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00:00Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros pour une nouvelle semaine qui commence sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et sur CNew jusqu'à 10h30.
00:09La victoire de Bruno Retailleau n'est pas une surprise.
00:12En revanche, son ampleur a étonné.
00:14Elle illustre la percée dans l'opinion de Bruno Retailleau qui a convaincu avec une ligne ferme,
00:19des paroles claires, une attitude sincère, moins d'immigration, plus de sécurité, moins d'impôts et le programme du ministre de l'Intérieur.
00:28Mais au-delà des mesures, Bruno Retailleau infuse un certain état d'esprit.
00:33Il incarne une France sans doute majoritaire, celle des honnêtes gens, comme il dit.
00:38La France qui croit aux vertus de la famille, la France qui célèbre le mérite, le travail, l'autorité,
00:46la France qui parle des vacances de Pâques ou des vacances de Noël, plus que celles du printemps ou celles d'hiver.
00:51Comment être de son temps et perpétuer tradition, mœurs, coutumes des ancêtres est une question que chaque époque se pose.
01:00Bruno Retailleau refuse repentance et wokisme, deux poisons qui minent l'école, l'université,
01:07mais aussi les cercles culturels, du festival de Cannes jusqu'au prix littéraire en passant par la fiction française.
01:13Et ne parlons pas de France Télévisions ou de France Inter, machine à fabriquer, la déconstruction intellectuelle du pays.
01:20Le temps des gens sérieux est revenu, a dit Philippe Juvin, député républicain des Hauts-de-Seine.
01:27Je ne trouve pas meilleure formule pour commenter la victoire large de Bruno Retailleau,
01:32dont le discours tranche avec les dingueries des écologistes, le en même temps du bloc central,
01:40l'inconsistance du parti socialiste ou la violence de la France insoumise.
01:46Reste une montagne à gravir pour le nouveau président des Républicains.
01:50Comment accéder au second tour d'une élection présidentielle
01:54quand le candidat du Rassemblement national, Marine Le Pen ou Jordan Bardella,
01:58ont préempté, a préempté une place ?
02:02Quelle alliance suscitait ?
02:04Édouard Philippe, Éric Zemmour, ouvrir à droite, ouvrir au centre, ouvrir à gauche ?
02:09La gauche sait se rassembler, la droite aime se diviser.
02:14Bruno Retailleau a deux ans pour imaginer une stratégie de conquête, de victoire.
02:19Convenons que l'affaire n'est pas simple.
02:21Il est 9h02, Chantal Ousneau.
02:259h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe 1.
02:36Bonjour Pascal, bonjour à tous.
02:37Je veux une droite qui ne se renie pas.
02:40Ce sont les mots de Bruno Retailleau ce matin au lendemain de sa victoire à la présidence des Républicains.
02:45Le ministre de l'Intérieur était l'invité de la grande interview sur CNews et Europe 1.
02:49Il est revenu sur son score face à Laurent Wauquiez, un score sans appel écouté.
02:54Il y avait le remplissage justement des salles qui étaient combles, quelle que soit l'heure, parfois des heures improbables, midi, une heure, dans des campagnes ou des petites villes de 1000 habitants ou de moins, avec une ferveur extraordinaire.
03:08Non franchement, 74%, même dans les rêves les plus fous, je ne l'avais pas imaginé.
03:13Attention, la circulation risque d'être compliquée aujourd'hui dans plusieurs villes de France.
03:18Les taxis lancent une opération escargot.
03:20Paris, Marseille, Toulouse, Lyon ou encore Pau seront particulièrement concernés.
03:25Les taxis appellent à manifester contre la nouvelle tarification imposée par l'assurance maladie sur les transports de malades.
03:31L'objectif du texte étant de réduire le coût de ces transports.
03:34Et puis, on l'a appris ces dernières heures, Joe Biden souffre d'une forme agressive d'un cancer de la prostate de niveau 9 sur une échelle qui en compte 10.
03:42Il présente également des métastases osseuses.
03:45Donald Trump s'est dit attristé par cette annonce alors que Barack Obama assure que Joe Biden va se battre avec la détermination qui le caractérise.
03:53Voilà pour l'essentiel de l'information.
03:55C'est à vous, Pascal.
03:55Merci beaucoup Shanna et Elisabeth Lévy est avec nous.
03:59Elodie Euchar que vous connaissez, spécialiste des républicains et de la droite française au service politique.
04:05Georges Fenwick que vous connaissez également.
04:08Nathan Devers, Thomas Bonnet et Olivier Delagarde qui sera avec nous pour nous rappeler ce qui se dit dans la presse française
04:14et combien elle s'est trompée une nouvelle fois la presse française sur cette élection.
04:17Mais comme elle dit souvent les choses telles qu'il voudrait qu'elles soient, ce n'est pas étonnant.
04:21Écoutons immédiatement M. Bruno Retailleau.
04:26Il veut une droite qui ne soit pas à moitié de droite.
04:28C'est la première fois que j'entends ça depuis bien longtemps.
04:30Généralement, les gens de droite se cachaient d'être de droite.
04:33La droite serait-elle de retour ? Je vous laisse juger.
04:37La certitude que j'ai eue quand j'ai vu revenir ces militants, c'est que demain, on peut faire la même chose avec des électeurs.
04:44Des électeurs qu'on a déçus, qu'on peut faire revenir chez nous,
04:47mais à la condition d'une ligne qui soit une ligne assumée de droite.
04:51Moi, je ne veux pas d'une droite à moitié de droite.
04:54Je ne veux pas d'une droite à mi-temps.
04:56Je veux une droite qui soit sereine, qui soit audacieuse, courageuse, mais qui soit elle-même.
05:03Bonne question. Est-ce que Charles de Gaulle était de droite ?
05:05Qui n'est pas la gauche.
05:06Non, mais c'est une vraie question.
05:09Est-ce qu'il n'est pas la gauche ?
05:10En réalité, c'est toujours ça dans notre pays.
05:13La droite, est-ce qu'il n'est pas la gauche ?
05:15La droite à mi-temps, on a une petite idée de à qui ça s'adresse.
05:17Vous pensez qu'elle s'adresse à qui ?
05:19À Édouard Philippe.
05:19Oui, il faut toujours se méfier des gens de droite qui sont aimés par la gauche.
05:26Voilà. Parce qu'ils ne sont pas vraiment de droite.
05:28À mi-temps.
05:29Voilà. C'est le cas d'Édouard Philippe qui préfère voter pour le Parti communiste.
05:32Moi, j'aime les hommes de gauche raisonnables. Je ne suis pas de gauche.
05:35On va essayer de réfléchir à la profondeur de cette intervention, Jean-Suelec.
05:44Très profonde.
05:46Non, mais ce qui est intéressant, c'est d'assumer une...
05:48C'est quoi la droite ?
05:49C'est quoi la droite ?
05:50Alors, plus que peut-être un programme, c'est des valeurs.
05:53La droite, c'est parler de la famille.
05:55La droite, c'est parler de l'autorité.
05:56La droite, c'est parler du mérite.
05:58La droite, c'est parler de la hiérarchie.
06:00La droite, c'est parler de...
06:01Bon, toutes ces valeurs.
06:03Toutes ces valeurs qui...
06:04Mais vous allez voir.
06:05Vous allez voir comment ça va être caricaturé.
06:08Les gens vont dire travail, famille, patrie.
06:10Je les entends déjà d'ici.
06:11Je sais ce qu'ils vont dire.
06:13Le camp du bien.
06:14Je le sais, je les entends.
06:15Vous avez entendu l'autre jour l'ouverture du festival de Cannes ?
06:19Toutes les perles que j'ai entendues pendant deux heures ?
06:22Chaque année, c'est pareil.
06:23Oui, mais...
06:24C'est de pire en pire.
06:25Honnêtement, c'est de pire en pire.
06:27C'est de pire en pire.
06:28Parce que, en fait, toutes ces valeurs-là, ils ne les veulent pas.
06:33Mais ça, c'est, disons, un microcosme.
06:35Non, oui, c'est un microcosme, sauf que dans l'espace...
06:37C'est pas la vraie France.
06:37Oui, je suis d'accord avec vous, sauf que dans l'espace médiatique,
06:39c'est toujours la même chose, ils pèsent.
06:40Bon, deuxième passage pour vous répondre, Thomas Bonnet.
06:44D'une certaine manière, le...
06:46Édouard Philippe ?
06:47Voilà, Édouard Philippe qui peut être visé.
06:50Qui, effectivement...
06:52Édouard Philippe, moi, je l'ai entendu.
06:54En fait, il a découvert le communautarisme, c'est bien.
06:56Déjà, il l'a découvert à Marseille.
06:57Bon, tant mieux, il n'en a jamais parlé avant.
06:59Il en a parlé pour la première fois.
07:00Il ouvre, il se rend compte qu'il se passe quelque chose.
07:03Bien sûr, mais c'est Alain Juppé.
07:04C'est les mêmes.
07:05Donc, c'est deux technos qui sont assez loin de tout ça,
07:09qui ne comprennent pas vraiment ce qu'est la France.
07:11Et puis, qui ont des discours à géométrie variable.
07:15Un jour, il est là, un jour, il est ceci, un jour, il est ça.
07:17Rappelez-vous l'échange avec David Pujadas et Alain Juppé.
07:20qui avait dit l'exact contraire de ce qu'il disait avant, cinq ans plus tard.
07:26Édouard Philippe, c'est le même.
07:27Écoutez M. Retailleau.
07:30Édouard Philippe, encore une fois, j'ai du respect, de l'estime.
07:34Simplement, il conçoit son espace politique de la gauche à la droite.
07:38Moi, je crois que, en même temps, ça conduit à l'immobilisme.
07:42Je le vois bien, parce que la gauche veut plus d'impôts.
07:44Nous, on en veut moins.
07:45La gauche vaut plus de dépenses publiques.
07:47Elle veut moins d'ordre public.
07:49On en veut plus.
07:50Ça ne marche pas.
07:51On ne peut pas mélanger, à un moment donné, l'huile et l'eau.
07:54Ça ne se mélange pas.
07:55En revanche, on peut rassembler.
07:57On peut rassembler les Français, les gens de bonne volonté,
08:00cette France des honnêtes gens, je le crois vraiment,
08:03mais par le haut.
08:05La France des honnêtes gens,
08:07mais oser dire ça,
08:10ça va être caricaturé,
08:11puisque les honnêtes gens, on se fout de leur gueule.
08:13Mais ça fait 40 ans qu'on se fout de leur gueule
08:16dans toutes les fictions, dans tous les trucs.
08:18On se fout de leur gueule, les honnêtes gens.
08:20C'est des ringards, c'est des ploucs.
08:22Vous le savez comme moi, c'est ça la réalité.
08:25Mais bien sûr que si.
08:27On leur met un béret sur la tête et une...
08:28Mais c'est ça la vérité.
08:30En revanche,
08:31en revanche,
08:33l'ouverture,
08:34la cérémonie d'ouverture
08:35des Jeux Olympiques,
08:37là, ce n'est pas les honnêtes gens.
08:38Là, c'est la France.
08:39La France de Thomas Joly.
08:40Alors, faites attention quand même, cher Pascal,
08:43parce que dans votre édito,
08:45vous avez un peu rabattu la France des honnêtes gens
08:47sur les conservateurs.
08:49Non.
08:50Ben si, on dit qu'ils croient aux vertus de la famille.
08:52Moi, je connais des gens toutes.
08:55Le mérite, avant d'ailleurs, c'était de gauche.
08:57Vous avez raison, ce n'est pas très à droite.
08:58Je ne suis désolée pas.
08:59Mais vous dites, quand on vous entend,
09:02c'est le sous-texte que j'ai entendu,
09:04peut-être que je me trompe,
09:05c'est qu'ils croient aux mérites de la famille,
09:06ils croient aux vertus.
09:07Ben, moi, je connais des tas d'honnêtes gens
09:09qui sont plus, disons, moins, disons,
09:14comment dire, conservateurs sur les mœurs
09:16ou sur la société.
09:18D'ailleurs, moi, je le suis plus qu'eux, en fait.
09:21Et ils n'en sont pas moins des honnêtes gens.
09:24Il faut faire attention quand même au manichéisme.
09:26Je poursuis un peu la réflexion de Georges,
09:28qui consisterait à nous dire, d'un côté,
09:30il y a les gens qui croient vraiment
09:32à nos valeurs traditionnelles,
09:34et de l'autre, ceux qui mettent le bazar.
09:36C'est quand même un peu...
09:37Je pense que l'expression honnête, Jean,
09:41est un petit peu, évidemment,
09:43et volontairement connotée par Bruno Retailleau.
09:46Ça, justement, ce côté un petit peu suranné,
09:48ce côté, cette France dont on ne parle jamais,
09:51et c'est de celle-là dont il parle, effectivement.
09:53C'est la France du journal de 13h de Jean-Pierre Pernault.
09:55Oui, c'est cette France conservatrice.
09:57Voilà, Jean-Pierre, mais conservatrice,
09:59je ne suis pas forcément sur les valeurs.
10:01Jean-Pierre Pernault, c'est très intéressant.
10:03On s'est foutu de lui pendant des années.
10:07Le milieu culturel, intellectuel, médiatique,
10:10le prend pour un ringard.
10:13Son journal de 13h, c'est ça la vérité.
10:15Je suis d'accord.
10:16Eh bien, c'est tout ce que je vous dis.
10:17Eh bien, c'est ça la France des honnêtes gens.
10:19C'est la France qui regarde Jean-Pierre Pernault.
10:21Je suis d'accord, je dis juste,
10:22ne rééditons pas la même chose dans l'autre sens.
10:24Et j'ai pas envie de les caricaturer.
10:25Ne caricaturons pas les autres,
10:27c'est tout ce que je veux dire.
10:28Non, je ne parle pas de vous,
10:29je me l'adresse à moi aussi.
10:31Le petit désaccord que j'aurais avec votre édito,
10:34c'est qu'il ne pense pas que Bruno Retailleau
10:36ait gagné pour son discours.
10:38Parce que d'abord, son discours
10:40n'était pas forcément très éloigné
10:41de celui de Laurent Wauquiez.
10:42Il y a eu des différences,
10:43mais bon, c'était globalement
10:44blanc bonnet et bonnet blanc.
10:45L'impression que j'ai,
10:46c'est que la France des républicains,
10:48la France de droite,
10:50la France des honnêtes gens,
10:50entre guillemets,
10:51avait peut-être une certaine forme
10:52de lassitude vis-à-vis du discours.
10:54On est dans une France
10:55qui s'est extrêmement droitisée.
10:56Quand on fait des sondages
10:57sur tous les sujets,
10:57en tout cas de société,
10:58la France est à droite
11:01de façon inédite.
11:02Et Bruno Retailleau,
11:03je crois qu'il s'est distingué
11:04parce qu'il a agi, en fait.
11:05Et parce que s'il a gagné
11:07cette élection de manière extraordinaire,
11:09comme ça, avec un score écrasant,
11:11c'est parce que,
11:12contrairement à Laurent Wauquiez
11:13qui restait dans une forme
11:14d'absolutisme, de purisme,
11:15qui disait
11:16je ne veux pas me compromettre
11:17dans l'action,
11:17je ne veux pas me salir les mains
11:19à rentrer au gouvernement,
11:19lui, il est rentré,
11:20il a fait petit pas par petit pas
11:22et je crois que c'est ça
11:22ce qui a plu.
11:23Elodie Huchard,
11:24vous qui connaissez bien
11:25et qui avez suivi,
11:25est-ce que, par exemple,
11:26vous qui suivez les Républicains,
11:28est-ce que, pour vous,
11:29vous avez été surpris hier
11:30de l'ampleur du score ?
11:31De l'ampleur du score,
11:33oui, parce que même
11:34dans l'équipe de Retailleau,
11:35on parait plutôt sur un score
11:37à 65% environ.
11:39Au moins, c'est un score net
11:40qui nous évite
11:40la cocoa qu'on avait vécue.
11:43Et je rejoins ce que disait Nathan,
11:44c'est qu'il y a sans doute
11:45aussi un Laurent Wauquiez
11:46qui n'a pas voulu rentrer au gouvernement
11:48et qui en a beaucoup reproché
11:49son manque de courage
11:50sur la réforme d'ertraies,
11:51sur la réforme de l'immigration,
11:52quelqu'un qu'on n'entend pas beaucoup
11:53versus un Bruno Retailleau
11:54qui a pris son risque
11:55en allant au gouvernement,
11:56qui montre qu'il tente
11:57de faire des choses.
11:58Alors, il ne peut pas tout faire,
11:58il n'y a pas de majorité,
12:00il y a un Premier ministre
12:01qui n'est pas forcément
12:01de sa couleur politique,
12:02mais au moins,
12:03les LR reprennent espoir
12:04de se dire peut-être
12:05qu'on peut gouverner
12:06et peut-être qu'on peut faire des choses.
12:07Laurent Wauquiez,
12:08Olivier Delagarde.
12:09Ce qui est très intéressant
12:10chez Bruno Retailleau,
12:11c'est l'incarnation
12:12qu'il a choisie.
12:13C'est-à-dire,
12:14cette forme,
12:15cette façon de faire de la politique
12:16qui est finalement
12:17à la fois un peu surannée
12:18et très novatrice.
12:20C'est-à-dire qu'à la différence
12:21de ce qui se produit aujourd'hui,
12:23de ce que la vie politique
12:25produit comme homme
12:26ou comme femme politique,
12:27qui sont des gens
12:28faibles pour les plateaux de télé,
12:30là, on est sur quelqu'un
12:31qui est tout en retenue,
12:33qui finalement n'utilise pas
12:34des formules choc,
12:36qui est un petit peu
12:37monsieur passe-partout.
12:39Alors, ensuite,
12:40il incarne parfaitement,
12:41je pense qu'il incarne parfaitement
12:43ce que souhaite aujourd'hui
12:44la droite classique,
12:46je ne sais pas.
12:47Et c'est la grande question
12:48de savoir s'il peut ensuite
12:50rassembler et aller au-delà de ce que...
12:52C'est hyper intéressant
12:52ce que vous dites
12:53parce que c'est vrai
12:53qu'après la législative,
12:55on a beaucoup dit,
12:56quand il y a eu l'arrivée
12:56de Michel Barnier,
12:58le retour de François Bayrou,
12:59on a beaucoup dit
13:00c'est la sortie du nouveau monde,
13:01le retour de l'ancien monde,
13:02on va chercher
13:03des nouvelles figures politiques.
13:05Et en fait,
13:05c'est peut-être plus
13:06Bruno Retailleau
13:06qui a émergé,
13:08plus que Michel Barnier,
13:09plus que François Bayrou.
13:10C'est-à-dire quelqu'un...
13:11La formule qui résume ça,
13:12c'est le retour des gens sérieux.
13:13Mais c'est la formule
13:14de Philippe Joubault.
13:15Non, c'est ce qu'on veut dire.
13:16Le temps des gens sérieux
13:18est revenu.
13:19Ce que dit Olivier,
13:20mais il le dit plus délicatement
13:21que je vais le dire,
13:22c'est qu'il n'a pas
13:22le physique d'Obama.
13:24Il n'a pas le...
13:25Voilà, il n'a pas le charisme
13:26comment dire,
13:27d'un acteur de cinéma sans doute.
13:30Mais ce n'est pas le problème.
13:32Parce que les gens
13:33sont excédés de ça
13:34parce qu'ils s'aperçoivent
13:35qu'il n'y a pas de résultat.
13:36Ils veulent une pensée,
13:38une culture,
13:39une intelligence,
13:40un courage
13:41et il incarne ça.
13:42Et une sincérité.
13:43Et une sincérité.
13:44Le fait qu'il dise...
13:46Et il se moque
13:47de savoir
13:48s'il fait 1m90
13:49et un sourire ultra bright.
13:53C'est ce qui va le différencier
13:53de ses adversaires
13:54parce que sur les idées,
13:55en effet,
13:55sur le volet régalien,
13:57par rapport au Rassemblement National,
13:59la différence est assez ténue.
14:00Il y aura la différence économique,
14:01certes,
14:01mais il y a aussi
14:02la différence d'incarnation.
14:04Bruno Rotaillot,
14:04c'est la constance des idées.
14:05C'est un aspect sérieux,
14:06en effet,
14:07une longue expérience politique
14:08qui sera mettre en miroir
14:09avec d'autres...
14:10Mon sentiment ce matin,
14:12c'est que dans cette compétition
14:13qui a été très digne,
14:15qui a vu vraiment
14:16se renouveler
14:17les adhérents,
14:19il y a un vainqueur
14:21qui est Bruno Rotaillot,
14:22incontestable,
14:24mais je n'ai pas le sentiment
14:25que c'est un vaincu.
14:26Voilà.
14:26Je pense que...
14:27Je pense,
14:29et je l'ai dit très franchement,
14:31je pense que l'un aura besoin
14:32de l'autre
14:33qui n'est pas trop
14:34pour des députés,
14:35qui a 50 ans,
14:36qui a aussi un destin
14:38devant lui,
14:39et nous avons deux hommes
14:40de poids,
14:41vraiment,
14:42je pense que c'est
14:42une belle compétition.
14:43Cher Georges,
14:44vous voyez ce que vous venez
14:44de dire ?
14:45Oui.
14:45C'est précisément
14:46ce que les gens
14:46ne veulent plus entendre.
14:48Expliquez-moi.
14:49Parce que c'est du bullshit.
14:52Il y a quelqu'un
14:53qui a perdu hier,
14:54comme toujours,
14:54il y a un vainqueur
14:55et un vaincu.
14:56Non, je ne crois pas.
14:57Je sais,
14:58vous l'avez dit,
14:59vous l'avez dit,
14:59mais bon,
15:00oui,
15:00mais vous l'avez dit,
15:01mais ce que je veux vous dire,
15:02c'est que les gens
15:02en ont ras-le-bol
15:03de ces éléments de langage,
15:05de ces paroles,
15:06pardonnez-moi,
15:07vous ne pensez même pas
15:08ce que vous dites.
15:09Donc, simplement,
15:10vous le dites
15:10parce que vous le pensez
15:12même pas.
15:12C'est terrible,
15:12vous pensez à ma place.
15:14Mais il y a quelqu'un
15:14qui a perdu.
15:15Mais il a perdu cette conviction.
15:16Bon, ben c'est sûr,
15:17il y a un vainqueur
15:17et un vainqueur.
15:18Mais il n'a pas perdu
15:18l'avenir de notre famille politique
15:20et le rôle qu'il joue à.
15:21Mais c'est autre chose,
15:22mais ce que je veux vous dire,
15:23c'est que...
15:23C'est un réveil de tout ça.
15:24Ce que je veux vous dire,
15:24c'est que ce qui est intéressant
15:26aujourd'hui,
15:27c'est l'authenticité,
15:28la sincérité.
15:29C'est de dire les choses.
15:31Moins d'immigration.
15:32Moins d'immigration.
15:33Oui, mais ils sont sur la même ligne.
15:35Ils sont sur la même ligne.
15:36Ils sont sur la même ligne.
15:37Il n'y a pas une ligne
15:38qui a perdu.
15:39Il n'y a pas de rejou
15:39de Laurent Wauquiez.
15:40C'est ça que je suis en train de vous dire.
15:41Je pense que vous n'avez pas
15:42raison là-dessus.
15:43Pourquoi ?
15:43Parce qu'il y a un an exactement,
15:45avec la nouvelle mandature,
15:47on avait dit
15:47c'est le grand retour
15:48de Laurent Wauquiez.
15:49Laurent Wauquiez revenait
15:50à l'Assemblée Nationale.
15:51Il prenait la présidence du parti.
15:52Et il prenait la présidence
15:53d'abord du groupe.
15:54Et on disait
15:55qu'il était naturel
15:56qu'il prenne le parti.
15:57C'était presque écrit.
15:59Et puis qu'il soit ensuite
16:00le candidat de la droite
16:02en 2027.
16:03Qu'est-ce qui se passe ?
16:04Il y a tout d'un coup
16:05le grain de sable
16:06comme Bruno Retailleau
16:08que personne n'attendait
16:09et qui finalement
16:10fait plus que lui
16:11voler la vedette.
16:12C'est quand même
16:13une forme d'humiliation.
16:15Moi, je me mets
16:15à la place de Laurent Wauquiez.
16:17C'est dur.
16:17Écoutons Laurent Wauquiez.
16:18D'abord,
16:18qui a fait une excellente campagne
16:20qui a eu tort
16:21de ne pas parler
16:21pendant autant d'années
16:23parce que quand il a parlé
16:24il a gagné des points.
16:25Il s'est planqué
16:26et effectivement
16:27il a eu tort.
16:27Qui a été très élégant hier
16:29dans sa défaite
16:32et qui a salué
16:33effectivement
16:34la droite a tellement
16:35souffert de divisions.
16:36Rappelez-vous
16:37la cocoe.
16:38Comment voulez-vous
16:38que les gens adhèrent
16:39à ce qui s'est passé ?
16:40Là, effectivement,
16:41il a été très classe
16:42Laurent Wauquiez.
16:43Écoutons-le.
16:48Je viens d'appeler Bruno Retailleau
16:50pour le féliciter de sa victoire
16:52et je lui adresse
16:54tous mes voeux de réussite
16:55dans la mission
16:57qui va être la sienne.
16:59Je sais trop
17:00à quel point
17:01le poison de la division
17:03a si souvent fait du mal
17:05à notre famille politique.
17:07Dans cette campagne,
17:08j'ai toujours plaidé
17:09pour le rassemblement.
17:11J'ai toujours dit
17:12qu'il fallait additionner
17:13plutôt que de diviser
17:14et je le pense
17:17ce soir
17:17plus que jamais,
17:18évidemment,
17:20il faut faire en sorte
17:22que nous soyons unis
17:23pour gagner
17:24parce que diviser,
17:25nous sommes sûrs de perdre.
17:26Mais vous voyez,
17:27le petit reproche
17:29que je ferai à Laurent Wauquiez,
17:30c'est qu'aujourd'hui,
17:32les uns et les autres
17:33décodent tout.
17:35Et trop de com'
17:35tu la com'.
17:36Et quand il se met
17:37derrière ce village,
17:38c'est too much.
17:39Mais c'est le sien.
17:40Oui, mais c'est too much quand même.
17:42C'est le sien.
17:42Parce que ça fait artificiel.
17:44Mais non.
17:45Je vous donne mon avis.
17:46Je peux me tromper.
17:48Je vous donne
17:48parce qu'on voit
17:49François Mitterrand derrière.
17:51Oh.
17:51Voilà.
17:52Donc, je trouve
17:53que là-dessus,
17:56il me semble
17:57que les uns et les autres
17:58en ont assez
17:59de cette com'.
18:00C'est un président de région.
18:01C'est sa région.
18:02C'est pour ça qu'on discute.
18:03Vous avez peut-être raison.
18:04Il est légitime.
18:05Moi, je pense qu'aujourd'hui,
18:07tous ces artifices,
18:09tous ces trucs,
18:10ça agace les gens.
18:11Maintenant, je peux me tromper.
18:12Moi, je suis assez d'accord.
18:13Ça les agace
18:14parce qu'ils voient
18:15le fake,
18:16F-A-C.
18:17Non, vous, vous le voyez.
18:18Ils voient la mise en scène.
18:19Vous, vous le voyez.
18:19Mais qu'est-ce que voient les gens ?
18:20Finalement,
18:21c'est le même message
18:22que Bruno Rotaio.
18:23C'est d'expliquer.
18:24Vous expliquez par l'image
18:26que vous êtes
18:27d'un endroit de France.
18:28C'est possible
18:29que vous ayez raison.
18:30Je vous assure.
18:30Et finalement,
18:31ça fait plaisir
18:32qu'on soit du plus en plus.
18:34Parce qu'à la raison,
18:35c'est un peu...
18:35Je ne peux pas
18:37vous prouver
18:38ce que je dis.
18:38Je pense simplement
18:39qu'aujourd'hui,
18:40la nouvelle com,
18:41c'est de ne pas avoir de com.
18:42Oui.
18:43Moi, je suis assez d'accord
18:44avec vous.
18:44Je crois que...
18:45Ça va faire plaisir
18:46aux publicités.
18:47La nouvelle com,
18:48c'est la sincérité,
18:49c'est l'authenticité,
18:50c'est être accord
18:51avec ce qu'on dit.
18:52C'est une des raisons
18:52d'ailleurs pour lesquelles
18:53vous marchez si bien.
18:55Pourquoi vous êtes si bon ?
18:57Georges Fenech,
18:57Nathan Devers,
18:58les uns et les autres,
18:59Elisabeth Lévy.
19:00Parce que vous êtes au plus près
19:01de ce que vous pensez.
19:02Sans artifice.
19:04Il n'y a même pas de maquillage.
19:05J'allais le dire.
19:09C'est une décision idéologique
19:10prise par Serge Neidjar.
19:11Pas de maquillage.
19:12Il n'y a pas vu
19:13l'aspect financier là-dedans.
19:14Point.
19:15C'était simplement
19:16pour être au plus près
19:17de la vérité.
19:18Vous, vous êtes maquillé.
19:18C'est une bonne décision
19:19à bien des égards.
19:21Mais oui,
19:22je suis assez d'accord avec vous
19:23parce que je crois vraiment
19:25que là,
19:26on ne peut pas analyser
19:26cette victoire de Bruno Rotaillot
19:27en termes de ligne politique.
19:30Vraiment,
19:30c'est quasiment la même
19:31celle de Bruno Rotaillot
19:32et de Laurent Wauquiez.
19:33Et d'ailleurs,
19:33j'ai vu qu'Éric Zemmour
19:34a dit
19:35quand j'écoute les deux parler,
19:36j'ai l'impression de m'entendre.
19:37Mais il a raison.
19:38Et c'est intéressant.
19:39Mais il a raison.
19:39C'est drôle.
19:41Ça pose la question
19:42de ce que vous disiez tout à l'heure,
19:43la stratégie pour la victoire
19:44en 2027.
19:45Éric Zemmour
19:46a été,
19:47il faut le dire,
19:48le premier
19:48à infuser
19:50des idées
19:51qui n'avaient pas cours
19:53dans l'espace médiatique
19:54parce qu'on ne voulait pas
19:55les entendre
19:56et a proposé
19:57un diagnostic
19:58sur la France
19:59qui s'est avéré
20:02dans beaucoup de domaines
20:02juste.
20:03Et c'est là qu'on aura
20:04parce que c'est de pire en pire
20:05chaque année.
20:06C'est vrai,
20:07mais c'est là qu'on aura
20:07peut-être un désaccord.
20:08Mais pour la victoire
20:09en 2027,
20:10je pense que si
20:11les Républicains,
20:13le candidat des Républicains
20:14reprend ses idées,
20:16par exemple,
20:17chez Éric Zemmour,
20:17en faisant quelques différences
20:19de degrés,
20:20je pense que les électeurs
20:21préféreront aller
20:22qui chez Éric Zemmour,
20:24qui chez Jordan Bargella.
20:25Non, parce que je pense
20:25que chez Éric Zemmour,
20:26il a fait quelques erreurs
20:27des tous.
20:29Peut-être, bien sûr,
20:30mais peut-être que...
20:31Il ne fait pas, par exemple,
20:32Sarah Knafow.
20:32Ou chez Sarah Knafow,
20:33mais je veux dire,
20:33chez quelqu'un d'autre,
20:34ils iront peut-être à la source.
20:35En toi, qui heurte moins.
20:36Ce que je veux dire,
20:37c'est que je pense
20:38que la droite française,
20:39vous demandiez tout à l'heure
20:40qu'est-ce que la droite,
20:41la droite, c'est aussi
20:42un héritage intellectuel
20:44extrêmement riche,
20:45extrêmement fécond,
20:46extrêmement intéressant,
20:47qu'on partage ou qu'on ne partage pas,
20:48vraiment nuancé,
20:49et qu'elle peut puiser
20:50dans son propre héritage,
20:51sans être obligée
20:52d'aller chercher ailleurs,
20:53une vision différente de la France.
20:55Éric Zemmour,
20:56Nathan,
20:57ne dit ni plus ni moins
20:58ce que disait
21:02la campagne électorale.
21:03Ce qu'a pu dire
21:03une certaine droite française,
21:04en effet,
21:05dans les années 70.
21:06Mais l'héritage de la droite française
21:07ne se réduit pas.
21:08Il n'y a quand même plusieurs droites,
21:10il y a une droite très libérale,
21:11il y a une droite...
21:11Zemmour a incarné
21:13une droite très libérale.
21:14Et Bonapartiste à l'info.
21:15Et Bonapartiste, pardonnez-moi.
21:17C'était un peu la fusion des...
21:18Voilà, simplement,
21:19il a été...
21:20Comment dire ?
21:21D'abord,
21:22on ne va pas parler
21:22d'Éric Zemmour,
21:23ce n'est pas le sujet.
21:23Oui, mais la droite française,
21:24ce que je veux dire,
21:25c'est que, quand même,
21:25il y a eu plusieurs moments
21:26dans ces grands moments de victoire.
21:29Alors, le gaullisme,
21:29ce n'est pas réductible à la droite.
21:31Mais vous prenez le gaullisme,
21:32vous prenez l'élection de Chirac en 1995,
21:35vous prenez la victoire
21:36de Nicolas Sarkozy en 2007.
21:37Dans les trois cas,
21:38la droite pense aussi
21:39un peu en dehors d'elle-même
21:40et elle peut aller chercher des idées.
21:42Elle est attirée
21:43par la grandeur de la France.
21:44C'est ça, l'obsession de la droite.
21:45En tout cas, l'obsession du gaullisme.
21:47Écoutez Laurent Vaudique.
21:48Deuxième passage sur les idées fortes.
21:50Il est déjà 9h21.
21:52Monsieur Thomas, il est là ?
21:56Oh, monsieur, il s'était fait couper les cheveux !
22:00Ah, vous l'avez repéré, zut !
22:02Ah, non, là,
22:03ils vous ont attaché
22:05quand ils vous ont coiffé, non ?
22:07Non, mais il y a un problème.
22:08C'est le problème des coiffeurs.
22:09C'est que vous arrivez,
22:10vous dites,
22:10j'aimerais qu'on me coupe un centimètre
22:12et en fait,
22:13je pense qu'ils doivent être payés au kilo.
22:14Et là, je sais qu'il y en a une
22:16qui n'est pas contente forcément.
22:17C'est ma femme.
22:18Les femmes, pour une raison que j'ignore,
22:21je me suis fait engueuler.
22:22Mais c'est fou.
22:23Les femmes détestent les hommes aux cheveux courts.
22:25Mais ça, c'est vraiment
22:26un amalgame abusif et absurde.
22:28Je suis d'accord.
22:29Mais souvent, j'entends ça.
22:31Alors, pour des hommes qui ont des cheveux,
22:33évidemment.
22:33Oui, bien sûr.
22:34Je vous l'ai dit tout de suite.
22:36Je vous l'ai dit tout de suite.
22:37Vous n'êtes pas engueulé par votre femme.
22:38Terrible, je me suis fait engueuler.
22:39Elle est rentrée hier,
22:41elle n'a pas supporté.
22:42Ah, parce qu'hier, en plus,
22:42vous vous faites coiffer le dimanche, vous ?
22:44Non, je me suis fait coiffer le samedi.
22:45Elle, elle n'était pas là.
22:46Elle était partie en week-end.
22:47Elle est rentrée, elle a vu ma tête.
22:49Ah, elle n'a pas un week-end sans vous.
22:49Ah, ben c'est bien.
22:50Exactement, elle est partie sans moi
22:51avec ses copines.
22:52Belle famille.
22:53Belle famille.
22:53Belle solidarité.
22:55Et elle est revenu, elle était affichée.
22:56Tout va bien ?
22:57Tout va bien, vous avez qui sur votre plateau ?
22:59Je reçois Jacques Pradel ce matin.
23:01Ah !
23:02Et vous allez parler de Louane ?
23:04Et vous allez parler, j'espère,
23:05de la chanson également israélienne
23:07qui était en tête ?
23:08Bien sûr, on va parler de tout ça.
23:09On va débriefer de l'Eurovision ce matin.
23:11Bien sûr, c'est très intéressant.
23:13A tout à l'heure, Pascal.
23:14Bon, merci.
23:149h30, 11h, Europe 1, Culture Média.