00:00Bonjour Emmanuel Ducroix. Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:02Emmanuel, à l'Assemblée Nationale hier, on discutait, on devait discuter d'une proposition de loi pour lever les contraintes agricoles, la fameuse loi Duplomb.
00:10Mais finalement, rien ne s'est déroulé comme prévu.
00:12Le texte a été rejeté par le bloc central et le gouvernement qui pourtant soutenaient le texte. Mais qu'est-ce qui s'est passé ?
00:18On pourrait résumer ça par tels et prix qui croyaient prendre.
00:21Alors permettez-moi d'abord un petit rappel.
00:23Cette proposition de loi était un texte court, 8 articles seulement.
00:27Elle devait répondre aux préoccupations les plus urgentes des agriculteurs français.
00:30En gros, corriger notre tendance à laver plus blanc que blanc pour les remettre au niveau des pratiques de leurs voisins européens.
00:38Rien de plus que ça. Le texte a été validé le 27 janvier au Sénat.
00:41Et puis ensuite, il est arrivé à l'Assemblée Nationale et là, il ne faisait pas du tout consensus.
00:45Non, la gauche et même une partie des députés macronistes et Modem n'en voulaient pas.
00:50Ils ne répondent pas à leur vision fantasmée de l'agriculture et ils ont tout tenté pour le détricoter à grand coup de contre-vérité.
00:58Et comme ça ne suffisait pas, les députés verts et écolos se sont déchaînés.
01:02Ils ont déposé des milliers d'amendements.
01:04Il y en avait 3500 sur le texte, les trois quarts venaient de l'extrême gauche.
01:09Plus que pour le budget, plus que pour la fin de vie, un déluge de corrections.
01:13La plupart ineptes, une insulte à l'intelligence.
01:16Des amendements remplaçant la formule 30 jours par un mois.
01:19Des séries de 101 amendements listant un à un tous les départements concernés par une mesure.
01:26Des amendements visant à préciser et agentes, quand on parlait d'agents, oui la féminisation c'est important.
01:31D'autres qui changeaient des virgules, un délire.
01:33La ministre de l'Agriculture a calculé que la somme des amendements de l'extrême gauche dépassait le million de mots.
01:39C'est plus que la recherche du temps perdu de Marcel Proust.
01:42Mais c'était quoi le but de tous ces amendements ?
01:44Et justement, faire perdre son temps à l'Assemblée, en l'obligeant à passer des semaines à déblayer des virgules.
01:50La noyer dans une telle somme de détails idiots qu'elle ne puisse pas aller au bout et au fond du texte dans le temps imparti.
01:57Qu'elle ne puisse pas en discuter et qu'il soit abandonné.
01:59Ça porte un nom, ça s'appelle l'obstruction.
02:02C'est de l'antigeau démocratique, comme les gamins qui renversent le plateau de petits chevaux quand les faits ne leur donnent pas raison.
02:07Et ça a marché ?
02:08Quand on joue au plus malin, on risque de trouver plus retort que soi.
02:13Les députés du bloc central et le gouvernement ont trouvé un moyen de faire échouer cette tactique.
02:17Avant même de débattre, ils ont voté une motion de rejet de leur propre texte.
02:22Ils l'ont débranché, alors même qu'ils le soutenaient.
02:25Et comme le texte a déjà été vu par le Sénat, il ne va pas mourir.
02:28Il va finalement être remanié plus sereinement par un petit groupe de députés et de sénateurs.
02:32C'est ce qu'on appelle une commission mixte paritaire.
02:34Alors c'est une ruse pas glorieuse qui cache le fait que le bloc central est lui-même divisé, faible,
02:39que la majorité est introuvable et qu'elle ne peut avancer que par la feinte.
02:43Alors évidemment, chez les filles et chez les verts, on hurle au déni de démocratie,
02:47à la confiscation du débat, ce qu'on ne tolère que quand on le confisque à son profit.
02:52Pour les citoyens, le spectacle est lamentable.
02:54Pour les agriculteurs instrumentalisés de ce grand jeu de qui perd gagne,
02:58le sentiment d'un grand mépris de la part de la représentation nationale.
03:02Signature Europe 1, Emmanuel Ducrot, merci beaucoup Emmanuel.