- 18/05/2025
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00:00Europe 1 Soir Weekend, 19h21, Pascal de la Tour du Monde.
00:04Il est 20h14, on est en direct sur Europe 1 dans Europe 1 Soir Weekend.
00:08L'information de cette soirée, les LR ont un nouveau président, Bruno Retailleau qui l'emporte haut la main.
00:14Plébiscite de Bruno Retailleau, je redonne les chiffres.
00:1674% pour Bruno Retailleau, 26% pour Laurent Wauquiez.
00:21On attend les mots de Bruno Retailleau qui doit s'exprimer à la télévision,
00:24qui pour l'instant n'a pas dit un mot, nous ne connaissons pas son état d'esprit ce soir.
00:30On a entendu en revanche Laurent Wauquiez,
00:33Laurent Wauquiez qui s'est exprimé peu après l'annonce des résultats,
00:37environ un quart d'heure après.
00:38Voilà ce qu'il a dit, il a tendu la main évidemment à Bruno Retailleau.
00:41Je viens d'appeler Bruno Retailleau pour le féliciter de sa victoire.
00:46Et je lui adresse tous mes voeux de réussite dans la mission qui va être la sienne.
00:50Je sais trop à quel point le poison de la division a si souvent fait du mal à notre famille politique.
01:00Dans cette campagne, j'ai toujours plaidé pour le rassemblement.
01:04J'ai toujours dit qu'il fallait additionner plutôt que de diviser.
01:09Et je le pense ce soir plus que jamais, évidemment.
01:13Il faut faire en sorte que nous soyons unis pour gagner,
01:17parce que diviser, nous sommes sûrs de perdre.
01:18Frédéric Dhabi, peut-être que je vais commencer par vous,
01:22directeur général d'opinion de l'IFOP.
01:24Qu'est-ce qui justifie le plébiscite de Bruno Retailleau ?
01:27Est-ce que, pardon, c'est sa popularité au ministère de l'Intérieur ?
01:30Est-ce que c'est ça qui a pesé ?
01:31Parce que sur le fond, les deux hommes ne sont pas très éloignés.
01:35On est d'accord avec ça, Frédéric Dhabi ?
01:37Oui, il y a peut-être des méthodes différentes.
01:38C'est vrai que c'est d'abord la victoire du renouvellement.
01:41Laurent Wauquiez par certains aspects était quand même sortant.
01:43Il a été président de LR.
01:45Bruno Retailleau, c'est un homme neuf.
01:46Enfin, il était quand même peu connu des Français jusqu'à quelques années.
01:50Son entrée au gouvernement l'a propulsé.
01:53Est-ce que c'est sa popularité ou c'est plutôt une ligne ?
01:56Bruno Retailleau, plutôt Laurent Wauquiez, on l'a entendu pendant toute la campagne.
01:59C'était l'idée de rompre avec le macronisme.
02:01Il a refusé par deux fois, si je puis dire, l'obstacle de rentrer au gouvernement.
02:06Bruno Retailleau est rentré au gouvernement.
02:08Il a connu une ascension de popularité extrêmement spectaculaire,
02:12même si ça se tasse un peu.
02:14Et c'est vrai qu'il y a une telle éclipse du politique.
02:17Il y a le sentiment chez les Français qu'il ne se passe plus rien à l'échelle nationale.
02:21Bruno Retailleau, un degré moindre, Gérald Darmanin, donne le sentiment de faire des choses, d'agir.
02:27Et c'est vrai que ce combo, cette dualité entre le renouvellement d'un homme neuf,
02:34qui a su séduire, et une ligne qui est, sans pour autant, dans une logique de collusion avec la Macronie finissante,
02:42être au gouvernement, être, je dirais, dans la pièce, être dans le jeu.
02:47Un peu comme Nicolas Sarkozy qui est resté au gouvernement jusqu'au bout.
02:50Il a quitté le ministère de l'Intérieur, alors ce n'est pas le même contexte, il n'est pas en opposition vraiment avec Jacques Chirac,
02:55mais il a quitté la place Beauvau en mars 2007.
02:58Il est resté jusqu'au bout, un pied dedans, un pied dehors, jour la continuité et bien sûr la rupture.
03:03En tout cas, c'est peut-être ce soir le premier acte de clarification de l'offre présidentielle.
03:09On sait très bien que quand on est dans une présidentielle comme celle de 1995, de 2007,
03:13une présidentielle de renouvellement, où le président sortant n'est pas candidat,
03:17ou même son opposant de 2017 et 2022 ne le sera peut-être pas,
03:21et bien il y a toujours une offre pléthorique.
03:23Et là c'est peut-être, je dis bien peut-être, une première esquisse de clarification avec un bon droit de tailleau,
03:28peut-être candidat en 2027.
03:30Alors peut-être candidat en 2027, mais c'était très intéressant parce que nous avions Geoffroy Didier
03:33dans ce studio que je recevais tout à l'heure, qui expliquait que de toute manière,
03:36quoi qu'il arrive avant 2027, la question sera posée aux adhérents qui revoteront à nouveau
03:41pour définir quel est le meilleur candidat pour la présidentielle.
03:44C'est-à-dire que factuellement aujourd'hui, c'est vrai qu'on a tendance à se projeter,
03:48à penser à 2027 et c'est bien normal, factuellement aujourd'hui,
03:51rien ne garantit à Bruno Retailleau de représenter les LR à la présidentielle de 2027.
03:57Oui, nous, nous avons l'impression que c'est une primaire qui ne dit pas son nom,
04:00mais en réalité Bruno Retailleau, il a été soutenu par des gens qui ont des velléités aussi de se présenter.
04:04Xavier Bertrand, David Lina, il a bénéficié d'un certain nombre de soutiens,
04:10mais il n'est pas évident que ceux-là aient envie de se retirer de la scène politique
04:14pour le mettre en selle.
04:17Mais c'est vrai que ça lui donne quand même une légitimité, ça c'est sûr,
04:21et du reste ses soutiens, c'est comme tous les soutiens,
04:24ils vont attendre un retour aussi, donc ce n'est pas non plus simple.
04:29Il y a Valérie Pécresse, il y a beaucoup de personnalités qui l'ont soutenu,
04:33quitte parfois Bruno Retailleau à brouiller un peu sa ligne,
04:36parce qu'il a une ligne assez radicale,
04:40mais il a été soutenu par Xavier Bertrand,
04:42qui par exemple au deuxième tour des législatifs a dit
04:45« moi je préfère voter communiste que voter pour un candidat ARN »,
04:48enfin ce genre de déclaration.
04:50Donc il va devoir agréger tout ça.
04:52En tout cas, cela montre que son choix, qui était quand même une ligne de crête,
04:56de rester, de rentrer au gouvernement et de rester au gouvernement,
04:59a plu aux adhérents de LR.
05:01Reste à savoir si après, ça lui permettra d'avoir une réserve de voix,
05:04si d'aventure, avec des ci-et-des-mets on peut varier en bouteille,
05:07mais s'il était candidat à la présidentielle,
05:11est-ce que ça, ça ne sera pas au contraire un talon d'Achille pour élargir son électorat ?
05:16On parle de l'élargissement de l'électorat, mais la victoire de Bruno Retailleau se plébiscite ce soir.
05:23Est-ce que vous vous attendiez à de tels résultats, Nathan Devers ?
05:27Je ne suis pas devin et je ne suis pas spécialiste des adhérents des Républicains,
05:32mais l'interprétation que j'en ferai, c'est que je pense qu'il y a deux éléments chez Bruno Retailleau
05:37qui ont été importants dans ce plébiscite.
05:39Le premier, c'est la cohérence idéologique.
05:42Bruno Retailleau, plus que Laurent Wauquiez,
05:44c'est quelqu'un qui a des idées qui n'ont pas vraiment varié depuis son entrée en politique,
05:50des idées qu'on peut partager ou ne pas partager,
05:53y compris même au sein de la droite républicaine.
05:55Vous avez rappelé, c'est vrai que ce n'était pas, avant son entrée au gouvernement,
05:58une figure forcément de premier plan, en tout cas pour les Français.
06:01Dans le monde politique, on le connaissait, il était important,
06:03mais pour les Français, ça c'est la première chose.
06:06Et la deuxième chose, c'est que je crois que la victoire de Bruno Retailleau sur Laurent Wauquiez,
06:09parce qu'il n'y avait pas un gouffre immense entre les deux.
06:13La vraie différence, c'était la question de méthode,
06:16de l'absolutisme de Laurent Wauquiez,
06:18qui disait, tant que nous n'avons pas pleinement le pouvoir,
06:23eh bien, je ne me compromets pas à rentrer au gouvernement,
06:25ce qui était un non-sens.
06:27Parce qu'aujourd'hui, le parti des Républicains est un tout petit parti,
06:30ce n'est plus le grand parti qui l'était jadis,
06:32et donc à partir de là, la seule solution était de se contenter de ce qu'on avait,
06:36et d'agir de façon peut-être minimale, ce qu'a fait Bruno Retailleau.
06:39Je pense que c'est les deux éléments qui ont vraiment tranché en sa faveur.
06:43Un petit parti, c'est un petit parti.
06:455% aux dernières élections, c'est vrai.
06:47Un peu plus, un peu plus.
06:48Combien ?
06:487% au premier tour, avec les divers droites,
06:50ils ont même tangenté les 10,
06:53mais c'est vrai qu'au moment de la...
06:55Puisque Laurent Wauquiez a parlé des divisions...
06:57Mais 5% à la dernière présidentielle, non ?
06:58Ah oui, je parlais des législatives.
06:59Non, moi je parlais des législatives,
07:01ils sont toujours plus forts.
07:02Un parti se contre quand même aux législatives,
07:03et c'est un parti qui a quand même beaucoup d'élus à l'échelle locale,
07:08comme le parti socialiste.
07:09Mais c'est vrai qu'au moment de la guerre Copé-Fillon,
07:12cette bataille sanglante de 2012,
07:14il y avait environ 30% des Français
07:16qui se déclaraient proches de l'UMP
07:18dans les questions de proximité partisane.
07:20C'est vrai que c'est un parti qui a changé.
07:21Oui, Jean-François Copé, je veux dire peut-être sa réaction.
07:24Jean-François Copé qui dit ce soir,
07:26en élisant Bruno Retailleau,
07:28les militants des Républicains ont envoyé un message clair,
07:30celui du retour d'une droite de gouvernement
07:32qui ne sait ni à la facilité ni aux postures.
07:35Une droite sérieuse attachée à l'autorité de l'État
07:36au mérite à la liberté.
07:38Il est désormais temps de nous remettre au travail collectivement
07:40pour bâtir ensemble notre futur programme.
07:43Et il félicite Bruno Retailleau.
07:45Je profitais que vous citiez Jean-François Copé,
07:47qui était d'ailleurs mon invité il n'y a pas très longtemps.
07:51Jean-François Copé qui revient aussi sur le devant de la scène.
07:53On sent qu'il y a un frémissement du côté des LR.
07:56Mais pardon, il y avait un vide.
07:57Enfin, je veux dire, il y avait le RN,
07:59il y avait les FI, puis il y avait les macronistes.
08:01La droite traditionnelle avait disparu.
08:04Vous savez, Raymond Conneau, dans Zazie, dans le métro,
08:07je crois qu'il commence le livre en disant
08:08« En Pologne, donc nulle part ».
08:10Maintenant, on peut dire qu'à droite, donc partout et nulle part.
08:13Il y a une droite qui est hégémonique sur beaucoup de plans,
08:15mais quand on regarde le paysage, le magma à droite,
08:18il y a la droite canal historique LR
08:20qui a quand même subi de très fortes défaites,
08:22qui n'a subi que des défaites nationales depuis 2012.
08:26Il y a cette droite qui a soutenu fortement Emmanuel Macron,
08:29qui en est revenu,
08:30mais il y a toujours une partie non négligeable
08:31de sympathisants de droite ou d'électeurs
08:33de François Fillon 2017
08:35ou Nicolas Sarkozy 2012
08:36qui soutiennent Emmanuel Macron.
08:38Et il y a cette droite qui est partie
08:39au Rassemblement National.
08:41Je n'ai plus le chiffre en tête,
08:42mais dans notre dernière enquête IFOP pour Hexagone,
08:45on a interrogé 10 000 Français pour des intentions de vote présidentielles.
08:48Le candidat Bardella ou la candidate Le Pen
08:51prennent 25 à 30% d'électorat Fillon 2017.
08:55Donc c'est ça à droite aujourd'hui.
08:57À la présidentielle, il y a aussi Éric Zemmour qui avait pris...
08:59Bien sûr, vous avez raison.
09:00Je voudrais qu'on écoute François-Xavier Bellamy
09:02qui lance un appel ce soir.
09:05François-Xavier Bellamy.
09:06Bruno Retailleau, je le connais depuis des années.
09:08Il n'a jamais varié, il n'a jamais dévié de sa ligne,
09:10il n'a jamais trahi ses idées,
09:12il n'a jamais trahi les Français.
09:14Et c'est ce que les Français reconnaissent aujourd'hui
09:16à travers ce résultat.
09:17La constance, la fidélité, la clarté, la sincérité,
09:21tout cela est indispensable pour que la droite
09:23retrouve la confiance des Français
09:24et qu'elle puisse faire en sorte que la France se relève demain.
09:27C'est ce combat-là qu'on mènera autour de Bruno Retailleau
09:30dans les échéances et les étapes qui se dessinent.
09:32C'est le moment de nous rejoindre pour nous aider
09:34à reconstruire cette famille politique
09:35qui vous représentera, qui nous représentera
09:37et qui fera en sorte que demain, autour de Bruno Retailleau,
09:40nos idées gagneront en France pour l'avenir du pays.
09:42Voilà pour cet appel lancé par François-Xavier Bellamy
09:45qui était avec Alexandre Chauveau de Repin
09:47qui suivait, donc qui était au QG de Bruno Retailleau.
09:51Un appel à rassembler la droite.
09:53Peut-elle renaître de cet ensemble ?
09:55Et autre question, Frédéric Dhabi
09:57ou Nathan Devers ou Gabriel Cusel.
10:00La meilleure réponse aura celle qui sera retenue.
10:02Est-ce que Bruno Retailleau a la capacité de réunir les droites ?
10:06Elle a la capacité de rassembler ?
10:08Parce que ça va être là l'enjeu.
10:09Oui, mais qu'est-ce que la droite ?
10:10Gabriel Cusel.
10:11Parce que la droite est un mot piégé
10:13qui a différentes exceptions.
10:16Si la droite, c'est le libéralisme,
10:19enfin la conception qu'on pouvait en avoir il y a quelques années,
10:23eh bien on peut dire que ce soir,
10:25Bruno Retailleau a rassemblé la droite
10:27et aura peut-être vocation à la rassembler,
10:29mais le problème c'est qu'on ne sait pas très bien
10:30si elle représente encore réellement quelque chose.
10:35Si la droite, c'est des questions de sécurité,
10:37c'est des questions d'immigration,
10:38c'est des questions d'autorité,
10:40eh bien là, il va avoir fort à faire
10:41parce que Frédéric Dhabi l'a dit,
10:43il y a toute une partie d'électorat qui a perdu confiance.
10:45Il pèse une présomption d'insincérité sur LR.
10:48C'est-à-dire que beaucoup,
10:49alors je ne parle pas des adhérents qui ont voté aujourd'hui,
10:50je parle de ceux qui pourraient revenir dans le bercail,
10:54mais qui pour le moment ne sont pas très convaincus.
10:55Eh bien, ceux-là sont partis, soit au RN, soit chez Zemmour,
10:59parce que selon la bonne formule d'Éric Zemmour,
11:01on leur avait promis le Karcher et on a eu Kouchner.
11:04Là, si on leur promet Villiers et que finalement on a Attal,
11:07ça conduira à la même déception.
11:10Donc aujourd'hui, Retailleau fait figure d'homme fort,
11:12d'homme, voilà, avec une colonne vertébrale,
11:15c'est un peu le The New Fillon,
11:18The New Sarkozy.
11:20Mais, encore une fois, ses soutiens,
11:22c'est Xavier Bertrand, Valérie Pécresse,
11:24Jean-François Copé, et je vois la félicitation de Bérou,
11:26c'est un peu le baiser de la mort, hein, pardon ?
11:28Parce que quand il dit on va tous travailler ensemble,
11:30pardon, c'est pas tout à fait ça qui était prévu.
11:34Donc voilà, ça va être compliqué quand même.
11:36Natan de Vert.
11:36Je crois que les Républicains sont en effet tombés dans un piège
11:39qui est en fait assez analogue à celui du Parti Socialiste.
11:42C'est qu'aujourd'hui, les Républicains ont un problème,
11:46avant toute considération politique,
11:48ils ont presque un problème intellectuel.
11:50Qu'ont-ils à proposer à la France ?
11:51Quand on regarde depuis 2017,
11:54leur discours politique, il consiste à reprendre
11:56ou bien les idées du macronisme,
11:58en les diluant avec une différence de degré,
12:01ou bien les idées du Rassemblement National ou d'Éric Zemmour,
12:03en les diluant avec des différences de degré.
12:06Il me semble que dans un sens comme dans l'autre,
12:08les Français préféreront toujours l'original à la copie.
12:10Et qu'il y a quelque chose de très paresseux
12:12à estimer que le rôle de la droite républicaine,
12:14c'est de prendre des idées qui sont un peu plus au centre
12:16ou plus à droite,
12:17et juste de les diluer un peu dans un sens ou dans l'autre.
12:20Et il me semble qu'il y a cet effort de réflexion à faire.
12:22Alors Bruno Retailleau arrivera-t-il à faire cet effort-là ?
12:24A proposer une vision de la France ?
12:26Parce que la droite, elle a plein de choses à dire,
12:28et elle a un héritage, elle a des héritages intellectuels,
12:30parce qu'il y a plusieurs traditions de la droite en France,
12:32qui seraient intéressants,
12:34et qui seraient féconds pour le débat public.
12:36Si ce travail est fait,
12:37peut-être que la droite peut en effet renaître de ses cendres,
12:39à mon avis, pour les présidentielles.
12:41Frédéric Dhabi.
12:42Oui, je suis tout à fait d'accord.
12:42Alors qu'on attend les mots de Bruno Retailleau.
12:44Avec ce qui vient d'être dit par Gabriel et par Nathan,
12:47c'est vrai que sur les questions d'identité,
12:50d'insécurité, d'immigration,
12:51on a un électorat de droite LR et RN et reconquête
12:54qui sont en fusion.
12:56C'est vraiment des questions dans les enquêtes de l'IFOP,
12:58d'intensité, un peu plus chez reconquête,
13:00un peu moins au LR et chez RN.
13:03Et sur les questions économiques de réforme,
13:05moi j'avais parlé entre 2017 et 2022 de Sainte Alliance,
13:08alors qu'il n'y avait pas d'alliance,
13:09entre LR et La République En Marche,
13:12sur les questions de réforme.
13:14LR avait soutenu la première réforme des retraites d'Edouard Philippe,
13:17la réforme de la SNCF,
13:19celle des redondances libérales.
13:21Donc comment sortir de ce problème de positionnement
13:23qui a tant coûté à François-Xavier Bellamy en 2019,
13:26à Valérie Pécresse en 2002 ?
13:28Je pense que la présidentielle, la pré-campagne,
13:31c'est une question d'incarnation.
13:32Et c'est vrai qu'il y a un terreau favorable
13:34quand on regarde nos enquêtes pré-électorales
13:37et quand on fait une addition audacieuse
13:39des intentions de vote en faveur de Marine Le Pen,
13:42ou Jordan Bardella, Nicolas Dupont-Aignan,
13:45Zemmour, Retailleau,
13:46on dépasse allègrement les 50-55%.
13:49D'où ma question, aura-t-il la capacité de réunir les moires ?
13:52Ça sera à lui de jouer en tant que chef de parti,
13:54parce que sur la Vème République,
13:56quand on est chef de parti,
13:57c'est quand même la voie royale,
13:59quand on sait maintenant comment est vue une primaire
14:04comme un vrai repoussoir,
14:05c'est la voie royale pour devenir candidat,
14:07mais son incarnation va être fondamentale.
14:08C'est quand même incroyable,
14:09parce qu'à gauche,
14:10quelles que soient les méthodes utilisées,
14:12on rassemble, à gauche,
14:12à la capacité de rassembler
14:14à une rapidité déconcertante sur un groupe.
14:18La droite en est tout à fait incroyable.
14:19Oui, mais c'est vrai.
14:21Je trouve tout à fait intéressante votre réflexion,
14:23parce qu'elle est, si j'ose dire,
14:25sur une faille,
14:26assise sur une faille.
14:27Donc, il y a ceux qui considèrent de fait
14:30que l'essentiel, le point névralgique,
14:33c'est l'économie,
14:34qui en cela sont plus proches des macronismes,
14:37mais récemment, le problème,
14:38c'est que les macronistes n'ont pas fait montre non plus
14:39d'une réussite économique faramineuse,
14:42donc je ne sais pas si c'est très vendeur,
14:44mais néanmoins sur la réforme des retraites, etc.
14:46Et l'autre point névralgique,
14:49c'est la sécurité, l'immigration, l'identité, etc.
14:52Donc, Bruno Retailleux,
14:53il va devoir dire à un moment
14:55qu'est-ce qui est essentiel pour moi ?
14:57Est-ce que c'est ce point-là ?
14:58Ou est-ce que c'est l'autre ?
14:59Donc, quand on l'entend dire
15:00Marine Le Pen est à l'extrême gauche,
15:04économiquement,
15:05ce qui est quand même un petit peu exagéré,
15:07Laurent Wauquiez a dit la même chose,
15:08du reste,
15:09eh bien, c'est une façon de dire
15:11que finalement, l'essentiel, c'est l'économie.
15:13Mais est-ce que l'électorat suivra sur ce point-là ?
15:15Voilà, c'est...
15:16Vous voyez, il va devoir...
15:17Nul ne sort de l'ambiguïté qu'à ses dépens,
15:19mais il va quand même devoir en sortir.
15:20C'est vrai, mais il y a quand même une phrase,
15:23c'est la première fois, je pense, de ma vie que je vais dire ça,
15:25mais avec laquelle j'étais d'accord d'Éric Zemmour
15:27sur l'opposition entre Bruno Retailleux et Laurent Wauquiez.
15:30Il a dit récemment,
15:31quand j'écoute l'un et l'autre,
15:32j'ai l'impression de m'entendre moi-même.
15:34C'était assez juste.
15:36D'ailleurs, Laurent Wauquiez a fait,
15:37à la fin des appels à Sarah Knafou,
15:41ça veut dire qu'en dehors du sujet économique
15:43sur lequel vous avez raison,
15:45mais le plus important, c'est quand même la vision de la France.
15:46Celui qui a irrigué intellectuellement LR,
15:49c'est le zémourisme.
15:50Et donc là, il y a peut-être un vide intellectuel de LR en soi.
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