01:29Vous, M. Côté, comment vous avez vécu cette journée-là du 25 mai 1995, le départ des Nordiques de Québec?
01:36Oui, bien, j'ai été... Bien, moi, peut-être plus... Je pensais beaucoup que ça allait continuer, qu'il allait trouver une entente ou quelque chose de même.
01:48Mais non, je l'ai trouvé dur, parce que ça a été quand même une douzaine d'années de ma vie et tout ça, mais il reste que ça a été...
02:00Comme on parlait tantôt, ça a devenu... Québec est devenu morose avec tout ça, là.
02:06Tu sais, ça a été... Puis tu sais, il y avait comme... Tu sais, tu perds la seule équipe majeure qui fait dans une ligue majeure, tu sais.
02:16Puis Québec, ça faisait un tremplin pour Québec, ça faisait quelque chose.
02:20Ça fait que c'est devenu assez morose les années suivantes après.
02:25D'autant plus douloureux que l'Avalanche a connu du succès après.
02:28Immédiatement.
02:29La coupe s'est annulée l'année suivante.
02:30Oui.
02:30Mais ce ne serait pas arrivé à Québec, parce que jamais Morel aurait changé le 33 à Québec.
02:35Jamais, jamais, jamais, jamais.
02:36Il n'aurait pas changé ici, c'est sûr.
02:38De ce côté, je me doute un peu de la réponse, mais c'est quoi l'héritage des Nordiques?
02:42Parce qu'on a parlé de la morosité de leur départ, mais les Nordiques ont laissé quelque chose de vraiment précieux.
02:46Bien, les Nordiques ont laissé quand même une belle histoire.
02:51Tu sais, vous dire, c'est parti de l'AMH avec un groupe de six propriétaires qui ont donné peut-être, je pense, dans le temps, 225, 250 000 pour avoir une équipe dans cette ligue-là.
03:05Et puis ça a parti tout de là.
03:07Ça fait qu'il y a eu beaucoup de faits francophones aussi avec les Nordiques.
03:11On le voit avec les fleurs de liste sur le chandail.
03:15Et je pense que ça a donné une fierté à la Ville de Québec.
03:19Ça a donné aussi une guerre de clocher avec Montréal.
03:22Ça a donné plein de choses qui ont été le fun, puis qui ont été moins le fun aussi avec...
03:28Ce qui est remarquable, je trouve, c'est que ça fait plus longtemps que les Nordiques sont partis, qu'ils ont existé.
03:34Oui, exactement.
03:35Puis on en parle encore avec beaucoup de personnes.
03:36En tout cas, pour toute une génération, c'est un film noir et blanc, les Nordiques, ça ne comprenne pas.
03:41Et ceux qui ont vécu vraiment ces années-là, c'est extraordinaire.
03:45Tu sais, l'humeur de la Ville allait au rythme des performances de l'équipe.
03:49Comme aujourd'hui, on parle de l'indice du bonheur bleu-blanc-rouge à Montréal.
03:52Tu avais 4 ans.
03:53Moi, j'avais 4 ans quand les Nordiques ont quitté.
03:55Tu sais, mes souvenirs des Nordiques pour plusieurs comme moi, c'est très, très flou.
03:59Mais ce qui est particulier, je trouve, c'est que vous êtes comme devenu le visage de cette organisation-là,
04:04de par un but refusé dont on parle encore 30 ans plus tard.
04:08Parce que les Nordiques, c'est flou.
04:09Mais Alain Côté et le fameux but refusé, bon ou non, lui, je le connaissais très bien.
04:14C'est quand même particulier, ça, qu'on s'en parle encore autant.
04:17Oui, oui.
04:17À tous les jours.
04:18À tous les jours.
04:18Tous les jours, je m'en parle.
04:19À tous les jours que...
04:21Il y a quelqu'un qui t'arrête.
04:21Qui m'arrête, oui.
04:23Aussitôt que je sors de chez nous, à quelque part, il y a quelqu'un qui me reconnaît, me le demande.
04:28Ça fait quand même 38 ans.
04:30Mais quand on regarde les règlements d'aujourd'hui, il était-tu bon ou il n'était pas bon?
04:33Oui, il était bon.
04:33On a-tu statué?
04:34Oui, il était bon.
04:35C'est ses règlements.
04:35Oui, il était bon.
04:36Mais ce qu'on oublie, c'est qu'Alain a un record des Nordiques.
04:38Ce n'est pas les trois buts.
04:39Les trois buts les plus rapides en 82, 2 minutes 17.
04:42Ça, on n'en parle pas.
04:43Non, non, on n'en parle pas.
04:44Les trois étaient bons en partant de ça.
04:47Oui, oui, oui, c'est ça.
04:48Même celui de 87 était bon.
04:49Oui, oui, c'est ça, exactement.
04:51C'est l'arbitre qui n'était pas bon.
04:57La rivalité Montréal-Québec, Nordique-Canada, elle serait encore là.
05:02Ce serait fou.
05:03À l'époque, en 95 et dans les années 80, il n'y a pas de réseaux spécialisés, il n'y a pas de médias sociaux.
05:09Imagine avec ça aujourd'hui.
05:11C'était une guerre de brasserie aussi et une guerre de journalistes.
05:14Oui, oui, ça se battait sur les galeries de presse.
05:15Oui, oui, ça s'envoyait des...
05:18Oui, oui, c'était pas chic.
05:20Êtes-vous d'accord avec ça? Est-ce que la rivalité serait encore vivante aujourd'hui?
05:23Elle serait différente.
05:26Elle serait vivante, ça, c'est sûr, ça serait vivante.
05:29C'est quand même deux villes de la même province avec deux entités différentes.
05:33Guerre de clochers, comme tu disais, guerre de brasserie, deux coachs qui ne s'aimaient pas.
05:38C'est plein d'animosité qui était là-dedans.
05:42Mais oui, c'est quelque chose qui serait encore là.
05:46La seule affaire, c'est qu'il y aurait peut-être moins de francophones.
05:49On avait beaucoup, beaucoup de francophones dans les années 80, autant Montréal que Québec.
05:55Et puis après ça...
05:56Puis le Canadien aurait été meilleur plus longtemps.
05:59Je suis convaincu parce que ça tire vers le haut.
06:01Exactement.
06:02Il y a un nivellement vers le bas.
06:03C'est que tu n'acceptes pas de la médiocrité, des mauvaises performances parce que tu as un voisin à côté.
06:08Un voisin gonflable.
06:09Là, ça va bien, mais ça fait 30 ans qu'il ne s'est rien passé avec le Canadien.
06:12Je pense qu'il serait meilleur.
06:14Oui, oui, il aurait été meilleur, c'est sûr.
06:15L'espoir est encore beaucoup là.
06:17On a eu beaucoup de rumeurs.
06:19Il y avait encore des discussions pour ramener les Nordiques dans les dernières années, le nouvel amphithéâtre et tout ça.
06:25À chaque fois qu'une nouvelle équipe d'expansion est annoncée ou qu'un déménagement est annoncé, pour les gens de Québec, qu'est-ce que ça représente?
06:32Bien, je pense qu'on ne peut pas être contre la vertu, mais dans un horizon à court-moyen terme, les gens de Québec ne se font plus d'illusions.
06:41Puis je trouve que souvent poser la question, c'est s'attaquer à l'intelligence des gens de Québec.
06:45Les gens de Québec ont compris les choses.
06:46Une franchise s'est rendue à un milliard de dollars.
06:50Il y a eu des opportunités, il ne s'est rien passé ici à Québec.
06:53Parce que depuis l'amphithéâtre, il y a eu Vegas, Seattle, Utah.
06:56À chaque fois, ça fait mal.
06:57Exactement.
06:58Récemment, Gary Bettman a nommé une liste de villes.
07:01Il y a Omaha, Cincinnati, puis jamais Québec n'est en conversation.
07:05Je pense qu'on a compris qu'il faut passer au tour.
07:08L'idée, c'est-à-dire, il faut marouiller.
07:10D'abord, il n'y a pas de volonté non plus de nous avoir comme équipe.
07:15Puis ce qu'on disait tantôt, c'est...
07:18Moi, je n'en reviens pas.
07:21Un milliard qu'ils ont donné aux propriétaires de Phoenix,
07:25qui pendant 30 ans n'a jamais fait une cibole de scène.
07:28Puis il s'est reviré de bord, puis il a donné...
07:34Il l'a vendu 1,2 milliard.
07:36Il a fait 200 millions dans 30 secondes.
07:39Puis avec la promesse à l'Arizona de régler votre histoire d'aréna,