00:00Et 7h45, c'est l'heure du vote à l'Assemblée Nationale.
00:03Après dix jours de débat, les députés doivent se prononcer sur les deux textes relatifs à la fin de vie.
00:07Et on en parle avec votre invité, Simon Kohlbach.
00:09Bonjour Vincent Yeubregat.
00:11Bonjour.
00:11Vous habitez Toulouse et ces questions sur la fin de vie, vous les connaissez bien.
00:16Vous avez fait partie il y a deux ans de la commission citoyenne sur la fin de vie.
00:19Vous aviez été tiré au sort comme 150 Français
00:22et vous aviez remis toute une liste de propositions à l'époque au Président de la République.
00:27Deux ans après, le vote solennel, cet après-midi, donc à l'Assemblée.
00:32Qu'est-ce que vous vous dites ce matin ?
00:33Est-ce que vous vous dites enfin, enfin, l'heure du vote ?
00:36Après parcours semé d'embûches, la dissolution notamment ?
00:40Ou bien est-ce que vous vous dites tout ça pour ça ?
00:42Parce que beaucoup de vos propositions n'ont pas été reprises finalement par les députés.
00:46Bonjour à tous.
00:48Un peu des deux je dirais.
00:50Effectivement, enfin.
00:51Parce que ça faisait un petit moment qu'on attendait cela.
00:55Il y avait déjà eu un premier vote l'année dernière, justement, avant cette dissolution, comme vous le disiez.
01:02Puis, dès que la dissolution est intervenue, on a repris un petit peu le travail un peu à zéro.
01:08Et finalement, voilà, tout ça pour ça, puisqu'on arrive enfin à ce vote.
01:13Mais on ne sait pas déjà ce que ça va donner.
01:16Et je pense qu'il y aura encore pas mal de débats.
01:18On n'y est pas encore.
01:19Mais en tout cas, on avance.
01:20Est-ce qu'il y a de la déception quand vous voyez ce que contient la loi par rapport aux propositions que vous aviez formulées au Président de la République ?
01:27D'une certaine manière, en me concernant un petit peu, parce que par rapport aux manifestes qu'on avait rendus justement au Président de la République,
01:35on avait proposé bon nombre de propositions.
01:38Et malheureusement, bon, voilà, il n'y a pas tant de propositions qui, au moment où l'on parle, ont été retenues.
01:47Alors, je vais prendre quelques secondes pour bien poser les enjeux, expliquer à nos auditeurs ce qu'il y a aujourd'hui, ce qui va se passer à l'Assemblée nationale.
01:54Donc, deux textes qui vont être soumis au vote.
01:57Le premier fait consensus, c'est pour renforcer la place des soins palliatifs en France.
02:01Le deuxième texte, lui, en revanche, n'est pas sûr d'être voté.
02:04C'est celui sur l'aide active à mourir.
02:07C'est là-dessus, notamment, que vous avez beaucoup travaillé, Vincent Yeubregat.
02:10Concrètement, le texte prévoit que certains patients puissent s'auto-administrer un produit mortel pour faire mettre fin à leur souffrance.
02:17On parle donc de suicide assisté.
02:19L'euthanasie, ce serait seulement dans certains cas quand le patient ne peut pas s'auto-administrer lui-même ce produit mortel.
02:25Qu'est-ce que vous dites aux médecins qui pourraient injecter ce produit mortel, si ce patient n'en est pas physiquement capable ?
02:33Qu'est-ce que vous dites aux médecins, aux soignants qui disent « Nous, on est là pour sauver des gens, pas apporter la mort ? »
02:40D'une certaine façon, j'entends et je comprends ces médecins.
02:45Toutefois, je pense qu'apporter assistance et justement soigner son patient, c'est justement d'aller jusqu'au bout.
02:51C'est ce que je pense personnellement.
02:53Il ne s'agit pas de tuer le patient, mais d'alléger ses souffrances.
02:59Et encore une fois, c'est suite à la demande du patient, c'est suite à tout un processus qui permet d'arriver, oui ou non, à la possibilité d'avoir une euthanasie.
03:11Donc, d'un côté, je comprends, mais d'un autre côté, il est important quand même d'aller dans le sens du patient.
03:17Et puis, je rappelle que si on se réfère à nos voisins belges, par exemple,
03:24on a en 2023 un peu plus de 3400 personnes qui ont bénéficié de cette euthanasie.
03:33Si on s'en réfère à notre pays, on est quand même un peu plus de 200 000 personnels soignants, enfin médecins, en France.
03:41Donc, je pense qu'on a largement la capacité de pouvoir demander aux médecins qui souhaitent, parce qu'il y en a, il faut le dire.
03:48Il ne faut pas parler que des médecins qui ne souhaitent pas réaliser cet acte.
03:52Mais il y a des médecins qui sont prêts à accompagner leurs patients.
03:54Et je pense que pour réaliser ce type d'acte, on trouvera les médecins qui le souhaitent.
04:01Dans cette loi, la loi prévoit, si elle est votée en l'état, que le patient, pour bénéficier de cette loi, le malade,
04:07devra être obligatoirement majeur pour justement que la loi puisse s'appliquer.
04:12Ça, c'est un regret. Vous, personnellement, vous espériez que cette loi puisse aussi être étendue aux malades mineurs ?
04:19Pour ma part, oui.
04:19Jusqu'à quel âge ?
04:22J'ai envie de dire, sans restriction, pour ma part.
04:27C'est-à-dire que, normalement, c'est à partir des 18 ans.
04:31Pour moi, tous les mineurs devraient bénéficier de cette loi.
04:37On a eu différents cas en France.
04:41Maintenant, après, c'est un grand sujet, c'est un grand débat.
04:43Je peux comprendre que ça fasse débat, justement.
04:46Mais c'est important parce qu'un enfant, un jeune qui souffre, lui dire, désolé, tu n'as pas 18 ans, il va falloir attendre 18 ans pour avoir potentiellement la possibilité d'eux.
04:59Je trouve ça difficile à la fois pour l'enfant et également pour la famille.
05:02Il est 7h50, vous écoutez ici, Roussillon, notre invité Simon Colmoc, Vincent Jobregat, qui a fait partie de la commission citoyenne sur la fin de vie.
05:10Et pour bénéficier de cette loi, il faudrait souffrir d'une maladie incurable.
05:14C'est important de le dire, la psychiatrie ne fait pas partie des maladies concernées.
05:17Un malade devra aussi être capable, jusqu'au dernier moment, d'exprimer sa volonté.
05:21Est-ce qu'il y a assez de garde-fous, véritablement, pour éviter les abus ?
05:25C'est une des grandes questions.
05:27Je vous pose la question très concrètement.
05:28S'il y a des héritiers mal intentionnés qui poussent un de leurs aînés à utiliser cette loi,
05:35comment on fait pour se prévenir de ce genre de cas possible ?
05:40Ce n'est pas facile.
05:41Je vous l'accorde.
05:42Ce n'est pas facile.
05:42Nous, pendant nos travaux, on avait évoqué notamment les directives anticipées.
05:49Donc, à partir du moment où une personne y inscrit ses volontés,
05:57normalement, c'est ce qui permet de pouvoir dire,
05:59si j'ai tel ou tel problème, je souhaite que ça se passe comme ça.
06:04Maintenant, c'est vrai que si on a plus toute notre tête,
06:08ou en tout cas, on n'a pas la possibilité de s'exprimer,
06:11et qu'on souhaite ne pas aller jusqu'au bout,
06:16qui dit qu'on ne saura jamais si la personne veut aller, ne veut pas aller.
06:21Donc, c'est, je pense, la raison pour laquelle le gouvernement,
06:24en tout cas, dans cette loi, il y a la volonté que la personne puisse dire jusqu'au bout
06:30si elle souhaite ou pas accéder à l'acte.
06:35Mais enfin, c'est vrai qu'il y a des personnes qui ne pourront pas s'exprimer
06:38et qui voudront aller jusqu'au bout.
06:41Donc, c'est difficile de pouvoir, effectivement, satisfaire tout le monde.
06:45Il y a le vote solennel cet après-midi à l'Assemblée nationale.
06:47Le texte ira ensuite s'il est voté au Sénat, mais pas avant cet automne.
06:52Donc, il va falloir encore être très patient avant qu'éventuellement la loi soit définitivement adoptée.
06:56Le Sénat pourrait clairement détricoter aussi cette loi.
07:00Mais est-ce que, finalement, ce n'est pas la meilleure chose qui pourrait arriver
07:03aux gens comme vous de la Commission citoyenne qui réclament d'aller plus loin ?
07:08Parce que si le texte ne passe pas, le président de la République envisage un référendum.
07:12Est-ce que ce n'est pas ça que vous demandez, finalement ?
07:15Je vous dirais, dans ce cas-là, tout ça pour ça.
07:18Parce qu'aller jusqu'à un référendum...
07:22Moi, je suis assez pour le référendum.
07:24Ça permet de donner un petit peu la voix aux Françaises et aux Français.
07:27Donc, c'est important.
07:29Maintenant, au travers des travaux qu'on a fournis au sein de cette Convention,
07:33il ne s'agit pas simplement de dire oui ou non.
07:36Vous l'évoquiez, il y a des garde-fous, il y a un certain nombre de choses à travailler.
07:41Donc, qu'ils soient détricotés, comme vous le dites, pourquoi pas ?
07:46Ça permettra encore d'ouvrir les débats.
07:48Maintenant, si c'est pour qu'on aboutisse à rien, ça ne sert à rien.
07:53Dans ce cas-là, oui, référendum.
07:54Mais, référendum, si les Français se manifestent et qu'ils disent oui,
08:00qu'en sera-t-il sur les conditions de loi ?
08:03Est-ce qu'on ne reviendra pas en arrière ?
08:04Oui, il faudrait que cette Convention avance.
08:08On va basculer prochainement vers une autre Convention.
08:12On n'a même pas encore mis à plat celle sur la fin de vie.
08:17Donc, c'est quand même important qu'on avance et qu'on aille au bout.
08:20Merci beaucoup, Vincent Yeubregat. Je rappelle que vous avez fait partie de cette commission fin de vie.
08:26Le vote, aujourd'hui, solennel à l'Assemblée nationale.
08:29Vote, ensuite, prévu au Sénat, mais pas avant l'automne.
08:33Deux propositions de loi sur les renforcements des soins palliatifs.
08:38Et celle, donc, sur l'aide active à mourir.
08:40Vous disiez sur les soins palliatifs, encore une fois, la Convention citoyenne n'est absolument pas contre les soins palliatifs.
08:47Bien sûr.
08:48On en a parlé durant cette convention.
08:51Donc, bien sûr, il faut renforcer ces soins palliatifs.
08:53Les médecins sont importants à ce sujet-là.
08:56Mais, déjà, on n'en a pas partout en France.
08:59Et pas dans les Pyrénées-Orientales, notamment.
09:01Et voilà, ça fait un moment qu'on en parle.
09:03Donc, bien sûr qu'il faut mettre en avant les soins palliatifs.
09:07Mais pour celles et ceux qui, malheureusement, ne peuvent pas, enfin, continuent d'avoir des douleurs, réfractaires, etc.
09:14C'est la raison pour laquelle on va vers cette loi de fin de vie.
09:18Qui fait globalement consensus.
09:19Merci beaucoup.
09:20Bonne journée à vous, M. Obrigat.
09:21Merci.
09:23Ici, Roussillon.
09:24Actu locale.
09:25Musique et bonne humeur.
09:27Ici, Matin.
09:28La météo avec vos messages Facebook.
09:30Marc Assange en plat de corps, 16 degrés.
09:32Et Françoise avec, à ce raid, 18 degrés, déjà.
09:36Merci pour ces messages.
09:37On écoute Kéji Girac, maintenant.
09:38C'est ici, Roussillon.
09:39Tu viens le soir danser sur des airs de guitare, et puis tu bouges, tes cheveux noirs, tes lignes.
10:04Tu viens le soir danser sur des airs de guitare, et puis tu bouges, tes les gens dont je vais vous faire.
10:10C'est ici, Roussillon.
10:11On écoute Kéji Girac, vous savez que Fabri, c'est ici, Roussillon.