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  • 19/05/2025
La Bataille des Ardennes (16 décembre 1944-1er Février 1945)

Site officiel : http://batarden.be/

Historique et Descriptif de la Bataille
La bataille des Ardennes est le nom donné à l'ensemble des opérations militaires de la Seconde Guerre mondiale qui se sont déroulées en Ardenne pendant l'hiver 1944-1945. Le théâtre des opérations se déroule presque exclusivement en Belgique et dans le nord du Luxembourg, principalement dans l'Ardenne belge et l'Éislek luxembourgeois, avec pour objectif final de la part des Allemands la reconquête du port d'Anvers, mais leur offensive sera stoppée avant même d'atteindre la Meuse. La bataille commence le 16 décembre 1944 par une attaque surprise allemande, à laquelle on a donné le nom d'« offensive von Rundstedt ». Le Generalfeldmarschall von Rundstedt y était pourtant opposé : il estimait l'objectif trop ambitieux[. Il s’agit de l’une des plus grandes batailles de l’Histoire.
Les Allemands l'appellent opération Wacht am Rhein (en référence au tableau de Lorenz Clasen et de la célèbre chanson), et les Anglo-Américains Battle of the Bulge (la « bataille du Saillant ») prenant en considération la forme de « coin » que la ligne de front avait prise lorsque la pénétration allemande fut arrêtée.
La bataille des Ardennes se termine fin janvier 1945, après le refoulement des Allemands au-delà de leur ligne de départ.
On se rappellera une offensive victorieuse que le général Ludendorff avait lancée sur Liège un peu au nord, pendant la Première Guerre mondiale, et en août 1944, l'opération Lüttich (« Liège » en allemand, en référence à cette offensive), contre-offensive à l'opération Cobra : si la première avait inspiré Hitler, la seconde aurait dû le rendre plus prudent.

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Transcription
00:30...
00:56Le matin du 16 décembre 1944,
00:59le calme des Ardennes belges est soudain troublé
01:01par le fracas de la guerre.
01:03...
01:14Les Allemands déploient 250 000 hommes sur la ligne de front,
01:18appuyés par des centaines de chars et autres véhicules blindés.
01:22L'attaque brutale est soutenue par le feu
01:24nourri de 2 000 pièces d'artillerie.
01:26...
01:45Cette offensive surprend complètement les Alliés
01:48et, durant les premiers jours, elle manque de réussir.
01:51...
01:56Quand les Alliés retrouveront leurs esprits,
01:58l'offensive allemande sera vouée à l'échec.
02:01Essence rationnée, difficultés du terrain
02:04et problèmes d'approvisionnement provoqueront l'échec
02:07de la dernière grande opération militaire allemande à l'ouest.
02:10Que cette puissante armée ait pu être levée dans le plus grand secret
02:13posera toutefois quelques questions embarrassantes du côté des Alliés
02:16et démontrera que, malgré les succès et l'allure rapide des troupes de l'ouest,
02:21la défaite d'Hitler ne se fera pas sans difficultés.
02:24...
02:35Depuis que les Alliés ont posé le pied sur le sol de Normandie,
02:38le 6 juin 1944,
02:40un nombre d'hommes et de matériel toujours croissant
02:43n'a cessé d'être envoyés par cette tête de pont.
02:47Pourtant, plus les Alliés se rapprochent de la frontière,
02:50plus la résistance allemande se durcit,
02:53comme en témoignent les rues de combat
02:54que les Alliés doivent mener dans la région d'Aix-la-Chapelle
02:57et de la forêt de Hürtgen.
02:59...
03:03Les deux lignes de front commencent alors à prendre deux directions opposées.
03:07Entre les deux se trouve la paisible région des Ardennes.
03:10...
03:13Les troupes alliées impliquées dans les combats de Aix-la-Chapelle
03:16et de Hürtgen sont envoyées dans ce secteur calme
03:19pour se reposer et pour reformer les unités.
03:22Le moral est bon
03:24et le sentiment que la guerre sera bientôt finie
03:26plane sur les troupes.
03:28...
03:31Après les combats de l'été 1944,
03:36les Alliés ont progressé de façon spectaculaire.
03:39Même s'ils ont eu besoin de 7 à 8 semaines
03:41avant de commencer à avancer au-delà de la tête de pont en Normandie,
03:45ils ont ensuite littéralement volé jusqu'à la frontière allemande.
03:49En cours de route, les forces armées ennemies en Europe de l'ouest
03:52sont largement détruites.
03:53Il ne leur reste que quelques unités éparpillées ça et là début septembre.
03:57Les Anglais arrivent à Bruxelles le 3 septembre pour libérer la ville
04:02et le 4 septembre, ils prennent en verse.
04:05C'est à ce moment-là que les Britanniques vont connaître
04:07des problèmes d'approvisionnement
04:09et seront forcés d'arrêter leur progression.
04:11Les Américains, eux, se sont avancés sur un axe différent vers le sud.
04:15La 3e armée de Patton arrive sur la Meuse
04:18le 1er septembre,
04:19mais ils connaissaient aussi des problèmes de logistique.
04:26Hitler ne veut plus laisser l'initiative aux Alliés.
04:29Il veut absolument sortir de cette débâcle
04:32et début août, il commence à élaborer des plans pour sa contre-attaque.
04:37Il pense qu'une offensive bien menée à l'ouest
04:39pourrait forcer les Alliés à revoir leur position.
04:48Hitler veut donc attaquer par les Ardennes
04:51là même où les Allemands ont écrasé les Français en 1940.
04:58En attaquant par les Ardennes, il espère renouveler sa victoire de 1940
05:02et ainsi diviser les Alliés.
05:07En battant les Alliés par surprise,
05:09il espère pouvoir mettre un terme à leur alliance politiquement.
05:13Il pense qu'ils chercheront à signer un accord de paix
05:16et qu'après avoir fermé le front de l'ouest,
05:18il pourra se concentrer sur les Russes.
05:22Pour le général Alfred Jodl,
05:24les principaux problèmes à résoudre sont la maîtrise du ciel des Alliés,
05:28les difficultés d'approvisionnement et le secret de l'opération.
05:34Pour contrer la supériorité des Alliés dans le ciel,
05:37la date de l'offensive est d'abord fixée pour fin novembre,
05:41avant d'être reculée à la mi-décembre.
05:43Il a toutes les raisons de penser que le mauvais temps,
05:46habituel à cette période de l'année,
05:47freinera sévèrement la surpuissante aviation ennemie.
05:54Le secret de l'opération
05:56représente l'un des aspects les plus délicats de l'assaut.
05:59Seuls quelques officiers triés sur le volet ont connaissance du plan
06:03et les troupes ne sont informées des détails du projet
06:06qu'au tout dernier moment.
06:10Par ailleurs, un plan de diversion est aussi mis en place
06:12dans l'espoir de tromper les services de renseignements alliés.
06:19Pour commencer, le maréchal von Rundstedt,
06:21connu pour ses talents de défenseur, est rappelé de retraite
06:24et nommé commandant en chef des armées allemandes
06:26sur le front de l'Ouest.
06:28Pour le monde extérieur, il remplace le maréchal Model,
06:32connu pour son côté plus agressif.
06:34Mais Model continue de mettre le plan de l'attaque au point.
06:38Gerd von Rundstedt revient le 1er septembre 1944,
06:42mais seulement pour faire acte de figuration,
06:45pour tromper les alliés et leur faire croire
06:48que ce vieil homme de 69 ans est là pour sécuriser la frontière
06:51et qu'il est impossible qu'il soit impliqué
06:54dans une offensive d'envergure.
06:56Von Rundstedt est connu pour être un expert de la défense.
07:01Les Allemands organisent leur diversion ouvertement.
07:04Ils permettent, par exemple, à la reconnaissance aérienne ennemie
07:07de repérer la 6e armée de Panzer près de Cologne.
07:13Dès qu'ils sont sûrs que les alliés ont bien photographié
07:16cette unité de char près de Cologne,
07:19ils la déplacent de nuit jusqu'à sa position pour l'attaque.
07:26Le plan semble parfait sur papier.
07:28Hitler prévoit d'envoyer une puissante armée
07:31blindée par la vallée de l'Emblève
07:33à travers les positions alliées jusqu'en Verse.
07:36Il espère ainsi couper le front allié en deux.
07:44En Verse est l'un des principaux ports utilisés par les Alliés
07:48pour approvisionner les troupes du nord-ouest de l'Europe.
07:51Les réserves de carburant
07:53représentent un gros problème pour les Allemands,
07:56surtout avec la situation de la guerre.
07:59L'idée d'Hitler est donc de couper les Alliés
08:01de leur principale source de ravitaillement
08:04pour essayer d'équilibrer les forces en présence
08:07sur le front de l'ouest.
08:15Hitler envisage cette attaque pour montrer aux Alliés
08:18que l'Allemagne peut encore remporter une victoire
08:20alors qu'elle semble au bord de la défaite.
08:24Hitler et ses généraux décident de surnommer cette offensive
08:27Wacht am Rhein, ce qui veut dire garde au rein.
08:30Comme cela, si les Alliés tombent sur une note
08:33ou une information en propos de cette contre-attaque,
08:36ils penseront simplement avoir affaire à une opération défensive,
08:39à des mouvements de troupes le long de la frontière
08:42pour tenter de défendre la frontière.
08:44Ils ne vont pas se battre contre l'Allemagne,
08:47ils vont se battre contre les Alliés.
08:49Ils vont se battre contre les Alliés
08:51et contre les troupes le long de la frontière
08:54pour tenter d'empêcher les Alliés d'entrer en Allemagne.
08:57Si le plan semble bon sur papier,
08:59il est loin d'être parfait dans la réalité.
09:01Les ennemis qui se battent en Ardennes en 1944
09:05sont très différents de ceux de 1940.
09:13Les différentes armées qui se trouvent dans la région
09:16combattent les Allemands depuis plus de 5 ans
09:18un peu partout dans le monde.
09:22Les Alliés peuvent compter sur un approvisionnement quasi illimité
09:25et sont capables de déployer rapidement de nouvelles troupes
09:28alors qu'Hitler doit racler les fonds de tiroirs
09:31pour réunir les régiments nécessaires à son attaque.
09:38En 1940, la vitesse d'exécution permettait à ce type de plan de réussir.
09:43En 1940, les troupes allemandes prenaient une direction sud-ouest
09:47et utilisaient les routes disponibles.
09:49Cette fois-ci, l'attaque se dirige vers le nord-ouest
09:53et seules quelques routes sont encore ouvertes.
09:56Les Alliés ont en effet jugulé le trafic en fermant les routes principales,
10:00soit temporairement, soit définitivement.
10:03Du coup, l'assemblée des unités blindées allemandes
10:06se trouve ralentie par d'importants embouteillages.
10:12En plus, les ressources allemandes sont tout à fait inappropriées pour cette tâche.
10:17Si d'un côté, certaines unités de l'armée sont aguerries et très bien équipées,
10:20d'un autre côté, il y a une multitude de soldats de second rang.
10:24Il manque aussi cruellement d'artillerie, de munitions et de carburant.
10:31Les unités de l'avant-garde de l'offensive apprennent qu'en plus,
10:34ils devront trouver leur propre ravitaillement au cours de l'opération.
10:38Voilà donc une contre-attaque qui dépend de l'habilité de sa tête de pont
10:41à se procurer du carburant pour continuer à avancer.
10:45Tous ces détours pour trouver le liquide vital pour les Panzer
10:49freineront l'attaque, et ces retards ne laisseront que peu de marge
10:53de manœuvres aux troupes allemandes pour atteindre ensuite leurs objectifs.
11:00Le temps posera aussi un problème.
11:02Hitler choisit délibérément d'attaquer pendant les mois d'hiver
11:06parce qu'il avait de fortes chances pour qu'à cette période,
11:09le climat cloue l'aviation ennemie au sol.
11:11Mais il n'a sans doute pas considéré le fait
11:14que ce temps influencerait aussi les mouvements de ses propres troupes.
11:17À cette époque de l'année, on peut s'attendre à avoir de la neige
11:20et essayer de déplacer un char-tigre de 68 tonnes dans ces conditions
11:24se révèle désastreux.
11:28N'importe quel général,
11:30ayant vécu l'expérience du terrain avec ses troupes,
11:33voyant ce plan,
11:35il réagissait tout de suite en disant « Non, ça ne marchera pas ».
11:39Les seuls généraux qui l'approuvaient
11:41étaient des gens comme Jodl.
11:44Des bénis oui-oui.
11:45Hitler s'était entouré de gens comme ça
11:48et quand il voyait son projet, il disait « Oui, ça va marcher ».
11:53Tous les autres affirmaient que cette offensive allait rater.
11:56Il est intéressant de citer un passage de l'interrogatoire
11:59fait après la guerre du général d'armée SS, Sepp Dietrich,
12:03car il nous donne une assez bonne idée de l'état d'esprit à cette époque.
12:08« Tout ce que je devais faire, c'était m'emparer de Bruxelles
12:12et ensuite prendre le port d'Anvers.
12:14Tout ça sur décembre, janvier et février,
12:17les trois pires mois de l'année,
12:19à travers les Ardennes, où la neige était très épaisse
12:22et où il n'y avait pas assez de place pour déployer quatre chars de front.
12:25Alors, que dire de six divisions blindées ? »
12:33Bien que le maréchal von Rundstedt,
12:35commandant en chef des armées allemandes à l'ouest,
12:38et le maréchal Model, commandant du groupe armé B,
12:41qui lancera l'offensive des Ardennes, soit en désaccord sur de nombreux points,
12:45il y a une chose sur laquelle ils sont d'accord.
12:47Le plan d'Hitler pour s'emparer d'Anvers,
12:49grâce à ses divisions blindées, est virtuellement irréalisable.
12:53Ils pensent tous les deux que les Allemands devraient se contenter
12:55d'un objectif plus limité, comme un encerclement.
12:58Peut-être pas de toutes les forces britanniques et canadiennes
13:00du nord-ouest de l'Europe,
13:02mais simplement de la première armée US déployée dans le nord des Ardennes.
13:07Ils sont convaincus que s'ils tentent cela,
13:09et ils pensent qu'ils peuvent réussir, le résultat sera très probant.
13:16Le dernier pari d'Hitler est lancé,
13:18mais la nature désespérée de la situation semble déjà évidente.
13:22Sur le papier, les Allemands ont réuni une force d'attaque puissante,
13:26répartie sur trois armées.
13:28La 6e armée Panzer, sous les ordres de Dietrich,
13:31se situe le plus au nord sur le front.
13:34Elle doit avancer par la route depuis sa position près de Dahlem, en Allemagne,
13:38jusqu'en Belgique et la région de l'Ocheim.
13:41Son objectif est de traverser la Meuse,
13:43juste en dessous de Liège, et de continuer jusqu'en Verse.
13:57À côté de la 6e armée se trouve la 5e armée Panzer,
14:01commandée par le lieutenant général Assow von Montefel.
14:06Son objectif est de partir de Proum, en Allemagne,
14:09jusqu'en Verse, en passant par Bruxelles.
14:15La 7e armée, sous la direction du général Eric Brandenburger,
14:19doit partir plus au sud, jusqu'au Luxembourg.
14:23L'objectif de cette unité d'infanterie partie de Bitburg, en Allemagne,
14:27est d'engager le combat contre la 3e armée US
14:30et d'immobiliser ses troupes.
14:37Toutes ces armées font partie du groupe armé B,
14:40commandé par le maréchal Model.
14:44Le total de ces forces s'élève à plus de 250 000 soldats
14:49et près de 1 000 chars et autres canons autotractés.
14:53Dans les jours à venir,
14:54ces forces vont poser de sérieux problèmes aux Alliés.
14:57Dans les Ardennes, les soldats de l'avant-garde allemande
15:00sont de différentes qualités.
15:02Si les divisions SS et Panzer
15:04comprennent des officiers d'expérience,
15:07un grand nombre de ces soldats
15:08sont d'anciens hommes de l'armée de l'air ou de la marine.
15:17Hitler fait donc muter des marins dans des divisions d'infanterie,
15:20du personnel de l'armée de l'air dans des divisions de parachutistes,
15:23et il crée les divisions de Volksgrenadiers,
15:25composées d'hommes venant de toutes sortes d'horizons,
15:28de jeunes adolescents et de vieux.
15:35Les Allemands ont réussi à rassembler leurs unités de combat
15:38dans les Ardennes en déplaçant leurs troupes
15:42comme s'ils prévoyaient une offensive des Alliés
15:45et se préparaient à les contrer.
15:50Quand les analystes des services secrets alliés
15:53observent les mouvements de troupes en face,
15:56ils sont persuadés que les Allemands ont déjà perdu la guerre
16:02et que tous ces mouvements sont purement défensifs.
16:06Du coup, lorsqu'ils remarquent que les unités allemandes d'élite
16:10sont renforcées et déplacées
16:12pour faire face aux Alliés de l'Ouest en France,
16:15ils en déduisent que ce sont des préparatifs
16:17pour contrer l'attaque inéluctable des Alliés
16:20pour traverser le Rhin.
16:26En face de cet imposant alignement de troupes
16:28se trouvent différentes unités américaines.
16:31La 2e Division et la 99e Division d'Infanterie
16:34font partie du 5e Corps US sous les ordres du général Géraud.
16:39Ils tiennent une position face à la 6e Armée de Panzer.
16:43Au centre, la 28e Division et la 106e Division d'Infanterie,
16:47qui font partie du 8e Corps du général Troy Middleton,
16:50font face à Manteufel.
16:53Au sud, les hommes de la 9e Division blindée
16:56et de la 4e Division d'Infanterie
16:58campent devant les troupes de Brandenburger.
17:01La plupart de ces unités américaines
17:03sont dans la région pour se reposer après les récents combats.
17:07Toutes ces unités totalisent environ 83 000 soldats,
17:10soutenus par près de 450 chars et autres blindés
17:14et 400 pièces d'artillerie.
17:24Ces hommes se retrouvent dans un pays étranger,
17:27à une des époques de l'année les plus morne,
17:29et la plupart d'entre eux pensent à leur foyer et à Noël.
17:33Ils se sont tous déjà rudement battus contre l'ennemi.
17:36Et la dernière chose qu'ils souhaitent,
17:38c'est de se retrouver confrontés à une attaque d'une telle envergure.
17:44Les Ardennes sont un secteur tenu par des divisions américaines faibles.
17:47L'une d'entre elles, la 106e, n'a aucune expérience,
17:50n'a jamais combattu.
17:51Et les deux autres, la 28e Division d'Infanterie
17:54et la 4e Division blindée,
17:56ont subi de lourdes pertes dans les combats dans la forêt.
17:58Et puis, il y a la 9e Division blindée en réserve,
18:01qui, elle non plus, n'a aucune expérience,
18:03et un groupe de cavalerie.
18:04Toutes ces unités sont très dispersées.
18:09Contrairement aux Allemands,
18:11plusieurs facteurs jouent en faveur des Alliés.
18:18Bien qu'en sous-nombre au départ,
18:19ils peuvent compter sur les renforts de nombreuses troupes bien équipées,
18:22à qui l'on peut faire appel en cas de besoin.
18:25Parmi elles, la 3e Armée,
18:27sous les ordres du général Georges Patton,
18:29a déjà connu le combat.
18:35À ce stade de la guerre,
18:37les lignes de ravitaillement des Alliés sont bien établies,
18:40et quand le temps le permet,
18:41ils ont la maîtrise totale du ciel.
18:43Les Alliés doivent juste retarder les Allemands
18:46et attendre que les éléments leur soient de nouveau favorables.
18:50La possibilité pour les Alliés de fournir des renforts
18:53venant du nord et du sud
18:54représente un autre danger significatif pour les Allemands.
18:59Pour parer à cela,
19:00une attaque menée par le 12e corps de Panzer-SS
19:03est prévue en même temps que l'assaut général.
19:05Mais à cause de la situation difficile sur le front de l'Est,
19:08l'opération est annulée.
19:11Par conséquent,
19:12les flancs des armées allemandes dans le nord
19:14sont en train de se déployer.
19:16Le moral et l'humeur générale des troupes du nord-ouest de l'Europe
19:20à la veille de Noël sont au plus bas et empruntent de résignations.
19:23Il est clair que l'émulation et l'optimisme de l'été 1944
19:27provoqués par le débarquement de Normandie,
19:30après lequel beaucoup de gens pensaient
19:32que la guerre serait terminée en quelques semaines,
19:34voire quelques mois, ont disparu.
19:36Les Allemands ont été éliminés,
19:38et l'Allemagne a été éliminée.
19:40Les Allemands ont été éliminés,
19:42et l'Allemagne a été éliminée.
19:44Les Allemands ont été éliminés,
19:46voire quelques mois, ont disparu.
19:48Quand le temps commence à empirer avec une neige fondante glaciale,
19:51un sentiment d'ennui commence à s'emparer de beaucoup de soldats alliés.
19:55Il affecte particulièrement les Américains.
19:57Les Anglais sont moins touchés, parce que la Grande-Bretagne
20:01et surtout Londres sont toujours victimes de bombardements de V1 et de V2.
20:05Les Britanniques restent donc très motivés pour aller de l'avant
20:08et pour infliger de plus de dégâts possibles aux Allemands.
20:11Par contre, le mal du pays s'empare d'une grande partie des Américains.
20:15Beaucoup ont quitté les États-Unis depuis plus de deux ans
20:18et passent à leur deuxième, voire leur troisième Noël,
20:21loin de leur famille.
20:29Le matin du 16 décembre, à 5h30,
20:32l'artillerie allemande ouvre le feu sur la ligne de front
20:35qui fait près de 140 km de long.
20:42Le tir de barrage intense, qui durera moins d'une heure,
20:46est surtout destiné à semer la confusion dans les rangs ennemis
20:49et à briser leurs lignes de communication.
20:52Les Allemands espèrent aussi ouvrir un passage dans les rangs alliés.
20:59Les troupes de l'Axe avancent de façon significative,
21:02brisent les rangs ennemis et s'infiltrent dans certaines régions.
21:06Les groupes de l'Axe sont en train de se déployer
21:08et s'infiltrent dans certaines régions.
21:11Les groupes alliés isolés et dépassés
21:13sont soit tués, soit faits prisonniers.
21:21Certaines unités résistent,
21:23mais cela ne suffira pas pour arrêter l'avalanche des troupes allemandes.
21:33Dans les postes de commandement et les quartiers généraux alliés,
21:37plusieurs officiers tentent de se faire une idée de la situation,
21:40mais c'est impossible, car les communications sont rompues
21:43et les postes avancés déjà capturés.
21:50Après quelques jours, les soldats américains commencent à se rendre,
21:54à un tel point que c'est encore aujourd'hui le record
21:57du nombre de soldats faits prisonniers dans l'histoire de l'armée américaine.
22:08Toutefois, d'autres troupes américaines réussissent à tenir des places
22:12dont l'importance stratégique s'avérera cruciale.
22:15La crête d'Eisenborn, au nord,
22:17Saint-Vite, au centre, et Bastogne, au sud.
22:24Le plan d'attaque est basé sur l'idée
22:26que la 6e armée de Panzer, bien équipée,
22:30ait constitué un groupe de soldats
22:32qui allaient se battre contre l'armée américaine.
22:35Bien équipée, et constituée de Waffen-SS bien entraînées,
22:39est capable de frapper les Américains
22:42et de les défaire facilement
22:45avant de poursuivre au tout droit
22:47jusqu'à la crête d'Eisenborn et la Meuse.
22:52Mais ça ne se passera pas comme cela.
22:56À partir de là, c'est la course vers les objectifs prioritaires.
23:00Les Allemands savent que le temps n'est pas de leur côté
23:03et qu'ils doivent atteindre leur but rapidement.
23:06Pourtant, les choses commencent à mal se passer pour eux.
23:15Au nord, le parachutage prévu sur Eisenborn
23:19est effectué sous une météo épouvantable.
23:25Les Allemands devaient capturer la crête d'Eisenborn le plus vite possible.
23:30Pour continuer leur route au nord et atteindre la Meuse,
23:33le contrôle de ce sommet est indispensable.
23:36C'est une mission parfaite pour une opération aéroportée,
23:39mais celle-ci sera un vrai désastre.
23:43Les paras allemands sont sous les ordres d'un vétéran,
23:46le colonel Wander 8.
23:48Ils sautent au-dessus d'une vaste zone,
23:51mais seront incapables de concentrer leurs efforts.
23:54Les Allemands, qui n'ont pas fait de mission de reconnaissance,
23:57sautent au-dessus des positions de la 1re Infanterie US
24:00et se rendent compte que les forces américaines
24:03sont plus puissantes que prévues.
24:05Quand ils comprennent qu'ils ne pourront pas remplir leur objectif,
24:09ils tentent de briser les lignes ennemies en force.
24:12Après avoir subi de lourdes pertes,
24:14les paras allemands battent en retraite
24:17et s'infiltrent derrière les lignes américaines par petits groupes.
24:22Cette unité comptait 1200 hommes
24:24et à peine 350 réussiront à se battre coup à coup
24:27suite à leur dispersion.
24:29Moins de 100 survivants parviendront à rejoindre leurs lignes
24:34et Wander 8 sera fait prisonnier.
24:40Le seul véritable succès de cette petite mission
24:43sera de donner l'impression aux Alliés d'avoir affaire
24:46à un nombre d'ennemis bien plus important que les Allemands.
24:51Ce n'est pas le cas.
24:52Les Alliés devront allouer un grand nombre de leurs soldats
24:56pour contrer cette menace virtuelle.
25:03Si le 1er corps de Panzer SS avait avancé plus vite,
25:06il aurait pu profiter de cet avantage.
25:11Mais il rencontra lui aussi des difficultés.
25:15Depuis le début de l'offensive,
25:17la 99e Division US se défend âprement
25:20et réussit à garder le contrôle de collines stratégiques.
25:24L'avant-garde du 1er régiment de Panzer SS,
25:27le groupe de combat Peiper,
25:29continuera son mouvement vers l'ouest jusqu'à Hansfeld.
25:37L'unité qui doit absolument réussir sa mission
25:39pour garantir le succès de la 6e armée de Panzer SS
25:43est un groupe de combat dirigé par Joachim Peiper.
25:50Et il n'a que 48 heures pour atteindre la Meuse.
25:53Mais il va très vite accumuler du retard.
25:55Peiper est habitué à opérer sur le front de l'Est
25:58avec de grandes plaines, des terrains vallonnés.
26:02Et quand il organise sa formation de marche,
26:05il place de façon assez logique ces véhicules lourds,
26:08comme les Panzer, et les nouveaux chars-tigres,
26:11en tête de colonne.
26:13Mais ce qu'il n'a pas prévu, c'est la faible vitesse de pointe
26:16de ces chars qui vont ralentir toute la colonne.
26:21Il doit progresser avec ses énormes chars de 68 tonnes
26:24à travers de petites routes sur de petits ponts.
26:27Et pendant sa progression, il rencontre des petites poches
26:30de résistance américaine qui se jettent en travers de sa route
26:33et l'obligent à changer de cap.
26:35Les Allemands doivent changer plusieurs fois de route,
26:38au point que Peiper commence à se retrouver sur le territoire
26:41destiné à l'assaut central.
26:44Au sud, la 5e armée de Panzer connaît un meilleur début.
26:51Ces hommes rencontrent la 28e division
26:53et la 106e division d'infanterie très dispersées
26:56et qui ne sont pas encore prêtes pour le combat.
27:01Les Allemands passent à travers ces unités assez facilement.
27:04Cependant, quelques groupes d'Américains réussissent
27:07à ralentir leur avance et à garder le contrôle
27:10de plusieurs ponts de la région.
27:12Mais à la fin du 1er jour, les hommes de Manteufel
27:15forcent le passage de la rivière Ours et foncent sur Clairvaux
27:18sans perdre de temps.
27:22La 3e force de l'attaque, la 7e armée de Brandenburger,
27:25plus au sud, connaît de grosses difficultés
27:28à cause de la nature du terrain
27:30et de la détermination des défenseurs américains
27:33du 109e régiment US.
27:36L'effort des Allemands va très rapidement s'effondrer
27:39à cause de la résistance américaine
27:41combinée à des erreurs logistiques,
27:43comme par exemple le fait que toute cette offensive aille lieu
27:46dans une région où les effectifs ne sont pas au complet.
27:49Le 17 décembre, toutes les unités allemandes
27:52sont impliquées dans l'effort offensif
27:54malgré les difficultés rencontrées.
27:56De son côté, le haut commandement américain
27:59commence à réagir et à envoyer des renforts dans la région.
28:11Parmi eux se trouvent la 7e et la 10e divisions blindées
28:15et la 101e division aéroportée.
28:18Cette dernière reçoit l'ordre de marcher sur Bastogne,
28:21le point de jonction de plusieurs routes
28:24le plus important de toute la région.
28:26La course contre la montre est maintenant lancée.
28:40Au nord, les Allemands poursuivent leurs efforts
28:43pour accomplir leurs objectifs.
28:45Le commandant du 1er corps SS
28:47commence à être frustré de la lenteur de la progression.
28:50Il ordonne à la 12e division de Panzer SS,
28:53alors impliquée dans les combats autour de la crête d'Eselborn,
28:57de faire mouvement derrière la 1re division de Panzer SS
29:01en route vers l'emblève.
29:03Il s'agit là de la 1re grosse erreur faite pendant l'offensive,
29:07puisqu'elle permet de relâcher la pression sur les troupes alliées
29:11qui défendent la région.
29:13Les Américains ne perdent pas de temps et fortifient leur position
29:17à un point tel que les Allemands ne réussiront jamais à les prendre.
29:42Des petits pelotons d'infanterie américains
29:45réussissent à tenir leur position
29:47sur les petites routes des collines ardennaises.
29:53Comme ils ne sont plus en contact avec leurs supérieurs,
29:56personne ne leur a donné d'ordre pour faire ce qu'ils font.
30:00Ils se débrouillent donc pour organiser leur défense.
30:03C'est quelque chose de très important.
30:06La seule façon d'arrêter une attaque de blindés allemands,
30:10c'est d'aller plus profondément.
30:12C'est-à-dire que vous n'essayez pas de tenir une ligne de défense.
30:16Vous vous retranchez sur des positions bien défendues
30:19et vous obligez l'ennemi de se battre pour prendre ses poches.
30:23Et s'il vous contourne, vous pouvez contre-attaquer.
30:26Les Américains n'ont pas prévu ce type de défense.
30:29Au cours de l'avancée de la 1re division SS,
30:32le groupe de combat Peiper sera impliqué dans une escarmouche
30:36près de Beaunier.
30:38Ce qui suivra fera l'objet de nombreux débats.
30:42Ce qui est indéniable,
30:44c'est que près de 80 prisonniers de guerre américains seront abattus.
30:49Les Américains affirmeront qu'ils ont été tués de sang-froid.
30:53Les Allemands prétendront qu'ils tentaient de s'échapper.
30:58Le 17 décembre, une patrouille américaine de reconnaissance
31:02découvre les corps de ces soldats massacrés étendus dans la neige.
31:07Les Allemands en particulier, les Waffen-SS,
31:10ont donc commencé à utiliser sur le front de l'ouest
31:14les méthodes qu'ils utilisaient sur le front de l'est.
31:18Et comme cela se passe souvent dans les armées,
31:22le bruit se répand très rapidement.
31:26En moins de trois quarts d'heure,
31:28tous les soldats américains dans les Ardennes
31:31savaient que les Allemands ne faisaient pas de prisonniers.
31:35Et dans ces cas-là, il n'y a que deux choses à faire.
31:39Soit vous fuyez,
31:41soit vous ne pouvez pas fuir et vous vous battez.
31:45Le groupe de combat Peiper et certains éléments de la Waffen-SS
31:49ont donc involontairement décuplé l'ardeur au combat des Américains.
31:54Sans perdre de temps,
31:56Peiper réapprovisionne ses chars Panzer en carburant
32:00et continue sa marche vers la ville de Savlo et son pont vital.
32:08Mais arrivé là, son avance est stoppée pendant quelques heures
32:12à cause de la résistance des Alliés.
32:15Peiper, ne connaissant pas l'importance des forces qui s'opposent à lui,
32:20préfère reporter la progression au lendemain.
32:23Le 18 décembre, Savlo tombe entre ses mains
32:27et il continue jusque trois ponts.
32:34Dans cette ville,
32:36plusieurs ponts enjambent les rivières de la Salme et de l'Emblève.
32:41A l'approche du groupe de Peiper, les défenseurs américains
32:45font sauter les ponts pour empêcher les Allemands de les utiliser.
32:49La seule solution pour Peiper consiste alors à faire demi-tour.
32:53Il tente d'atteindre Chennault, où un autre pont traverse l'Emblève,
32:58mais se fait attaquer par l'aviation américaine.
33:04Arrivé à ce point,
33:06la puissante 1re division de Panzer SS sera obligée de s'arrêter.
33:12La dernière grande offensive de la guerre sur le front de l'Ouest
33:16se terminera dans le petit village de La Gleize.
33:19La majorité des hommes de Peiper y recevront l'ordre d'organiser leur défense.
33:24Le facteur carburant a joué un rôle crucial
33:27dans l'échec de cette partie du plan d'attaque des Allemands.
33:31Quand ils atteignent les villages de La Gleize et de Stoumont,
33:35les réservoirs de carburant s'éloignent.
33:38Les Allemands attendent beaucoup des troupes SS.
33:41Quand les officiers du quartier général apprennent que Peiper doit rester à La Gleize,
33:46ils ne perdent pas de temps.
33:48Tout le poids de l'offensive est alors reporté
33:51sur le secteur de la 5e armée de Panzer,
33:54qui a pu profiter d'un terrain plus favorable
33:57et de la faiblesse des soldats de l'ascension civile.
34:01Les alliés de la 5e armée de Panzer
34:05La 5e armée de Panzer, sous les ordres de Manteufel,
34:08faisait partie de la Wehrmacht.
34:10Elle avançait en profitant du pays et l'utilisait les routes principales.
34:14La 5e armée se retrouve dans une drôle de situation.
34:17Elle progresse à l'ouest, ce qui peut sembler bien, sur une carte.
34:21Le seul problème, c'est que ce n'est pas la bonne direction.
34:25Les Allemands doivent aller vers le nord.
34:28La 5e armée de Panzer
34:31Ils poursuivent leur course pour atteindre leurs objectifs,
34:35dont l'un des plus importants est la ville de Bastogne.
34:39La ville joue un rôle crucial,
34:41parce que c'est là que convergent plusieurs routes,
34:44faisant d'elle un centre de voie de communication.
34:47Pourtant, les Allemands sont coiffés au poteau
34:50par les soldats de la 101e division aéroportée.
34:53Ces vétérans du débarquement de Normandie
34:56et de l'opération Market-Garden ont établi un périmètre défensif
35:00tout autour de la ville.
35:02Quand les Allemands tentent de percer ces positions,
35:05ils se rendent compte que c'est impossible.
35:08Manteffel ordonne alors à ces hommes de ne plus perdre de temps
35:12et de contourner la ville pour poursuivre leur avance,
35:16créant ainsi une solide poche de résistance ennemie
35:20au sein des positions allemandes.
35:26Toutes les tentatives pour éliminer cette poche
35:29engloutiront un nombre considérable d'hommes et de matériels.
35:35L'effet de surprise qui avait frappé les Américains est passé.
35:39Eisenhower a réagi et dans les 60 heures,
35:42il ordonne à ses troupes de faire mouvement
35:45pour contrer l'offensive dans les Ardennes.
35:48Les renforts du nord et du sud sont envoyés en avant
35:51et en quelques jours, l'offensive des Allemands est obligée de s'arrêter,
35:55et l'Allemagne s'arrête.
36:01Le 22 décembre, les Allemands envoient un émissaire
36:04avec un drapeau blanc à Bastogne pour proposer aux Américains
36:08une réédition. La réponse du commandant de la garnison,
36:12le général McAuliffe, est laconie. Des clous.
36:17Au même moment, plus au nord,
36:19les Allemands ont finalement réussi à prendre Saint-Vite.
36:23Ce succès est particulièrement important,
36:25puisqu'il s'agit d'un des points clés des routes du plan de progression.
36:30Les combats pour prendre la ville ont pris plusieurs jours,
36:33et comme pour d'autres secteurs, ces retards ont permis aux Américains
36:37de consolider leur défense à l'arrière.
36:44Le jour du réveillon de Noël 1944,
36:46les troupes de Manteufel atteignent la région à l'ouest de la ville de Sel.
36:51Les Allemands ne dépasseront jamais ce point au cours de l'offensive.
37:00Le jour de Noël, la ville de Bastogne est soumise
37:03à la pression croissante des Allemands.
37:05Mais grâce à la maîtrise du ciel par les Alliés,
37:08la garnison peut être ravitaillée par les airs
37:11sans craindre l'intervention des ennemis.
37:13Les défenseurs de la ville sont prêts à se battre jusqu'à la fin.
37:22Le 26 décembre, des éléments de l'armée de Patton
37:25réussissent à se frayer un passage en force à travers les lignes allemandes
37:29jusque dans Bastogne.
37:32Après cette opération de renfort,
37:34la situation des Allemands deviendra vite sans espoir.
37:52Dans les derniers jours de décembre 1944,
37:54il est clair que les moyens de l'offensive allemande
37:57sont largement épuisés.
37:59Ils ont gaspillé d'énormes quantités de carburant,
38:02la plus grande partie de leurs munitions et leurs avant-gardes
38:05ont subi de lourdes pertes lors des combats contre les Américains.
38:09En plus, ils ont largement échoué à couper les lignes de communication
38:13autour d'Alzenborn, au nord, et autour de Bastogne, au sud.
38:18Les Américains en ont profité pour consolider leur position.
38:22Même s'ils ont réussi à prendre des lignes de communication
38:26autour de Saint-Vite, ce n'est tout simplement pas assez
38:29pour leur permettre de continuer.
38:31Les changements de météo jouent, en plus, en faveur des Alliés.
38:35Au début de l'offensive dans les Ardennes,
38:38les Allemands profitent de la couverture nuageuse et de la neige
38:42pour se protéger des avions alliés.
38:44Cependant, à partir du 23 décembre 1944,
38:49le temps dans la région refroidit,
38:52le ciel s'éclaircit et leur protection
38:56contre les chasseurs et les bombardiers alliés disparaît.
39:03Les pilotes alliés peuvent enfin faire rugir leur moteur
39:06au-dessus des zones de combat
39:08et ainsi précipiter la défaite des armées ennemies.
39:11L'aviation, via un appui des troupes au sol,
39:14paralyse tout mouvement de troupes allemandes,
39:17surtout des colonnes d'approvisionnement
39:20et ravitaille par les airs les unités américaines encerclées.
39:29Un des événements les plus extraordinaires de la bataille
39:32sera aussi dévoilé.
39:34La 150e brigade de Panzer
39:36était aussi l'une des clés de l'offensive allemande.
39:39Ces troupes obéissent aux ordres de Otto Skorzeny,
39:42un meneur d'hommes courageux.
39:46Ils reçoivent l'ordre de s'enfoncer loin derrière les lignes ennemies
39:50et d'y causer un maximum de dégâts et de confusion.
39:53Ils doivent aussi s'emparer de guets de rivière cruciaux
39:56et les tenir le temps que le gros des forces arrive.
40:03Ils utilisent des jeeps et des camions capturés aux Américains
40:06et maquillent leurs chars pour les faire ressembler à ceux des Alliés.
40:10En réalité, seuls quelques individus atteindront la meuse,
40:13mais ils devront abandonner leur position
40:16par manque de support adéquat.
40:23Plusieurs de leurs groupes se feront capturer à ce moment-là
40:26par les Américains, qui s'interrogent sérieusement
40:29sur ce qui se trame.
40:31La rumeur se répandra rapidement
40:33quand les Allemands, déguisés en Alliés, opèrent derrière les lignes.
40:38Le rôle de Skorzeny est assez important,
40:40puisqu'il provoque un sentiment de panique
40:43jusqu'au sein du quartier général d'Eisenhower.
40:46La rumeur selon laquelle il y a des commandos
40:49derrière les lignes américaines se répand parmi les soldats.
40:53Si d'un côté, les commandos de Skorzeny sont un échec,
40:56d'un autre côté, ils ont un effet majeur
40:59en déstabilisant psychologiquement les Alliés
41:02et en déstabilisant les Américains
41:04jusqu'au commandant suprême de l'Alliance.
41:09L'effet psychologique de ce petit groupe sur le moral des Alliés
41:12dépasse largement leur petit nombre.
41:14La paranoïa n'épargne personne
41:16et Eisenhower sera lui-même confiné dans ses quartiers
41:20par crainte d'un attentat.
41:25Dans le village de La Glaize,
41:27Piper se rend compte que la situation devient désespérée
41:30pour lui et ses hommes,
41:31qui subissent le bombardement ininterrompu
41:34de l'artillerie et des chars alliés.
41:36Les Américains, déterminés à écraser leurs ennemis,
41:39tireront plus de 58 000 obus au cours de la bataille.
41:51Piper est habitué à se sortir de situations épineuses
41:54comme il l'a souvent fait en Russie et en Normandie.
41:57Il ordonne la destruction des chars et des halftracks
42:00encore en service pour qu'ils ne tombent pas aux mains des Alliés.
42:04Les réservoirs sont vides et il n'y a plus de munitions.
42:10Il laisse une poignée de ses hommes en arrière
42:12pour donner l'impression de continuer le combat
42:15et pour surveiller les 150 prisonniers américains.
42:18Et il emmène avec lui un groupe de 800 survivants
42:21vers les lignes allemandes.
42:27La tentative est risquée et plus d'une fois,
42:29ils devront affronter des groupes d'Américains
42:32qui se trouvent en travers de leur chemin.
42:35Ils réussiront finalement à atteindre les lignes amies
42:38quelques jours plus tard.
42:40Au départ, Piper avait 5 000 hommes sous ses ordres
42:43et ses pertes en hommes et en matériel
42:46seront impossibles à remplacer avant la fin de la guerre.
42:58Dans le secteur de Manteufel,
43:00les Américains élargissent doucement le corridor
43:03des renforts vers Bastogne.
43:05La férocité des combats augmente en intensité
43:08et rapidement, la région deviendra le centre
43:11de toutes les convoitises pour les deux camps.
43:14Les Alliés envoient plusieurs unités en renfort dans la ville,
43:18y compris la 4e division blindée, la 26e division
43:21et la 80e division d'infanterie.
43:23La bataille des Ardennes,
43:25comme l'appellent les Américains,
43:27sera marquée par de rudes combats pour les deux camps.
43:44À mesure que les Alliés renforcent leurs troupes dans la région,
43:48ils repoussent lentement les Allemands.
43:51Le 2 janvier 1945, la ligne de front a reculé
43:54de 15 km.
43:57C'est aussi à cette époque que les Anglais entrent en jeu.
44:02Dès le début de l'offensive, Montgomery avait placé
44:05de solides unités britanniques en position défensive
44:08le long de la Meuse, devinant que le fleuve serait capital
44:11pour les Allemands.
44:13Il avait reçu le commandement de certaines troupes américaines.
44:19Eisenhower a pris une décision politique
44:22qui aurait pu être très dangereuse.
44:24Il a nommé Montgomery commandant en chef dans le nord,
44:27et ce commandement amputait une partie des troupes américaines.
44:31D'un point de vue politique américain,
44:33cela pouvait passer pour une erreur,
44:35mais ce fut la bonne décision.
44:37Montgomery commença à resserrer le front.
44:44Bien que peu de troupes britanniques soient confrontées
44:47directement à l'offensive allemande,
44:49le rôle des Anglais mérite d'être mentionné.
44:52Quand les armées britanniques prennent la décision
44:55de consolider les défenses sur la Meuse au début de l'offensive,
44:59cela a certainement permis aux Américains de libérer des troupes
45:03pour les envoyer se battre dans les Ardennes.
45:06En plus, en donnant à Montgomery la charge
45:09de commander les troupes américaines et anglaises
45:12sur l'aile nord de la progression des Allemands,
45:15cela a permis de créer un commandement bien plus approprié
45:18pour s'occuper de l'offensive
45:20que si les Américains avaient été en charge de tout le secteur.
45:30Quand il pense que le moment est venu,
45:32Montgomery lance sa contre-attaque vers les lignes ennemies,
45:35avec pour objectif de rejoindre les Américains plus au sud.
45:39Le 4 janvier, l'objectif est atteint
45:42quand ces hommes atteignent enfin la ville de la Roche.
45:46Ceci mettra définitivement la Meuse hors d'atteinte pour les Allemands.
45:57Alors que les généreux Allemands et leurs troupes
46:00réalisent le côté désespéré de la situation,
46:03Hitler en est incapable.
46:05Il ordonne la poursuite de la progression
46:08et la prise des objectifs,
46:10mais à ce stade, la difficulté devient insurmontable.
46:16Les chasseurs alliés déversent leur flot de bombes
46:19sur les troupes de l'Axe,
46:21comme ils l'avaient déjà fait en Normandie.
46:27Début janvier, une lueur d'espoir renaît chez les Allemands
46:31quand la Luftwaffe lance son propre raid
46:34avec environ 1 000 avions contre des cibles
46:37et des terrains d'aviation alliés.
46:39Ils réussiront à détruire environ 300 avions alliés
46:42et à endommager 25 terrains,
46:44mais cela au prix de 100 appareils
46:46et, sans doute plus grave encore,
46:48de la perte de pilotes expérimentés et irremplaçables.
46:58Au total, les Allemands perdront 170 pilotes
47:01et 67 seront faits prisonniers.
47:03Finalement, leur aide de la Luftwaffe sera un revers de plus.
47:11Vers le milieu du mois de janvier,
47:13certaines unités allemandes
47:15commenceront à se retirer de la ligne de front.
47:18Parmi elles, la 1re division de Panzer SS,
47:22qui a beaucoup souffert durant l'opération.
47:29Les unités restantes subiront encore plus de pertes
47:32suite à l'affaiblissement général de leurs forces.
47:36A la fin du mois de janvier,
47:38la ligne de front a retrouvé les mêmes marques
47:41qu'au début de l'offensive 6 semaines plus tôt.
47:46Le prix à payer est lourd pour les 2 camps.
47:49Les Alliés ont perdu environ 75 000 hommes.
47:52Les Allemands perdent près de 120 000 soldats
47:55et la perte d'un nombre important de chars irremplaçables
47:59et autres véhicules.
48:01Le dernier coup de poker d'Hitler sera un échec.

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