- 20/05/2025
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00:00L'économie, comment elle va notre économie française, Nicolas Bouzoua, par ça ?
00:03Il y a eu des grands sommets de Choose France, des milliards qui pleuvent.
00:06Ça donne quoi en termes d'emploi ?
00:08Non mais Choose France, c'est bien.
00:10Franchement, c'est très bien que la France, il y ait beaucoup de grands investissements, etc.
00:14Mais quand j'ai regardé Choose France hier,
00:17et là encore, je ne fais pas de mauvais esprit, c'est bien, la France reste attractive.
00:20Mais je trouve que ça masque un peu quand même quelque chose
00:23qui devient un sujet mais quasiment pré-révolutionnaire.
00:27C'est le fait que nos dirigeants d'entreprise n'en peuvent plus de la complexité,
00:31ils n'en peuvent plus de l'incertitude fiscale.
00:33Alors, c'est très bien d'avoir ces grandes entreprises qui viennent en France
00:35parce qu'elles, de toute façon, elles sont quand même relativement bien équipées
00:38pour faire face à cette inflation normative, etc.
00:41Mais vous avez aujourd'hui, honnêtement, la quasi-totalité des chefs d'entreprise
00:46qui disent qu'on n'en peuvent plus.
00:49Et ils en peuvent d'autant moins que dans le même temps,
00:51à l'Assemblée nationale, on fait une loi simplification
00:53qui était pas mal faite quand le gouvernement l'avait faite
00:56mais qui est détricotée par les parlementaires.
00:57Comme toujours.
00:58Parce qu'évidemment, il y a toujours de bonnes raisons.
01:00Ah oui, mais on va finalement peut-être pas enlever ça
01:03parce qu'il y a une bonne raison de protéger telle chose.
01:06Et puis tel conseil qui s'occupe des coraux en mer.
01:09Bah oui, mais en fait, les coraux en mer, la mer, c'est quand même important.
01:11Ça intéresse tout le monde, donc on va le garder, etc.
01:14Et donc, vous voyez, cet écart entre ce qui est annoncé
01:17et l'image qu'on veut renvoyer et la réalité,
01:20je pense que c'est quelque chose qui est tout à fait désespérant.
01:23Et c'est dommage, parce que si on le levait...
01:25C'est vraiment, je le dis pas par bien-pensance,
01:28mais si on levait toutes ces contraintes normatives,
01:31on n'en peut plus, si on avait une fiscalité un peu plus normale
01:34pour les gens qui réussissent, etc.
01:35Mais la France, vous avez des énergies qui seraient débridées.
01:40C'est un peu ce qu'on a vu l'année dernière avec Notre-Dame,
01:42les JO, etc.
01:43De toute façon, je vais vous dire maintenant, en France, c'est simple,
01:45il se passe la même chose à Mayotte.
01:46Quand on veut aller vite, être efficace,
01:48on fait une loi d'exception qui vous dit,
01:51je vais être vulgaire, pardonnez-moi,
01:52tout ce qui vous emmerde tout au long de l'année,
01:54là, ça ne s'applique pas.
01:55Ça devrait quand même...
01:57Ça devrait être tout le temps.
01:58Ça devrait être tout le temps.
01:59Non, non, mais enfin...
02:00Je veux dire, on devrait quand même...
02:02Je n'ai pas complètement répondu à votre question
02:04sur est-ce que l'économie française...
02:06Si, si, je pense qu'on a compris qu'elle n'allait pas très très bien.
02:08Elle a été écrasée par les surnormes de l'administration.
02:10Mais elle pourrait aller beaucoup mieux.
02:11Bon, est-ce qu'il faut nationaliser ?
02:13Écoutons juste à...
02:13Arnaud Montebourg, oui, vous levez les yeux au ciel.
02:16Pour le libéral que vous êtes, je m'en doutais un tout petit peu.
02:19Écoutons l'ancien ministre de l'économie,
02:20dont Eric Reuven m'a dit qu'il était assez intéressant.
02:22C'est l'extrait que je l'ai trouvé, mais lumineux.
02:24On l'écoute.
02:25Pas sur la nationalisation.
02:26Non, mais attends.
02:27Il était à l'Assemblée nationale.
02:29La crainte idéologique de la nationalisation,
02:34d'abord, est, je crois, une grave erreur.
02:39D'abord, parce que tous les pays nationalisent.
02:40Obama a nationalisé l'industrie automobile pendant la crise.
02:47Ça n'a pas fait de lui un communiste avec le couteau entre les dents.
02:51Les Japonais ont nationalisé leur industrie de semi-conducteurs quand il le fallait.
02:56Les Indonésiens, tous les pays nationalisent.
02:59Je ne vous parle pas des Chinois, où tout est nationalisé.
03:01Nos concurrents, ce sont des boîtes publiques.
03:06Donc, nous ne menons pas la course avec les moyens qu'il conviendrait.
03:11Voilà, Arnaud Montebourg, devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale.
03:15Alors, vous dites non, évidemment ?
03:16Oui, non, évidemment.
03:17Ce n'était pas cette intervention que j'avais lue, que j'avais qualifiée de brillante.
03:20D'accord, ok, ça marche.
03:21Nicolas Bouzou.
03:22Nicolas Bouzou.
03:23Non, mais ce que je vais faire, il n'est pas là, donc on ne peut pas faire de débat.
03:28Mais en fait, aujourd'hui, c'est vrai qu'il y a des entreprises qui sont en difficulté,
03:32il y a des secteurs qui sont en difficulté, tout ça est vrai.
03:34Mais ils sont en difficulté pour l'essentiel, en raison de la compétition chinoise
03:37et puis en raison aussi d'un manque de débouchés.
03:40Vous nationalisez les entreprises, ça ne change absolument rien.
03:43Je ne suis pas opposé, sur le plan théorique, je ne suis pas fan,
03:46mais je ne suis pas opposé à des nationalisations quand vous avez de très belles entreprises
03:50qui ont du mal à trouver un repreneur pour X ou X raisons,
03:53parce que c'est trop cher, parce que l'État veut tel type de repreneur, etc.
03:56Que là, éventuellement, ils puissent mettre de l'argent transitoirement,
03:59ce n'est pas quelque chose qui doit être tabou.
04:02Mais les problèmes de l'économie française, franchement,
04:04ne sont pas dans le manque d'entreprises publiques.
04:06D'accord, oui.
04:07Vous avez raison.
04:08Éric Revelle, ça tombe sous le sens.
04:10C'est plutôt dans le niveau de la fiscalité.
04:11Oui, par exemple.
04:12Oui, mais pardon, deux choses.
04:14Je pense qu'Arnaud Montebourg, avec tout le respect,
04:16qu'on doit à l'ancien ministre.
04:17Il commet une énorme erreur.
04:19Obama n'a pas nationalisé le secteur automobile en difficulté.
04:22Il y a une loi aux États-Unis qui s'appelle le Chapter 11,
04:25que le chapitre 11, qui permet en fait de geler les dettes
04:28d'une entreprise en difficulté en attendant qu'elle se rétablisse.
04:31Alors, on peut trouver ça très illibéral pour un pays qui prône le libéralisme,
04:35c'est vrai, mais ce n'est pas une nationalisation.
04:37Puis, ayons un petit souvenir, Laurence, en tête.
04:40Il y a un président de la République qui, en 1981, a nationalisé.
04:43Alors, vous vous souvenez, une partie des banques, etc.
04:47Et alors, ça a été formidable parce qu'au bout d'un an et demi,
04:49évidemment, il s'est aperçu que la France allait dans le mur.
04:52Donc, il a fait la fortune des banques d'affaires à l'aller pour nationaliser
04:56et au retour pour les privatiser, vous voyez.
04:58Donc, sous François Mitterrand, les nationalisations ont été un fiasco.
05:01Et surtout, ça a permis aux banques d'affaires de prendre des fils colossaux
05:05pour nationaliser puis privatiser.
05:07On a déjà essayé, M. Montebourg, de nationaliser.
05:09Ça ne marche pas.
05:10Vous apparteniez à cette tendance politique.
05:12François Dabon.
05:13On a été plus brillant, Montebourg.
05:14Non, mais ce n'est pas cet extrait-là, Vernon.
05:15Il a été plus brillant sur la question du Made in France.
05:18Du Made in France, voilà.
05:19Sur le fait de sauver, parce qu'on a quelques fleurons de l'industrie française
05:22qui sont passés de façon scandaleuse, d'ailleurs, dans des périodes assez récentes
05:27et avec un ministre de l'Économie qui est aujourd'hui à l'Élysée,
05:30sous tutelle étrangère, donc vendu, je veux dire.
05:33Donc, Montebourg a raison quand il dit qu'il faut en effet sauver nos fleurons.
05:38La nationalisation, on sait bien ce que ça débouche en général sur des fiascos.
05:43L'administration française ne sait pas gérer une entreprise.
05:46Et en plus, en nationalisant qu'en effet, on trouve un marché des débouchés,
05:52ça a toujours été une catastrophe absolue.
05:54Et nos quelques grandes entreprises encore publiques,
05:57je ne sache pas que ce soit un exemple de gestion et d'efficacité.
06:01Non, et puis, à la limite, il y avait eu ce débat-là pendant le débat budgétaire
06:07pour le budget 2025 qui avait été lancé notamment par Gérald Darmanin,
06:09que je trouvais pour le coup un très bon débat, à l'inverse,
06:11qui était de dire, on peut même peut-être penser à ce que l'État cède
06:15un certain nombre de participations dans les entreprises publiques.
06:18Alors, évidemment, ce n'est pas ça qui va rétablir nos grands équilibres budgétaires.
06:21Mais enfin, à court terme, ça peut nous aider, et je suis d'accord avec ça.
06:24Quand vous voyez que l'État est encore dans le capital, par exemple,
06:27de nos industries automobiles, de nos entreprises automobiles,
06:29franchement, on se dit, mais pourquoi ?
06:32Non, mais c'est surtout, en plus, personne ne parle de l'Europe,
06:36mais il y a des directives à appliquer européennes.
06:38La France est très en retard et ça ne va pas du tout dans le sens de la nationalisation.
06:42Donc, j'ai l'impression que là, on est plus dans un truc de coup de communication
06:45parce que c'est complètement hors-sol.
06:47Oui, le règne.
06:48Je rejoins ce que disait Nicolas Bouzou.
06:51En fait, on est beaucoup trop rigide.
06:52Il y a un débat manichéen en France.
06:53Vous avez d'un côté les libéraux qui disent, bon, il ne faut plus d'État.
06:56Et de l'autre côté, vous avez ceux qui disent, il faut de l'État absolument partout.
06:59Et je regrette qu'on ne réussisse pas à trouver parfois des compromis.
07:03Je pense que certaines entreprises, par exemple, pour passer des coups durs,
07:06ont parfois besoin d'être un peu aidées.
07:07D'ailleurs, ça a été le cas pendant le Covid.
07:09Des grandes entreprises qui ont besoin d'être soutenues.
07:11Mais ça ne veut pas dire pour autant que l'État devient propriétaire de l'entreprise.
07:14Et de la même manière, je trouve que dans certains secteurs,
07:18on devrait pouvoir déréglementer un certain nombre de choses
07:21sans déréglementer toute la profession.
07:24La difficulté, c'est qu'à chaque fois que vous essayez de faire un peu du couche humain,
07:27du sur-mesure sur ces sujets-là, c'est absolument impossible.
07:30Parce qu'en France, on n'a aucune culture du pragmatisme
07:33par rapport à la gestion des entreprises.
07:35Et je termine simplement d'un mot, moi, ce qui m'a sidéré ces derniers mois.
07:39Vous savez, il y a la folie des commissions d'enquête parlementaires.
07:41Je pense qu'on dit, Arnaud Montebourg répondait à une commission d'enquête parlementaire.
07:45Et le niveau des parlementaires qui posent des questions...
07:49Non, mais ils ont en face de ceux-là des gens qui sont à la tête d'entreprises
07:52qui pèsent des dizaines de milliards d'euros, de dollars.
07:56Ils ont des centaines de milliers d'employés.
07:58Et vous avez soit des questions complètement stupides,
08:00soit des questions stupides et empreintes d'une idéologie totalement incroyable.
08:05Et moi, je trouve qu'on est sur une pente glissante.
08:08Je termine simplement d'un mot, chère Françoise.
08:09On est sur une pente glissante parce que je trouve qu'il y a une dérive avec ces commissions
08:13où l'objectif des parlementaires n'est plus de s'informer.
08:16À la limite, s'ils voulaient s'imprégner de réalité d'entreprise, c'est très sain.
08:20Ils sont là uniquement.
08:22Ils se prennent pour un jury populaire.
08:23L'entreprise, c'est mal.
08:24Et ils ciblent et ils donnent des cartes.
08:26Les grands patrons.
08:27Nicolas Bouzou là-dessus.
08:27Ah oui, alors, mille fois d'accord avec Louis.
08:29Sur les deux aspects, ça remarque.
08:31C'est-à-dire la folie déjà des commissions parlementaires.
08:34Je peux vous en parler parce qu'il m'arrive assez régulièrement d'y être convoqué.
08:37Vous aussi, oui, exactement.
08:40Mais sur des sujets qui ne méritent en aucun cas une commission parlementaire.
08:47L'autre jour, je m'exprimais devant les parlementaires sur les aides aux entreprises.
08:51Les aides aux entreprises, c'est un sujet qui est très légitime, etc.
08:53Mais il n'y a pas de quoi en faire une commission d'enquête parlementaire.
08:58Et ensuite, alors ça n'était pas le cas dans la commission à laquelle je participais.
09:02Mais Louis a raison, on voit parfois, en effet, les parlementaires qui sont plutôt d'ailleurs des députés,
09:07parce que je trouve que les sénateurs font un travail plus sérieux,
09:09mais qui sont complètement à côté du sujet, avec des dirigeants d'entreprises qui n'en peuvent plus,
09:14mais qui souvent, pour le coup, s'expriment de façon assez...
09:16– Mais c'est bien de les entendre en même temps.
09:18– Ils sont très bons, très, très bien, parce que c'est la médiocrité et l'humanologie des députés.
09:21– Oui, oui, mais parce que de toute façon, ils traitent aussi avec les syndicats, etc.
09:25Mais juste, si vous me permettez un tout petit exemple très concret,
09:27pour bien faire comprendre ce que je voulais dire tout à l'heure,
09:29ça va me permettre de lier les entreprises, la nationalisation d'entreprises et la complexité des normes.
09:34EDF est une entreprise qui est, dans le capital, est à 100% publique.
09:38– Le président de la République a annoncé il y a maintenant deux ou trois ans
09:41six nouvelles centrales nucléaires, des EPR2.
09:44Eh bien, l'État n'a toujours pas passé les contrats à EDF.
09:49Et moi, je vois les sous-traitants qui me disent
09:51« Mais on a recruté, on a investi, on est en ordre de bataille, c'est le président de la République. »
09:55– Il n'y a pas de contrat, les contrats n'ont pas été passés.
09:57– Non, pour des raisons réglementaires, normatives, parce que c'est long,
09:59parce qu'il faut faire le financement, bref, parce que l'État est trop lent.
10:02– C'est un marché public.
10:02– Vous voyez, donc ce n'est pas une question de nationaliser les entreprises.
10:05– Là, c'est l'État et les industriels de l'armement me disent
10:09« Même chose pour l'armement, où on nous dit qu'on augmente les dépenses, etc.
10:12On attend encore les contrats, on ne va pas fabriquer des avions
10:14sans avoir quand même signé un contrat. »
10:16– Ça me paraît logique.
10:17– Éric Revelle, le dernier mot.
10:18– Je vais juste dire un mot, je vais juste dire un mot, je vais juste dire un mot.
10:21– Il est volé avec tout le monde, il faut que le numéro.
10:24– Non, allez-y, madame Laborde.
10:25– Non, je vais juste dire un mot, à propos des commissions d'enquête parlementaire,
10:29il y a eu un juriste qui a fait un papier formidable d'Andalose
10:32pour souligner l'absurdité des commissions d'enquête parlementaire
10:36qui ne respectent pas le droit, puisque normalement quand il y a un procès en cours,
10:42une commission d'enquête parlementaire ne devrait pas exister,
10:44c'est inscrit dans les textes.
10:46Et deuxièmement qu'aucun des droits, ni de la défense, ni des pièces, ni de rien,
10:50aucun élément de procédure n'est respecté.
10:53Donc j'espère que demain ça sera fini.
10:54– Il reste vraiment très peu de temps, Éric.
10:56– Oui, oui, non, juste pour faire le chapitre sur les nationalisations,
10:58parce que je suis un peu taquin, je voudrais quand même faire remarquer
11:00à M. Montebourg, ministre socialiste, que le premier ministre
11:03qui a le plus privatisé sous la cinquième, c'est Lionel Jospin, privatisé,
11:07qui était donc un socialiste, c'est lui qui a ouvert le plus,
11:11le capital d'entreprises publiques, je crois que ça avait récupéré
11:14entre 1997 et 2002 40 milliards d'euros.
11:17Donc M. Jospin était pour la privatisation, et M. Montebourg,
11:19qui ne fait jamais rien comme tout le monde, lui, il est pour la nationalisation.
11:21– Dernier mot, Nicolas, Bouzou, est-ce qu'on va droit dans le mur sur le budget ou pas ?
11:26– Oui, parce que, je vais revenir là-dessus,
11:30mais le gouvernement n'a pas le début d'une idée de la façon
11:32dont on va réduire les dépenses publiques,
11:34et donc je crains un débat fiscal qui va être pire que l'année dernière.
11:37Si jamais vous me faites l'honneur de m'inviter pour parler,
11:39avec grand plaisir, parce que ça je le vois venir, mais gros comme nuaison.
11:42– Donc ça va être la catastrophe.
11:42– Super.
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