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00:00:30« Nous aimons la France, n'est-ce pas ? »
00:00:33« On veut nous faire taire, eh bien non ! »
00:00:34« Mais je pense que nous avons fait un peu plus pour gagner la guerre que la France.
00:00:38Sommes-nous d'accord ? »
00:00:38« On va dans le mur, mais tout le monde le sait, tout le monde le voit. »
00:00:41« Nous sommes en guerre. »
00:00:43Eh oui, les grands appels à la guerre du président Emmanuel Macron.
00:00:47Ça date d'il y a 5 ans, ça date du Covid et ça continue et ça fait toujours l'actualité.
00:00:52Mais quelle guerre ?
00:00:52Eh bien la guerre, comme je vous l'ai dit, comme je vous le répète,
00:00:55auditeur de Sud Radio, résident de Sud Radio, la guerre à tous les étages.
00:00:59Par exemple, écoutez, il y a des maires qui disent
00:01:03« Écoutez, on ne va pas marier quelqu'un qui est sous OQTF,
00:01:08ça veut dire obligation de quitter le territoire français. »
00:01:10« Ah bon, vous ne voulez pas ? Mais ce n'est pas bien, ça, ce n'est pas bien.
00:01:13Vous risquez 5 ans de prison, etc. Attention. »
00:01:16Robert Ménard, déjà, et puis Marlène Mourier,
00:01:20la maire de Bourg-les-Valences que nous allons recevoir et qui ont signé.
00:01:23Un certain nombre de maires ont dit « Écoutez, qu'est-ce qu'on fait ?
00:01:27Est-ce qu'on va continuer à faire des mariages de complaisance
00:01:33avec des gens qui ne sont là que pour avoir des papiers ? »
00:01:38C'est ça la solution. On va en parler.
00:01:41Et puis, comment il se fait qu'en 12 France, un général,
00:01:46général de deuxième section, est radié ?
00:01:49Et il n'est pas le seul pour manquement au devoir de réserve.
00:01:53Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
00:01:55Eh bien, écoutez, qu'est-ce qui se passe là ?
00:01:57Pourquoi on radie des généraux et pas n'importe lesquels ?
00:02:00On va en parler avec le général André Cousteau.
00:02:03Et vous allez voir, ça a des conséquences, et de sacrées conséquences.
00:02:07Et puis, évidemment, allez, on va quand même un tout petit peu plaisanter.
00:02:13Dans ce monde brut, il y a les Schtroumpfs.
00:02:15Il y a eu en France le plus grand semblement de Schtroumpfs français.
00:02:18Donc, si vous êtes Schtroumpfs ou Schtroumpfettes, écoutez, ça va vous passionner.
00:02:23Et puis, alors, 200 milliards d'euros pour adapter le réseau électrique aux énergies renouvelables.
00:02:27Comme chacun sait, les énergies renouvelables,
00:02:29eh bien, quelquefois, elles ne se renouvellent pas.
00:02:31Donc, vrai problème.
00:02:33Donald Trump, qui quelquefois parle beaucoup, parle souvent,
00:02:36dit quelquefois n'importe quoi, vous allez voir.
00:02:39Et puis, alors là, on va retourner en classe.
00:02:43Aux litters du Sud Radio, rappelez-vous, quand vous étiez en classe,
00:02:45quand vous étiez en CM2, enfin, ça ne s'appelait pas CM2,
00:02:49les maternelles, etc., les classes élémentaires,
00:02:52eh bien, une prof, une prof, est en train d'écrire un bouquin,
00:02:56les anti-sèches, comment survivre l'éducation nationale.
00:03:00Eh bien, elle y arrive, elle y est arrivée, elle va raconter.
00:03:03À tout de suite.
00:03:06Mais nous aimons les mariages, nous aimons les cérémonies,
00:03:10nous aimons que dans toutes les mairies de France et Navarre,
00:03:13le samedi en général, eh bien, arrivent les couples, les familles.
00:03:17Et puis, ce sera le riz.
00:03:18Et puis, la mariée qui jette le bouquet, etc., etc.
00:03:22Oui, très bien, ça existe depuis des siècles et heureusement.
00:03:26Sauf que quand ça ne se passe pas comme ça et quand ça devient,
00:03:33non pas un mariage d'amour, mais de complaisance
00:03:36et même d'opportunité ou d'opportunisme, on en parle tout de suite.
00:03:52Ça ne va pas plaire aux papes.
00:03:55Eh oui, Guégué, Mario Noué, c'est vrai, c'est de vieilles comptines, bien sûr.
00:04:01Eh bien, ça ne se passe plus comme ça actuellement.
00:04:04Il y a effectivement de la grogne, de la rogne.
00:04:09Et les maires de France se rebiffent.
00:04:13En tout cas, un certain nombre de maires de France se rebiffent.
00:04:16Et voici ce qu'ils ont écrit hier dans une tribune parue dans le Figaro.
00:04:19Nous, maires de France, on ne va pas vous la lire entièrement.
00:04:22Nous, maires de France, sommes chaque jour en première ligne
00:04:24pour appliquer la loi, maintenir l'ordre public local
00:04:27et garantir la cohésion de la République.
00:04:28Parmi nos missions, l'une des plus symboliques et solennelles
00:04:31est celle de célébrer les mariages civils.
00:04:35Et, ajoute-t-il, très bien, simplement,
00:04:38ce n'est pas une formalité administrative, le mariage civil.
00:04:42C'est une mesure de protection fondamentale contre les mariages forcés,
00:04:45les mariages blancs, les unions de complaisance ou d'intérêt.
00:04:49Cela impose un contrôle rigoureux, exigeant à la fois discernement,
00:04:53rigueur et outils juridiques adaptés.
00:04:56Et donc, nous refusons, ajoutent ces maires,
00:04:59d'être réduits au rôle de simples exécutants de décisions administratives
00:05:03qui vont à l'encontre du bon sens, ne signeront pas les yeux fermés.
00:05:08Mais là, ils signent les yeux grands ouverts avec Nicolas Daragon,
00:05:11maire L de Valence, Robert Bénard, maire de Béziers,
00:05:15Marlène Mourier, maire LR de Bourg-les-Valences
00:05:18et Stéphane Villemotte, maire UDI de Haumont.
00:05:21Marlène Mourier, bonjour.
00:05:23– Bonjour.
00:05:24– Bonjour, vous êtes maire de Bourg-les-Valences
00:05:28et justement, vous avez refusé de signer les yeux fermés
00:05:33et vous avez pris des précautions.
00:05:34Après, il faut rappeler ce qui s'est passé avec Robert Bénard, maire de Béziers,
00:05:38on en avait parlé aussi, bien sûr,
00:05:40qui avait refusé d'exécuter un mariage
00:05:46au QTF, obligation, je le rappelle, de quitter le territoire français.
00:05:51Pour vous, c'est intéressant, ça ne s'est pas passé de la même façon,
00:05:55mais dites-moi, parce que vous avez fait une enquête,
00:05:57c'est très intéressant ce qui s'est passé.
00:05:59Madame le maire, racontez-nous.
00:06:02– Écoutez, étant confronté par ce mariage manifestement de complaisance
00:06:07et insincère entre cette Française et ce ressortissant Tunisien
00:06:12qui est en situation irrégulière,
00:06:14qui lors de l'audition de mariage a fait l'aveu,
00:06:17donc moi j'ai des aveux de sa part,
00:06:20comme quoi il voulait se marier pour obtenir ses papiers.
00:06:24Donc c'est une audition qui est faite de façon très rigoureuse.
00:06:28D'abord, nous sommes alertés par les services instructeurs de la mairie
00:06:32qui nous alertent, nous les élus, en nous disant
00:06:35attention, on risque d'avoir un mariage blanc qui va se faire.
00:06:40Donc ma première adjointe fait une audition qui dure à peu près deux heures
00:06:45et au cours de cette audition, le futur marié lui-même lui dit
00:06:50je vais me marier pour les papiers.
00:06:53Elle fait signer ce rapport d'audition à chacun des futurs conjoints,
00:06:59donc moi là j'ai des aveux.
00:07:00– Donc des aveux signés par ce migrant illégal,
00:07:04enfin en situation illégale, il a signé sa confession quoi ?
00:07:09– Absolument, puisqu'il est clandestin, il n'a pas de papier,
00:07:13et il a signé ce qu'il nous a dit, et sa future conjointe l'a signé aussi.
00:07:17– Oui, c'est intéressant ça, parce qu'après elle a dit mais comment,
00:07:20c'est pas vrai, elle s'est un peu lamentée devant les caméras.
00:07:23Mais dites-moi, et vous, alors ce que je veux savoir,
00:07:26quand vous avez dit ça, est-ce qu'on vous a dit
00:07:28ah non non, il faut, alors qui vous a dit, enfin qui ?
00:07:32Il vous a dit non non, il faut exécuter, même s'il a dit ça,
00:07:35même s'il a reconnu que c'était par pure opportunité d'avoir des papiers,
00:07:41on vous a dit il faut signer, vous avez tenu, sinon vous êtes vous-même,
00:07:45vous, Marlène Mourier, maire de Bourg-les-Valences,
00:07:48vous êtes vous-même dans l'illégalité, vous êtes hors la loi.
00:07:51– Absolument, et je le tiens de monsieur le procureur de la République,
00:07:55avec qui je me suis entretenue avec lui, puisque dans un premier temps,
00:07:59le 4 février, il nous a envoyé un courrier en nous disant
00:08:03que malgré ce qu'on avait pu écrire comme avis défavorable à ce mariage,
00:08:08il me demande de célébrer ce mariage avec les sanctions que je risque,
00:08:17et j'en suis tout à fait consciente puisqu'il m'a dit qu'il me poursuivrait
00:08:21si je ne faisais pas ce mariage, malgré les incohérences
00:08:24que nous avons trouvées dans l'audition,
00:08:25parce qu'il y a cette situation irrégulière bien évidemment,
00:08:29mais nous sommes face à une personne qui est complètement vulnérable,
00:08:33qui a des antécédents avec un Algérien qui lui faisait subir des violences conjugales,
00:08:39moi je la connais très bien, c'est une chinoise toyenne de ma commune
00:08:43et je suis là aussi pour la protéger.
00:08:45Donc lui a un visa touristique qui a été rejeté,
00:08:51donc il n'a rien à faire sur le territoire français,
00:08:53et malgré tout le procureur de la République nous impose de faire ce mariage.
00:08:57– Et qu'est-ce que vous risquez Marlène Mourier,
00:08:59qu'est-ce que vous risquez vous comme sanctions ?
00:09:02– Alors les sanctions qui m'ont été annoncées sont 5 ans d'emprisonnement,
00:09:0775 000 euros d'amende et l'inigibilité,
00:09:11donc moi je vais vous dire que les rôles sont complètement inversés
00:09:13parce que c'est nous les maires qui essayons de faire respecter la loi,
00:09:17c'est nous qui sommes inquiétés par la justice
00:09:20alors qu'on se trouve face à une situation complètement ubuesque,
00:09:24on nous menace finalement de nous retrouver derrière les barreaux,
00:09:27et ceux qui devraient être peut-être reconduits à la frontière,
00:09:31eh bien eux ils sont là, sur le territoire français en toute impunité.
00:09:35– Oui, c'est quand même là où on en arrive à une situation vraiment où on se dit,
00:09:40enfin je ne sais pas moi, où sont les neurones,
00:09:43qu'est-ce qui se passe quand même, on pourrait s'interroger.
00:09:45Et je crois que vous n'êtes pas, alors je ne vous n'ai pas la seule,
00:09:48il y a eu cette, pourquoi cette pétition dans le Figaro c'était pour attirer l'attention,
00:09:53donc vous dites de l'opinion publique, savoir qui fait quoi,
00:09:56qui décide de quoi, qui protège qui dans ce pays.
00:10:01– Oui, effectivement, et puis depuis qu'entre Robert Ménard et moi-même
00:10:05nous avons lancé ces actions de communication,
00:10:10parce que c'est le seul moyen pour nous faire entendre,
00:10:12eh bien la parole se libère.
00:10:14Puisque hier encore, j'ai eu l'exemple d'une mère qui est désespérée et qui a marié,
00:10:23voilà, malgré qu'elle aussi, elle avait eu les aveux d'une personne
00:10:28qui voulait se marier pour obtenir les papiers,
00:10:30elle me le dit, elle me dit, j'ai dû faire ce mariage
00:10:34et je sais qu'aujourd'hui elle n'est pas bien face à sa conscience,
00:10:39parce que ce n'est juste pas possible,
00:10:41mais vous savez lorsque vous avez un procureur de la République au téléphone,
00:10:44ce n'est pas aussi simple que ça,
00:10:45et je comprends que certaines mères aient baissé les bras,
00:10:48mais moi vu que j'ai ces aveux, je ne souhaite pas baisser les bras
00:10:52parce que nous avons fait déjà des mariages qui nous paraissaient suspectieux,
00:10:57mais soi-disant c'était de l'interprétation de notre part.
00:11:00Là il n'y a aucune interprétation, puisqu'il a fait les aveux et...
00:11:03– Oui, vous avez les aveux signés, et à votre avis, Marlène Mourier,
00:11:07évidemment personne ne connaît, moi toute la France,
00:11:11mais à votre avis, est-ce qu'il y a beaucoup de mères,
00:11:14dans votre cas, enfin, amenées à effectuer des mariages
00:11:19dans des circonstances quand même pour le moins opaques,
00:11:24ou pour le moins douteuses,
00:11:27est-ce que vous pensez qu'il y a beaucoup de mères dans votre cas,
00:11:30ou dans le cas de Roberména ou d'autres ?
00:11:33– Oui absolument, nous sommes beaucoup de mères,
00:11:36puisque c'est pour ça que nous avons le soutien
00:11:38de l'Association des mères de France,
00:11:41aujourd'hui il y a cette tribune qui est diffusée,
00:11:45c'est parce que nous exprimons notre ras-le-bol,
00:11:47parce que nous, les mères, nous sommes sollicitées
00:11:50par les services de la justice, les services de l'État,
00:11:52pour faire des auditions,
00:11:54et on s'aperçoit que malgré ces entretiens que nous avons,
00:11:58avec les avis que nous émettons, on ne tient pas compte de nous,
00:12:02donc c'est vraiment du mépris à l'égard de la fonction
00:12:06que nous représentons,
00:12:08et si on en est là aujourd'hui,
00:12:09c'est pour exprimer vraiment notre ras-le-bol
00:12:11et dire stop à tout cela,
00:12:13même si je pense que les lignes vont bouger,
00:12:16puisqu'il y a un sénateur qui a réussi à faire acter
00:12:19une proposition de loi comme quoi les mères
00:12:24ont devait tenir compte de leur accord
00:12:27pour faire des mariages pour des personnes
00:12:30qui se trouveraient en situation irrégulière,
00:12:33parce que nous sommes en désaccord avec cela,
00:12:36et voilà, on pense que ça va bouger,
00:12:39et on l'espère en tout cas, par ma voix,
00:12:41par celle de Robert Ménard et les autres.
00:12:43– Et les autres, mais justement,
00:12:44il y a eu aussi une autre voix, en tout cas qu'on a entendue,
00:12:47quand il était invité de TF1 justement,
00:12:50face à Robert Ménard, le Président de la République,
00:12:54donc Robert Ménard l'a interpellé sur cette affaire d'OQTF
00:12:58qu'il devait exécuter, lui encore effectivement comme vous,
00:13:03sous le coup d'un procès,
00:13:07peut-être d'une mise en examen ou en prison,
00:13:11c'est intéressant parce que Emmanuel Macron
00:13:14a dit, écoutez, ce cas est ubuesque car le droit est mal fait,
00:13:19et le chef d'État a souhaité, il l'a dit sur TF1,
00:13:22tout le monde l'a entendu,
00:13:23que soit inscrite rapidement à l'Assemblée Nationale
00:13:26une proposition de loi interdisant le mariage
00:13:29pour les étrangers en situation irrégulière,
00:13:31évoquant un débat de bon sens,
00:13:34toujours Emmanuel Macron qui parle,
00:13:35alors vous l'avez dit, ça a été adopté en février par le Sénat,
00:13:39mais pas encore, si j'ai bien compris,
00:13:41par l'Assemblée Nationale, c'est bien ça.
00:13:43C'est bien ça, j'ai entendu effectivement
00:13:47la déclaration de M. le Président de la République,
00:13:50et je me suis mise en relation avec Stéphane Demy,
00:13:52qui est le sénateur de la Somme,
00:13:54qui a réussi à faire passer cette proposition de loi au Sénat,
00:13:58et M. le Sénateur m'a dit qu'il avait rendez-vous à l'Élysée
00:14:02cette semaine, justement, pour avoir une discussion,
00:14:06pour que cette proposition de loi puisse passer en deuxième lecture à l'Assemblée Nationale.
00:14:10– Parce qu'elle avait été refusée en première lecture,
00:14:13enfin, elle n'avait pas eu la majorité en première lecture,
00:14:16d'après ce que vous savez ?
00:14:18– Alors, d'après ce que je sais, c'est qu'elle est bien passée au Sénat,
00:14:20qu'ils essayent de la faire passer à l'Assemblée Nationale,
00:14:24et que là, c'est toute la discussion qui va se tenir cette semaine,
00:14:28pour faire en sorte que ça puisse passer.
00:14:31– Je dois dire que c'est assez étonnant, Mme le Maire,
00:14:35qu'un banquier de la République qui lui aussi est chargé
00:14:39de protéger les citoyens,
00:14:41va se mettre en position de vous menacer,
00:14:45alors que vous dites, c'est quoi l'illégalité ?
00:14:48C'est quoi l'irrégularité ?
00:14:51C'est quand même assez étonnant, ce système, comment il fonctionne,
00:14:55vous allez me dire que ce n'est pas nouveau,
00:14:57mais enfin, heureusement qu'il y a des gens, en tout cas, qui bougent,
00:15:00notamment aussi avec vous, assigné Stéphane Villemotte,
00:15:05le maire, oui c'est ça, on l'a dit, du coup,
00:15:07et Nicolas Daragon, le maire de Valence.
00:15:10Pour vous, vous pensez qu'il y a de bonnes chances aujourd'hui,
00:15:14pour que vous ayez qu'un de cause, avec cette loi ?
00:15:18– Écoutez, je pense qu'au niveau de cette loi,
00:15:23à partir du moment où elle a été actée par le Sénat,
00:15:27qu'il y a le rendez-vous cette semaine,
00:15:29et j'espère que toute la population de la France entière est entendue,
00:15:33parce que nous avons un soutien énorme, énorme,
00:15:37de la population locale, de la population nationale,
00:15:40je reçois des milliers de messages, des centaines d'appels,
00:15:45et la France, les Français en ont ras-le-bol aussi.
00:15:49Et là, il faut que je pense que les politiques entendent cela,
00:15:56et je crois que c'est pour ça que le Président de la République
00:15:58l'a certainement entendu, et l'a compris, en tout cas, je l'espère,
00:16:03mais des personnes de tout bord politique,
00:16:05je pense qu'on fait l'unanimité sur cette situation
00:16:09qui est complètement, effectivement, ubuesque.
00:16:11– Tout à fait, merci Marlène Mourier,
00:16:14je rappelle que vous êtes maire de Bourg-les-Valences,
00:16:17et en tout cas, vous continuerez, si des situations, pour vous,
00:16:20se présentent de cette façon, que ce soit au QTF ou aux situations régulières,
00:16:24vous continuerez à refuser de le faire ?
00:16:28– Oui, absolument, en mon âme et conscience,
00:16:31parce que, pour moi, je serai complice, finalement,
00:16:35d'une violation des règles de droit,
00:16:38et de manipulation de l'institution du mariage.
00:16:40Et ça, je ne peux pas, j'aime bien me regarder
00:16:43dans la glace le matin quand je me lève,
00:16:45et j'ai des convictions et beaucoup de valeurs.
00:16:47– Écoutez, je souhaite que beaucoup de gens à travers la France,
00:16:50et je suis sûr, en tout cas, que nos éditeurs,
00:16:52mais bien au-delà aussi, souhaitent se regarder en face,
00:16:56et je crois que c'est la plus belle des vertus.
00:16:59Merci.
00:17:00– Ici Sud Radio, les Français parlent au français,
00:17:09les carottes sont cuites, les carottes sont cuites.
00:17:14– Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:17:17– Oui, mais un certain nombre de Français
00:17:19n'ont pas le droit de parler au français,
00:17:21oui, en principe, n'ont pas le droit,
00:17:24eh bien, ce sont les militaires,
00:17:25c'est pour ça qu'on appelle l'armée la grande muette.
00:17:28Mais des fois, des fois, des moments,
00:17:30peut-être, effectivement, étant citoyens français comme les autres,
00:17:34et peut-être un tout petit peu différemment des autres,
00:17:38puisqu'ils sont chargés de protéger, justement,
00:17:41l'histoire des Français et le pays,
00:17:43eh bien, ils ont envie de s'exprimer, et ils s'expriment.
00:17:46On en parle tout de suite.
00:17:48– Sud Radio André Bercov.
00:17:50– Ça balance pas mal.
00:17:52– Bercov, dans tous ses états,
00:17:54ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:17:56– Mon général, j'ai souvenance d'une pitié qui venait de la France,
00:18:00il paraît qu'il ne faut plus en parler.
00:18:04Il y en a que ça gêne aux entournures,
00:18:06je me souviens des manucures,
00:18:08je n'ai plus de main, je ne peux rien prouver.
00:18:11– Eh, Léo Ferré, mon général,
00:18:13il paraît qu'il ne faut plus parler de la France,
00:18:15et oui, vous voyez même, Léo Ferré, l'anarchiste,
00:18:18eh bien, il posait aussi la question,
00:18:20et pourquoi on en parle ?
00:18:22Eh bien, parce que, vous vous rappelez,
00:18:24on avait reçu Favre Bernadac, le place d'armes,
00:18:29la tribune controversée, il y a exactement 4 ans,
00:18:32enfin, en avril 2021,
00:18:35il y avait une tribune, on avait appelé ça la tribune des généraux,
00:18:39notamment deux anciens généraux avaient dénoncé le délitement de la France,
00:18:44et puis, 4 ans après, on va revenir là-dessus évidemment,
00:18:48ont été tout simplement arradiés.
00:18:51– Oui, radiés pour manquement aux devoirs de réserve.
00:18:56Bonjour Général Cousteau.
00:18:57– Bonjour M. Bercoff, et je salue également tous les amis de la France.
00:19:00– Eh bien oui, c'est une bonne chose.
00:19:03Donc vous avez, André Cousteau,
00:19:06vous avez, avec le général Paul Pellizzari,
00:19:09vous avez été radiés pour manquement aux devoirs de réserve.
00:19:14D'abord, je voudrais rappeler,
00:19:15vous êtes actuellement, Général, deuxième section,
00:19:17je voudrais que vous nous expliquiez ce que veut dire la deuxième section.
00:19:21– Oui, tout d'abord, je vous dois des compliments,
00:19:24car vous êtes une espèce en bois de disparition, donc à protéger.
00:19:27Je veux parler des journalistes qui vont à la source pour avoir les informations.
00:19:32Merci de m'avoir invité.
00:19:34Alors, les devoirs de réserve, pour nous, c'est tout simplement une arnaque.
00:19:39Je vais vous expliquer.
00:19:41Quand on est en activité, Général,
00:19:44et quand il est en activité, il est en première section.
00:19:47– Oui.
00:19:48À partir de 2001, pour moi, lorsque j'ai quitté l'activité,
00:19:52je suis passé en deuxième section, évidemment.
00:19:56Je m'étais toujours tenu aux devoirs de réserve,
00:19:59puisque rappelable au coup de sifflet par le ministre.
00:20:02– Oui, à l'heure actuelle, vous êtes rappelable.
00:20:04– Oui, en deuxième section.
00:20:05– En deuxième section, c'est ça.
00:20:06– Alors, dans les faits, c'est exceptionnel, si tant est que ça se produise,
00:20:09mais, à ce titre, nous bénéficions d'un abattement de 10%
00:20:14sur notre déclaration de revenus, comme si nous étions en service.
00:20:18– D'accord.
00:20:19– À partir de 67 ans, je suis passé de la deuxième section à la retraite, statutairement.
00:20:28D'ailleurs, ma solde de retraite est devenue une pension de retraite
00:20:33payée non pas par un ministre des Armées, mais par un ministre des Finances.
00:20:37J'ai perdu le bénéfice de l'abattement de 10%,
00:20:42mais il y a eu une arnaque dans la mesure où le ministre,
00:20:46lorsqu'il s'est adressé à moi,
00:20:49s'est adressé à M. le Général, deuxième section André Cousteau.
00:20:52C'est-à-dire que, statutairement, je suis en retraite,
00:20:55mais en me collant à cette étiquette, c'était sous-entendu,
00:20:59vous êtes tenu aux devoirs de réserve.
00:21:01C'était une véritable arnaque, parce qu'en première section,
00:21:05je ne peux pas m'exprimer.
00:21:07– D'accord.
00:21:07– En mise en position, non plus.
00:21:10Et aujourd'hui, il faut encore que je ferme ma gueule,
00:21:13mais c'est quand je serai dans la tombe que je pourrai parler.
00:21:16Je serai un sous-citoyen.
00:21:18Je rappelle quand même que lorsque je me suis engagé dans l'armée,
00:21:22lorsque j'étais en train de s'inscrire,
00:21:24je savais que la règle du jeu,
00:21:26c'est que je pouvais laisser ma vie pour la France.
00:21:29Et je serai parmi la seule catégorie qui ne pourrait pas s'exprimer,
00:21:34alors que la France est, plus qu'en délitement, détruit au quotidien.
00:21:40Voilà, donc c'est une véritable arnaque.
00:21:43– Oui, c'est-à-dire que ce que vous dites, en fait,
00:21:45je ne suis plus en deuxième section, je ne suis plus rappel…
00:21:51Quand vous êtes à la retraite, vous n'êtes plus rappelable,
00:21:53si j'ai bien compris.
00:21:54– Absolument, c'est l'usage qui nous fait rappeler en deuxième section.
00:21:57– C'est ça, d'accord.
00:21:58– Je ne suis plus rien du tout.
00:21:59– C'est ça.
00:22:00– Mais je me considère comme un sous-citoyen.
00:22:02– C'est ça, vous êtes un citoyen français à la traite,
00:22:05mais on vous traite en sous-citoyen,
00:22:07parce qu'on vous dit, non, non, vous n'avez toujours pas le droit de parler.
00:22:10– Voilà, c'est ça.
00:22:10– D'accord.
00:22:11Alors, justement, et pourquoi ?
00:22:13Et alors, vous avez parlé, il y a plusieurs choses,
00:22:16d'ailleurs, c'était bien de mettre les choses au point de ce point de vue-là,
00:22:19et vous, et encore une fois, Paul Pélizari, et puis bien d'autres,
00:22:23effectivement, vous demandez à être traité comme tout citoyen français,
00:22:28pas plus, mais pas moins, en tout cas.
00:22:30Et alors, qu'est-ce que vous dénoncez ?
00:22:32Alors, on avait parlé longuement de, effectivement, la lettre des généraux,
00:22:37il y a quatre ans, le délitement du pays,
00:22:40la haine entre communautés alimentée par un certain antiracisme,
00:22:43je rappelle les hordes de banlieues, etc.
00:22:46Et vous disiez, d'ailleurs, que vous étiez disposé à sauter
00:22:49en ligne une politique qui prend en considération la sauvegarde de la nation,
00:22:53et vous disiez que le laxisme continuait à se répandre.
00:22:57Maintenant, la question que je voudrais vous poser ici,
00:22:59si vous pensez, et vous êtes un certain nombre,
00:23:02parce que vous êtes un certain nombre, y compris les civils,
00:23:04parmi les qui avaient soutenu cette lettre,
00:23:07si la situation aujourd'hui, Général Cousteau,
00:23:11ça m'intéresse vraiment à votre point de vue de citoyen, je dirais,
00:23:14de militaire citoyen, si la situation est aussi grave,
00:23:18est-ce qu'il n'y aurait pas une proposition de loi, ou je ne sais pas,
00:23:23est-ce que certains officiers d'actifs devraient être autorisés à parler,
00:23:27ou vous estimez que, de toute façon, non, il ne faut pas que l'armée parle,
00:23:31c'est l'armée, je parle d'armée d'actifs, effectivement,
00:23:35il faut que ça reste comme ça, parce que c'est trop dangereux,
00:23:38sinon ça peut amener des débordements.
00:23:40Je voulais savoir quelle est votre position à ce sujet.
00:23:42– Je pense que mes camarades d'actifs sont effectivement soumis au devoir de réserve.
00:23:48En revanche, moi, je peux dire, écrire ce qu'ils ne peuvent ni dire ni écrire.
00:23:53Je ne suis pas leur porte-parole, mais je parle avec certains,
00:23:58donc eux, ils obéissent à l'ordre macronien qui est mieux que le chaos,
00:24:05et le moment venu, on avisera.
00:24:10– D'accord, ah oui, vous laissez beaucoup de sous-entendu, mais écoutez…
00:24:14– À chaque jour, suffit s'appeler.
00:24:17– Oui, l'ordre macronien, c'est le chaos, vous allez être très fort,
00:24:20vous allez être assez dur en besogne, là.
00:24:23J'entends souvent des résistants qui me disent que le chaos est inévitable en France,
00:24:28car qu'est-ce qui va bien aujourd'hui en France ?
00:24:32Il faut réfléchir longtemps avant de trouver.
00:24:35– Ce qui va bien, les paysages, le vin, l'art de vivre à la française,
00:24:40vous dit, il n'existe plus pour vous ?
00:24:42– Si, le paysage existe encore en partie, mais est-ce qu'on peut compter les mécontents ?
00:24:51Quelle proportion de Français soutient le Président ?
00:24:54Moins de 20% ?
00:24:56Sa légitimité est en cause.
00:24:58Alors, je ne vais pas m'engager sur ce terrain.
00:25:00– Non, bien sûr, puis il a été élu, il a été élu environ en 2027,
00:25:04ça c'est autre chose.
00:25:05Mais ce qui m'intéresse, c'est justement ce côté,
00:25:09parce que vous avez quand même quelque chose de très précis,
00:25:13il y a une plainte, votre plainte, Général Cousteau,
00:25:19devant la Cour de justice de la République,
00:25:22contre le Premier ministre d'alors, Gabriel Attal,
00:25:24Sébastien Lecornu qui était ministre des armées,
00:25:27et Stéphane Séjourné qui était à l'époque ministre des affaires étrangères,
00:25:31vous entendiez, vous et d'autres, dénoncer la cession à l'Ukraine
00:25:35d'équipements militaires prélevés sur les stocks de l'armée française.
00:25:39Ça c'est important, j'aimerais que vous expliquiez sur le sujet,
00:25:42de quoi s'agit-il ?
00:25:43– C'est la vraie cause de la sanction,
00:25:46parce qu'il n'y a pas de relation directe avec ce qui s'est passé il y a 4 ans.
00:25:51Le Général Pélizari n'avait pas signé la lettre.
00:25:54Moi-même je l'avais signée, mais j'ai eu l'honneur de faire partie
00:25:58de la charrette des 6 généraux présumés coupables.
00:26:00L'affaire a été entendue, tranchée, la page a été tournée.
00:26:05– Qu'est-ce qu'il y a eu comme conséquences à ce moment-là ?
00:26:07– Bien, 4 mois plus tard, nous avons reçu une lettre,
00:26:11nous proposant de demander à Trudradier d'Écran,
00:26:14c'est-à-dire qu'on nous proposait de nous demander à être sanctionnés nous-mêmes.
00:26:17– De vous radier vous-même, enfin oui.
00:26:19– Oui, parce que c'est une question de droit de réserve, le devoir de réserve, pardon.
00:26:23Bon, alors, qu'est-ce qui s'est passé là ?
00:26:25On nous a rapproché des faits qui se sont passés en mars et mai 2024.
00:26:31Mais la lettre que j'ai reçue du ministre est arrivée à la fin de l'année.
00:26:36Et bizarrement, seul le Général Pélizari et moi avons été convoqués,
00:26:42alors que d'autres se sont exprimés également
00:26:45dans des termes pas très amènes vis-à-vis du pouvoir.
00:26:47Je pense en particulier à mon ami et complice, le Général Dominique Delawarde,
00:26:52aux objets de qui je suis allé il y a quelques jours.
00:26:55Il avait un langage de vérité, c'était un vrai professionnel de la réinformation
00:27:01qui évidemment ne plaisait pas toujours au pouvoir.
00:27:03Alors, pour ce qui nous concerne, avec Pélizari,
00:27:06nous sommes les deux seuls qui avons déposé plainte.
00:27:10Pourquoi ? Parce que ces trois ministres ont violé l'article 411.3 du Code pénal
00:27:18en permettant ou en fournissant des moyens militaires à une puissance étrangère,
00:27:22en l'occurrence les crènes,
00:27:23mais moyens qui ont été prélevés en partie sur nos propres forces.
00:27:28Évidemment, ils n'ont pas fait ça de leur propre initiative.
00:27:31C'est avec la caution sinon les ordres du Président.
00:27:35– Qui est chef des armées, quand même.
00:27:37– Mais ce que je constate, c'est que moi,
00:27:41je dénonce la violence de la loi par des ministres,
00:27:46et c'est moi qui suis sanctionné.
00:27:48Elle n'est pas belle la France ?
00:27:51Oui.
00:27:52– Vous avez été sanctionné, oui, pour ça.
00:27:54– Je suis rayé des cadres, oui.
00:27:56– Vous êtes rayé des cadres.
00:27:57Et en fait, sur le fond, effectivement, vous dites,
00:28:02on a déshabillé, c'est pas déshabillé Pierre pour habiller Paul,
00:28:05déshabillé France pour habiller Ukraine, en l'occurrence.
00:28:08C'est ça, une métaphore, une image.
00:28:12Mais est-ce qu'on l'a vraiment prélevé sur les stocks ?
00:28:14C'est-à-dire que c'est vraiment,
00:28:16ce n'est pas parce que la France n'a pas été le seul pays
00:28:19qui a aidé l'Ukraine et il y a eu des accords européens,
00:28:22en tout cas un certain nombre de deux,
00:28:24qui disent voilà, il faut aider l'Ukraine,
00:28:25non seulement en argent, mais en matériel, etc.
00:28:32Vous vous estimez, pourquoi ?
00:28:33Est-ce qu'on l'a... alors, ma question est ça,
00:28:36mais écoutez, si le chef des armées, président Abulik,
00:28:39décide en toute conscience de faire cela,
00:28:44est-ce que je reviens au droit ?
00:28:45Est-ce que le droit, on lui en donne le droit ou pas ?
00:28:48Et si on lui en donne le droit, pourquoi cette plainte, votre plainte ?
00:28:52– Écoutez, il y a deux choses, il y a la forme et le fond.
00:28:55Sur la forme, le code pénal est violé, ça c'est indiscutable.
00:28:59– Pourquoi ?
00:29:00– C'est pas moi qui vais le demander.
00:29:01– Non, je comprends.
00:29:02– Parce qu'il en a bu de pouvoir, tout simplement.
00:29:04Le président fout au pied la constitution et la loi quand il veut.
00:29:09C'est comme ça que ça se passe aujourd'hui.
00:29:13Sur le fond, bon, après tout, son choix,
00:29:17c'est le choix d'un politique, d'un président.
00:29:20Mais cette guerre en Ukraine,
00:29:21parce qu'il y a une chose quand même qui choque moi,
00:29:23on aurait pu l'éviter.
00:29:25Je vais pas revenir sur les différents facteurs,
00:29:29mais j'observe qu'un ancien président de la République,
00:29:33qui aujourd'hui est à l'Assemblée nationale,
00:29:35a dit, comme la chancelière allemande,
00:29:37qu'il n'avait jamais eu l'intention de faire appliquer les accords de Minsk.
00:29:41Mais là, je suis scandalisé.
00:29:44Et là, je dis, madame la présidente de l'Assemblée nationale,
00:29:47mesdames et messieurs les députés,
00:29:50ça ne vous choque pas qu'un ancien président ait discrédité la voie de la France
00:29:57sur la place internationale et fasse l'objet
00:30:00d'un mandat d'arrêt international de la part de la Russie.
00:30:03Alors, voilà ce que se permet un ancien président,
00:30:06et moi, je suis sanctionné.
00:30:10Ça me choque.
00:30:10– Ça vous choque, oui.
00:30:12– Cet homme devrait être inéligible à vie.
00:30:15Ça, c'est mon opinion et je la partage.
00:30:16– Ça, c'est votre opinion et vous avez le choix de vos opinions.
00:30:19Et on verra si elle est partagée.
00:30:22– Juste un mot, vous avez réagi face...
00:30:27Qu'est-ce que vous avez fait face à cette radiation ?
00:30:29Vous avez demandé à ce qu'elle soit,
00:30:31que cette décision soit radiée elle-même ?
00:30:35– L'affaire est en cours, cher monsieur.
00:30:38Alors, quand on va à la bataille, on ne dit pas ce qu'on va faire.
00:30:43On le fait, et apprends pas le commenter.
00:30:45On ne va pas rester là.
00:30:46Il ne faut quand même pas exagérer.
00:30:49Car même le passage devant le Conseil supérieur des armées,
00:30:52c'est un marché dû, pourquoi ?
00:30:56C'est le politique qui nous a convoqués,
00:30:58c'est le politique qui sanctionne.
00:31:01Le Conseil, lui, il donne un avis.
00:31:04Ça n'est pas de la justice, c'est de la discipline.
00:31:08Et quel que soit l'avis du Conseil, le politique tranche.
00:31:12Mais moi, on m'a lourdement incité à demander
00:31:16à travailler des cas de moi-même.
00:31:18Si je l'avais fait, la procédure s'est arrêtée.
00:31:22Mais à mesure où j'ai refusé, mécaniquement,
00:31:26j'avais une chance de ne pas y être réélu des cas,
00:31:28comme il y a 4 ans.
00:31:30Donc c'est un marché dupe.
00:31:31Là, j'ai été sanctionné, mais ça ne rime pas à grand-chose.
00:31:37On ne peut pas, comment, objectivement,
00:31:40et avec un peu de bon sens,
00:31:41accepter de demander à être réélu des cas de nous-mêmes.
00:31:44– Mais ça ne change rien matériellement à votre situation, aujourd'hui ?
00:31:49– C'est une mesure qui est infamante, d'abord.
00:31:53Pourquoi ?
00:31:54Alors, d'une part, nous perdons la carte d'identité militaire.
00:32:00Deuxièmement, je n'ai plus le droit de mettre en uniforme.
00:32:03Et troisièmement, alors ça,
00:32:05je perds la réduction incentive, le quart de place.
00:32:08J'utilise très peu.
00:32:09C'est-à-dire qu'on nous ramène...
00:32:11– C'est un symbole, oui, de dégradation.
00:32:13– Exactement, on s'établera de notre passé de soldat.
00:32:17C'est ignoble, d'autant plus que ceux qui sanctionnent
00:32:22n'ont jamais pris le moindre risque pour leur propre personne.
00:32:27Désolé.
00:32:28– On vous entend.
00:32:30En tout cas, écoutez, l'affaire est publique,
00:32:33et vous en parlez, et puis on continuera de suivre cela.
00:32:36Merci, Général Cousteau.
00:32:38– Mais nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts.
00:32:43– Pour un peu de douceur dans ce monde de brut, André,
00:32:46je rappelle que c'est bientôt la fête des mères
00:32:48et que Sud Radio fait gagner un joli petit bracelet
00:32:50de la collection aux lettres de la marque Levent à lafrancaise.com,
00:32:53sans transition, je suis désolée.
00:32:56C'est un joli bracelet à offrir à sa mère,
00:32:58finition dorée intégralement fabriquée en France,
00:33:00confectionné à la main, cordon garanti à vie,
00:33:02résistant à l'eau, unisex et sans allergènes.
00:33:06Et c'est à gagner en participant par téléphone.
00:33:08Vous pouvez appeler le 0 826 300 300.
00:33:11– Votre nom sera peut-être tiré au sort par André Bercoff himself,
00:33:14bien sûr, qui annoncera le nom du vainqueur tout à l'heure.
00:33:17– Et nous n'oublions pas, tu honoreras ton père et les bijoux de ta mère.
00:33:20Les Français parlent au français.
00:33:26Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:33:28Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:33:31– Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:33:33– Et je suis très heureux, très très très heureux
00:33:36de faire plaisir à mon équipe, à Maud, à Julien et à Manu,
00:33:40qui sont de grands admirateurs des Schtroumpfs,
00:33:42qui sont vraiment, mais quoi, ils adorent les Schtroumpfs.
00:33:46Moi aussi d'ailleurs, il faut le dire.
00:33:47Eh bien, on va parler des Schtroumpfs. Pourquoi ?
00:33:49Eh bien, on a eu le Woodstock des Schtroumpfs.
00:33:52À tout de suite.
00:33:53– Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:33:56Les perles du jour.
00:33:58– Viens au pays des Schtroumpfs, les petits êtres bleus.
00:34:01Viens au pays des Schtroumpfs, les trucs des merveilleux.
00:34:05– Ah oui, qu'est-ce qu'on aimerait être au pays des Schtroumpfs ?
00:34:09Vous savez, c'est pour ça qu'on aime vivre en théorie,
00:34:11parce qu'en théorie, ça se passe toujours bien.
00:34:13Eh bien, voilà, la petite ville bretonne du Finistère, Landernot.
00:34:17Landernot, c'est aussi les Leclercs, il ne faut pas oublier.
00:34:20Édouard Leclerc, l'épicier du Landernot.
00:34:23Eh bien, écoutez, on a battu, on a battu, c'est mieux que Tchouz, France.
00:34:27On a battu le record du monde de rassemblement de Schtroumpfs.
00:34:31Oui, oui, oui, samedi dernier, le 17 mai,
00:34:35le rassemblement dans le Finistère à Landernot
00:34:38a réuni 3076 personnes déguisées en Schtroumpfs.
00:34:42Vous voyez un peu, 3000 Schtroumpfs, mais c'est quand même,
00:34:45c'est plus qu'un rassemblement, c'est un meeting,
00:34:47c'est plus qu'un meeting, c'est une insurrection.
00:34:49Voilà, ils étaient là, Schtroumpfs, Schtroumpfettes,
00:34:52grands Schtroumpfs, petits Schtroumpfs, etc.
00:34:54Et alors, c'est intéressant, parce que le maire de Landernot
00:34:57s'est dit qu'il faudrait qu'ils soient tous là pour la photo,
00:34:59c'est très important.
00:35:00Imaginez plus de 3000 Schtroumpfs réunis comme ça,
00:35:03ça va être dans le monde entier.
00:35:04Eh bien, il a pris un arrêté municipal.
00:35:06Intéressant.
00:35:07Il a interdit aux bars de la ville, ce jour-là,
00:35:11de vendre des poissons aux Schtroumpfs pendant le comptage du rassemblement.
00:35:14Parce qu'évidemment, évidemment, si les Schtroumpfs allaient se bourrer,
00:35:18la gueule, excusez, de l'expression,
00:35:21eh bien, ils ne seraient pas là,
00:35:23ils seraient en train encore de bagnoler dans les bars.
00:35:26Voilà, Schtroumpfs toujours prêts, Schtroumpfs toujours présents.
00:35:30Eh bien, vive le Landernot, vive la Bretagne,
00:35:33et vive les Schtroumpfs.
00:35:47Écrit l'histoire, écrit l'histoire,
00:35:48et oui, vous savez, on dit toujours que l'histoire est écrite par les vainqueurs.
00:35:52Alors, en l'occurrence, je ne sais pas si Donald Trump est vainqueur ou pas.
00:35:55Donald Trump, vous savez, il parle beaucoup, beaucoup, beaucoup.
00:35:58Il n'arrête pas.
00:35:59C'est un discours, c'est un meeting, c'est une conférence de presse.
00:36:02Bon, à 78 ans, c'est pas mal, surtout quand on connaît l'état réel
00:36:07dans lequel était son prédécesseur.
00:36:10Mais, eh bien, un discours à Doha, au Qatar,
00:36:13il est revenu sur les commémorations du 8 mai,
00:36:16vous savez, les 80 ans de la fin de la secondaire mondiale.
00:36:20Et là, quand même, Trump a fait un peu du over Trump.
00:36:24Et voilà ce qu'il a dit, on traduira.
00:36:27Écoutez ce qu'il a dit à Doha, Qatar, c'était donc il y a deux jours.
00:36:31Écoutez.
00:36:49Eh bien, voilà, voilà ce qu'il dit, notre Donald J. Trump.
00:36:53Oh, nous aimons la France, n'est-ce pas ?
00:36:54Oui, oui, mais je pense quand même qu'on a fait un peu plus
00:36:57pour gagner la guerre que la France.
00:36:59On est d'accord, on est d'accord.
00:37:00Vous savez, je ne peux pas faire le malin, le wise guy.
00:37:03Mais, ajoute-t-il, toujours Donald Trump,
00:37:06quand Hitler a fait son discours à la tour Eiffel,
00:37:10je dirais que ce n'était pas vraiment idéal.
00:37:13Alors, attendez, Donald, Donald, vous avez des...
00:37:17Mais vous avez des foultitudes de conseillers,
00:37:20de speechwriters, de gens qui regardent.
00:37:22Alors, je veux bien que vous fassiez tout,
00:37:24mais au moins vérifiez.
00:37:25Écoutez, Hitler, Hitler,
00:37:28il est venu à Paris deux heures et demie en juin 40.
00:37:32D'ailleurs, à ce propos, je recommande,
00:37:34lisez le bouquin de Michel Guénard chez Grasset,
00:37:36Une journée à Paris étonnante.
00:37:38Il a passé deux heures et demie, il est venu en avion,
00:37:41il est reparti, il a fait le tour d'un certain nombre de monuments.
00:37:45Il y a un film, d'ailleurs, qui l'illustre,
00:37:47enfin le film de quelqu'un qui l'accompagnait.
00:37:49Il a été au Trocadéro, il a regardé la tour Eiffel du Trocadéro,
00:37:55mais il n'a pas prononcé un mot.
00:37:57Et non, non, Mr Trump,
00:38:00il n'y a pas eu de discours de Hitler devant la tour Eiffel.
00:38:04Il n'y a pas eu de discours du tout à Paris, je vous dis.
00:38:07Il est resté en tout et pour tout, deux heures et demie.
00:38:10Alors, écoutez,
00:38:11Dear President of the United States,
00:38:13Dear Donald J. Trump,
00:38:15c'est très bien de parler,
00:38:16mais de temps en temps, il faut quand même un peu vérifier.
00:38:19Ça ne fait pas de mal, je vous assure,
00:38:21ça ne fait du tort à personne.
00:38:23Donc, please, Mr Trump,
00:38:25stay a wise guy and not a bavard.
00:38:55Bravo, Pascal.
00:38:57Un bisou et un bisou d'André Bercoff.
00:38:59Absolument, absolument.
00:39:01Rendez-moi mon papier, André.
00:39:02Rendez-moi mon papier tout de suite, merci.
00:39:04Donc, Pascal a gagné un bracelet personnalisé
00:39:06de la collection Lettres de Levent à la Française.com.
00:39:09Si vous voulez participer à ce jeu,
00:39:10il vous suffit d'appeler le 0 826 300 300
00:39:15dans chaque émission et toute la semaine.
00:39:18Voilà, et oui, ça n'est pas d'hier, ça.
00:39:21Effectivement, ça ne me rajeunit pas.
00:39:23Mais voilà, on avait, on attendait la prof et on attendait la prof
00:39:27parce que la prof nous racontait des tas d'histoires et tout.
00:39:29Et là, aujourd'hui, on n'attend pas la prof.
00:39:31Elle est là et on va faire classe.
00:39:33Et oui, vous avez tous fait classe.
00:39:35Vous avez tous fait classe.
00:39:36Maintenant, c'est vos petits-enfants ou vos enfants,
00:39:38vous-mêmes, qui ne se rappellent pas de ces années d'école ?
00:39:42Eh bien là, la prof, elle est là.
00:39:44Elle s'appelle Ophélie Roch.
00:39:46Elle a écrit Antisèche d'une prof pour suivre,
00:39:49survivre à l'éducation nationale.
00:39:52Et je peux vous dire, parce qu'elle est là,
00:39:55elle a bien survécu, enfin, jusqu'à présent.
00:39:57Ça a l'air plutôt d'aller.
00:39:58Elle n'est pas, effectivement, sur une civière.
00:40:01Elle n'est pas du tout en soins palliatifs.
00:40:04Non, non, ça va, Ophélie Roch.
00:40:05Alors, vous avez écrit ce livre, Antisèche d'une prof.
00:40:09C'est paru, ça vient de paraître aux presses de la cité.
00:40:11Et je trouve que c'est un livre très drôle et très instructif
00:40:13parce que vous parlez de tout.
00:40:16C'est-à-dire les situations des profs, des élèves, il y a tout.
00:40:20Depuis la sexualité à l'école jusqu'à la sécurité en passant,
00:40:24par les gommes, les crayons, le matériel, tout, tout, tout.
00:40:29Alors, vraiment, rien de ce qui est scolaire ou ne vous est étranger.
00:40:34Et en fait, on a envie de vous dire...
00:40:36Bon, écoutez, on va faire un petit cours d'une heure.
00:40:39D'ailleurs, je vous recommande, franchement,
00:40:41même si vous n'êtes plus à l'école,
00:40:42et surtout si vous n'êtes plus à l'école,
00:40:44lisez parce que c'est un très joli portrait
00:40:47de ce qui se passe aujourd'hui.
00:40:48Et moi, je vais vous dire la première chose qui m'a frappé en Véliroc.
00:40:52C'est qu'aujourd'hui, on dit, là, l'école, c'est fichu, c'est fini.
00:40:55Vous avez vu, c'est la jungle.
00:40:57Effectivement, on sait qu'il se passe des choses terribles.
00:41:00On ne va pas rappeler Samuel Paty,
00:41:01on ne va pas rappeler les professeurs qui ont été assassinés ou égorgés.
00:41:04On ne va pas rappeler la violence.
00:41:06Mais enfin, quand même, on vit.
00:41:08Alors, est-ce qu'on exagère, effectivement,
00:41:11vous me le direz, dans un climat de rappel médiatique violent sur l'école ?
00:41:17Et puis, surtout, on dit, oui, le pédagogisme,
00:41:20l'enfant roi, on l'a tué, on n'apprend plus rien,
00:41:23transmission du savoir terminée, le niveau monte, c'est faux,
00:41:26le niveau baisse, etc., etc.
00:41:28Or, quant au niveau de livre, ce n'est pas du tout ce que vous dégagez.
00:41:32Alors, dites-moi, c'est vous qui vous trompez ou c'est les autres qui se trompent ?
00:41:36Ah non, ça ne peut pas être moi qui me trompe, je refuse de croire ça.
00:41:39Non, en vrai, ce livre, c'est un peu étonnant de la manière dont il a été fait
00:41:44parce que ce n'était pas une volonté de ma part.
00:41:46C'est à force de raconter un peu des anecdotes, à droite et à gauche,
00:41:50que des gens ont dit, ah, mais ce serait sympa si tu pouvais un peu,
00:41:52je ne sais pas, les condenser, les choses comme ça.
00:41:54Des amis à qui vous parliez ?
00:41:55Oui, des amis, en faisant, ah, c'est quand même rigolo,
00:41:57et des amis qui n'étaient pas profs, d'ailleurs.
00:41:58En général, c'était souvent des gens qui ne travaillaient pas dans le milieu,
00:42:01qui trouvaient ça incroyable ce qui se passait ou tout simplement drôle.
00:42:04Et c'est vrai que c'est cette drôlerie, en fait, qui m'a donné envie de faire le livre
00:42:08parce que je ne voulais pas faire quelque chose qui soit un recueil d'anecdotes.
00:42:11Ça aurait pu être valable en soi.
00:42:13Je pense qu'il y en avait suffisamment pour faire plusieurs tomes.
00:42:16Mais je voulais faire un livre qui parte de chiffres concrets,
00:42:20c'est-à-dire que le livre est basé sur des rapports un petit peu pénibles,
00:42:23entre guillemets, les rapports d'État,
00:42:25sur des rapports où j'ai lu comment est le bâti scolaire en France,
00:42:30quel est l'état des climatiseurs.
00:42:31Oui, c'est intéressant, on parlait des tables, des bureaux, de tout le truc.
00:42:34C'est vraiment un truc du concret parce que je pense que trop souvent,
00:42:37les gens, en fait, ils oublient cette partie-là.
00:42:39C'est vrai que souvent, on se concentre sur les problèmes
00:42:41et on ne regarde même pas un petit peu ce qui nous entoure.
00:42:43Or, l'école, c'est quand même quelque chose où on passe quasiment...
00:42:47Alors, pour les élèves, 8 heures par jour,
00:42:48pour les professeurs, parfois un peu plus, un peu moins selon les journées.
00:42:51Mais c'est quand même intéressant de partir de ce bâti,
00:42:54de partir de ces petits objets du concret
00:42:56qui finalement, une gomme, ce n'est jamais qu'une gomme avec un élève.
00:42:58Et c'est ça que je voulais un petit peu dire dans le livre,
00:43:01c'est partons de chiffres officiels, sérieux, précis.
00:43:06Et derrière ça, derrière ce sérieux, cette précision, mettons la vie en fait.
00:43:10Parce qu'une chaise, ce n'est pas qu'une chaise.
00:43:12Une chaise, est-ce que c'est une arme de défense qu'un élève va utiliser contre un autre ?
00:43:15Est-ce qu'une chaise, ça va être un moment où elle va servir un petit peu de balançoire ?
00:43:21Est-ce qu'une chaise, elle va avoir 50 chewing-gums collés sous elle ?
00:43:24Est-ce qu'une chaise, elle va tout d'un coup se rompre en plein cours ?
00:43:29Par exemple, pour une petite anecdote,
00:43:31vous voyez, dans certains établissements, ils nous mettent une chaise de professeur.
00:43:35C'est-à-dire qu'il y a un petit coussin, il ne faut pas non plus chercher trop loin.
00:43:39On est loin du fauteuil de Gérard Larcher, mais on a quand même un petit coussin, si vous voulez, pour un peu...
00:43:43Je précise qu'Ophélie Roch a peu de choses du point de vue distribution de cellules avec Gérard Larcher,
00:43:49je le dis en passant.
00:43:51Oui, mais alors, c'est intéressant, et vous parlez aussi,
00:43:55vous dites, regardez la salle des profs, tout le monde est fini en fantasme
00:43:58quand on n'a jamais été prof sur la salle des profs.
00:44:00Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui se dit ?
00:44:02Pas grand-chose quoi.
00:44:04Non, c'est un petit peu, en fait, un espace de...
00:44:07Mais c'est comme, en fait, je pense que les professeurs n'ont pas quitté parfois le statut d'élève, en fait.
00:44:12C'est-à-dire qu'on retrouve un petit peu exactement la même chose que dans une cour de récré
00:44:16version salle des profs.
00:44:18C'est-à-dire qu'on ne parle pas exactement des mêmes choses,
00:44:20mais comme partout il y a des potins, comme partout
00:44:22qui prend du café, qui prend du thé,
00:44:24qui va voler dans les casiers des autres.
00:44:26C'est exactement, finalement,
00:44:28le même microcosme
00:44:30qui fait que moi, quand c'est une reconversion,
00:44:32ça n'a pas été une vocation le métier du professora.
00:44:34C'est pour ça aussi que j'ai un regard amusé dessus.
00:44:36C'est que c'est un regard qui est
00:44:38plein de tendresse, mais aussi,
00:44:40voilà, j'ai pas été illusionnée par le métier.
00:44:42Mais alors, justement, qu'est-ce qu'on faisait avant ?
00:44:44Et qu'est-ce qui vous a amené à dire...
00:44:47Tu sais, je veux dire, prof, parce qu'aujourd'hui, on dit
00:44:49« Oulala, prof, c'est très compliqué, ne l'en croyez pas », etc.
00:44:52Expliquez-nous, vous étiez dans...
00:44:54Moi, j'avais fait les classes préparatoires littéraires,
00:44:56après j'avais fait l'école du Louvre,
00:44:58et c'est au moment de travailler dans le milieu
00:45:00un peu du marché de l'art, je me suis aperçue qu'il manquait
00:45:02une veine sociale, une veine que je
00:45:04connaissais par oui-dire, parce que
00:45:06ma maman me racontait souvent ses journées
00:45:08de travail, et elle travaillait dans le social,
00:45:10donc du coup j'avais plein d'anecdotes, et quand
00:45:12j'ai commencé à travailler, je me suis dit « Mais c'est
00:45:14bien, cette fréquentation des œuvres d'art,
00:45:16je l'aime beaucoup, et
00:45:18c'est des moments que j'ai beaucoup appréciés,
00:45:20et que j'apprécie toujours, d'aller voir un musée, d'aller voir une expo. »
00:45:22Mais en fait, il n'y avait pas le social,
00:45:24il n'y avait pas le côté humain,
00:45:26et en fait, je trouvais que mes journées étaient quand même assez
00:45:28vides, assez creuses,
00:45:30il manquait finalement
00:45:32un petit peu le rugueux de l'humain.
00:45:34Et c'est vrai que je me suis dit « Mais si je veux
00:45:36tenter une reconversion,
00:45:38il faut le faire avant qu'il soit un peu trop tard,
00:45:40parce que je pense que c'est très compliqué de devenir prof
00:45:42à 40 ans du jour au lendemain. »
00:45:44Et du coup, du jour au lendemain, j'ai un peu quitté
00:45:46les allées un peu feutrées,
00:45:48des galeries des choses comme ça.
00:45:50Et vous avez subi donc des études ?
00:45:52Pas du tout. C'est du jour au lendemain,
00:45:54on m'a dit « Bon, ben,
00:45:56en tant que contractuel, j'ai postulé
00:45:58en fait tout simplement un CV. »
00:46:00J'avais des diplômes,
00:46:02donc j'avais des masters qui faisaient
00:46:04qu'en effet, j'étais potentiellement
00:46:06apte à devenir professeur.
00:46:08Mais l'académie,
00:46:10alors c'est le rectorat de Versailles
00:46:12qui m'a dit « Ok, on vous prend. »
00:46:14Et j'ai eu la réponse le jeudi,
00:46:16comme quoi j'étais prise, et le vendredi, j'avais
00:46:18une infectation dans un lycée professionnel du Val d'Argenteuil.
00:46:20Donc il n'y a pas vraiment...
00:46:22Ah oui, c'est du jour au lendemain.
00:46:24Ah même pas, c'est 24h, on vous appelle,
00:46:26on m'a appelé le matin en disant « Est-ce que vous êtes
00:46:28disponible l'après-midi ? » Ça y est, ça commence.
00:46:30Donc effectivement, vous aviez un regard
00:46:32extérieur, déjà.
00:46:34Mais je pense que c'est ce qui m'a sauvée.
00:46:36Et se jeter dans le bain, ça a été dur ou pas ?
00:46:38Ah oui, quand même. En fait, je vais répondre en deux temps.
00:46:40Ça a été dur parce qu'on fait mal
00:46:42le métier alors qu'on veut bien le faire, parce qu'en fait
00:46:44on n'a pas les codes, et qu'on ne sait pas exactement
00:46:46qu'est-ce que ça veut dire être professeur. Parce que
00:46:48finalement, créer les cours, c'est la partie la plus
00:46:50simple. Le problème, c'est pas créer les cours,
00:46:52c'est comment on les explique, comment on gère une classe.
00:46:54Comment on transmet, comment on gère une classe,
00:46:56qu'est-ce qu'il faut faire, qu'est-ce qu'il faut pas faire.
00:46:58Et c'est toutes ces petites choses-là qui font
00:47:00qu'en fait, on est confronté
00:47:02du jour au lendemain à un métier qu'on ne connaît pas,
00:47:04qu'on ne comprend pas,
00:47:06et c'est aussi aberrant finalement que si
00:47:08quelqu'un voulait devenir médecin,
00:47:10et que du jour au lendemain, on disait « bah tiens, opère ! »
00:47:12Oui, on le ferait pas, ça, franchement.
00:47:14Alors on le ferait pas, et pourtant on confie nos enfants
00:47:16à des gens, vous voyez, qui n'ont pas forcément...
00:47:18C'est vrai.
00:47:20Qui ont plein d'envie de bien faire. Moi, souvent,
00:47:22je trouve que les contractuels, ils arrivent
00:47:24avec une vraie envie de bien faire.
00:47:26Mais c'est vrai que c'est compliqué, il faut des années de métier
00:47:28pour bien enseigner, ou espérer bien enseigner,
00:47:30et c'est vrai que les...
00:47:32Je pense vraiment que la première année,
00:47:34on est plein de dynamisme,
00:47:36et je pense que ça compense plein de faiblesses.
00:47:38Je pense que...
00:47:40Parce qu'on a l'envie de bien faire...
00:47:42Voilà, on a l'énergie, on a l'envie de bien faire,
00:47:44et du coup, quand ça marche pas,
00:47:46on se dit pas « c'est la faute des élèves »,
00:47:48on se dit « ah mince, j'ai pas du bien faire ».
00:47:50Donc en fait, d'un côté, je pense que ça
00:47:52aide à avoir
00:47:54une entrée dans le métier, qu'il soit une entrée
00:47:56qui soit à la fois rude,
00:47:58et en même temps, souvent, plein d'enthousiasme.
00:48:00Il y a souvent ces deux catégories,
00:48:02enfin ces deux sentiments,
00:48:04qui se complètent, et ce qui fait
00:48:06que ça aide à passer la transition
00:48:08de ce qu'est un professeur
00:48:10entre les livres classiques.
00:48:12Et ce qui est intéressant dans votre livre, d'ailleurs, c'est que vous avez tout de suite
00:48:14pris... Enfin, en tout cas,
00:48:16le parti pris de votre livre,
00:48:18c'est vraiment le quotidien. Et alors, vous racontez
00:48:20effectivement, vous commencez, d'ailleurs, c'est bien,
00:48:22vous commencez, parce que l'école,
00:48:24c'est toujours, comme d'autres, l'auberge espagnole
00:48:26du fantasme, ou des fantasmes.
00:48:28Par exemple, effectivement, les fraudes foutent rien,
00:48:3016 semaines de vacances !
00:48:32C'est vrai, on se dit, mais,
00:48:34c'est bien quand même, le prof, ok, d'accord,
00:48:36ils sont peut-être pas payés comme des PDG,
00:48:38mais enfin, 16 semaines de vacances,
00:48:404 mois, c'est formidable,
00:48:42qu'est-ce qu'on aimerait faire ça ? Et vous vous dites, c'est plus compliqué que ça.
00:48:44Oui, c'est plus compliqué. Alors, bien sûr,
00:48:46je vais pas sur les deux mois de vacances d'été,
00:48:48c'est sûr qu'on a le temps de se reposer quand même.
00:48:50Même si, alors attention,
00:48:52quand vous êtes professeur, on n'est pas en vacances
00:48:54le 1er juillet, on est souvent en vacances
00:48:56et de plus en plus tard, on reprend,
00:48:58on quitte souvent avec les examens qu'on doit...
00:49:00Mais vous reprenez pas forcément début septembre ?
00:49:02Alors si, on quitte
00:49:04à peu près le 14 juillet,
00:49:06et on reprend, même,
00:49:08par exemple, l'année dernière, je me souviens de la date,
00:49:10c'était le 31 août, et l'année d'avant, c'était le 30 août.
00:49:12Donc, vous voyez...
00:49:14Donc, un mois et demi, vous dites, ça fait...
00:49:16Un mois et demi, soyons francs, ça laisse quand même le temps
00:49:18de se reposer un peu.
00:49:20Par contre, sur les vacances, qui sont les vacances
00:49:22un peu intermédiaires...
00:49:24On appelle les vacances scolaires.
00:49:26Les vacances, les 15 jours, par-ci, par-là,
00:49:28c'est très, très... Enfin, c'est quasiment
00:49:30tout le monde... En fait, c'est là où vous corrigez
00:49:32les copies, vous faites les cours,
00:49:34vous changez les séquences. Faut pas croire, une séquence qui marche
00:49:36pas, par exemple, avec
00:49:38une classe, on va pas la refaire
00:49:40à l'identique. On va dire, ben là,
00:49:42il y a quelque chose qui s'est pas bien passé,
00:49:44il faut quand même faire les choses.
00:49:46Est-ce que, justement,
00:49:48Ophélie Ruck,
00:49:50je suis sûr que vous faites ça avec conscience professionnelle,
00:49:52sans défaut, mais est-ce qu'il n'y a pas
00:49:54des gens qui se disent, comme partout,
00:49:56et pas que les professeurs... Oui, bon, ben, écoute,
00:49:58ça marche pas très, très bien, mais je vais continuer
00:50:00comme ça, je veux pas m'amuser pendant,
00:50:02par exemple, mes 15 jours de vacances de Pâques ou de Noël
00:50:04ou de Noël an, à refaire
00:50:06complètement le logiciel.
00:50:08Je pense que ça, bien sûr, il y en a qui doivent
00:50:10faire ça, mais j'ai envie de vous dire, ceux qui,
00:50:12en général, ont tendance à
00:50:14faire ça comme ça, c'est aussi parce que ce sont des professeurs
00:50:16qui ont beaucoup d'expérience derrière eux et de bouteilles
00:50:18et que, d'une certaine manière,
00:50:20ils peuvent se le permettre. Vous voyez
00:50:22rarement, mais honnêtement, et je dis pas ça,
00:50:24enfin, Dieu sait que la profession a aussi plein
00:50:26de défauts, mais
00:50:28je n'ai jamais vu...
00:50:30Pourtant, j'ai
00:50:32pas mal bourlingué d'un établissement à l'autre,
00:50:34mais je n'ai jamais vu un jeune professeur
00:50:36dire, je ne fais rien
00:50:38pendant mes vacances. C'est souvent eux qui en font.
00:50:40C'est pas forcément mieux, parce que c'est souvent
00:50:42eux qui en font trop, qui veulent
00:50:44trop bien faire, qui veulent absolument
00:50:46faire tout au mieux, et qui se
00:50:48mettent finalement dans des états de transe
00:50:50pas possibles, parce qu'ils n'ont pas
00:50:52finalement fait la mise en page adéquate.
00:50:54J'ai envie de dire, ceux
00:50:56qui se permettent peut-être de prendre des vraies
00:50:58vacances, c'est ceux qui savent faire exactement
00:51:00le métier, qui ont déjà des cours qui sont
00:51:02d'une année à l'autre peaufinées, et qui, oui,
00:51:04peuvent se permettre, bien sûr. Encore une fois,
00:51:06c'est pas non plus le bagne, ce métier, sinon je
00:51:08n'y serais plus après cette heure.
00:51:10C'est clair. Alors, sept ans, justement,
00:51:12et vous avez
00:51:14plusieurs établissements, il faut le dire,
00:51:16et alors justement, je voudrais,
00:51:18on va rentrer, juste après cette petite pause,
00:51:20on va rentrer dans le vif du sujet,
00:51:22dans l'inventaire, pas tout, parce qu'il nous faudrait
00:51:24cinq heures et demie et plus, mais c'est
00:51:26très intéressant, parce que vous prenez vraiment des
00:51:28angles et des entrées qu'on ne prend pas
00:51:30d'habitude, et on va en parler
00:51:32tout de suite. Alors, tous en classe,
00:51:34alors préparez,
00:51:36asseyez-vous bien, et puis du silence,
00:51:38y compris ceux qui sont au front de la classe,
00:51:40on sera au tableau,
00:51:42Ophélie Roch est au tableau, et je vous demanderai
00:51:44la consultation la plus totale.
00:51:48Sud Radio Bercoff, dans tous ses états,
00:51:50midi 14h, André Bercoff.
00:51:52Alors, écoutez bien,
00:51:54c'est vraiment,
00:51:56c'est intéressant, ça va vous ramener,
00:51:58allez, je ne dis pas de la maternelle, mais du collège
00:52:00au lycée,
00:52:02avec,
00:52:04avec Ophélie,
00:52:06Roch, non pas rock'n'roll,
00:52:08comme certains pourraient le croire,
00:52:10mais tout, alors écoutez, à la mort de tout,
00:52:12j'ai envie presque de vous lire
00:52:14la table
00:52:16des matières, je vous dis, elle va, juste
00:52:18comme ça, rapidement, très rapidement, elle va
00:52:20de la machine à café au kebab,
00:52:22en passant par les micro-ondes
00:52:24et la purée, en passant
00:52:26par les sanctions, en passant par
00:52:28le bâti scolaire, la dégrépitude,
00:52:30les toilettes, ah, le silence des toilettes
00:52:32le soir au crépuscule,
00:52:34et ça va la petite délinquance,
00:52:36qui peut devenir grande, ça va
00:52:38les environnements technologiques de haute volée,
00:52:40évidemment, on arrive presque à l'intelligence artificielle,
00:52:42les réseaux sociaux,
00:52:44bien sûr, les films
00:52:46mixtes, tout, tout, tout, il n'y a pas de problème,
00:52:48jusqu'à Parcoursup, franchement,
00:52:50rien de ce qui est scolaire,
00:52:52je l'ai dit, ne lui est étranger.
00:52:54Et en fait,
00:52:56c'est le parti pris,
00:52:58c'est ça, Ophélie Roch vous dit dire,
00:53:00au fond, quand vous parlez
00:53:02par exemple, des tables,
00:53:04des chaises, quand vous parlez
00:53:06de la nourriture, quand vous parlez de la cantine,
00:53:08quand vous parlez de tout cela, vous voulez dire
00:53:10attendez, il y a un quotidien, ce quotidien
00:53:12n'est ni paradisiaque,
00:53:14ni l'enfer. Oui, c'est ça, c'est-à-dire
00:53:16qu'on peut très bien passer
00:53:18des moments très plaisants avec des tables
00:53:20qui dysfonctionnent, on en rigole avec les élèves,
00:53:22moi je me souviens d'une fois,
00:53:24un élève où j'étais dépité parce qu'il y a
00:53:26un rétroprojecteur qui ne fonctionnait pas,
00:53:28c'est rare que je les utilise, mais quand j'aime
00:53:30les utiliser, on aimerait que ça fonctionne,
00:53:32et le gamin s'est levé,
00:53:34il a tapé 2-3 fois dessus en disant
00:53:36voilà, c'est pire qu'un rétrodublette ce truc !
00:53:38Il fait, vas-y, je vais vous en rapporter,
00:53:40et j'ai dit, sérieusement,
00:53:42je suis honorée ? Enfin, je veux dire,
00:53:44on en rigole,
00:53:46moi je suis assez marquée,
00:53:48parce que comme j'ai pas mal
00:53:50vadrouillé finalement d'un établissement à l'autre,
00:53:52aussi bien du public que du privé. Voilà, c'est ça,
00:53:54j'ai vu des établissements flambant
00:53:56neufs, avec des
00:53:58salles, même
00:54:00des petites salles
00:54:02de box privatisées pour les élèves
00:54:04qui voudraient enregistrer un petit peu,
00:54:06comme là on fait, c'est-à-dire des petits journaux
00:54:08étudiants, des petites radios,
00:54:10des trucs high-tech, et j'ai vraiment
00:54:12vu des établissements où
00:54:14en effet on n'a pas de chauffage, et puis moi
00:54:16cette année, il y a quand même un enfant qui a failli
00:54:18se prendre un bout de placo
00:54:20plâtre qui s'est détaché du plafond en plein
00:54:22dans mon cours, Dieu merci, l'enfant n'a rien
00:54:24eu, mais ce que je veux dire c'est que
00:54:26l'environnement de travail
00:54:28en fait, c'est pas vrai que ça influe pas
00:54:30sur le quotidien. On peut
00:54:32le prendre comme une blague, et souvent on le prend
00:54:34comme ça, mais quand vous voyez des enfants
00:54:36qui sont dans des environnements qui sont
00:54:38j'ai envie de dire quasiment professionnels,
00:54:40avec des normes,
00:54:42avec des choses high-tech
00:54:44qui fonctionnent, et que vous voyez
00:54:46après des établissements
00:54:48qui sont complètement, mais
00:54:50parfois on est à l'aise.
00:54:52Non, mais dans certains,
00:54:54c'est pas presque.
00:54:56Concrètement, ça veut dire quoi ?
00:54:58Je me souviens une fois
00:55:00où je l'ai prise en photo
00:55:02à cet atelier, parce que j'en revenais pas.
00:55:04Certaines classes sont particulières à certaines
00:55:06matières, je pense notamment aux classes de physique-chimie
00:55:08vous savez, c'est celles avec les baquets, un petit peu
00:55:10pour que les enfants fassent des expériences.
00:55:12Ces salles-là, en fait,
00:55:14dans un établissement où j'étais,
00:55:16je peux pas vous expliquer
00:55:18le degré de décrépitude
00:55:20si ce n'est de vous dire que les murs
00:55:22étaient verts de moisissures,
00:55:24que le plafond était, mais
00:55:26c'est même plus de la pierre
00:55:28qu'on voyait, enfin on sait pas ce que c'était,
00:55:30il y avait des bouts humides,
00:55:32ils ont essayé de rafistoler ça
00:55:34comme ils pouvaient,
00:55:36les bacs étaient ébréchés,
00:55:38les chaises, il y a vraiment des professeurs
00:55:40qui ramenaient des chaises aux enfants,
00:55:42qui se cotisaient pour payer.
00:55:44Tout était en lambeaux, pratiquement.
00:55:46Tout était en lambeaux, parce qu'en fait,
00:55:48c'est un établissement qui aurait dû fermer
00:55:50et qui finalement durait et durait,
00:55:52sans compter les classes
00:55:54qui sont parfois, vous savez,
00:55:56les petites barraques de chantier,
00:55:58ce qu'on appelle les choses qu'on met temporairement.
00:56:00Pas des containers,
00:56:02des mini-containers et compagnie.
00:56:04Et qu'on a des classes, parfois,
00:56:06qui sont à 45 degrés là-dedans,
00:56:08et que ce provisoire, voilà, les AGECO,
00:56:10et que ce provisoire dure parfois 4, 5, 6 ans,
00:56:12en fait, bien sûr que l'enfant
00:56:14il étudie pas de la même manière,
00:56:16l'État n'enseigne pas de la même manière.
00:56:18Moi, je pense que les enfants ne sont pas bêtes
00:56:20s'ils sentent que l'État ne leur accorde pas
00:56:22un minimum financier.
00:56:24Comment vous voulez aussi qu'ils prennent leurs études au sérieux,
00:56:26ces enfants-là ?
00:56:28C'est compliqué.
00:56:30Et donc, justement, parce que vous renvoyez,
00:56:32et c'est presque dans le non-dit
00:56:34de votre livre, vous dites, voilà,
00:56:36les choses sont plus compliquées,
00:56:38plus complexes,
00:56:40c'est pas blanc et noir,
00:56:42c'est pas manichéen, quoi.
00:56:44C'est en tout cela qu'il est intéressant.
00:56:46Mais justement,
00:56:48est-ce que, alors,
00:56:50votre expérience, grosse différence
00:56:52entre le public et le privé ?
00:56:54Mais moi, je vais vous dire une anecdote.
00:56:56Moi, j'ai fait 3 ans dans le public,
00:56:58et j'aimais ça,
00:57:00mais comme j'étais contractuelle,
00:57:02le rectorat gère très très mal,
00:57:04c'est contractuel. C'est-à-dire qu'à un moment,
00:57:06j'étais sur 4 établissements à la fois,
00:57:08c'était une catastrophe.
00:57:10J'étais forcée de faire du latin alors que j'en avais jamais fait.
00:57:12Et donc, en fait,
00:57:14à un moment, moi, je m'y retrouvais absolument
00:57:16plus du tout. Là, le plaisir d'enseigner,
00:57:18il est dur quand vous devez faire
00:57:20plus de transports que de cours
00:57:22dans la journée tellement... Et puis vous êtes rincée,
00:57:24vous êtes exténuée.
00:57:26Mais...
00:57:28Donc, à un moment,
00:57:30je me suis plus sentie bien, et j'ai dit,
00:57:32là, j'ai envie de passer mon KPS,
00:57:34mais je vais du coup le passer dans le privé. Voilà. Parce que ça, je veux plus
00:57:36vivre ça. Mais
00:57:38quand j'ai été
00:57:40dans le privé, c'est-à-dire qu'au bout
00:57:42de 3 ans de public, j'ai basculé dans le privé,
00:57:44mais en fait, je crois
00:57:46que c'est moi qu'on devait réadapter et rééduquer
00:57:48parce que moi, je suis arrivée avec des codes
00:57:50du public, c'est-à-dire...
00:57:52C'est-à-dire quoi, en fait ? C'est-à-dire un enfant qui chuchote
00:57:54potentiellement, il peut finir par arracher le rideau.
00:57:56Donc, il faut être un peu réactif. On ne peut pas être
00:57:58mou. Et en fait, je me suis
00:58:00attaquée. C'est intéressant.
00:58:02Dans le public, s'il chuchote, il peut aller beaucoup
00:58:04plus loin. Bien sûr, mais moi, j'ai eu des élèves qui...
00:58:06Comment dire...
00:58:08Sincèrement, moi, dans le public,
00:58:10et comme on n'est qu'entre jeunes
00:58:12et qu'on ne connaît que finalement
00:58:14l'expérience de nos collègues qui sont comme nous
00:58:16dépassés, on a l'impression que c'est la normalité.
00:58:18Donc, faire que 10 minutes de cours et 50 minutes
00:58:20de gestion de classe, moi, je trouvais ça normal
00:58:22en fait. Enfin, je me suis dit, c'est ça être prof
00:58:24en fait de nos jours, c'est ça ? Bon, bah ok, c'est ça.
00:58:26Mais attendez, mais c'est quand même assez...
00:58:28Enfin, je ne dis pas terrifiant, mais enfin,
00:58:30c'est-à-dire qu'il faut être 10 minutes de vrai cours et 50
00:58:32minutes, il faut tenir le truc.
00:58:34Pas tout le temps, mais souvent quand même.
00:58:36Surtout, j'ai envie de vous dire,
00:58:38si vous avez le malheur d'avoir
00:58:40des cours en fin d'après-midi,
00:58:42là, c'est sûr que vous n'avez que 10 minutes de cours
00:58:44et 50 minutes de gestion de classe.
00:58:46Et puis, c'est des 50 minutes de gestion de classe
00:58:48parce qu'aussi, on a des enfants qui ne sont...
00:58:50Comment dire ? Qui ne peuvent pas s'arrêter. Moi, je pense
00:58:52à tous ces établissements du public
00:58:54qui regorgent de pépites.
00:58:56Le problème, c'est que c'est 30
00:58:58enfants sur... Il y en a 25
00:59:00qui sont des élèves dits
00:59:02traditionnels. Et puis, on a des
00:59:04enfants qui, en fait, ne devraient pas être à l'école
00:59:06soit parce qu'ils ont une violence extrême qu'ils devraient être
00:59:08soignés, mais on ne sait pas... On n'a pas
00:59:10d'argent pour les soigner. Et puis, les cèdres nourrissent complètement le tout.
00:59:12Voilà, c'est ça. Et du coup,
00:59:14ça vous suffit... Vous savez, il suffit parfois...
00:59:16Moi, je me souviens d'avoir poussé
00:59:18parfois des oufs de soulagement, et mes collègues aussi,
00:59:20quand on apprenait que tel enfant n'était pas là.
00:59:22C'est trop bien, il n'est pas là.
00:59:24Mais c'est génial, on va faire cours
00:59:26à peu près normalement. Parce qu'en fait,
00:59:28il en suffit d'un. Et puis, il y en a des ténus aussi,
00:59:30d'enfants. Moi, je n'ai pas...
00:59:32J'ai une vision du métier qui, j'espère,
00:59:34est la plus... Comment dire ?
00:59:36La plus sincère possible. Donc, je pense que
00:59:38beaucoup d'enfants sont adorables,
00:59:40mais je pense aussi que certains sont déjà perdus,
00:59:42en fait. Et je pense que ce n'est pas
00:59:44une grossièreté que de dire que certains
00:59:46individus sont perdus, parce que
00:59:48ce n'est pas parce qu'eux le sont que ça veut dire que
00:59:50le reste... Mais oui, sauf que si
00:59:52on les laisse faire ceux qui sont perdus,
00:59:54ils vont baisser le tout.
00:59:56On va en parler, on va continuer
00:59:58d'en parler après cette petite pause.
01:00:00Ophélie Roch,
01:00:02antisèche d'une prof,
01:00:040826-300-300,
01:00:06si vous voulez intervenir. Vous savez,
01:00:08tout le monde a été et ou sera
01:00:10goaliste, tout le monde a été et
01:00:12ou sera enseignant, en tout cas,
01:00:14ou peut-être ne sera pas, mais
01:00:16a été élève ou
01:00:18professeur. Donc, on va
01:00:20continuer d'en parler et c'est passionnant.
01:00:22A tout de suite.
01:00:28Eh bien, bienvenue sur
01:00:30les bancs de l'école du XXIe siècle.
01:00:32Écoutez, j'ai même rencontré un
01:00:34prof heureux. Voilà, Ophélie Roch.
01:00:36Écoutez, non, ça ne m'arrive pas souvent.
01:00:38Et voilà, en général,
01:00:40on dit non, c'est pas possible, c'est
01:00:42terrifiant, vous ne pouvez pas savoir, c'est devenu...
01:00:44Mais c'est même pas l'Ukraine,
01:00:46c'est devenu Beyrouth, c'est devenu terrible.
01:00:48Les champs scolaires vous disent non, non, non.
01:00:50C'est beaucoup plus... Ça va,
01:00:52il y a des choses qui vont pas et des choses qui vont.
01:00:54Cela dit, quand vous me dites, effectivement,
01:00:56quand on revient 10 minutes d'enseignement et 50 minutes
01:00:58ou 40 minutes de gestion,
01:01:00c'est un peu embêtant, ça.
01:01:02Je pense que c'est une question de caractère. C'est-à-dire que je pense que c'est un métier,
01:01:04si on...
01:01:06Comment dire ? Si on l'envisage
01:01:08comme une souffrance, c'est-à-dire qu'en effet,
01:01:10chaque cours qui ne se passe pas bien,
01:01:12c'est quelque chose qui, pour vous, devient...
01:01:14Si ils sont marqués, on est marqués.
01:01:16Ça, en effet, je pense que c'est un métier
01:01:18où il faut partir le plus vite possible parce qu'on n'est
01:01:20pas bon et les élèves, en fait,
01:01:22pour eux, c'est pas grave non plus.
01:01:24Par contre, si on arrive à avoir un peu de détachement,
01:01:26alors peut-être que le détachement,
01:01:28peut-être que là, pour l'instant, j'y arrive encore et que dans
01:01:30trois ans, je n'y arriverai plus. Je ne dis pas.
01:01:32Mais je pense qu'il y a un moment où on se dit
01:01:34bon, le jour où je n'arrive plus
01:01:36du tout à sourire de rien,
01:01:38le jour où chaque chose ne devient que grave,
01:01:40alors il y a des choses graves qui ne font jamais sourire,
01:01:42mais il y a des choses qui, parfois, sont de l'ordre
01:01:44du embêtant,
01:01:46mais quand même, derrière l'embêtement, on fait
01:01:48c'était drôle quand même. OK, il a un peu
01:01:50arraché la tringle des rideaux, mais quand même,
01:01:52il y avait un truc.
01:01:54C'est bien, j'ai bien aimé votre
01:01:56comme ça, c'est très très bien.
01:01:58Maud, je crois qu'on a un ou une
01:02:00auditeur.
01:02:02Deux paroles, c'est Claude qui appelle
01:02:04de Lyon. Tout va bien.
01:02:06On donne la parole à Claude.
01:02:08Alors Claude. Bonjour.
01:02:10Bonjour Claude.
01:02:12Alors Claude, femme.
01:02:14Claude, femme. Eh bien,
01:02:16cher Claude, vous vous appelez de
01:02:18Lyon, et
01:02:20vous êtes prof, vous avez été
01:02:22élève, dites-nous tout.
01:02:24Alors, tout, cher ami.
01:02:26J'ai forcément été élève.
01:02:28J'ai d'abord travaillé dans le
01:02:30privé, et puis après, je suis
01:02:32venue enseigner, parce que c'était une
01:02:34évidence pour moi
01:02:36dès ma sortie,
01:02:38des études, dès la terminale.
01:02:40Mais j'avais pas aimé
01:02:42la réponse d'un de mes profs, quand je lui
01:02:44ai demandé, j'hésitais entre
01:02:46aller d'abord travailler, puis après devenir prof.
01:02:48Et vous êtes devenu prof.
01:02:50Eh bien non, en fait, j'ai travaillé
01:02:52d'abord, parce que sa réponse, en fait, comme il
01:02:54n'avait jamais connu le monde du travail,
01:02:56il n'avait pas su me répondre, et ça m'avait
01:02:58beaucoup énervé. Eh bien, écoutez,
01:03:00Ophélie Roch a fait la même chose, voyez, elle était
01:03:02dans le privé, et puis voilà.
01:03:04Mais c'est une richesse, en fait, parce que
01:03:06moi je suis dans un enseignement plus professionnel,
01:03:08donc ce que j'enseigne, je l'ai vécu.
01:03:10Et ça apporte quand même
01:03:12une richesse, en tout cas dans l'aisance qu'on peut avoir
01:03:14sur l'analyse d'un référentiel,
01:03:16et sur la transmission
01:03:18d'un savoir et d'un savoir-faire,
01:03:20donc c'est vraiment un plus.
01:03:22Et quand j'écoutais
01:03:24Madame Roch,
01:03:26moi j'ai envie d'en parler, et je me suis reconnue
01:03:28forcément sur plein plein de choses,
01:03:30et comme elle a raison de parler,
01:03:32d'expliquer que tout le travail
01:03:34qu'on fait en dehors, et en plus
01:03:36parfois on travaille en co-enseignement,
01:03:38donc on est sur des projets,
01:03:40parce qu'on est sur beaucoup la problématique
01:03:42des projets, mais travailler en mode
01:03:44projet, mais c'est du temps.
01:03:46C'est du temps de concertation,
01:03:48c'est du temps de mise en oeuvre,
01:03:50nous on travaille avec des professionnels, les gens
01:03:52ne s'imaginent pas.
01:03:54Parfois je me dis, ah mince,
01:03:56j'étais plus heureuse quand j'étais commercial,
01:03:58ou en tout cas j'avais moins de nœuds au cerveau.
01:04:00Voilà.
01:04:02On peut être très vite en surcharge mentale.
01:04:04Après c'est un métier où la relation humaine,
01:04:06et c'est ce qu'elle a soulevé,
01:04:08qui est vraiment,
01:04:10quand on
01:04:12ça passe bien avec les élèves,
01:04:14c'est vraiment une relation
01:04:16et on arrive à faire plein de choses.
01:04:18Mais on est quand même là,
01:04:20il ne faut pas l'oublier, le système s'appelle
01:04:22éducation nationale, moi je maintiens
01:04:24qu'on fait beaucoup
01:04:26d'éducation.
01:04:28Moi je suis en post-bac.
01:04:30Mais vous savez,
01:04:32d'abord je voulais vous dire une chose,
01:04:34il vaut mieux avoir beaucoup de nœuds que pas de nœuds
01:04:36du tout dans le cerveau.
01:04:38C'est quand même préférable.
01:04:40Et puis deuxièmement, vous savez, mais justement,
01:04:42et je voudrais qu'Ophélie Roch
01:04:44s'exprime là-dessus, mais vous savez que
01:04:46beaucoup de gens se disent, oui mais justement
01:04:48l'école n'est pas là pour éduquer,
01:04:50l'école est là pour instruire et transmettre,
01:04:52il faudrait revenir à un ministère
01:04:54de l'instruction nationale. Je l'entends beaucoup ça
01:04:56dans des débats, etc.
01:04:58Vous en pensez quoi Ophélie Roch ?
01:05:00Est-ce que l'école est là ?
01:05:02C'est bien le certain problème.
01:05:04J'ai envie de vous dire, idéalement,
01:05:06elle a été construite pour instruire,
01:05:08mais de nos jours,
01:05:10il y a bien parfois dans certains
01:05:12milieux, dans certaines zones,
01:05:14périmètres scolaires,
01:05:16heureusement qu'il y a des profs
01:05:18qui éduquent.
01:05:20C'est peut-être pas forcément ce qu'on
01:05:22souhaite faire à la base,
01:05:24mais en fait, c'est aussi une partie du
01:05:26métier qui est intéressante, c'est-à-dire que
01:05:28le problème, encore une fois, c'est que moi
01:05:30je veux bien qu'on soit éducateurs scolaires,
01:05:32mais dans ce cas-là, pas dans des classes de 30,
01:05:34pas dans des classes de 32, et pas dans des
01:05:36classes de 35. Et si vraiment vous voulez
01:05:38qu'on éduque les jeunes,
01:05:40il faut mettre aussi des moyens et des
01:05:42formations humaines, et pas simplement
01:05:44vous envoyer de temps en temps dire « oui, mais là, vous avez une formation
01:05:46pour apprendre à faire un powerpunt ». On s'en moque de ça,
01:05:48c'est pas ça qu'on a besoin, en fait.
01:05:50Et en effet, pour l'instant, je pense que
01:05:52l'éducation nationale, si elle s'appelait
01:05:54« instruction nationale », c'est maintenant qu'elle mentirait.
01:05:56Pour le coup, il vaut mieux la laisser telle qu'elle, j'ai envie de dire.
01:05:58Oui, absolument, oui. Claude, vous êtes d'accord
01:06:00avec ça ?
01:06:02La nuance que je mettrais, c'est que
01:06:04quand on a une classe, en fait
01:06:06on est un mini-groupe social.
01:06:08Donc, il y a forcément un apprentissage de règles.
01:06:10Ne serait-ce que de ne pas parler tous
01:06:12en même temps. Quand on rentre, on dit « bonjour ».
01:06:14Moi, la première, je rentre dans la classe,
01:06:16je regarde mes étudiants, et je leur dis
01:06:18« bonjour ». Je ne peux pas commencer un cours sans ça.
01:06:20Donc, je veux dire,
01:06:22c'est diffus. Il s'agit
01:06:24pas de faire de l'instruction, et ça, je suis d'accord,
01:06:26mais on a quand même
01:06:28un rôle, et c'est dommage.
01:06:30Transmission du savoir, quand même.
01:06:32Oui, et puis du savoir-être.
01:06:34Du savoir-être, oui.
01:06:36Il faut gérer ce groupe,
01:06:38même entre eux, il faut qu'ils apprennent
01:06:40à se gérer, et eux
01:06:42par rapport à nous. Et puis, elle a raison,
01:06:44en fonction des milieux sociaux,
01:06:46certains ont un peu plus besoin
01:06:48d'éducation que d'autres.
01:06:50Et toute la difficulté, c'est que
01:06:52moi, j'ai beaucoup d'étudiants qui n'ont pas le niveau.
01:06:54Mais la réalité,
01:06:56alors bien sûr, en tant qu'enseignante,
01:06:58j'aimerais avoir que des étudiants
01:07:00qui ont le niveau, mais quand même, la réalité,
01:07:02moi, je les ai deux ans, et bien un étudiant
01:07:04que j'accueille en première année,
01:07:06qui a peut-être pas le niveau, mais il n'est plus
01:07:08pareil au bout de la deuxième année.
01:07:10Donc, il y a quand même cette dimension.
01:07:12Et oui.
01:07:14C'est déjà des petites victoires, en fait.
01:07:16C'est vrai, ce qu'elle dit, c'est des petites victoires. Parfois, on se dit
01:07:18on ne peut pas amener, forcément,
01:07:20tout le monde, parfois, à l'obtention
01:07:22d'un diplôme, mais ce n'est pas pour autant
01:07:24que rien n'a été fait. Et que l'enfant
01:07:26n'a rien appris pour autant, en fait.
01:07:28Et c'est intéressant, alors, justement,
01:07:30vous, vous avez dressé, en fait, Mademoiselle de Scuaderi,
01:07:32qui avait écrit la carte du tendre
01:07:34pour les amoureux de la grande époque.
01:07:36Et vous, Ophélie Roch,
01:07:38vous écrivez la carte du tendre scolaire.
01:07:40Quand je dis tendre, ce n'est pas toujours tendre,
01:07:42bien sûr, mais justement, il y a tout.
01:07:44Il y en met vraiment tout. Par exemple,
01:07:46vous voyez, par exemple, regardez,
01:07:48je prends votre livre. Tu n'es pas censé
01:07:50porter des lunettes ? Si.
01:07:52Tu ne les mets pas ? Non. Et pourquoi ça ?
01:07:54Moi, je ne suis pas, je n'aime pas, c'est tout,
01:07:56c'est moche, un peu une honte de tête.
01:07:58Tu arrives à avoir 100 ? Pas vraiment.
01:08:00Mais tu ne les portes pas quand même ? Ben non.
01:08:02Mais tes parents sont au courant ?
01:08:04Wesh, n'allez pas le dire à ma mère.
01:08:06Bien sûr, je l'ai dit à la maman.
01:08:08C'est, les enfants, en fait,
01:08:10on vit avec eux. Enfin, moi, je vois
01:08:12qu'il y a des élèves, on les voit avec des
01:08:14pathologies un peu visibles,
01:08:16où on voit que leur santé
01:08:18décline, leur santé reprend,
01:08:20on voit qu'ils ont des problèmes familiaux,
01:08:22il y a des choses comme ça. Je pense que
01:08:24sans aller jusqu'à... Vous êtes au courant
01:08:26de leur vie à l'extérieur, malgré...
01:08:28Ils sont aussi parfois au courant de la nôtre
01:08:30de manière indirecte, c'est-à-dire que
01:08:32on ne vit pas, si vous voulez,
01:08:34on vit avec de l'humain, et bien sûr
01:08:36un enfant qui vient et qui sait,
01:08:38je ne sais pas, qui a le bras dans un plâtre,
01:08:40vous n'allez pas commencer le cours
01:08:42en le regardant... Sans poser
01:08:44les questions. Sans dire, ben alors,
01:08:46c'est pas aller,
01:08:48c'est pas fouiller l'intime d'un élève,
01:08:50c'est aussi lui dire, mais j'ai vu que
01:08:52vous avez un truc un peu différent,
01:08:54et qu'est-ce qui s'est
01:08:56arrivé ? Comme eux, parfois, le matin,
01:08:58quand ils vous voient arriver
01:09:00avec la mèche un peu de travers
01:09:02et pas de maquillage, en disant
01:09:04« Réveil compliqué ce matin ». Oui, ben oui, ça se voit,
01:09:06mais je veux dire, c'est pas, encore une fois,
01:09:08c'est pas parce qu'on interagit un peu
01:09:10sur des éléments visibles
01:09:12de notre vie que c'est copiner.
01:09:14En fait, c'est ça qui aussi fait
01:09:16la beauté du métier, c'est aussi, ben, ce sont
01:09:18des êtres humains qui ont, voilà,
01:09:20qui sont comme nous, qui ont leur bonheur,
01:09:22leur malheur, et nous, on est là pour faire
01:09:24cours, et ça ne veut pas dire qu'il faut
01:09:26axer son cours sur l'humeur d'un élève,
01:09:28ça veut dire aussi qu'il faut parfois s'adapter
01:09:30pour regarder, en fait, à ne pas
01:09:32rajouter une charge
01:09:34d'inhumanité sur des situations
01:09:36qui sont parfois déjà très compliquées.
01:09:38Oui, compliquées, oui, c'est ça, mais ça, c'est effectivement
01:09:40pour porter l'humain en soi
01:09:42pour faire ça, effectivement.
01:09:44Et c'est très intéressant
01:09:46parce que, alors justement,
01:09:48vous parlez aussi, parce que vous avez
01:09:50toutes les entrées, moi j'ai cherché à savoir, j'ai dit
01:09:52je vais la piéger, car il y a quelque chose,
01:09:54les parents d'élèves, comment ça se passe
01:09:56alors, les parents d'élèves ?
01:09:58On parle beaucoup de ça, on dit oui,
01:10:00en deux mots, le cliché, c'est
01:10:02avant, effectivement,
01:10:04quand la prof parlait, les parents
01:10:06se retournaient contre l'élève, maintenant, au contraire,
01:10:08ils se retournent contre la prof, etc.
01:10:10Alors, encore une fois, ça dépend vraiment
01:10:12vraiment des établissements, il y a des
01:10:14établissements où les parents sont, restent
01:10:16des alliés, il y a des établissements
01:10:18où c'est beaucoup moins
01:10:20vrai.
01:10:22Globalement, moi, je les trouve
01:10:24quand même
01:10:26enfin, ça fait sept ans que
01:10:28je fais ce métier,
01:10:30j'ai jamais eu, si vous
01:10:32voulez, un parent qui
01:10:34aille vraiment trop loin. Je sais que
01:10:36j'ai des collègues, en revanche, qui ont eu la malchance
01:10:38de tomber sur des...
01:10:40Non, parce que je pense que je suis aussi quelqu'un
01:10:42d'assez rond, c'est-à-dire que quand on me rentre
01:10:44dedans, en fait, je me...
01:10:46Je m'en moque un peu, donc je pense que ça
01:10:48désarme. – Vous réagissez pas
01:10:50violemment. – Non, ça me fait sourire, en fait.
01:10:52Donc, je pense aussi
01:10:54que... Mais par contre,
01:10:56il y a aussi des cas... Enfin, moi, j'ai eu
01:10:58des collègues
01:11:00qui ont été vraiment pris à partie
01:11:02violemment par des parents lors, par
01:11:04exemple, des réunions parents-profs, avec des insultes
01:11:06qui sortaient de nulle part.
01:11:08On a des parents de mauvaise foi, aussi.
01:11:10Ça, on en a beaucoup, des parents de mauvaise foi.
01:11:12« Ah ben, mon enfant...
01:11:14Non, non, mais c'est... En fait...
01:11:16Non, il a pas vraiment giflé, cet enfant.
01:11:18Vous voyez, dans son geste, il avait plutôt
01:11:20une caresse, dit... Non, à un moment,
01:11:22il faut dire les choses telles qu'elles sont, mais...
01:11:24Bon, voilà, j'ai pas eu de cas, si vous voulez,
01:11:26gravissime, là-dessus.
01:11:28– D'accord. Et donc,
01:11:30vous dites, vous,
01:11:32qu'au fond, encore une fois,
01:11:34vraiment, ça transparaît dans votre livre.
01:11:36Moi, c'est ça aussi qui est intéressant.
01:11:38Vous ne donnez pas une image
01:11:40soit d'apocalypse,
01:11:42soit non plus d'angélisme
01:11:44vraiment généralisé.
01:11:46– Non, mais j'ai presque envie de dire
01:11:48c'est l'apocalypse joyeuse, si vous voulez.
01:11:50C'est-à-dire que, oui, ça ne va pas.
01:11:52– C'est le bon bordel, quoi.
01:11:54– Voilà. Il y a des choses
01:11:56qui, en effet, font songer à l'apocalypse,
01:11:58mais comme, à titre individuel,
01:12:00je ne peux pas faire grand-chose pour tout changer,
01:12:02vaut mieux essayer de me concentrer
01:12:04sur ce que, moi, je peux apporter
01:12:06en tant que personne. Et le reste,
01:12:08pour ma foi, oui, je ne vais pas réparer
01:12:10le chauffage défectueux,
01:12:12je ne vais pas faire en sorte
01:12:14que l'Emmanuel arrive. Je ne peux pas faire tout ça,
01:12:16en fait. Donc, je me concentre
01:12:18sur ce que je peux. Et le reste,
01:12:20j'essaie d'avoir un regard un peu distantiel, un peu ironique,
01:12:22parce que je pense que c'est la seule manière,
01:12:24en fond, de ne pas partir
01:12:26sur des, j'ai envie de dire,
01:12:28des lamentations qui n'en finiraient plus, en fait.
01:12:30– Oui, c'est ça qui est intéressant. Vous ne vous mettez pas
01:12:32dans le champ de l'affrontement.
01:12:34– Non, et puis je ne veux pas
01:12:36être victime non plus, vous voyez ce que je veux dire ?
01:12:38On peut être victime de certaines choses.
01:12:40Il y a des choses qui sont très très graves
01:12:42et que, bien sûr, là, ils seraient légitimes.
01:12:44Mais pour des choses qui sont de l'ordre du structurel,
01:12:46vous dire, oui,
01:12:48dans un établissement, il va y avoir ça, ça et ça comme problème,
01:12:50oui, on le sait, c'est le métier.
01:12:52Si vraiment, ça devient
01:12:54ingérable,
01:12:56il faut se poser les questions.
01:12:58Qu'est-ce qui m'a... Voilà, encore une fois,
01:13:00ce n'est pas le même métier
01:13:02que vous soyez dans tel ou tel environnement.
01:13:04Là, j'ai retrouvé une forme d'énergie
01:13:06parce que je n'ai pas non plus,
01:13:08si vous voulez, une charge
01:13:10mentale d'une
01:13:12fatigue due à une tension extrême.
01:13:14Je rappelle quand même que dans certains
01:13:16établissements, on ne tourne pas le dos aux élèves.
01:13:18Même pour écrire au tableau.
01:13:20On envoie un élève écrire au tableau.
01:13:22– On ne tourne jamais le dos aux élèves.
01:13:24– C'est comme si vous avez...
01:13:26Alors, ça reste des...
01:13:28C'est comme si vous avez une classe, parfois, qui a 5 fauves dedans.
01:13:30– Oui, c'est ça.
01:13:32– Des petites têtes de lionceau, peut-être,
01:13:34mais ça reste quand même avec des grosses patounettes.
01:13:36Il ne faut pas leur tourner le dos.
01:13:38– Et des coups de griffe, etc.
01:13:40– Moi, je me suis déjà pris des...
01:13:42Parfois, juste à côté de moi,
01:13:44on entend une trousse qui claque contre un tableau
01:13:46parce que vous avez eu le malheur. Au départ, vous êtes bêtes.
01:13:48Vous pensez qu'on a le droit de tourner le dos. Non, non.
01:13:50Il ne faut pas tourner le dos. Ce n'est pas la même fatigue.
01:13:52Moi, quand je revenais...
01:13:54J'enseignais à un moment à Argenteuil.
01:13:56Quand je revenais d'Argenteuil, ma mère m'avait dit
01:13:58ne m'appelle pas les deux heures
01:14:00qui suivent la sortie de tes cours.
01:14:02T'es infect.
01:14:04T'es énervé, t'es agressif.
01:14:06Parce que comme on se contient toute la journée,
01:14:08parce qu'on ne peut pas, en tant qu'adulte, être agressif
01:14:10envers un élève qui est agressif envers vous,
01:14:12du coup, quand on sortait de là,
01:14:14on avait un trou plein d'énergie.
01:14:16– C'est très intéressant.
01:14:18On va parler justement de cette histoire d'autorité,
01:14:20y compris vis-à-vis du rectorat,
01:14:22vis-à-vis des supérieurs.
01:14:24Voilà, 0826-300-300,
01:14:26si vous voulez intervenir avec Ophélie Roch,
01:14:28qui a une vision très intéressante
01:14:30de ce que c'est que l'enseignement,
01:14:32et beaucoup plus nuancée.
01:14:34Vous voyez, c'est pas 50 nuances de gris,
01:14:36c'est 50 nuances de tableau noir,
01:14:38peut-être, ou autre.
01:14:40Antisèche d'une prof pour subir
01:14:42vers l'éducation nationale,
01:14:44les presses de la cité,
01:14:46à tout de suite après une petite pause.
01:14:48Je peux vous dire que les filles,
01:14:50Ophélie Roch n'est pas dans tous ses états.
01:14:52Elle essaie de garder une vision zen
01:14:54dans un paysage qui n'est pas simple.
01:14:56Mais justement,
01:14:58Ophélie Roch, on a envie de vous dire,
01:15:00et l'autorité,
01:15:02est-ce qu'il ne faudrait pas,
01:15:04parce que vous vous dites justement,
01:15:06et vous avez raison,
01:15:08il faut à la fois s'adapter,
01:15:10il faut à la fois de la diplomatie,
01:15:12la stratégie, etc.
01:15:14Ça s'appelle aussi l'intelligence.
01:15:16Mais tout cet aspect,
01:15:18quand vous entendez, effectivement,
01:15:20et quand vous sortez de là,
01:15:22vous regardez peut-être de temps en temps la télé,
01:15:24les médias, etc.
01:15:26et vous entendez cette espèce
01:15:28d'apocalypse now
01:15:30du scolaire.
01:15:32Encore une fois, de l'extérieur.
01:15:34On a l'impression que...
01:15:36Et votre livre est rafraîchissant de ce point de vue
01:15:38parce qu'il dit, attendez,
01:15:40c'est pas comme ça, c'est plus complexe que ça,
01:15:42il ne faut pas...
01:15:44Et vraiment, c'est votre message
01:15:46général.
01:15:48Le message général, c'est qu'en effet,
01:15:50ce problème d'autorité,
01:15:52que le prof soit autoritaire, ça ne veut rien dire de dire ça.
01:15:54Autoritaire comment ? Par rapport à qui ?
01:15:56Par rapport à quelle classe ? Par rapport à quel contexte ?
01:15:58Est-ce qu'il faut toujours être autoritaire ?
01:16:00Moi, je pense surtout qu'on peut être
01:16:02autoritaire, alors peut-être
01:16:04qu'on ne l'est pas tout de suite la première année.
01:16:06Je pense que la première année, c'est rare de voir un prof
01:16:08véritablement autoritaire. Parce que soit vous
01:16:10mimez l'autorité, ce qui est pire.
01:16:12Vaut mieux un prof à la « cool »,
01:16:14mais qui dit, non, non, toi là, t'es collé, là, t'as fait une bêtise.
01:16:16Ça, ça marche.
01:16:18Le prof qui, ah, t'as fait ça. Non, ça marche pas.
01:16:20Les enfants, ils sont pas idiots. Ils voient bien
01:16:22que vous avez peur. Ils voient bien que derrière
01:16:24cette posture... Ils vont sentir la peur de...
01:16:26Bien sûr. Ils sont pas idiots, les enfants.
01:16:28Vous savez, moi, les rares fois où je suis arrivée
01:16:30fâchée ou contrariée parce qu'il y a eu
01:16:32des choses graves, je ne parlais pas,
01:16:34j'avais la mâchoire crispée.
01:16:36Les enfants, je peux vous dire, je n'ai jamais eu
01:16:38besoin de murmurer. C'est-à-dire que quand
01:16:40vraiment vous êtes en colère parce qu'il y a eu
01:16:42des vraies choses, vous n'avez même pas besoin
01:16:44d'hausser le ton. Vous haussez le ton,
01:16:46c'est quand vous êtes déjà finalement pas très convaincus.
01:16:48Vous-même. Des enfants
01:16:50qui parlent un peu...
01:16:52C'est très très rare
01:16:54quand même que vous ayez besoin...
01:16:56L'autorité, pour moi, c'est
01:16:58faire preuve d'empathie tout en
01:17:00faisant comprendre que c'est justement parce qu'on est
01:17:02empathique et que c'est justement parce qu'il y a des moments
01:17:04d'empathie, des moments où c'est un peu plus décontracté,
01:17:06qu'il y a des instants où on dit
01:17:08« Non, là, c'est stop. Et là, je l'ai dit clairement
01:17:10et je ne le redirai pas. C'est stop.
01:17:12Maintenant, c'est stop. »
01:17:14Au-delà de cette limite, votre ticket n'est plus valable, quoi.
01:17:16Voilà, en disant « Si vous voulez
01:17:18avoir face à vous quelqu'un d'humain qui, de temps
01:17:20en temps, fasse une petite blague,
01:17:22rebondisse avec vous,
01:17:24essaye d'interagir avec vous,
01:17:26en fait, comme vous êtes des enfants, c'est normal,
01:17:28vous vous dissipez beaucoup. Vous êtes un peu après
01:17:30comme en sous-ébullition. Donc, je vous laisse
01:17:32cinq secondes pour reprendre votre calme
01:17:34et puis après, c'est bon, le cours commence.
01:17:36Sinon, si on ne peut pas le faire, et dans certaines
01:17:38classes, hélas, c'est vrai qu'on ne peut pas le faire
01:17:40parce qu'après, c'est très très compliqué
01:17:42de les maintenir et c'est là où peut-être
01:17:44on devient un peu plus rigide
01:17:46et que peut-être que l'autorité prend des
01:17:48tournures un peu plus
01:17:50autoritaristes, c'est-à-dire, bah
01:17:52oui, en effet, on demande le silence
01:17:54mais c'est triste. Un cours qui ne se fait
01:17:56que sur l'autorité, moi, je trouve ça d'une tristesse en nom.
01:17:58C'est peut-être ça. Et ce qui est intéressant
01:18:00justement, c'est que
01:18:02et voyez,
01:18:04votre livre rapporte ça, et vous-même,
01:18:06c'est qu'il ne faut pas se dire
01:18:08« Tout l'enseignement est comme ça,
01:18:10je reviens là-dessus » parce que
01:18:12ça entraîne effectivement
01:18:14et ça entraîne pas seulement,
01:18:16par exemple, au niveau de la pédagogie, du pédagogisme,
01:18:18au niveau de l'enfant-roi,
01:18:20au niveau, par exemple, où on leur dit « Oui, mais on ne leur enseigne
01:18:22plus rien, ni l'histoire,
01:18:24ni les géographies. » Là-dessus, juste quelques mots,
01:18:26vous savez, on l'entend là,
01:18:28puis l'orthographe, puis ceci, sans parler
01:18:30de l'écriture inclusive, etc.
01:18:32Une anecdote qui m'est arrivée récemment,
01:18:34moi, j'étais là, quand j'avais
01:18:36des lycéens, en disant « Ah là là, vous savez pas faire
01:18:38un plan, vous avez du mal ! »
01:18:40Et j'étais convaincue, et je le reste toujours convaincue
01:18:42que beaucoup ne savent pas faire un plan, qu'on a du mal
01:18:44à leur apprendre la méthodologie.
01:18:46Mais à un moment, je me suis dit « Ah, c'est marrant,
01:18:48je tombe sur un classeur qui m'appartient
01:18:50de Terminal. »
01:18:52Et je m'attendais, alors oui,
01:18:54il y avait des choses qui, en effet, c'était bien écrit,
01:18:56il n'y avait pas de faute, il y avait de la culture
01:18:58personnelle, ce que parfois fait défaut à certains,
01:19:00mais je ne savais pas faire de plan non plus.
01:19:02Enfin, je me suis rendue compte qu'en Terminal, en fait,
01:19:04pourtant j'étais très bonne élève, mais en fait,
01:19:06le plan impeccable et parfait
01:19:08que je leur demandais, en fait, je me suis dit
01:19:10« Ah, mais ça, je l'appliquais plus tard dans mes études. »
01:19:12« Mais oui, mais ça, celui-là, je l'appliquais plus tard dans mes études. »
01:19:14Et que parfois, je pense aussi que
01:19:16ce qui serait intéressant pour vraiment, si on veut,
01:19:18ça serait de regarder soi-même ses propres
01:19:20cahiers qu'on a eus, les mettre à côté.
01:19:22Alors oui, il y a des choses où la baisse est réelle,
01:19:24mais il y a des choses où on était meilleur que dans notre esprit.
01:19:26– Mais juste un mot, il n'y avait pas quand même,
01:19:28on fait des reculs de culture générale,
01:19:30et il existait franchement une orthographe de culture instille.
01:19:32– Ça, c'est vrai.
01:19:34– Franchement, on ne peut pas le nier, ça.
01:19:36– La culture générale était sans doute un peu plus vaste.
01:19:38En fait, moi, ce qui me déplaît parfois
01:19:40avec certains lycéens,
01:19:42pas avec tous encore une fois, on ne peut pas généraliser,
01:19:44mais on a l'impression que le collégien,
01:19:46c'est encore une éponge, il est prêt à s'enthousiasmer
01:19:48pour tout et n'importe quoi.
01:19:50Alors que le lycéen est déjà plus blasé.
01:19:52– Oui, c'est étonnant, oui.
01:19:54On dit ça en début d'émission,
01:19:56mais être blasé à cet âge,
01:19:58ça me paraît étonnant.
01:20:00– Moi, les lycéens, j'en veux plus, en fait,
01:20:02qui sont blasés, qu'on a face à soi
01:20:0430 personnes, très gentilles,
01:20:06qui vont moins être bruyantes que des collégiens,
01:20:08mais qui sont blasées.
01:20:10Vous n'en avez qu'un qui est vaguement intéressé,
01:20:12et encore, il n'y a pas toujours certain d'être intéressé.
01:20:14Ça, vous voyez, pour moi,
01:20:16ce manque de curiosité,
01:20:18c'est peut-être la chose que je comprends le moins
01:20:20dans cette génération, et j'essaie de m'intéresser
01:20:22à ce qu'eux-mêmes aiment, je dis, alors, c'est quoi ?
01:20:24Mais la réciproque n'est pas vraiment là.
01:20:26Et pourtant, j'essaie d'enseigner la littérature
01:20:28comme si c'était vraiment,
01:20:30vous passons une vie, c'est comme ça,
01:20:32c'est un mec, il a fait ça. J'essaie de leur dire
01:20:34regardez, c'est des gens comme vous,
01:20:36c'est des écrits de gens morts, mais qui étaient
01:20:38excessivement vivants.
01:20:40Et regardez, leurs écrits sont vivants.
01:20:42Et c'est vrai que ça, j'ai le sentiment
01:20:44qu'en 7 ans,
01:20:46j'ai le sentiment que ce qui marchait
01:20:48avec certains élèves, au tout début de ma carrière,
01:20:50le fonctionne de moins en moins.
01:20:52Et alors, peut-être que c'est moi qui,
01:20:54entre-temps, ne me suis pas mis à la page,
01:20:56j'en sais rien. – Oui, je pense pas,
01:20:58le phénomène est quand même assez général.
01:21:00– Mais je pense que c'est vraiment pour le coup,
01:21:02c'est cliché bateau de lien, mais les vidéos
01:21:04TikTok où il n'y a que 10 secondes de concentration
01:21:06et on passe à une autre, ça, ça fait du mal quand même.
01:21:08Et ça, ça rend déniable.
01:21:10– Écoutez, en tout cas, ce qui ne fait pas du mal,
01:21:12c'est de lire votre livre, vraiment,
01:21:14Ophélie Roch, Antisèche d'une prof pour
01:21:16suivre à l'éducation nationale.
01:21:18Lisez-le, il vous ouvrira.
01:21:20– Merci beaucoup, en tout cas, merci de votre gentillesse.