher Nicolas, petit état des lieux,
01:23il y a forcément des signes de ralentissement.
01:26Marco Vujasinovic, qui est avec nous, fondateur de Météo Job.
01:30Comment expliquer finalement ce ralentissement aujourd'hui des offres ?
01:33On parle de moins 18% sur les plateformes.
01:36Moins 18%, c'est un petit peu exagéré.
01:40Nous, on voit plus un tassement de l'ordre de 6 à 8%.
01:44En gros, on a par exemple aujourd'hui, ce jour,
01:49on a 1,5 million d'offres d'emploi qui sont proposées en ligne, ce jour-ci.
01:54Le pic d'offres d'emploi, c'était en gros il y a deux ans,
01:58c'était 1,15 million.
02:00Donc, il y a un tassement.
02:02Je le redésuise un peu parce que c'est quand même 30% de plus
02:06que ce qu'on avait en 2018-2019, pré-Covid.
02:09Donc, il y a quand même beaucoup, beaucoup, beaucoup d'annonces.
02:11Pourquoi il y a beaucoup d'annonces, même si c'est un tassement ?
02:14Il y a d'abord une baisse de productivité en France
02:17au cours des quatre dernières années.
02:19Donc, il y a effectivement plus de gens, malgré la stagnation économique.
02:23Et puis, il y a un certain nombre de secteurs qui se maintiennent.
02:26Je vais citer la santé, les services à la personne,
02:30les fonctions commerciales, l'hôtellerie-restauration.
02:33Quand vous dites qu'ils se maintiennent,
02:35c'est-à-dire qu'il y a encore une forte proposition ?
02:37Il y a beaucoup, beaucoup de demandes et beaucoup d'offres.
02:39Donc, l'emploi, c'est quelque chose de très complexe.
02:42Il y a énormément, et les dynamiques sont très différentes par secteur.
02:45Mais si je vous donne la vision macro,
02:48elle est effectivement en tassement,
02:50mais pas, disons, en recul de manière très, très importante.
02:55Et d'ailleurs, vous voyez que dans le taux de chômage,
02:57il se maintient autour de 7,4-7,5 %.
03:00Par contre, ce qu'on constate,
03:02c'est une augmentation très forte du volume de candidatures,
03:06de l'ordre de 20 %,
03:08et ces candidatures proviennent énormément des jeunes.
03:11Deux tiers de ces candidatures,
03:13ce que nous, on constate,
03:14c'est que deux tiers des candidatures viennent des jeunes.
03:16Et c'est là où, effectivement, il y a vraiment un impact de ce tassement.
03:19Et un problème, c'est au niveau des jeunes.
03:21D'ailleurs, le taux de chômage des jeunes,
03:23lui, il est plutôt aux alentours de 17 %.
03:25Et comment on explique, aujourd'hui,
03:27que les jeunes peinent à trouver du travail ?
03:30Alors, ce qu'on constate aussi, nous,
03:32c'est qu'il y a les entreprises, actuellement,
03:35qui sont sur des offres d'emploi,
03:37où elles cherchent à avoir des gens directement opérationnels.
03:41Et d'ailleurs, il y a un phénomène un peu bizarre,
03:44qui apporte des choses positives,
03:46mais avec des effets de bord.
03:48C'est que, par exemple, il y a de plus en plus d'offres d'emploi
03:50qui sont reformatées par de l'intelligence artificielle.
03:52Et ces offres d'emploi,
03:54elles deviennent extrêmement précises.
03:56Donc, en fait, on demande des compétences
03:58extrêmement précises dans les offres d'emploi.
04:00Alors qu'il y a quelques temps,
04:02c'était un peu plus, je dirais, plus vague.
04:05Donc, ça a des effets collatéraux.
04:07Ça a des effets collatéraux sur le recrutement des jeunes.
04:10Ça a des effets collatéraux aussi sur le recrutement de profils atypiques.
04:13Donc, on a des phénomènes comme ça.
04:15Et c'est vrai qu'au niveau des jeunes,
04:17il y a plutôt un ralentissement plus important.
04:19Alors, le ressenti, quand même,
04:21c'est qu'il y a beaucoup plus de candidats qui répondent.
04:23Et on est un peu loin de la chasse aux talents
04:25qu'on vivait pendant les trois années post-Covid,
04:27où, finalement, on est obligé d'aller vers les candidats.
04:29Donc, c'est un peu ça, le ressenti.
04:31C'est que les gens, maintenant, sont plus actifs et recherchent plus.
04:33Il y a un ressenti.
04:35Il y a, effectivement, les gens sont plus actifs.
04:37Les jeunes, notamment.
04:38C'est surtout les jeunes qui sont beaucoup plus actifs.
04:40Je vous dis que deux tiers des candidatures proviennent des jeunes.
04:42Maintenant,
04:44il y a, effectivement,
04:46des jobs qui sont
04:48moins en tension.
04:50Mais, quand vous demandez aux entreprises,
04:52il y a quand même encore 50% des emplois
04:54qui sont difficiles à pourvoir.
04:56Donc, le marché,
04:58il a un problème d'adéquation
05:00entre l'offre et la demande.
05:02Donc, quand on regarde les données macro,
05:04ce qu'on a vu, ça ne veut pas dire pour autant
05:06que c'est facile de recruter.
05:08Ça ne veut pas dire sur certains jobs.
05:10Ça veut dire qu'il y a des jobs où c'est facile, des jobs où c'est difficile.
05:12Il y a des jobs où les gens trouvent et des jobs où les gens ne trouvent pas.
05:14Donc, c'est une réalité très complexe.
05:16Oui. Martin Villelongue,
05:18vous êtes directeur exécutif
05:20chez Michael Page.
05:22Qu'est-ce que vous constatez, justement,
05:24chez vos clients ?
05:26Est-ce que, finalement, le recrutement est un petit peu différent
05:28que 2023 ?
05:30Alors que 2023 et 2024, clairement,
05:32pour aller dans le sens de ce qu'a dit
05:34Marco, nous, on a observé, effectivement,
05:36d'abord un premier ralentissement clair en 2024.
05:38Et force est de constater qu'on a quand même
05:40baissé d'une marche
05:42fin 2024 encore
05:44et début 2025
05:46sur une baisse des volumes de recrutement,
05:48de cadres et de
05:50profils qualifiés qui est de l'ordre de moins 15 %.
05:52Après, je suis d'accord avec vous sur le fait
05:54qu'il y a des disparités selon les métiers
05:56et selon les secteurs.
05:58Il y a effectivement deux réalités, je trouve.
06:00C'est une réalité des entreprises
06:02qui sont beaucoup plus exigeantes,
06:04qui sont beaucoup plus prudentes et qui
06:06ralentissent.
06:08Qui sont, effectivement,
06:10qui recherchent
06:12dans l'équilibre
06:14qui existe dans un recrutement entre
06:16le savoir-faire et le savoir-être.
06:18On sort d'un cycle
06:20où le savoir-être était super important
06:22parce que les entreprises n'avaient pas le choix
06:24que d'être relativement ouvertes sur cet item.
06:26Là où elles reviennent un peu sur un savoir-faire
06:28opérationnel pour avoir des gens
06:30qui soient
06:32très vite opérationnels.
06:34Mais de l'autre côté, les candidats
06:36n'ont pas encore complètement intégré cette réalité.
06:38Le marché est en train de s'ajuster.
06:40Ça se percute un petit peu, c'est ça ?
06:42Exactement. Et les candidats continuent
06:44à avoir des exigences assez élevées
06:46sur le salaire, sur l'organisation de leur travail.
06:48Justement, au niveau des exigences,
06:50on a vu que les périodes
06:52post-Covid ont vu apparaître
06:54le télétravail et des exigences parfois
06:56importantes, notamment de mobilité.
06:58Est-ce que finalement, ce ralentissement
07:00va permettre un peu en cause
07:02ces exigences de la part des candidats,
07:04mais aussi des entreprises qui vont peut-être être un peu moins flexibles ?
07:08Alors, moi je crois pas.
07:10Je crois que
07:12c'est une lame de fond
07:14et effectivement, il y a une correction
07:16probablement périodique.
07:18Mais je crois que quand on interroge
07:20les candidats, il y a des choses qui changent
07:22et il y a des choses qui ne changent pas.
07:24Les choses qui ne changent pas, c'est le fait que le premier critère
07:26de mobilité, c'est le salaire.
07:28Après, il y a un critère,
07:30le deuxième critère de mobilité
07:32qui est de plus en plus important. Effectivement, c'est l'organisation
07:34de leur travail,
07:36la flexibilité
07:38qui est un critère de plus en plus important,
07:40voire le critère
07:42numéro un aujourd'hui, quand on
07:44interroge les candidats, dans leur mobilité.
07:46Donc effectivement,
07:48et ça je pense que ça va rester, et durablement.
07:50Mathieu Peneuve, vous êtes fondateur
07:52de Yago. Alors vous, vous avez réussi
07:54à rendre le recrutement
07:56beaucoup plus responsable, avec des méthodes
07:58où on sent que l'humain revient
08:00au coeur du problème.
08:02Enfin, si toutefois c'était un problème.
08:04Il y avait dans les process de recrutement
08:06un écart considérable entre
08:08les attentes des candidats et les processus de recrutement
08:10que déployaient les entreprises.
08:12Et effectivement, tout l'enjeu, il est d'essayer de
08:14réconcilier candidats et recruteurs avec
08:16un process de recrutement qui soit plus humain,
08:18plus éthique, et surtout
08:20où le candidat a plus ce
08:22sentiment de justice.
08:24C'est de le retourner plus
08:26à l'avantage des candidats. Alors effectivement,
08:28le marché post-Covid était
08:30résolument tourné auprès des candidats. Je suis parfaitement
08:32d'accord avec Martin sur le fait que c'est une lame de fond
08:34où avec le vieillissement de la population,
08:36les entreprises auront de plus en plus
08:38besoin de candidats, et il n'y a pas assez
08:40de candidats qui vont arriver sur le marché du travail, même si on
08:42parle d'une difficulté de rencontre
08:44entre les candidats disponibles
08:46et les emplois disponibles.
08:48Mais cette lame de fond sur les attentes des candidats,
08:50c'est assez net, sur
08:52justement les quelques attentes qu'ils peuvent avoir,
08:54ils choisissent peut-être un peu mieux
08:56les postes, en tout cas pour les cadres,
08:58ils choisissent un peu mieux les postes auxquels ils postulent
09:00en fonction de plein de critères, que sont la rémunération
09:02justement, la possibilité de télétravail,
09:04l'équilibre vie-pro-perso,
09:06ce qu'ils entendent de l'entreprise à l'extérieur,
09:08tous ces sujets-là en fait sont devenus
09:10prépondérants dans leur choix.
09:12Est-ce que ça veut dire, pardon je rebondis,
09:14parce qu'on avait l'impression que pendant toute une
09:16période, c'était le candidat qui choisissait
09:18et l'entreprise était
09:20tellement contente que finalement elle disait oui,
09:22on a l'impression que ça se retourne quand même un petit peu.
09:24Ça se retourne mais il y a
09:26presque un acquis social.
09:28Une logique de ça ne retournera
09:30pas en arrière si vous voulez que je vienne travailler
09:32chez vous. Ça s'équilibre en fait, c'est ça que vous voulez dire.
09:34Ça se revient pour l'instant peut-être un peu
09:36à l'avantage des entreprises vers un
09:38statu quo, mais
09:40il y a cette tendance de fond et qui
09:42en fait va être durable
09:44sur les attentes des candidats
09:46et la loi de l'offre
09:48et la demande entre les différentes entreprises qui
09:50cherchent à recruter font que ça sera
09:52les mieux-disants qui arriveront à recruter avant les autres.
09:54Sur Météojobs
09:56on a vu deux évolutions
09:58puisqu'on a aussi enquêté sur une base
10:00de 100 000 candidats. Il y a deux sujets qui sont
10:02intéressants. Il y avait un sujet qui apparaissait
10:04il y a quelques années
10:06qui était autour
10:08de la raison d'être
10:10et de l'ESG des entreprises.
10:12On voit que c'est en train de
10:14baisser vraiment en termes d'attente.
10:16Il y a toujours des attentes des candidats, mais
10:18c'est beaucoup plus maintenant
10:20orienté sur
10:22le travail en équipe, avec qui ils vont travailler
10:24etc. Donc ils sont moins dans un concept
10:26ESG, mais beaucoup plus sur le concret
10:28de leur quotidien.
10:30Ce qu'on voit aussi quand même, il y a quand même
10:32un retour quand même malgré tout
10:34sur l'E.T. de travail parce que nous, dans notre
10:36enquête, on n'a que 7% des gens
10:38qui nous ont dit qu'ils voulaient faire
10:40du full distanciel, donc c'est pas
10:42beaucoup, et 50% nous ont dit qu'ils ne voulaient plus
10:44ou pas faire de télétravail.
10:46Donc on est quand même dans un
10:48peu de retour.
10:50Ça reste évidemment
10:52un sujet important, mais c'est plus
10:54équilibré. Allez, vous restez avec nous, on reviendra
10:56dans un instant avec l'ensemble de nos
10:58invités, bien entendu, Nicolas Leroy qui
11:00m'accompagne jusqu'à 20h et on
11:02verra ce que veulent réellement les entreprises
11:04en 2025. A tout de suite.
11:13Les vraies voix de l'emploi, on est ensemble jusqu'à
11:1520h avec Nicolas Leroy, DRH
11:17du groupe fiducial
11:19et président du
11:21cabinet FICOBA avec nos
11:23invités. On parle de
11:25l'état des lieux finalement des entreprises
11:27et de l'emploi aujourd'hui
11:29puisque les choses ont tendance à un peu
11:31évoluer, mon cher Nicolas.
11:33Aujourd'hui...
11:35La question qu'on se posait aujourd'hui
11:37c'est est-ce que les attentes des entreprises
11:39ont changé, et je me tourne vers Martin pour savoir
11:41est-ce que les briefs clients, en tout cas
11:43les demandes que vous attendez de vos clients ont
11:45véritablement changé en sentant justement
11:47que la conjoncture était un peu plus tendue
11:49dans les attentes des candidats ?
11:51Alors, les briefs sont un petit peu
11:53moins nombreux quand même, c'est
11:55la première chose. Est-ce qu'ils ont changé ? Non, pas
11:57tellement. C'est-à-dire ? C'est-à-dire moins nombreux,
11:59on a des chiffres ou quand vous dites moins
12:01nombreux, c'est-à-dire qu'il y a un petit tachement ?
12:03Un cabinet comme Pech Group
12:05a vu son activité
12:07baisser de l'ordre de 15%
12:09ce qui est à peu près le chiffre
12:11global des intermédiaires
12:13de l'emploi. Donc il y a un petit peu moins de briefs qui nous sont
12:15confiés par nos clients.
12:17Les briefs en soi, ils n'ont pas tellement changé.
12:19Ce qui a un petit peu changé, c'est effectivement
12:21l'équilibre entre l'opérationnalité
12:23rapide et le savoir-être.
12:25Les entreprises ont besoin
12:27d'être rassurées
12:29là-dessus.
12:31Les entreprises sont en attente
12:33d'opérationnalité, à mon avis,
12:35sont en attente d'engagement.
12:37Ils ont tellement
12:39entendu parler de la part de leurs candidats
12:41et de leurs collaborateurs, de volonté
12:43d'équilibrer entre le pro et le perso
12:45qu'elles ont besoin d'être rassurées
12:47sur la volonté de s'engager
12:49à 100% dans leur job
12:51de la part de leurs collaborateurs ou de leurs futurs collaborateurs.
12:53Mais finalement, est-ce qu'on n'est pas allé trop
12:55loin ? Et là, il n'y a pas un rééquilibrage.
12:57Il durcisse pas un peu, j'ai envie de dire. Les règles,
12:59on a parlé du télétravail, mais ça peut être aujourd'hui
13:01ce fameux work-life balance.
13:03On en revient d'ailleurs au télétravail.
13:05Moi, ce que j'observe, c'est que
13:07ceux qui en reviennent sont ceux qui étaient allés
13:09très loin. En fait, ceux qui
13:11y reviennent sont ceux qui avaient
13:13donné open bar à leurs collaborateurs
13:15sur des gens qui s'étaient installés
13:17très loin de leur lieu de travail,
13:19qui faisaient 5 jours de travail de télétravail
13:21par semaine. Mais pour autant,
13:23les entreprises
13:25qui ont trouvé un bon équilibre
13:272 jours, 3 jours, 3 jours, 2 jours,
13:29j'ai l'impression qu'on ne revient
13:31pas dessus et ça fonctionne bien.
13:33C'est une vraie attente des
13:35candidats qui n'en attendent pas beaucoup plus
13:37d'ailleurs que cet équilibre 3 jours,
13:392 jours. Et c'est un bon équilibre
13:41aussi du côté de l'entreprise, je pense.
13:43Est-ce que, Marco, ça dépend
13:45aussi finalement
13:47de l'entreprise,
13:49de la filière ? En fait, il faut s'adapter
13:51en fonction du métier et de l'entreprise
13:53avec laquelle on travaille. C'est-à-dire qu'on peut
13:55pas avoir une façon
13:57de travailler totalement universelle avec tout le monde.
13:59Finalement, on s'adapte...
14:01De toute façon, selon les filières...
14:07Selon les filières...
14:09Un des secteurs qui
14:11recrutent beaucoup et qui a des difficultés de recrutement,
14:13c'est l'hôtellerie et la restauration,
14:15vous le savez.
14:17Là, on est sur des métiers
14:19qui ne se font pas en télétravail et qui sont
14:21des métiers avec coupures.
14:23Il faut s'adapter.
14:25Donc, on a
14:27absolument une variété et je pense que
14:29c'est essentiel
14:31qu'il n'y ait pas de
14:33généralité quand on réfléchit
14:35à l'emploi, au processus d'organisation.
14:37Il faut vraiment s'adapter au métier.
14:41Avec vous, Mathieu Penet, vous êtes
14:43fondateur de Iago. Est-ce que
14:45finalement, les entreprises négligent
14:47l'expérience candidat ?
14:49Parce que ça aussi, c'est important.
14:51En fait,
14:53le processus de recrutement, l'acte de recrutement
14:55de la part d'une entreprise, c'est quasiment le seul
14:57processus d'une entreprise
14:59qu'on voit à l'extérieur. Il y en a trois
15:01qu'on voit à l'extérieur. C'est quand on passe
15:03la porte d'un magasin et comment on est reçu,
15:05quand c'est une entreprise du retail par exemple,
15:07et comment on est reçu par un vendeur,
15:09quand on fait appel au service après-vente
15:11et quand on postule. Et du coup, le jugement
15:13d'un candidat par rapport à une boîte
15:15se fait à travers ces trois processus-là.
15:17Et en fait,
15:19c'est assez net
15:21sur le souvenir qui va être
15:23laissé au candidat,
15:25sur comment se passe tout le reste
15:27de l'entreprise. Donc si un candidat est mal reçu
15:29quand il postule, peut-être une stat-marché
15:31qui permet d'éclairer le sujet,
15:3365% des candidats, donc les deux tiers
15:35des candidats, détestent une entreprise après y avoir postulé.
15:37Et quand on parle d'entreprises
15:39qui sont dans le retail notamment...
15:41Ils détestent la relation humaine ?
15:43Ils détestent l'ensemble de l'entreprise
15:45quand ils ont été mal reçus.
15:47Ou quand ils ont l'impression d'avoir été mal reçus.
15:49D'accord, donc c'est la relation humaine
15:51d'une personne qui les a mal reçus qui fait que l'entreprise...
15:53Même le fait d'avoir reçu un message automatique
15:55quand il postule.
15:57Et donc si jamais l'entreprise les rappelle pour un job,
15:59ils ne veulent plus y entrer.
16:01Et il y a même des effets de bord
16:03qu'on a été capable de mesurer
16:05fin d'année dernière, où
16:07un candidat qui a vécu une mauvaise expérience
16:09avec une enseigne ou avec une marque commerciale,
16:1160% du temps,
16:13il va vouloir la boycotter.
16:15Donc faire ses courses ailleurs.
16:17Il y a Richard Branson qui avait fait une étude là-dessus,
16:19hyper intéressante, sur Virgin
16:21et il avait estimé que ça avait un impact sur 5%
16:23du chiffre d'affaires.
16:25Ce qui était colossal.
16:27Alors quand j'ai regardé un peu ce que vous faisiez,
16:29c'est que non seulement
16:31vous apportez une réponse à des gens qui sont
16:33écondus, en disant
16:35vous ne correspondez pas
16:37au profil de ce poste-là,
16:39mais en plus, un mot plutôt gentil,
16:41vous les envoyez, vous les fléchiez
16:43sur d'autres métiers.
16:45Alors effectivement,
16:47on est là pour aider les entreprises à assumer
16:49des valeurs humaines, qu'ils ont souvent placardées
16:51en amont, partout, sur les sites de carrière, les sites de recrutement.
16:53Enfin, on les a un peu obligés et
16:55ils n'étaient pas très organisés.
16:57En fait, on les remet, on leur permet d'être
16:59réalignés par rapport au concept de marque
17:01employer qu'ils ont pu mettre en avant,
17:03le fait de faire de la publicité pour le fait
17:05d'aller travailler chez eux.
17:07Et on permet de rendre ceci palpable
17:09et réel en apportant la considération
17:11que chacun des candidats attendait
17:13en postulant. Et donc effectivement,
17:15on fait des réponses personnalisées
17:17aux candidats qui n'ont pas été retenus
17:19et avec même des conseils sur le CV du candidat
17:21souvent pour l'aider dans sa démarche de recherche d'emploi
17:23et qui garde un excellent souvenir de la marque
17:25pour laquelle on a travaillé.
17:27Et surtout, l'intérêt, c'est que
17:29dans les candidats qui avaient postulé
17:31pour l'entreprise, il y en a énormément
17:33qui ont un profil qui correspondrait
17:35quand même à d'autres métiers.
17:37Qui ont cet intérêt de l'entreprise.
17:39Et en fait, l'idée
17:41d'aller en langage RH, on appelle ça
17:43le nurturing, c'est le fait de, comme
17:45un CRM pour candidat
17:47où on reviendrait vers les candidats pertinents
17:49régulièrement pour leur reproposer
17:51les bonnes offres d'emploi qui correspondent à leur profil
17:53dans leur région, pour leur type de métier.
17:55Alors vous me disiez, vous, ce qui est incroyable, c'est que la majorité
17:57des candidats que vous
17:59réutilisez
18:01un peu, n'ont jamais été considérés
18:03par l'entreprise. Alors, c'est là où
18:05on a vu un accroissement colossal
18:07depuis peut-être un an et demi.
18:09C'est que le volume de candidatures
18:11par offre d'emploi
18:13ne fait que de grandir.
18:15Donc, il y a moins d'offres d'emploi pour
18:17un nombre de candidats qui est toujours
18:19sensiblement le même.
18:21Et du coup, il y a beaucoup plus de candidats qui postulent à chaque offre.
18:23Et les recruteurs n'ont pas le temps d'aller
18:25analyser l'ensemble des candidatures qu'ils peuvent recevoir.
18:27Donc, effectivement,
18:29il y a une très grande proportion des candidats
18:31où en fait, le recruteur, il avait déjà trouvé
18:33des bons profils qui correspondaient exactement
18:35aux postes recherchés et qui allaient pouvoir
18:37faire avancer dans le processus de recrutement.
18:39Et il n'a pas la latitude ni
18:41la bande passante pour être capable d'aller traiter tout le flux
18:43des candidats derrière.
18:45Ça fait des déçus.
18:47En fait, ça fait des candidats qui n'ont pas eu leur chance.
18:49Parce qu'ils ont postulé souvent trop tard
18:51et ou en fait, juste parce qu'il y avait
18:53d'autres candidats tout aussi pertinents qu'eux
18:55mais qui avaient postulé un peu plus tôt.
18:57Martin Villelongue.
18:59Ce que je voudrais dire en complément de ce qu'a dit Mathieu, c'est qu'effectivement,
19:01on observe que les entreprises ont fait un énorme travail
19:03autour de leur marque employeur et de l'expérience
19:05candidat.
19:07Il y a un point, si je peux me permettre de donner un conseil
19:09à mes clients ou à mes futurs clients,
19:11c'est d'être encore plus transparent
19:13et clair sur la gestion elle-même
19:15du processus de recrutement.
19:17On interroge très souvent
19:19nos candidats au travers d'une grosse étude qui s'appelle
19:21Talent Trend et qui montre
19:23que 75% des
19:25candidats trouvent les processus
19:27de recrutement beaucoup trop longs.
19:29Trop longs, trop opaques.
19:31Et ça, c'est vraiment quelque chose qui nuit
19:33énormément à l'expérience et aux souvenirs
19:35qu'ils vont garder de l'expérience.
19:37Quand on dit trop long, c'est quoi ?
19:39C'est en jours ? En semaines ?
19:41C'est en semaines et
19:43parfois en mois.
19:45Il y a un processus de recrutement de
19:47cadres, c'est généralement
19:49deux ou trois mois. Et donc, l'entreprise a besoin
19:51d'expliquer très clairement
19:53quelles seront les étapes
19:55qui le candidat sera amené à
19:57rencontrer, quels en sont les enjeux
19:59pour chaque entretien et faire des retours
20:01réguliers, comme Mathieu le disait.
20:03C'est des chiffres assez nets.
20:05Avant Covid, un candidat
20:07il souhaitait qu'on lui réponde
20:09ça c'est des stats qu'on fait avec l'IFOP une fois par an
20:11il souhaitait qu'on lui réponde
20:13entre J plus 3 et J plus 21
20:15après sa candidature.
20:17Donc trois semaines.
20:19Petite parenthèse, un jour ouvré
20:21un jour travaillé par un recruteur,
20:23un ressenti, ce n'est pas du tout la même chose
20:25qu'un jour qui passe de la semaine pour un candidat
20:27qui attend. Le temps n'est pas le même pour tout le monde.
20:29Effectivement.
20:31Et post-Covid, donc on était entre J plus 3
20:33et J plus 21 avant le Covid,
20:35post-Covid on est passé entre J plus 1
20:37et J plus 15. Si jamais
20:39on ne répond pas à un candidat
20:41passé 15 jours après sa candidature, il est
20:43ulcéré.
20:45Je voudrais confirmer ça,
20:47c'est vraiment pour aider
20:49les auditeurs.
20:51Je crois que pour la plupart des postes
20:53le process de recrutement ne doit pas durer
20:55plus que 15 jours. C'est vraiment
20:57une attente extrêmement forte
20:59des candidats. Ce qu'on a constaté
21:01c'est qu'on revient
21:03du speed recruiting,
21:05il y avait un moment donné où on s'attendait
21:07à ce que le recrutement se fasse dans la journée
21:09avec un seul entretien. Ce n'est pas non plus
21:11l'attente des candidats. Les candidats
21:13ont envie de savoir avec qui ils vont travailler
21:15donc plutôt faire par exemple
21:17trois entretiens, ce n'est pas choquant.
21:19Mais par contre le processus de recrutement
21:21ne doit pas durer plus de 15 jours en général.
21:23Allez-vous rester avec nous ? On fait une petite pause,
21:25on revient dans un instant avec
21:27l'ensemble de nos invités. Et demain,
21:29est-ce qu'il faudra changer certains
21:31réflexes ? On en parle dans un instant.
21:33Soyez les bienvenus, on est ensemble jusqu'à 20h.
21:35Sud Radio.
21:37Parlons vrai.
21:39Les vraies voies de l'emploi avec
21:41nos invités, Marco Vuzasinovic
21:43qui est avec nous, fondateur de
21:45Météo Job, Martin Villon qui est
21:47directeur exécutif chez Michael Pedge
21:49et Mathieu Penet qui est fondateur
21:51de Iago.
21:53Et demain, puisque
21:55l'avenir aujourd'hui, 2025, on est
21:57déjà un peu à la moitmoite si je peux dire,
21:59est-ce qu'il faut changer
22:01des réflexes ? Vous disiez tout à l'heure
22:03Martin Villon, vous chez
22:05Michael Pedge, qu'il faut peut-être aider
22:07les entreprises qui
22:09ont été quand même peut-être un peu perdues
22:11ces dernières années avec les changements,
22:13le Covid, les envies de
22:15partir à l'étranger mais pas de travailler chez soi
22:17ou machin, ou 4 jours
22:19où c'est un petit peu compliqué à gérer tout ça.
22:21Toutes les entreprises ne peuvent pas le faire.
22:23Et en même temps, c'est important pour une entreprise
22:25d'aller dans le sens de l'histoire
22:27et de leurs effectifs
22:29et essayer de trouver en tout cas un point
22:31d'ancrage où finalement tout le monde est
22:33heureux. Et ma deuxième question
22:35c'est, est-ce qu'aujourd'hui,
22:37dans l'entreprise, on a envie d'y rester longtemps ?
22:39Vous avez 6 heures.
22:41Je vais commencer par répondre
22:43à la deuxième question
22:45parce que ça c'est une grande
22:47tendance qu'on observe sur
22:49les dernières années et qu'il y a quelque chose qui change
22:51beaucoup. Quand
22:53on interroge les candidats,
22:55finalement, il n'y en a
22:57que 20% d'entre eux
22:59qui se projettent au-delà
23:01de 5 ans dans leur entreprise
23:03et il y en a 1 sur 2
23:05qui se disent à l'écoute
23:07d'opportunités ou en recherche active.
23:09Et donc ça, c'est vraiment quelque chose qui a changé
23:11fondamentalement. En interne et en externe ?
23:13Alors, ils se disent à l'écoute
23:15d'opportunités en externe. D'accord.
23:17Ah oui. Donc finalement, ça c'est vraiment
23:19quelque chose qui a beaucoup changé sur les 5
23:21ou 10 dernières années.
23:23C'est la relation
23:25à l'entreprise et le fait que les
23:27candidats se projettent sur le
23:29court et le moyen terme,
23:31à beaucoup moins de long terme qu'avant.
23:33Et ça, ça doit interroger les entreprises
23:35sur leur capacité à fidéliser
23:37leurs talents. On parlait de recrutement
23:39mais le meilleur recrutement c'est parfois
23:41de retenir et de fidéliser
23:43ses talents et c'est vraiment quelque chose qui change
23:45dans l'esprit des candidats.
23:47Marco ? Oui, donc ça,
23:49ça a vraiment évolué. Je pense que dans
23:51les dernières années, il y a eu aussi
23:53à travers cette écoute
23:55pour d'autres postes, je pense
23:57une forte espérance
23:59disons de meilleure rémunération.
24:01Parce qu'il y a eu une période où clairement
24:03la tension du marché était telle que quand on changeait
24:05de job, on avait des gaps de rémunération
24:07très importants. Donc je pense que ça a vraiment
24:09contribué à cette
24:11attitude.
24:13Et c'est vrai que pour le moment, les gens
24:15restent très à l'écoute. Et justement,
24:17la surenchère qu'on a eu de la part des entreprises
24:19qui sont parties sur des marques employeurs
24:21en justement voulant proposer
24:23beaucoup d'avantages,
24:25est-ce que finalement, elles vont parvenir
24:27à plus de sagesse, un peu plus
24:29d'austérité ? Oui, si, si, tout à fait.
24:31Enfin, nous on a l'impression qu'actuellement
24:33disons, il peut y avoir
24:35comme on l'a dit, des écarts
24:37entre les attentes des candidats et les salaires proposés
24:39mais on a l'impression que,
24:41je ne sais pas ce que vous en pensez, mais que
24:43la surenchère des salaires
24:45là, se calme, clairement.
24:47Oui, je confirme,
24:49les choses sont en train de se normaliser
24:51et moi je suis relativement optimiste
24:53en tant qu'intermédiaire du marché
24:55de l'emploi, sur le fait qu'on est
24:57passé, on a connu, quand on est un vieux recruteur
24:59comme moi, un paradigme où c'est vraiment les entreprises
25:01qui avaient la main et
25:03un entretien s'était passé face à un grand jury
25:05il fallait expliquer tout ce qu'on savait faire et qu'on savait tout faire
25:07à un
25:09modèle qui était différent sur les
25:11dernières années où c'est vraiment les candidats qui avaient la main
25:13et qui, eux, rentraient dans une surenchère
25:15de tout ce qu'il fallait leur offrir en termes de salaire
25:17en termes de carrière, etc.
25:19à une relation qui est en train de se normaliser
25:21s'équilibrer.
25:23Est-ce que les salaires ont vraiment progressé
25:25dans ces dernières années ? Parce qu'on a vu qu'il y avait une volonté
25:27ce que disait Marco, mais est-ce que concrètement vous avez mesuré
25:29une évolution salariale
25:31à job équivalent sur les dernières années ?
25:33Oui, l'inflation
25:35elle a joué aussi sur les salaires
25:37je ne sais pas, il y a des jours où on le monitore
25:39chaque année au travers d'un baromètre
25:41des salaires
25:43et on avait des hausses de salaire
25:45de l'ordre de 5 à 10%
25:47sur les années
25:49qu'on a post-Covid
25:51sur les cadres.
25:53Effectivement, c'est important de le préciser
25:55ce qui était moins le cas en 2024
25:57et qui ne sera pas le cas en 2025
25:59où
26:01le marché s'est normalisé
26:03et les candidats ne peuvent plus aspirer
26:05à cette surenchère salariale
26:07qu'ils ont connue dans les années précédentes.
26:09Mathieu Penet, chez Iago
26:11est-ce que vous accompagnez ces entreprises aussi
26:13dans le parcours en interne ?
26:15Une fois qu'on est rentré dans l'entreprise
26:17pour ceux qui veulent rester, on se dit
26:19que c'est toujours difficile
26:21de naviguer à part dans des très grands groupes
26:23mais de monter en compétences.
26:25Vous n'imaginez pas
26:27le casse-tête que ça peut être pour des recruteurs
26:29de savoir
26:31quelle nouvelle offre proposer
26:33à des collaborateurs en interne
26:35parce qu'on se heurte
26:37à plein de sujets intrinsèques
26:39dans l'entreprise.
26:41Il y a l'évolution des compétences du candidat
26:43certes, la motivation qu'il peut avoir
26:45et on parlait d'engagement tout à l'heure
26:47un collaborateur qui cherche à faire une mobilité interne
26:49c'est une preuve d'engagement
26:51c'est extrêmement louable
26:53mais il y a souvent un manager récalcitrant à voir partir
26:55une personne de son équipe par-dessus
26:57c'est très humain, même si c'est pas très éthique
26:59de l'expliquer comme ça
27:01mais on est souvent
27:03la plus grosse angoisse de la plupart des managers
27:05quand ils font un point
27:07avec quelqu'un de leur équipe, c'est que la personne
27:09leur annonce leur démission
27:11c'est un stress permanent
27:13et que ça tombe comme ça
27:15parce qu'il a eu une offre plus alléchante à l'extérieur
27:17mais quand il s'agit
27:19d'une mobilité interne avec un collaborateur
27:21qui souhaite partir dans une autre équipe
27:23pour faire un autre job, il y a ce sentiment
27:25un peu de trahison
27:27je vais devoir recruter dans un marché compliqué
27:29c'est souvent perçu comme une démission
27:31et du coup il y a cette mentalité
27:33qui s'est réévoluée et qui prend
27:35des années
27:37je parle presque d'une génération
27:39et c'est les cultures d'entreprise
27:41qui doivent s'adapter à cette
27:43culture de la mobilité, alors il y a des très grands groupes
27:45français, je pense notamment à L'Oréal
27:47où ils ont ancré ça dans la culture
27:49tu resteras à ton job
27:512 ou 3 ans, je ne sais plus
27:53et après tu vas bouger ailleurs
27:55et ça c'est acté par eux
27:57en France ou à l'étranger d'ailleurs
27:59mais dans la plupart des entreprises
28:01qui constituent le tissu économique français
28:03c'est pas du tout le cas
28:05et du coup la mobilité interne est un casse-tête
28:07et c'est encore plus un casse-tête quand il s'agit de
28:09refaire des process de recrutement
28:11où on essaie en tant que recruteur de laisser
28:13la primauté, la priorité à des candidats
28:15issus de l'interne, mais en fait
28:17c'est un jeu de chaise musicale qu'on est en train de créer
28:19du coup le talent, plutôt que de le laisser
28:21à quelqu'un d'autre au sein de l'entreprise, il va ailleurs
28:23parfois quand on essaye
28:25de le mettre au frigo, effectivement
28:27c'est ce qui arrive la plupart du temps
28:29ce qui est paradoxal, c'est un grand gâchis
28:31parce que un des critères je pense
28:33les plus importants aujourd'hui
28:35dans le monde actuel pour
28:37la plupart des jobs, c'est la capacité
28:39d'adaptation, la capacité d'apprendre
28:41c'est essentiel
28:43et d'ailleurs la plupart des jobs dans les
28:45cinq prochaines années vont évoluer
28:47avec l'IA fondamentalement
28:49donc c'est vrai que ces opportunités de mobilité
28:51interne, c'est des mobilités
28:53c'est des opportunités pour les collaborateurs
28:55pour les habituer à s'adapter, à évoluer
28:57donc c'est hyper stratégique, c'est vraiment
28:59un sujet très important.
29:01Comment gère cette frustration
29:03et d'une part du côté
29:05des collaborateurs et d'autre part du côté des
29:07entreprises, c'est à dire se dire
29:09on ne va pas le faire monter, parce qu'il a raison en disant
29:11il va partir et je l'ai formé pendant 3 ans
29:13à faire quelque chose et
29:15je dois tout recommencer, comment ça se travaille ?
29:17Moi je trouve
29:19que les entreprises évoluent très favorablement
29:21sur cet item parce qu'effectivement
29:23elles ont compris que
29:25la démographie
29:27fait que le marché de l'emploi
29:29va être tendu
29:31sur plein de métiers pendant plein d'années
29:33donc effectivement les entreprises doivent garder
29:35et proposer des parcours
29:37de carrière, des parcours de formation
29:39on entend de plus en plus le terme d'entreprise
29:41apprenante où vous pouvez vous former
29:43donc ça c'est quelque chose qui est
29:45entrepris et qui fonctionne plutôt bien. Il y a un travail
29:47aussi à faire vis-à-vis des managers
29:49pour expliquer à un manager que
29:51quelqu'un qui évolue en interne
29:53c'est valorisant pour le manager et que c'est pas une perte
29:55mais que c'est valorisant
29:57ça veut dire qu'il a bien fait le job et qu'il passe le relais
29:59à quelqu'un d'autre et que lui-même
30:01en profitera au moment
30:03où il aura envie de faire avancer sa carrière
30:05donc je pense qu'il y a un travail qui est à faire d'un point de vue
30:07RH pour structurer des parcours carrière
30:09et un travail managériel aussi pour éduquer
30:11les managers et faire évoluer
30:13les mentalités. On reste ensemble jusqu'à 20h
30:15encore petite pause
30:17dernière partie avec l'ensemble de nos invités
30:19soyez les bienvenus, on est ensemble jusqu'à 20h
30:21Sud Radio
30:23votre attention est notre plus belle récompense
30:25Sud Radio, 19h-20h
30:27les vraies voies de l'emploi
30:29Les vraies voies de l'emploi aujourd'hui avec
30:31Marco Vuzadzinovic qui est avec nous
30:33fondateur de Météo Job, vous le connaissez
30:35bien maintenant, qui vient assez
30:37régulièrement. Martin Villelongue
30:39est avec nous, directeur exécutif
30:41chez Michael Page et Mathieu Penet
30:43fondateur de Iago
30:45On se disait avec Nicolas Leroy
30:47il y a quelques instants
30:49en quarantaine qu'il y a toute une période
30:51l'année dernière où on se disait
30:53c'est peut-être la fin du CDI, des contrats
30:55peut-être que certains
30:57voudront une mobilité
30:59facile, attractive
31:01de dire je fais un peu là pendant un an
31:03puis je vais ailleurs pendant un an
31:05Marco, est-ce qu'aujourd'hui
31:07finalement, crise sur crise
31:09on se dit finalement on est plutôt pas mal au chaud
31:11dans une entreprise. Oui, alors
31:13côté candidat
31:15il y a quand même
31:17petit à petit, année après année
31:19une montée de la proportion
31:21de gens qui sont en indépendant
31:23donc ça continue quand même
31:25à augmenter légèrement. C'est choisi ou subi ?
31:27Au niveau global, je ne parle pas des cadres, je parle
31:29de toute la population
31:31Mais c'est choisi ou subi ?
31:33Choisi, parce qu'il y a aussi beaucoup d'indépendants
31:35Côté entreprise, tout ce qu'on voit
31:37en tout cas depuis 12 mois
31:39c'est une forte résistance
31:41du CDI, c'est-à-dire que
31:43dans nos offres, 330 000 offres
31:45sur Metojob, on a en fait
31:47même plus d'offres de CDI que l'an dernier
31:49donc ce qui a plutôt baissé, c'est les offres d'intérim
31:51de CDD, mais on a plus de
31:53propositions d'offres de CDI
31:55et côté
31:57effectivement candidat
31:59ceux qui ne recherchent pas
32:01un job d'indépendant, oui
32:03ils sont à la recherche de
32:05jobs avec des contrats plus long terme
32:07Mathieu, Tanné ? Un petit bémol
32:09sur le choisi ou subi
32:11les profils qu'on
32:13appelle seniors
32:15qui ont passé à un certain âge, en fait
32:17sont très souvent obligés
32:19de passer en free
32:21et en fait
32:23notamment il y avait des CDJ qui avaient été sortis
32:25par un site
32:27qui s'appelle Nouvelle-Gipro
32:29sur justement une proportion
32:31vraiment très importante de
32:33freelance subis
32:35et où il y avait toute cette logique de
32:37qu'est-ce que vous allez faire en seconde partie de carrière
32:39en troisième partie de carrière, comment
32:41vous allez pouvoir rebondir
32:43et vous pouvez même vous reconvertir
32:45parce qu'en fait il y a toute cette
32:47franche de la population qui se retrouvent
32:49en freelance subis
32:51mais c'est parfois du chiffre de chômage un peu masqué
32:53quand même
32:55et qui sont à l'écoute
32:57d'opportunités, quel que soit le contrat
32:59et du coup
33:01il y a ce truc de je cherche un job
33:03quoi qu'il arrive, quel que soit le contrat que vous allez me proposer
33:05Oui parce que quand on a confiance finalement
33:07on a envie de liberté, on a envie d'avoir
33:09un contrat un peu plus souple
33:11mais aujourd'hui Martin, est-ce que vous avez
33:13beaucoup de cadres qui sont ouverts par exemple
33:15à du management de transition ou à du
33:17freelance alors qu'ils ont des opportunités de CDI ?
33:19Alors effectivement
33:21Nicolas, ce qui est sûr
33:23c'est que les candidats en ce moment ils ont besoin d'être rassurés
33:25sur un marché
33:27qui se contracte et avec des
33:29incertitudes économiques
33:31macroéconomiques, géopolitiques etc
33:33ils ont besoin d'être rassurés donc effectivement
33:35c'est le grand retour du CDI
33:37dans les attentes des candidats
33:39pour abonder dans le sens de Mathieu
33:41moi je rajouterais un point
33:43c'est que le développement du management de transition
33:45du freelancing est aussi une opportunité
33:47pour les plus seniors
33:49parce que le développement
33:51de ce marché et des attentes des entreprises
33:53pour de la transition, pour des
33:55projets de quelques mois est aussi une opportunité
33:57de remettre dans la vie active
33:59remettre dans l'emploi des gens qui en étaient
34:01exclus
34:03et qui par une expérience
34:05de 6, 9, 12, 18 mois
34:07vont se remettre en selle
34:09ils retrouvent une certaine dynamique
34:11et une employabilité
34:13Justement on disait que les jeunes étaient exposés à ce ralentissement
34:15mais est-ce que finalement les seniors vont pas le prendre
34:17de plein fouet justement
34:19ce ralentissement également ?
34:21De manière générale
34:23quand il y a un ralentissement économique
34:25on observe toujours que c'est
34:27les plus jeunes et les plus seniors
34:29qui particulièrement
34:31sur le marché des cadres
34:33qui en subissent effectivement
34:35les foudres d'abord
34:37les plus juniors parce que ça fait un entonnoir dans l'accès à l'emploi
34:39et les plus seniors qui se rééloignent
34:41de l'emploi après des années où ça avait
34:43vachement progressé
34:45mais parce qu'effectivement quand il y a un petit peu moins d'emplois
34:47le risque
34:49c'est que les seniors
34:51aient moins d'opportunités de se remettre
34:53dans l'emploi
34:55Je sais pas si vous vous souvenez Nicolas
34:57il y avait une entreprise
34:59que nous avons accueillie ici
35:01et qui proposait à certains de ses salariés
35:03un peu plus âgés que les autres
35:05de les accompagner justement
35:07sur un modèle de
35:09freelance ou de
35:11auto-entrepreneur en leur disant
35:13nous on va vous garder, on va continuer à vous donner du travail
35:15mais vous pouvez effectivement trouver
35:17une autre opportunité. Je trouvais ça sympa
35:19peut-être de se dire que dans l'entreprise
35:21il pue vraiment mais à l'extérieur
35:23avec des contrats pourquoi pas
35:25ça se fait ça aussi ?
35:27Non ?
35:29En tout cas le marché de l'emploi
35:31se diversifie
35:33Grandes entreprises
35:35Effectivement mais moi je trouve
35:37que les entreprises de toute manière
35:39sont beaucoup plus attentives
35:41à cette logique de parcours
35:43et à garder aussi leurs seniors
35:45de toute manière elles ont un problème de rétention des talents
35:47et elles ont un problème de recrutement qui est structurel
35:49qui est un peu moins le cas en ce moment
35:51mais donc de toute manière les entreprises
35:53ont compris qu'il fallait s'appuyer
35:55sur leurs profils les plus expérimentés
35:57et qui ont le plus
35:59de savoir-faire et qu'il fallait les garder
36:01et donc effectivement ce genre de dispositif se développe
36:03Pour nos auditeurs
36:05aujourd'hui par rapport à ce marché
36:07on a bien compris qu'ils se demandaient
36:09est-ce que vous avez des conseils à donner aux plus jeunes
36:11voire aux plus anciens également
36:13pour mieux aborder justement cette période
36:15on va dire de transition ?
36:17Monsieur peut-être ?
36:19En fait le gros avantage
36:21de cette période qu'on est en train de traverser
36:23c'est que tout redevient un peu plus normal
36:25et les entreprises qui
36:27à coup de marque employeur justement
36:29envoyaient des paillettes et
36:31promettaient monts et merveilles aux candidats
36:33en fait ils sont obligés d'avoir un discours
36:35qui est beaucoup plus authentique et beaucoup plus normal
36:37donc en fait c'est presque plus facile aujourd'hui
36:39pour un candidat d'arriver à y voir clair
36:41en fonction des entreprises
36:43qu'il y a quelques années où en fait
36:45c'était très difficile, très opaque
36:47et tout le monde avait le même discours
36:49avec des discours assez vendeurs je dirais
36:51et donc
36:53pour moi être attentif
36:55à dans quelle entreprise ils vont aller mettre les pieds
36:57alors effectivement, les histoires de salaire
36:59les histoires de disponibilité
37:01de localisation et tout ça c'est hyper important
37:03mais il y a cette logique
37:05de faire très attention à là où ils vont mettre les pieds
37:07et c'est pour ça qu'on voit
37:09l'essor de tous les systèmes de notation
37:11qui peut y avoir des entreprises
37:13et tous les labels dans ce genre là
37:15en fait il y a quand même des signaux qui sont captables
37:17par les candidats pour savoir si ça vaut le coup
37:19d'aller postuler ou non dans telle ou telle entreprise
37:21Marco, on reste résolument optimiste
37:23J'ai un conseil
37:25c'est de bien se préparer aux entretiens
37:27et je trouve qu'aujourd'hui c'est quand même beaucoup plus facile
37:29qu'avant, il y a aussi
37:31l'IA qui peut aider à préparer les entretiens
37:33donc on peut vraiment
37:35être beaucoup plus chargé
37:37mieux préparé pour réussir
37:39ces entretiens d'embauche
37:41Le mot de la fin, moi aussi
37:43Le mot de la fin
37:45c'est vraiment de garder confiance et de se garder
37:47de tout catastrophisme parce qu'effectivement
37:49on sort d'une période qui était un petit peu bénie
37:51mais il y a encore plein d'entreprises qui recrutent
37:53plein de secteurs hyper dynamiques
37:55le marché de l'emploi se porte encore
37:57assez favorablement
37:59Merci en tout cas messieurs d'avoir accepté cette invitation
38:01Juste pour vous annoncer que l'Assemblée nationale
38:03adopte donc la proposition de loi
38:05créant un droit à l'aide à mourir
38:07Voilà, ça y est c'est si
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