Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:0013h, 14h, Europe 1 13h.
00:03Avec Céline Thérault sur Europe 1 13h19.
00:04Céline, l'heure d'accueillir vos deux chroniqueurs politiques du jour pour décrypter l'actualité de ce jeudi 22 mai.
00:09Avec vous aujourd'hui, Olivier D'Artigol et Jean-Claude Dacier.
00:12Et bonjour les amis, ravi de vous retrouver.
00:14Bonjour, bonjour.
00:14Bonjour Jean-Claude.
00:16Voilà, j'ai hâte de vous entendre sur les sujets qui font l'actualité.
00:19Le rapport sur l'entrisme des frères musulmans.
00:21Hier, en Conseil de Défense, Emmanuel Macron a retoqué les propositions de ses ministres,
00:25Bruno Rotaillot en tête.
00:27Et ce matin, ce dernier se défend et riposte.
00:30Vivement critiqué aussi par Marine Le Pen, Bruno Rotaillot.
00:33Est-ce qu'il est désormais le ministre qui dérange ?
00:35On va se poser la question.
00:36Bruno Rotaillot est allergique ou en même temps,
00:38et c'est l'anti-Macron, dit que c'est François Fillon.
00:42On va aussi revenir à ses déclarations.
00:44Et puis le silence des stars du cinéma à Cannes sur le sort de Boilem sans salle,
00:48alors que tous s'indignent du génocide à Gaza.
00:51Peut-on parler de liberté d'expression à sens unique ?
00:55Mais pour commencer, hier donc, le Président de la République a réuni à huis clos
00:58un conseil de défense pour se pencher sur ce rapport explosif
01:01qui dissèque l'entrisme des frères musulmans dans la société française.
01:05Emmanuel Macron a donc sèchement recadré ses ministres.
01:08Bruno Rotaillot en premier, jugeant que les propositions faites n'étaient pas
01:12à la hauteur de la gravité des faits.
01:15Et ce matin, Bruno Rotaillot se défend,
01:17affirmant ne pas avoir la même vision de ce conseil de défense.
01:21Il se dit surpris des commentaires.
01:23Bonjour l'ambiance, Olivier d'Artigolle.
01:25Oui, mais il se passe un double sujet.
01:29D'abord, l'installation de Bruno Rotaillot dans le paysage pré-présidentiel.
01:35Il gagne d'une manière spectaculaire la présidence de LR.
01:40Oui, il a gagné quasiment 6 points dans les sondages.
01:42Il est sur un portefeuille, la place Beauvau.
01:44Il faut se souvenir qu'en 2007, un mois avant son élection,
01:48Nicolas Sarkozy était place Beauvau.
01:50Donc, il est sur un ministère où il peut faire des choses.
01:54Et il les engage.
01:57Donc, ça électrise aujourd'hui l'ensemble du paysage politique.
02:01Et son interview dans Le Parisien, ce matin,
02:05est une interview avec beaucoup de densité.
02:08Et il prend date sur le fait qu'il n'est pas macroniste.
02:12Nous le savions.
02:13Qu'il peut quitter le gouvernement si jamais l'essentiel est mis en jeu.
02:17Bref, il est en train d'installer quelque chose qui oblige les autres à commenter,
02:23à observer ou à se positionner avec un balancier à droite,
02:28puisque Attal droitise, tout le monde droitise aujourd'hui.
02:32Mais quand on gagne 75-25, il ne faut pas s'étonner,
02:36ça suscite un certain nombre de réactions.
02:39Honnêtement, personne ne s'attendait à un tel écart.
02:41Donc, il fait éruption, notre camarade Retailleau,
02:46dans le paysage politique,
02:48d'une manière qui dérange beaucoup de gens,
02:51qui douche un certain nombre d'espoirs,
02:54peut-être provisoirement.
02:55Nous verrons.
02:57En tout cas, la vie politique française s'est animée d'une manière nouvelle.
03:01Il y a depuis le dimanche dernier, depuis l'élection.
03:06Quant au Conseil de défense,
03:08c'était quand ?
03:08C'était hier.
03:09Je trouve que la posture du Président de la République
03:14a été une fois encore, j'en suis navré,
03:16parce que ma vocation n'est pas d'acclamer le Président de la République,
03:19mais je trouve franchement que ce n'est pas le lieu.
03:23On n'a pas à laisser fuiter,
03:24même si, je dirais après, un mot de Retailleau,
03:27on n'a pas à laisser fuiter,
03:30qu'on s'entend en réalité pas du tout.
03:32Et c'est une façon pour lui de reprendre la main,
03:33c'est moi le patron.
03:34Mais, si vous voulez, il a perdu, il a dissous l'Assemblée nationale,
03:39son pouvoir est très relativisé.
03:42Donc, franchement, aller mettre un désaccord avec son ministre de l'Intérieur,
03:46et je le suis navré avec le Premier ministre,
03:48il est où ?
03:49Et il continue, Emmanuel Macron, d'affaiblir ses ministres.
03:53Écoutez, c'est une information européenne.
03:55Emmanuel Macron a donc demandé à ses services
03:56d'envoyer le rapport aux ambassadeurs français présents
03:59dans plusieurs pays musulmans.
04:01On parle bien de ce rapport, sur le frérisme.
04:03L'objectif, c'est officiellement de prévenir des attaques informationnelles
04:06contre la France,
04:07des fausses informations qu'il pourrait prévenir de ces pays
04:09sur l'islamophobie supposée de la France.
04:11Je dis encore un mot, puis je te rends la parole.
04:14C'est en effet que, bon, on peut reprocher à Retailleau
04:17d'avoir laissé fuiter le rapport en question
04:20sur la posture des fréristes en France.
04:24On peut lui reprocher d'avoir laissé fuiter cette affaire
04:28aux confrères du Figaro.
04:30Et ça peut, effectivement,
04:31ça a déjà déclenché en France un certain nombre de commentaires
04:34qui risquent de gêner le président de la République.
04:37Mais enfin, mettre tout ça sur la table
04:39un jour de Conseil de Défense
04:41ne me paraît pas d'une grande efficacité
04:43et d'une grande utilité.
04:44Olivier d'Artigoche, sur cette information Europe 1,
04:46comme quoi, effectivement, le président aurait demandé à ses services
04:49d'envoyer ce rapport aux ambassadeurs français
04:51présents dans plusieurs pays musulmans.
04:53C'est encore dur en même temps.
04:54Il s'inquiète.
04:55Oui, alors on verra la manière dont ce rapport
04:59est donc donné sur le plan public.
05:02Il y aura des partis qui ne seront pas communiqués.
05:05D'autres, oui, il semblerait qu'Emmanuel Macron
05:06soit plutôt sur une communication
05:08ou certaines choses qui, avant,
05:10qui ne souhaitaient pas que cela sorte, sortiront.
05:13Donc, nous verrons.
05:14Premier point.
05:15Là où il y a eu un problème hier,
05:18sur la séquence qui avait été annoncée,
05:20c'est l'absence de décision suite au Conseil de Défense.
05:24Ils sortent du Conseil de Défense.
05:26Les mesures qui ont été proposées par Otailloso
05:28ont retoqué une carte jugée trop faiblarde
05:30par rapport aux enjeux.
05:32Un Conseil de Défense renvoyé dans début juin,
05:36où là, des annonces devront être faites,
05:37et avaient quand même un président
05:39qui semblerait exprimer sa colère
05:42concernant l'ensemble de cette communication
05:44qui, en effet, part de Beauvau pour aller au Pérou.
05:47Il y a quelqu'un qui a proposé une mesure.
05:48Un gâchis.
05:49Oui, Gabriel Attal, l'ancien ministre,
05:51l'ancien Premier ministre,
05:52a proposé d'interdire le port du voile
05:54aux jeunes de moins de 15 ans.
05:56Écoutez, aux jeunes filles,
05:57écoutez Gérard Larcher, le président du Sénat,
05:59qui, lui, se dit prudent sur cette proposition.
06:01Encore faut-il que ça soit un dispositif applicable
06:06au plan de la législation,
06:10applicable au plan de la Constitution.
06:12Je m'interroge aussi, car il n'y a pas que le voile,
06:14un enfant ou un adolescent qui porte une kippa,
06:18c'est un vieux débat que nous avons eu.
06:20Je suis, pour ma part, réservé et prudent.
06:23Ça suffit de faire des annonces
06:25qui deviennent inapplicables
06:27une fois le texte éventuellement voté.
06:29Gérard Larcher, donc, Jean-Claude Dacier.
06:32Est-ce applicable ?
06:33Franchement, je suis d'accord avec le président du Sénat.
06:36Je pense que ce n'est pas tout d'interdire
06:38avant 15 ans de porter un voile
06:39si on n'est pas foutu de faire appliquer la loi.
06:44Et c'est déjà le cas d'un certain nombre
06:45de dispositions légales aujourd'hui.
06:48On ne gagne pas sur le terrain qui nous convient.
06:51Je vais vous dire, moi, ça sera en guise de conclusion
06:54si vous êtes d'accord.
06:56Je ne sais pas, on peut voir.
06:57Il est 13h25.
06:58Tout ça arrive bien tard.
07:01Je ne sais pas si tu seras d'accord, Olivier.
07:03Tout ça arrive bien tard.
07:06Et probablement trop tard.
07:08On a laissé entrer
07:09des millions et des millions de musulmans.
07:12Et il va s'ensuite,
07:13il va falloir maintenant,
07:14apprendre à les gérer.
07:16Alors, attention.
07:16Qu'on mène la bataille...
07:17Attends, j'ai fini.
07:18Qu'on mène la bataille
07:19contre les radicaux,
07:20contre ceux qui nous menacent,
07:22ou contre ceux qui grignotent
07:23en se servant de tout ce qui peut leur tomber sous la main.
07:26Je suis évidemment d'accord.
07:27Retailleau a raison.
07:29Mais la masse des musulmans dans ce pays,
07:31on l'a laissé entrer,
07:32elle s'installe, elle travaille.
07:33Certains sont croyants, d'autres pas.
07:35Il faut faire attention quand même à ce qu'on fait.
07:37Et faire attention au fait que
07:40nos compatriotes français
07:42de confession musulmane
07:44ne sentent pas au fur et à mesure
07:46que ce débat s'installe,
07:47il ne date pas d'aujourd'hui,
07:49que c'est leur religion qui est ciblée,
07:52alors qu'on s'attaque aux islamistes,
07:55aux frères musulmans,
07:57aux salafistes,
07:58à ceux qui veulent,
08:00par de l'entrisme,
08:02s'attaquer au fondement de notre société,
08:03de notre république.
08:04Il y a un très grand nombre de musulmans
08:07dont la pratique de leur religion
08:10est totalement compatible
08:12avec notre république et nos mœurs
08:14qui commencent à s'inquiéter
08:17d'un débat
08:18qui pourrait amalgamer,
08:22qui pourrait créer un doute
08:23sur l'ensemble de leur religion.
08:25Il faut y faire attention.
08:26Et on continue à parler de ce rapport
08:27justement sur le frérisme
08:29avec Marine Le Pen
08:29qui est sortie du bois,
08:31qui a réagi à ce rapport
08:32et qui a taclé.
08:33Gabriel Attal
08:34et Bruno Rotaillou.
08:36Vous l'entendrez à tout de suite.
08:37Europe 1.
08:37Il est 13h27.
08:38Europe 1.
08:39Vous l'avez dit sur Europe 1.