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  • 20/05/2025
Le 12 avril 1961, Youri Gagarine devient le premier homme à contempler la terre depuis l'espace. Il est resté pendant 108 minutes en orbite autour de la planète bleue, avant de retrouver le plancher des vaches. L'URSS remporte ainsi la première manche de la conquête spatiale. Revivez le parcours d'un simple pilote devenu un héros universel.

Crédits : Lorànt Deutsch, Éric Lange.
Dans le podcast « Entrez dans l'Histoire », Lorànt Deutsch vous dresse le portrait d'une personnalité qui a marqué l'Histoire. Des récits captivants pour apprendre et enrichir sa culture générale.
Regardez Entrez dans l'Histoire avec Lorànt Deutsch du 20 mai 2025.

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Transcription
00:00Jusqu'à 15h30 sur RTL
00:03Entrez dans l'histoire avec Laurent Dutch
00:06Bonjour les amis, c'est Laurent Dutch.
00:09Vous connaissez cette phrase de l'écrivain irlandais Oscar Wilde ?
00:12Nous sommes tous dans le caniveau, mais quelques-uns regardent les étoiles.
00:17Eh bien cette phrase, elle aurait pu être écrite pour un certain Yuri Gagarin,
00:22le premier homme à avoir été dans l'espace.
00:25Le caniveau de Gagarin, c'est une enfance dans la pauvreté d'une ferme collective soviétique.
00:32C'est la guerre et toutes ses horreurs.
00:34La faim, le froid, les exécutions, les villages bombardés et les proches tués.
00:39Mais Yuri va suivre son chemin malgré tout.
00:43Et sa destinée extraordinaire, faite de coups de chance, de détermination et d'espoir,
00:50va l'entraîner dans un voyage extraterrestre.
00:53Alors restez avec moi, car dans quelques minutes,
00:56nous allons découvrir la vie d'un enfant qui regardait vers les étoiles,
01:00Yuri Gagarin sur RTL.
01:03A tout de suite.
01:04Laurent Dutch sur RTL, entrée dans l'histoire.
01:08Laurent Dutch sur RTL, entrée dans l'histoire de Yuri Gagarin.
01:15Nous sommes le 12 avril 1961 au Kazakhstan,
01:19qui est alors une république de l'Union soviétique.
01:22C'est là qu'est installée la base spatiale de Baïkonour, d'où partent les fusées russes.
01:29Et ce jour est historique.
01:32Un homme, Yuri Gagarin, est enfermé dans une petite capsule posée en haut d'une immense fusée.
01:39Il est littéralement assis sur plusieurs centaines de tonnes de kérosène qui vont s'enflammer pour le propulser dans l'espace.
01:47Oui, c'est ce qu'on appelle clairement avoir le feu au cul.
01:51Si vous n'avez pas l'image, pensez alors au cirque.
01:54Voyez le spectacle de l'homme canon.
01:56Eh ben c'est ça.
01:57Et le boulet de canon, c'est Gagarin.
02:00Et là, vous vous dites, le mec, il doit flipper, quoi.
02:05Il doit être sacrément angoissé.
02:07Eh ben pas tant que ça.
02:09Il a bien dormi.
02:10Il a bien mangé.
02:12Les écrans de contrôle montrent un rythme cardiaque stable.
02:15Et quand par radio, on lui demande s'il va bien, il répond simplement.
02:20Ça va.
02:20Et vous, ça va ?
02:22En fait, le plus nerveux dans l'histoire, c'est l'ingénieur Sergei Korolev,
02:27le grand chef du programme spatial habité d'Union soviétique.
02:32C'est le patron.
02:33Et lui, en revanche, il a mal dormi.
02:36En fait, il n'a pas dormi du tout.
02:38Et ce matin, il n'a rien pu manger.
02:41Il n'a rien pu avaler.
02:42Et à présent, à quelques minutes seulement du lancement,
02:46le voilà qui avale des anxiolytiques.
02:49Et là, franchement, les amis, on peut le comprendre.
02:52D'abord, comme je vous l'ai dit, c'est une première.
02:56Les Américains eux-mêmes n'ont pas encore envoyé d'êtres humains dans l'espace.
03:00L'enjeu est de taille.
03:02Car Russes et Américains sont à l'époque en concurrence sévère pour la conquête spatiale.
03:09La responsabilité de Korolev est lourde.
03:12Et nous sommes en Union soviétique.
03:15Dans un pays qui vit sous la poigne d'un des régimes les plus répressifs qui soit.
03:19En clair, un échec pour Korolev signifiera goulag au fin fond de la Sibérie.
03:28En plus, à ce moment-là, les statistiques ne sont pas hyper favorables.
03:32En effet, pour le moment, sur 16 lancements réalisés,
03:37certains vident, d'autres avec des chiens, un mannequin ou des souris,
03:41seuls 8 ont été des succès.
03:4450% de réussite !
03:46Et quand on parle d'envoyer un homme dans l'espace, une chance sur deux, c'est peu.
03:53Il est 9h07, Korolev respire un grand coup, il se tourne vers ses collaborateurs, et il donne l'ordre, allez-y.
04:01Quand il s'envole vers les étoiles, Yuri Gagarin a 27 ans.
04:08Et c'est pas gagné.
04:10D'ailleurs, pour Gagarin, c'était pas gagné.
04:13Depuis le début, c'est le moins qu'on puisse dire.
04:15Car la jeune vie de Yuri Gagarin est un long chemin de souffrance.
04:21L'homme est un rescapé.
04:23Dès les premières années de sa vie, il a connu le pire.
04:27La faim, le froid, la misère, la déportation de ses proches, la guerre, la mort autour de lui.
04:36Yuri naît en 1934 dans la petite ville de Klouchino, à environ 200 kilomètres à l'ouest de Moscou.
04:43Son père et sa mère travaillent dans un col-cause, une ferme collective, une invention du Parti communiste.
04:51Un col-cause, c'est une sorte de coopérative d'État, où la propriété privée n'existe pas,
04:56tous les moyens de production sont mis en commun.
04:59En réalité, c'est plus une sorte de camp où l'on travaille dur,
05:04et où l'on gagne seulement de quoi se nourrir et se chauffer.
05:07La mère de Yuri est laitière, et son père est charpentier.
05:11Les enfants vont à l'école du Parti communiste.
05:15Les conditions de vie sont spartiates, pas d'eau courante, pas d'électricité.
05:20Bref, Yuri naît dans un monde rude, à la limite de la pauvreté.
05:26Et il va grandir avec la guerre.
05:29En effet, avec la Deuxième Guerre mondiale, l'Allemagne attaque la Russie en 1941.
05:35Le village de Yuri est bombardé, puis occupé par les nazis, qui vont faire preuve d'une effrayante cruauté.
05:42Un jour, par pur sadisme et pour imposer la terreur,
05:48un officier nazi va faire pendre à la branche d'un arbre le petit frère de Yuri.
05:54Le pauvre gamin a les mains attachées dans le dos,
05:57on lui passe une corde autour du cou,
05:59on serre,
06:00et on le balance dans le vide.
06:02Le voilà qui se tortille,
06:04il cherche l'air qui commence à manquer.
06:06Alors, la maman de Yuri se jette au pied de l'officier nazi qui se tient là,
06:11à contempler son œuvre.
06:13Elle pleure, elle gémit, elle supplie.
06:17L'officier hausse les épaules,
06:19puis fait signe à un de ses soldats,
06:21qui au dernier moment,
06:23libère l'enfant.
06:25Yuri n'avait que sept ans,
06:27quand il a vécu ce moment d'épouvante.
06:30Et les années qui suivent seront du même tonneau.
06:32Jusqu'en 1943,
06:35et la libération du village par l'armée soviétique,
06:38Yuri et tous les habitants du village
06:40vont vivre l'horreur des exécutions sommaires,
06:43des bombardements,
06:44des fuites éperdues dans les forêts alentours.
06:46Oui, ils ont même survécu un temps,
06:49au cœur de la forêt,
06:50creusant des sortes de tanières couvertes de branches d'arbres
06:53pour se protéger du froid,
06:54mais surtout,
06:55de l'ennemi nazi.
06:57Il faut ajouter à la liste des malheurs de notre pauvre petit Yuri,
07:00le sort de son père,
07:01tellement tabassé par les nazis
07:03qu'il en gardera des séquelles toute sa vie.
07:06On le séparera aussi de ses deux frères et sœurs,
07:09envoyés dans des camps de travail en Pologne.
07:12Heureusement pour eux,
07:13à la fin de la guerre,
07:14ils reviendront vivants.
07:16Un exploit.
07:18Une dernière histoire,
07:20avant de clore ce chapitre terrible
07:21de l'enfance de Yuri,
07:23où on raconte qu'un jour,
07:24après la libération du village,
07:26mais alors que les combats se poursuivaient
07:28entre l'armée rouge et la Wehrmacht,
07:30un avion soviétique a dû se poser d'urgence
07:33dans un champ pas loin du village.
07:35Bien sûr,
07:36tous les gamins du coin ont accouru
07:38et encerclé l'appareil,
07:39excités et curieux.
07:42Et là,
07:43avant que les secours n'arrivent,
07:44le pilote choisit Yuri au hasard
07:47parmi tous ces gosses qui l'entourent.
07:49Il le prend dans ses bras,
07:51le porte jusqu'au cockpit de l'avion
07:52et le pose sur le siège du pilote.
07:56Pendant quelques minutes,
07:58il lui montrera le fonctionnement
07:59des manettes et des boutons.
08:02Yuri en sera à jamais émerveillé.
08:06C'est son premier contact avec un avion.
08:08Du haut de ses dix ans,
08:10a-t-il alors imaginé le ciel
08:12au bout de ses petits doigts
08:13quand il a serré les commandes ?
08:16Selon la légende qui s'écrira plus tard,
08:18cette scène aurait été décisive
08:20dans la vie de Yuri Gagarin.
08:22Elle aurait été la révélation
08:24qui lui fera dire
08:25« Un jour, je serai pilote ».
08:28Après tout,
08:29un gosse qui a déjà vécu
08:31à dix ans seulement
08:32les pires monstruosités
08:33dont est capable l'humanité,
08:36quoi de plus normal
08:36que de se tourner vers le ciel,
08:39vers les étoiles,
08:40loin de cette terre de misère.
08:44En 1949,
08:47Yuri Gagarin a 15 ans.
08:49Et comme vous vous en doutez,
08:50la vie a fait de lui
08:52un gamin à la maturité précoce.
08:54Donc, à 15 ans seulement,
08:56il annonce à ses parents
08:57qu'il va partir pour Moscou.
08:59Est-il déjà réellement poussé
09:01par l'ambition d'être pilote ?
09:03Ou plus simplement,
09:04juste par l'envie de changer de vie,
09:06de quitter le Colcause,
09:07d'aller voir ailleurs
09:09comment est le monde ?
09:10Malheureusement,
09:11son père n'est pas d'accord.
09:13Il veut que Yuri reste dans la ferme,
09:16qu'il apprenne le métier de charpentier.
09:18Il sera son élève,
09:19son apprenti,
09:20son père a besoin de lui.
09:22C'est son rôle
09:23dans la réussite
09:24de l'édification
09:25de la grande Union soviétique.
09:28Le père de Yuri
09:29y croit
09:30à la doctrine communiste,
09:32au paradis des travailleurs,
09:34au partage de tout
09:35pour tous.
09:36Son fils qui part,
09:38ce serait un peu
09:38comme une trahison.
09:40Il doit être au service du parti,
09:41avant tout,
09:42pas chercher à assouvir
09:43une ambition personnelle.
09:45N'oublions pas en plus
09:46qu'à l'époque,
09:47l'Union soviétique
09:48est un pays prison,
09:50où le parti communiste
09:51domine tout,
09:52décide de tout,
09:53où l'on est
09:54sous surveillance permanente,
09:56où une redoutable police politique
09:58peut venir vous chercher
09:58au petit matin.
10:00Comment les cadres du parti
10:01vont-ils percevoir
10:02le départ de Yuri,
10:03pourvu qu'ils n'y voient pas
10:04une sorte de caprice
10:06de petit bourgeois ?
10:07Mais Yuri s'entête
10:08et son père
10:09doit se résigner.
10:10Dans un premier temps,
10:14Yuri va intégrer
10:15dans la banlieue de Moscou
10:15une école de fonderie.
10:18Pas grand-chose à voir
10:19avec l'aviation,
10:20mais pour le moment,
10:21Yuri met son rêve de côté.
10:23Il a réussi
10:24à quitter sa vie d'avant,
10:25c'est déjà ça.
10:27Il est bon élève
10:28et désigné
10:29pour intégrer
10:29une autre école,
10:31cette fois
10:31pour devenir technicien
10:33en mécanique agricole.
10:35Pas trop de rapport
10:35non plus avec l'aviation,
10:37mais on se rapproche.
10:38Déjà,
10:39Yuri met les mains
10:40dans le cambouis.
10:41Le voilà donc
10:42qui se retrouve
10:43à 1000 kilomètres
10:44au sud de Moscou
10:44dans la ville
10:45de Saratov.
10:47Son apprentissage
10:48va durer 4 ans
10:49et c'est au cours
10:51de ces 4 années
10:51qu'il va de nouveau
10:53penser aux avions
10:53et s'inscrire
10:54dans un club
10:55de pilotes amateurs.
10:57Il faut reconnaître ça
10:58au fonctionnement
10:59de la société soviétique
11:00de l'époque.
11:01Un garçon
11:02comme Yuri Gagarin,
11:03enfant du peuple,
11:04pauvre,
11:05sans revenu,
11:06qui a accès
11:06à une école
11:07de pilotage.
11:09Ça,
11:09ça se voit pas
11:10dans tous les pays.
11:13Yuri suit les cours
11:14théoriques,
11:15il s'applique
11:16et rapidement
11:17se retrouve assis
11:18aux commandes
11:19d'un Yak-18,
11:20un avion d'entraînement
11:21civil.
11:23Et bien sûr,
11:24il adore ça.
11:25Nous sommes en 1955,
11:28Yuri a 21 ans
11:29et il prend la décision
11:31la plus importante
11:31de sa vie.
11:33Cette fois,
11:33c'est sûr,
11:34je serai pilote.
11:35alors,
11:36il abandonne
11:37ses études
11:37de technicien agricole,
11:39toujours contre
11:40l'habit de son papa
11:40et entre
11:41dans une école
11:42de pilotage militaire.
11:44Deux ans plus tard,
11:45il est officiellement
11:46pilote de chasse
11:47sur les fameux MiG.
11:49Il est affecté
11:49sur une base aérienne
11:50proche de la frontière
11:51norvégienne.
11:53Il s'y installe
11:53avec sa femme,
11:54Valentina,
11:55une infirmière
11:56qu'il vient de rencontrer.
11:58Il a 23 ans
11:59et il a réussi
12:00à être
12:01ce qu'il a toujours
12:02rêvé de devenir,
12:03un pilote.
12:05Avant de poursuivre
12:06l'avis de notre Yuri,
12:08un mot sur la conquête
12:09de l'espace
12:09ces années-là.
12:11Comme je vous l'ai dit,
12:12l'Union soviétique
12:13et les Etats-Unis
12:14se livraient
12:14une concurrence effrénée
12:16et, surprise,
12:18ce sont les Russes
12:19qui gagnaient
12:19au début.
12:21En effet,
12:21le 4 octobre 1957,
12:24les Russes
12:25lancent
12:25le premier objet artificiel
12:26dans l'espace,
12:28un satellite,
12:29Sputnik 1.
12:31Les retombées
12:32sont incroyables.
12:33La Terre entière
12:34salue l'exploit.
12:36Les soviétiques
12:37eux-mêmes
12:38n'avaient pas imaginé
12:39le prestige immense
12:40que leur apporterait
12:41la conquête spatiale.
12:44Alors,
12:45ils redoublent
12:46d'efforts
12:46et un mois seulement
12:48après le lancement
12:48du premier satellite,
12:50le 3 novembre 1957,
12:52ils envoient
12:53le premier être vivant
12:54dans l'espace,
12:56une chienne,
12:57l'Aïka.
12:57bon,
12:59elle meurt
13:00pendant l'expérience,
13:01mais survit
13:02suffisamment de temps
13:03pour prouver
13:03qu'un être vivant
13:04peut être mis en orbite
13:06autour de la Terre.
13:08La suite ?
13:10Eh bien,
13:10les amis,
13:10la suite,
13:12c'est envoyer maintenant
13:12un être humain
13:14en orbite
13:15autour de la Terre.
13:16Il faudra encore
13:19deux ans de travail
13:20aux ingénieurs soviétiques
13:21pour fabriquer
13:22une capsule
13:22censée pouvoir
13:23accueillir un homme,
13:25un cosmonaute.
13:27Puis,
13:28en juin 1959,
13:29on lance le casting.
13:323000 candidats
13:33se présentent
13:34et une première sélection
13:35en gare de 200.
13:37Yuri
13:37passe la première étape.
13:40Ensuite,
13:41deuxième sélection
13:42et de 200,
13:44on passe à 20.
13:45et Yuri
13:46passe à cette deuxième sélection,
13:48notamment grâce à sa taille.
13:50Oui,
13:50je ne voulais pas encore préciser,
13:52mais Yuri
13:53est petit.
13:55Il mesure
13:551,58 m.
13:57Bon,
13:57il est musclé,
13:58c'est un beau gars,
13:59il est blond,
14:00aux yeux bleus,
14:01mais il est petit.
14:02Petit,
14:03mais costaud.
14:04Tu sais ce qu'il te dit,
14:05le cassis ?
14:06Et c'est cette petite taille
14:07qui va tout changer,
14:09car la capsule
14:09qui va faire le tour
14:10de la Terre
14:11est minuscule.
14:13Tous les grands candidats
14:14sont éliminés.
14:16Yuri
14:16est donc dans les 20 derniers
14:17et il coche pas mal
14:19de bonnes cases.
14:21Il a une bonne mémoire,
14:22il est doué
14:22en mathématiques,
14:24il est assidu
14:24à l'entraînement,
14:25il possède
14:26une grande faculté
14:27de concentration,
14:28il s'adapte bien
14:29à son environnement.
14:31Bref,
14:31il plaît
14:32aux recruteurs.
14:34Cerise sur le gâteau,
14:35c'est un pur produit
14:36de la société soviétique.
14:38Il a des origines modestes
14:39et grâce à l'idéal égalitaire
14:42défendu par le parti,
14:43il est parvenu
14:44à sortir de sa condition.
14:46C'est l'enfant du miracle,
14:47il incarne la réussite
14:49communiste.
14:50Sur les 20 candidats,
14:52on en garde 6,
14:53puis 1,
14:55et ce dernier,
14:57ce sera Yuri Gagarin.
14:59C'est logique en même temps,
15:01parce que sinon,
15:01j'aurais raconté
15:02l'histoire de l'autre,
15:03de celui qui l'aurait battu
15:04au casting.
15:04C'est donc Yuri
15:06que l'on retrouve
15:07ce 12 avril 1961,
15:10sanglé dans sa capsule minuscule,
15:12posé tout en haut
15:13d'une fusée.
15:15À 9h07,
15:17il décolle,
15:18mis à feu,
15:20puis à 9h12,
15:22on entend sa voix
15:23dans la radio
15:23qui s'exclame
15:24« Je vois la Terre !
15:26C'est magnifique ! »
15:29À 9h18,
15:30son vaisseau
15:31entre en orbite
15:32et entame son voyage.
15:34autour de la planète bleue.
15:37Un voyage
15:38qui va durer 1h48.
15:41Pendant cette rotation,
15:43Gagarin n'a pas
15:44grand-chose à faire.
15:46Comme on ne savait pas vraiment
15:47comment son corps
15:48allait réagir en apesanteur,
15:50toutes les opérations
15:51de pilotage
15:51sont déclenchées
15:53depuis la base.
15:54Alors,
15:55Yuri boit,
15:56il mange,
15:57et il constate
15:58que l'apesanteur
15:59ne l'empêche pas
16:00de se concentrer.
16:01Et surtout,
16:03il observe.
16:03il regarde
16:05par le petit hublot
16:06situé à ses pieds.
16:08Yuri Gagarin
16:09est le premier homme
16:10à voir la Terre
16:11depuis l'espace.
16:14Enfin,
16:15arrive la descente
16:16et là...
16:18« Allô, Houston ? »
16:18« Ah bah non,
16:19là c'était chez les Russes,
16:20donc là c'est plutôt... »
16:21« Allô, Baïkonour ? »
16:22« On a un problème. »
16:24La capsule ne se présente pas
16:26sur le bon axe
16:26lors de son entrée
16:27dans l'atmosphère.
16:29Le vaisseau
16:30n'est pas entièrement
16:31protégé
16:31des températures extrêmes
16:33par le bouclier thermique.
16:35Et Yuri
16:35est entouré
16:36de flammes.
16:37C'est un nuage de feu
16:38qui fonce vers la Terre.
16:41Quand il arrive
16:41à 7000 mètres d'altitude,
16:43Yuri
16:44s'éjecte
16:44de la capsule
16:45et effectue
16:46le reste
16:46de la descente
16:47en parachute.
16:48Pour finir,
16:50Gagarin
16:50se pose
16:51à 400 km
16:52de l'endroit
16:53prévu initialement.
16:55Du coup,
16:56une fois au sol,
16:57le voilà tout seul.
16:59Personne
16:59pour l'accueillir.
17:00Ah si,
17:01il y a quand même
17:01quelqu'un.
17:03Une paysanne
17:03et sa fille
17:04qui le regardent
17:05de loin.
17:07Qu'est-ce que c'est
17:07que cet hurluberlu ?
17:08C'est bizarre.
17:10C'est un extraterrestre
17:11ou quoi ?
17:11Il a la tête couverte
17:12d'un casque.
17:13Il est vêtu
17:13d'une combinaison orange
17:16et il nous fait
17:17des grands signes.
17:18Il veut communiquer.
17:20Terrifié,
17:21la paysanne
17:21et sa fille
17:22veulent s'enfuir.
17:23Mais voilà
17:24que Casimir
17:25enlève son casque
17:26et leur crie
17:26que tout va bien.
17:28Ah bah d'ailleurs,
17:28il est soviétique.
17:29C'est pas un extraterrestre.
17:31Et pourtant,
17:31il vient de l'espace.
17:32Incroyable !
17:34Rassuré,
17:35les deux femmes
17:36l'emmènent finalement
17:37dans un colcos voisin
17:38et Yuri
17:39peut prévenir Moscou
17:40par téléphone.
17:42À partir de là,
17:44Yuri Gagarin
17:44devient un héros national.
17:47Pensez,
17:48le premier être humain
17:49à avoir voyagé
17:50dans l'espace.
17:51Un russe,
17:52un soviétique.
17:54Il va donc devenir
17:54un outil de propagande
17:56de l'Union soviétique
17:57qu'il envoie
17:58aux quatre coins du monde
17:59pour donner des conférences,
18:01assister à des banquets,
18:02des réceptions
18:03organisées en son honneur.
18:05Yuri est maintenant
18:06une sorte d'ambassadeur
18:07de l'Union soviétique.
18:09Un rôle
18:10qui l'endosse parfaitement,
18:11mais qui lui laisse
18:12un goût amer.
18:12Oui,
18:14car à présent,
18:15Moscou
18:15veut protéger son héros.
18:17Il est donc
18:18hors de question
18:19qu'il prenne le moindre risque
18:20et il lui est désormais
18:21interdit
18:22de poursuivre sa carrière
18:23de pilote
18:24ou de cosmonaute.
18:27Yuri devra attendre
18:28sept ans
18:29avant de pouvoir
18:30remonter dans un avion
18:31et revivre sa passion.
18:34Mais cette fois,
18:35sa passion
18:36ne le conduira pas
18:37à la gloire,
18:38mais à la mort.
18:39En effet,
18:41le 27 mars 1968
18:42au petit matin,
18:44Yuri décolle
18:45pour un vol d'entraînement
18:46dans un MIG
18:46avec son instructeur
18:48et l'avion
18:49s'écrasera
18:49quelques minutes seulement
18:51après le décollage.
18:53Yuri
18:53et l'instructeur
18:55sont tués.
18:57Que s'est-il passé ?
18:59On ne le saura
18:59jamais vraiment.
19:01On parlera
19:01d'une collision
19:02avec un ballon sonde
19:03ou de la présence
19:04d'un autre avion
19:05qui serait passé trop près.
19:07On dira aussi
19:07que Yuri était ivre
19:09ou même
19:10que des extraterrestres
19:11l'auraient kidnappé.
19:13Quoi qu'il en soit,
19:14Moscou
19:14organisera
19:15des funérailles nationales
19:16et rebâtissera même
19:18la ville de Gjatsk,
19:19la plus proche
19:19de son village natal,
19:21en ville
19:21Gagarine.
19:23Honneur suprême
19:24qui inscrit son nom
19:26pour l'éternité
19:27dans l'histoire russe.
19:3020 ans auparavant,
19:31en 1949,
19:33du haut de ses 15 ans,
19:34Yuri
19:34annonçait à son père
19:36son envie
19:36de partir pour Moscou.
19:38Vous vous rappelez ?
19:39Et ce dernier avait cédé
19:40et en guise de bénédiction,
19:43il avait dit à Yuri
19:44« Quoi que tu fasses,
19:46ne salis pas
19:47le nom des Gagarines ».
19:49Et bien là,
19:49franchement,
19:49les amis,
19:51mission accomplie.
19:52Et bien voilà,
19:57entrer dans l'histoire,
19:58c'est fini pour aujourd'hui.
19:59Mais je vous retrouve demain
20:01pour un événement
20:01qui reste encore
20:02une énigme aujourd'hui,
20:04l'histoire du pain maudit
20:05de Pont-Saint-Esprit.
20:07Je vais vous raconter tout ça.
20:09Mais pour l'instant,
20:10vous avez rendez-vous
20:10avec Laurent Ruquier
20:11et ses grosses têtes.
20:13Alors,
20:13bon après-midi sur RTL.
20:14– Sous-titrage Société Radio-Canada –
20:17– Sous-titrage Société Radio-Canada –

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