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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Toujours avec Vincent Roy et Jean-Michel Salvator.
00:07Et Vincent, vous parliez tout à l'heure, vous avez écouté Bernard Arnault,
00:11qui effectivement a été auditionné dans la commission d'enquête sénatoriale
00:14sur l'aide publique, les aides publiques versées aux grandes entreprises.
00:21Écoutez-le, répondant au sénateur Gay.
00:25Moi je constate une chose, c'est que notre groupe est probablement parmi tous ceux du cas.
00:31Cité donc, Open Lux et Paradise Paper ont été révélés par Le Monde,
00:34un groupement de journalistes qui ne sont pas des journaux néo-marxistes.
00:38Il ne peut pas l'accuser d'être...
00:39Il n'est pas marxiste, il est plutôt LFI.
00:44Ce qu'il y a de mieux dans Le Monde, c'est le mot croisé.
00:47Voilà, ce qu'il y a de mieux dans Le Monde.
00:48On ne connaît pas Bernard Arnault sous cet aspect un peu pince sans rire,
00:53Jean-Michel Salvatore, mais vous qui avez été directeur de la rédaction du Parisien,
01:01vous avez peut-être eu des traits d'humour de M. Arnault, du même Akavie.
01:07Oui, c'était mon patron, puisque quand j'étais le patron du Parisien,
01:11j'avais évidemment affaire à lui de temps en temps.
01:14Oui, il est assez pince sans rire.
01:16C'est assez amusant de dire, oui, Le Monde, c'est plutôt un journal qui est proche de LFI.
01:20Évidemment, c'est un trait d'humour, c'est une blague.
01:23Mais dans toute blague, il y a une part de vérité.
01:26C'est-à-dire que oui, c'est vrai que Le Monde est un journal de gauche.
01:31Alors, on dit toujours que c'est un journal de référence, sans doute,
01:33mais c'est un journal de gauche.
01:35Et c'est vrai que quand on est plutôt libéral, quand on est pro-business,
01:39quand on est de droite, on peut être un peu agacé ou très agacé à la lecture du Monde.
01:44Ce qui est marrant, c'est que parmi les actionnaires du Monde, il y a son genre.
01:48Oui, il y a Xavier Niel, bien sûr.
01:51Mais bon, ça fait partie de la démocratie, du débat démocratique, c'est très bien comme ça.
01:54Il faut qu'il y ait des journaux de gauche, il faut qu'il y ait des journaux de droite.
01:57Et c'est très bien.
01:58En tout cas, c'est bien d'entendre le plus grand des patrons français.
02:01Je ne dis pas ça par rapport aux autres,
02:03mais en tout cas, c'est celui qui emploie, je crois, 180 000 personnes dans le monde.
02:06de LVMH.
02:0840 000 en France.
02:0940 000 en France.
02:10Il l'a dit également dans cette commission, il paye 6 milliards d'euros d'impôts par an.
02:16Pour 61 millions de subventions.
02:18Pour 61 millions de subventions.
02:20Et il crée entre 2 et 3 000 emplois chaque année.
02:23Chaque année, dans les usines, etc.
02:25Et puis, le voilà quand même.
02:30Alors, ce n'est pas le tribunal populaire,
02:31mais il est auditionné par des gens qui ont tous les droits,
02:36par des rapporteurs qui s'adressent à lui
02:39comme s'il n'était pas celui qui créait 3 000 emplois par an.
02:45Il le dit d'ailleurs, il dit,
02:47il y a un journal qui fait une une
02:50qui est complètement contraire à ce que nous faisons,
02:52puisque en l'occurrence, nous sommes des créateurs d'emplois.
02:54Oui, ce qui est extraordinaire,
02:56en plus, il est auditionné par des gens
02:58lorsqu'on regarde leur pédigré,
03:00c'est vrai qu'ils ont fait des choses dans leur vie.
03:02Je veux dire, c'est vraiment des gens importants.
03:04Moi, le voir dans cette situation
03:07me gêne quand même beaucoup.
03:09C'est-à-dire que, évidemment,
03:10ce n'est pas le tribunal populaire,
03:11évidemment, c'est un passage obligé,
03:15mais voir quelqu'un comme ça,
03:16que je trouve par ailleurs,
03:18je vais vous donner mon sentiment personnel,
03:19que je trouve extrêmement patient.
03:21Mais oui, mais de la même façon que Vincent Bolloré
03:23a été extrêmement patient.
03:24Moi aussi, on est d'accord.
03:26Lors de l'audition.
03:27Mais je trouve que cet épisode,
03:31ces images,
03:31montrent bien le rapport,
03:33le rapport que nous entretenons
03:34avec nos grands patrons,
03:36avec des gens qui créent de l'emploi, etc.
03:38On les soupçonne toujours.
03:40Alors, nous, moi, je ne me mets pas dans le nous.
03:42Non, mais moi non plus.
03:43Je veux dire, l'esprit français
03:44fait que, voilà,
03:46ce sont des gens qui sont souvent soupçonnés,
03:48qui, de malversations financières,
03:51qui, de...
03:52Or, leur résultat, quand même,
03:54me semble-t-il,
03:55parlent pour eux.
03:56Et donc, ça me gêne de les voir
03:57dans ce type de situation.
03:58Je ne peux pas vous le cacher.
03:59Et puis, il y a un côté quand même extrêmement drôle,
04:02c'est de faire dialoguer
04:03monsieur Arnaud
04:05avec le sénateur communiste gay.
04:07Franchement,
04:08c'est quand même très drôle.
04:10Jean-Michel.
04:11Moi, ce qui me choque un peu,
04:12c'est...
04:13Je trouve qu'il y a
04:13comme un dévoiement de la démocratie
04:16à multiplier les commissions d'enquête
04:19et les auditions
04:20soit des hommes politiques,
04:22soit des patrons.
04:23Ça commence à devenir, effectivement, récurrent.
04:25Ça devient récurrent.
04:26Et je trouve que ce n'est pas très sérieux.
04:27Bon, qu'il y ait des commissions d'enquête,
04:29évidemment, c'est utile.
04:31Mais là, on a un peu l'impression
04:32que certains groupes politiques,
04:35notamment la France Insoumise
04:36à l'Assemblée Nationale,
04:38utilisent finalement ces commissions d'enquête
04:41pour faire le show.
04:42Et on l'a vu, d'ailleurs,
04:43la semaine dernière
04:44avec François Bayrou
04:46face à Paul Vannier.
04:48C'est vrai qu'il y a quelque chose
04:49d'extrêmement déplaisant
04:51dans cette façon de faire.
04:52Je trouve que c'est un dévoiement.
04:54C'est un dévoiement de la démocratie.
04:56Les commissions d'enquête,
04:57ce n'est pas de la télé-réalité,
05:00ce n'est pas du happening.
05:01Ça doit être sérieux.
05:02Et je pense que le fait
05:03que ce soit télévisé,
05:04c'est très bien
05:04parce qu'on peut regarder
05:05et tout le monde peut regarder
05:06et donc ça, c'est utile.
05:08Mais c'est vrai que ça fausse
05:09un petit peu le jeu
05:10et ça incite certains groupes parlementaires
05:15à multiplier ce type de...
05:16Il y a une phrase intéressante
05:18et d'ailleurs, il y a quelques petits rires.
05:22C'est la phrase où il dit
05:24que l'État se mêle un peu trop
05:27des entreprises privées.
05:28Alors ça, c'est une pique
05:29à Emmanuel Macron et Vincent Roy.
05:31Et pourtant, on sait que Bernard Arnault
05:34a été un des soutiens
05:35du président actuel.
05:37Donc, c'est aussi une façon
05:38de remettre les pendules à l'heure.
05:39Oui, mais là, il y a une rupture.
05:42Pardon, Jean-Michel.
05:42La rupture, c'est la dissolution,
05:44si vous voulez.
05:44C'est ça.
05:46Ça a été le divorce.
05:48Bernard Arnault fait partie
05:49de ses patrons qui ont soutenu
05:50Emmanuel Macron
05:52parce que c'est un président pro-business
05:54qu'il a fait au début
05:55de son premier mandat
05:57des choses très utiles.
05:58Notamment, il a réformé l'ISF.
06:01La French Tech, c'est très important.
06:02C'est un million d'emplois.
06:03Chousse France.
06:04Il y a un certain nombre
06:04d'initiatives de ce genre
06:06qui ont été très importantes.
06:08Une réforme du droit du travail.
06:11Donc, il y avait quand même
06:11chez les patrons
06:12la satisfaction d'avoir un président
06:15qui savait les entendre
06:17et qui savait ce que c'était
06:18que l'entreprise privée.
06:20C'était quasiment la première fois
06:21que ça arrivait
06:22sous la Ve République.
06:23Bon, là, la dissolution...
06:25Non, il y avait Pompidou aussi.
06:26Il y avait Pompidou.
06:27Et d'une certaine manière
06:28Giscard d'Estaing.
06:29Oui, Giscard.
06:29Enfin, Giscard n'a jamais été
06:31en entreprise.
06:32Donc là, si vous voulez,
06:34la dissolution,
06:34la dissolution,
06:36ça a véritablement été
06:38une rupture
06:39parce que là,
06:40les patrons ont bien vu
06:41que le maigre bilan
06:43qu'Emmanuel Macron
06:44avait réussi à proposer,
06:47ce maigre bilan
06:48est véritablement menacé
06:50par le manque de majorité
06:51et par les déficits.
06:52Parce que finalement,
06:54les déficits vont sans doute
06:55obliger à augmenter les impôts
06:56et ça, les patrons n'en veulent pas.
06:58Il y a aussi
06:58dans la phrase.
07:00La phrase, elle est extrêmement ironique
07:01et elle est extrêmement dure.
07:02Parce que,
07:03il faudrait que l'État
07:05s'occupe de ses affaires
07:06et moins de...
07:07Surtout,
07:08et là,
07:08je poursuis
07:09d'une certaine façon
07:10la phrase
07:11de Bernard Arnault,
07:13surtout,
07:13voyons comment vous gérez...
07:16Les affaires publiques.
07:17Les affaires publiques,
07:18essayez de ne pas vous mêler
07:19de nos affaires privées.
07:20Oui.
07:20Parce que vos résultats
07:22ne sont quand même pas
07:23à la hauteur
07:24de...
07:25de...