«Un mariage sans fin» : Tarek Boudali est l'invité de Culture médias

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Transcript

00:00Puis alors j'ai la chance de recevoir un acteur, scénariste, réalisateur, membre éminent de la bande à Fifi.

00:05Bonjour Tarek Boudali.

00:07Bonjour.

00:07Et merci beaucoup d'être là ce matin.

00:09Vous venez nous parler du film Un mariage sans fin,

00:12où vous partagez l'affiche avec l'ancienne mannequin Camille Rowe.

00:17Vous avez vraiment une vie très difficile, Tarek.

00:20Et avant d'en parler, on va dresser votre portrait sonore.

00:23Des petits sons pour mieux vous connaître.

00:25Et on commence avec un son qui passe assez rarement sur Europe 1.

00:29J'entends pas que ça tombe du ciel.

00:31Si t'es pas numéroté, c'est pas un âme.

00:33T'es la banane du siècle.

00:35Là où j'offre, nombreux sont les victimes.

00:38Que des numérotés.

00:39C'est le duc de Boudali.

00:40Vous avez reconnu bien sûr.

00:42Bien sûr.

00:42Boudali.

00:43C'est ce que j'écoute dans ma voiture, mais à fond.

00:46C'est plus fort que ça la vidéo, c'est ça.

00:48Parce que je crois que Tarek Boudali, vous êtes ami d'enfance avec Boudali.

00:50C'est vrai ça ?

00:51Oui, on a grandi dans le même quartier, au Panser.

00:56Du coup, on se croisait.

00:58On se croisait beaucoup.

01:00Il était très pote avec un grand de mon quartier qui est décédé, paie à son âme.

01:07Qui me manque d'ailleurs.

01:08C'était un peu comme un grand frère.

01:11Et du coup, on se croisait énormément parce qu'on habitait dans le même bâtiment.

01:15Pas avec Bouba, mais avec son meilleur ami.

01:17À Boulogne-Biancourt, à côté de Paris.

01:19Et quand vous étiez enfant, vous aviez deux rêves.

01:22Et vous, Tarek, soit devenir acteur, soit footballeur.

01:25Et finalement, vous avez fait un BTS MUC.

01:28Muccoviscido ?

01:30Non, c'était force de vente.

01:32Qui s'appelle MUC maintenant.

01:34Management des unités commerciales, il me semble.

01:36Management des... Ah d'accord.

01:37Donc, force de vente.

01:38Force de vente.

01:38Pourquoi vous avez choisi ça ?

01:39Pour m'assurer un diplôme.

01:42En deux ans.

01:44C'est ça, c'est rapide, c'est deux ans.

01:46Et ça rassurait mon père, ça me rassurait moi aussi.

01:49C'est-à-dire qu'on était conscients que le métier de comédien était très compliqué.

01:53Ouais.

01:54Mais vous aviez déjà envie de ça.

01:56Oui.

01:56Et là, vous avez choisi quelque chose de très loin du cinéma quand même.

01:59Ouais.

01:59C'est-à-dire que, bon, en fait, moi, depuis que je suis gamin,

02:01depuis que j'ai 8-9 ans, j'ai envie de faire du cinéma, de l'acting, de réaliser, etc.

02:05Et j'en ai parlé la première fois à mon père, après le bac.

02:10Je lui ai dit, j'ai envie de devenir comédien.

02:12Maintenant que j'ai mon bac, j'ai envie de me lancer.

02:13Qu'est-ce qu'il vous a dit ?

02:14Il m'a dit, tu sais, c'est compliqué, etc.

02:16Il m'a jamais empêché, mais il m'a prévenu.

02:18Voilà.

02:19Et il m'a dit, vaut mieux avoir un diplôme comme ça.

02:23Voilà, si ça marche pas, au moins tu retombes sur tes pieds.

02:26Et donc, c'est ce que j'ai fait.

02:27J'ai regardé ce qu'il y avait de plus simple, on va dire, à faire et de rapide.

02:32Donc, c'était un BTS.

02:33Impeccable.

02:34Voilà, j'ai fait ça en deux ans.

02:36Et après, vous vous êtes dit, alors c'est parti, je me lance dans le cinéma.

02:38C'est au BTS que j'ai rencontré Julien Ruti.

02:40Ah oui !

02:41On s'est connus là-bas.

02:43Et lui, il avait grandi avec Fifi.

02:46Et en fait, moi, comme je faisais le clown tout le temps, il me dit, mais t'es fou ?

02:52Tu veux faire quoi dans ta vie ?

02:53Je lui ai dit, j'ai envie de devenir comédien.

02:54Il me dit, putain, c'est marrant, mais mon meilleur ami veut devenir comédien aussi.

02:58Il faut trop que je vous présente, parce que ça va matcher entre vous et tout ça.

03:01Et du coup, en fait, ça a démarré comme ça entre nous.

03:04Mais là où votre père avait raison, c'est que c'était quand même assez compliqué de devenir comédien.

03:09Et au début, le cinéma ne vous a pas ouvert ses portes.

03:11Même après votre succès au Grand Journal avec la bande à Fifi et tout ça, c'est resté compliqué.

03:16Ça a été très compliqué, oui, ça a été très compliqué.

03:20Après, ce qui est, je trouve, aussi normal.

03:24C'est-à-dire que nous, on avait fait quatre ans sur Canal+, on faisait des sketchs.

03:29Et bon, on avait une toute petite notoriété.

03:33Ce n'était pas non plus quelque chose de dingue.

03:34Et forcément, les financiers, les producteurs dans le monde du cinéma ne nous connaissaient pas forcément.

03:42Donc, ils n'allaient pas miser sur nous, parce que c'est vrai qu'il faut faire des entrées.

03:45Et quand tu fais un film, il faut faire des entrées pour que les gens connaissent un peu.

03:48Donc, vous êtes d'abord fait connaître à la télévision avec la bande à Fifi et avec cette série aussi sur M6.

03:58En famille, en 2012, vous arrivez sur M6 dans ce format court.

04:02Qu'est-ce qui vous a donné envie de jouer dans cette série ?

04:04Est-ce que c'est justement la vitrine que ça représentait ?

04:08Vous faire connaître du grand public ?

04:09Alors, déjà, c'était une période très compliquée pour nous, pour Philippe, Julien et moi.

04:14C'est-à-dire qu'il ne se passait plus rien dans notre vie professionnelle.

04:17On vivait de nos économies.

04:19Et j'avais fait, quelques années avant, j'avais fait le casting pour scène de ménage.

04:24Et j'étais arrivé en finale avec Lou Denis.

04:28C'était pour faire le couple avec Audrey.

04:30Et du coup, Audrey est l'ami.

04:31Et du coup, ils ont pris Lou Denis, qui est super.

04:34Ils ont fait un très bon choix.

04:35Et ils m'ont quand même rappelé, parce que c'est la même boîte de prod.

04:38Ils m'ont rappelé pour faire les essais en famille.

04:41Donc moi, je connaissais un peu le...

04:43Du coup, je connaissais scène de ménage.

04:44Et c'était un peu le même procédé, le même concept.

04:47Du coup, j'y suis allé avec plaisir.

04:49Donc j'ai fait les essais.

04:50Et ça m'a un peu sauvé.

04:52Ça vous a nourri pendant sept saisons, quand même.

04:54Ça a duré cette histoire pour vous.

04:55Oui, ça a duré sept saisons.

04:56C'était super.

04:57J'ai rencontré des gens incroyables.

04:59Que ce soit dans les équipes techniques, les comédiennes, les comédiens.

05:02Franchement, pour le coup, c'était vraiment une famille.

05:05Vraiment, ça porte bien son nom.

05:07Et j'ai beaucoup appris aussi.

05:09J'ai appris à jouer.

05:11Parce que c'est même la première fois que je me suis considéré en tant que comédien.

05:16C'est-à-dire, quand on faisait les sketchs avec Philippe et Julien,

05:19je ne me considérais pas forcément comédien.

05:21Parce que ce sont des petits sketchs.

05:22Voilà, on est dans du gagesque.

05:25Et là, c'est la première fois que je me considérais comédien.

05:28Et puis, vous êtes devenu aussi ensuite réalisateur.

05:31Fred, épouse-moi mon pote.

05:33Quoi ?

05:36C'est juste le temps d'avoir les papiers.

05:39Je vous déclare Marie et Marie.

05:43Vous pouvez vous embrasser.

05:46Ah oui, c'est vrai.

05:48Épouse-moi mon pote.

05:49Le premier film que vous avez réalisé, Tarek Boudali,

05:51avec toute la bande à fifi, carton en salle.

05:54Deux millions et demi de spectateurs.

05:56Donc voilà, pour un essai, c'était un coup de maître.

05:58Moins grand carton auprès des critiques de cinéma

06:01qui ont jugé que le film véhiculait des clichés sur les homosexuels.

06:05En même temps, la comédie, elle s'amuse souvent des clichés.

06:08C'est un peu ça le principe.

06:09Par exemple, tous les ch'tis ne sont pas comme Danny Boon dans Bienvenue chez les ch'tis.

06:13C'est un peu ça, normalement, l'idée de la comédie, non ?

06:16Surtout que là, les clichés venaient de deux personnes

06:18qui ne connaissent rien au monde homosexuel.

06:21Donc c'est comme ça que j'ai excusé le truc.

06:24Sauf qu'il y a un vrai message dans le film.

06:27C'est-à-dire qu'au début, je suis très pote avec le personnage

06:32qui est interprété par Philippe Lachaud,

06:34qui est hétéro au début, mais qui ne se sent pas très bien dans sa peau.

06:37Il ne sait pas trop pourquoi.

06:38Et en découvrant ce monde homosexuel,

06:41il découvre qu'il est gay et qu'il est plus heureux.

06:44À la fin, il se marie avec un homme et il est très heureux.

06:47Donc c'était ça, en fait, vraiment le message que je voulais véhiculer.

06:48Et que tout le monde n'a pas compris.

06:50Mais en fait, je me demande si aujourd'hui, on peut faire un film

06:52sur les gays sans être gays soi-même,

06:54ou faire un film sur les ch'tis sans être ch'tis soi-même.

06:57C'est une vraie question dans le cinéma aujourd'hui.

06:59Aujourd'hui, je ne sais pas si vous feriez, dans les mêmes conditions,

07:01le même film.

07:01C'est-à-dire qu'il y a tellement de lobby,

07:03tellement de pression, tellement d'associations.

07:05Ça me semble plus difficile, plus compliqué.

07:09Vous êtes d'accord avec ça, Tarek ?

07:10Franchement, je ne sais pas,

07:12mais je pense qu'il faudrait peut-être faire plus attention.

07:15Mais en tout cas, déjà, à l'époque, je faisais attention

07:17à me dire qu'il ne faut pas blesser telle ou telle communauté

07:21ou telle ou telle personne.

07:23Donc je faisais vraiment très attention.

07:26Et je pense qu'il faudrait faire encore peut-être plus attention maintenant.

07:29Je ne sais pas.

07:29Peut-être que dans votre prochain film,

07:31qui va sortir vendredi,

07:32vous allez blesser les amateurs de mariage.

07:35Puisque dans un instant, on va parler...

07:36Attention à l'intersectionnalité.

07:39Très, très bien ficelé.

07:40Un mariage sans fin qui arrive vendredi sur Prime Vidéo.

07:44On en parle dans un instant sur Europe 1.

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